Why? Just because of you, fool! [Sean]

Quand Deux têtes de mules se confrontent l’une à l’autre et décident de ne pas se piper mot, que me restait-il à faire si ce n’est être le spectateur le plus impuissant au monde ? Par bonheur, à force de multiples tentatives désespérées pour apaiser ce climat d’austérité, les deux gringalets semblaient vouloir coopérer. D’ici une poignée de minutes seulement mais… Dieu soit loué ! Je n’aurai pas à m’arracher les organes à mains nues pour ne plus avoir à subir pareille ambiance. Juste à me mettre la tête à l’envers d’ici peu. Cependant, actuellement, j’écoutais la réponse enjouée de Celeste pour qui une soirée karaoké avait tout de l’événement de l’année. C’était partagé remarquez. Enfin, à l’exception pour le spectacle de fin d’année se tenant dans quelques mois, m’angoissant tout autant qu’il faisait exploser mon niveau d’excitation.

- Oh oui ! J’avais remarqué ! m’exclamai-je avec précipitation concernant le fait qu’elle s’était pomponnée avant de me rendre visite.

Faux. Je n’avais pas prêté la moindre attention à sa tenue ni à quoique ce soit d’autres mais je ne voulais pas le vexer. Il faut dire que j’avais eu de quoi m’occuper l’esprit depuis son arrivée ! Plutôt prétendre que de rajouter mon grain de sel (ou mon piment) à ces minutes si épicées. Je pouvais comprendre que c’était irritant de faire des efforts qui n’avaient pas été remarqués avant que la personne elle-même ne les pointe du doigt. D’ailleurs, je reconnu cet accoutrement un emprunt à la garde-robe de Sylvanus.

- Mais tu es toujours splendide toute façon.

Comment sauver le coup ? La flatterie. Néanmoins, ce n’était pas car ça faisait office d’excuse que ça ne venait pas du cœur. J’avais toujours considéré mon plus vieil acolyte comme était un individu d’une extrême beauté. Sans compter que son look androgyne lui permettait de visiter des opposés vestimentaires qu’il m’arrivait de lui envier. Ce devait être cool de faire comme bon vous semble. Plus libre que je ne le serai jamais. En parlant de fringues… Il fut question de nuisette et… de m’en mettre une dans le but de remplacer ma tenue de la nuit précédente. Johan s’était subitement réveillé, sautant sur l’occasion de me taquiner comme une excellente source de rebond. Je reconnaissais bien mon p’tit bonhomme là ! Et ça me faisait plaisir qu’il reprenne du poil de la bête.

- Fallait le dire si t’étais pas content ! Je l’aurai viré pour dormir à poil ! prétendais-je avant de lui adresser un clin d’œil complice. Et désolé M’man, pure improvisation en sortant du bahut hier.

C’est vrai que je n’avais pas songé un instant à l’inviter à nous rejoindre ! Puis, mes yeux se reposèrent sur le fils de Noreen et je me souvins de la raison. Yep, ça aurait été encore pire que cet après-midi. Surtout que j’avais enfin réussi à le faire s’ouvrir à moi. Ce qui aurait été impossible avec le blond dans nos rangs. Sur ce, je décidai de me percher la tête en bas afin de me replacer les idées. Drôle de technique mais ça m’avait déjà porté secours par le passé.

Après m’avoir insulté de « crâneur ! », le gosse du propriétaire de Wicc’Arcadia fit un grand-écart à vous faire grincer des dents jusqu’aux gencives. Nos petits numéros ne laissèrent pas l’asiatique indifférent. S’il trouvait ça épatant il n’en dit rien mais il ne put s’empêcher de lancer des vannes. Je pouffai, nous imaginant lui courir après dans nos positions respectives pour le « contaminer ». Bordel, ce serait un scénario de film d’horreur exemplaire !

- Je ne peux pas te le garantir. Par contre, avec des petites fesses comme les tiennes, tu devrais pouvoir les maintenir en l’air !

J’explosai de rire, obligé de me remettre à l’endroit par crainte de me casser quelque chose. Le sous-entendu sexuel s’était installé seul, sans même que j’y mette la moindre volonté. Honte sur moi ! Il fallait toujours que je sorte des conneries plus grosses que je ne l’étais. Teddy, Teddy, Teddy. TA FAUTE ! Par réflexe, je me remis debout et lui accordai une étreinte express d’excuse. Ce qui, le connaissant, devait plus aggraver les choses que les apaiser. Je n’avais plus qu’à espérer que ma blague malvenue mais aussi accidentelle passe comme une lettre à la poste. Déjà, il ne devait pas être plus traumatisé que ça puisque ce dernier demanda à Celeste de lui montrer les endroits glauques de la ville. Commençait-il à s’intéresser à Arcadia Bay après l’avoir tant haï des mois durant ? Je retins un sourire optimiste. Non seulement il se faisait à la vie ici, mais en plus il adressait volontairement la parole au troisième d’entre nous. C’est ce qui s’appelle une put**n de progression !

- On veut jouer à Ghostbusters ! précisai-je.