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Mer 21 Nov - 18:57
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Toute une histoire, de se relever, plus dure encore à regarder que leur épopée au travers du bar pour s’arracher à ses griffes. Aucune élégance, aucun maintien, et c’était évidemment justifiable par toutes ses consommations, mais le plus jeune suivit l’évènement avec un air détaché, bien que trop scrutateur. S’il fut surpris de l’entendre s’arracher au silence, de ressentir cette voix qui s’élevait au-dessus du calme plat nocturne, il n’en laissa rien paraître. Ainsi donc, Grenouille avait retrouvé sa langue, et à sa remarque, il n’asséna qu’un haussement d’épaules des plus éloquents. Il n’avait pas froid. Frais, tout au plus, derrière l’épaisseur de sa veste, et sa main libre avait trouvé refuge dans une poche pour épargner à ses doigts la morsure de la brise. Il fumait avec calme, toujours avec cette modération latente, comme pour faire durer le plaisir ; et encore une fois son camarade semblait propice à consommer sans gloire et sans sérénité, car il pouvait concurrencer une vieille locomotive à charbon. Les volutes de fumée s’envolaient, Kyle ne répondait pas, mais demeurait aux côtés de la poupée chancelante qu’était cet homme qui l’avait fasciné. Il réfléchissait, de plus. Le campus, avait-il dit. Blackwell, toujours Blackwell, à croire que cette ville n’orbitait qu’autour de ça. Connaissait-il sa sœur ? C’était la question qui lui revenait en tête à chaque fois, et il la chassa d’un léger mouvement de tête. Il doutait qu’il s’en souvint, de toute façon, à voir le cercle vicieux dans lequel il s’était inscrit.
Il dût percevoir un changement d’une quelconque façon, car ses yeux qui détaillaient les réverbères -l’un d’eux était éteint, là, au coin de la rue- se reposèrent sur son compagnon du soir, clairs dans l’obscurité. Nouveau sourcil arqué, en une question muette qui trouva bientôt sa voix, malgré tout, en ne voyant pas de réaction explicite :

-Quoi ? C’était une façon déguisée de me demander de me tailler ?
Souffla-t-il d’un ton plat, alors qu’il relâchait un nuage blanchâtre entre eux : Qu’est-ce qui t’arrives, hm ?

Il avait bien vu sa tentative pour se redresser, retrouver une posture plus humaine, et elle s’était soldée par un échec cuisant qui supposait combien il allait se rétamer entre ici et le réverbère évoqué plus tôt s’il tentait quoi que ce soit. Dans le caniveau, peut-être bien, et il se ferait ramasser au matin, mort ou vif, car personne à cette heure n’irait se soucier d’une masse informe au pied d’un trottoir. Il se plaisait à penser qu’il voulait éviter d’avoir des ennuis. D’être associé à un décès accidentel, qui lui causerait préjudice, et le renverrait sans doute là où il ne voulait plus se retrouver, en restant là, en veillant. Il n’en était rien. Rien ne pouvait l’obliger à faire quoi que ce fût. Il ne veillait que parce qu’il le voulait, d’une manière ou d’une autre, ou que du moins, il ne s’en sentait pas contraint.
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Jeu 22 Nov - 22:23
Invité
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Sans doûte qu'il n'avait jamais entendu parler de sa soeur. Pour cela, il faudrait qu'il s'intéresse un peu à la vie du campus. Or, il n'y était que pour dormir, aller en cours, et retourner au lit. Rien de très concluant. Même le Vortex Club, qui adorait terroriser les proies faciles comme lui en temps normal, n'avait pas remarqué son existence. Il menait une vie de fantôme bien agréable, nullement troublée. De toute manière, il n'aimait pas se mélanger à la plèbe universitaire. Il n'avait jamais aimé ça, et ce n'est pas parce qu'il avait quitté Hambden que l'envie allait le prendre. Et quand bien même, si le Trou Noir Club l'avait remarqué, il en aurait fallu plus que leur prétendue renommée pour effrayer Charles. Quand on avait côtoyé de près des individus tel que Henry, plus personne ne semblait impressionnant. Même le Pape lui aurait fait moins d'effet. Mais là n'était pas la question.

