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I've got a mad little crush on you. feat. Elijah

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Ven 7 Sep - 22:25
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Je voyais bien qu’Elijah se retenait de rire à la seule référence que j’étais capable de lui sortir. Et j’avoue que j’en avais fait un peu exprès aussi. J’aurais pu directement lui demander des conseils, sans avoir à passer par Derrick. Mais bon, je trouvais ça fun. Mais le pire dans cette histoire, c’est que je serais sûrement vraiment capable de me mater toute ces saisons. Enfin, si j’en trouvais le temps. Parce qu’avec Blackwell, c’était un peu chaud. Elijah me parla alors d’un autre série. Qui avait l’air déjà un peu plus passionnant que Derrick (en même temps ça doit pas être compliqué), je n’avais rien contre le fantastique, les thrillers et les films d’horreur mais…

- Ok, j’irai jeter un coup d’oeil. Si ça fait trop peur, je regarde pas ça tout seul. Ou alors je te harcèle de message en même temps.


Je trouvais que c’était une bonne option. Après on était pas obligé de regarder ça ensemble. Je pouvais imposer des soirées Netflix à Ophelia aussi. Même si elle risquait de se mettre à rire aux moments qui me faisaient peur. La sadique celle là. Quoique, pas tant que ça. Je lui dresse toujours un sale portrait, mais elle est super sympa Ophé en fait… Quand elle veut bien. En même temps, elle a pas été diplômée en psychologie pour rien non plus quoi. Elle savait parler aux gens et prendre soin des autres. Puis vous pensiez vraiment que si je ne pouvais pas la supporter, je vivrais toujours avec elle ? Ouais bon ok, c’est possible. Je n’étais pas super difficile à vivre comme mec, ni très contrariant. Après, il fallait juste me supporter au quotidien quoi.

Je me demandais si Elijah pourrait y arriver. Je veux dire, à me supporter au quotidien. Pour le moment, il semblait aimer me prendre dans ses bras. Même l’idée de m’avoir adopté semblait lui plaire, et ce, malgré sa peur de l’engagement. C’était fout ça. Je crois que je m’en remettrait jamais de cette soirée. Elle commençait à peine et il s’était déjà passé bien plus que ce que mon esprit avait pu imaginer. Pourtant j’avais l’imagination fertile. Surtout quand il s’agissait d’Elijah. Mais là, ça dépassait toutes mes espérances. Et maintenant, l’allemand me réclamait une chanson. Je ne pouvais pas lui refuser ça. J’étais toujours un peu stressé de jouer devant quelqu’un d’autre, surtout quand c’était la première fois. Mais, j’aimais bien trop la musique. Je savais que le tout, c’était de s’y mettre, le reste passerait tout seul. Oui, je parle toujours de musique.

Si Elijah s’était confié quelques minutes plus tôt directement en me serrant contre lui, il faut croire que c’était à moi de lui faire quelques révélation. Plus masquées par contre. Mais la musique était le moyen le plus efficace et honnête que j’avais de m’exprimer. Et je n’avais pas choisis cette chanson au hasard non plus. Je fis le vide dans mon esprit et me mit à jouer. Je dois l’avouer, quand je jouais, peu importe l’instrument, peu importe la mélodie, j’avais l’impression d’être un nouveau monde, ailleurs et totalement dans mon élément. Ce n’est qu’en jouant mes dernières notes que je relevais les yeux vers Elijah, un peu anxieux de voir sa réaction, qui ne se fit pas attendre. Mais l’allemand, je maîtrise pas des masses. Je crois que c’était la première fois que je l’entendais laisser échapper une phrase dans sa langue natale. Et il dû lire l’incompréhension dans mon regard, car il me fit rapidement la traduction.

Ma réaction ne dû pas se faire attendre non plus. Mes joues me piquaient, signe que j’étais sûrement passé du teint de cachet à celui de tomate. Hot ? Il me trouvait hot quand je chantais ? Sérieusement, dit de la bouche d’Elijah, ce mot semblait encore plus chaud qu’il ne l’était déjà de base. On m’avait déjà fait pas mal de commentaire sur ma façon d’être quand je chante et joue. Mais jamais celui là. Et là tout de suite, j’avais du mal à entendre autre chose que mon coeur battre. Elijah profita de mon silence pour enchaîner. Je lâchais un rire gêné, en passant une main dans mes cheveux avant de répondre :

- Haha désolé ! Ce n’était pas mon intention de te tuer. Et ouais… Je chante, c’est pas forcément mon domaine de prédilection, mais j’aime bien quand même. Je suis un peu touche à tout.


En musique, qu’on soit d’accord. Quoique, il n’y avait pas qu’à la musique que ça s’appliquait à vrai dire quand on regardait un peu l’historique de ma vie amoureux. Arhem, ouais, j’étais un musicien avant tout, mais j’aimais la musique dans son ensemble. Et à vrai dire, si je m’étais mit au chant, c’était surtout pour “tester” mes compositions, m’exprimer autrement, et surtout parce que mon agent… Enfin ex-agent m’avait encouragé à le faire. Et là, en ce moment, je le remerciais du fond du coeur. Je ne pensais vraiment pas qu’une chanson pourrait mettre Elijah dans un tel état. Il venait de dire que j’étais magnifique ? Mais mec, il se passe quoi là ? Je crois que je pourrais pas être plus rouge. J’avais juste envie de lui sauter dessus maintenant… Mais un peu de tenue Teddy.

- Euhm… Merci ?

J’étais à cours de blague nulle pour celle là. J’avais un peu de mal à me rendre compte si j’avais une aura quelconque quand je faisais de la musique. J’ai juste envie de dire, “je fais mon job quoi”. Je sais pas trop. La musique ça avait toujours été mon truc, je ne pourrais même pas dire quand j’avais commencé à en être passionné. Déjà petit, je passais mon temps à en écouter et danser comme un imbécile. Mes parents ont des vidéos de ces glorieux moment. Pour le moment, je prie pour qu’ils continuent à les garder pour eux.

Oh gosh, Elijah était en train de rougir ? A ce point ? C’était bien la première fois que je voyais ça. C’était tellement mignon ! Je me pourrais jamais me lasser de ce gars et il semblait en avoir honte et tenta de se cacher. Je me retins de sourire, de peur qu’il pense que je me moquais de lui. Mais au contraire, j’étais totalement attendrit.

- Mes paroles ? Euh…. Et bien, c’est un peu…. Ma façon de faire des confessions ? Je ne l’avais chanté à personne encore. Hm… C’est un peu compliqué à expliquer, j’écris souvent sur ce que je ressens, même si ça n’a pas forcément de sens tu vois ? Parce qu’il y a des trucs qu’on ressent qu’on arrive pas à expliquer, tout du moins que moi j’arrive pas à expliquer, mais avec la musique oui. Dans cette chanson, il s’agit surtout de… Savoir faire un choix, qui je veux être… Mettre ses problèmes dans un coin et être là pour mes proches, pas seulement leur donner un coup de main quand ils ont besoin, mais vraiment vivre pour eux.

Je ne sais pas si c’était clair mon affaire, ce n’était pas forcément facile à expliquer. Parce que je n’avais pas pensé qu’un jour j’en viendrais à jouer cette chanson devant quelqu’un et encore moins à lui expliquer.

- Désolé, c’est pas super clair, j’aime pas trop expliquer mes paroles. Parce qu’elles sont pas mal… Personnelles… Et j’aime bien que chacun y comprenne se qu’il veut, en fasse sa propre interprétation et s’identifie, se l’approprie… Je ne fais pas de la musique que pour moi. Sinon autant rester enfermé dans ma chambre.


J’adressais un petit sourire à Elijah. Je crois que là, j’avais un peu plombé l’ambiance avec tout ça.

- Je te joue autre chose ? Un peu plus joyeux cette fois, et pas de moi par contre… Mais je pense que tu vas reconnaître rapidement.

Je ne laissais pas le choix à Elijah à vrai dire. Je me remis immédiatement à jouer. Et dès les premiers accords de l’introduction, j’étais presque sûr qu’il pourrait reconnaître What’s Up, des 4 Non-Blondes. J’adorais cette chanson. Ce n’était pas du tout le même style. Mais elle était parfaite quand ça allait mal et juste tout sortir en hurlant le refrain. Je me levais même de mon siège sans cesser de jouer et invitait Elijah à faire de même. Allez, il pouvait bien m’accompagner un peu, chanter et danser avec moi. Qu’on ne passe pas la soirée assis loin l’un de l’autre bêtement.
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Sam 8 Sep - 13:11
Elijah Holtz
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Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Bouffée de chaleur pour tous les occupants de la pièce. C’est-à-dire… Teddy et moi quoi. Ce dernier rougissait à vue d’œil alors que je venais de proclamer qu’il possédait une sexiness à couper le souffle. Bon, ok, je ne l’avais pas formulé de cette manière mais ça revient au même. Je n’en pensais pas moins dans tous les cas. Il était tellement dans son élément lorsqu’il jouait de la musique que ça en était ensorcelant. Il était parvenu à capter mon attention de A à Z sans le moindre effort (outre que celui de maîtriser sa voix et son instrument). Il était gêné par ma remarque. C’était aussi évident que le nez au milieu de la figure, ou que les logos à chaque début de film (je suis sûr que ça n’a jamais été établie comme comparaison !). Mais j’avais conscience que derrière ça se dissimulait une fierté, une joie de se voir qualifier de la sorte. Je me demandais s’il parviendrait un jour à être vraiment à l’aise avec moi où s’il serait victime de blocage perpétuellement. Pas que c’était dérangeant me concernant, je m’inquiétais uniquement pour lui. Ce ne devait pas être agréable de se sentir démuni à chaque flatterie. Selon moi, poursuivre sur cette lancée était l’unique remède. Si j’avais tort, il finirait bien par m’envoyer sur les roses ou me frapper avec la chaussure de madame Chase. Course poursuite dans l’appartement pour tenter d’échapper à mon triste sort. Ça ne pourrait que mal finir.

