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Why? Just because of you, fool! [Sean]

 :: Boule de cristal :: Blackwell Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Lun 6 Avr - 13:37
Invité
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Ce calme, cette tranquilité ne m'étais pas familière mais elle faisait du bien. Je pensais pas être capable ni de dire ni de faire ça un jour. Alors en fait le monde était pas insupportable, y'avait des gens sympas qui prenaient le temps de parler avec les autres...il y avait encore de l'espoir?
Pffff...non mais vous aviez vraiment cru que j'allais passer en mode bisounours? Non mais rêver pas là...c'est pas demain la veille que je vais devenir comme ça hein...dans dix ans peut-être et encore, ça sous entendrait que quelqu'un avait eu assez de courage pour me supporter jusque là et que j'étais bien dans ma peau...et encore en vie vu que je devenais plus chiant chaque jour...

Le ridicule ne tue, et il paraitrait même qu'il rendrait plus fort...Sean en était la preuve vivante de ce proverbe. Des fois je me demandais comment j'aurais été si j'avais eu une famille aimante à l'image de ma naïve de mère...Comment est-ce que j'aurais fini? Et cette question me déchirais de l'intérieur parce que je savais que je ne connaîtrais jamais ni la réponse ni le sentiment que cela peut produire d'être aimé et désiré quelque part.

"Rassemble un tas de moutons, et il y aura toujours des loups pour se faire les dents dessus. C'est le propre de l'être humain..."

Je n'étais pas philosophe, pas plus que je n'étais sociologue. J'avais constaté, c'est tout. Ma becasse de mère m'avait fait faire le tour du monde pour me "soigner" de mon traumatisme, avec l'espoir que je redevienne le petit garçon souriant que j'avais été sur les 3 première années de ma vie. Mais elle s'était leurrée, et moi j'avais comprit que le monde était une marmite de shit et que rien ne pourrait la nettoyer. J'avais des pensées très extrème parfois, mais elles étaient à la hauteur de ce que je pouvait ressentir pour moi même. Je ne me considérais pas meilleur que les autres, j'étais juste un étron plus imposant...quelle belle opinion j'avais de moi.

"Si l'idépendance changeait le monde, ça se saurait. Et crois moi, mes chaines sont juste invisibles"

Pourquoi je lui disais ça? J'en savais rien moi même. Et mon petit doigt -quel idiot celui là aussi, toujours a ouvrir sa bouche quand j'en avais pas besoin- me disait que à force de lui parler j'allais finir par le prendre pour mon psy...le seul a qui j'avais un temps soit peu enfin de me confier. Parce que je savais que lui, il dirait pas tout à ma mère quand je serais pas dans la pièce.

Je l'ecoutais me parler de sa "depression" en posant ma tête sur le genoux que j'avais replié contre moi. C'était donc pour ça, qu'il faisait l'idiot à longueur de temps? Parce qu'il avait traversé ce long tunnel noir, d'où personne ne ressort indemme? Moi j'y étais entré, mais je n'avais jamais trouvé la sortie...et je n'avais jamais accepté l'aide de personne pour essayer d'en sortir. J'avais construit ma tour dans ce tunnel, et j'y avais placé tellement de chien de garde affamé que personne ne pouvait s'en approché. Et dès que quelqu'un y arrivait, ma coquille se fissurait tellement que je comprenais que je n'étais rien de plus qu'un faiblard qui se berçait d'illusions et de faux semblants.

Ca tirade tira un verrou tout au fond de moi. Mais j'avais encore conscience de ce qu'elle avait pu dévérouiller. Mon petit doigt -quand je vous dis qu'il est toujours quand il faut pas- me sussurais, tel un serpent, que j'étais pas au bout de mes peines. Finalement je sais pourquoi je m'accrochais à lui comme une tique...

"Ils avaient faux, ces idiots...je suis pas un toutou, je suis simplement une tique qui s'accroche, c'est moins classe..."

Je soupirais.

"Il va falloir que je change de constume d'emmerdeur si tout le monde voit que c'est un costume alors..."

J'eux envie de rire, mais Dieu seul sait que je ne le ferais pas. Pas devant lui. Pas maintenant. Pas dans un endroit où d'autres pourraient me voir. Trop dangereux. Trop de repercussions que j'étais pas prêt a encaisser.

La suite me convenais un peu mieux. Cet humour noir que j'appreciais temps parce que je pouvais me cacher derrière. J'étais plus dans mon élément. La je comprenais. La je pouvais être celui que je voulais être.

"Vous afez les moyens de me faire parler ach ach" dis-je avec un accent allemand plus comique que sérieux.

Je ne savais même pas ce qui me prenait de faire ce genre d'humour qui ne me ressemblais pas. Mais j'avais peut-être moi aussi besoin de lâcher cette barre que j'avais placé trop haut et sur laquelle j'essayais de remonder plus difficilement encore après chaque chute.

Je le remerciais de pas relever mon etonnement. Quoique j'étais même pas sur que au final ça me dérange si ça venait de lui. J'étais plutôt dans l'optique du "tant que c'est lui, c'est pas grave" là tout de suite. Depuis quand est-ce que je lui avais donné ce pouvoir sur moi sans m'en rendre compte? Ciel, je devais prednre mes distances...mais j'en avais pas envie là tout de suite.

"Hmmm c'est pas faux...mais tu sais que il suffit de me donner ce que je veux pour j'en veuille plus et que je veuille autre chose!"

Et oui j'étais hyper sérieux en disant cela. Je changeais d'avis comme de chemise, et si je ferais mon poisson trop vite ça me degoutais de la pêche, donc je partais à la chasse, puis je revenais a autre chose. J'avais ce besoin de chercher une cose dont la personne en face de moi n'avait pas conscience, car mon instinct de photographe me disait que le naturel et la surprise dévoile des choses que le jeux et la conscience ne peuvent pas offrir.

"Okay pour devenir une star, mais il n'y a pas assez de place pour deux étoiles sur le podium...je te laisse cette place, on prend de plus belles photos vu d'en bas".

Non j'avais pas envie que les gens m'adorent. J'avais pas envie d'être une idône ou un modèle. J'étais pas dans ma baignoire d'eau sale et dégoutante. La lumière et la célébrité c'était clairement pas pour moi. Mais si lui était heureux de courire sur le chemin pavé d'or, alors qu'il y aille.

Je le regardais quand il me demande si je le pensais vraiment...mais il réalise qu'effectivement, et que j'étais peut-être même en dessous de la vérité. Mais cela ne sembla pas le déranger. Et puis vu la quantité de clichés que je lui avais balancé a la tête tout à l'heure, je ne voyais même pas comment il parvenait à me poser sérieusement cette question. AH, si...lui il trouvaient que c'était des clichés en or, digne d'être accroché aux murs de chez lui.

En parlant de chez lui...voilà qu'il m'invitait. J'avais esperer ça, mais étrangement maintenant j'étais mal à l'aise. Je repoussais gentiment son snicker en levant les yeux aux ciel. Non , je n'aime pas toujours pas cette concentration de sucre. Je n'avais jamais aimé les bonbons étant petit, ni même les mochis que les petits vieux japonais se plaisaient a offrir aux bambins comme moi. Par contre je raffolais des okonomiyaki et autre plats salés. Ah mon dieu ce que cette spécialité de chez moi me manquait tout à coup. Et je poussais un soupir a fendre l'âme.

Je me levais du mur aussi en le regardant faire l'andouille. Etrangement, je trouvais ça reposant cette fois. Ouais je crois que c'était pour ça que je restais avec lui. Parce que son rire, sa bêtise levait un poids de ma épaules et que ça me faisais du bien. Mais me l'avouer a moi-même c'était pas encore l'admettre devant les autres, même si maintenant je savais qu'ils étaient moins cons que je voulais bien le croire.

Je ne savais pas quoi lui répondre...mais j'avais envie d'essayer. Ma première fois chez un "pote". Ca avait quelque chose d'excitant, et de terrifiant à la fois. Ah la voilà, cette boule d'angoisse au fond de ma poitrine. Affronter le regard de la famille de celui que je traitais d'idiot toute la journée au fond de ma tête...c'était peut-être pire que d'affronter mon démon personnel qui se trouvais être ma mère.

"Tu penses vraiment que je peux faire ça...?"

Enfin dormir chez lui quoi...Je le regardais comme si j'attendais que la parole divine sorte de sa bouche. A ce moment là, je n'essayais plus ni de cacher mon désarroi, ni ma gène, ni même l'angoisse qui me rongeais l'estomac.

Puis il parla de ma mère, et je me renfermais dans ma carapace.

"Si elle pouvait me croire mort, ça me ferais peut-être des vacances..."

Mon ton était glacial. Vraiment. Mais ça avait eu l'effet escomté de chasser mon angoisse.

"T'es sur que tes vieux vont accepter que je débarque comme un cheveux sur la soupe comme ça?"

Ouais je ne me voyais pas dans le rôle d'un pote, mais plutôt comme celui d'un chiot abandonné qu'on ramène a la maison par dépit. Et puis en vrai, même si je me faisais refoulé à la porte, je ne rentrerais pas chez moi...tant pis, je me trouverais bien un hôtel miteux pour passer la nuit. Je devrais peut-être lancé le concept du love hotel, je deviendrais riche. Ce genre de trucs qu'on ne voit qu'au Japon et qui ne semble pas exister dans ce coin paumé.

Je sorti mon portable et tapotais "Je rentre pas ce soir, je dors chez quelqu'un. Oublie moi". Elle comprendrais que je dormirai ailleurs. Je ne parlais pas d'amis, elle serait trop heureuse de lire ce mot. Et la dernière chose dont j'avais envie, c'est qu'elle soit heureuse pour moi, alors que c'est elle qui avait fait de ma vie le cauchemar perpetuel dans le quel je vivais.

"Va pour les films -tant que c'est pas des vieilleries- et les pizza...rassures-moi...pas cette monstruosité qu'est l'Hawaienne hein?"
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Mar 7 Avr - 16:23
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Étudiant à Blackwell
Humeur : Legendary

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Je n’avais jamais eu de conversation aussi profonde avec mon interlocuteur auparavant. Jusqu’ici, ça c’était résumé à l’envoi répétitif de piques, boutades (de mon côté) et ainsi de suite. Rien qui n’indique vraiment que l’un comme l’autre puisse être doté d’un minimum d’intelligence. Il fallait croire qu’avoir eu la poudre au nez et m’être ainsi enflammé avait débloqué quelque chose en lui. Du respect envers ma personne ? J’ignore si je pouvais m’aventurer jusque-là mais il avait au moins dû ouvrir les yeux me concernant. Non, je n’étais pas que le fils un peu timbré des potes d’enfance de sa mère. J’étais un être à part entière, non un smiley sur pattes, capable d’émotions humaines dépassant la simple joie de vivre tout aussi exaspérante qu’exagéré – selon lui. Ainsi, j’appréciais bien plus notre discussion que je n’aurai su l’exprimer. Il s’ouvrait à moi, mentionnant sa vision de la société actuelle constituée de moutons dont certains se permettaient une transformation en prédateur juste pour le sport. Johan visait on ne peut plus juste, me faisant hocher la tête pour signaler mon approbation.

