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Why? Just because of you, fool! [Sean]

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Sam 18 Avr - 3:14
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Je me contentais de soutenir son regard, je ne cracherais pas le morceau tout de suite pour le pokemon. Et si nous avions la même idée, je pense que je l'appelerait Dieu pendant toute une journée, sans qu'il comprenne pourquoi....et rien que cette idée prouvait que j'étais complétement fatigué du cerveau aujourd'hui. Trop d'émotions fortes et je commençais à déconner comme un robot ayant besoin d'une révision.

"Je me demmerderais pour bosser quelques part, si je peux me barrer de chez moi"

Je dis pas le reste de ma phrase, je n'avais pas envie qu'il me tombe dessus en me disant que j'avais pas a en arriver là. Ce n'était qu'une métaphore, mais aller savoir de quoi est capable l'esprit quand on désire vraiment quelque chose. Mais je ne comptais pas tomber aussi bas, juste pour une chambre, je vous rassure. Et je me rassure aussi dans la foulée. Et pour dire vrai, j'étais même prêt a imposer ça comme un ultimatum à mon adorable mère...après tout, elle m'avait rabbatu les oreilles avec son appart qu'elle avait eu avec un certains Sylvanus et qui lui avait permis de fuir la maison quand elle en avait eu besoin, même si elle y était vite retournée. Je ne m'inquiétais pas vraiment de comment financer cette idée qui germait doucement mais surement dans ma tête.

Au pire je devrais pouvoir supporter cette collocation insupportable avec ma mère, encore quelques mois avant de prendre mon envol. J'étais majeur, donc si je devais me saigner les veines tous l'été pour me trouver un appart, et de quoi le payer, je le ferais.

"Tu es bien des choses, Sean, mais absolument pas innocent"

Depuis quelques temps, les expression que j'employais au Japon me revenais quand je parlais avec lui. Et c''était pas pour me déplaire. J'allais pouvoir l'asticoter dans une langue qu'il comprenait pas encore. Et l'entendre marmonner parce qu'il savait pas de quoi je le traitais. Je venais de trouver un nouveau jeu!

Et je lui offris ma plus belle grimace de dégout.

"Faites vous des bisous entre vous, et laissez moi en dehors de ces démonstrations dégoulinantes"

Dans le studio, il devint psychanaliste pour ma ténébreuse personne qui faisait encore son associal moyen. Je l'écoutais, sans prendre la mouche, mais ce genre de discours m'agaçais franchement.
Comment les autres pouvaient-ils savoir si j'avais des choses a exorciser, et surtout si j'avais envie de le faire d'une manière ou d'une autre. Il avait raison, evidement, mais c'était surement pas en musique que j'avais envie de faire ça.

"Je savais pas que tu avais été prêtre exorciste, en plus de brailleur. Tu as passer un pacte avec mon psy, avoue!!"

Le revoila mon cynisme grinçant. Ca voulait dire ce que ça voulait dire "laisse tomber, ce chemin là, vaut mieux pas s'y aventurer". Et puis j'appreciais le moment que je passais ici, j'avais pas envie de tout gâcher, encore une fois, avec une bagarre pour une connerie de ce genre. Des psy, j'en avais vu assez pendant des années...et il y en a toujours un qui s'acharnais a venir tous les samedi après midi chez moi, pendant une heure, pour que je le fourdroie du regard tout ce temps.

"J'aime faire des photos...mais je ne sais pas si j'en ferais mon avenir...et puis j'ai un projet de book a ton nom je te rappelle. Un projet à la fois, on va pas s'emballer trop vite hein!!"

Oui les "La vie de Sean en 107 ratés par jours" il ne faut pas l'oublier après tout.

Posé sur cette balançoire je reflechissais, et parlais sans vraiment attendre une "réponse" précise de sa part. J'avais...juste eu "envie" de lui faire part de ce sentiment que je n'avais même jamais avoué a ma mère. Mon grand père le savait, c'est lui qui avait calmer mes terreur nocturnes a ce sujet des centaines de fois, quand on étais revenus aux USA définitivement. J'étais loin d'être un ado qui tenait solidement sur ses pieds. J'étais un mur fissuré, qui menaçait de s'écrouler à la première trop grosse secousse. Mais peut-être que c'était ce dont j'avais besoin, pour me debarasser de mon passé. De m'effondrer, encore une fois, pour me reconstruire encore une fois. Cette fois peut-être que j'en aurais la force.

Je l'écoutais m'exposer sa solution à mon problème, sans rien exprimer. Mon regard était perdu dans le vague, et je me balançais doucement a un rythme pas du tout régulier. Romancer son passé hein?

"Je ne romance pas le mien...ce n'est pas mon passé qui me manque, lui il me hante, mais....le pays qui me manque."

Je ne regrettais pas les gifles, les coups et les cris. Ni même le goût des larmes.

J'étirais bruyament mes bras, et baillais dans la fouler, cassant littéralement et volontairment l'ambiance trop lourde. Je n'avais pas entendu sa promesse de me supporter. Et peut-être que c'était mieux comme ça, car j'aurais peut-être incroyablement gené, et je n'aurais pas su quoi répondre. Et j'avais encore le reste de la soirée à passer avec lui alors.

"Non parce que il n'y aurait plus aucune maison hantée, si tu te fais marrer tous les fantôme de l'univers avec ton air idiot" dis-je en me moquant ouvertement de lui, comme j'avais l'habitude de le faire.

Mais pourtant, je me sentais un poil mieux aujourd'hui. Presque capable de voir que le lendemain pouvait être meilleur. Comme si enfin, le soleil avait décider de sortir de sa sieste et d'illuminer un peu mes mornes journées.

"Je te propose de commencer par une soirée films d'horreurs, et après on verra pour ce road trip à l'autre bout du monde!"

Mais j'iétais absolument pas contre l'idée. Mais pour ça, il faudrait voir comment tout allait évoluer. Je ne faisais plus de plan sur le long terme...j'avais beaucoup trop peur de ne jamais pouvoir les réaliser. Même si maintenant j'étais majeur, et que je pouvais dire "merde" et "non"...les projets avortés sont ceux qui ont le moins bon goût au final.

Et timidement, en me levant de la balançoire, je lui adressais un tout petit sourire.

"Je pense que notre première enquête ca va être de savoir où ont disparues nos pizza!"



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Dim 19 Avr - 15:33
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Localisation : Arcadia Bay
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Quel job pourrait bien dénicher Johan à Arcadia Bay ? Serveur au délicieux Croissant de Lune ou au Two Whales Diner qui avait désespérément besoin d’un relooking depuis vingt ans ? Pique-papier ? Un boulot dans une boutique ? Rien qui soit dans la lignée de la photographie en tous les cas. Le plus difficile pour lui serait de faire preuve d’enthousiasme et d’un minimum de sociabilité. Mais il était buté. S’il y voyait une échappatoire à la vie commune avec sa mère, nul doute qu’il prendrait son mal en patience et s’engagerait à faire des efforts. À voir si ce plan se confirmerait dans un avenir proche. À moins qu’il rejoigne un endroit craignos, il pouvait être sûr que je serai son meilleur client. Bah oui, pas parce qu’il travaillerait qu’il serait débarrassé de moi ! Il aurait besoin d’encouragement ! Une fois que nous eûmes statué que je n’étais pas un être innocent et que les papouilles n’étaient pas faites pour lui, je fus qualifié cette fois de « prêtre exorciste ». Ok, message reçu. Terrain glissant, prendre ses jambes à son cou. Je n’insisterai plus sur les vertus de l’Art pour apaiser les maux. Puis, lorsque je tenais ce style de discours, je ressemblais bien trop à mes parents. Pas que ce soit une mauvaise chose mais… Pour le principe.

- Au pire des cas, si ton book floppe – ce qui serait très étonnant avouons-le - nous partagerons le même carton. Moi l’artiste raté et toi le gars sans idée de carrière. Ce pourrait être cool franchement ! On se tiendra chaud l’hiver.

Je ricanai. Il ne fallait pas prendre cette pseudo-projection comme une prophétie ni quoique ce soit, juste un scénario stupide qui donnerait lieu à des situations simplement infernal pour mon interlocuteur. Déjà qu’il peinait à supporter la folie me collant à la peau quand nous nous croisions sur le campus, quand serait-il si nous devions vivre serrés l’un contre l’autre dans une boîte se dégradant au fil du temps et des intempéries ? Puis j’étais sûr que je sentirai vite le fauve vu mes gènes. Le bridé ne tiendrait pas plus de deux jours gros maximum.

D’ailleurs, ce dernier était tiraillé entre l’Amérique et son pays natal. Que faire ? Devait-il y retourner pour y refaire sa vie une fois qu’il en aurait les moyens ? Je ne sus quoi lui répondre si ce n’est qu’il ne le saurait jamais avec certitude tant qu’il n’y passerait pas plusieurs semaines. S’il avait aimé y passer ses premières années, le gosse de Noreen n’était plus le même. Ses attentes avaient changé, son caractère, etc. Impossible de se fier uniquement à de simples souvenirs pour prendre la bonne décision. Il lui fallait se faire une opinion dans le présent.

- C’est vrai qu’on y mange du chien ? demandai-je tandis que Waffle s’avançait dans notre direction afin de nous observer de ses petits yeux noirs.

J’eus un haut-le-cœur et fus pris d’une folle envie de serrer le chiot dans mes bras pour le rassurer, comme s’il était en mesure de comprendre ce que je venais de balancer. Mais j’étais encore haut dans les airs, me contentant de lui envoyer un bisou de la main. Ok, peut-être que c’était cliché, mais n’oubliez pas que je suis le gamin le plus maladroit à 100 kilomètres à la ronde ! Ce qui me rendait adorablement agaçant. Une fois remis de mes émotions, j’ajoutai :

- Il te reste beaucoup de famille là-bas ? Elle ne vous a pas suivi ?

