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Why? Just because of you, fool! [Sean]

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Sam 28 Mar - 0:50
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Je pense que j'étais fou...et foutu. J'étais tombé dans le panneau bien plus rapidement qu'un autre pauvre moustique...où peut-être même que j'étais moins intelligent qu'un moustique et que je n'étais qu'une simple mouche, attirable avec du vinaigre parce que je ne savais même pas discerner ce qui pouvait être bon pour moi.

J'avais pris soin d'éviter la cafetériat et les gens trop intrusifs qui s'y trouvaient pour mon propre bien pendant plusieurs jours après cette "rencontre" avec Sean et contre mon gré. Mais si j'appreciais le silence de mon propre esprit et l'odeur plus que douteuse des toilettes où je me réfugiais pour échapper au monde, il fallait bien ue je retourne manger à un moment. On ne se nourrit pas d'un pauvre paquet de chips, sur le long terme.

J'avais retrouvé ma place, replié sur moi-même au fond de la salle, sans personne autour et indifférent au regard et au signe de main qui pouvaient m'être fait. Comme si le fait de parler un peu avec Sean avait pu me rendre moins froid...les gens sont idiots. On ne devient comme les gens avec qui l'on traine, c'est idiot, où alors on n'a pas de personnalité.
Mais contre toute attente il revint vers moi. Avec son lot d'amis, qui passèrent à l'offensive aussi en me disant bonjour. Je me contentais de marmonner et de donner des coups de pieds dans sa chaise quand j'estimais qu'il parlait trop fort. J'étais pas très bavard, mais Sean parlait pour deux, même pour quatre selon moi. Et j'avais fini par m'habituer à sa voix.

Les jours s'étaient enchainés, les semaines et les mois. Parfois je disparaissais, parfois j'étais là, dans cette position toujours hostile à laisser les gens s'approcher trop prêt de moi. Je n'étais pas devenu moins cynique ni même moins dur avec les mots. Et puis contre toute attente, j'avais fini par accepter que je devais trainer un peu avec lui, pour prendre les photos que mon prof m'avaient demandées. J'allais devoir faire avec.

Mais ce jour là j'étais particulièrement de mauvaise humeur. Je fusillais tout le monde du regard, ne prenait même pas la peine de détourner les yeux quand on me fixais. J'avais mal dormi, ma mère m'harcelais pour avoir des nouvelles de ma vie au lycée mais une fois passer la porte de la maison, je redevais muet comme une tombe, je ne decrochais pas un mot, rien. Et j'arrivais au bout de ma patience de tout un tas de trucs. a commencer par cet amas de cliché inutilasables que je prenais à longueur de journée par SA faute.

"Ouuuh attention, le chien de garde du musico fils à papa arrive"

Je ne savais pas ce qu'il me voulait. Je ne savais pas pourquoi il me cherchait. Mais il a reussi a me trouver juste parce que sa voix était trop proche de moi, et beaucoup trop désagréable. Je me redressais et le toisais, et il se mit a rire en disant qu'il était effrayé. Il aurait du. Je ne lui laissait pas le temps de comprendre avant de lui coller mon poing dans la figure. La fac c'est pas bien différent de la rue, du collège ou du lycée. Quand une bagarre éclate les gens se regroupent, crient attise la haine et pousse plus loin encore. Enhardi de ces encuragements, il vint me coller son poing la figure. Chouette j'allais avoir une marque...et ma mère allait encore me casser les pieds...sauf si...non...je me pris encore une droite, et ne fit même pas mine de repliquer. J'étais perdu dans mes pensées. D'ailleurs je ramassais mon sac, en lachant un "je n'ai pas envie de me battre avec un imbecile je pourrais chopper ta connerie" et foudroyais les gens du regard pour qu'il s'écarte. J'avais autre chose à faire.

A commencer par trouver Monsieur Muffin.

pour la première fois de ma vie, depuis que j'étais arrivé ici, je posais des questions. Je remerciais du bout des lèvres les gens qui me répondaient sans me demander ce qui m'étais arrivé et ignorais royalement les autres. Je fini par débarquer dans une salle de musique, où Sean semblait en pleine répétition de je ne savais trop quoi. Même si à part son groupe habituel il n'y avais personne. En tout cas j'y fis pas vraiment attention.
En fait si, je le savais ce qu'il foutait là, mais là tout de suite ça m'étais sorti de la tête. Tout comme la raison pour laquelle j'avais donner le premier coup. J'étais fatigué. Et tout ça c'était sa faute. Oui il fallait bien que j'accuse quelqu'un.

"Juste ciel, ça t'arrive de rester tranquille et d'afficher un air sérieux..."


C'est exactement ce que je lui dit en croisant son regard surprit. Et ouais je t'avais trouvé, moi aussi dans ton terrier de lapin. Il avait l'air presque normal là. C'était pas un cours je pouvais me permettre de le deranger non? Puis il chantait pas non plus, il jouait pas de la musique...ça va j'avais compris qu'on touchait pas à la passion des autres. J'étais presque sage.

Sans lui laisser le temps de me demander ce que je foutais ici, je lui lançais une enveloppe assez épaisse, avant de prendre mon appareil de faire quelques photos.
J'allais jamais oser le faire...jamais...que le diable emporte cette foutue fierté parfois...mais heuresement j'étais là pour deux raisons. Et la première je pourrais la lui confier sans me cacher et sans avoir a supplier. Je pourrais même cacher tout le reste derrière un semblant de colère et de "retour à la case départ tu m'agaces".

"Si t'as le courage d'ouvrir ça, j'espère que tu cours aussi bien tu chantes..." dis-je en charriant quelques glaçons dans ma voix.
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Sam 28 Mar - 13:58
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Emploi/loisirs : Étudiant à Blackwell
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Ardoise (dortoirs):
Les mois avaient défilé depuis ma première approche sur le campus auprès de Johan. Les cours s’étaient enchaînés, le spectacle de fin d’année se précisait maintenant que nous avions tous choisi notre titre et commencions à le répéter, etc. Je m’étais acclimaté sereinement à Blackwell, fidèlement entouré de mon trio de camarades. Quasiment inséparables si ce n’est pour les périodes hors études où je traînais essentiellement avec l’enfant de Sylvanus. Une surprise de taille était cependant à relever puisque, auparavant très hostile à ma présence, celui de Noreen s’était rapproché de nous à pas de loup (clin d’œil). J’avais flairé sa combine presque dès le départ. Il s’arrangeait toujours pour que cela passe pour une « coïncidence » et non comme un souhait délibéré de nous adresser la parole. Nous avions fait comme si de rien n’était, le laissant venir à sa guise. De toute manière, nous n’avions pas un quota de fidélité à remplir ! Le garçon était libre de ses allers et venues qui se multiplièrent une fois l’automne touchant à sa fin. Aujourd’hui encore, en cette mi-janvier, il était faussé de dire qu’il faisait partie intégrante de notre groupe. Le qualifier de « guest star » serait plus juste. J’étais ravi de le voir progressivement sortir de la cellule d’isolement qu’il s’était construit par ses propres moyens. Pas qu’il me paraissait plus sociable de façon générale. Juste avec nous.