Je fis diversion concernant mon état physique en le questionnant sur l’origine des paroles du titre qu’il venait de m’interpréter avec tant de passion. Je notais plusieurs éléments importants : j’étais le seul à l’avoir entendu ce qui faisait de moins un privilégié, il se servait de la musique comme d’un exutoire (ce qui en soi était commun aux vrais artistes) et qu’il n’aimait pas s’arrêter sur son inspiration. « Elles sont pas mal personnelles. » Cette phrase résonnait dans ma tête.

- Excuse-moi, je ne voulais pas faire preuve d’indiscrétion ou m’immiscer dans ta vie privée.

J’affichais une mine désolée, ignorant si j’avais franchi malgré moi cette barrière invisible dont je m’étais forcé de me tenir à l’écart. Venais-je de créer un parallèle à ce qui s’était passé précédemment lorsque je lui avais présenté un vieux cliché de moi avec Wolfgang ? Il n’avait jamais mentionné un quelconque traumatisme dans son passé mais c’était aussi valable pour moi avant cela. J’avais la sensation que mon interlocuteur venait de me claquer la porte au nez mais je n’en étais pas certain. Il n’était pas impossible que ses paroles aient résonné plus sèchement que ce qu’il pensait. Pour sûr, si nous décidions un jour de faire un pas en avant titanesque dans notre relation, j’espérais qu’il se sentirait suffisamment en confiance pour se confier à moi. Nous n’en étions pas là exactement semblait-il. Je ne pouvais l’en blâmer. Je ne lui avais pas retranscrit l’historique de mon enfance et adolescence désastreuses non plus. Dans une tentative désespérée de détendre l’atmosphère, je lâchais :

- Mais j’ai ma petite idée concernant « des trucs que je ressens et que je n’arrive pas à expliquer ». Donc oui, j’imagine que chacun peut se l’approprier. Bien joué.

Je lui adressais l’un de mes plus beaux sourires. Je faisais clairement référence au fait que mon cœur s’emballait dès que j’étais en sa présence. Même les rares cours de module que nous faisions ensemble, j’avais beau me tenir parfois à l’opposé de la salle, je sentais qu’il était là tout proche. Durant ces heures, ne pas lui lancer de vanne ou lui manifester de l’attention constituaient une torture. Il m’était déjà arrivé de ne pas être en mesure de résister et de le toucher d’un doigt discret en passant à côté de lui comme si de rien n’était. Jusqu’ici, aucun de nos étudiants ne semblaient l’avoir remarqué. À croire que j’étais un drogué dont la cure de désintoxication se révélait lamentable.

Teddy me sortit de mes songes lorsqu’il proposa d’interpréter un second morceau. Que ce ne soit pas sa propre composition réglait le problème qui venait de se présenter. Je me remis dans la posture de l’auditeur absorbé, occultant le malaise qui nous avait assaillit. Tout ne pouvait pas être beau et parfait à chaque instant. Amitié ou davantage, chaque relation a ses hauts et ses bas. Je devais apprendre à l’accepter si je souhaitais être prêt à faire le grand saut en sa compagnie. Cela nous permettait d’avoir un spectre plus complet de la personnalité de l’un comme de l’autre. Quitte à s’engager, autant connaître le bon comme le mauvais de chacun. Ce lot était impossible à dissocier pour n’en saisir que le meilleur. Même chez le musicien. Et en particulier… chez moi. Je suis un Rocky tourmenté à la recette allemande vous vous souvenez ?

Damn, les premières notes me ramenèrent deux décennies plus tôt lorsque je reconnu What’s Up. Je devais avoir une dizaine d’années à la sortie de ce tube et ma vie devenait de plus en plus complexe. L’arrivée de l’adolescence, la violence qui s’accroissait autant à l’extérieur que sous le toit familial, la pression constante de devoir avoir des notes exemplaires pour être en mesure d’endosser un métier haut placé, etc. Avec le recul, je ne pouvais qu’être fier d’être là où je me tenais aujourd’hui. J’avais bravé toutes ces épreuves, m’étais forgé ma propre identité, ne vivais pas au crochet de ses parents sans pour autant être financièrement à plaindre et j’exerçais un job exaltant. « Et tu es proche de Teddy » rajouta une petite voix dans ma tête. Non, je n’étais pas Jeanne d’Arc. L’hymne de la victoire personnelle ? Ouais, on pouvait accorder ce crédit à 4 Non Blondes.

J’étais à nouveau en train de fondre lorsque le musicien se leva brusquement et m’invita à le rejoindre tout en poursuivant la chanson. Je le rejoignis mais je ne possédais ni le talent de l’accompagner avec un instrument, ni celui d’introduire une rivalité au chant. Malgré tout, c’est ce qu’il attendait de moi. La dernière partie je veux dire. Je l’avais bien fait en plein milieu de la rue sur La La Land. Comment être gêné après ça ?

- And so I wake in the morning / And I step outside / And I take a deep breath and I get real high / And I scream from the top of my lungs / What's going on? commençais-je alors à chanter avec lui.

C’était tordant, mais aussi très libérateur de se lâcher comme des dingues lors du refrain. Je ne serais pas étonné de voir ma voisine du dessous débarquer (et non pas dans le but de former un trio inédit). Là où je me sentis particulièrement ridicule mais non au point de mourir de honte, se fut lorsque le professeur me fit signe de me la jouer solo lors des « Oh » répétitifs. À croire qu’il m’accordait la partie la plus compliquée ! Je ne pouvais m’empêcher de pouffer. J’étais un bien piètre interprète, même lorsqu’aucun accent était nécessaire. Prions pour que ça me rende plus attendrissant qu’autre chose. D’Oscar le lascar je passais au Chat Potté dans ses instants tendres. Je ressentais comme une osmose entre nous dès lors que nos voix s’entremêlaient. Pas quant au talent (j’étais sur un tout autre continent à ce niveau-là), mais nous canalisions une énergie particulière nourrie par les sentiments que nous avions l’un envers l’autre. J’en étais persuadé. Alors que le dernier couplet, plus doux, commençait, je posais mon front sur celui de Teddy tout en murmurant les dernières paroles.
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Sam 8 Sep - 18:15
Teddy Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Cette soirée était digne d’une scène d’un film de Disney. J’allais dire avec les musiques en moins, mais même pas maintenant, par ma faute. Quoique, le jour où une de mes chansons se retrouverai dans un film pareil, je ne serais sûrement plus prof à Blackwell. Ou…. Si en fait, parce que j’adorais ce job et pour le moment j’avais bien envie de tout faire pour le garder. Et je savais que ce n’était pas incompatible avec le travail de composition non plus. C’était l’avantage des professeurs, on avait plein de temps libre pour préparer nos cours et se livrer à d’autre activité. Il faut dire aussi que la plupart des professeurs à Blackwell étaient des artistes et il n’était pas rare qu’ils entretiennent leur carrière en même tant que le job à l’académie.

Je crois que je m’éloigne un peu du sujet là, non ? Pour vous dire que cette soirée était juste magique. Je n’aimais pas expliquer mes compositions. Mais vu qu’Elijah me l’avait demandé… Je pourrais passer des heures à parler de mes musiques et de la visions que j’en avais. Je crois que depuis le début de ce rendez-vous je n’avais pas parlé autant. Ouais, à ce niveau, on pouvait dire qu’il s’agissait d’un rendez-vous. Il ne manquerait que les bougies sur la table quoi. Merde, je savais que j’aurais dû venir avec des fleurs… C’était marrant, je pensais pas qu’Elijah se sentirai coupable de m’avoir demandé. C’est vrai que je ne lui avait pas formulé de tel sorte à ce qu’il pense le contraire non plus. Je secouais la tête avec un petit sourire :

- Non, non, t’inquiète. Ce n’est pas pour rien que j’ai choisis cette chanson non plus. Je n’avais pas envie de te reprendre un titre qu’on entend tout le temps à radio, qui ne représente pas grand chose pour moi.


Quelque part, j’avais envie de lui dire que c’était intentionnel et qu’au contraire, j’étais content qu’il ai posé la question et cherche à… S’immiscer dans ma vie privé. Comme il l’avait si bien dit. Mais peut-être que ce n’était pas là le problème. Il avait peut-être peur que cette histoire aille trop loin ? Vu qu’il disait avoir peur de l’engagement, à cause d’événement personnel dont il n’avait pas envie de parler… Oh, putain, t’as merdé Teddy ? Pour changer tient… Enfin, c’était fait maintenant. Puis Elijah pouvait se rassurer, je n’avais pas franchement de secret énorme. S’il voulait en savoir plus sur moi il pouvait tout aussi bien taper mon nom sur google et lire ma page wikipédia. Ouais, j’ai une page wiki, je sais, c’est un peu la classe. Mais elle est pas franchement à jour.

- Merci, si t’as du temps à perdre, je pourrais t’envoyer quelques enregistrement… Enfin si tu veux hein…

Je n’avais pas envie non plus de passer pour le gars prétentieux qui veut que tout le monde écoute tout ses titres persos. Mais d’un côté, la musique était faite pour être entendue. C’est ce que je disais à mes élève les plus timides, à quoi bon bosser sur un projet, y mettre toute son âme et son coeur si c’est pour enfermer tout ça à double tour quelque part où personne ne pourra jamais l’entendre ? On avait peut-être peur de partager une partie de nous, peur que les autres comprennent. Mais l’expérience m’avait appris qu’au contraire, partager sa musique, c’était aussi aider les autres qui pourraient éventuellement d’identifier et se sentir moins seul.