Son équilibre était des plus mauvais et le mur lui offrait un appui apprécié bien que légèrement humide et très froid. Sans s'en rendre compte, il imita son compagnon en fourant ses mains dans les poches de son manteau. Certainement, il n'avait pas entendu les choses comme l'Inconnu Du Bar les avaient comprises. Il commençait à fatiguer, voilà tout. Et voilà aussi qu'il se remettait à parler sans réfléchir.

- Il ne m'arrive rien, c'est juste qu'il est certainement près de deux heures du matin, qu'il fait un froid à s'en arracher les cheveux, que je suis ivre mort et que j'avais prévu, avant de venir m'attabler au bar, une autre fin de soirée que celle de rentrer sain et sauf chez moi. N'importe quel pont aurait fait l'affaire. Dans mon état, même sauter dans une flaque d'eau pourrait me tuer.

Il se tût, observa le sol d'un air vide et laissa sa clope se consumer entre ses doigts. Il l'avait oublié. Il avait presque oublié qu'il parlait à un inconnu, un type louche, qui a peut-être fait de la taule et qui ne connait pas Süskind. Charles avait perdu jusqu'à la dernière goutte de la patience exemplaire qui le caractérisait, jadis. Pourtant, il n'était pas agressif, même si le ton de sa voix en suggérait le contraire. Il avait toujours été belliqueux quand il avait bu. Seulement, ici, il était belliqueux contre lui-même.
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Ven 23 Nov - 19:14
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Équilibre foireux, c'était le cas de le dire. Le plus jeune en venait à se demander par quel miracle il pouvait encore se maintenir debout, même ainsi appuyé sur le mur qui devait peu à peu lui communiquer toute sa froideur au travers de ses vêtements. Il s'attendit même à le voir tomber lorsque les mains du pianistes disparurent dans les poches de son manteau, fut surpris que ce ne soit pas le cas. Hm. Il fallait dire qu'il devait avoir un sacré entraînement, à boire un jour après l'autre, et peut-être que son équilibre s'y était fait. Peut-être pas. En quoi cela importait, après tout. Il détailla avec un calme plat le visage de son Grenouille alors qu'il lâchait ces phrases qui devaient faire l'effet d'une bombe, sur une personne à l'empathie acérée. Lui ne ressentait pas en excès. Un amusement vague, balayé par l'étonnement de cette révélation morbide, qui lui-même céda sa place à un étrange vide.

Et Kyle se l’imagina, l'espace d'une fraction de seconde, yeux glacés toujours rivés sur ce visage tourné vers le sol, déviant sur la cigarette qui se consumait aussi sûrement que son propriétaire. Il lâcha, pour sa part, un nouveau nuage de fumée, pensif. Ce corps mince, se découpant dans le noir, sur un pont de passage, et qui s'écrasait plusieurs mètres plus bas. Il ignorait quel son cela pouvait bien faire, un corps qui heurte le bitume. Il savait en revanche a quoi un mort ressemblait. La vision ne lui plut pas. Cette esquisse de suicide qui ne verrait pas le jour, cette ébauche de corps déformé par l'impact ; et ces doigts élégants qui dansaient au-dessus des touches brisés à jamais. Même l'agressivité latente de son aîné ne le tira pas de sa sérénité de façade. Il n'était pas de ceux qui se laissaient aller au pathos, à cette misère, à la pitié hypocrite des gens dont le sourire faux cachait des paroles acerbes. À la place, il eut un léger rire, qui de nouveau ne fut qu'un souffle filant entre ses lèvres. Rire sans joie, rire sans âme.

Ne pas voir ses yeux d'acier le frustrait. Il avait le sentiment de parler à un mur, à ce mur froid, derrière, qui le maintenait. Pire, il n'avait pas cette bribe de contrôle qu'il appréciait conserver. Sans y réfléchir à deux fois, sans même y songer, sa main vint relever le menton de son camarade, forcer le contact, et le tirer de ces pensées noires qui l'avaient de nouveau déconnecté du reste.