- Nous vivons tous enchaînés. Juste à des degrés différents, ajoutai-je à sa réplique.

Car oui, selon moi, il n’existait pas un seul individu totalement libre sur la planète Terre. Nous avions tous nos démons, peu importe leurs formes ou même leurs grandeurs. Tous torturés que ce soit pour des raisons familiales, la défiance vis-à-vis de la norme sociale, un drame difficile à formuler comme le viol, le harcèlement, des difficultés financières, etc. Qui pouvait affirmer qu’il était intégralement en possession de lui-même ? Impossible d’y croire. Je lui rigolerais au nez.

- Eh bien… La tique que tu es surprendrait bien plus le monde en étant un garçon modèle à l’heure actuelle. Je crois que le vent de nouveauté et l’aura de mystère planant autour de toi se sont essoufflés. Désolé.

Je pouffai. Comment pourrions-nous l’imaginer débarquer avec un costume tiré à quatre épingle, les cheveux impeccablement ramenés en arrière tout en étant une figure de politesse ? Mais, au-delà de ma boutade, j’avais raison : s’il faisait encore l’objet de murmures indiscrets à l’occasion, les étudiants s’étaient lassés de commenter le moindre de ses faits et gestes au fil des mois. Du type étrange à analyser, il n’était plus que le weirdo à côté de qui passer dans l’indifférence. Ce qui était dramatique en soi, mais n’était-ce pas ce que le gosse de Noreen recherchait en crachant en permanence sur l’Univers tout entier ? Il ne parut pas prendre ma remarque comme une agression – sûrement appréciait-il que quelqu’un ne prenne pas de pinceaux en parlant de lui – puisqu’il nous surprit à me répondre sur le ton de l’humour lorsque je mentionnai mes origines à demi allemandes.

- Rigole si tu veux mais mon père a beau vivre sur le sol américain depuis 20 ans, il y a encore des occasions durant lesquelles son accent à couper à couteau ressurgit. C’est souvent quand il roucoule ou qu’il me passe un savon d’ailleurs…

À croire que l’enseignant avait bien compris qu’un accent avait autant de charme qu’il pouvait se montrer menaçant en cas de nécessité. Franchement, il n’était pas acteur pour rien celui-là ! Vu l’humeur incroyablement « joviale » de l’asiatique, le moment était parfait pour lui proposer de m’accompagner dans les locaux de la radio d’Arcadia Bay pour y capturer plusieurs clichés durant ma performance à venir. Il ne put dissimuler son étonnement, se reprenant trop tard pour qu’il ait une chance de passer inaperçu. Pourtant, je ne relevai pas par souci de ne pas l’irriter. À la place, je nous imaginais en duo improbable de célébrités. Vision à laquelle il n’adhérait pas.

- Permet-moi d’en douter. Pouvoir partir à l’exploration des narines des autres manque terriblement de glamour !

Je ris puis bondis sur le muret où je pris plaisir à danser, n’oubliant pas pour autant que j’étais plongé au cœur d’une discussion. Dans l’euphorie de l’instant, une invitation à passer la soirée (puis la nuit) chez moi m’échappa. Je ne le regrettais pas. Pourquoi pas après tout ? Le photographe se voyait offrir l’opportunité de repousser les retrouvailles avec sa génitrice en échange d’un programme mêlant 7ème Art et orgie de pizzas. Probablement aurais-je dû paniquer à l’idée de passer tant de temps avec lui puisqu’il n’était pas toujours une partie de plaisir mais j’aimais être challengé et puis… Nous n’étions pas obligés de discuter une fois devant un écran. Néanmoins, il exprimait le doute à travers chaque expression. Je ne pus dire avec certitude ce qu’il craignait. Mes parents ? Être avec moi ? Que je l’entraîne dans un guet-apens ? À moins qu’il n’ait tout simplement pas les codes entrant en vigueur à partir du moment où on squatte chez d’autres ? Car oui, habiter – même temporairement – dans un lieu étranger n’est pas toujours évident. Surtout si on n’en a pas l’habitude et, tristement, j’étais persuadé que c’était son cas.

À la réplique concernant sa mère, je fis la sourde oreille, préférant ne pas m’enliser davantage dans une bataille perdue d’avance. Ce n’était pas ma place de jouer l’arbitre, en particulier si on ne m’avait pas missionné pour ça. Je fis un déboulé sur deux ou trois mètres – en prenant soit de ne pas me diriger dans le vide - puis effectuais un saut pour reposer les pieds sur le bitume à la hauteur de mon interlocuteur. Nous débarquions maintenant dans le parking quasiment vidé.

- T’en fais pas pour eux. Ils sont habitués à ce que je ramène des amis à la maison. Bon ok, en général c’est Celeste et il ne compte pas vraiment mais...

Quoique cette année, ceux de mon groupe universitaire étaient restés à maintes occasions suite à des répétitions s’étant tirés en longueur, au point même que mes vieux étaient déjà au lit depuis perpète. Ma chambre était suffisamment grande pour accueillir le matelas gonflable sans avoir à bouger les meubles alors à quoi bon se prendre la tête ? Par contre, Johan ne devait même pas savoir de qui je causais bien qu’il nous avait déjà probablement perçu en train de faire les pitres à la fin de la journée ou même dans les rues de la commune.

- Vraiment, ne te fais pas de bile ! le rassurai-je en le voyant sortir son téléphone portable.

Le couple aimait quand je me montrais sociable avec d’autres énergumènes que ma sœur de cœur. Et qu’il soit le fils de Noreen plaiderait en sa faveur dans tous les cas. Tant que nous ne faisions pas le bordel ils s’en fichaient pas mal. Puis zut quoi ! Il y a un téléviseur dans leur sanctuaire s’ils ne sont pas contents – ce qui ne risque pas ! J’éclatai de rire plus que de raison quand il mentionna l’Hawaïenne.

- Elle a plus ou moins été bannie de la maison quand je l’ai vomi sur le canapé et, en partie, sur mes vieux. J’avais huit ans je précise.

Pas que je mettais en doute le bon goût de rajouter de l’ananas sur une pizza, juste… Je citais les faits. Et les voilà, même s’ils étaient très peu ragoûtants.

**

- Johan reste là ce soir ! criai-je à l’aveuglette une fois que nous avions franchi le seuil de la maison.

Oui, clairement ce n’était pas ce qu’on pouvait appeler « demander l’autorisation » mais peu important. Elijah et Teddy étaient coulants avec ça, en particulier maintenant que le week-end avait sonné. Je les repérai posés dans le jardin, près de la piscine recouverte jusqu’à ce que le beau temps s’éternise pour plusieurs mois. Alors, je passai ma tête par la baie et répétai ce que j’avais inutilement gueulé. Ils le saluèrent et nous invitèrent à les rejoindre pour un apéro improvisé. Parfaitement conscient que l’invité n’était pas des plus sociables, je déclinai en prétextant que nous devions choisir notre repas pour nous faire livrer dès que possible. Je mourrais de faim ! Sans parler qu’il nous fallait opter pour un ou plusieurs longs-métrages. Une poignée de secondes après et le jeune homme entrait dans ma tanière pour la première fois. Était-il surpris en la découvrant ? Car oui, si j’avais une personnalité pétillante, la pièce était très bien rangée. Aucun vêtement sale n’occupait le sol, le bureau où trônait mon Mac était clean et seules quelques affiches cinématographiques comme Harry Potter et Disney décoraient les murs pâles. Dans un coin se trouvait un énorme ours en peluche qui, debout, m’avait longtemps dépassé. Du moins l’aurait-il fait si je ne l’avais pas reçu à mes 17 ans en guise de blague. Mais je l’affectionnais énormément.

- Je te laisse regarder ce qui te ferait plaisir pendant que j’installe ton lit de fortune ! lui proposai-je tout en entrant le mot de passe de ma session, me connectant ensuite au site de la pizzeria.
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Mer 8 Avr - 1:18
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Je poussais un long, très long soupir. La philosophie, l'estime de soi...c'était pas des conversations pour moi. Oui nous étions tous enchaînes, et nous étions complètement tarés en étant attachés comme de vulgaires chiens...vous imaginez si on ne l'était pas? Cette idée me fit sourire intérieurement. Des fois je me demandais ce que ça donnerait si je laissait exploser toute cette haine, cette colère et cette frustration qu'il y avait en moi.

Une sonnerie déchira le silence du parking de l'école. Je regardais mon portable, et le basculait en mode silencieux. Elle pensait sincèrement que j'allais lui répondre. Elle ne m'avait jamais eu au téléphone en cinq ans et elle croyait que ça allait commencé maintenant. Parfois elle me faisais pitié.

Je rangeais mon portable en réfléchissant à quel masque j'allais pouvoir sortir une fois devant la porte de cette maison, où je n'étais allé qu'une fois, et où j'avais préféré resté sur le palier en boudant plutôt que de me présenter comme un bon petit gamin bien élevé. Certes ce n'étais que deux ans auparavant, j'étais pas non plus un bébé, mais ça ne laissait pas vraiment un très bon souvenir. En quoi est-ce que ça devait m'importer ce que les deux pères de Sean pouvaient bien penser de moi? Depuis quand d'ailleurs je me souciais du regard des autres?

A force de traîner avec lui je commençais a changer, et peut-être même a vouloir m'ouvrir aux autres. Et je crois bien que j'avais encore plus peur de ce changement que de dire aux autres qu'ils étaient cons.

"S'il faut être mignon pour étonner les gens, je vais l'être dès lundi matin!"

Mais je disais cela sans conviction. En vrai qu'on m'oublie et qu'on ne me regarde pas m'allais très bien. J'étais mieux ainsi. Aussi invisible qu'un moins que rien. Je pouvais faire ma vie comme je le voulais, et je m'amusais a rabaisser les autres, quand ils pensaient pouvoir s'adresser a moins comme à une connaissance ou un pote. Des amis..pff...qui en avais besoin...ça sert à rien, ça encombre...et ça fini par nous blesser qu'on le veuille ou non...

"Il paraît que certains parent on ce pouvoir ouais, d'être impressionant."

Que dire d'autre? Peut-être que Monsieur Holtz voudrait bien m'adopter si je lui demandais avec une mise en scène digne du cinema alors? Non...je ne mettrais personne dans la guerre froide que je livrait à ma mère. elle refusait d'ouvrir les yeux, alors je resterais le gosse irrascible dont elle ne savait plus que faire. Et un jour, quand elle me demanderait pardon en larmes, je lui cracherait tout mon mépris à la figure...et ce jour là j'envisagerais peut-être de commencer a lui pardonner.