Bref, j’étais content que quelque part, Elijah aime ce que je venais de lui chanter, puis histoire de pas rester dans cette étrange atmosphère de confessions et de sentiments incompris, je changeais de registre avec les 4 Non-Blondes. Je vous jure que pendant un instant j’allais rester comme un con debout à chanter tout seul. Mais heureusement, Elijah finit par me rejoindre quand même. Je savais qu’il aimait bien chanter. Je l’avais vu rejoindre Ophelia sur un coup de tête pour chanter du La La Land. Il n’avait pas froid aux yeux, pas peur du ridicule. Et j’aimais ça aussi chez lui.

Il m’est un peu difficile de vous raconter ce que je ressentais à ce moment précis. J’adorais la musique et j’aimais encore plus la partager sur des moments comme celui là. Elijah n’était pas le chanteur de l’année, mais au moins il s’était levé pour m’accompagner et il semblait s’amuser autant que moi. Je lui laissais même une partie solo, sans vraiment réaliser que c’était la partie la plus complexe de la chanson. Et même ça, ne lui fit pas peur. Il était un peu gêné à rire en plein milieu, mais c’était tellement mignon. Difficile de perdre son sourire dans une telle situation. Sincèrement, si Elijah aimait ça, on pourrait se faire des soirées comme celle-ci autant de fois qu’il voulait.

La chanson arrivait à ses derniers accords, plus doux, plus triste. Eijah s’était rapproché jusqu’à coller son front au mien, il finit la chanson sur un murmure. Pour le coup, j’avais perdu mon sourire. Difficile de se détourner de ces magnifiques yeux bleu, avec quelques nuances de verts, maintenant que je les voyais d’aussi près, je pouvais vous en faire une bonne analyse. J’avais l’impression que ma vie était en jeu là. Que tout dépendrait de cet instant déconne pas Teddy, fais le bon choix, tu ne pourras pas revenir en arrière. Je passais ma langue sur mes lèvres. Et…

- Je… Il faut que je prenne l’air…

Putain Teddy ! Je me décollais d’Elijah, posait mon Ukulélé sur le fauteuil et fuis sur le balcon que j’avais repéré tout à l’heure. Le tout sans doute en un temps record. Une fois dehors, je pris un grand inspiration. Il faisait plutôt froid à cette période de l’année et surtout à une telle heure. Mais j’avais tellement chaud que ça ne me dérangeait pas. Je restais un moment les yeux fermés avant de réaliser ce que je venais de faire. J’avais raté une occasion. J’avais mit un vent à Elijah, alors qu’il… Pourquoi j’avais paniqué hein ? C’était pas possible ça ! A quoi je jouais ? Vraiment ? Dans un mauvais d’humeur, je donnais un coup de pied sur le bas de la rambarde. En m’explosant les doigts de pieds au passage.

- Mais putain, c’que t’es con Teddy !

Ouais, celle là, elle était sorti toute seule. Bordel, j’avais envie de m’en mettre une là. Comment j’avais pu faire ça. Je croisais les bras sur la rambarde avant de poser ma tête dessus. Maintenant Elijah allait penser que je ne voulais pas de lui, que je ne ressentais rien, que je voulais l’éviter alors que c’était tout le contraire. J’avais juste paniqué. Merde, je pourrais jamais lui refaire face après ça. Comment je pourrais lui expliquer que je mourrais d’envie de l’embrasser mais… J’avais juste eu peur sur le coup parce que… Est-ce que je méritais un type comme lui ? Non mais regardez moi aussi ! Je suis juste un autre con qui n’est même pas capable d’assumer ses sentiments et d’envisager qu’ils puissent être réciproque. Comment Elijah pourrait avoir envie d’être avec moi quoi après ça… Putain, j’avais les yeux qui me piquaient. Mec ! Tu va pas te mettre à pleurer non plus ! On touche vraiment le fond.
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Sam 8 Sep - 23:36
Elijah Holtz
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C’était la première fois que je m’égarais totalement en chemin avec lui lorsqu’il parut se braquer en prétextant que ses textes étaient trop personnels pour être explicités. Victime d’un violent coup de panique, je m’étais efforcé de contrôler ma voix et mes paroles pour ne pas risquer d’aggraver la situation. Ou pour sauver la face il faut l’avouer. À croire que tout allait désormais pour le mieux puisque le musicien me proposait de m’envoyer certains de ses enregistrements. Comme si je pouvais refuser une telle offre ! Me prenait-il pour un dingue ? Ha ha ! « Tu as même l’obligation de faire exploser ma boîte mail » répondis-je avec une dose d’humour. J’étais curieux de savoir ce qu’il concoctait dans son coin. S’agissait-il de maquettes ? De versions acoustiques ? Ou bien étaient-ce des titres 100% studio avec la production qui va de pair ? L’un n’excluait pas les autres. J’avais envie de pénétrer dans son monde, en apprendre davantage sur ses préférences. S’il prenait le « risque » de m’envoyer ses chansons, impossible de penser qu’il partagerait celles qu’il considérait comme mauvaises ! Il y avait forcément un fil conducteur, des points communs entre elles que j’aimerais découvrir. Me voilà apprenti analyste musical. Ça existe au moins ?

Teddy ne me laissa pas approfondir le sujet puisqu’il se lança dans un second titre qui me captiva immédiatement. Celui-ci était connu pour avoir envahi les ondes vingt ans plus tôt. Un classique qui me transportait loin en arrière. Je ne l’avais pas entendu depuis une éternité. Merci à mon interlocuteur de me raviver la mémoire et de me faire prendre conscience que je passais à côté de quelque chose en l’occultant. Le plus dingue, c’est que What’s Up prenait encore plus d’importance dans ma vie tandis que nous formions un duo temporaire. Débout, chantant à tue-tête (et de manière faussée pour moi), je savais que je ne pourrais jamais oublier ces minutes. Tout était parfait, improvisé, naturel, organique. Comme si un nouveau point culminant de notre relation était en train de naître sans que nous l’ayons un tant soit peu planifié.

J’ignore si j’étais sous l’emprise de ce sentiment d’apesanteur lorsque je me penchais vers son visage en collant mon front au sien à la fin de notre reprise. Mon regard était plongé dans le sien. Nos souffles se mêlaient l’un à l’autre alors que les dernières notes s’échappaient du ukulélé. Mes doutes s’étaient comme envolés. J’étais plus enclin que jamais à l’embrasser. Il paraissait en être de même pour le professeur l’espace d’un instant. Pourtant, à deux doigts de l’embrasser, ce dernier prit la fuite brusquement. Mon cerveau n’eut pas le temps d’enregistrer l’information qu’il avait disparu de mon champ de vision. Je restais pétrifié durant ce qui me sembla être des heures et des heures. Planté au milieu du salon, je me forçais à sortir de ma paralysie avec difficulté. Je posais mes mains sur mes hanches et me retournait pour l’apercevoir posté au balcon. Il manqua de me faire sursauter lorsqu’il donna un coup dans la balustrade en s’insultant au passage. Je fronçais les sourcils. Que devais-je faire ? Agir ou le laisser souffler ? Penserait-il que j’étais furieux ou que je m’en fichais si je restais en retrait ? Et s’il attendait de moi que je prenne la parole… Qu’avait-il besoin d’entendre ?

Plusieurs dizaines de secondes s’étaient échappées lorsque je m’avançais dans sa direction. Je pris place à sa droite avant de contempler le paysage. Le soleil commençait à disparaître de l’horizon désormais, et le ciel était drapé de nuances orangées parmi tant d’autres. Le spectacle était resplendissant avec sa verdure à perte de vue. Au loin, on devinait la silhouette du phare d’Arcadia Bay surplombant l’océan à ses pieds.

- C’est magnifique n’est-ce pas ? demandais-je dans l’espoir de lui faire redresser la tête.

Désormais, je tournais le dos au panorama, les coudes appuyés sur le rebord. Lorsque je pu enfin décrire son faciès, j’y découvris une expression de tristesse qui me retourna les entrailles. Ses yeux étaient plus qu’humides et ses traits tirés. Je déglutis puis saisi son menton entre mon pouce et mon index pour qu’il me fasse face.

- Eh ça va aller. Je t’ai mis la pression. Je suis désolé.

Deuxième fois que j’étais amené à m’excuser en un temps record. Bravo Elijah, tu es au top ce soir. Magistral. Le Roi de la finesse ! Je lui adressais un sourire réconfortant. Je désirais ardemment le serrer contre moi mais peut-être n’était-ce pas approprié. Dans le doute, je restais à distance pour ne pas m’aventurer dans les ennuis. La dernière chose que je souhaitais était qu’il décide de partir. Pas à cause des plats qui n’auraient plus aucun sens, mais parce que ce serait un échec cuisant que je ne voulais pas voir peser sur notre lien.

- Je vais être franc avec toi. Je meurs d’envie de t’embrasser depuis que nous avons réellement fait connaissance au bar. Même avant cela j’étais attiré à toi comme à un aimant. Je ne saurais l’expliquer et je ne pense pas en avoir envie. Certains choses n’ont pas à l’être. Surtout si c’est une question de phéromones ou de je ne sais quelle connerie qui me causerait un mal de crâne instantané !

Je rigolais avant de reprendre rapidement mon sérieux. S’entendre rire entre deux notes de violons faisait du bien. Cela me donnait le courage de poursuivre même si j’improvisais tout de ma destination finale. Il était si beau baigné dans cette lumière qui donnait à sa peau une couleur de pêche. Heureusement pour lui, je n’étais pas Hannibal Lecter. Sans quoi, je l’aurai dévoré. Ok, un tantinet glauque là. Reprenons.