Encore une fois, mon talent pour mettre le pied dans le plat se manifestait. Qui sait ? Peut-être n’était-ce pas une si mauvaise chose puisque Johan semblait partant pour les confessions aujourd’hui. Événement suffisamment exceptionnel qui lui permettrait de vider son sac une bonne fois pour toute s’il le souhaitait. J’étais tout ouïe, prêt à l’aider si besoin ou d’être une épaule sur laquelle se reposer. Mon esprit voyageait déjà dans des contrées lointaines et inconnues. Me voilà à rêver d’autres continents et… de maisons hantées. Un rire tonitruant s’échappa quand l’étudiant mentionna mon « air idiot ». Cette remarque pourrait blesser mais je ne l’interprétai pas de la sorte. Du pur second degré. Réagir à ses provocations était plus habituel pour moi que de ne pas être choqué par les rares compliments dont il me qualifiait.

- Après le prête exorciste… Il faut croire que je suis fait pour être bercé dans l’occulte ! Mes vieux vont être fiers ! proclamai-je avec une forte dose d’ironie. Si je meurs avant toi, je viendrais squatter ta barraque. Ton Casper à domicile. Tu deviendras riche et il suffira juste de me supporter. Easy.

Je n’étais pas étranger à l’humour noir et macabre. Si je ne le partageais que peu, celui-ci faisait partie de moi. Difficile à croire qu’une personnalité pétillante soit tant fascinée par le glauque, le gothique, et ainsi de suite. De ce fait, je poussai un petit cri enthousiaste à sa proposition cinématographique. Une thématique films d’horreur ! Cela promettait bien des sursauts et des regards discrets dans toutes les directions sauf celle de l’écran.

- Je vote pour ! Tu as des idées en tête ? Conjuring date un peu mais c’est un classique avec L’Exorciste. Au pire, on a plusieurs étagères de ce genre alors tu y jetteras un coup d’œil, proposai-je. Qu’est-ce qui te fait le plus flipper toi ? Je ne suis pas original mais les petites filles fantômes me foutent les boules ! Les asiles aussi.

Rien que d’y songer, un frisson couru le long de ma colonne vertébrale, dressant les poils sur ma nuque. Cette esquisse du futur très proche le motiva au point qu’il se leva de sa balançoire, me rappelant que la livraison de pizzas était très imminente. Je ralentis puis bondis sur mes jambes avant que le mouvement de balancier se soit interrompu. Avec un timing parfait, la sonnette de la porte d’entrée retentit à l’intérieur, faisant sursauter le bébé de la maison.

- J’y vais ! criai-je en courant comme un dératé vers la source du bruit, le chien miniature sur les talons.

La nourriture récupérée, je tendis à chacun sa commande puis m’isolai dans le coin vidéo. Le soleil était bien descendu dans le ciel désormais, nous plongeant dans l’obscurité totale lorsque les volets furent fermés, si ce n’est pour l’éclairage du téléviseur. Mes parents, toujours aussi cool, décidèrent d’aller se poser sur leur lit pour manger et regarder un film de leur côté. Il leur arrivait de s’incruster parmi mes amis mais sûrement avaient-ils compris que cela ne plairait pas à l’invité actuel.

- Bon appétit !

Je lançai le long-métrage une fois dans le canapé puis commençai à dévorer mon plat. Pour changer : j’avais une faim de loup.

**


Plusieurs heures s’étaient écoulées et la digestion était bien entamée lorsque je rentrai dans ma chambre vêtu d’un simple t-shirt blanc et d’un caleçon gris – plus de liberté qu’un boxer pour dormir. Malgré que nous soyons en hiver, la température de l’habitation était très agréable. Inutile de sortir la doudoune sous la couette ! Est-ce que Johan aurait préféré que je sois davantage vêtu ? Pas la moindre idée. Aurais-je dû lui demander ? Arrivé au niveau de son matelas de fortune je soupirai :

- Pas le courage de faire trois pas de plus. Je dors avec toi !

Je me laissai lourdement tomber à côté de lui, menaçant de le faire rebondir. Il fallait bien que je l’embête encore un peu avant de trouver le sommeil non ? Je ris, faisant tout de même gaffe à ne pas le toucher juste au cas où. Évitons de provoquer un drame ! La proximité ne me faisait pas peur et elle n'avait rien de romantique dans ce cas précis. La tête sur le second oreiller – oui j’étais généreux à ce point – j’affichai un sourire rassurant.

- Ça va ? J’espère que tu t’es bien amusé. Permet-moi de te dire que tu t’en sors comme un chef pour quelqu’un n’ayant pas les « codes ».
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Mar 21 Avr - 2:47
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Je le laissais imaginer quel job je pourrais bien faire dans ce trou paumé qu'étais Arcadia Bay. Mais il pourrait être étonné de ce que j'étais capable de faire, juste pour échapper à mon "cocon" familial étouffant et anxiogène. Tremper les mains dans l'huile de moteur jusqu'au coude...trafic en tout genre...et si rien ne marchais l'option de la fugue restait aussi mon plan C. Mais étrangement cette idée là, je la gardais pour moi, je ne voulais pas qu'il me fasse la morale parce que j'avais des idées à la con...et je réalisais soudain que son opinion était un minimum importante pour moi, et je me donnais des baffes mentales pour avoir fait exactement ce que je ne voulais pas faire...m'attacher même un tout petit peu à un être vivant, a deux ou quatre pattes.

"Partager un carton...ça promet d'être une aventure epique...tant que tu touche pas au coin droit on devrait pouvoir s'y faire...."

Pardon? Essayer de voir l'avenir sous le soleil plutôt que sous la pluie dans une scène qui retourne les tripes à la Oliver Twist avec "Il était une fois à NY City"? Non j'avais un faible pour cette scène absolument pas joyeuse. Il y en a qui se réfère à des personnages de dessin animé, moi je me voyais comme ce chaton abandonné, prêt a se noyer dans son carton et quasiment mort de faim et de froid sous la pluie. Et l'avenir je le voyais tout aussi sombre. Mais ça aussi je le gardais pour moi. J'avais plaisanté avec ce book, mais au fond de moi est-ce que je le pensais vraiment?

Je sursautais légèrement, quand il me pose sa question. J'avais l'habitude maintenant des réactions loufoques, des questions bêtes ou qui n'attendaient pas vraiment de réponses parce que c'était pas vraiment des questions...mais celle là. Je braquais mon regard sur lui pour voir si il était sérieux en me posant cette question. Je l'observais serrer son chiot dans ses bras comme pour le rassurer et se rassurer lui même.

"Pas au Japon non. Le chien, comme beaucoup d'animaux sont des animaux sacrés, des messagers des Dieux, et ils font partie de la famille jusque dans la façon qu'on a de parler d'eux"

J'étais aussi dégoûté que lui à cette idées. Et je n'étais pas fan de la mentalité chinoise, mais alors ceux qui versaient dans ce genre de pratiques je les auraient bien mis sur le grill a la place des animaux...juste pour assouvir cette pulsion viscérale qui me dégouttaient profondément.

Ma famille hein....Je poussais un long soupir. Et me mis a dessiné des trucs invisible du bout de ma chaussure en réfléchissant. Je voulais le dire, mais sans en dire trop.

"Toute le coté paternel je suppose..."

Suivit? Non...j’eus un sourire qui exprimait bien le dégoût profond que je ressentais. Mais sûrement pas pour la raison qu'il pensait.

"Je pense pas que ce coté de ma famille est eu ne serait-ce que l'option de nous suivre..."

Et d'ailleurs je pense que si "il" l'avait su...ni moi ni ma mère ne serions encore là pour en parler. Surtout pas moi. Et...non je ne voulais pas penser à ça. J'avais enfermé ce souvenir dans une boite tout au fond de ma mémoire. Je ne voulais ni en parler, ni y repenser...pas maintenant, et même jamais si possible. Pas plus que je ne voulais me rappeler "son" visage, "son" sourire...
Je m'entourais de mes bras, dans un geste réflexe de protection, cette attitude qu'il commençais a me connaître. J'étais pas encore prêt pour "ça".

Heureusement pour moi, les pizza arrivèrent juste à temps! Et le temps d'aller choisir les films d'horreur...j'avais un faible pour ce genre de films bien angoissant, qui étrangement m'aidaient à me détendre.

"Un bon Silent Hill te clouerait le bec alors! GE-NI-AL!"

Mais non c'était juste une boutade comme ça. On allait encore dire que je faisais du chauvinisme, mais mon préféré, restait la version américaine de The Grudge...Pas la toute dernière, car trop évasive, pas assez "fantômatique". Trop succincte. Mais celle d'avant, en trois parties. Et encore que je n'arrivais pas a regarder la version originale, qui était beaucoup trop lente.

"J'ai un faible pour les possession démoniaque et les esprits vengeurs...je trouve ça...apaisant"

Ouuuuh j'étais un gars flippant! Et qui sait peut-être que j'avais au fond de mon baluchon de fortune une cassette avec une malédiction que je ramenais de mon pays pleins d'esprits!

"T'en fais pas, il paraît que c'est dans mes gènes de discuter avec les esprits. Tant que tu fais la cuisine tu peux rester...on vivra dans un manoir avec 998 autres caspers comme toi, ce sera parfait!"

Non je n'avais pas une référence absolument nullisme! Je ne comprends pas de quoi vous parlez...vraiment pas!