"Tu peux pas comprendre, tu es pas du bon coté de l'objectif. Tu verras quand je ferais de superbes photos de tes naseaux, jeune étalons fou, que j'ai l'oeil en plus du nez!"

Ciel, mais est-ce que j'étais en train de faire des jeux de mots foireaux là?
Je pssais une main dans mes cheveux avec un air completement desesperé. J'étais fichu, j'avais beaucoup trop trainer avec lui. Je crois que j'étais irrécuperable. Mais dans le fond, la tout de suite, c'était ce dont j'avais besoin...Et ça resterais entre lui et moi. Et bordel, ce que ça faisait du bien en vrai...

Il m'avait donc inclus dans les "amis" qu'il ramenait à la maison. Et soudain, j'étais de nouveau mal à l'aise. Je l'avais traîner oui avec un autre illuminé aux cheveux longs, de loin. Je ne m'étais jamais vraiment attardé sur la chose. Et la chose en question, avait un nom apparemment.

"Juste Ciel, tu as trop de pote, je me perds déjà dans les noms!"

Ouais, il n'en avais dit qu'un, et alors? Il fallait bien que je fasse un peu le rabat joie de temps en temps, juste pour lui rappeler qui j'étais vraiment. Fallait pas qu'il commence a me trouver sympa...sinon je serais vraiment fichu.

"Dieu existe! Merci!"


Oui j'étais a ce point heureux de ne pas croiser la route de cette immondice qu'on appelait Hawaienne. J'étais prêt a bien des chose pour ce soir...mais pas à ça.

~ ~

Je le suivais à l'extérieur du campus. Je ne lui demandais qu'une chose, presque timidement. Un arrêt chez moi, où je rentrais par la fenêtre pour recouper des affaires, avant de le suivre jusqu'à son chateau. Bon d'accord ça en étais pas un, mais c'était tout comme pour moi. La plus grande maison que j'ai connue dans ma vie était celle de mes grands-parents en Irlande, et bon sang, y'avais pas de fucking piscine couverte! J'avoue j'étais un peu impressionné.

J'avais dis de moins en moins de mots sur le chemin, en me demandant si finalement j'allais pas lui faussé compagnie en debut soire...voire même avant de passer la porte. L'angoisse me serrais le coeur, et cette fois j'arrivais pas à la chasser.

Il rentra en hurlant que je restais dormir, mais il n'obtint aucune réponse. Et là je commençais à vraiment paniqué. Si j'avais été un chiot, j'aurais eu la queue entre les jambes tremblantes, les oreilles plaquées sur la tête, et le couinement au bord des crocs. Heureusement pour moi, je crois que je pouvais pâlir encore plus que ce que j'étais déjà de base.

Il m'évita un contact direct avec ses parents. En vrai, je crois que j'en fut soulagé pour une raison bien plus sombre que mon asociabilité. J'avais une trouille bleue de tout ce qui se rapprochait de prêt où de loin de la figure paternelle. Et lui il en avait deux...
Et il n'imagina même pas comme le "repas" à commander fut béni dans ma tête au moins une cinquantaine de fois par minute.

Mon regard balaya vite fait sa "tanière". On dit que c'est l'endroit qui vous représente le mieux. La mienne était un véritable capharnaüm, et si quiconque s'amusait a touche ne serait-ce qu'un grain de poussière je l'aurais démonté pièce par pièce. Tout l'inverse de la sienne apparemment.

"C'est sympa ici..."

Par ici j'entendais chez lui en entier, pas seulement sa chambre. En tout cas, sa maison, semblait moins triste que la mienne. ET je me demandais encore comment il arrivait a être content en permanence? Maintenant que je savais pour sa "depression" j'étais encore moins étonné...même si je n'arrivais toujours pas a comprendre comment il avait réussi a remonter la pense..un jour, peut-être que je lui demanderais...mais là j'étais encore trop fier pour ça...

J'étais pas trop difficile sur la bouffe...surtout sur les pizza...

"A part l'horreur d'Hawaïenne et l'autre horreur aux fruits de mer je mange tout. Tu as des préférences toi?"
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Mer 8 Avr - 14:49
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Non, je ne visualisais pas Johan en garçon « mignon » et lui-même ne semblait pas convaincu par cette mascarade. Cette comédie lui vaudrait bien trop d’efforts : être jovial, volontaire, aimable… Tant de qualités qu’il repoussait à bout de bras en temps normal. Je n’y croyais pas une seconde bien que la curiosité soit présente. Cependant, l’ironie du sort faisait qu’il faisait naturellement un pas – timide, certes – dans cette direction. Il se laissait aller aux délices de l’humour, usant de jeux de mots et d’ironie. Pas de doute possible : je déteignais sérieusement sur lui. Je haussai un sourcil intrigué par le qualificatif « étalon » qu’il mentionna pour me décrire. S’il lui attribuait le même sens que moi, fallait-il que je m’attende à voir ses yeux se changer en cœur dès qu’il les poserait sur moi à l’avenir ? Trêve de plaisanterie, c’était un choix étonnant de terme. Je me rendis compte que, comme bien des sujets le concernant, j’ignorais tout de son orientation sexuelle. Ce n’avait jamais été quelque chose ayant fait l’objet de curiosité de ma part. Je m’en fichais éperdument et ne me posais même pas la question quant à mes propres préférences. Si j’étais un ami fidèle, je n’avais cure des romances à deux balles et ne ressentais toujours pas le besoin d’être fusionnel à travers des baisers ou cap qui semblait être capital au cinéma et à la télévision.

- Ok. Mais je te préviens : je ferai exprès de ne pas me moucher si tu te décides à prendre l’intérieur de mes narines.

Imaginez le tableau ! Ou plutôt, non, évitez. Pour votre bien. Je gloussais, constatant à quel point son dossier des clichés loupés dont j’étais le sujet principal pourrait être encore plus catastrophique qu’il ne l’était déjà. Il finirait par me haïr autant qu’il se bidonnerait devant son écran. Enfin, je me promis qu’il faudrait que je lui fasse un exposé de mes relations puisque, visiblement, il peinait déjà à tout retenir. Ce serait drôlement instructif pour lui. Au point qu’il prendrait ses jambes à son cou en deux-deux ! Mais au moins j’aurai ce plaisir éphémère de l’embêter pour la énième fois. Un brin sadique, cependant, puisqu’il en redemandait encore et encore en traînant à mes côtés, il devait adorer ces « tourments ». Plus que la pizza hawaïenne en tous les cas.

**

En route pour l’habitation Scott-Holtz, nous fîmes un détour par chez lui histoire qu’il puisse récupérer quelques bricoles comme sa brosse à dents et des affaires de rechange. Je lui avais proposé un emprunt mais Johan était bien décidé à déranger le moins possible. Rien que l’idée de nous donner du linge supplémentaire à mettre dans la machine lui procurait des démangeaisons. Je m’appuyais contre le tronc d’un arbre tout en suivant sa progression jusqu’à la fenêtre de son antre dont il ressortit avant même que je n’ai le temps de terminer la chanson que j’avais entamé dans un murmure. Le restant du trajet se fit dans un silence presque total de son côté, me forçant à un monologue constitué d’anecdotes sur la vie du campus et sur des situations étranges dont j’avais témoin durant l’été dernier.

Arrivés à la maison, j’annonçai au couple que nous n’étions pas seuls ce soir avant d’entraîner l’invité dans ma chambre histoire d’y préparer notre soirée convenablement. J’avais une faim de loup alors le plus tôt serait le mieux. Tandis que je sortais le matelas gonflable et des draps propres de mon placard, je souris au compliment reçu. J’ignorais s’il établissait une comparaison avec son domicile familial ou s’il se focalisait uniquement sur les lieux. Dans tous les cas : c’était agréable à entendre.

- Je te remercie. Mes parents ont emménagé deux ans avant ma naissance et je dois avouer que la baraque est ultra agréable. Très lumineuse aussi, ce qui est bon pour le moral, révélai-je. Mon père a son propre studio. C’est sûrement ma pièce favorite. Quoique le coin cinéphile a aussi de la gueule. Si ça t’intéresse je te ferai une visite guidée après !

Oui, l’art avait sa place ici. Je m’y sentais bien, au chaud et dans mon élément. Tout ce dont j’avais besoin était à disposition si je le souhaitais et je m’estimais plus chanceux que bien d’autres individus. Pour cause : je l’étais. Néanmoins, je ne pensais pas avoir pris la grosse tête pour autant. Je me plaisais à me considérer comme humble et encourageais toujours mes interlocuteurs à me remettre à ma place si je dérapais malencontreusement. Ce qui n’arrivait jamais en fait. Depuis tout petit, je passais des heures à contempler le brun composer de nouveaux titres, à s’enregistrer et à mixer le tout. J’imagine que mon intérêt pour le chant y trouvait sa source – en plus d’avoir fait une force de ce que j’avais longtemps considéré comme une faiblesse. Difficile à croire mais jusqu’ici je m’étais toujours refuser à enregistrer quoique ce soit, si ce n’est des bêtises en guise de futurs souvenirs nostalgiques (souvent des duos humoristiques ou des reprises Disney avec Teddy par exemple). Cependant, je commençais à reconsidérer ce point depuis que j’avais rejoint Blackwell. À voir l’évolution des choses.

- Hum… Dans les plus originales on aime bien tout ce qui est style montagnarde donc fromage à gogo comme à la raclette. Au saumon aussi. Mais sinon une pizza bolo’ est toujours une valeur sûre !

Finissant d’installer l’appareil pour gonfler, je parti à ma fenêtre et glissai ma tête à l’extérieur pour demander à mes vieux ce qu’ils voulaient. À chacun sa pizza après tout ! Et les bonnes vieilles habitudes sont tenaces puisqu’ils choisirent de partir à la montagne tous les deux. Ils me faisaient trop rire. Bref, une fois que je ne risquais plus la décapitation, je repris :

- La barbecue est super bonne aussi. Par contre, niveau haleine elle décape encore plus que la tartiflette je te préviens !

Je grimaçai puis éclatai de rire tout en retournant à me besogne. Une fois le lit de fortune terminé, je m’écroulai sur le mien comme si la mort était proche puis me relevais d’un bon. Ne cherchez pas à comprendre, à croire qu’une demi-seconde suffisait à recharger ma batterie. Nous passions la commande qui serait théoriquement livrée dans moins d’une heure (il était 18h passé) lorsque Teddy frappa au carreau, me faisant sursauter. Il affichait une mine loufoque, le nez presque collé contre la vitre. Je m’empressai d’ouvrir en prenant un air faussement indigné :

- Tu sais que passer par la porte serait moins creepy ? l’incendiai-je, ce qui eut le don de nous faire rire tous les deux. Le musicien venait se plaindre que son ventre commençait à gargouiller. Il y en a toujours que pour ton ventre c’est dingue ça !