- Cependant, comme je te l’ai dit, je meurs de trouille. Vraiment. Par conséquent, je comprends que tu ne sois pas prêt ou que tu ne veuilles pas de moi car… car peut-être je me fais des idées ou tu ne veux pas avoir à m’assumer. Parce que je suis un mec ou autre, peu importe. Peut-être vais-je trop vite pour toi. Mais si tu as peur toi aussi, il nous reste une option supplémentaire. Celle de nous soutenir l’un l’autre et d’avancer main dans la main pour anéantir nos démons les uns après les autres. L’union fait la force. Et je n’en doute pas car je n’ai jamais été aussi bien qu’à tes côtés. Tu me rends heureux. Tu n’as pas conscience à quel point…

Je m’arrêtais pour reprendre mon souffle. J’avais l’impression de m’être étendu durant une décennie. Ma bouche était sèche et je ne savais quoi ajouter. Inutile d’achever Teddy par une overdose de paroles. Ce serait contre-productif.

- J’en ai un peu trop fait non ?
l’interrogeais-je.

Pitié, faite qu’il ne me trouve pas ridicule ou mélodramatique. J’espérais qu’il capte la sincérité de mes paroles plutôt que de les juger de façon brute. Je n’avais jamais été le meilleur des orateurs et me livrer de la sorte constituait une nouveauté incroyable pour moi.
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Dim 9 Sep - 0:32
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Il y a quelques minutes tout se passait bien, je promettais à Elijah de spammer sa boîte mail et on était là en train de chanter comme des imbéciles à nous en exploser les cordes vocales. Un moment unique, fusionnel qui aurait pu se conclure magnifiquement. Mais non, il avait fallu que je panique. Tout était bien trop parfait, il fallait bien évidemment qu’il se passe un tuile. Et là, la tuile… Et bien c’était moi. Comment j’avais pu prendre peur et m’enfuir comme ça ? Je n’étais pas aussi courageux d’un super-héro, mais je n’étais pas un lâche non plus. A la limite, j’abandonnais par flemme, mais pas par peur. Surtout quand il s’agissait d’un rêve qui allait devenir réalité. Si proche du but, t’abuse Teddy.

Je regardais le coucher de soleil sans vraiment y faire attention. J’étais plutôt désespéré à l’idée d’avoir sans doute raté l’occasion de ma vie et déçu Elijah à jamais. Il n’y avait pas moyen pour que je rentre et l’affronte à nouveau. L’idée de fuir m’effleura l’esprit. Enfin, je préfère dire un “repli technique”. Cependant, pour ça, il faudrait que je re-rentre et passe par la porte, ce qui était impossible à faire sans croiser Elijah. Sinon peut-être sauter du balcon ? Je regardais la hauteur. Ouais non, trop haut. J’ai pas envie de mourir non plus… A moins que je saute sur le balcon d’en dessous ou… Oh non, non, non, Mission abort, hors de question j’atterrisse chez Madame Chase. Le démon en personne cette femme.

Conclusion : pas de fuite possible. J’étais condamné à rester là comme un con à ruminer mes erreurs. Que le monde est cruel. Elijah finit par me rejoindre. Et je vous avoue, je n’avais pas envisagé cette possibilité non plus. Alors que concrètement, les rôles auraient été inversés, c’est ce que j’aurais fait. Il s’installa à côté de moi et commenta la vue. Je levais les yeux vers le paysage et grommela une sorte d’approbation sans trop de formes. Ce coucher de soleil était bien le dernier de mes problèmes. Je voulais éviter un maximum de croiser le regard d’Elijah. J’avais bien trop peur de ce que je pourrais y lire. Mais ça risquait d’être compliqué maintenant que le blond avait attrapé mon menton pour garder mon visage vers lui.

Attendez, c’était moi qui avait déconné et c’est lui qui s’excusait ? C’était le monde à l’envers. J’avais un peu de mal à me remettre de mes émotions. On était passé de très haut à très bas en un temps record là. Alors je n’eus pas le temps de répondre, qu’Elijah avait déjà reprit. Je l’écoutais attentivement, en fronçant les sourcils. Il était sérieux avec son discours ? C’est exactement le genre de chose que j’avais en tête, mais à son propos du coup (ouais, j’avais pas envie de m’embrasser moi-même, ce serait assez louche comme concept. Je m’appelle pas Narcisse hein). C’était super bizarre quand même d’entendre Elijah me dire tout ça alors que j’étais persuadé que pour lui, c’était juste une blague cette relation. Ou alors il lisait dans mes pensées et récitait mot pour mot ce que j’avais envie d’entendre.

Je restais perplexe un moment, toujours avec cette même temps d’imbécile, les sourcils froncés, la bouche à moitié ouvert, qui essaye de comprendre. Un peu comme le meme de la meuf blonde qui fait plein de calcul scientifique là… je finis quand même par me rendre compte que ça devait être super perturbant comme expression, mais j’avais du mal à contrôler mes réactions, vous êtes marrant :

- Attends, est-ce que ce serait pas une sorte de complot ? Elijah ? T’as un micro quelque part ou t’es le fils caché du professeur Xavier ?

Alors oui, il y a les type romantiques, qui auraient fondu d’amour devant une telle déclaration et il y avait moi. Le plouc qui trouverai ça plus probable de croire que son interlocuteur est un mutant issu d’un comics, plutôt qu’il soit sérieux dans ses propos. Je lâchais un soupire avant de prendre la même position qu’Elijah, dos à la vue.

- C’est pas de ta faute gars, vraiment. Ca fait littéralement des semaines que je rêve d’un moment pareil. Tu me rends complètement dingue et jusque là, j’avais pas pensé une seconde que ça puisse être réciproque. Enfin, je veux dire… Tu m’as regardé quoi ? C’est bien sympa de te rendre heureux, je veux dire, c’est facile de balancer des bagues et de faire rire les autres.

Là tu t’aventure sur un terrain dangereux Teddy, arrête de faire des conneries sérieux, envoies pas balader Elijah. T’en a assez fait pour ce soir.

- Putain, désolé, je recommence, j’en aie marre sérieux. Et c’est super chelou parce que… de ce que tu dis, j’ai l’impression qu’on ressent la même chose et c’est aussi niais que flippant. T’imagine, on continue comme ça ? Les oiseaux risques de venir se mettre à chanter, une colonie de lapin va passer ta porte, on va rien comprendre quoi !


Ok, maintenant j’allais passer pour une mec drogué. J’ai vraiment regardé trop de Disney moi. C’est de la faute des Wan aussi, à passer tout le temps la BO de Mulan dans leur resto, ça m’a donné envie de me refaire des dessins animés. Bref… Ce n’était pas le sujet.

- Crois-moi, j’ai été avec des gens dans ma vie… c’est super nul de dire ça à quelqu’un qu’on aime, mais attend la suite.. J’ai été avec des gens dans ma vie, des coups d’un soirs, des relations sur des plus ou moins longues durée. Et des crush à la pelle. Je suis une vraie princesse gars. Mais crois-moi, jamais… Jamais quelqu’un ne m’a jamais rendu aussi fou que toi. Tu pourrais aller danser à poil autour d’un totem avec une plume entre les fesses que je pourrais te trouver super sexy et avoir envie de te rejoindre.

C’est à se demander comment j’ai pu être un compositeur pas trop mal dans le milieu avec des métaphores et des exemples pareils. C’est sûr que c’est pas dans la littérature que je pourrais m’illustrer.

- En vrai, je m’en fous que tu en fasse trop ou pas assez, je suis une âme corrompue maintenant. Et j’ai putain de peur ouais… parce que je pensais pas que ce serait possible un jour. Et j’ai peur pour toi, parce que j’ai peur que tu finisse par te lasser, par être déçu. Que genre, on se mette ensemble et en fait, je suis pas du tout le gars que tu pensais que j’étais.

C’était un truc que je n’avais pas précisé avant, mais quand je parlais de mes relations, la plus longue avait dû durer, un peu plus de deux mois, à peine. Et c’est con, mais avant qu’on monte notre groupe et qu’il prenne de l’ampleur, ma vie sentimentale avait été un néant. C’était vraiment la notoriété qui attirait en fait. C’est pour ça que mes relations, si ce n’étaient pas des coups d’un soir, ne duraient jamais. On m’approchait parce que j’avais un nom, parce que j’étais quelqu’un. Souvent ces personnes s’était déjà fait une idée du genre de personne que j’étais et au final… Et bien ils étaient déçu, parce que ça brisait le “mythe de la star” quand ils comprenaient qu’en fait, j’étais tout aussi humain qu’eux. Mais avec Elijah, c’était différent, je crois qu’il ne savait même pas pour ma carrière. Et on avait plus ou moins construit quelque chose avant.

- Mais je ferais n’importe quoi pour toi et pour être avec toi. Quand je te disais tout à l’heure que ma chanson parlait de vivre pour mes proches. C’était à toi que ça s’adressais aussi. Je veux vivre pour toi Eli…

On pourrait presque croire qu’on venait de se lancer dans un concours de qui en faisait le plus. Et j’avais placé la barre plutôt haut là. Bon courage pour trouver quoi répondre à tout ça mon petit Elijah.
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Dim 9 Sep - 16:04
Elijah Holtz
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Oui, même en se livrant à cœur ouvert à Teddy il fallait s’attendre à un retour mêlant science-fiction et espionnage. C’était sa façon de riposter, de ne pas perdre consistance. Pas que c’était une question de fierté non. Il semblait juste craindre de se montrer vulnérable, à fleur de peau. Encore une fois, si je n’avais pas les mêmes réflexes, je pouvais comprendre que tous n’aient pas une manière de réagir identique à la mienne. J’avais appris que ses propos ne reflétaient pas ses sentiments à la perfection, si ce n’est quand il chantait. Pour la simple et bonne raison que l’écrit n’est pas autant improvisé. Il est travaillé, sans cesse améliorer. L’oral lui… En cas de pépin il ne suffit pas uniquement de s’armer d’une gomme dans l’idée de remettre les pendules à zéro. Il me fallait voir au-delà de ses paroles, me laissait guider par son regard. Et derrière ces répliques culturelles, le musicien voulait gagner du temps pour retrouver ses esprits. Éviter le silence pesant. En avait-il peur ? Ce n’était pas toujours une mauvaise chose, peu importe le contexte.