Vendredi après-midi. La semaine touchait à sa fin, impliquant la fuite prématurée de nombreux étudiants et enseignants qui se réjouissaient de profiter d’un week-end ensoleillé – le premier depuis longtemps. Ainsi, nous nous retrouvions seuls dans la classe de musique. Aucun d’eux n’avaient le chant pour matière principale contrairement à moi, mais cela ne les empêchait pas de désirer avoir une moyenne convenable. Alors à qui d’autre demander des conseils qu’à ma personne disponible ? Non seulement le professeur me servait de père à l’occasion (ou plutôt l’inverse) mais je m’y connaissais suffisamment en technique pour leur apporter mon aide. Il s’agissait des rares instants où je me comportais sérieusement car, oui, j’accordais énormément d’importance à cette tâche.

Nous nous apprêtions à faire un exercice de respiration lorsque la porte de la salle s’ouvrit en grand. Tournant le visage pour identifier le nouvel arrivant, je dus afficher une mine de surprise vu le commentaire que je me pris d’emblée. Pas de ma faute si j’affichais presque toujours un air gamin ! Je n’étais pas tant abasourdi par sa venue (même si je le félicitais intérieurement pour nous avoir trouvé) que par les deux points violacés sur sa trogne. Que s’était-il passé pour qu’il soit amoché de la sorte ? Sans avoir le temps de lui demander des informations pour y répondre, je me trouvais avec une enveloppe pesant son poids dans la main. Je la regardais avec un air suspicieux.

- Malgré la forme je dois craindre que ça m’explose dans la tronche ?

Oui, ça ne ressemblait à rien à une bombe mais avec lui je me méfiais ! Qui sait ce qu’il avait bien pu trafiquer dans son coin encore. Petit mafieux va ! Quand bien même la menace aurait été véritable, j’aurai foncé dedans tête baissée puisque j’étais déjà en train d’extraire le contenu. Un éclat de rire résonna bruyamment dans la salle.

- Eh venez voir ! Johan nous a ramené mes plus beaux clichés ! m’exclamais-je en les faisant défiler sous mes yeux. Ce n’est pas possible d’être aussi canon bordel…

Parmi eux : des photographies prises à la cafétéria une éternité auparavant auxquelles s’ajoutaient d’autres capturées lors de mes montées dans les arbres, de mes tentatives pas toujours réussies ni élégantes de galipette, des grimaces affreuses à n’en plus finir et d’autres où… Disons qu’un Sean extrêmement flou et bien trop large trahissait un mouvement rapide suffisant pour cacher les sujets que le jeune homme souhaitait réellement immortaliser. Pour résumer, c’était une leçon sans texte de : « Comment gaspiller de la pellicule ? ». Le pire était que j’en étais fier comme l’indiquait la mine réjouie sur mon visage. Qui parmi les témoins pourraient en être étonné franchement ? J’aimais faire le pitre et l’avais prouvé plus d’une fois.

- Et qu’est-ce qui me vaut cette délicate attention ? Une fois que tu y auras répondu, libre à toi de nous raconter pourquoi ta face ressemble à un clafoutis.

Je voyais de la bouffe partout. PARTOUT. Blâmez mon goinfre de père musicien et le penchant cuisinier du cinéphile. J’envisageai sérieusement d’en encadrer quelques-unes pour les placer dans notre salon ou même la chambre de mes vieux. Que voulez-vous, j’étais soucieux de la qualité de la décoration de notre maison !
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Sam 28 Mar - 16:08
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Mon entrée en toute discretion comme d'ordinaire...j'étais pas du genre à débarquer comme un cheveu sur la soupe dans un grand repas mondain...c'était pas du tout mon genre. C'est d'ailleurs pour ça que tous les regards convergèrent vers moi d'un seul mouvement.
Je pouvais presque entendre le fond de leur pensée. Mais je preferais l'ignorer comme beaucoup de chose dans cette école et dans ma vie, surtout en ce moment.

Mais de le voir sérieux je failli m'étrangler encore plus que j'étais mal à l'aise devant cette attention soudain que j'évitais d'ordinaire comme la peste. Je pouvais pas savoir moi que des fois il se prenait pour un prof sérieux, qui donnait des vraies astuces au petit peuple qui lui mâchouillais les chaussures pour tenter de grapiller des bons points. Je regardais la scène, avant de pousser un soupir et de me dire que j'avais vraiment un grain pour imaginer qu'ils étaient tous là par interêt et non par plaisir...mais je pensais sombrement depuis trop de temps pour avoir envie de tenter une approche du monde différente de mon humeur actuelle.

"J'ai pas la bonne nationalité pour les bombes désolé, mais j'y songerais la prochaine fois, si ça peut arranger mon problème"

J'avais la répartie facile, surtout avec lui. Et même si je semblait froid, mauvais, mesquin...j'avais fini par m'habituer a sa présence à ses remarque, a son air un peu simplet. J'avais parfois l'impression d'être en vacances en étant à l'école, parce que je me souvenais comment on faisait pour respirer. Certains diraient que j'étais fu...et je leur répondrais sans doute qu'ils avaient mit du temps à s'en appercevoir.

Je sursautais légérement à son éclat de rire. M'habituer à sa présence, pas a ses réactions. J'étais en rogne, et lui il explosait de rire. Non mais sérieusement mon gars! J'ai l'air d'avoir envie de rire moi. Je levais les yeux au ciel avant de soupirer.

"C'est pas possible d'être aussi con surtout oui..."

J'avais dis ça en me rapprochant. Etre cynique, et être rabaissant...c'était ma marque de fabrique, le masque que je portais. Mais je ne doutais pas qu'il n'y faisait plus vraiment attention. Et chacune de mes répliques mordantes pouvaient caché le vrai message.

"Cette délicate attention c'est que tu m'aide pas, moi, a réaliser mon devoir bon sang! Tu peux pas avoir l'air...je sais pas moi...stressé, angoissé...comme un putain de vrai musico qui se prepare a un grand truc..."

J'avais trop parlé. Je continuais de marmonner dans ma barbe, en donnant un coup de pied dans une chaise pour rajouter un peu au drame de ma tirade.

"Y'a rien de bon la dedans...c'est insupportable. Je pourrais même pas acheter une sucette avec des clichés pareils..."

Ouais j'étais agacé. Donc je parlais. Mais c'était juste pour la forme. D'ailleurs je m'assis sur le sol, en tailleur, le poing sur ma joue, avec un air encore plus renfrogné que d'ordinaire, en lançant des regards noirs à tous ce petits monde, qui ne fut pas vraiment mpressionné. Et merde, je perde de mon emprise sur le monde moi.

"Je me suis dis que si je ressemblait à de la bouffe tu serais peut-être sérieux un instant, donc j'ai attrapé le premier idiot venu qui parlait de toi, et je l'ai cogné...sauf qu'il a repliqué. Fin de la recette. Ca te va?"

Je levais les yeux au ciel, en soupirant à nouveau. Et me mis a marmonner à nouveau, tout en tournant et retournant mon appareil entre mes mains. Puis je me mis a abserver la salle, comme si j'étais là pour ça a la base et que je venais de m'en rappeler soudainement. un rayon se soleil entrait par la fanêtre du fond, et éclairement plutôt sympathiquement le mur, et l'on pouvait voir les grain de poussière...c'était reposant. J'étais soudain allongé sur le sol, à l'autre bout de la pièce, le visage plus fermé que jamais mais bien plus détendu, et je prenais ce petit miracle de lumière en photo, sans un mot de plus que ce que je venais de lui dire.

J'allais peut-être dormir ici finalement. Je pense que ça resoudrais mon problème numéro que le numero 2, que j'avais sur le visage, risquait de poser.