Finalement, après une discussion sur le film -même s'il me laissait la liberté de choisir- on était parvenu à se décidé que ce serait l'Exorciste pour le classique -et pour la scène cultissime nulle selon moi- et parce qu'il l'avait que je l'avais jamais vu, Mamà, que je ne vous cache pas, j'ai adoré. Surtout quand il s'agissait de glisser dans l'oreille du jeune Scott un "Viens Sean....papà" en murmurant juste pour voir sa tête.

Le temps était passé relativement vite, et j'étais maintenant allongé sur mon lit de fortune, en regardant le plafond et en attendant qu'il revienne. Vêtu d'un simple pantalon de jogging presque flambant neuf -en tant normal, il faut l'avouer, je dors sans rien, ou avec une tenue traditionnelle de chez moi. Alors je matais pas spécialement sa tenue de nuit, j'en avais absolument rien à faire.

Je faillis manger le plafond -pas d'exagération du tout!- quand il vint s'allonger a coté de moi sur le matelas gonflable.

"Vraiment? Tu sais pas quoi tu t'expose en dormant avec un samurai...c'est pas dit que tu te réveilles demain matin"

Moi non plus d'ailleurs...j'avais un sommeil très agité, très léger...et j'étais un ours de trèèèèèèès mauvaise humeur le matin. j'allais devoir prendre sur moi d'ailleurs. Je ne bougeais, et ne fit pas mine de m'éloigner, mais j’appréciais qu'il ne tente pas le contact. J'étais en train de me battre avec une nouvelle boule d'angoisse. Je ne comptais plus les nuits durant lesquelles je faisais des cauchemars, où je me réveillais en sueur, en tâtonnant dans le noir, a al recherche de la lumière. Et je cherchais d'ailleurs interrupteur, dans la chambre de Sean juste au cas où j'en aurais besoin.

Puis je me redressais, en lui passais par dessus, avant de le pousser doucement de mes pieds sur ses petites fesses.

"Je te laisse te cogner au bord de ton lit, j'ai un faible pour le sol plutôt que pour le bois si je dois me manger quelque chose dans la nuit"

Mais j'étais "presque content" qu'il ne m'est pas trouvé chiant durant cette soirée.

"Tu dois agir comme une dose de "bonne chose" même sur moi alors..."

Je ne lui dis pas "je me suis fais chier comme un rat mort" ce serait mentir. Et il y a des tas de chose que j'avais envie de dire, mais mentir, n'en faisais pas parti, même pour préserver mon image. Même si Lundi, tout cela serait une sorte de "secret" entre lui et moi.
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Mar 21 Avr - 19:11
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Johan ne cessait de m’impressionner. Il s’ouvrait entièrement à moi (ou presque), acceptant même l’image de notre tandem squattant un pauvre carton détrempé sans rechigner. À l’inverse, cela paraissait même l’amuser à un certain degré ! Où était le type qui grimaçait dès qu’il me voyait apparaître au bout opposé du couloir, celui qui « m’insultait » sans la moindre raison et qui était exaspéré par un simple « Hello ! » échappé de ma bouche ? Une métamorphose comme je n’en avais vu de la part de quiconque. Bien sûr, le sceptique en moi s’agrippait avec des serres à mon cerveau pour me rappeler que ce week-end ferait sûrement figure d’exception, que les vieilles habitudes reprendraient leur cours dès que nous nous retrouverions à l’Académie. En particulier en présence de témoins. Mieux valait-il que je profite de sa bonne humeur pendant qu’il en était encore temps.

- Hum… Ok. Mais seulement si tu partages les cookies que tu trouveras dans les poubelles.

Comment ça tout se résumait à la bouffe quand je causais ? Oh et puis qu’est-ce que cela pouvait lui faire ? Il n’arrêtait pas de protester que le sucré n’était pas son truc ! Ce compromis devrait lui convenir. En parlant de repas… Je venais à le questionner concernant le statut ou non d’aliment des chiens dans son pays d’origine. Jamais je ne pourrais visiter un coin du monde où mon bébé pourrait être dévoré avec une sauce barbecue. Trop d’horreur dans ce monde sans que j’aille en débusquer davantage. Fort heureusement, sa réponse me rassura. Je n’avais rien à craindre des habitudes culinaires des Japonais. Aucune excuse donc de ne pas accompagner mon interlocuteur lorsqu’il y remettrait les pieds si ce souhait devenait un jour réalité. De plus, je m’intéressais maintenant à sa famille. Ma curiosité deviendrait bientôt ingérable à ce compte-là ! Mais tant qu’il ne se refermait pas comme une huître, pourquoi m’arrêterais-je en si bon chemin ?

Ce sujet semblait être une plaie pour lui. La dernière chose dont il avait envie de discuter – avec sa mère. Il se montrait plus hésitant, tâtonnant en cherchant un juste milieu entre trop en dire et être muet. Inutile d’espérer un long monologue quand il se contentait de deux phrases basiques laissant planer une part de mystère. J’avais beau être régulièrement à côté de mes pompes, je ne chercherai pas à creuser au risque que ce ne soit ma propre tombe. Il ne restait plus qu’à tirer mes propres conclusions en attendait que le garçon ne se décide à me livrer l’intégralité de l’histoire (ce qui n’arriverait peut-être jamais). Une mésentente avec la belle-famille ? À moins que sa génitrice ait pris la fuite ? Deux seuls scénarios me venant à l’esprit suite à ses paroles. Malgré tout, je percevais une dose de ressentiment à couper à la tronçonneuse rien qu’à la gravité de sa voix. Ce n’était pas pour rien qu’il se montrait si difficilement abordable habituellement.

Petite diversion : nous débattions du long-métrage à regarder ce soir tandis que les pizzas étaient arrivées. À sa boutade je répliquais :

- Uniquement si tu veux que je vienne me camoufler contre toi. Et j’en doute.

Yep, j’avais cette manie de me serrer contre les autres si le stress devenait insoutenable. J’aimais avoir peur, ressentir l’arrivée imminente des jump scare mais il arrivait que je perde toute dignité. Ce qui amusait grandement mes pères qui avaient l’impression de retrouver leur bébé à cajoler. Ces deux-là je vous jure ! Enfin, était-ce plus étrange que ce que m’avouait Johan ? Entre son faible pour les possessions démoniaques et la discussion avec les esprits comme hobby, il y avait de quoi l’envoyer consulter un psy ! Pas que je le prenais vraiment au sérieux concernant la seconde partie. Cependant, je pouffais quant à sa référence cinématographique. Et après il osait me dire que j’avais des goûts démodés ? Vraiment ?

- Tu n’imagines pas à quel point nous allons prendre plaisir à te tourmenter. À ta place, j’éviterai de goûter mes plats. Que cela soit dans l’au-delà ou non d’ailleurs.

Je tenais de Teddy. Encore. Les pâtes étaient mon maximum et encore il m’arrivait de trop les cuire. Un désastre. Quand je me retrouvais avec des amis, c’était eux en général qui s’affairaient en cuisine histoire d’éviter toute intoxication alimentaire

- Il te faut une planche Ouija ! criai-je avec enthousiasme, comme frappé par une révélation divine.

Bonne idée de cadeau pour son anniversaire tient, me fis-je la réflexion en gravant cette possibilité dans ma tête. Durant un instant je l’imaginai en version stéréotypée de la voyante à la boule de cristal, aux doigts encombrés de bagues énormes et drapée de tissus inqualifiables. Sur ce, nous nous lancions dans le visionnage du cultissime L’Exorciste qui provoqua plus de rires que de frissons, l’un s’amusant à effrayer l’autre aux moments les plus inattendus. Je dois avouer qu’il réussit à merveille une fois que je me fus totalement immergé dans le long-métrage, me faisant sursauter. Un petit cri en prime. Je cachais mes pleurs derrière mes mains, le ventre douloureux tellement je gloussais. Mes tentatives rencontrèrent bien moins de succès. J’aurai ma revanche autrement.

Celle-ci se présenta une fois que nous retournions dans ma chambre pour y passer les heures d’ici à ce que le soleil soit de nouveau haut dans le ciel. Je me laissai lourdement tomber sur le matelas gonflable, menaçant de le faire s’assommer contre le plafond dont il se rapprocha dangereusement. Notre proximité physique ne me gênait pas et ce, malgré nos tenues respectives. Si j’avais un t-shirt sur le dos et un boxer par souci de pudeur (et de correction), lui n’arborait qu’un pantalon de jogging, dévoilant donc son torse imberbe. Je ne louchai pas dessus, n’y même m’y attardais plus d’une demi-seconde. Pas que je trouvais mon invité repoussant ou autre, juste… Cela ne faisait pas partie de mes réflexes que de mater à la première occasion. J’étais étonnamment sage à ce niveau-là.

- Qu’est-ce qui te dit que je ne suis pas apte à répliquer dans mon sommeil ?

Imaginez la bataille de samouraïs endormis ! Jamais un tel phénomène s’était produit depuis la création de l’Univers j’en étais persuadé. En réalité, il en fallait beaucoup pour me réveiller comme il n’existait pire marmotte. Pour tout avouer, j’étais déstabilisé par son absence d‘hostilité comme je lui révélai :

- À la base, c’était uniquement pour t’embêter. Mais puisque ça n’a pas l’air de te poser de souci… Ok. Soyons fous ! Tu t’es condamné toi-même ! Prend garde par contre, il parait que je suis une bouillotte !