À croire que j’avais ouvert le barrage qui l’avait empêché d’exprimer ses sentiments jusqu’ici puisqu’il se lança dans un discours à son tour. Je fronçais les sourcils tandis qu’il se dénigrait pour la énième fois depuis que nous avions échangé nos prénoms des semaines plus tôt. Que se trouvait-il de si insurmontable ? Pourquoi ne me mériterait-il pas ? C’était ridicule de se blesser de la sorte. Totalement injustifié. Peu de personnes devaient réellement le connaître. J’étais persuadé que pour la majorité de ses connaissances il n’était que le clown de service, le maladroit qui enchaîne les gaffes chaque jour un peu plus. Mais ce n’était pas vrai. Le garçon était aussi terriblement mal dans sa peau et il cherchait à le dissimuler derrière des blagues constantes. Le syndrome Chandler Bing en somme. Sauf qu’il s’agissait de la vraie vie et non d’une sitcom. En dépit de ça, ce n’étaient pas ses uniques caractéristiques. Se limitait-il à cette unique facette de sa personnalité ? Ne se rendait-il donc pas compte qu’il était plus complexe que cette vision diminuée qu’il avait forgée et fixée dans son crâne ?  

J’inclinais légèrement la tête. Oui, j’imaginais bien une horde d’animaux sauvages débarquant pour entonner un air romantique avec nous. Le décor en était digne après tout ! J’esquissais un petit sourire et le laissait poursuivre. Je ne comptais pas l’interrompre maintenant qu’il était décidé à vider son sac. C’était maintenant ou jamais si je voulais de la sincérité et comprendre d’où venait son malaise. Lui comme moi connaissions le mien, mais le sien était encore à expliciter. Chacun avait tracé son sillage pour arriver à ce balcon. Ainsi, je ne pouvais m’offusquer d’apprendre qu’il n’était pas encore un puceau de vingt-neuf ans. J’avais aussi eu mon lot d’aventure, je n’allais par me la jouer hypocrite. Qui plus est, mon attention planta ses griffes dans un mot que je soulevais. « Aime. » Devais-je le prendre au pied de la lettre ou était-ce simplement un raccourci ? Mon cœur manqua de louper un battement mais je ne laissais rien paraître. Je pouffais brièvement à l’image qu’il venait de me décrire. Ce n’était pas dans mon intention de tourner nu autour d’un totem avec une plume dans le derrière. Remarquez, si je changeais d’avis je savais où en trouver un. Merci l’Académie Blackwell.

Le voilà qui prononçait ses doutes à voix haute. Me lasser de lui ? Être déçu ? D’où pouvait-il sortir des idées pareilles ? D’accord, nous ne nous connaissions pas depuis une éternité mais nous n’avions jamais rencontré de problèmes. Ok, nous passions beaucoup de temps à rigoler et peu à nous confier. C’était sûrement l’un des aspects négatifs de notre relation sur lequel il nous faudrait travailler à l’avenir. Mais nous avions déjà commencé ce soir et nous étions encore en plein dedans soyons francs. Bien que ce fût un passage difficile et qui nous tirait presque les larmes, il était nécessaire. Même sans parler de mariage, s’engager auprès de quelqu’un même non-officiellement est toujours « pour le meilleur et pour le pire ». Du moment que le positif garde le dessus. Et c’était le cas à ses côtés. Nous manquions d’une maturité certaine puisque aucun de nous n’avait été en couple durant un laps de temps conséquent. Impossible de le nier. Cela étant dit, comment apprendre si nous ne nous lancions jamais ? Le voir ainsi se torturer pour aucune raison valable me fit prendre conscience que je souhaitais combattre ma peur s’il m’en donnait l’opportunité. Il me donnait la force et le courage nécessaires à l’accomplissement de cette tâche. De tous les êtres ayant croisés ma route et ce, dans plusieurs pays à travers le monde, il était l’unique à pouvoir s’en vanter. Et il doutait encore de ses pouvoirs magiques ?

- Et je veux vivre pour toi Teddy.

Sur ces quelques paroles, je me tournais vers lui et posais ma main gauche sur son visage. Mon dos se sépara de la rambarde de sorte à ce que nos corps soient parallèles. Je plongeais mes yeux bleus dans les siens et lui caressait délicatement la joue avec mon pouce pour l’apaiser. Dans ma tête résonnait un simple « Ne t’inquiète pas, tout va bien se passer » autant à son adresse qu’à la mienne. Je me penchais lentement et vint poser mes lèvres sur les siennes pour la première fois. Étonnamment, elles avaient un goût sucré. Un délice. Mes paupières étaient closes, me fermant au monde extérieur afin de m’en forger un neuf uniquement constitué du musicien. Je me retrouvais dans un état euphorique. Impossible d’imaginer reconnaître une telle joie si ce n’est en renouvelant cet échange ultérieurement. Ma main glissa dans sa nuque où ses cheveux s’entremêlaient entre mes doigts, et la seconde trouva sa place sur sa taille. Si seulement le temps pouvait s’arrêter à cet instant et devenir éternel. Je resserrais un peu notre étreinte, sentant désormais le rythme de sa respiration contre mon torse. Je mis fin au baiser et lui en refis un bref cette fois-ci avant d’instaurer une distance suffisante pour que Teddy puisse découvrir le large sourire qui ornait mon faciès. J’irradiais de bonheur. Tout s’était déroulé à merveilles, je n’avais commis aucun impair et tout avait été… extraordinaire. À défaut d’un terme suffisant.

- Finalement, ce n’était pas si compliqué que ça,
avouais-je avec humour.

J’appuyais mon front contre le sien pour la seconde fois de la soirée, mais me mis cette fois-ci à jouer avec nos nez avant de le prendre dans mes bras. Je l’embrassais au passage plusieurs fois dans les cheveux et fermait les paupières.

- Ne m’idéalise pas, mais ne te défavorise pas non plus. Tu n’as pas à souffrir d’un complexe d’infériorité. Jamais. Que ce soit avec moi ou non. Sois toi-même. On ignore ce que nous réserve l’avenir. À tous points de vue. Peut-être te lasseras-tu de moi dans cinq, dix ans. À moins que ça ne soit moi. Mais ça peut aussi ne jamais arriver. On ne le saura que si l’on tente le coup. Mon plus gros regret serait de passer à côté de quelque chose de hors du commun par crainte du futur. Ou devrais-je dire aussi de « quelqu’un » d’exceptionnel. Toi, en l’occurrence.

Je fis une courte pause avant d’ajouter :

- Laisse-moi te prouver à quel point tu es fantastique Teddy. Tu mérites tout le bonheur qu’on puisse t’offrir. Ne lui claque pas la porte au nez. Je t’en prie. Accorde-nous une chance. Je ferai tout pour te rendre heureux.

Je ne voulais pas que le professeur s’y sente forcé, uniquement qu’il arrête de se faire du mal. Si ce n’était pas ensemble, avec qui prendrions-nous des risques ? C’était le moment de glisser une boutade pour lui éviter le burn out sentimental. Ainsi, je lui fis face.

- D’ailleurs, quand tu dis que c’est super nul de dire ça à quelqu’un « qu’on aime »… C’est un lapsus ou… ? Je ne le prendrais pas mal si tu as des soucis de vocabulaire.

Dis-je en rigolant, mettant mes mains à plat devant moi pour jouer l’innocent. Je le taquinais. Comme je l’avais toujours fait depuis que nous nous étions rapprochés. Je mourrais d’envie de réitérer notre baiser mais le mieux était d’attendre que Teddy me réponde. Pour que je sache précisément où il en était. Était-il de la partie ou bien devions-nous pédaler en arrière à la vitesse de l’éclair ?
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Lun 10 Sep - 1:15
Teddy Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Wouh ! Je crois que je n’avais jamais autant parlé de toute ma vie. Quoique, je parlais beaucoup en cours et quand… Ok, je ne m’étais jamais autant étendu oralement sur ce que je ressentais à quelqu’un d’autre et en étant sobre. Je crois que là, on tient un bon truc. Et du coup, j’étais super anxieux et j’appréhendais la réaction d’Elijah. Ce qui était totalement bête. Il venait de m’avouer qu’il ressentait la même chose ! Pourquoi est-ce que je devrais m’inquiéter ? Il n’allait pas changer d’avis en deux seconde non plus ! Il n’allait pas me dire soudainement qu’il ne voulait plus me voir, parce que je lui confiais ce que je ressentais à mon tour. Ca n’existait pas des personnes comme ça, si ? Arrête de paniquer pour un rien Teddy ! C’est fou ça, de ne pas être capable d’être sûr de soi pendant au moins une minute quoi. Mais j’avais l’impression de jouer ma vie, là tout de suite.