Et sans doute parce que je tranais trop avec lui, je restait allongé sur le sol, plongé dans ma reflexion. J'avais presque oublié où j'étais et pourquoi d'ailleurs.
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Sam 28 Mar - 20:30
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Je rêvais de la fois où Johan serait porteur de bonne humeur. C’était à peine si j’arrivais à lui tirer l’ombre d’un sourire même quand je mettais toute mon âme à l’œuvre. Et, clairement, aujourd’hui ne ferait pas exception. Plus mon regard s’attardait sur lui, plus je me rendais compte qu’il avait tout d’une cocotte-minute. Il bouillait à l’intérieur. Pour changer. Quelle surprise ! La question étant : pour quelle raison ? Bientôt je me retrouvais à déballer une enveloppe pesant son poids alors qu’il jetait une boutade baignant dans l’humour noir – le seul qu’il paraissait connaître – en se référant aux bombes atomiques ayant prouvé leur redoutable efficacité près d’un siècle auparavant. On s’y habituait, ainsi j’eus un petit rire. Le contenu mystère était une sorte de best-of des pires clichés jamais pris et qui ne concernaient… que moi en fait. Il y avait de quoi remplir un album photo à l’épaisseur très respectable. Bien sûr que cela m’amusa ! Je ne pensais pas une seconde que c’était l’objet de l’agacement aigue de leur propriétaire. N’était-ce pas drôle et original que de détenir des trucs pareils ? Il aurait même pu me faire du chantage si je n’étais pas tant indifférent à ce que mes pitreries soient affichées en public. Ce qui me rendait difficile à manipuler au moins. Mais l’ambiance n’était pas à la fête de son côté, ce pourquoi il me qualifia de « con ». Je ne prêtais qu’une oreille distraire à ce type d’insulte venant de lui. Trop banal pour être blessant désormais. Sa manière de s’exprimer n’avait jamais rien de doux ni de poétique. Toujours corsée ! Mon raisonnement était le suivant : si j’étais aussi insupportable qu’il le prétendait, cela ferait un bail qu’il aurait coupé tout contact. L’asiatique aimait juste être sur les nerfs, comme moi j’aimais voir la vie comme une suite de gamineries à enchaîner. Deux extrêmes.

- C’est ce qui fait que tu m’aimes tant, répondis-je avec un clin d’œil complice.

Phrase dont j'usais beaucoup avec mon entourage. J’avais développé un talent véritable pour appuyer sur les bons boutons avec lui. Le provoquer devenait une source de divertissement relevant du jeu entre nous deux. Il m’insultait, je le poussais dans ses retranchements ce qui le faisait fumer automatiquement. Forcément, il en rajoutait une couche par la suite. Une sorte de boucle sans fin qui me valait bien des rires intérieurs. D’ailleurs, le garçon passait à l’étape supérieure en tapant du pied dans une chaise pour appuyer sa rage concernant mon incapacité à adapter une posture normale devant son objectif. Je ne sursautai pas, mais je ne pouvais garantir qu’il en était de même pour mes trois acolytes à qui je tournais le dos. Je fis mine de réfléchir longuement puis lâchais :

- Donc, pour résumer, tu désires que je sois malheureux pour pouvoir t’acheter des sucreries. Tu sais qu’il suffit de demander ? Je dois en avoir dans mon casier.

Je haussais les épaules d’un air indifférent. Deux forces négatives additionnées s’annulant, le positif devrait ressurgir incessamment sous peu non ? Mais au-delà de vouloir le taquiner, je m’inquiétais pour les blessures affichées sur son visage. Ainsi, je ne résistais pas plus longtemps pour l’interroger quant à ce sujet. Qu’il fasse du boudin ou non. Donc il s’était battu. Cette annonce ne m’enchantait pas le moins du monde. Au contraire. Cela aurait pu mal tourner et sa mère risquait de lui poser des questions auxquelles il refuserait de répondre. Et je doutais fortement qu’il ait réagi de la sorte pour me défendre des ragots. Je ne pouvais tout simplement pas y croire, en particulier si c’était pour me le reprocher par la suite.

- Tu as conscience que grâce à tes exploits de boxeur je vais encore me retrouver en porte-à-faux car Noreen viendra m’interroger ? Car oui, j’ose imaginer que tu te contenteras de ton mutisme habituel et je n’aime pas jouer les balances contrairement à ce que tu penses sûrement.

Ma réponse risquait de lui couper le souffle. Moi-même je me surprenais. Tout simplement car, en dépit de toutes ses véhémences depuis octobre, je ne l’avais jamais remis à sa place. Néanmoins, je n’avais pas envie de rire si sa nouvelle activité de récréation consistait à se faire tabasser. Ne pouvait-il pas glisser dans la douche comme tout le monde ? C’était probablement la marque la plus sincère de l’affection que je lui portais viscéralement que je puisse lui fournir. Oui, je parlais de moi et ne lui faisais pas la leçon du « la bagarre c’est pas joli ! » mais l’intention était là. Juste formulée différemment, telle une déclaration cryptée. Et j’étais persuadé que cela le ferait taire tout autant que mon ton froid non-caractéristique. Il voulait du sérieux, je lui servais sur un plateau d’argent. Je n’avais cure que nous avions un public à l’ouïe développée. Je mâchais rarement mes mots.

Je soutenais son regard, la mine impassible alors que le silence nous entourant se révélait agressif. Finalement, je m’éclaircis la gorge et m’étendis pour me tirer de cet état déplaisant. Johan avait eu accès une part de ma personnalité dont personne ici n’avait été témoin précédemment. Est-ce que cela me faisait paraître moins lisse ? Sans doute. Oui, même le fils du « musico » et du « commando » pouvait se fâcher. Unbelievable.

- Ok. Tu veux des photos exploitables ? Tu n’as qu’à rester ici jusqu’à ce qu’on termine. À moins que tu ais une demande spécifique ?

J’essayais de retrouver mon enthousiasme habituel mais, étonnamment, je peinais. Cela reviendrait rapidement et ce, naturellement. La fatigue de fin de semaine rentrait en compte, notamment maintenant que j’étais au courant qu’il jouait avec ses poings durant son temps libre. Je haïssais profondément la violence. Autant car j’en avais été la victime – même si très majoritairement psychologique – que parce que je savais que l’un de mes parents avaient été battu jusqu’à sa majorité.
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Dim 29 Mar - 0:48
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Si son objectif était de me faire sourire, il allait devoir s'armer de nien plus de patience que ce qu'il pouvait penser. Il le savait maintenant, ça faisait quelques mois que je lui trainais dans les pattes en faisant style que c'était lui le pot de colle...
Mais me faire sourire, ça allait être compliqué. Je le faisais à peine devant mon miroir, alors devant lui, ou même devant ses potes...jamais de la vie. Par encore...je voulais pas me livrer...je voulais pas faire confiance. Tolerer sa présence, accepter que j'en avais besoin en silence, ravaler mon aura de "casse-toi pauvre con" juste a peine...c'était pour l'heure le maximum des efforts que je pouvais faire.

Je posais une main sur ma poitrine avec un regard écarquillé. Je le faisais bien ce regard, l'avantage d'être asiatique des fois, il y a des choses qu'on arrive mieux à faire que d'autre.