J’étais hilare. Dormir avec un mec pourrait être bizarre, notamment quand j’avais mon lit juste à côté. De 1) pourquoi s’embêter avec tant de place disponible et de 2) pourquoi ne pas aller ensemble là où c’était le plus confortable ? Tout ça n’avait aucun sens mais vous attendiez-vous à autre chose de notre part ? Si oui, c’est vous qui devriez consulter. Je n’avais cure que ce que cela pourrait laisser penser. Mes vieux débarqueraient que je leur répondrais tout simplement que c’était « pour se marrer ». Comme si je risquais de m’envoyer en l’air sous le même toit qu’eux ! J’eus une légère latence en le voyant se dresser au-dessus de moi. Qu’est-ce qu’il était en train de boutiquer ? Mon cerveau dressa mille et unes théories plus abracadabrantes les unes que les autres en un temps record. Heureusement, le pic d’angoisse disparu aussi rapidement qu’il était survenu lorsque je compris ses intentions. Le garçon s’amusa à me pousser, non pas pour me déloger, mais pour intervertir notre côté. Je ne saurais l’expliquer mais je trouvais ça extrêmement adorable.

- Aucun problème. Si tu es réveillé par un bruit de noix de coco vides s’entrechoquant… Ce ne sera que ma tête contre le lit.

Yep, je n’en loupais pas une pour m’auto-charrier. Ceci dit, je me glissai sous les draps nécessitant d’être un peu réchauffés par notre présence. Dingue sachant que la température était si agréable dans la pièce ! Il faut dire que j’avais toujours été assez frileux. Un de mes très rares défauts, bien sûr.

- J’aime être une bonne influence sur les gens. C’est très inattendu par contre, prononçai-je en grelottant un peu. Garde tes pieds à distance. Car s’ils sont gelés tu vas te réveiller avec un cadavre à tes côtés.

Une expérience sûrement traumatisante ! Sur ce, j’enchaînai dans un énième effort afin de le taquiner :

- Est-ce que tu as besoin que je t’explique comment dormir à deux ou tu vas pouvoir te débrouiller tout seul ? Car c’est très simple tu sais. Chacun reste de son côté, on ferme nos paupières et il ne nous reste plus qu’à supporter les ronflements de l’autre. No big deal. Oh et l’un de nous devra se dévouer pour éteindre la lumière le moment venu. On peut le jouer à chifoumi si tu veux.
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Mar 21 Avr - 21:15
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Des cookies vraiment? Mais même au fond d'un cartons je preferais avaler un pot de moutarde à la cuillière qu'un paquet de cookie! Je hochais la tête, scellant ce pacte de vie qui n'adviendrait sans doute jamais. Et tant mieux, ça voudrait dire qu'on avait un avenir...en tout cas lui...j'avais peu d'espoir concernant le mien, et le fait de ruminer mon passer depuis des années ne m'aidait pas a me sentir très bien dans ma peau et dans ma tête. Mais ça aussi c'était un truc que je gardais pour moi, et pour mes moment d'insomnie quand je devrais faire quelque chose pour passer le temps jusqu'à la première lueur de l'aube. C'était d'ailleurs les matins que je preferais puisque j'avais le temps de me préparer un petit dej' digne de ce nom avant de me carapater dans ma chambre, comme un le fantôme que j'étais devenu avant que ma "mère" ne se lève. Les jours où elle se levais avant moi, signifiais généralement que je ne prenais pas la peine de dejeuner le matin, donc que j'étais d'une humeur encore plus massacrante ensuite. Un peu comme celle que j'aurais lundi d'ailleurs...parce que je passais un bon moment ici, et que je savais ce qui m'attendais le lendemain en rentrant chez moi...

Le repas me sauva des discussions difficilement abordables pour moi. Heuresement. Même si je l'aimais bien -oui ça va, je commençais a accepter la chose finalement, même si j'avais du mal a l'avaler pour le moment et que je m'en voulais à mort de m'être attaché à lui- il y a vaait des choses que je ne pouvais pas faire. Même pour être sympa. Et je l'en remerciais de comprendre que je n'avais pas envie de m'attarder sur le sujet plus que de raison pour le moment. Qu'il tire ses propres conclusions, et se fasse ses propres films sur ce qui pouvait en être la cause, tant qu'il ne m'exposait pas ses théories.

"C'est toi qui vois si tu tiens a la vie ou pas. C'est un conseil d'ami, tu en fais ce que tu veux"

Venir se coller à moi et puis encore. J'étais sympa, okay, mais fallait non plus déconner hein! Pendant un film, y'avais pas trop de commentaires, ni de question sur comment ça allait se finir, ni de débat philosophique sur l'imbecillité des protagonnistes...tout ça me faisait grincer des dents.

Mais par contre ça me faisait rire intérieurement de voir que mes vieux jeux débile du "je joue a te foutre la frousse pendant le film" marchait sur lui. Pourtant il avait du voir tellement de film, et même en revoir certains qu'il devrait être immunisé à tout cela mais non.

"Seigneur, je vais devoir embaucher un fantôme de cuisinier pour manger correctement dans mon manoir hanté..."

Je braquais mon regard sombre sur lui, avant de dire

"Par contre si tu passe tes journées a chantonné, je te fais enferme dans un mur, et tu deviendra un celebre mur qui murmure"

Pardon? Mais je menace qui je veux, comme je veux et pour la raison que je veux! Vous imaginer la vie infernale qu'il me ferait s'il chantait toute la journée? Il était mort, il serait jamais fatigué, et du coup il aurait jamais besoin de se reposer...

Une place ouija hein? Je restais songeur à l'idée en me demandant quel esprit voudrait bien comuniqué avec moi, et si l'un d'eux serait assez sympa pour me forcer a me jeter d'une fenêtre avant mes trente ans...hmmm je secouais la tête, pour chasser ce genre de pensée trop glauques pour cette soirée.

"Si ça peut te faire plaisir...j'ai déjà l'air sombre et louche, alors ce genre d'accessoire...on me donnera ptet les réponses aux exams de fin d'année!"

Ce genre de remarque était typiquement la base d'un script de film d'horreur de série Z, qui donnait lieu a deux ou trois volet, sans queue ni tête. Avec une conclusion tout aussi évaporée que la génèse.

~~

"C'est justement parce que je sais que tu essaie de m'emmerder que je vais accepter ce challenge nocture débile...et si tu te cogne la tête je cacherais ton cadavre son ton lit et fuierait par la fenêtre comme un voleur avant l'aube...promis"

Le tout dit sur un ton tellement sérieux, que si cela ne faisait pas quelques mois que je lui parlais comme ça, il aurait pu flipper. J'avais du le menacer de cacher son corps dans des endroits bien différents ces derniers mois. C'était le genre de phrase que j'adorais, j'y suis pour rien si je suis pas net. Et les rares fois ou je disais ce genre de trucs a mon psy, il disait que c'était un reflet de mes peurs les plus profondes...mais promis, je n'avais pas peur de dormir sous son lit...alors je trouvais ça juste débile.

J'avais reperé l'intérupteur, et je me devouerais pour ramper jusqu'à lui et le forcer a faire ombre sur nos bouilles de gosses jusqu'au matin puisqu'il semblait déjà momifié dans les draps.

"Comment tu peux être un bouillotte et greloter de froid...on t'a jamais dit que c'était pas logique et normal?"

Il fallait bien que je le charie un peu, sinon il allait croire des trucs pas net. Comme quand j'avais intervertis nos places, même si je n'y avais absolument pas fais attention parce que ce genre de chose ne me traversais même pas la tête. Et si jamais les pères de Sean débarquaient...je dormirais dans un coin de la chambre, a l'opposer de lui en me renfermant comme une huitre, comme si la soirée juste avant n'avait pas exister. Mais ce serait une réaction qui aurait tout à voir avec la terreur plutôt que la honte ou la gène...et ça aussi, je ne pourrais pas lui expliquer.

Je haussais les épaules, semblant peu dérangé à l'idée de me réveiller à coté d'un cadavre. Même pour moi cette absence de réaction était un peu flippante.

"Je suis trop charitable pour te deloger de ton cocon, pauvre chenille, je me devoue pour faire s'éteindre la lumière"

Ce que je fis, en comptant dans ma tête le nombre de pas qui séparaient le matelas de l'intérrupteur. Au cas où j'en aurais besoin, avant de revenir me glisser sous les draps. Et juste pour prouver que j'en avais rien a faire de cette proximité, et que j'avais pas l'ombre d'une arrière pensée, je me couchais sur le flan, la tête vers lui.

"Si tu ronfles, je te fais avaler mes chaussettes" dis-je dans un murmure un peu flippant.

Je fermais les yeux. Mais j'avais énormement de mal a m'endormir. Et je ne mis pas plus de cinq minutes a me retourner sur le matelas, pour lui tourner le dos, et me rouler en boule, sous la couverture pour repirmer l'angoisse qui me comprimais la poitrine. J'avais soudain envie de pleurer, et je du me concentrer sur ma respiration, pour eviter qu'il ne l'entende et commence a me poser des questions.

Mais je n'avais pas menti, le peu que je reussi a dormir -et ce n'étais pas sa faute- ce fut relativement agité, et je marmonnais surement des "non...pitié papa" a un moment, avant d'ouvrir les yeux, le coeur battant à tout rompre. A tel point que je m'étais laissé glissé du matelas, pour m'allonger à même le sol, où le contraste de temperature me fit du bien. C'est d'ailleurs comme ça qu'il du me trouver le matin, parce que aucun doute qu'il se réveilla avant moi.