J’ai cru que mon coeur allait s’arrêter en entendant Elijah reprendre mes propres mots pour me répondre. Il ne pouvait pas être plus parfait. J’avais aucune idée de ce que je pourrais lui dire après ça. Mais je n’eus pas à me faire cette peine. En effet, le blond posa sa main sur ma joue avant de se mettre devant moi, de se pencher… J’avais l’impression de vivre la scène au ralentit. Quand je vous dit qu’il ne manquerait plus qu’un homard et un poisson pour nous chanter ce qui allait se passait. Cette fois-ci, je ne fuis pas. Je laissais Elijah poser ses lèvres sur les miennes. Sans trop savoir quoi faire d’ailleurs pendant une seconde, avant de répondre à son passionnément à son baiser. Sa main glissa sur ma nuque tandis que la seconde, autour de ma taille venait me serrer contre lui. Je passais alors mes bras autour de lui à mon tour. J’étais surtout en train de m’accrocher à lui. Comme si j’avais peur qu’il parte maintenant que je l’avais.

Cet instant était encore plus intense et savoureux que tout mes rêves réunis. J’avais eu beau m’imaginer cette sensation de ses lèvres contre les miennes, nos souffles se mêlant ensemble, ça n’avait rien avoir avec ce qui était en train de se passer. J’avais fait le vide total dans mon esprit. Il n’y avait plus qu’Elijah qui comptait. Je savourais ce baiser qui avait.. QUi avait quand même franchement le goût de bière, on va pas se le cacher, mais c’est peut-être parce qu’on en avait bu avant. Puis à quoi je m’attendais en embrassant un allemand hein ? Oh mon dieu, c’était tellement cliché. Mais d’un sens ça me dérangeait pas. J’aime bien la bière.

Ce baiser n’avait pas duré assez longtemps à mon goût, mais je crois qu’il aurait pu durer encore des années que j’aurais encore voulu que l’instant se poursuive. Je n’étais pas sûr que j’arriverai à me lasser un jour de cette sensation. Lorsque Elijah mit fin à notre baiser, j’avoue que, d’instinct, j’avais chasser ses lèvres, en essayant d’en avoir un peu plus. Mais le blond se contenta d’un nouveau petit baiser avant de se reculer légèrement, tout souriant. Il irradiait de bonheur, c’était adorable. J’avais déjà vu Elijah sourire avant, mais pas comme ça. C’était impossible de ne pas me mettre à sourire à mon tour. Je crois que je rougissais un peu aussi en même temps. J’étais tellement fier de moi, de nous.

Elijah posa son front sur le miens, frottant nos nez ensemble, comme des gosses. Je répondis à sa phrase en riant. Avant de le laisser me serrer, et je me blottit immédiatement contre lui. Je me sentais tellement bien là, en sécurité. Son odeur et sa chaleur étaient rassurante. Si l’expression “Home is where the heart is” était vraiment et bien je crois que je venais de trouver où était mon “chez moi”. Je fermais les yeux, écoutant attentivement les paroles d’Elijah. Mon dieu, même sa voix me faisait vibrer.

Sérieusement, il me coupait totalement le sifflet là. J’aurais pu m’évanouir tellement cet instant était parfait et adorable. Malgré nos peur respectives, Elijah croyait en nous et voulait au moins qu’on se donne une chance, parce qu’il savait qu’il allait regretter sinon et… Et moi aussi. Mon dieu ce que j’aurais regretté d’avoir laissé partir un type pareil. Il était bien le premier à me dire que j’étais fantastique en parlant de moi et pas juste de ma musique. Et j’avais personne n’avait clairement dit vouloir me rendre heureux. Habituellement, c’était moi qui m’efforçais de faire sourire les autres avec mes blagues débiles. Mon cerveau était en bug total hein. Je crois qu’Elijah avait du le lire sur mon visage maintenant qu’il me faisait face, parce qu’il changea un peu de registre en revenant sur ce sur j’avais dit. Je fronçais les sourcils.

- J’ai dit ça ? Attend…

Je réfléchis à ce que j’avais dit, je vous avoue que je m’étais largement laissé emporté par le flot tout à l’heure et que mes paroles étaient sorties toutes seules. Mais à y repenser Elijah avait raison.

- Après tout ça, comment tu peux en douter ? Evidemment que je t’aime Eli. Il n’y a pas une seconde depuis qu’on se connaît où j’ai pensé le contraire.

Il avait dit ça pour m’embêter, je le savais, mais c’est que ça marchait. Parce que pour moi, c’était totalement logique ce que je venais de dire. Et ouais, dans les films ils attendaient toujours un moment spécial pour dire à l’autre qu’ils l’aimaient. Mais personnellement non, j’aimais Elijah, ça me semblait normal de lui dire. Et ça avait été toujours le cas. Ok, à présent, je pouvais confirmer que je ne l’aimais pas de la même façon que je pouvais aimer Brooke, ou mes parents, ou Ophelia, ou mes élèves. Et heureusement parce que ce serait un peu étrange quand même.

Je passais mes bras sur les épaules d’Elijah et restais planté là, mon regard rivé sur le sien. Et il ne se passait juste rien. Mais j’avais envie de profiter un peu avant de sourire, et de placer une main sur sa nuque pour le forcer à se pencher pour m’embrasser. J’allais quand même pas encore me mettre sur la pointe des pieds. Peut-être que je devrais vraiment songer à acheter des espadrilles. Et oui, c’est sur cette pensées que j’embrassais de nouveau Elijah. Ce contact m’avait trop manqué. Je sais… Ce ne faisais que quelques minutes… Et alors ? Je fis durer ce baiser du mieux que je pu. Et lorsque nos lèvre se séparèrent à nouveau je gardais mon emprise sur le blond afin que son visage reste près de miens :

- Elijah… Je peux te poser une question ?

Tu viens de le faire ducon. Je vous jure, je suis déjà pas une lumière d’habitude, mais alors là, on atteint des sommets. Ou au contraire, on touche le fond. Mais j’avais peur que ce soit mal interprété dans une situation pareille. Je repris donc, posant mon ultime quand dans un murmure :

- C’est quand qu’on mange ?

Et là, comment s’il avait entendu ma question, mon ventre se mit à gargouiller sans aucune discrétion et aucun classe. Comment briser tout une scène romantique en moins d’une seconde, un cours pas Teddy Scott, mesdames et messieurs.
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Lun 10 Sep - 22:05
Elijah Holtz
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Je m’étais lancé à mes risques et périls. Teddy aurait pu me repousser, prendre la fuite une seconde fois, ou j’aurai pu rater sa bouche qui sait ? Le baiser désastreux. Mais non, tout se déroulait tel un conte de fées. Il ne manquait plus qu’une musique romantique victorieuse et nous nous serions crus dans un film. Surtout avec un tel arrière-plan où la verdure s’alliait à un coucher de soleil magistral pour offrir un panorama époustouflant. Difficile d’imaginer un tableau plus idyllique. De toute façon, ce n’étaient que des détails. Je n’avais pas besoin de m’étendre jusque-là. Le plus important me faisait juste face. C’était lui. Que je l’embrasse, que je l’admire ou que je le serre contre moi pour sentir son corps contre le mien, rien ne m’avait jamais rendu si heureux. Pas besoin que l’on me prouve mes sentiments à son égard. Je me suffisais à moi-même cette fois-ci. Et c’était réciproque. Il me rendait mes témoignages d’affection sans se faire prier. S’exprimer à cœur ouvert avait été la clé vers cette ultime complicité. Si cela paraissait simple au premier abord, mettre cela en application avait été un véritable challenge que nous venions enfin de dépasser. Si je n’avais pas pris les devants dans un élan soudain de courage, je me demande combien de temps nous nous serions encore tournés autour. Même nous aurions finit par être exaspérés par notre propre comportement.

Visiblement, le musicien était rendu sur une autre planète. À moins qu’il fût si dépassé par les événements qu’il ne savait plus par où commencer. Je décidais de l’aider à retomber sur Terre en le taquinant. C’était devenu un rituel entre nous. Ma façon à moi de lui porter secours pour qu’il ne soit pas embarrassé. Puis, je devais le confesser, je craignais qu’il ne change d’avis et prenne ses jambes à son cou. Il me fallait sécuriser la minute à venir puisqu’elle serait décisive. S’il entrait dans mon jeu, le tour était joué. Je croisais les doigts. Ou plutôt je « croisais l’esprit ». J’avais d’ores et déjà envie de ses lèvres. Maintenant que nous étions lancés, je ne rêvais plus que de le garder avec moi pour toujours. Pas que j’irai jusqu’à le faire prisonnier dans un donjon mais… Remarquez, peut-être qu’il aimerait ça ? Blague à part, je ne pourrais jamais me lasser de son être. C’était une certitude.

Mon interlocuteur fit mine d’hésiter, comme s’il doutait de ses propos. Il voulait se la jouer façon « je les regrette ou non ? ». Je continuais de sourire, ce dernier s’allongeant encore (si c’est possible) tandis qu’il confirmait les penser. Teddy m’aimait. Il me le confiait de but en blanc, en toute connaissance de cause. Il ne s’agissait pas de paroles en l’air, prononcées dans le feu de l’action. Elles étaient mûrement réfléchies. Comment pouvait-on être plus adorable que lui ? En outre, c’était la première fois qu’un individu lâchait ça alors que ça m’était destiné. Est-ce que mes parents me l’avaient dit ? Ma mère peut-être. Mais son absence de réaction lors des instants les plus sombres de ma vie avait largement contribué à dévalider ce terme. Aujourd’hui, je me tenais là, sur ce balcon, et un type dont j’étais raide dingue m’accordait ce privilège que je pensais être inatteignable.

- Tu me fais le plus beau des cadeaux Teddy. Je… J’espère pouvoir te rendre la pareille le plus rapidement possible. Pas que je doute de ce que je ressens rassure-toi. Tu comptes plus pour moi que tu ne peux l’imaginer. Simplement, « aimer » est un terme qui n’a jamais fait partie de mon vocabulaire relationnellement parlant. Je te demande juste un peu de temps d’accord ? Je peux te confirmer que je suis à 300% mordu de toi et que ce que je ressens à ton égard est identique. Même plus. Choisi ton pourcentage et je te l’accorde avec grand plaisir !