Je jetai un regard à Johan et lui adressai un clin d’œil complice. Tel père tel fils et tout le monde ici en avait conscience. Du moins, le gosse de Noreen était désormais au courant lui aussi. Je ne réalisai pas que cela devait lui faire étrange de voir son enseignant dans un contexte aussi décontracté. Pas que ce dernier était une figure d’autorité dans son travail – ni nulle part d’ailleurs - mais c’était un pan de sa personnalité auquel il était rare d’assister quand vous suiviez ses cours à condition d’être ami avec moi. Un autre point de vue, un nouvel angle. Le voilà qui, maintenant, me réclamait un bisou et un câlin. Il savait parfaitement comment m’embarrasser devant mes potes et s’en donnait à cœur joie. Ne vous méprenez pas, je ne le prenais pas mal puisqu’il s’agissait d’un jeu instauré entre nous. Je lui mettais la misère également dès que l’occasion se présentait. Sous cette couche d’humour, il n’y avait aucune utilité de creuser pour se rendre compte que l’affection était bien réelle. En fin de compte, cet amusement n’était qu’un prétexte pour la témoigner physiquement maintenant que je n’avais plus « l’excuse » de l’enfance.

- T’es pénible ! Tu nous lâches après hein ?

Je poussai un long soupir et passai rapidement un bras autour de son cou puis lui posai un baiser éclair sur la joue. Il était content. Pire qu’un gosse !

- Comme si papa ne t’en fait pas assez en plus…, râlai-je avant de m’écrier. Oh ! Faut que je vous montre un truc !

Je courrai vers mon sac à dos et en tirai une grande enveloppe que je lui tendis avec empressement.

- Regardez ça ensemble. Ce sont les plus beaux clichés de moi jamais réalisés, capturés par Johan ici présent !

Le prof était on ne peut plus intrigué et, après l’avoir applaudi par avance, il s’empressa de filer retrouver son mari avec qui il pourrait partager ce moment fantastique. Je ricanai puis referma la fenêtre pour la seconde fois en une dizaine de minutes. Le pauvre photographe allait croire qu’il était tombé chez les fous. À moins qu’il ait trouvé la scène charmante ? Un mix des deux n’étant pas impossible non plus.

- Bienvenue chez les cinglés ! lui dis-je en écartant mes bras d’un geste théâtral. Il est toujours comme ça. C’est lourd parfois mais… en vérité il est adorable. Conclusion que j’ai tiré depuis que j’ai dépassé ma phase du « je ne veux pas être vu avec mes parents » et heureusement pour eux car je me suis bien rendu compte que ça leur posait problème.

Je ne réalisai pas que mon discours puisse produire un écho chez son destinataire, qu’il pouvait dresser un parallèle avec sa propre mère. J’étais comme ça. Parfois maladroit quand enthousiaste. Jamais je ne faisais du mal consciemment et peut-être lui-même passerait-il à côté.

- Donc… Je te fais faire le tour puis on choisit un film ? Ou tu veux te poser un peu, déballer tes affaires pour te mettre à ton aise ? Il n’y a aucun souci. Comme je t’ai dit : fais comme chez toi.

Que mes parents ne se montrent pas austères à sa présence dans les parages prouvait qu’il était bel et bien accueilli avec joie ici.
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Mar 14 Avr - 19:48
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Sous estimer mes talents de comédiens et de casses pieds étaient une erreur qu'il ne devrait pas faire. Par chance pour lui, je n'avais guère envie d'être mignon et avenant...mais si je le voulais vraiment peut-être pouvais-je l'être. Après tout j'avais appris a être l'enfoiré que je suis aujourd'hui alors pourquoi pas son contraire hein?
L'idée me fila tout de même des frissons. En même temps que sa réplique m'arracha une grimace de dégout profond. Je veux bien être mis au défi de pas mal de chose...mais là, je ne m'alignerais pas par fierté, fallait pas bauser non plus.

~ ~

Pourquoi avais-je accepté déjà? Ah oui parce qu'entre la peste et le choléra, la peste me semblait plus amusante. Mais je ne comptais pas squatter ses affaires en plus de sa maison, sa chambre et sa gentillesse.
Je l'écoutais, mais ne répondis pas, plus on avançais et plus j'avais envie de faire demi tour et d'aller dormir à l'hôtel. C'est ça que l'on ressent la première qu'on quitte son cocon et qu'on va vers l'inconnu? J'avais jamais d'amis assez longtemps pour me souvenir de ce que ça pouvait faire d'en avoir un vrai, et dormir chez les autres...au Japon ce n'était pas très courant, sinon chez la famille, et comment dire...j'avais eu un peu assez...peu enclin à m'accorder le droit de m'amuser et de passer du bon temps loin du domicile où lui même pouvait s'amuser sur moi...bref.

Je hochais doucement la tête pour la visite. J'avais été franc, et sincère pour la première fois, depuis...bah non, avec lui ce n'était plus la première fois après la discussion que l'on avait eu juste avant que j'attérisse ici comme un oisillon paumé.
Avais-je envie de m'enfoncer encore plus dans son quotidien, de devenir accro a cette simplicité que je n'avais jamais connu? Avais-je besoin de ça pour comprendre que quelque chose n'allait pas chez moi...chez nous? J'étais trop con pour admettre que j'allais trop loin, et tant pis pour moi si j'empruntais un sentier glissant. Trop...même sean ne pourrait pas m'aider si je décidais de dévaler ce chemin là.

Il me fit une liste des pizza qu'ils aimaient manger ici. A croire que pour une fois j'étais plus simple que lui. Et puis surtout, je n'étais pas un gros mangeur. Et tandis que je reflechissais, c'est la tête d'un professeur de musique qui vint s'étaler sur le carreau de sa fenêtre. Comment diable avait-il réussi a grimper jusque là? fut ma première question...avant que je ne me sente en trop dans ce cadre familiale chalereux et loufoque qui semblait être le sien.

Je détournais le regard, et me concentrais sur mon choix de pizza. J'étais mal à l'aise. Je ne savais ni quoi ni quoi faire, et l'angoisse était toujours plus forte que jamais. Je voulais me faire tout petit, et je résistait à l'envie de me cacher sous le lit de Sean. Encore plus quand il leur donna l'enveloppe. Je n'avais pas honte de ses cliché, mais c'était pas forcement le genre de chose que je voulais montrer a mes professeurs...et de le voir aussi excité par l'idée de les voir.

"Oh moins je sais de qui tu tiens maintenant...les chiens ne font pas des chats"

Pardonnez mon absence d'enthousiasme à cette scène dégoulinante de mievrerie...j'avais pas eu la même attitude quand ma mère avait renouée les contacts ici, avec eux, et qu'elle m'avait présenté. J'avais mis toute la plus mauvaise volonté du monde à paraitre aussi avenant et gentil qu'elle voulait bien le dire. La preuve je n'avais même pas voulu rentrer. Et aujourd'hui, j'étais ici pour lui échapper à elle. Comment est-ce que je réagirais si elle debarquais ici dans la soirée, et qu'elle m'y voyait? Si elle souriait, ça m'énerverais...si elle était soulagée, ça m'agacerais...et dans le fond, je ne voulais plus voir son sourire de façade.
et si tout ce que je voulais c'était un endroit, où je n'avais plus besoin de porter de masque...comme le faisait Sean avec ses pères.

"Les fous, c'est toujours mieux qu'une prison dorée" dis-je avec un haussement d'épaules.

Je lui indiquais mon choix de pizza se portait sur la classique, simple mais bonne petite royale...avec supplément fromage, parce que le fromage c'était la vie. Au moins j'avouais que j'aimais quelque chose. Je n'en avais rien a faire des gateaux et autres sucreries, mais j'adorais le fromage! Encore plus depuis que je ne vivais plus au Japon.

Je regardais mon balluchon de fuite. Y'avais pas grand chose à déballer, et d'ailleurs, c'était très bien comme ça. Je posais mon sac de cours à coté du dis balluchon, et m'éttirait doucement.

"Si tu me previens avant, de la présence de lutin surexités qu'il pourrait y avoir dans ta cave, faisons la visite"

Et après je lui avouerais que j'avais une culture cinématographique qui frisait l'ignorance totale. Je connaissais les grand classiques...de noms pour la plupart, tout comme les références cultes à ses classiques. J'écumais internet comme tout le monde, mais passer des heures a regarder un film, sans rien faire...cela avait tendance à me fatiguer. J'aimais écrire, mais je refusais de le faire car ma mère aurait apprecier...si bien que j'avais ranger plumes et cahier depuis longtemps.

"Puisque c'est la journée des aveux...je peux t'avouer que j'ai jamais dormi chez personne, donc j'ai pas les codes pour ce genre de réunion "entre potes". Je te l'avais dit que j'étais barbant comme gars..."

C'était un constat pour moi surtout. Et cette boule dans ma gorge se fit plus grosse encore. Et l'intincelle de jalousie plus vive. Pourquoi je l'enviais pour un truc que je ne pouvais pas avoir moi, et que j'aurais sans doute jamais? J'aurais ptet pas du venir ici...mais ça...je le garderais pour moi.
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Mer 15 Avr - 15:09
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Me voilà en train de copiner avec Johan au point de l’accueillir chez moi jusqu’au lendemain. N’importe qui ayant assisté à notre première entrevue s’était tenue dans la cafétéria du bahut aurait du mal à y croire tant j’avais dû décupler mes efforts pour lui tirer un sourire… En vain. Et aujourd’hui, le voici installé à mon bureau, faisant défiler toute une carte de variétés de pizzas. Carrément saugrenue ! Le musicien semblait avoir oublié son apparition nonchalante sur le seuil de notre porte plusieurs mois auparavant, accompagné de sa mère, le gratifiant d’un sourire avant de disparaître à nouveau pour rejoindre son mari dans l’optique de faire défiler les 15 000 clichés loupés de leur fils. Nous étions seuls lorsque le garçon souligna la ressemblance entre les deux générations de Scott. Certains gosses détestaient être comparés à leurs vieux mais, dans mon cas, cela me faisait plaisir. Pourquoi devrais-je grincer puisque nous étions régulièrement qualifiés de « dynamiques », « loufoques » et de « terriblement maladroits » ? Des compliments en pagaille voilà ce que c’était ! Avec un large sourire, j’ajoutai :

- Tu devrais voir les réunions de famille ! En particulier à Noël. C’est du grand n’importe quoi. Surtout quand ça finit en karaoké.

Si Teddy et moi étions doués en chant, nous avions tendance à faire vriller nos voix comme jamais histoire de faire fondre les oreilles de chaque témoin. Le pire était que nous mêlions cet art à celui de la danse – et non, pas l’élégante mais bel et bien des gestes insensés, aléatoires et grossiers. Nous avions tellement de gigaoctets honteux de vidéos auxquelles s’ajoutaient des photographies à en briser une réputation. J’aimais énormément mes grands-parents américains ainsi que ma tante Brooke. Bien qu’elle soit plutôt introvertie, elle ne refusait jamais une bonne crise de rigolade avec son neveu. D’ailleurs, physiquement, celle-ci avait bien plus en commun avec mon invité que Noreen. Amusant.