Quand la lumière parvint a se faufiler sous mes paupières il devait être presque dix heures, mais je tirais une tête de six pieds de long, et j'avais les cheveux dans tous les sens, sans oublié que j'étais blanc sauf la tâche rouge sur le coté de mon visage qui avait été appuyé sur mon bras.
Je mis quelques minutes a comprendre où j'étais, avant de chercher Sean du regard. Mais je ne lui adressais pas un sourire, trop tôt pour ça...
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Mer 22 Avr - 2:25
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Je visualisais déjà le cuisinier français stéréotypé avec son énorme moustache noire broussailleuse. Ou plutôt translucide dans le cas présent puisque nous avions à faire à un fantôme. Cette conversation était tout simplement un grand n’importe quoi et c’était extrêmement plaisant de le voir se laisser aller. Mes craintes qu’il ne parvienne pas à décocher le moindre sourire ou finisse par se plier dans un coin d’une pièce s’étaient évaporées et je me réjouissais de voir qui se trouvait sous le masque derrière lequel il se dissimulait depuis plus d’années que je ne le soupçonnais. Si j’en croyais mon instinct et les indices que Johan avait disséminé ci et là, je pouvais bien être la première personne en compagnie de qui il baissait sa garde. Tout du moins de son âge. Aucun autre de mes camarades n’avaient eu cette chance d’aussi loin que je sache et je doutais qu’il en avait été autrement dans son établissement précédent. D’ailleurs… d’où venait-il ? Noreen avait bien dû le mentionner lors de son retour mais ce détail s’était évaporé de ma mémoire. J’aurai pu lui demander mais ma raison me conseillait de m’arrêter-là. Nous nous étions déjà suffisamment arrêtés sur son passé douloureux, il fallait que je lui laisse du temps pour qu’il reprenne son souffle. Qui plus est, l’ambiance était désormais à la détente et à l’amusement. Être un mur, devenir le complice d’un ami de l’au-delà… Notre imagination ne connaissait plus de bornes et ce n’est pas le visionnage de L’Exorciste qui vint améliorer les choses. Par contre, je n’étais pas contre avoir les réponses aux prochains examens histoire de faire encore davantage de conneries comme je le lui répliquai en rigolant.

La journée touchait sérieusement à sa fin. Avant de m’allonger à ses côtés sur le matelas de fortune, j’avais été souhaité la bonne nuit à mes parents de notre part puis avais fait un séjour dans la salle de bain. L’hygiène dentaire c’est primordial ! Surtout après avoir mangé une pizza laissant une haleine loin d’être mentholée.

- Je ne suis pas un peu jeune pour déjà venir te hanter ? lui demandai-je comme si notre discussion sinistre était destinée à ne jamais connaître de fin.

Laissez-moi vivre encore un peu pardi ! Il me restait tant d’expériences à faire d’ici à casser ma pipe et passer ma seconde vie à agiter des chaînes au pied de son lit. Oui, je ne me laissai pas démonter par son sérieux. Le garçon était le maître dans l’art de dire des horreurs sans même ciller. Je m’y étais habitué à mes dépends et rentrais dans son jeu sans la moindre hésitation. Quelqu’un d’extérieur nous conseillerait sûrement de filer consulter un psychologue à cause de nos idées noires. J’étais loin d’imaginer que c’était bel et bien son cas et que, peut-être, j’avais matière à m’inquiéter finalement. Enfin, la conversation pris une tournure plus légère où il était question de mon illogisme. Comment pouvais-je être un glaçon et une bouillotte à la fois ? Insinuer que mon invité fut perplexe était un euphémisme. Je pouffai.

- Le démarrage est compliqué. Mais une fois que ma température est sur la pente ascendante, c’est parti pour de longues heures de chauffage automatique. Je plains ceux qui dorment avec moi.

Je lui adressai un clin d’œil rusé. Nous aurions dû prévoir une dizaine de litres d’eau pour éviter de nous dessécher. Surtout lui en fait. Cela ne l’empêcha pas d’éprouver de la compassion puisqu’il décida d’aller éteindre la lumière sans même y être contraint. Une bonne action pour éviter que je me les gèle en entrant une seconde fois dans le lit. Dévotion insoupçonnée !

- Je te remercie, dis-je simplement avec un simple sourire de gratitude.

C’était délicat de sa part. J’appréciais sincèrement le geste. Pendant un instant, j’établis un parallèle avec ma manière de me comporter avec Celeste. À l’heure qu’il est, je serais déjà sûrement dans ses bras – ou elle dans les miens – comme nous en avions gardé l’habitude tirée de notre enfance. Un témoignage d’affection tactile avant de repartir chacun de notre côté du matelas. Nous étions comme des frères et sœurs, il n’y avait pas l’ombre d’une trace de romantisme. Cependant, je ne me voyais guère tenter l’expérience avec Johan qui se pétrifierait probablement (à moins, au contraire, qu’il m’envoie son poing en plein sur le pif). Quand il me menaça d’un terrible châtiment s’il me surprenait à ronfler durant la nuit, je répondis avec malice :

- J’aime quand ça sent mauvais et que ça a le goût de fromage !

Affreux. Terrible. De mauvais goût. Mais c’eut le mérite de nous amuser avant de clore nos paupières. La journée avait été longue et la fatigue envahissait mes muscles depuis une bonne heure déjà. Je remontai la couette jusqu’à mon menton puis me retournai afin de dormir sur le ventre. En moins de cinq minutes j’avais déjà entièrement sombré dans le sommeil. Des rêves dont je n’aurai aucun souvenir le lendemain se succédèrent mais j’eus ultérieurement la vague impression que l’étudiant y avait fait une apparition. Dans quel contexte, je ne saurais vous le dire.

Quand je me réveillai enfin, je fus d’abord surpris d’être plus près du sol qu’habituellement. La lumière se fit enfin dans mon esprit quand je vis le garçon roulé en boule sur le plancher. Il ne mentait pas en se disant agité. À moins qu’il ait voulu échapper à ma chaleur ? Si c’était le cas, il aurait mieux fait de grimper sur mon lit. Bien plus confortable ! J’espérais qu’il ne serait pas courbaturé pour les prochaines 24 heures. Le voyant encore si profondément endormi, je n’osai pas le secouer et sortis à pas de loup dans le couloir avant de prendre la direction de la douche. Une odeur délicieuse me monta aux narines entre-temps, signe que mes pères – ou plutôt Elijah – s’affairait à nous préparer un petit-déjeuner royal entre pâtisseries maison et gourmandises fraîches de la boulangerie. Même après 20 ans il ne se lassait pas de nous traiter comme des rois.

L’eau chaude suffit à me tirer de la brume qui m’enveloppait encore, me fournissant le coup de fouet nécessaire pour affronter cette nouvelle journée. C’est alors que je pris conscience que dans ma précipitation à quitter mon antre, j’avais oublié de me prendre des affaires de rechange. Quel idiot. Ainsi, j’enfilai de nouveau mon caleçon mais laissai derrière moi mon t-shirt. Mes cheveux ne gouttaient plus mais je les laissai finir de sécher par eux-mêmes. Je me faufilai dans la pièce puis m’avança en hâte vers mon placard intégré dont je fis discrètement coulisser la porte suite à quoi je piochai un pull bordeaux, un pantalon noir et des sous-vêtements propres.

Johan manqua de très peu de me voir nu comme un ver puisque j’ajustai mon boxer quand il ouvrit les yeux. Gênant. Du moins ça aurait pu l’être si je n’avais pas évité ça. Exhiber la partie sous la ceinture ne m’enchantait jamais. Je m’en fichai quand il s’agissait de ma propre famille, mais un nouvel ami… C’était différent tant qu’il n’y avait pas eu un accord verbal et sincère de « je-m’en-foutisme ».

- Hey Sleeping Beauty ! Excusez ma tenue, très cher. Ou son absence, raillai-je.

Une fois le reste de mes fringues sur le dos, je vins vers lui et passai ma main dans ses cheveux pour y remettre un semblant d’ordre. On aurait dit qu’il venait de se prendre une dynamite en plein dans la face le pauvre. C’était mignon cela dit. Il avait tout d’un puppy mal léché ce matin. Je n’allais pas reprendre mon comportement habituel tant qu’il n’avait pas émergé totalement.

- Je vais aller voir si mon père à besoin d’aide. Je crois qu’il nous prépare un banquet pour 20. Prends ton temps, nous ne sommes pas pressés. Oh et je t’ai sorti de quoi te laver dans la salle de bain !

Un sourire et je m’éclipsai pour le laisser bouger à son rythme. Inutile de le brusquer, il n’y avait pas le feu (sauf si Teddy était également aux fourneaux, là les chances étaient multipliées par 1 000). Je trouvais le couple autour de la table à manger recouverte de confiseries, de brioche, de confiture, et même d’un gâteau allemand signé Elijah. Je lâchai un « Wahou ! » d’émerveillement puis leur fit un bisou sur la joue à chacun. Si seulement j’avais pensé à leur signaler que notre guest n’était pas gourmand… Oh, tant pis. Nous nous en chargerions le reste du week-end et les jours suivants (à condition qu’il en reste). Johan s'apprêtait à être témoin d'un début de matinée chaleureux signé Scott-Holtz !
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Mer 22 Avr - 19:33
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L'explication de pourquoi une bouillotte pouvait greloter de froid, eu pour effet de littéralement deconnecter mon cerveau. Note pour pour moi-même, ne jamais lui poser de question dont on ne voulait pas vraiment la réponse, surtout pas a une heure avancée de la nuit...surtout pas.

Il faisait tout noir ici. Et c'était un long couloir. Vous savez un de ceux que quand on court dedans, il ne semble jamais finir. Et il y a avait ces pas lourds derrière moi. Je fuyais, mais je ne savais ni qui ni quoi. Et j'étais si petit. Au bout de plusieurs longues minutes je tournais et rentrais dans une pièce tellement éclairée qu'elle me fit mal aux yeux. Et la chose m'attrappa.