"Touché. Mais prends pas trop tes rêves pour la réalité non plus"


Je l'avais avoué, à demi-mots comme toujours que je l'aimais bien. Mais je ne regardais pas sa tête pour voir comment il le prendrais j'étais trop occupé a ruminé sur autre chose encore. Je haussais les épaules d'un air peu concerncé par cette histoires de casier et de sucettes. Je devais le lui dire dix fois par jour, que contrairement à lui...

"Je n'aime toujours pas les sucreries"


Des fois je prenais les choses vraiment au pied de la lettre.

On y arrivais hein...je l'avais enervé! J'avais réussi. Sauf que il employa LE SUJET a eviter pour me faire réagir. Jusque là je m'étais contenter de regard noir sans aucun sentiment. Un regard de façade. Celui que je posais sur lui à ce moment était brulant d'une haine viscerale. Je n'avais jamais combien je détestais ma mère, je l'avais laissé sous entendre entre les lignes. Mais je ne laissais plus aucun doute la. Qu'il parle de ma mère m'agaçait encore plus que tout le reste de ce qui m'avait enervé jusque là. Que je rate mes photos c'était vraiment peu de chose, c'était juste un pretexte pour venir lui casser les pieds. J'aurais du attendre pour donner un coup de pied dans cette foutue chaise!
Ah le voilà, mon foutu langage de gamin des quartiers que je n'avaient jamais frequentés...celui que je ne contenais plus quand je voyais rouge.

"C'est sa nouvelle méthode, d'aller emmerder mes potes maintenant? Tu es pas ma nounou que je sache, qu'est-ce que ça peut lui foutre que je me bagarre hein...elle a l'habitude de toute manière. Tu m'as demandé je t'ai repondu, je t'ai pas demander de me couvrir non plus...j'ai pas besoin d'un chaperon"


J'avais la moutarde qui me montais au nez. A quoi je jouais. Pourquoi j'avais soudain envie de le chercher comme ça. Ouais il m'avait répondu de manière un peu brutale. Mais je ne reflechissais plus. Que j'ai employé le mot "pote" pour le désigner, ou que j'ai dis un peu trop de chose que j'aurais preferé ne pas dire...ça changeais quoi. Pour la première fois depuis septembre je m'en voulais d'avoir une grande gueule.

Alors oui, je fis exactement ce qu'il pensait que je ferais. Je m'enfermais dans un mutisme agressif. Le silence contre la violence, c'est la seule arme que j'avais. Et je m'appercevais que le gamin idiot qui avait entaillé mon armure l'étais bien moins qu'il semblait l'être. Je l'avais compris, mais de le voir c'était encore autre chose.

J'avais soudain envie de hurler. Mais je me repliais sur moi même a l'autre bout de la salle, en fusillant le mur du regard. Parce qu'au fond il avait raison, et que je détestais devoir lui accorder le point. Parce que je détestais perdre la face. Le con dans cette pièce c'était moi, pas lui.

"Je vais faire ça, j'ai rien de mieux a faire de toute façon..."

Mon ton était morne. J'avais ravaler ma colère, et elle éclaterais ailleurs...avec mon poing contre un mur, a defaut de la tête d'un autre. Si je me faisais mal à moi-même il ne m'en voudrais pas.

Je me levais et me rapprochais du groupe, sans lui adresser un regard. Mais pas pour la raison que vous pouvez pensez. Mais j'étais pas prêt a franchir le pas. Alors...je faisais ma sale gueule...je savais faire que ça...

Je collais mon oeil a mon objectif, en prenant une série de photo, que je savais minable, mais c'était seulement pour faire semblant.

"T'sais quoi, je vais te laisser jouer le prof tranquille...ça m'saoule"

Puis je me levais, posais l'appareil sur la chaise où j'étais assis juste avant, et parti, sans claquer la porte, un vrai miracle. Mais j'allais pas bien loin j'étais juste de l'autre coté. J'allais attendre qu'il est fini son cours. Il pourrait se concentrer sur ses "élèves" et moi sur l'après guerre hein...
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Dim 29 Mar - 18:35
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Les prochains instants allaient se révéler bien plus révélateurs que ne l’avaient été ces derniers mois. Incroyable quand on y réfléchit. Était-ce le résultat d’une lassitude à se montrer continuellement agressif et glacial envers le monde ? Ou bien un dérapage malencontreux qui le ferait culpabiliser jusqu’à la fin de ses jours ? Pourtant, je ne sus quoi répondre lorsqu’il laissa planer la possibilité qu’il puisse m’apprécier. Je le soupçonnais de par sa présence de plus en plus fréquente à nos côtés mais c’était différent que de l’entendre l’avouer à demi-mots. Une exclamation étouffée se fit entendre derrière moi mais le son ne porterait pas jusqu’aux oreilles de Johan qui se tenait bien plus à distance de notre troupeau. Maintenant sur ma lancée, je le taquinais concernant les sucreries que je planquais dans mon casier qui avait tout d’une réserve répondant à ma gourmandise. On n’y trouvait pas grand-chose d’autre en-dehors de mes affaires de danse. Yep, son aversion pour le sucre était, elle, toujours d’actualité. Pour la première fois cela me frappa : détestait-il réellement ça ou bien trouvait-il ces aliments bien trop « doux » pour correspondre à son dur caractère ? Il est vrai que l’imaginais dans un nuage de barbe à papa façon Katy Perry correspondait très peu au personnage contrairement à moi qui m’y trouverais dès que l’occasion se présenterait (ne rêve pas).

Cependant, cette entrevue était placée sous le signe du renouveau, comme si nos rôles s’inversaient subitement. Je fus pris d’une brusque bouffée de colère bien que ma voix ne tremblât pas de rage. J’étais juste… Dépourvu de mon habituel sourire et je me tenais raide comme un piquet. Pourquoi ? Car il venait de me révéler cash qu’il jouait au caïd avec d’autres étudiants. Ce qui lui valait maintenant d’avoir des ombres peu flatteuses sur sa tronche. La violence gratuite me mettait toujours hors de moi et je serrai les poings machinalement. Est-ce que cela faisait de moi une terrible personne en réagissant de la sorte en apprenant qu’un… « ami » soit abîmé par les coups ? Ma tirade réprobatrice eut plus d’effet que j’avais pu imaginer en laissant les mots glisser de ma bouche sans tourner ma langue sept fois avant de parler. Malgré moi, j’avais touché un nerf à vif. Ok, j’avais conscience qu’il n’était pas raide dingue de sa mère mais je pensais que c’était dû à son attitude d’adolescent rebelle plus que par simple haine. Mea culpa. Je n’avais pas pensé à instant - pour changer – que mes mots créeraient le moindre ressentiment à l’égard de Noreen. Clairement pas le but. Je souhaitais juste qu’il arrête de se battre.

Sa crise terminée, un silence pesant s’installa. Je fus surpris de ne pas avoir volé à l’autre bout de la salle de musique pour être franc. L’unique point positif fut qu’il nous avait enfin ouvert son cœur, même si ce ne fut que passager et que nous n’avions pu capturer qu’un bref aperçu. « Potes. » Ainsi donc, il nous voyait bel et bien de cette manière ? Ce fut sûrement le déclencheur qui me poussa à reprendre l’entraînement, l’invitant à nous photographier tandis que je cherchais à retrouver mon attitude joyeuse. Le contexte n’état pas idéal pour s’arrêter sur ses soucis familiaux. Trop de témoins et il était encore à fleur de peau. Le pousser à se confier davantage provoquerait uniquement des effets indésirables.