Le choix définitif au panier, nous passions la commande. Le règlement se ferait à la livraison avec la carte bancaire d’un de mes pères. Bah oui, vous ne pensiez tout de même pas que j’allais payer toutes ces pizzas quand même ? Je vous rappelle que MOI je ne bosse pas contrairement à eux ! Johan n’avait pas à se sentir redevable mais sûrement ne pourrait-il pas s’en empêcher. Il était bien plus préoccupé par l’opinion d’autrui qu’il souhaitait le laisser paraître. Faire mauvaise impression, s’imposer… Tant d’éléments le mettant dans une position inconfortable lui qui prenait un malin « plaisir » à se faire haïr de ses camarades.

Après s’être étiré, le jeune homme assura son désir de faire le tour du domicile. Sa tournure de phrase visa juste puisque je laissai un gloussement s’échapper de ma gorge. « Lutin surexcité. » C’était ainsi qu’il nous voyait mes parents et moi ou bien était-ce car l’ambiance qui régnait ici lui paraissait fantastique comparé à ce dont il avait l’habitude ?

- Juré. Je ne te garantis pas que nous puissions échapper à deux trolls des montagnes par contre, blaguai-je en référence au duo de géniteurs.

J’ouvris la porte de la chambre puis fut interrompu dans mon élan par un aveu de mon interlocuteur. À en voir son visage de dix pieds de long, il ne tirait aucune fierté ni joie à s’être montrer si associable toute sa vie. Jamais ? Bon sang, ça faisait une sacrée durée à notre âge ! Je posai délicatement ma main droite sur son épaule puis dis d’un ton réconfortant :

- Être original n’est pas péjoratif ni même être barbant. Au contraire, ça permet de confronter nos expériences respectives et puis… La vie est pleine de surprises pour toi ! Franchement, à ta place je trouverais ça excitant. L’aventure, l’inédit… Sans ça on se ferait sérieusement chier.

Je haussai les épaules.

- Finalement, c’est un peu comme si tu partais à la découverte d’un nouveau pays en mode touriste. C’est angoissant au départ puis, une fois lancé, ce n’est plus que du plaisir ! Et franchement, tu n’es pas tombé dans la maison la plus stricte de l’univers. Ne flippe pas. Sauf si Teddy te propose de cuisiner avec lui. Crois-moi : ça ne pourrait aboutir qu’à un désastre.

Grimace. Oui, j’avais suffisamment fait l’expérience de ses plats pour savoir que s’en tenir à distance était une excellente philosophie. Par bonheur, cela arrivait presque uniquement quand le cinéaste des lieux devait partir en voyage professionnel. Nous pourrions dévorer de la malbouffe pendant trois semaines avec le brun mais nous nous ferions sérieusement taper sur les doigts après inspection vigilante de nos regards au retour d’Elijah. Ce dernier était extrêmement doué pour y dénicher toute lueur de culpabilité et nous étions de véritables livres ouverts.

- Tu veux un câlin ou ça va aller ?

Je lui adressai un large sourire ironique, démontrant que je savais ce qui m’attendait : me faire envoyer promener jusqu’à l’autre bout de la planète aller-retour. C’est le moment que choisit Waffle pour débouler en furie, nous faisant la fête comme un dératé. Le golden-retriever de trois mois que nous avions eu juste avant les fêtes de fin d’année était encore minuscule comparé à ses proportions futures. Je l’attrapai au vol tandis qu’il tournait autour de Johan et le pris dans mes bras, lui donnant une position idéale pour me lécher le visage sans s’arrêter. J’éclatai de rire en lui demandant d’arrêter ça mais c’était peine perdue. À croire qu’il avait hérité de l’énergie de ses trois « papas ». Quand, enfin, il se calma pour se laisser blottir, je repris la parole.

- Je te présente Waffle. Le prénom est de moi. Je le trouvais approprié comme nous sommes tous gourmands, que ça rappelle les origines européennes de mon père et que… « Ouaf ! Ouaf ! » tu sais ?

Yep, j’avais mis plus de réflexion dans ce bazar que j’en mettais dans certaines de mes copies pour Blackwell. J’entrepris enfin la visite guidée en maintenant l’animal contre moi. Je commençai par les pièces les plus proches. La chambre de mes parents gagnait quelques mètres carrés comparé à la mienne. Logique ! Ils avaient décoré de façon sympathique à l’aide de clichés de famille, de ukulélés sur les murs, etc. S’ensuivit la salle de bain avec sa belle baignoire arrondie où l’on pouvait loger à deux sans souci – à condition d’être relativement mince – et sa double vasque. Ce fut autour du salon avec son coin cinéma où se trouvait des enceintes ainsi qu’un large téléviseur et des étagères entières de disques vidéo, à côté desquels étaient également rangés des CD et vinyles. Je l’entraînai jusqu’à la cuisine ouverte, puis direction le sous-sol. Nous n’avions pas d’étage à proprement parler. Dans celui-ci traînait une panoplie de guitares électriques, de basses, un piano et un synthé, et, bien sûr, tout le matériel nécessaire à l’enregistrement et au mixage. C’était un endroit incroyable pour quiconque n’y avait jamais mis les pieds, sa superficie généreuse. L’éclairage était plutôt « cosy » et, fort heureusement, le studio était insonorisé. Inutile de lui faire visiter le garage !

- Voilà, c’est à peu près tout. Si un jour tu veux t’essayer au chant, fais-moi signe on pourrait t’enregistrer un petit truc sympa.

Je le laissai faire le tour à sa guise puis nous remontions pour aller dans le jardin. La piscine était recouverte par une bâche mais, cela aurait été autrement, je n’aurai pas piqué une tête pour autant ! Après avoir déposé le chien dans la pelouse, je fis signe à l’invité de me suivre. Nous arrivions à un arbre imposant auquel deux balançoires en bois étaient accrochées. Elles avaient été réparées et rafraîchies un nombre de fois incalculables depuis leur installation quand j’avais deux ans. Aujourd’hui encore je me plaisais à m’y asseoir pour me précipiter vers le ciel.

- Vas-y assis-toi. Elles résistent même à mes parents.

Déjà, je battais des pieds pour m’élever. C’était un excellent exercice physique pour les jambes ! L’air dressait mes cheveux de manière anarchique. Malgré un niveau d’existence plus aisé que pour beaucoup, j’aimais les plaisirs simples de la vie. Mes parents avaient énormément travaillé pour en arriver là, et la chance - mêlée au talent tout de même - les avaient grandement aidés dans leurs carrières respectives. En plus du salaire gagné à l’Académie, l’un remontait parfois sur scène et commercialisait des disques, l’autre participait à des métrages devant ou derrière la caméra. Autrement dit : ils ne se reposaient pas sur leurs lauriers, sans parler que mettre en place tout ceci avait nécessité une quinzaine d’années. Le couple ne s’était donc pas contenté de claquer des doigts.

- Où est-ce que tu rêverais de vivre ? lui demandai-je soudainement. Je veux dire… Tu es plus du style château, appartement, banlieue… Europe ? Amérique ? Asie ? Personnellement j’aimerai beaucoup passer du temps sur un autre continent. Y passer une ou deux semaines ne permet pas de s’immerger complètement dans la culture étrangère ni d’en saisir pleinement les codes. Enfin… ce n’est que mon avis. Par contre, cela nécessiterait que je vous ramène tous dans une valise ce qui serait... encombrant.

Je ris, imaginant ce drôle de scénario. Perdre tous mes amis et ma famille... En voilà une pensée qui me serrait le cœur !
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Mer 15 Avr - 17:30
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Les réusinons de familles ça se faisait encore? Je devins pensif un instant, en imaginant ce que pouvait donné l'idée des deux profs, de leur rejetons hyperactif et du reste de la famille si c'était comme ça tout le temps, et encore plus les soirs de fêtes.
Et je me projettais dans mes propres reunions de famille...inexistantes. Il n'y en avaient pas. Cela devaient faire cin ans que je restais enfermé dans ma chambre chez mes grands parents en refusant catégoriquement de fêter quoique ce soit en présence de ma mère, et même de recevoir un cadeau. L'ambiambe n'était pas vraiment la même des deux cotés. Et de toute manière, même "avant tout ça" ce n'était pas la même.

"Ca sonne presque amusant les fêtes chez toi"

Oui presque, je voulais pas non plus sembler trop "enthousiaste" hein. C'était pas mon personnage, c'était pas moi, et je lui avais fait beaucoup trop de compliments aujourd'hui, il allait finir par croire que je l'aimais bien. Même si c'était le cas!

Je levais les yeux au ciel quand il commença à me parler de trolls. Non mais il vivaient dans les "Animaux fantastiques" lui ou quoi...avant de comprendre qu'il parlait des deux energumènes qui lui servaient de pères. Ah...ouais effectivement. Tant qu'ils me sautaient pas dessus pour reclamer un bisous, je devrais pouvoir gerer...en tout cas pas partir en courant dans la direction opposée avec la boule au ventre...ou pire...
Pourquoi j'avais choisi venir dans le seul endroit où il y avait DEUX PAPAS hein. Ah ouais, parce qu'il était sans doute la seule personne de l'univers a me supporter!

"Tu as ta baguette de sorciers pour éloigners les monstres alors?" dis-je en le suivant.

Enfin qu'il essaya puisque je l'empêchait d'aller plus loin. Moi aussi je pouvais être surprenant vous avez vu!
Mais quand il ouvrit la bouche pour deverser un flot ininterrompu de chose sur l'originalité et tout le reste...je le regardais sans expression.

"Dans un autre contexte je pourrais peut-être trouvé ça excitant...je crois. C'est même pas que j'en avais pas envie, en dehors du fais qu'au Japon ça se fait pas beaucoup...c'est que j'ai jamais eu le "droit" de le faire"

Ni même de l'imaginer d'ailleurs. Je n'avais jamais vraiment été un enfant joyeux, et notre départ précipité dans la nuit n'avait rien arrangé à mon caractère.
Je soupirais, puis j'imaginais une minute, Sean faire le tour du monde a ma place. L'idée me fit sourire...mais intérieurement.

"J'ai déja vécu ça, visiter des endroit inconnu. Quand on a une mère globe-trotter, on a pas vraiment le choix. Et crois moi, entre ici et la d'où je viens y'a une montagne de différences"

Il me propose un calin, auquel je lui repondit par ma plus belle grimace, et un regard disant "si tu essaie tu marches plus jamais de ta vie" même si en vrai je me demandais ce que ça pouvait faire un contact rassurant avec une personne qui nous apprecie malgré la longue liste de défaut et le sale caractère. Et puis surtout, je ne me sentais pas assez fort, pour pas finir comme un gosse a chialer. Donc non, le calin était exclu....