J'ouvris de nouveau les yeux. La chambre était encore plongée dans le noir, et Sean dormait à poing fermé a coté de moi. Je m'étais levé doucement, pour aller m'asperger d'eau le visage, et avant de nouveau glisser ma carcasse sous la couette. Il ne mentait pas en disant qu'il degageait une chaleur un peu excessive. Mais je ne la craignais pas. J'attendis que ma vague d'angoisse se calme pour refermer les yeux.

J'avais l'air heureux la. chacune de mes mains emprisonnées dans celle de mes parents. Ma mère souriait en me regardant. Mais pas lui. Son visage était fermé, et il regardait droit devant lui. Sa main serrait si fort la mienne, que je perdais mon sourire pas après pas. Je n'avais pas le droit de lui dire que j'avais mal. Parce qu'un garçon doit savoir endurer la douleur. Parce que sinon il allait encore crier. Le soleil se cacha derrière un nuage, et on rentra a la maison. Je me precipitais dans le petit coin de jardin. Mon endroit favoris. Celui qui aurait du être mon sanctuaire. La porte coulissa dans mon dos, et je sus...sans le voir qu'il était là.


Je me réveillais à nouveau, les joues humides et cette horrible impression d'etouffer. Je me roulais en boule, en fermant les yeux si fort que je pouvais voir des formes derrière mes paupières. Mais heuresemeent pour moi, les autres rêves que je fis ne me reveillèrent pas. Et avec un peu de chance je ne m'en souviendrais pas au reveil.

Quand j'ouvris les yeux, sa voix m'agressa les oreilles. Mais je ne comprenais rien a ce qu'il me disait. Je marmonnais un truc, qui n'avais aucun sens, même pour moi. Il s'approcha de moi, et entrepris de me recoiffer, ce qui lui valu un regard noir d'ours mal leché, et je me laissais retomber sur le matelas en marmonnant encore un truc incomprehensible. Décidement. J'avais dit que j'allais prendre sur moi, mais c'était dur...le matin c'était plus dur que tout les autres moment de la journée. Mais malgré tout, malgré les cauchemars et les reveil, malgré le sol...je pouvais dire que j'avais passé la meilleure nuit depuis longtemps. Et que le reveil était moins violent que prévu.

Je l'écoutais distraitement, les yeux rivé sous son lit. Il avait parlé de son père, d'un chiffre...et il avait été question de salle de bain. Le sens des mots avait du mal a se frayer un chemin jusqu'a mon cerveau encore éteind. Il était un peu long a se mettre en route. Et moi je ressemblait à un zombie. Et soudain je réalisais que j'étais tout seul dans la chambre. Je roulais sur le dos, en regardant le plafond, puis je me redressais doucement. Saisissant mon baluchon je me glissais hors de la chambre pour aller dans la salle de bain dans laquelle je m'enfermais. Mon angoisse de voir d'autre visage que celui de Sean de bon matin était plus rapide que moi au reveil. Je restais un moment adossé au mur, plongé dans une absence de reflexion intense, avant de me reprendre et de me glisser sous la douche.

Et comme j'avais besoin de me reveiller violement, je fis couler l'eau froide qui m'arracha un cri silencieux, avant de mettre une temperature normale. Et je croisais mon reflet en sortant de la baignoire. J'étais pâle, on aurait presque pu croire que j'étais malade, mais ce qu'on voyait bien c'était les cernes sous mes yeux. A croire que je n'avais pas fermé l'oeil de la nuit. Ca s'estomperait dans la journée. Par contre...

Je levais la main, et touchais ma joue du bout des doigts en grimançant. Ma bêtise de la veille ne se voyait que trop bien maintenant. Je soupirais. J'étais un idiot. Comment j'allais cacher ça moi...si j'avais été un poil plus sociable j'aurais pu avoir un pote en ciné ou théatre qui aurait pu me maquiller ça...mais j'étais associal pour ça. Je soupirais de nouveau avant de me glisser dans mes vêtements et de me carapater dans la chambre à nouveau.

J'allais devoir y aller. Faire mon apparition à la table...leur faire face. Mais j'avais du plomb dans l'estomac. Et je me mis a faire les cent pas dans la chambre, en faisant défiler tous les scénarii catastrophes possibles et imaginables dans ma tête. C'était pire que le trac avant de monter sur scène. J'étais fais pour les entrées...en scène, en matière...je détestais sentir le regard des autres se braquer sur moi comme autant de projecteurs. J'avais plus que le trac, j'avais peur. Et encore plus ici devant les pères de Sean. Mes relations avec le seul membres de ma famille était catastrophique, et la figurine paternelle et moi c'était assez compliqué. J'avais la terrible envie de sauter par la fenêtre de de partir en courant.

Mais niveau impression qu'on laisse...déja que j'étais un associal, si en plus je partais comme un voleur sans même un "merci" bonjour l'opnion...
Depuis quand j'en avais quelque chose a faire de l'opnion des autres d'ailleurs? Ma colère explosa d'un coup, et je donnais un coup dans mon baluchon. Et je poussais un soupir. La mon armure colérique, allait m'aider a affronter le monde extérieur.

J'ouvris la porte de la chambre, et en sorti. Evidement, ma colère resta dans la chambre, et quand je passais la tête derrière le mur pour observer cette scène "joyeuse" je me senti en trop. C'était pas chez moi, même si j'étais bien accueilli c'était pas pour moi ce genre d'ambiance. Je l'avais jamais connu, et j'étais jaloux...j'avais envie de ternir ce joyeux tableau...mais...non...je n'avais pas le droit de faire ça.

Alors je trainais ma carcasse dans la pièce où ils étaient tous, en marmonnant un bonjour, la bouche pâteuse. Et je concentrais mon regard sur la table.

Whoa...il avait pas menti quand il avait dit pour 20 personnes. Et ces même vingt personnes qui ne mangeait presque que du sucre...c'était tellement loin de mon petit dej fait de riz, de café et parfois même de soja fermenté ou d'algues...

"Je savais que tu avais un gouffre a la place de l'estomac Sean...mais à ce point..."

Ma première phrase comprehensible de la journée, et il fallait qu'elle soit aussi morne et taciturne que moi!
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Jeu 23 Avr - 2:55
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Ma nuit avait été bien plus sereine que celle de mon camarade qui avait enchaîné les turbulences. J’étais passé à côté. Est-ce que les choses auraient été différentes si je lui avais conseillé de me réveiller en cas de problème ? Sûrement n’aurait-il pas osé dans tous les cas. Devoir s’expliquer alors que de longues heures restaient à passer avant que le soleil ne pointe ses premiers rayons ne lui plairait pas davantage que lorsque ce dernier était haut dans le ciel. De bonne humeur après ma douche, je me changeai tout en lui lançant une boutade que son cerveau fonctionnant au ralenti ne comprit pas d’après son absence de réaction. Tant pis. Qu’il prenne le temps nécessaire pour se booster et faire ce dont il avait envie, en attendant je me rendis auprès de mes parents afin de les saluer et de m’asseoir à la table. Je ne toucherai pas à la nourriture avant l’arrivée de mon invité, ce qui n’était que politesse. Pourtant, Dieu sait que de voir toutes ces bonnes choses sous mon nez me faisait grouiller le ventre à en perdre la raison. Allez ! J’étais plus fort que ça. Si à 18 ans j’étais encore infoutu de répondre à l’appel de la bouffe alors… Non. Stop. Qui est-ce que je croyais embobiner en laissant croire que c’était dans mes cordes ? C’était limite si je n’étais pas pris de tremblements tellement une guerre intérieure faisait rage.

Teddy finit par s’approprier mon attention ce qui me fit gagner un peu de répit. Rien d’inhabituel vraiment. Le musicien cherchait juste à savoir comment notre soirée s’était déroulée. Je crus percevoir une légère note d’inquiétude dans sa voix. Sa rencontre avec Johan plusieurs mois auparavant avait laissé des traces mais c’est ce que j’admirais chez lui et Elijah. Ils se refusaient à juger sur une première impression. Nous avions tous des mauvais jours et des soucis à régler qui nous empêchaient d’être une excellente compagnie 24/24, 7j/7. Ils ne le savaient que trop bien ! D’expérience bien sûr. J’avais appris de source sûre (aka Sylvanus) que le couple avait connu bien des péripéties rien que dans leur duo. Alors si vous étendiez cela au reste de la planète… Ils avaient eu de quoi faire. Pour preuve : je n’avais vu mon grand-père paternel qu’une seule fois et ce, après bien des discussions laborieuses. La géographie n’était pas la première raison de ça mais bel et bien la rancœur (justifiée) de mon père à son égard. Probablement craignait-il que son géniteur profite qu’il ait le dos tourné pour m’envoyer au tapis à mon tour. La vérité était que cet étranger, maintenant, était faible. Son karma l’avait enfin trouvé et lui faisait payer ses crimes même s’il était encore en mesure de se mouvoir. Un vieillard qui m’insufflait la pitié mais pas la moindre compassion à cause des actes qu’il avait commis par le passé.

Nous discutions du prochain titre de l’artiste quand la tête du garçon apparue à la lumière de la pièce. Ce dernier s’arrêta net en voyant le table qui était à deux doigts de déborder tant elle était squattée par d’indénombrables gourmandises. Je ris à sa remarque tout en bondissant sur mes pieds pour m’arrêter à sa hauteur après un mini-sprint, passant mon bras autour de ses épaules.