L’asiatique accepta de se rééquiper de son appareil puis nous tourna autour le temps de capturer quelques clichés. Mais le cœur n’y était pas. Même de notre côté pour être franc. Tous souhaitaient se carapater et souffler un bon coup en songeant que nous étions enfin en week-end. Sûrement le perçu-t-il puisqu’il envoya tout balader avant de se retirer avec une discrétion rare. Je me soutins à la table face à moi et soupira longuement.

- J’ai un peu merdé non ?

Question n’ayant nullement besoin d’une réponse. Je la connaissais déjà. D’un commun accord, nous décidions de reporter la séance à plus tard et tous sortirent de la pièce en me laissant seul derrière eux. Je fis les cent pas, les mains posées sur les hanches. Je m’en voulais terriblement. Pour ça qu’il était plus simple de passer son existence à rire et déconner : impossible de se reprocher quoique ce soit. La colère en revanche se répercutait également sur les autres mais en une vague dévastatrice. Plusieurs minutes défilèrent avant que je me décide à passer la sangle de mon sac à dos sur mon épaule, puis je sortis dans le couloir. Là, je tombai nez-à-nez avec Johan. Le garçon m’avait donc attendu ici tout ce temps ? Heureusement pour lui que je n’étais pas passé par la fenêtre, nous l’aurions retrouvé en train de dépérir en revenant le lundi suivant ! Je décidai d’arrondir les angles du mieux que je pouvais. À moins qu’il veuille me poignarder à l’abri de la vue de tous, mon interlocuteur était resté pour ça non ?

- Désolé pour tout à l’heure. Ça a un peu dérapé, dis-je en ayant conscience que le terme était bien trop faible. C’est juste que… J’abhorre tout ce qui a trait à la violence. Et puis, je n’aime pas te voir dans cet état. Ni n’importe qui d’ailleurs.

Inutile d’épiloguer sur les raisons dont la plupart était purement… humaines. D’un simple geste de la main, je l’invitai à me suivre vers l’extérieur. Je mourrais d’envie de me poser au soleil, profitant de la chaleur si inhabituelle en ce début d’année. Mes paumes étaient moites à cause de la pression ressentie mais je ne pouvais abandonner la partie en cours de route.

- Et je n’aurais pas dû mentionner ta mère, c’était injuste de ma part. Sache juste que non, elle ne mène pas d’enquête sur toi. Nous sommes un sujet comme un autre pour nos parents tu sais ? À croire que c’est pour se faire bien voir, par crainte de passer pour indigne autrement !

Je pouffais timidement. Ne pas demander à un autre parent comme se comportait son gosse en autonomie ? Cela méritait la peine de mort ! Noreen comme mes vieux repartaient toujours bredouille cela dit quand ils s’adressaient à l’un et l’autre. Comme pour détendre l’atmosphère, j’ajoutai :

- Tu devrais venir la semaine prochaine. On a une répétition générale mardi à 15h. C’est encore très sommaire, nous bossons toujours sur la mise en scène et compagnie mais… Je pense que tu pourrais faire de belles photos. Moi y compris avec un peu de chance.

Tentative de sourire en sa direction. J’étais rarement aussi pudique.
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Dim 29 Mar - 22:02
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Derrière ma porte, assis à croupi à en avoir des crampes dans les mollets je fixais le murs en face de moi. Dieu, s'il existait ne pouvait-il pas me foudroyer sur place pour laver un peu ma connerie? Parce que j'en aurais grandement besoin là, d'une punition divine. D'une vraie.

Je l'avais su ce matin en me levant, que ce serait une journée de merde dans une semaine du même acabit. Mais à ce point. Je détestais les surprises encore plus que les sucreries. Et on peut dire que pour être surprenante cette fin de semaine l'était bien plus que de raison. Je m'étais énervée pour rien, j'avais chercher la merde pour moins que ça, j'étais venu l'asticoter en misant sur sa débilité débordante de guimauverie pour me noyer et m’étouffer, et me calmer de force sans qu'il le sache...mais au lieu de ça je l'avais pousser à bout. Lui le Bisounours toujours heureux...et j'étais grimpé aux rideaux plus vite que ce que j'étais capable d'en descendre. Et là je me retrouvais comme un con -que j'étais a juste titre- dans le couloir à attendre aller savoir quoi...

Je me levais, et a défaut de pouvoir pousser un cri de rage pour extériorisé toute cette boule de haine, d'angoisse et de dégoût j'envoyais mon poing dans le mur. La douleur me scia le cerveau comme je le souhaitais. Je posais mon front contre le mur en me mordant l'intérieur des lèvres, en jurant intérieurement tout ce que je pouvais pour me maudit dans toutes les langues que je savais parler.

Je ne me retournais même pas en entendant la porte s'ouvrir. Et le bruit des voix qui parvenaient étouffées à mes oreilles encore engluées dans la douleur. Et le rage. Je jetais un œil discret pour m’apercevoir qu'il était pas avec ses potes. Je me retournais, presque un volte face pour retourner dans la salle, mais je tombais nez à nez avec lui. Ça aussi c'était pas prévu. Mais bon sang Johan, remue toi un peu? Tu en as plus que ça entre les jambes non? Alors remues-toi un peu!
Mais c'était facile a dire...mon dieu que j'aimerais disparaître, dans un trou de souris. C'est pour ça que je voulais m'attacher à personne, parce que je savais pas gérer...je savais pas m'y prendre avec les autres. Mais si d'aucun dirais que je ressemblais à ma mère avec ça, je refusais de le leur accorder. Je refusais de lui ressembler. La boule dans ma gorge se fit plus lourde encore. Et l'humidité dans mes yeux, que je détournaient bien vite pour me glisser dans la salle et récupérer mon appareil que j'avais laisser sur la chaise, c'était juste à cause de la douleur, lancinante à présent, que je sentais dans ma main et pour aucune autre raison.

"Tais-toi"

C'est ce que j'ai pu lui dire à la fin de sa joli tirade, d'une voix un peu rauque. Comme si j'avais trop hurler à m'en esquinter les cordes vocales. Oui je voulais voir ça comme ça, hors de question que ce soit l'émotion. Mais il était tout seul, je pouvais...non, je ne pouvais pas...même pas avec lui...je ne pouvais pas faire ça...
Mais j'avais été sympa, j'avais pas dis "ferme la"...c'était presque une victoire pour moi aujourd'hui...

Je serrais le cordon de mon appareil, à m'en faire blanchir les jointures de la main valide qui me restais. J'inspirais grandement, et relâchais doucement. Plusieurs fois.

"Tais-toi...parce que c'est pas à toi de t'excuser..."

Je n'osais même pas le regarder en face. J'étais pitoyable. Le caïd qui assume à peine de devoir s'excuser. Il imaginait même pas combien c'était dur pour moi là. Mais j'allais prendre ma virilité à deux mains et le faire quand.

"Je...pardon. C'est que, j'en ai assez qu'on m'dise ce que j'ai l'droit faire ou pas"

Je respirais encore un coup. Le plus dur était à venir.

"Je suis pas comme toi, la violence je connais que ça. Et le dernier truc dont j'ai besoin c'est que tu me fasse la morale...et que tu t’inquiète pour le connard fini que je suis"

Tu vois Sean, c'est pour ça que je voulais pas que tu reste. parce que tôt ou tard, je fini par décevoir les gens, je fini par les épuiser...et ils s'en vont. Et que j'en ai assez de traîner les pieds derrière les rires. Mais que je suis trop fier pour prendre la main qu'on me temps. Parce que pour accéder l'aide des autres, il faut déjà faire l'effort d'accepter qu'on a un gros problème qu'on peut pas régler tout seul. Et ce travail là, personne peut le faire à ma place.