"Je note, pas de cuisine avec le papa lutin...ou le grand troll"

Il tenta une nouvelle percée dans le couloir, qui fut encore une fois un échec puisque sitôt la porte ouverte c'est un petit truc marron qui vint me tourner autour, avec ce regard que seul un chiot peut avoir et qui ferait fondre la plus grosse des brutes. Mais il s'envolait déja dans la bras de son jeune papa, entreprenant de lui laver le visage. Je trouvais la scène plutôt mignonne, et en profitait même pour l'immortaliser tiens. Ca ferait une photo chelou de plus à montrer a ses papa. Et puis le chiot était vraiment mignon...lui il ferait un modèle génial, pas comme son maître qui savait pas rester tranquille.

"Il est mignon. Bien plus que toi. Je crois que j'ai trouvé mon nouveau modèle, je suis sure qu'il peut apprendre à chanter...mais le nom de "bouffe" c'était necessaire le pauvre?"

Je le suivit en silence sur la visite de la maison. Y'a pas a dire tout respirait "la vie chaleureuse" ici. Comme si c'était un remake de la "maison du bonheur" version garçon. Et même moi, je trouvais l'endroit sympa. En tout cas je comprenais mieux pourquoi il était tout le temps souriant, et que c'était une vraie pile electrique. Tout en restant un ado simple, parce que j'avais des tas de "faux reproches" a lui faire, mais pas celui d'être un fils a papa, imbu de lui même. Non ça c'était mon rôle...pour la deuxieme partie en tout cas.

"Je t'ai dis que le devant de la scène c'était pas pour moi...mais...merci, pour la proposition"

Non j'avais vraiment pas envie d'être un artiste actif devant les autres. Je preferais rester dans mon coin sombre, a profiter de ma vie comme je voulais qu'elle le soit. Mais je ne voulais pas être une "star". Je lui laissais ce plaisir à lui, sans aucun honte ni envie.

Nous arrivâmes devant la piscine...moi j'aurais plongé, quitte a chopper la crève ensuite. Ca c'était une aventure qui me paraissait folle...et la seule que j'avais faite en plein mois de novembre chez mes grand-parents à Dublin. Evidement j'avais chopper la mort et la fièvre pendant une semaine après ça...mais je m'étais amuser. C'était peut-être la dernière fois qu'on m'avait entendu rire d'ailleurs. Mon enfance et ma belle âme s'était noyée dans cette piscine.

Je posais mon divin postérieur sur la balançoire, en le regardant déja se balancer comme un enfant, le sourire au lèvre. Il ne lui manquait que la barbe à papa. Je l'imaginais parfaitement dans une fête foraine. Et hop, une nouvelle photo pour moi. Désolé, mais c'était trop tentant de passer à coté de ce genre de chose.

"Où est-ce que tu reverais de vivre?"

Cette question me desaçonna completement, et son discours fini de jeter un pierre au fond de mon estomac. Je reposais mon appareil sur mes genoux, et me balançais doucement, en regardant le sol.

"Je pense que la taille de la maison importe peu tant qu'on est bien dedans...et libre surtout..."

Je me balançais en fermantn les yeux et en me laissant bercer par le grincement de la corde et le mouvement.

"Mais je crois que je rêve de pouvoir rentrer chez moi...ma maison a Kyôto, son minuscule jardin, mes...amis...et une culture totalement différente d'ici. J'ai l'impression d'être un poisson arraché a son bocal, tu sais..."

Je poussais sur mes jambes pour me balancer un peu plus fort, pour chasser ce malaise qui s'était installer. Je ne voulais pas penser à tout ça. J'avais le mal du pays depuis des années. Je ne voulais pas retomber la dedans. Je voulais tracer mon chemin, et vivre ma vie. Une fois mon diplôme en poche, je quitterais cet endroit, ma mère, ma vie de mauvais genre, et je rentrerais chez moi. Je m'étais pas encore assez attacher au gens ici pour m'y sentir "bien". Sauf à cette tête de lutin là, qui avait le chic pour presser le bouton qui faisait mal.

"Et toi? A part le fais de nous sequestrer dans une valise?"

Oui nous...parce qu'il avait dit "vous"...et que pour la première fois de ma vie, j'avais l'impression d'être comprit dans quelque chose.

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Mer 15 Avr - 20:36
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Oh oui, on pouvait librement proclamer que les fêtes étaient amusantes chez les Scott ! L’unique Holtz du groupe s’entendait à merveille avec sa belle-famille, évitant des tensions inutiles qui auraient gâché chaque réunion. Même les plus réticents à leur union s’étaient fait une raison et les commentaires homophobes (ainsi que xénophobes) avaient été enterrés avec mon arrière-grand-père quand j’étais gosse au plus grand soulagement de tous. Sa disparition ne m’avait pas tant affecté que ça puisque, malgré mon bas-âge, j’avais capté les tensions entre eux et les railleries mal aimables qu’il lâchait sans cesse quand nous étions tous ensemble. Pour ne rien aider, l’aïeul ne m’avait jamais vraiment apprécié dû à mon origine en contradiction avec ses principes. Adieu les câlins, les cadeaux adorables et signes affectueux. Bref, tout ça pour dire qu’il n’avait pas laissé un vide dans mon cœur et que nous nous en trouvions que plus libérés. Mais ne nous étendons pas davantage sur le sujet, ce n’est pas vu du bon œil que de critiquer les défunts.

- Elles le sont. Je t’aurais bien invité mais ça risquerait de provoquer pas mal de rumeurs, déclarai-je en rigolant.

Le jeune Sean, fils d’un couple 100% masculin, qui ramène sa poire le jour de Noël avec un garçon de son âge qu’ils n’ont encore jamais vu. Besoin de vous faire un dessin ? Vraiment ? De toute façon, si l’idée-même de passer la soirée chez moi le terrifiait, aucun doute qu’il ne se risquerait pas à venir célébrer en compagnie de toute une famille d’étrangers ! Et puis Noreen n’adhérerait probablement pas à l’idée. Ce qui était compréhensible sur tous les fronts. Qu’est-ce qui passerait dans son esprit maintenant que j’avais implanter cette image dans son ciboulot ? Sûrement du dégoût. Si Johan n’était pas homophobe – sinon il n’aurait jamais accepté de passer une nuit sous le toit de mes vieux – rien ne garantissait que de s’imaginer avec un mec ne le répugne pas. Perso, je n’avais aucun tabou sur le sujet ce qui m’amenait occasionnellement à plaisanter sur le sujet bien que je ne sois pas spécialement attiré par les mecs. Je ne me projetais jamais avec quelqu’un de toute façon, peu importe son genre. Je m’en foutais en fait. Profiter de ma jeunesse en faisant des conneries avec Celeste, à gambader n’importe où et virevolter partout où je posais le pied… Oui, ça c’était le rêve !

- Pas besoin d’une baguette. Ma force mentale suffit. Je suis une sorte de Pokémon !

Pas un Psykokwak par contre s’il vous plaît ! Quoiqu’ils sont plutôt badass dans leur genre non ? Juste un peu étrange. Mais ne l’étais-je d’après… toute la galaxie ? Néanmoins je n’eus pas le temps de débattre davantage sur la question puisque mon interlocuteur se confia sur son passé. Jamais eu le « droit » de passer du temps chez des amis ? C’était surprenant. Moi qui pensais que sa mère était du genre cool ! Bon ok, le portrait qu’il présentait d’elle n’était JAMAIS flatteur mais… c’était entièrement en contradiction avec celui de mes parents. D’une voix chaleureuse je répondis :

- Eh bien, maintenant tu es en âge de faire ce qu’il te plaît et de rattraper le temps perdu. Et ça commence dès maintenant ! Alors savourez monsieur car ça va secouer !

Le garçon était certain de ne pas s’ennuyer tant qu’il se tiendrait à mes côtés. Sans compter que je n’étais pas près de l’abandonner maintenant qu’il me témoignait un minimum d’affection. Ses barrières semblaient s’abattre une à une, lentement mais sûrement. Il ne se permettait pas de lâcher prise ainsi avec mon cercle d’amis à l’Académie. Je bénéficiais donc de l’exclusivité. Ainsi, je lui conseillai de se tenir à distance d’un atelier cuisine avec Teddy. Question de survie quoi. Je n’avais pas fait tous ces efforts pour l’intoxiquer en si bon chemin ! En tous les cas, j’avais hâte d’utiliser le surnom « grand troll » pour le tandem. J’en riais d’avance.

Impossible de progresser dans la maison puisque nous fûmes interrompus cette fois par une attaque canine adorable. Une fois dans mes bras, je le serrais contre moi en subissant des léchouilles sans fin jusqu’à ce que sa langue s’engourdisse. Le témoin de cette scène n’hésita pas à nous flasher afin de capturer l’instant qui devait paraître adorable même pour lui. Preuve d’une sensibilité Johan ? Bien sûr, si celui-ci accepta de complimenter le petit être, ce fut au prix d’une taquinerie bien placée à mon égard. Qu’avais-je fait pour mériter ça ? J’étais victime d’une profonde tyrannie ! Bon ok, Waffle était irrésistible. Impossible pour moi d’être un concurrent menaçant. Non mais regardez-moi ces grosses patounes ! Je lui caressai le sommet du crâne, lui faisant fermer les paupières. Qu’est-ce que j’aimais ce bout de chou !

- Je l’admets. Mais j’arrive en seconde place ! ripostai-je amusé. Il adore être pris en photo alors n’hésite pas. J’ai hâte de voir comment il sera d’ici quelques mois même si j’aimerai aussi qu’il reste minuscule. Bientôt ce sera lui qui me portera limite !

Exagération démontrant à quel point le bébé de la maison deviendrait énorme. Le poids moyen d’un mâle adulte était estimé entre 30 et 34 kilos pour une soixantaine de centimètres. Rien que ça ! Son éducation n’était pas toujours aisée puisqu’il créait quelques catastrophes mais rien d’insurmontable ou d’inattendu avec ses trois mois. Au moins il n’était pas déprimé !

- Oh, je trouve ça mignon « Waffle » surtout qu’il a la même couleur qu’une gaufre pour achever le tout et puis… il a souri quand je lui ai proposé ce nom je te jure !

Comment ça c’était le fruit de mon imagination ? Je vous promets que son comportement avait légèrement changé durant l’énumération de mes idées ! Ce que j’avais interprété comme une validation. À tort peut-être mais qui saurait le dire franchement ? À moins que l’on invente un programme pour communiquer avec l’espèce canine cela demeurerait un mystère éternel. Le petit gars nous accompagna durant l’intégralité de la visite, de la salle de bain au studio du Scott.

- Tu n’es pas forcé de la diffuser, ce peut être une œuvre personnelle. Tu sais ? Si tu as besoin d’exprimer tes sentiments. Je sais que ça me fait du bien quand je les couche sur le papier puis y colle un rythme, un tempo, une sonorité et tout ce que tu veux. Ou même, on pourrait se faire un duo complètement fêlé à la hauteur de TA personnalité.