Je ris avant de le laisser passer ses bras autour de mes épaules. Je me détestais de ne pas réussir à prononcer cette simple expression : « Je t’aime ». Mais mieux valait-il que je l’exprime quand je me sentirai prêt. Me forcer ne serait pas agréable. L’amour était un sentiment que je percevais comme étant l’un des plus purs. L’invoquer de la sorte serait une forme de dénigrement. À lui seul, mon regard en disait long sur la passion qui m’habitait dès que je pensais à lui. Probablement fût-il l’un des moteurs qui poussa le professeur à me faire pencher le visage vers lui. Cette fois-ci, c’était lui qui m’embrassait. Ce geste était, pour moi, la confirmation qu’il acceptait ma proposition. Notre engagement était ainsi scellé à renfort de salive à la bière. Je dis ça juste éviter que ma phrase soit trop niaise.

Combien de temps s’écoula ? Impossible d’en être sûr. Nous retardions la séparation de nos lèvres le plus possible, comme si nous rattrapions des années de gâchis. Ma main droite s’était elle aussi instinctivement glissée dans sa chevelure. Elle était courte mais pourtant si douce. Il me fut impossible de m’éloigner lors que notre baiser pris fin. Pour cause, le brun ne lâchait pas ma nuque, induisant une proximité extrême. Une question ? Outre que celle qu’il venait de me poser ? Je hochais la tête en silence, perplexe. Une fois montée à mes oreilles et accompagnée d’un grognement hurlant famine, je pouffais et revint l’embrasser l’espace d’un instinct. Tout serait désormais prétexte pour ça.

- Allez grimpe il faut te faire économiser tes forces, lui dis-je en me retournant et en me baissant de quelques centimètres.

Je m’amusais à le traiter comme le petit enfin gourmand de service. Il n’y avait qu’une poignée de mètres qui nous séparait de la cuisine mais l’idée me plaisait. Je le laissais monter sur mon dos au prix de nouvelles péripéties, et me redressais en forçant sur mes genoux. Vive le jogging. Teddy n’était pas si lourd que ça. Je ne risquais pas de crouler sous son poids d’ici peu.

- On parie combien que je vais devenir ton moyen de locomotion favori ?


J’agrippais ses jambes pour le sécuriser et le maintenir en place, et avançais jusqu’au plat contenant l’entrée. Un regard en direction du four me révéla que plus d’une heure de cuisson s’était écoulée pour le schweinbraten. J’avais du mal à y croire ! La vitesse de cette soirée était fulgurante. Nous pouvions nous mettre à table dès maintenant au bonheur de mon invité. Je le fis descendre près de la table à manger et lui offrit de s’asseoir. J’avais déjà dressé la table avec un soin particulier. Je n’avais plus qu’à servir. Je me faufilais en vitesse dans le salon où je récupérais nos bières que nous avions abandonnés précédemment avant de les déposer à côtés de nos couverts. J’en profitais pour déposer un bisou sur le crâne de Teddy. Le pichet d’eau minérale désormais accessible, je n’avais qu’à servir debout. Tout en déposant la nourriture dans son assiette, je commentais afin de lui expliquer ce qu’elle contenait.

- En Allemagne, on appelle ça de la kartoffelSalat. C’est une entrée plutôt typique en Europe mais j’ignore si c’est le cas aux USA. Je t’avoue ne pas y avoir prêté attention. Elle est donc constituée de pommes de terre cuites à la vapeur, de moutarde, de cornichons, de vinaigre de vin blanc, d'huile, etc. Son originalité est qu’elle contient une pomme et du kummel. Pour anecdote, c’est une boisson alcoolisée allemande qui sert à aromatiser le plat. Bref, bon appétit !

Je me penchais vers lui pour le décocher un baiser et lui faire un câlin. Il viendrait manger sur mes genoux que je serais le plus heureux de la planète c’est pour dire ! Je m’asseyais à mon tour et commença à déguster. Je lui jetais un coup d’œil scrutateur comme pour mesurer son appréciation. Il n’avait pas l’air d’être pris de haut-le-cœur c’était toujours ça de gagné non ? Au passage, je ne pu m’empêcher d’approcher mon pied du sien pour que ne serait-ce une infime partie de nos corps soit toujours liée à l’autre.

- Verdict ? Tu me mets la pression je risque l’arrêt cardiaque là !


Je rigolais avant de rajouter :

- Je prends le bidou de mon chéri très au sérieux. Il faut savoir le soigner si on veut séduire son propriétaire sur la longue durée.
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Mar 11 Sep - 14:45
Teddy Abolick
We rise by lifting others.
Teddy Abolick
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Ardoise (dortoirs):
J’étais tellement perturbé par tout ce qui était en train de se passer que je n’avais même pas songer au fait que je n’avais pas du tout répondu à la proposition d’Elijah au final. En même temps, la réponse me semblait assez logique. Si je n’avais pas encore fuit ou sauté du balcon, cela signifiait bien que j’étais prêt à tenter de le coup et à signer où il voudrait que je signe ! Quoique, je doute qu’Elijah aie prévu un contrat pour notre relation. Je suis pas sûr qu’il avait prévu, de base, que cette soirée tourne comme ça. Sinon, ce serait assez flippant tout de même. Pour le coup, je pourrais vraiment penser qu’Elijah fait parti d’un truc du genre illuminati ou les Francs Maçons… ce serait pas forcément très sain pour un début de relation ça.

Pourquoi je peux pas m’empêcher de penser à des trucs con, genre… Tout le temps ? Heureusement, on pouvait au moins m’accorder le fait que j’étais franc. Et j’avais aucune peine à dire à Elijah que je l’aimais. Ca me semblait même être une évidence, vu où on en était rendu. Mais apparemment, c’était plus compliqué pour lui que ça ne l’était pour moi. Et vu ce qu’il m’avait raconté avant et ce qu’il me disait maintenant, je pouvais comprendre. Mais je ne lui en voulait pas de pas pouvoir me répondre la même chose aussi simplement. J’aurais vraiment été un con de ne pas vouloir comprendre ça quoi.

- Prend ton temps, c’est pas la peine de te mettre la pression non plus, sweetheart. De toute façon il était pas question que je te laisse te défaire de moi maintenant.

Je souris à Elijah avant de conclure ce “débat” en venant l’embrasser à nouveau. C’est bon, j’étais accro à ses lèvres, et à lui tout entier à vrai dire. Comment je pourrais me lasser de tout ça hein ? J’avais l’impression de vivre un rêve, mais en mille fois mieux encore, parce que je savais que je n’allais pas me réveiller et être déçu. On savourait le moment, on prenait notre temps. En même temps, c’est pas comme si on était attendu quelque part. Quoique, c’est mon estomac qui me poussa à mettre fin à cet instant. Le saligot, me direz-vous. Malheureusement, j’ai bien peur qu’on ne peut rien refuser éternellement au Seigneur des Intestins ! Ouais, pas sûr que c’est une super image ça. Bref, j’avais faim.

Heureusement, Elijah était habitué à ma connerie naturelle à présent. Et cela semblait toujours l’avoir amusé plus qu’autre chose. Il me tourna alors le dos pour me proposer de me serait de lui comme monture pour “économiser mes forces”. Quelles forces ? J’ai des forces moi ? A part celle de remplir mon estomac, je vois pas trop. Haha, ok, je me la ferme. C’était totalement débile et immature comme proposition. Raison pour laquelle je n’allais pas la refuser et même l’adorer. Je grimpais en riant comme un perdu sur le dos d’Elijah, passant mes bras sur ses épaules pour ne pas tomber en arrière. Ce serait con. Et doué comme j’étais, le pourcentage de chances pour que je tombe en arrière et me brise la nuque sur la rambarde du balcon, était très élevé.

- Le dis pas trop fort, tu vas vexer Choupette et elle va venir tenter de t’assassiner dans ton sommeil. C’est des créatures viles les trottinettes.

C’était fou ça quand même, Elijah me soulevait comme si je pesais rien. Quoique, c’est vrai que sur une échelle de gringalet à Chuck Norris, et bien, j’étais pas sur l’échelle quoi. Quoique si un peu quand même, je n’étais pas un fantôme non plus.

- N’empêche quand je me disais “j’aimerais monter Elijah”, c’était pas trop l’idée que j’en avais mais… J’aime bien aussi.

Ca faisait longtemps qu’on avait pas eu un bon sous-entendu dégueulasse à peine sous-entendu hein ? Tout dans la finesse le Teddy ! Elijah me déposa près de la table qui était déjà mise. Et il repartit s’activer dans tous les sens pour aller chercher nos bières, puis notre plat. Je lui aurais bien filé un coup de main, mais j’avais à peine cligné des yeux qu’il était déjà de retours alors… Je m’assis tranquillement à la place qui m’avait été apparemment assigné. Il avait même eu le temps de m’embrasser le crâne au passage. Je vous jure, on se serait cru dans un épisode de Benny Hill… Elijah me servit alors son entrée en m’expliquant ce que c’était. Et mec, rien qu’à l’odeur j’en bavais quoi. Heureusement, je bavais pas littéralement, ça aurait été gênant vu qu’Elijah vint me voler un nouveau baiser avant de rejoindre sa place en face de moi.

C’était un peu bizarre d’être aussi loin soudainement. Mais en même temps, je n’allais pas venir manger sur ses genoux non plus. Ce serait un peu étrange non ? Surtout que je risquais d’en foutre partout aussi. Je commençais à manger et c’était tellement bon, mes dieux, difficile de s’arrêter. Je relevais la tête vers Eli, toujours la bouche pleine. Je devais ressembler un peu à un animal, du genre un écureuil ou un hamster, qui arrive à planquer de la nourriture dans ses joues.