Il me fait un signe de la main, et on traverse les couloirs. En silence. Le soleil me fait plisser les yeux. J'ai l'impression de sortir d'un tunnel où j'ai même conscience d'être entré. Mais je me sens moins énervé. Je sais que ça va pas durer, dès que je vais rentrer chez moi, je vais de nouveau hurler, critiquer, et déverser ma haine et ma colère sur la femme qui m'élève malgré elle depuis dix-huit ans.

"J'men fiche de de savoir que je suis un sujet de discussion pour elle...ou pour tes vieux. Elle avait qu'à...pfff..."

Je ne fini pas ma phrase, en me mordant violemment la lèvre. Boucle là Johan...il en a rien a foutre de ta vie. Et tu as pas envie de la déballer aujourd'hui. Déjà trop d'émotions dans la journée, pas besoin d'en rajouter.
Je m'en moquais royalement. Mais il n'y avais plus haine dans ma voix, en vrai il n'y avais plus rien. On aurait parlé d'une étrangère que j'aurais eu le même ton.

"Videment que je serais là...je suis la photographe officiel de ce foutu concert de fac...comme si on avait besoin de ce genre de connerie"


Je redevenais un peu moi-même. Et derrière mon langage mal dégrossi de gamin un peu dur de la feuille, il savait maintenant que y'avait juste un autre gamin paumé sans aucun repère.

"Et puis on sait jamais, tu pourrais chanter faux...je raterais ça pour rien au monde..."

Un des coins de ma bouche se retroussa à peine, le temps d'une demie seconde, avant que je serre les lèvres.

"Tu crois que je peux crécher ici ce week end...?"

Je me posais la question à moi-même sans vraiment attendre de réponse. Je retournais mon appareil dans mes mains, et le levais à hauteur de visage, avant de le braquer sur lui. "TAC". Celle là, peu importe la tête qu'il allait faire dessus, serait bien. Et elle irait pas dans l'enveloppe des ratées, avec le tas qu'il avait eu tout à l'heure.
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Lun 30 Mar - 20:42
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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La séance de répétition avortée, il ne me restait plus qu’à rentrer chez moi en traînant des pieds. Celeste n’était pas censé venir me chercher ce soir car la miss avait des projets avec son paternel. J’ignorais quoi exactement mais le mystère serait vite levé de toute façon. Je les soupçonnais de me préparer un mauvais coup pour mes 18 ans qui arriverait d’ici quelques jours. Pas rien. Un cap ! Cependant, si mes parents priaient pour que je me réveille le jour J en ayant tout oublié de la folie qui me caractérisait depuis toujours, ils se plantaient. Je ne comprenais pas trop pourquoi on en faisait tout un plat. Pas comme si la vie serait meilleure ou, inversement, pire. L’unique changement en vue serait que je comptais m’inscrire sur Instagram pour l’occasion. Rien de bien folichon en somme. Quoique dévorer un gâteau n’était pas une donnée négligeable. Quelles saveurs aurait-il ? Sûrement me serais-je trituré l’esprit des heures durant si je n’étais pas tant préoccupé par le cas de Johan face auquel je tombai nez-à-nez en quittant la salle de musique. Un silence s’installa une poignée de secondes. J’y mis fin en formulant des excuses que j’espérais être suffisantes pour que l’on puisse oublier tout ça et passer à autre chose. Inutile de s’attarder sur ce qui nous blessait n’est-ce pas ? J’avais déjà tant donné de ma personne dans ce domaine !

À peine commençais-je à articuler tout ça que mon interlocuteur se faufila à l’intérieur en évitant d’établir le moindre contact visuel avec moi. Perplexe, je le regardais, les bras ballants. Oh ! Son appareil photo ! Ok, il était possible qu’il m’écoute sans avoir d’ores et déjà déclaré ma peine de mort dans son crâne. Un groupe d’étudiants passa me frôla avant de continuer comme si j’étais invisible. Aucune idée de qui cela pouvait bien être et, pour être sincère, je n’en avais strictement rien à faire. Je poursuivi mon discours qui, une fois arrivé à son terme, me valut un ordre étrangement poli venant de l’asiatique. « Tais-toi. » Tout simplement. Pas d’injure, de méchanceté, de crachat… Je soupirai, désarmé. Si cela ne suffisait pas à lui faire tourner la page alors rien que je pourrais déclarer n’y parviendrait. J’étais à deux doigts de faire volte-face pour quitter le campus quand l’impensable survint. Je manquai de le faire répéter tant je n’en croyais pas mes oreilles. Bien sûr, je ne le dis pas car, s’il m’avait ne serait-ce que jeté un coup d’œil, ma bouche entrouverte sous le choc aurait été peu équivoque.

Je le pensais sincèrement incapable non pas d’éprouver du remord, mais de l’avouer à qui que ce soit. Impossible de ne pas prendre cela pour un témoignage de confiance, surtout qu’il avait confié à demi-mots que nous étions amis. Ou « potes » en tous les cas. Son laïus terminé, je lui fais signe de me suivre en direction de la double-porte donnant sur l’extérieur ensoleillé.

- Ce n’est pas que je veux te dire quoi faire ou non. Tu es assez grand pour savoir ce qui est bon pour le « connard fini » que tu es – pour te citer. Je n’arrive juste pas à tolérer la violence. Sous toutes ses formes d’ailleurs. Alors, quand tu as dit t’être fait passer à tabac à cause de moi j’ai… un peu disjoncté, confiai-je avant de marquer une pause. On a tous nos points faibles. Mais que tu le veuilles ou non, je me ferai toujours du souci pour toi. Ainsi est mon terrible fardeau. Tu n’es pas un cadeau mais je t’apprécie beaucoup tu sais ?

Un paradoxe qui me ferait passer pour un masochiste. Néanmoins, cela devait être dit. C’était maintenant ou jamais puisqu’il m’ouvrait son cœur pour la toute première fois. N’importe qui, même derrière des airs aussi froids, désirait un peu de chaleur venant de ses comparses. Le fils de Noreen était très bien tombé puisque je ne ressentais jamais d’embarras à être démonstratif. Exprimer mon affection, vocalement ou à travers les gestes, n’était pas un souci pour moi, peu importe le sexe de la personne. Je ne faisais pas partie de ces mecs qui flippaient à l’idée de passer pour « une tapette » en en serrant un autre dans mes bras. Ce qui ne m’avait pas aidé au collège et au lycée. Néanmoins, je me doutais que le garçon n’était pas en mesure de justifier mes sentiments à son égard. Il mettait tant d’efforts à être détestable ! Peut-être car je voyais à travers sa carapace ?

Nous baignions dans les rayons du soleil qui entamait déjà sa chute, commençant à colorer le ciel de teintes rosées encore fades. Une fois de plus, je compris qu’il existait un sacré souci entre lui et la brunette donnant un drôle de surnom à mon père – l’Allemand. Cependant, sa rapidité pour couper net son discours attestait que le bridé n’était pas encore apte à approfondir le sujet. Impossible de lui reprocher tant il faisait déjà des efforts. Hors de question de lui en demander davantage. Ce serait à lui de saisir l’opportunité si – et seulement si – il s’y sentait prêt un jour. Je détournai la conversation et cette décision eut l’effet escompté. Déjà, il retrouvait sa haine du monde. Je ne pris pas la peine de cacher mon sourire à sa vue. Son tempérament fracassant refaisait surface. Plutôt bon signe non ? Cerise sur le gâteau : il me jeta une taquinerie bien trouvée.