-Allons bon. Il faudrait savoir ce que tu veux. Je te ramène chez toi, ou je te jette d'un pont? Je doute que ce soit dans la même direction, et je n'aime pas les détours de dernière minute.


Il était dur de lire sur son visage s'il était sérieux ou non. Il ne savait pas s'il l'était non plus. Marquant une pause dans sa phrase, il se rendit compte qu'il tendait la corde à quelqu'un de déjà instable, en quelques sortes. Mais encore une fois, était-ce son problème? Néanmoins, il ajouta avec plus de chaleur dans la voix, à supposer qu'il en fut capable:

-Ravi de voir que ma seule présence t'as empêché de t'envoyer en l'air, en revanche.


Dans tous les sens du terme, notez bien. Le pont, la serveuse, il faisait visiblement obstacle à tous ses projets, tous les projets du monde, et s'en portait très bien.
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Ven 23 Nov - 23:02
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Il ne tentait de faire aucun effet, et certainement pas celui d'une bombe. La réaction (ou plutôt l'absence de réaction) de l'autre était une aubaine tant Charles se sentait gêné par le flot de paroles qui se déversait de ses lèvres sans retenue, sans aucune douceur ni aucune finesse. Juste une masse de tristesse pure et dure, pas très belle à regarder, un peu répugnante.

Il entendit à peine son rire discret, un peu étouffé, qui sembla mourir avant même de naître réellement. Pourquoi pas, après tout une chute de trente mètres, sans grâce ni délicatesse, il y avait un certain comique de situation dedans. Charles s'imagina Chaplin en haut de son pont, rattrapant son chapeau qui tente de s'envoler sous la force du vent.

Était-il sérieux ? Charles capta à nouveau son regard et semblait en proie à de grands tourments invisibles, devenu comme muet. Soudain, il se détourna et faillit perdre l'équilibre. Son estomac se retourna férocement et il vomit ses chips de la veille contre le crépis sale des murs de la ville. Le côté sombre de l'alcoolisme, celui que l'on dissimule et qu'on n'avouerai pour rien au monde. Tous les alcooliques sont différents au moment de l'ivresse. Charles, lui, se perd en métaphores sombres et déprimantes, joue du Beethoven, détruit sa voiture. Mais lorsqu'est venu le moment de gerber dans le caniveau, tous les alcooliques sont exactement similaires.

Il fit quelques pas pour épargner (conscience débordante d'attention) à la statue immobile et calme qui lui servait de compagnon de la soirée le son désagréable et certainement l'odeur qui allait avec. Courbé en deux, il crut que sa tête allait se fendre. Néanmoins, et aussi incroyable que cela puisse paraître, il était encore debout. Une étrange haine l'habitait, ce soir. Le temps de se ressaisir, une main contre le mur, l'autre sur son estomac, et il allait étrangement beaucoup mieux. L'alcool redescendu comme par magie avait seulement laissé place à l'étourdissement de la faim.

Il se mit alors à rire comme un maniaque, amusé par la stupidité de sa situation.

- Oh, par pitié, jette moi de ce pont. Tu ferais un don incroyable à l'humanité.
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Ven 23 Nov - 23:41
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Tous les mêmes, c'était le cas de le dire. Des alcooliques à la langue traîtresse, aux émotions aussi noires que leurs souvenirs le lendemain, et incapables de garder le contenu de leur estomac pour eux. L'alcool joyeux durait cinq minutes, de son point de vue, et finissait irréversiblement dans la misère et le regret. De nouveau, il n'était pas surpris. Il le vit se détourner, se plier en deux de façon brusque, et il eut à peine la décence de détourner les yeux pour faire mine de s'épargner le spectacle. À croire qu'il y était imperméable, et c'était le cas, en réalité. Combien en avait-il vu, à l'époque, des jeunes au sevrage difficile, qui rendaient tripes et boyaux en pleurant pour une simple dose de leur poison favoris; dont les mains tremblaient tant qu'elles ne pouvaient tenir un verre sans le renverser, et dont les yeux hantés étaient en permanence humides et fatigués? Trop, sûrement, mais il n'avait guère de comparaison à faire à ce sujet. Il ne lui donnait que quelques secondes avant de s'effondrer, fut cette fois-ci encore trompé par cette volonté farouche qui semblait animer l'autre homme. Il le faisait mentir, à chaque fois, ne tombait jamais. Frustrant. Impressionnant, aussi, d'une certaine manière.