- J’ai un appétit d’ogre. J’ai hérité des leurs, additionnés.

Je le guidai ainsi jusqu’à la chaise libre à ma droite. Teddy se tenait à son opposé, l’Allemand en face de moi. Il aurait donc l’honneur d’admirer la « tronche d’écureuil » (expression de ma création) du professeur de musique au cours des prochaines minutes. Je ne m’assis pas mais me précipitai dans la cuisine ouverte, inquiet d’offrir un confort maximal à l’étudiant. Évidemment qu’il ne serait pas des plus à son aise en présence de mes vieux mais ils nous avaient déjà évités toute la soirée... Et puis, ils n’étaient pas si méchants que ça. Tout de même, je souhaitais lui faciliter la tâche.

- Quel est le désir secret de notre Altesse ce matin ? Chocolat ? Thé ? Café ? Jus de fruit ? Eau plate ?

Dès que je citai une boisson, je tournai sur moi-même avec dynamisme afin de les pointer, vérifiant qu’elle était bel et bien disponible. Me concernant, je fis chauffer du lait et mis une double dose de chocolat en poudre dans un bol assez grand pour contenir un fleuve entier. Rien que ça suffirait à gaver n’importe quel être humain – qui n’était pas un Scott ou un Holtz – pour plusieurs heures. Comme si j’allais passer à côté du reste ! Quand tout fut préparé, je lui tendis sa commande puis posai mes fesses en zieutant avidement ce qui était étalé devant moi. Je ne serais pas surpris si l’on me faisait la remarque qu’un filet de bave coulait de ma bouche ou que mes yeux sortaient de leurs orbites. Au cours de mon absence, Elijah lui avait fait un… disons « exposé » de tous les choix s’offrant à lui. Des madeleines faites maison la veille, aux pains aux raisins et gâteau de son pays natal. Il achevait enfin son monologue lorsqu’une possibilité le frappa soudainement. Je n’y prêtais qu’une oreille très discrète, trop occupé à picoré ici et là.

- Peut-être préfères-tu le salé ? On doit avoir du bacon et des œufs. Je peux te préparer ça sans souci ! lui dit-il avec un sourire enthousiaste.

Le blond avait dû être cuistot dans une autre vie. Ce ne pouvait pas être son job dans un fast-food pourri du Luxembourg qui lui avait insufflé cette passion. Il était évident face à son expression joviale qu’il était sincère. Limite : ce serait même un plaisir que de devoir retourner faire un plat supplémentaire. Mon second père paraissait l’avoir interprété de la sorte vu la manière dont il le couvait du regard. Rien qu’à le voir je pouvais aisément rajouter un sous-titre mièvre du style : « Qu’est-ce qu’il est adorable mon mari. Je l’aiimmeeeee ! ». Je cachai la partie inférieure de mon visage derrière un muffin pour que personne ne remarque mon fou rire. Ayant retrouvé mon calme, je me penchai vers mon invité et lui murmurai (bien que ce soit volontairement intelligible de tous) :

- C’est simple : il veut t’engraisser pour avoir davantage à manger ce soir.

L’adulte rigola puis me jeta sa serviette dans la figure. Hors de question que je lui rende comme je lui fis remarquer avec machiavélisme. Johan n’aurait aucun mal à s’intégrer à notre noyau même si ça n’aurait été que temporaire – étant toujours le fils de Noreen. Mais le voulait-il ? Avant qu’il pense que nous étions trop « parfait » pour être vrais, que nous n’étions que le fruit de son imagination ou d’un vieux programme des années 80, j’ajoutai :

- Ne te fies pas uniquement à ce matin. Y a des fois où on ne peut vraiment pas se blairer. Pas vrai ?

Le chanteur hocha la tête et s’empressa d’avaler sa part de brioche rien que pour répliquer :

- Totalement. Sean est un gamin particulièrement insupportable. Enfin, tu dois déjà t’en douter !

Il me regarda avec une expression vide de tous sentiments jusqu’à ce que ses pommettes soient rehaussées et ses dents dévoilées. Impossible pour lui de garder son sérieux plus de trois secondes dans ce type de situation. Comportement qui ne serait pas sans rappeler le mien à Johan. Le petit-déjeuner se poursuivit dans une bonne ambiance où nous papotions de tout et rien, notamment des clichés très réussis que je leur avais passé la veille. Parfaite excuse pour former une alliance à eux trois tandis que j’étais la cible enchantée de leurs taquineries.

**

De retour dans ma chambre, je m’allongeai sur mon lit en invitant le photographe à m’y rejoindre si tel était son désir. À quatre, le rangement avait été rapide. Une vraie petite machine bien huilée à base de coopération. Au passage, j’avais ramené Waffle avec nous. Mes vieux ne voulaient pas que je le fasse monter pour qu’il évite de prendre cette sale habitude qu’il reproduirait une fois plus gros. Demande perdue dans l’oreille d’un sourd puisque l’animal s’amusait à marcher sur mes jambes étendues, la queue remuant sans jamais s’arrêter.

- Mes parents n’ont rien osé dire mais… Est-ce que ça va ? m’inquiétai-je en touchant mon visage à l’endroit où, lui, avait une tâche violacée (la plus voyante des deux). Oh et désolé. Je n’ai pas pensé à te demander ce que tu préférais manger le matin avant de les laisser préparer tout ça. Clairement : je ne serai pas l’hôte de l’année.

Au fond, ça n’avait pas tant d’importance du moment que nous ne devions pas annoncer à sa mère qu’il avait dépéri car nous avions refusé de le nourrir correctement. Je déposai un bisou sur le crâne du chiot puis reporta à nouveau mon attention sur l’asiatique.

- Tu veux prendre l’air ? Dans la rue ou dans le jardin ? Ou tu préfères qu’on reste ici pépères ?
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Mer 29 Avr - 1:49
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J'avais tourné en rond, en carré, en rectangle, je pense même que j'avais recité l'intégralité de mes cours depuis le CP avant de prendre enfin ce qui restait de mon courage pour sortir de la chambre et affronter la famille au grand complet. Et personne ne pouvait imaginer, juste en voyant ma tête que j'étais à ce point une boule d'angoisse. A part peut-être Sean maintenant, il commençait à me connaître un peu trop bien, alors que je ne le cotôyais -malgré moi- que depuis quelques mois.

J'avais fais un arrêt sur image à la vision de cette table rempli de sucre. Et j'eus envie de faire demi tour et d'aller me cacher, juste pour être quelqu'un de différent et de pas aimer le sucre à sa juste valeur comme le faisait Sean.
Mon regard balaya la table, tandis qu'il s'approcha de moi pour me faire assoir en face de l'un de ses pères -le lutin troll des montagnes- que je n'osais même pas regarder. Mais je fis un effort pour lever la tête, et murmurer un "bonjour". Peut-être qu'il mettrais ça sur le compte du fait que j'étais pas trop du matin, ou peut-être bien qu'ils pouvaient comprendre plus que je ne l'imaginais parce que ma mère leur avait raconté tout ce qu'il y a avait a savoir sur moi. Mais comme je n'avais fait aucun effort pour prendre part aux présentations, je ne savais pas vraiment ce qui avait été dit ou non.

"Tant que c'est sucré et que ça se mange, même si tu as pas faim, le pauvre encas n'a aucune chance avec toi"

J'essayais de me détendre. Parler a Sean était facile...faire abstraction de la présence de ses parents, moins.

Je l'observais faire son manège loufoque en me proposant une boisson pour accompagner ce qu'il y avait sur la table. Il faut reconnaître que cela donnait envie.
Je lui répondit, avec cet air hautain, qu'il m'avait connu en début d'années et qui avec lui n'était plus qu'un masque à présent.

"Sa majesté l'exorcisé désire un thé, sans sucre"

Puis je me reppelais qu'il y a avit ses parents, et je me sentis soudain beaucoup moins bien dans mes chaussures, que je n'avais même pas au pied. Un frisson presque horrifié me glissa le long de la colonne vertebrale, tandis qu'Elijah m'exposait, avec une passion identique a celle de son fils les nombreux mets sur la table. Sean revint avec sa boisson et la mienne, me liberant ainsi de l'attention de son père. Je pense que j'avais perdu un peu des couleurs que la douche froide m'avait mise sur les joues. J'étais terrifié par la, non les figures paternelles en face de moi, plus que par l'ambiance chaleureuse de cette famille, que je n'arrivais même pas a trouver bizarre au final.

Quand le professeur de cinéma me demanda si je voulais un truc salé, je me figeais. Je pouvais presque entendre "sa" voix.

"Ah oui, le petit prince n'aime pas ce qu'on lui propose? Encore un caprice hein?"
Je pouvais encore revoir son regard noir -au sens propre comme au figuré- avant que sa main ne fasse trembler la table. Je sentais encore ses doigts autour de mon poignet, tandis qu'il le serrais à m'en faire gémir.
"Tu sais ce qu'il se passe quand tu fais un caprice, fils"


Je ramenais par reflexe ma main sous la table, en secouant la tête à la question d'Elijah.

"Non...merci...un thé ça me suffit..."

Même la boutade de Sean, ne m'arrache pas une expression de désespoir profond comme d'ordinaire. Pourquoi alors que cette famille ne ressemblait en rien à la mienne je n'arrêtais pas de voir ressurgir les fantômes de passé. Je pris une grande inspiration, avant de relever la tête, et regarder ce qui se trouvais sur la table. Je jetais mon devolu sur une madeleine qui avait l'air appétissante, et c'était trop sucré de mémoire, ça passerait. Et sur un fruit qui passait par là.