- Je ne chante jamais faux. C’est moi qui aie inventé le mot « excellence » sache-le.

Ricanement. L’amusement repointait le bout de son nez et je n’avais pas l’intention de le pousser à poursuivre dans sa déprime. J’avais pleinement conscience que quelque chose clochait, qu’il souffrait. Y aller doucement était mon unique chance de lui venir en aide. Je devais bien jouer mes cartes pour son propre bien.

- D’ailleurs, tu ignores toujours ce que je vais chanter ! Eh bien, à moins d’une gaffe de ma part, tu le découvriras en avril car j’aimerais beaucoup que ce soit toi qui m’accompagnes pour mon passage radio.

Le musico de la famille avait eu l’idée de faire une sorte de « tournée promo » avant la représentation en mai à Blackwell. Chaque semaine, pendant approximativement deux mois, un des volontaires irait interpréter son titre en direct à la radio locale. Puisque nous pouvions choisir le photographe nous accompagnant, mon choix était vite-fait. Je croisais les doigts pour que la proposition lui fasse plaisir. Si tel était le cas, qu’il se rassure, je ne m’attendais pas à la moindre étreinte de sa part.

Crécher ici ? Je fronçai les sourcils tout en trafiquant dans la poche intérieure de ma veste d’où je retirai une barre Snickers que je déballai avec empressement. J’avais la dalle bon sang !

- Comment ça ? Là ? Sur le campus ? J’en doute. Puis tu risquerais d’attraper froid.

J’avais troqué ma mine perplexe pour une exprimant mon extase tandis que je mâchais un morceau de mon énième goûter, lorsqu’un « Tac ! » bruyant me fit lever les yeux vers Johan. Ce dernier était caché derrière son matériel, un air ravi sur la face. Pourtant il n’y avait pas de quoi. Même à l’improviste je devais tirer une gueule à s’en rouler par terre ! Cela me rappela que j’avais glissé tous les clichés loupés dans mon sac à dos.

- Tu penses sérieusement que c’est en me photographiant là tout de suite que tu vas pouvoir te faire une fortune ? Moi qui pensais être l’optimiste du duo ! m’exclamai-je en riant, dévoilant au passage mes dents noircies par le caramel.
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Mer 1 Avr - 23:53
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L'attente de vant cette porte avait terriblement longue pour moi. J'ai eu le temps de me fracturer une deux phalanges pour passer mes nerfs, et de commencer a m'inquiéter de recupérer le seul cadeau de ma mère que j'appreciais vraiment: mon appareil.

Mais si je voulais me cnvaincre que c'était juste pour mon matos que j'attendais c'était mort d'avance. Je savais que j'avais deconné, même s'il était dur pour moi de l'admettre. Mais parce que j'avais fini par m'habituer à sa voix, à sa bêtise et tout simplement à sa présence -qui ne le cachons pas, avec quelque chose d'appaisant pour moi qui était toujours en rogne pour n'importe quoi- je ne pouvais pas laisser autant d'assiettes cassées sur le sol. Je devais nettoyer mon bordel...que ça me plaise ou non.

Je n'avais pas osé le regarder mais à présent nos pas nous avaient tout deux mener dehors, sous le grand soleil brulant du désert...ouais non, faut pas abuser non plus...c'était juste une chaude journée comme j'en voudrais beaucoup plus, mais ce n'était pas encore la saison. Bientôt...très bientôt. Je l'écoutais répondre à ce que je ne voulais pas vennant de lui, ce dont je n'avais pas besoin. Je l'écoutais, mais je n'arrivais pas à comprendre pourquoi les gens étaient obligés de se mettre en moi et les coups. J'étais un con, j'étais un arriéré mental...j'étais habitué a connaitre les coups depuis que je suis tout petit...et je suis sure que ma mère n'a jamais couché ça dans ses carnets, où ne me les as jamais montré...mais je suis suis sur que le connard qui m'a engendré n'a pas attendu que je sois capable de marcher pour tester sa force sur moi...mais bon passons. Quand je lui disais que la violence je connaissais que ça...

Est-ce que je pouvais me confier à lui...j'en avais envie, mais en même temps je répugnais à le faire. J'étais pas encore prêt à dévoiler pourquoi j'avais attéri ici,
aussi aigri qu'un vieux de 70 ans ayant connu la guerre et l'horreur...

"Pour être franc -ouais je sais c'est une première- c'est parce qu'on a dit que j'étais ton toutou que je me suis énervé..."

Je regardais le bout de mes chaussures, sans vraiment les voirs en repassant la scène dans ma tête. J'avais vraiment déconné aujourd'hui. Je poussais un long soupir à fendre l'âme d'un bisounours. Mais je ne regrettais rien de tout ça...sinon peut-être le second coup que j'aurais pu eviter, parce que j'avais la tête ailleurs.

"J'ai rien fais pour ça...c'est un truc que j'ai jamais compris. Pourquoi les gens m'apprecient quand je fais rien pour..."

Nouveau soupir, mais moins dramatique cette fois. J'acceptais l'évidence, même si je ne la comprenais pas forcement. Il était gentil, même si j'avais pu voir la lueur sombre qui l'habitait quand je l'avais poussé à bout.

"Enfin maintenant je sais que tu as aussi un petit coté qu'il faut pas trop taquiner..." dis-je en braquant sur lui mon regard rendu assimétrique par le coup j'avais pris.

Ouais je commençais a avoir un peu mal à niveau de l'oeil. Mais dans l'ensemble, j'avais appris un truc aujourd'hui. Mais je ne le dirais pas tout haut, et je garderais cette leçon pour moi. Même si bien evidement, dès lundi, je serais redevenu le parfait connard insupportable que j'avais l'habitude d'être.

"Tsss...comme si je peux avaler un truc pareil. Je suis asiat, mais pas chinois, j'avale pas n'importe quoi...alors ton invention de l'excellence elle était pas si parfaite que ça "coco"".

J'ignore d'où me venait cette expression. De ma grand-mère peut-être? Ou de mon adorable et sympathique grand-père qui avait su briser ma carapace plus d'une fois? Je sais pas comment il faisait ce type, il devait être médium, ou shaman tiens...Mais il était peut-être le seul être au monde à qui j'aurais volontier expliqué mon mal être. Mais là encore j'avais raté l'occasion de le faire...me serais-je senti plus léger si j'avais pu confier a quelqu'un le poids que j'avais sur le coeur depuis dix ans? Peut-être...

"Je ne sais...QUOI?!"

J'avais pas pu retenir mon expression surprise là. MOI? avec LUI? Pour quoi...non mais il était completement timbré le gars là....pourquoi moi?
Je ne savais pas si j'étais plus surpris par sa proposition, ou par le travail qu'il m'offrait sur un plateau?
Mais je me repris assez vite, même si c'était mort, il savait que j'avais pas encaissé le choc aussi bien que voulais le faire croire.

"Et entendre plein de faux accords? Génial! Aller on signe où pour faire de ta journée la plus stressante un enfer avec le plus insupportable des photogrape de l'école?"