Il n'avait pas cillé, pas bougé, comme s'il avait assisté à une bien ennuyante scène d'une pièce trop longue, et qu'il attendait un dénouement qui ne venait pas. Il termina sa cigarette, pendant que Grenouille se remettait de ses émotions, ou tentait de rester en vie, mais cela revenait au même. Il releva les yeux en entendant son rire fendre l'air, un rire qui n'avait rien d'innocent, rien d'enfantin comme certains. Ça sonnait faux, mal, et s'il pouvait mettre ça sur le compte de la boisson comme à priori tout le reste, il s'en empêcha. C'était autre chose, qu'il ne releva pas, fit semblant d'ignorer. Il scrutait son dos, le regard acéré, et si ce dernier avait pu brûler, nul doute que son camarade se serait consumé encore plus vite qu'il ne le faisait tout seul, sans aide.

-Un don à l'humanité? Parce que tu crois être assez important, assez influent pour que l'humanité se gratifie de ton absence?
(Sa langue claqua sèchement sur son palais, dans un son d'agacement bien perceptible.) Si j'en venais à te pousser dans le vide, ça ne changerait rien, si ce n'est pour ton entourage proche. Et même si je me jetai à ta suite, le monde continuerait de tourner.

Oh, il savait que d'un point de vue extérieur, il était une des raclures de la société. Mais que l'humanité soit bénie de sa mort? Une belle blague. Qu'est-ce que cela modifierait? Rien. Les tueurs, les tordus et les fous, il y en avait à la pelle, et il les avait côtoyé de très près. Mais son ton, en dehors de son tic agacé, restait d'un détachement las, d'une telle neutralité qu'il en était effroyable. Comme une vérité qu'il penserait, inéluctable.

-J'te ramène chez toi. Le seul don que tu feras au monde, c'est ta belle gueule et tes talents au piano. Crever n'arrangera personne ce soir. Et j'aimerai éviter de me retrouver encore dans ce genre de foutoir.
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Sam 24 Nov - 14:14
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Certes, un don de l'humanité. Peut-être que s'il crevait il arrêterait de faire mourir les gens autour de lui. Par quelques mécanismes hasardeux de son esprit, les meurtres dont il était directement coupable n'étaient pas ceux qui pesaient le plus sur sa conscience. C'était sa volonté, ses fautes ; il les connaissait et les comprenait. Mais lorsque le destin se mettait à jouer contre lui, qu'il ne tenait plus les règles ? Là alors il y avait outrage à la nature. On ne tuait pas par simple coup du sort. Pourtant, la tête éclatée de Henry Winter sur le parquet de l'hôtel en témoignait bien. Que de visions d'horreur, que de sang, de misère. Pourtant, Charles se remettait à peine de son éclat de rire.

Il hocha la tête à la suite des paroles de son compagnon de bar. Est-ce que Camilla serait triste s'il y passait ? Certainement. Après tout, elle l'avait appelé quelques jours auparavant. Elle pleura un peu. Ce n'était pas son genre ; Charles en avait déduit que les choses allaient mal. Elle lui demandait de retourner en cure. Comment avait-elle eu vent de sa dépravation publique à une distance de plusieurs états, c'était un mystère. Camilla était pleine de ressources.

Et après tout, pourquoi pas retenter sa chance ? Il avait bien réussi à abandonner la drogue. Seule la boisson collait à ses basques de manière désagréable. Son foi ne le remerciait pas. Sa santé de manière générale le détestait pour ses excès. Il avait oublié à quoi la sobriété ressemblait.

Okay, si je rentre en vie chez moi j'y penserai. Peut-être.

Il nota son "encore", ne le releva pas. Il souriait sans s'en rendre compte. Faut croire que son cerveau vrillait, au final. Il était temps.