Je battis innocemment des paupières. Comme s’il était le cinglé de notre duo hein ! Nous poursuivions ensuite jusqu’au jardin où les amoureux se tenaient de l’autre côté de la piscine. Ils étaient pépères, occupés à rigoler de ce qui défilait sous leurs yeux. Leur complicité me faisait toujours sourire. Si adorables en dépit des vingt années de relation ! On me demandait parfois si j’avais l’impression que l’amour se fanait entre eux et, aussi incroyable que cela puisse paraître, je répondais toujours par la négative. Ils s’étaient trouvés pour ne jamais se séparer. Des âmes sœurs si l’on souhaitait se référer au vocabulaire nunuche mais non moins justifié dans leur cas. Aucun d’eux n’avait envie d’aller voir ailleurs d’aussi loin que je sache donc je ne m’étais jamais inquiété d’être tiraillé entre deux existences.

Maintenant posé au calme sur les balançoires, je m’élevais dans les airs rapidement, savourant la légère brise hivernale étonnamment douce pour la saison. Je me sentais toujours léger quand j’étais saisi de cette incertitude : allais-je redescendre ou voler ? Stupide en somme car si je me prenais pour un pigeon, la chute serait rude. Pourtant, j’aimais ça. Ce petit frisson d’inconnu, de lâcher-prise. Ce fut à peine si mes tympans captèrent le cliquetis de l’appareil photo. Si Johan regrettait de m’avoir suivi jusqu’à chez moi, son équivalent pro, lui, devait être ravi de ce qu’il rapporterait avec sa carte mémoire. Je tournais la tête vers lui puis lui tirai la langue, provocateur. Je fus brusquement inspiré par le souhait de savoir où il se projetait quand il serait en mesure d’avoir un toit lui appartenant. La liberté… Lui et moi avions une sacrée inclination pour cette notion. De son discours, je conclus que se trouver aux USA avec sa mère pour seule compagnie équivalait à se retrouver enfermé dans une cellule sans possibilité d’évasion. Triste. Mais je saisissais d’autant plus son caractère désormais.

- Je serais triste si tu pars… Cependant, le plus important c’est que tu sois heureux. C’est ta vie, pas la mienne. Si c’est que tu penses être le mieux pour toi alors je ne peux que t’encourager à rentrer à Kyôto dès que tu en auras les moyens. Je n’ai aucune idée de ce que ça fait mais être déraciné doit faire un drôle d’effet.

Pas besoin d’être un génie pour comprendre ça ! Je compatissais à son malheur, m’arrêtant pour pouvoir lui ébouriffer les cheveux pour l’embêter. Oh et, bien sûr que mon absence de filtre m'avait conduit à lui témoigner mon désarroi à son potentiel départ sans retour.

- Tu m’inviteras hein ? lui demandai-je avec une voix stridente débordante d’immaturité forcée. Ça doit être super sympa comme coin. Grâce à mes parents j’ai un peu voyagé mais… Jamais jusque là-bas.

Je relançai la balançoire de plus belle, allant encore plus haut que précédemment. Si mon postérieur glissait, je finirais sur les genoux de mes vieux sous un air de I believe I can fly, avec un ralenti particulièrement comique de préférence.

- Oh moi… Comme toi je m’en fiche de la grandeur du truc. Mais j’avoue que j’aimerai avoir suffisamment de place pour danser et potentiellement installer un mini-studio dans une pièce. C’est toute ma vie. En être privé serait insupportable. Par contre, j’avoue avoir un faible pour les manoirs. Surtout ceux ultra lugubres, style hanté tu sais ? J’aimerais bien en visiter. De nuit avec une lampe torche carrément !

Pas certain que ce désir soit partagé par mon interlocuteur.
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Jeu 16 Avr - 13:24
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Il m'aurait invité? Je ne pus m'empêcher de hausser un sourcil -pas tant pour le sous-entendu que cela pourrait je n'en avais cure- mais plutôt pour l'ombre que je pourrais mettre au tableau dans ses joyeuses retrouvailles en famille. Je n'étais décidement pas à ma place dans ce lumineux récit qu'il pouvait faire de ses fêtes de fins d'années, ou autres fêtes dans son cercle familiale d'ailleurs.
Quant à ma génétrice...si elle pensait que "c'était bien pour moi" elle signerait sans doute un contrat avec la famille de Sean pour que je fasse autant de fête que nécéssaire avec eux...mais puisqu'elle serait d'accord je mettrais un point d'honneur à dégouliner de dégout et de mauvaise volonté a le faire, quand même j'en aurais eu réellement envie. Je crois bien que je m'étais évertué depuis d'années a ne jamais être d'accord avec elle que ça en étais devenu le carburant même de mes journées. Et tant que l'abcès ne serait pas crevé, il n'y aurait rien de bon entre nous...mais j'étais encore un enfant quelque part dans ma tête, celui qui s'était juré de faire vivre un enfer à celle qui avait décider pour lui de la vie qu'il devait mener, même si c'était pour son bien physique et mental...ce que l'on peut-être con quand on croit être un homme du haut de ses dix hivers.

Je haussais les épaules, comme dire que je m'en moquais royalement.

"Je suis pas vraiment le genre de type qu'on invite à une fête de famille"

Les rumeurs? Je m'en fichais comme de l'an quarante tant qu'on venait pas me les cracher à la figure tous les jours...comme ce matin...où j'avais fini avec deux belles ecchymoses sur le visage, juste parce que c'était marrant de venir me montrer du doigts parce que je trainais avec "quelqu'un" qui était en tout point mon opposé.
Quand à ce que je pouvais penser de l'orientation sentimentale des uns et des autres...je venais d'un pays qui était vachement ouvert sur ce genre de chose, et qui en avait fait une industrie monumentale à travers les séries, les mangas et tout le reste...alors ça laissait peu de place au doute sur ce que je pouvais penser de ce genre de chose. Je m'en fichais royalement, c'était "leurs fesses" pas les miennes, et j'avais déjà assez à faire a m'occuper des miennes d'ailleurs.

"Un pokemon hein...."

Je le regardait fixement pendant un instant, en essayant d'imaginer lequel. Puis je trouvais celui qui le ressemblait le plus, tel qu'il avait été refait dans un animé avant ma naissance mais encore d'actualité aujourd'hui. Et mon dieu que cette idée était drôle...

"Ouais j'ai le pokemon parfait pour toi...tu pourrais pas être autre chose..."

Comment ça ça se faisait pas de dire ça et de pas donner le nom? Mais si c'était bien drôle, surtout que je disais ça avec ma gueule de pas contente habituel, ce qui ressemblait plus à un constat d'accident qu'a un truc qui aurait pu être amusant. Mon dieu que j'étais emmerdant comme gars, je m'emmerdais moi-même des fois, fallait le faire quand même!

En âge de faire ce qu'il me plaît...ouais c'était pas faux ça. Enfin pas vraiment aux yeux de la loi de mon pays natal, ou certains endroits des états unis. Je pouvais toujours pas aller me prendre une bonne cuite dans un bars pour noyer mes problèmes et pleurer comme une madeleine sur le comptoir en mettant tout le monde mal à l'aise...C'était bête!
Mais cela fit germer une autre idée dans ma tête...

"Tu crois qu'il est trop tard pour demander une chambre à l'internat?"

Ouais ça avait absolument aucun rapport avec ce qu'il avait pu me dire avant, mais j'étais comme ça, imprevisible et je passais souvent du coq à l'âne parce que d'habitude la seule personne a qui j'adressais la parole, c'était ma propre absence de conscience.

Je levais les yeux au ciel encore une fois. Avec lui je crois que c'était mon exercice preferé.

"Si tu continues a manger autant de sucre, il aura même pas la force de trainer sur le sol" dis-je sur un ton amusé.

Oui oui, amusé. Je ne souriais pas, je ne riais pas, la scène ma tête du gros chien qui essaie de tirer par la col, un Sean endormie en pleine sieste digestive...c'était absolument épique. Et si j'étais assez en dessin, j'aurais sans doute immortalisé ça pour le publier partout sur le net d'ailleurs.
Puis je le regardais, avec cet air de "tu te paie ma tête j'espère". Son chien a sourit, quand il lui proposer ce nom. Alors la pauvre bête était aussi irrécupérable que son maître...

"Alors je sais pas lequel des deux me fais le plus flipper du coup..."

Mais ce n'était pas une remarque grinçante. Il n'y avait pas de méchanceté dans mon ton, juste mon cynisme et mon absence d'émotions habituelles. Il en avait l'habitude maintenant. Et c'est avec cette habitude qu'il pouvait avoir developper qu'il me proposa un enregistrement...et une idée de le faire "sur ma personnalité". Mais il n'y avait rien a voir sinon une bombe a retardement qui ne demandait qu'à exploser.

"Je peux tout aussi bien m'exprimer à travers les photos que je prends...je suis pas a l'aise avec tout ça. Je prefère observer les autres à travers l'objectif que de m'exposer à celui des autres..."

Peut-être que j'étais un grand timide au final. Mais j'étais pas vraiment du genre à aimer vivre dans la lumière exposer aux regards critiques des autres. Je preferais vraiment être dans l'ombre des gens, et me regaler de ce que je pouvais y entendre et y voir. On ne fait jamais attention au gar taciturne qui se ballade avec un appareil autour du cou, il peut pas être bien méchant. Mais une photo vaut parfois milles mots. Si on sait l'interpreter comme il se doit évidement. Si on arrive a aller au delà de ce qu'on voit, mais qu'on arrive a reconstituer le cadre, le contexte...et tout ce qui peut aller avec. Comme pour une musique...l'état d'esprit du musicien, ses sentiments quand il a écrit les paroles...autant de paramètre qui vont changer la signification d'un texte...un peu comme cette love song, qui n'en était pas une qui commençait a dater aujourd'hui "Welcome to the Hotel California" et que je trouvais magnifique mais terriblement angoissante. Et absolument pas ロベリー*.
NB: *(lovely)

"Y'a beaucoup plus a faire avec la tienne que la mienne si on part sur la personnalité"

Je n'étais pas cinglant qu'avec les autres. Je n'avais aucune estime de ma propre personne en dehors des photos que je pouvais prendre...et encore je n'aimais pas spécialement qu'on me complimente dessus devant les autres. J'étais pas du genre à aimer être jalouser ou admirer. Et j'avais plus de conseil a donner ni d'aide a apporter. Je n'en avais d'ailleurs pas envie. Je ne savais même pas si je voulais en faire mon métier ou si je voulais juste me perfectionner pour moi-même...je ne m'étais jamais vraiment projeté dans l'avenir en fait...

Me balançant lentement sur la balançoire je réflechissais, sérieusement, a cette conversation.

"J'en sais rien en fait...si c'est ce que je veux vraiment, si c'est ce que le gosse en moi rêve de faire...imagine que tu es poisson. Tu as toujours vécu dans l'eau, puis un jour on te dis que tu as des jambes, et que tu dois marcher, Que tu as pas le choix. On jette sur terre, et tu dois le faire. Sans plus d'explications...c'est un peu ce que je ressens tu vois...alors est-ce que je veux vraiment retourner dans l'eau ou est-ce qu'au final être sur terre c'est pas si mal?"