Ouais c'était une longue phrase pour un oui. Et puis finalement, les gars de la classe, en me forçant à accepter ce que personne ne voulait faire, m'avait fait un beau cadeau. Mais j'irai jamais le leur dire...je voulais gardé cette position devant eux, celui d'être degouté de mon devoir, comme ça ils oubliaient mon existence encore un peu.

Je hochais la tête le plus sérieusement du monde.

"Ca doit valoir une fortune!"

Je me levais en m'étirant doucement, sans trop bouger la main. Puis je me mis a mimer une grande affiche, avec un gros titre.

"Tu imagines le cliché génial que ça sera. Le premier d'une série de "dans l'intimité de Sean en 150 ratés par jour". Je vais me faire des...enfin tu vois le topo hein"

Qui c'était l'optimiste du duo là hein?

Je regardais autour de moi, avec un air fataliste.

"Domage. J'avais pas vraiment envie de rentrer voir mon adorable génitrice ce soir...bon va falloir que je trouve autre chose alors..."

Rentrer par la fenêtre? Je savais faire. L'eviter, ça c'était moi sur. Heuresement qu'on avait pas de voisin, parce que le nombre de fois où je m'enguelais avec elle, c'était impressionant. Pourtant il n'y avait plus que nous deux dans cette foutue famille.
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Jeu 2 Avr - 19:51
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Nous réglions nos comptes avec plus de sérénité que je pensais cela possible. Pas de crise de nerf, d’énervement ou ni d’insulte. Cette conversation était en tout point remarquable étant donné l’identité de mon interlocuteur. Cependant, je fus troublé lorsqu’il me révéla ce qui l’avait fait sortir de ses gonds avant de débarquer dans la salle de musique. Ce qui avait déclenché cette violence ayant résulté aux deux plaques violacées sur son visage. Mon « toutou » ? Lui ? Je n’avais jamais rien entendu de si stupide. Et puis, dans ce cas, pourquoi n’étais-je pas le sien ? Quels étaient les éléments permettant d’élire le maître de notre duo ? Ridicule. Purement et simplement ridicule.

- J’avais espoir que les universitaires étaient moins cons mais visiblement ce n’est pas le cas, répondis-je d’un ton blasé. Sache que je ne te considère pas comme ça et que tu ne l’es pas. Tu es plus indépendant que je ne l’ai jamais été.

Oui, en y réfléchissant, je n’avais jamais été seul à l’exception de cette période d’une ou deux années où je m’étais isolé du monde. Le harcèlement scolaire est dévastateur et, selon moi, la lutte contre celui-ci laissait encore à désirer. Nombreux étaient les enseignants préférant fermer les yeux plutôt que d’intervenir avant que les dommages soient irréparables. Le monde parfait n’existe pas. D’autant plus durant les tumultes de l’adolescence.

- Il est difficile de ne pas se laisser atteindre par ce type de remarque et je serais mal placé en te donnant des conseils. Si toi tu utilises tes poings, moi j’ai fait ce qu’on pourrait qualifier de « dépression ». Juste : fais attention à toi. Quant à te donner une raison pour laquelle on t’apprécie… J’imagine qu’on doit tous se douter que tu ne te résumes pas à la façade que tu t’efforces tant à entretenir.

Je haussai les épaules. Il n’y avait ni jugement ni provocation dans ma phrase. Juste des faits. Tout individu possédant un minium de jugeote comprenait qu’il était impossible de n’être que la personnification de la hargne. Il existait des justifications à un tel comportement et je n’y étais pas indifférent malgré qu’elles ne m’aient pas été livrées. Son commentaire me décocha un sourire mystérieusement machiavélique.

- J’ai du sang allemand dans les veines. Tu devrais sérieusement être sur tes gardes crois-moi.

Bien sûr que je disais cela pour rigoler, me nourrissant du cliché de cette nationalité comme si j’avais le moindre espoir de le faire trembler. En rêve ! Puis mon éclat de rire suivant n’aida pas à entretenir cette image de menace fraîchement construite. Garder mon sérieux était un concept qui m’était aussi étranger qu’insoutenable. Son utilisation du terme désuet « coco » ne fit rien pour ôter tout rayonnement de ma face. À la place, je songeais même avec nostalgie à la passion que je livrais au Pixar du même nom quand je n’étais pas plus haut que trois pommes. Mes pères en avaient bouffé du « Remember Me » ! Lors de l’anniversaire de mes huit ans, le musicien m’avait même concocté une reprise qui m’avait enchanté. La vidéo de ces quelques minutes ne manquait jamais de faire perler des larmes dans ses yeux. Ahah ! Je vous jure. Les vieux !

La surprise se lu sur le visage de Johan quand je lui proposai de me rejoindre lors de mon passage en direct à la radio locale pour interpréter le titre que j’avais choisi pour le concert de fin d’année de Blackwell. Il était totalement pris de court et, quand il retrouva l’usage de la parole, il était trop tard pour que cela passe inaperçu. De bonne grâce, je ne relevai pas. Je ne pensais pas qu’il serait tant ému par cette invitation. Après tout, je ne l’invitais pas à m’accompagner sur les routes pour une tournée ou autre et, la pression reposait surtout sur moi. Mais tant mieux ! J’étais comblé d’éclaircir une journée qui n’avait pas été de tout repos pour lui.

- Tu ne seras pas insupportable puisque tu seras ravi de me voir si stressé que je n’arriverai même plus à afficher le moindre sourire, me projetai-je avec humour – et non pas moins de sincérité. Et puis ce fera toujours un petit plus pour ta moyenne au cours de photographie ! Devenons des stars ensemble !

Je pouffai puis déballai un Snickers que je dévorai sans gêne, me recouvrant les dents de caramel tandis que le fils de Noreen s’amusait à capturer un cliché. D’après lui, ce dernier vaudrait une fortune ! J’étais tellement heureux de le voir lâcher-prise de la sorte même si c’était à mes dépends. Avait-il lui-même conscience de la joie qu’il exprimait en cet instant ? Je n’en croyais pas mes mirettes mais se taire était préférable pour ne pas le brider dans son élan.

- Wo tu penses que je suis ridicule autant de fois par jour ?

Je fis mine de réfléchir puis jetai :

- Ok. Ouais. C’est même trop peu.

Nouveau rire, puis je lui tendis une seconde barre caramélisée bien que je fusse certain qu’il la refuserait. Au moins, on ne pouvait pas m’accuser d’être radin ! Tout en l’écoutant se plaindre à l’idée de rentrer au bercail ce soir, je sautai sur le muret sur lequel j’avançai en direction du parking. Cette activité ne testait pas vraiment mon équilibre vu son épaisseur mais jamais sentir le vide m’entourer. Je me retournai, dansant à reculons façon Mickael Jackson. Nous avions eu bien trop de conversations complexes pour que je ne débloque pas un bon coup.

- T’as qu’à passer la soirée chez moi. On peut se faire une bonne bouffe devant des films ! proposai-je. Oh et, par « bonne bouffe » je veux dire : PIZZZZAAASS ! T’aimes ça hein ?

Je n’étais pas persuadé que l’idée serait à son goût. Mais entre la peste et le choléra, que choisirait-il ? Le risque étant bien sûr que Noreen débarque chez nous afin de nous demander de former un groupe de recherche visant à localiser son fils. Ce qui serait embarrassant.

- Dis à ta mère que tu sors ce soir. Elle te fichera la paix non ? Mieux que de disparaître sans la prévenir. D’après ce que tu me dis, ce serait lancer une apocalypse sinon.
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