- Très bien, ma belle gueule ne te remerciera pas. Enfin, je ne sais pas si j'arriverai à retrouver ma chambre. J'espère que le paysage ravivera quelques souvenirs. Où dors-tu, toi ?
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Sam 24 Nov - 14:53
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Il ignorait si ses paroles avaient vraiment fait effet lorsqu'il le vit hocher la tête sans un mot. L'inconnu pouvait n'avoir rien réalisé, rien analysé, et ne réagissait éventuellement que par simple réflexe, une intuition qui pousserait à acquiescer et passer à autre chose. Kyle fit quelques pas, l'air de rien, distrait, songeant lui-même à ce qu'il venait de dire. L'entourage serait affecté, belle utopie. Il avait ce sentiment profond que sa disparition, à lui, ne ferait pleurer personne, si ce n'était de soulagement. Par deux fois, les yeux emplis d'horreur de Violet lui avaient asséné la triste réalité comme un coup de poignard: il n'avait plus droit à ce type de ressentis à son égard. L'affection, l'amour d'une famille. Il n'était qu'un étranger, perdu quelque part entre deux voies floues, indistinctes, qu'il parcourait seul tout en essayant de se raccorder au passé. Mais il avait une hargne beaucoup trop forte pour se laisser aller à la tristesse. Il ne connaissait pas ça, ni les remords, ni les regrets, juste un désir vif d'avancer, en solitaire s'il le fallait.

Or il s'avérait qu'il ne serait pas seul, cette nuit là, sur le bitume froid des trottoirs, puisque Grenouille venait de reprendre la parole, sourire trop large aux lèvres pour être naturel, mais qui fit en revanche naître celui du plus jeune en une moue amusée.

-Comme si j'attendais des remerciements... Quoi que, si tu t'amuses à me promener dans toute la ville en attendant que la mémoire te revienne, ce serait pas de trop.


Il leva les yeux au ciel, de façon appuyée, exagérée, comme s'il s'agissait d'une bien dramatique situation que de se farcir un gars saoul sur le dos dans l'espoir de retrouver d'où il venait. En un sens, cela l'était. Lui trouvait ça plutôt amusant. Il se rapprocha de son camarade, l'incita à quitter son pauvre mur d'une main sur le bras, car à demeurer ainsi planté comme une pâquerette perdue au grès du vent, il allait tout au plus attraper la crève. Associée à la gueule de bois qu'il voyait se profiler, Kyle ne donnait pas cher de sa peau.

-À ton avis, où je peux bien dormir? Dans un caveau? Chez moi. Et contrairement à toi, je sais où c'est.

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Sam 24 Nov - 17:24
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Il l'observa faire quelques pas sans vraiment réagir, hagard. Il cherchait sa cigarette qu'il avait perdu dans sa nausée soudaine. Il jura en silence, n'ayant pas vraiment le courage de s'en sortir une autre. Pour la première fois de la soirée, l'autre jeune homme avait l'air distrait. Il avait déconnecté avec le monde réel et était visiblement perdu dans ses pensées. Il ne semblait pas triste, seulement vaguement concerné. Mais l'impression disparut aussi vite qu'elle était arrivée lorsqu'il se tourna vers Charles qui retenait son hilarité avec toute la concentration dont il disposait et parvint à afficher un air blasé dont même Henry serait fier.

- Je ne saurais pas retrouver le campus, mais c'est là-bas où j'habite. Ensuite il faut seulement que je retrouve mon dortoir. Les couloirs sont tous similaires.

Des dédales blancs et impersonnels qui le mettaient à l'aise, au milieu desquels il passait invisible. Il se demanda où l'autre crechait. Il ne pensait pas l'avoir déjà vu à Blackwell, ou alors il était un bien piètre observateur. Après tout il pouvait bien travailler ou être en apprentissage quelque part. Il s'approcha de lui et semblait disposé à le faire bouger de son mur, dernier repère au milieu de l'océan alcoolisé dans lequel il se débattait.

- Peut-être pas un caveau mais je t'aurai bien vu dans un sarcophage, dit-il avait un serieux qui ne laissait pas vraiment deviner la plaisanterie.