Ouais je lui exposait le fond de ma pensée de la manière la plus claire possible. Etrangement j'avais envie de partager ça avec lui, la maintenant tout de suite. Comme si j'avais envie de savoir ce qu'il pouvait penser d'une explication imagée de ma vie. Savoir si il réagirait comme moi, ou si j'étais juste un sombre con qui avait jamais rien compris a sa propre existence et aux choix qu'on lui avait imposé alors qu'il se croyait grand.

Je ne bronchait même pas quand il me decoiffa, me contentant d'un petit "tss" agacé. J'étais plongé dans ma reflexion. Puis je me reculais sur ma papate de poisson terrestre, et je m'envolais sur la balançoire. Pour echapper à son regard, et peut-être même à sa réponse.

"Si je quitte cet endroit un jour, tu seras peut-être bien la seule personne que j'aurais envie de voir la-bas...si tu me supporte jusque là!"

C'est bon, je l'appreciais ce gars. J'allais pas le cacher. Je lui avais dit de manière à peine masquée plusieurs fois dans la journée. Je m'incrustais chez lui. Et la je vidais mon sac doucement. Est-ce qu'on pouvait encore en douter? Je pense pas. Même si je me faisais violence. Je ne voulais pas le faire, mais c'était plus fort que moi. Il devait avoir le même don que mon grand père ce mec en fait...rien que son aura donnait envie de parler de chose qu'on avait tu pendant des années.

"Tu aimes te faire peur? Je pensais pas ça de toi...mais c'est carrement tentant. Parait que c'est un truc qui se fait beaucoup. Au Japon comme aux USA, de visiter les endroits qu'on dit "hantés" juste pour le fun et pour se prouver qu'on a les boules de le faire..."

Tant qu'il voulait pas vivre dans un de ces endroits lugubres.
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Jeu 16 Avr - 17:16
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Johan m’examinait des pieds à la tête, réfléchissant intensément tandis qu’il essayait de définir à quel Pokémon je lui faisais le plus penser. Avec ma meilleure amie, nous nous étions mis d’accord que rien ne valait le classique Togepi. Je m’étais d’abord débattu contre son avis avant de m’incliner tout simplement parce que… Ouais. Je voyais où elle voulait en venir. Cette petite boule pleine d’amour, au large sourire, gourmand, tout en conneries et délicatesse. Mais il arrivait que l’œuf (catégorisé comme « fée » rien que ça) montre son côté noir et mieux valait alors s’en tenir à distance. Afin de fêter cette identification, nous nous étions faits un best-of des épisodes où le chenapan apparaissait en étant une terreur encore plus qu’habituellement. Le résultat ? Des fous-rires et des imitations à n’en plus finir, mes index faisant office de « patounes ». Bref, je le regardais d’un air suspicieux par crainte qu’il ne brise notre mythe mais il n’en fit rien pour la simple raison qu’il se tut. Il se la jouait mystérieux en refusant de partager son verdict. Oh ! Le fourbe ! Les yeux plissés, je lui fis comprendre que j’étais intrigué mais que je ne lui ferai pas le plaisir de quémander son opinion. Et puis quoi encore ! On était chez moi ! C’est moi qui faisais la loi ici ! Sean, Arcadia Ranger. De toute façon, la conversation se poursuivit naturellement jusqu’à aborder sa possible indépendance. La lumière se fit dans son esprit puisqu’il m’asséna une question à laquelle il semblait n’avoir jamais songé : occuper une chambre à l’internat de l’Académie.

- Hum… J’en ai aucune idée. En général les dortoirs sont réservés aux étrangers ou à ceux habitant à plus d’une demi-heure d’ici mais c’est possible qu’une place se soit libérée. Tu devrais tenter lundi, dis-je d’un ton enthousiaste. Par contre, je ne sais pas combien ça peut coûter. J’espère que tu as des économies ou un moyen de gagner de la tune.

Car oui, n’oublions pas que le séjour se payait donc, au combien-même l’administration concéderait à sa requête, il lui faudrait rassembler l’argent de la caution puis les loyers pour chaque mois d’ici à la fin de l’année universitaire. Le plus simple aurait été qu’il crèche ici mais c’était un risque de foutre bien trop le bazar entre mes parents et Noreen. Je refusais d’en être l’origine et puis, de toute manière, mon interlocuteur refuserait avant que je n’aie le temps de finir de prononcer ma proposition. Il recherchait la liberté. Habiter sous le même toit que deux de ses enseignants allait légèrement à l’encontre de ce principe.

Très vite, j’enchaînai les fous rires initiés par le photographe qui faisait preuve d’un humour incroyablement récurrent aux vues de ses antécédents. J’aimais ça plus que je ne saurais le lui révéler. Entre l’image de ce pauvre Waffle adulte peinant à avancer sous mon poids et le fait que ce dernier soit tout aussi psychopathe que moi… Il y avait matière à s’esclaffer ! Ce dont je ne me privais jamais.

- Mais c’est du bon flip. Regarde-nous. Tout innocents que nous sommes !

J’appuyais ma joue gauche contre la moitié supérieure de la tête du chiot, lui relevant un peu les pattes comme s’il faisait le beau, redressant ma lèvre inférieure pour faire une moue attristée supposée irrésistible. Ok, je devais avoir l’air idiot mais ce tableau ne pouvait que chambouler son témoin dans ses fondations non ? Tant de douceur sous une couche de pitrerie !

- T’as vu comme on est beau ? demandai-je avec une voix de bébé étant l’expression orale de ce que l’être canin voulait dire (d’après moi). On veut des bisous !

J’agrandi mes yeux pour amplifier la note plaintive. Néanmoins, son expression mi-figue mi-raisin me fit perdre toute once de sérieux. Je pouffai puis lui fis signe de me suivre pour la visite du domicile Scott-Holtz. Teddy faisait des efforts incommensurables depuis qu’ils habitaient ensemble. Lui qui autrefois laissait traîner ses affaires en pagaille se voulait bien plus ordonné – bien que l’Allemand n’était pas dispensé de passer derrière lui de temps à autre. Les pièces étaient propres si ce n’est pour les dernières herbes et traces de terre traînant sur le sol suite au passage du chien miniature. Une fois dans le studio d’enregistrement du musicien, je proposai à mon invité d’enregistrer un titre s’il le souhaitait, ou même un duo stupide en ma compagnie rien que pour le fun. Cependant, cette idée ne semblait pas le séduire. Tant pis. Je n’allais pas le lui reprocher. Le chant, même parodique, n’est pas pour tout le monde. Comme toute forme d’art, c’était toujours une partie de soi-même qu’on mettait à nue, et ce, peu importe les paroles.

- Au contraire, je suis persuadé que tu as bien plus à exorciser que tu ne le laisses penser ou peut-être même… que tu le crois toi-même. Mais je comprends, y a aucun souci. C’était juste une idée, dis-je sans l’ombre d’un reproche. Et puis tu excelles dans la photographie. Je suis curieux de découvrir tes œuvres quand ton talent aura encore gagné en maturité. Tu vas en bouleverser plus d’un parti comme tu es parti l’artiste.

Je lui adressai un sourire chaleureux puis nous remontions au rez-de-chaussée pour nous frayer un chemin jusqu’au jardin à l’arrière de la baraque. Comme des enfants, nous reposions sur les balançoires installées près de deux décennies plus tôt en dépit d’indénombrables réparations et mises au goût du jour. Quand j’avais techniquement dépassé l’âge standard d’utilisation, la question s’était posée de les retirer ou non. Je m’y étais fermement opposé, prônant que c’était un excellent exercice physique. Mais, au fond, c’était car je les affectionnais énormément tant j’y rattachais des souvenirs émouvants. Depuis, je n’étais plus le seul à les squatter. Le nombre de fois où j’avais surpris mes deux pères dessus ! De pires gosses que moi ! J’avais de qui tenir.

À croire que ces balançoires étaient bel et bien magiques puisque leur second occupant se laissait aller aux confessions. En contrepartie, celui-ci évitait mon regard, se sentant probablement honteux. Ce n’était pas une de ses habitudes que de parler autant de ses craintes. Mon affection pour lui ne cessait de se décupler aujourd’hui. Presque effrayant. J’avais conscience qu’il attendait de moi un discours censé qui l’aiderait à faire le point sur la conduite à mener mais… Comment pouvais-je garantir d’avoir la parole divine ? Je décidai donc de mesurer mes mots et d’éviter les blagues qui seraient trop inappropriées dans le climat ambiant.

- Sincèrement… Je ne peux pas parler d’expérience et peut-être suis-je complètement à côté de la plaque mais… D’après moi, tu ne le sauras qu’à condition de piquer une tête dans l’eau dans laquelle tu as baigné autrefois. Autrement dit : retournes-y. Ne serait-ce qu’un mois ou deux par exemple. C’est uniquement de cette façon que tu pourras conclure s’il s’agit de nostalgie, de fantasmes de ton jeune self, ou d’un désir indétachable ancré en toi. On a tendance à romancer notre passé, à s’en souvenir comme meilleur qu’il ne l’était vraiment. Tu as besoin de prendre du recul en y retournant. Et non, ce raisonnement n’est pas si paradoxal que ça.

Quand il avoua avec étonnamment peu de pudeur que je serais l’unique personne d’ici à lui manquer s’il prenait l’avion pour ne jamais retenir, je ne pus réfréner ma surprise de s’afficher sur mon visage. Par chance, nous n’étions pas synchros dans nos allers-retours et ainsi il ne put le remarquer. Pour la première fois depuis une éternité : je ne savais pas quoi répondre. Une poignée de secondes s’écoulèrent jusqu’à ce que je laisse échapper un faible :

- Je te supporterai.

Je lui souris quand nos regards se croisèrent, puis je fixai le ciel, contemplatif. Me voilà à devoir me projeter dans un avenir à mon tour. Bientôt, je révélai mon adoration pour les endroits un peu flippants. Sûrement serais-je une lavette à l’intérieur mais l’idée me plaisait énormément.

- Pourquoi ça ? Car je suis trop lumineux pour aimer l’obscurité ? l’interrogeais-je avec un rictus en coin. Elle m’a trouvé depuis longtemps, toute seule comme une grande. Maintenant, à moi de la débusquer !

Et voilà que je hurlai les paroles du titre Ghostbuster, recréant l’instrumentalisation entre elles à l’aide de « tululu » répétés. Une vingtaine de secondes plus tard, je m’arrêtai et repris avec plus d’une note d’excitation.

- Ce serait super cool si on pouvait se faire un road trip à travers les USA – et un jour le Japon – pour découvrir ces fameux endroits. Cet été pourquoi pas ! Qu’est-ce que tu en penses ?
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