Puis j'observais leur manège, en trouvant presque ça mignon. Je me détendit doucement, relâchant la pression. Non les pères de Sean, n'avait rien à voir avec "lui".

"Hélas oui, je m'en rend compte chaque jour...mais, heuresement il a quelques qualités aussi..."

Je fini par reussi r a échanger quelques phrases avec les parents de Sean, même si je restait très peu bavard, et que je picorais ma madeleine plus que je ne la mangeait vraiment. J'avais un peu honte de ne pas faire honneur à cette table, mais je n'arrivais tout simplement pas a avaler quoique ce soit. Mais peut-être qu'il sarriveraient eux, a force de patience a me faire apprecier les bienfaits du sucre le matin. Et je m'imaginais un instant en train de sautiller comme Sean dans tout les sens. Et l'idée me parru aussu loufoque que le fait que j'accepte Sean comme étant un ami!

Mais le temps convivial du petit déjeuner était passé, et après avoir mis la main à la pâte pour le rangement, voilà que je suivais Sean vers sa chambre à nouveau. Et puisqu'il me le proposa, je ne me privais pas pour m'allonger sur son lit, sur le ventre, en regardant l'extérieur par la fenêtre.

Je touchais mon visage, à l'endroit où j'avais cette marque, regrettant soudain d'avoir un temperament aussi explosif parfois.

"Ouais ça va...ça fait moins mal que ça en a l'air...j'ai connu pire"

Je portais encore la marque de certains "traitement" que j'avais pu subir que ce soit dans mon dos ou sur les jambes...ce qu'étrangement il n'avait pas pu voir la veille.

"Vraiment t'inquiète pas pour ça"

Je poussais un long soupir en m'étirant et en m'allongeans sur le dos pour regarder le plafond.

"En même temps n'importe qui serait mauvais hôte, si je suis l'invité..."

Je me redressais d'un coup, pour m'interesser au chiot, avec je jouais un peu. Au moins lui, il ne s'inquietais pas des marques sur mon visage, et il ne me posais pas de question auxquelles j'avais peur de répondre.

"Si ça te dérange pas, je serais pas contre aller prendre l'air"

J'étais loin de trouver cette maison pleine de vie ettouffante comme là mienne, mais l'extérieur c'était toujours mieux. Et il puis il faisait super beau. Y'avais moyen de prendre des superbes photos.

"Sean...merci, pour m'avoir invité cette nuit..."

Je l'avais murmuré, en me levant et en allant prendre mon appareil photo à l'autre bout de la pièce.
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Mer 29 Avr - 21:18
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Localisation : Arcadia Bay
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Du thé ce serait alors ! Je nous imaginais déjà faire un remake déjanté d’Alice au pays des merveilles avec Johan dans le rôle-titre. Sans nul doute que je serais la souris complètement à l’ouest, l’Allemand le Chapelier Fou qui n’est autre que le chef de cette famille loufoque, et le musicien en Lièvre maladroit. À nous quatre toutes les étoiles s’alignaient pour que nous puissions donner chair à ces personnages décalés. La bonne nouvelle étant qu’en plus… ce n’était l’anniversaire de personne aujourd’hui ! Rien de tel pour fêter un joyeux non-anniversaire ! En parlant de culture cinématographique, je m’en doutais bien que mes parents avaient dû hausser un sourcil au terme « exorcisé ». Ce n’était pas le genre de mot qu’on entendait régulièrement au cours d’un petit-déjeuner traditionnel chez les Scott-Holtz mais cela ne ferait rien d’autre que de stimuler leur curiosité. Aucun d’eux décida de s’en mêler et la conversation se poursuivit autour de la nature des gourmandises présentes sur la table. Si nous avions bien un truc en commun tous les trois, c’était notre amour sans borne pour la bouffe. Oh et notre grain de folie évidemment, ainsi que notre fièvre artistique prenant bien des formes. Bon j’arrête. En fait, la liste est bien trop longue.

La quinzaine de minutes qui suivit se fit dans la bonne humeur (et la goinfrerie vu tout ce que je m’enfilai), même si notre invité montrait des signes de gêne. Je n’étais pas persuadé que l’explication fut aussi simple que « ce sont ses professeurs à Blackwell ». Mon intuition me murmurait que ça allait plus loin que cela. Le moment n’était néanmoins pas venu pour affirmer ou non ma théorie et sûrement risquait-il de se lasser d’être tant analyser depuis ces dernières 24 heures (quasiment). J’affichai une mine tout aussi réjouie qu’enfantine quand il jeta que je possédais malgré tout « quelques » qualités, comme s’il m’avait fait le plus beau compliment jamais entendu de mon existence. Teddy s’en amusa et vint me gratouiller le dos du crâne, ses doigts se perdant dans ma chevelure. Peu après, ce chapitre matinal était achevé et nous nous retrouvions à nouveau dans mon antre. L’asiatique avait de la chance que cette pièce ne sentait pas l’odeur de l’adolescent typique, mélange décapant de transpiration et de pieds titillant les narines. Il faut dire que j’aérai à la moindre opportunité – ce que je fis d’ailleurs avant de me poser sur le lit. Le garçon me rejoignit, accompagné de Waffle qui était aussi dynamique que le reste de la maisonnée.

« Connu pire » ? Qu’entendait-il exactement par ces mots ? Allais-je trop loin en me demandant s’il avait été battu par le passé ? Peut-être faisait-il tout simplement illusion à un sale accident comme des roulades jusqu’en bas de l’escalier ou même à une bagarre comme celle d’hier ayant connu des proportions décuplées ? Le mystère s’épaississait sans arrêt et je n’osais plus lui de détails par peur de ternir son séjour qui s’était, jusqu’ici, admirablement déroulé. Une fois de plus, j’adoptais l’attitude « il partage s’il a envie de partager ». Il était évident que j’étais une oreille attentive s’il souhaitait s’épancher sur tout ça.

- Sûr ? Car on doit avoir de la pommade dans la pharmacie. Je pense que ça pourrait te soulager et dissiper un peu les marques.

Je lui donnai une petite tape sur l’épaule – je n’en loupe pas une – en guise de protestation lorsqu’il se dénigra à nouveau. Par « tape », entendez-vous le genre de contact où porter une mitaine épaisse d’un centimètre ne ferait pas la moindre différence. J’étais bien plus proche de la caresse que du coup lui ayant violacé une partie du visage la veille. Après quoi, je restai là à l’observer s’amuser avec le chiot. C’était une scène très jolie, touchante. Pas besoin de filtre avec les animaux puisque la sincérité ne pouvait pas blesser qui que ce soit et qu’ils ne portaient jamais le moindre jugement. Johan se redressa, se préparant à aller prendre l’air, et en profita pour glisser discrètement un remerciement que j’aurais pu manquer si mon attention n’était pas entièrement portée sur lui. Cela me décocha un sourire qu’il ne perçut pas puisqu’il s’occupa en allant chercher son appareil photo déposé sur mon bureau. Fuite parfaite pour ne pas avoir à affronter mon regard durant cet instant de complicité. Il me connaissait mal s’il pensait s’en tirer aussi facilement ! Je bondis sur mes pieds et lui fis un bisou-éclair sur la joue avant de crier :

- Tout le plaisir est pour moi !

Déjà, je disparaissais de ma chambre en faisant des bonds, manquant de déraper et de m’étaler au sol comme une crêpe. Je faisais le pitre en temps normal, mais un tel témoignage d’affection agissait comme une seconde batterie et me faisait toujours pousser des ailes. Quand je me retournai pour vérifier qu’il me suivait, je n’aurai pas été étonné de découvrir qu’il s’était enfui par la fenêtre ! Au passage, j’en profitai pour sauter par surprise sur le dos d’Elijah dans un éclat de rire. Fut une époque où c’était un jeu d’enfant pour lui que de me transporter sur des kilomètres mais celle-ci était maintenant révolue. Il prenait de l’âge (même s’il restait costaud et sportif) et j’atteignais un poids non-négligeable désormais. J’annonçai que nous sortions un peu nous balader puis descendis de mon perchoir avant de sautiller jusqu’à la porte d’entrée en chantonnant « Promenons-nous dans les bois ». J’étais un sacré demeuré.

Arrivés dehors, je repris une attitude plus normale et nous dirigeai vers la forêt à quelques minutes de là. Cependant, nous ne ferions que le pâté de maison histoire de ne pas trop nous éloigner et prendre du retard sur le repas du midi (par politesse, pas car j’avais déjà faim à peine sorti de table voyons !). Les rues étaient désertes, les habitants d’Arcadia Bay occupés à faire la grasse-matinée ou encore au travail. Qui plus est, vu la saison hivernale, nous ne devrions pas être très dérangés.

- Tu as bien dormi ? Tu étais par terre quand je me suis réveillé. J’espère que je ne t’ai pas fait agoniser de chaud ? demandai-je, préoccupé. Perso, j’ai dormi comme un loir. Pour ça que je suis tant en forme !

Pas que ce soit une réelle explication vu mon comportement le plus fréquent. J’avais juste un trop plein d’énergie à dépenser, d’où notamment ma passion pour la danse. Même L’Exorciste n’était pas parvenu à entacher ma qualité de sommeil.

- Mes pères nous auraient surpris, je pense qu’ils se seraient faits de sacrés scénarios ! pouffai-je en imaginant les tronches stupéfaites qu’ils auraient tiré. D’après toi, je ferai un copain potable ?

Je pris un air stupide, battant des sourcils dans une parodie de technique de séduction terriblement faussée. Comme si j'ignorais que j'allais me prendre une réplique cassante. Ok, je cherchais malgré moi à les provoquer car c'était juste... délicieusement amusant.
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