Il se mit à claudiquer à ses côtés, concentré à ne pas trébucher et tourner de l'œil. Il s'en sortait relativement bien de son point de vue.
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Sam 24 Nov - 19:12
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Si le tragédien en herbe affichait un air blasé à souhait, le plus jeune lui fit concurrence aussitôt que le campus fut évoqué, et avec lui la probabilité de errer dans de longs couloirs jusqu'à trouver enfin leur but. Avait-il seulement la patience de l'entraîner là-bas, à Blackwell, en pleine nuit? Cela lui paraissait déjà un effort à ne pas négliger, mais lorsque l'on y ajoutait la certitude d'y passer un temps infini à suivre les péripéties de l'alcoolique à la recherche de sa caverne, toute sa bonne volonté se faisait la malle. Bien sûr, il savait où aller, où le guider dans les dédales de rues qui lui semblaient infinies après leur oh combien douloureuse traversée du bar.
S'il mettait cent ans à trouver une porte, déjà, ils y seraient encore au matin. Il demeura non loin de lui, suivant son pas chancelant avec la lassitude d'un paon qui regarderait se débattre un pauvre poussin perdu. Ridicule. Mais tolérable. Il se contentait de lui offrir l'air de rien un bras secourable lorsqu'il semblait proche de chuter, mais ne le regardait pas en face lors de ces quelques gestes.

-Un sarcophage? (Il pouffa de rire, moqueur.) Fallait le dire tout de suite, si ma gueule te revenait pas. Me comparer à une momie, t'es charmant.

Comme il le prévoyait avec une certaine fatalité, grignoter quelques mètres prit déjà une bonne part de sa patience -de saint, disons le-, et il contempla un instant l'idée de le laisser finalement se rouler en boule dans un caniveau. Hm. Il reposa ses yeux sur son aîné, la moue ennuyée, alors qu'il le repêchait d'une chute avortée. Nul doute qu'il ne boirait jamais comme un trou après avoir vu ça.

-Tu hurles au viol, si je te traîne dans mon délicat tombeau? Ton dortoir, c'est la terre promise, à ce niveau là. Tu serais même pas fichu de te reconnaître dans un miroir.
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Sam 24 Nov - 19:29
Invité
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Voilà donc des mouvements bien douloureux que ceux de se déplacer. Un pas devant l'autre, avec la lourdeur d'un trente-six tonnes qui aurait du mal à démarrer. L'autre faisait preuve d'un calme holympien (en apparence, en tout cas) et marchait les mains dans le dos tel un saint écoutant les paroles folles d'un illuminé. Son bras secourable n'était pas de refus et pas une fois Charles ne fit mine de vouloir s'en dégager ou s'éloigner.

Une fois encore, malgré son ivresse, il leva un sourcil ironique à la réplique de son camarade.

- Tu as vraiment un talent pour détourner les dires des autres, toi, pas vrai ? dit-il d'une voix suave, comme s'il lui livrait un secret bien gardé. Peut-être que j'ai parlé de sarcophage parce que je suis un fervent passionné d'histoire égyptienne, qu'est-ce que tu en sais ?

Nul doute que c'était l'effet attendu par l'autre lorsqu'il prononçait des phrases du genre. Charles s'en amusait - incroyable qu'il arrive encore à le faire sans trop buter sur ses mots ou s'emmêler les pinceaux en parlant - et malgré sa voix qui laissait transparaître une extrême fatigue, tout le sarcasme de ses paroles ressortait comme un clou rouillé au mur.

Soudain, à la proposition du gentleman, Charles s'arrêta de manière théâtrale.

- Quoi ? Tu penses que je suis assez saoul pour suivre un inconnu jusqu'à chez lui ? Pour qui me prends-tu ?

Mais il n'avait pas quitté son air ironique. Il ne sentait pas de danger, et même si danger il y avait, il y avait de grandes chances pour qu'il s'y jette à corps perdu, dans un dernier coup d'éclat. Son nom apparaîtra peut-être même dans le journal.

Sans le bras de l'autre, il dut avoir de nouveau recours au mur pour ne pas tomber. Il se sentait affreusement mal et gardait la face de manière exceptionnelle.

- Écoutes, j'accepte de te suivre si tu me dis ton nom. Et ce que tu faisais dans un bar un jeudi soir.
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