- Mais mec ! C’est juste énorme ce plat ! Sérieusement, tu t’es défoncé là ! Je te jure, si tu me cuisine que des trucs comme ça, mais je veux rester avec toi jusqu’à ma mort et plus quoi ! Mamie Shang serait là, elle te dirais que t’es bonne à marier !

Je me mis à rire, non sans continuer de manger, parce que je risquerai de m’étouffer. Mais c’est vrai que c’était super bon. Et c’était que le début. Heureusement qu’Elijah avait cuisiné en quantité parce que, là, hors de question que je ne mange pas à m’en faire exploser l’estomac. C’était juste trop bon. Bien mieux que les pizza ou les nouilles à emporter. Une fois nos assiettes vide, Elijah se releva pour aller chercher la suite. Je me sentais coupable de le laisser tout faire comme ça. Mais j’étais tellement un catastrophe que ça valait mieux. Lorsque le plat fut servi j’empêchais Eli de parler d’un geste.

- Attend ! Laisse moi deviner ce que c’est ! Alors pour le nom j’ai oublié hein… Enfin c’était un truc en Sh… Shbraein… Ouais j’ai dit que j’essayerai pas… Alors euh… Ca c’est des sortes de pommes de terres cuit avec une technique d’allemand spécial, sans doute avec de l’alcool encore, et ça c’est… de la viande avec une sauce avait encore de l’alcool dedans ? Hey chéri, t’as pas à avoir peur, j’ai déjà consenti, c’est plus la peine d’essayer de me saouler. Quoique, j’ai un peu saccagé tes plans en me montrant aussi coopératif ce soir peut-être ?


J’allais difficilement me prendre une cuite parce qu’il avait un peu d’alcool dans les plats d’Elijah hein. Surtout que l’alcool en question avait été chauffé et donc, je n’étais pas un expert, mais il me semblait que, justement, ça enlevait la teneur en alcool pour ne laisser que le goût. Ou une connerie du genre. En tout cas, je trouvais ça drôle comme jeu. Même si j’étais visiblement très nul à ça.
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Mar 11 Sep - 19:55
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Heureusement pour moi, Teddy n’était pas vexé que je ne sois pas en mesure de lui renvoyer son « je t’aime ». Il semblait sincère puisqu’il ne sortit pas son attirail du Père Fouettard pour me punir d’être une carpette sentimentale. Cela dit, de tels accessoires seraient le niveau au-dessus de la douce agent Jenny. Pas sûr que nous étions préparés à ça et encore moins d’en avoir envie. Un peu de piment ne faisait jamais de mal dans une relation, mais pas lorsque vous vous en sortiez à deux doigts de la mort. Bref, après ses commentaires sadomasochistes qui n’avaient clairement rien à faire là, je m’abandonnais au musicien qui vint m’embrasser après m’avoir « contraint » de baisser mon visage vers lui. Je n’étais pas un géant. Malgré tout, ma taille avait posé problème à chacune de mes relations antérieures. Pour être sincère, jusqu’ici j’avais été presque exclusif à la gente féminine. Il était un peu une première pour moi, une nouveauté à part entière. Ne vous imaginez pas n’importe quoi. Ce n’était pas une expérience dont je finirai par me lasser d’ici quelques semaines. Non, mon amour pour lui était viscéral. Je le ressentais dans mes tripes dès que je songeais à lui ou me retrouvais en sa compagnie. Nous n’avions pas toute une tripotée de points en commun si ce ne sont les sentiments que l’on vouait l’un à l’autre. Son côté goofy était charmant et non surjoué. Il était l’être le plus simple et naturel que je n’avais jamais rencontré. J’adorais sa colocataire, Ophelia, par exemple. Elle savait se montrer complètement barrée, loufoque, comme en témoignait notre numéro de rue. Mais en-dehors de ça ils étaient plutôt aux antipodes quant à leur caractère respectif. La psychologue était plus tranchante, directe et soucieuse de son allure, alors que Teddy alignait les gaffes, tournait autour du pot s’il était gêné et se fichait de son look. Il constituait à lui seul une bouffée d’air frais dans mon existence.

Décontracté malgré nos péripéties sentimentales ayant précédées, je lui proposais de me grimper sur le dos pour le transporter jusqu’à la cuisine. Il ne manquerait plus qu’il tombe dans le coma à cause d’une faim particulièrement diabolique ! Je venais d’adopter mon propre Gargantua. Il me fallait m’adapter à ses besoins et prendre soin de lui. Même en prenant le risque d’être ridicule en dépit d’une volonté également humoristique. L’idée semblait lui plaire puisqu’il se mit à rire aux éclats. C’était une bénédiction de l’entendre aussi gai après avoir surpris la montée des larmes plusieurs minutes auparavant. Je pouffais lorsqu’il mentionna sa trottinette. Selon lui, cette dernière ne supportait pas la compétition.

- Mea culpa, je ne les pensais pas aussi susceptibles ! m’exclamais-je.

Pour moi, cette race bien particulière était dure à cuir. Cela dit, j’étais persuadé que ça ne changeait rien et que je faisais une très bonne mule. Non ? Nous voilà rendu dans des délires d’animaux désormais. Heureusement, le brun m’extirpa de cette énième bizarrerie en balançant sans une once de gêne qu’il comptait me « monter » depuis un bail. À l’entendre, il n’était pas préparé à ce que ce soit aussi littéral. J’éclatais de rire, luttant pour ne pas lâcher prise de ses jambes. Ses vannes ne manquaient jamais leur cible, elles me touchaient toujours droit au cœur. Je n’avais jamais sérieusement songé à la partie « consommation » de la relation si vous voyez ce que je veux dire. Encore un événement qui me déstabilisait et m’angoissait. Comment savoir le rôle à endosser sans le demander de manière crûe et à l’opposé-même du romantisme ? À croire que j’étais redevenu puceau ! Like a Virgin commençait d’ores et déjà à me trottiner dans la tête. Honte sur moi. Cependant, il était difficile de m’en vouloir vu qu’un siècle était passé depuis que nous nous connaissions. Le premier baiser c’était longuement fait attendre et avait nécessité son lot de drames. Serait-ce plus aisé de passer à l’étape suivante ? J’en avais les mains moites d’angoisse rien que d’y penser.

- Disons que c’est une sorte de préliminaire symbolique pour t’ouvrir l’appétit.

Et je ne parlais pas de son estomac cette fois-ci. Il se la jouait dirty, je n’allais pas m’en priver. Même si mon allusion était plus subtile. C’est suite à cette discussion osée que je l’invitais à s’asseoir à table et que je le servais avec générosité. Il était libre de se resservir s’il le souhaitait. De mon côté, je bu une gorgée de bière pour me rafraîchir la gorge et goûtait l’entrée. Je priais intérieurement pour ne pas l’avoir foiré. Il suffit parfois d’un ingrédient pour que tout s’enchaîne jusqu’à obtenir un résultat désastreux. Derrière son apparence de chipmunk involontaire, je lisais un plaisir dans ses prunelles qui me réconforta. Inutile d’angoisser autant Elijah, tout va bien. Il n’est pas tombé raide mort dans son assiette à la Kuzco. Remarquez, j’avais du travail à faire pour ressembler à Yzma. Son acolyte Kronk me paraissait plus accessible. Je lui adressais un large sourire dévoilant mes dents en réponse à ses compliments. J’étais on ne peut plus flatté. J’accueillais rarement des individus chez moi, encore moins dans l’optique de leur proposer de la cuisine allemande.

- Ce qui ne serait pas forcément l’idéal puisqu’elle tenterait de me caser avec sa petite fille, répliquais avec un timbre de voix amusé. Mais oui, si ça te plaît alors on peut dire que mes « talents » culinaires font partie du lot que tu viens de t’octroyer. Tu as fait une plutôt bonne affaire faut croire !

Que de modestie. Je prononçais cela sur le ton de la rigole évidemment. Ce n’était pas le moment d’avoir des chevilles similaires au tour de taille de madame Chase ! En parlant de pieds, le mien vint doucement caresser le bas de la jambe de Teddy. Privés de nos mains, il était nécessaire de trouver une autre solution non ? J’y mis fin lorsqu’il me fallut me relever pour sortir le plat principal du four. L’entrée remplacée, je commençais à définir des parts lorsque mon interlocuteur m’interrompit. Il tentait de deviner par lui-même. J’adorais qu’il se prenne ainsi au jeu, qu’il soit authentiquement intéressé par ce que je lui avais concocté. Sa boutade me fit décoller mon regard des couverts que je tenais et le connecta au sien.

- Ouais. Je m’attendais à davantage de suspens, de rebondissements… Je me sens… insatisfait. Homme facile va.

Je lui tirais la langue en secouant la tête horizontalement. Qu’est-ce qu’il ne me faisait pas dire comme bêtises ! Je lâchais prise puis vint me positionner derrière sa chaise pour lui passer un bras autour de cou, ma joue droite contre son crâne et ses cheveux. Un bisou sur la joue plus tard et me revoilà parti à achever ma tâche. Je me rassis et apporta des précisions à la description que le musicien venait de faire.

- La viande s’appelle schweinbraten. Ça ressemble à du rôti de porc qui baigne dans de la sauce avec de la moutarde, du vin rouge, des prunes et même de la bière. Donc oui, tu as raison. Je te félicite. Très bonne intuition. Tu risques de perdre tous tes moyens après ça ! lançais-je en rigolant. En accompagnement, il s’agit de knödel. À la place de pommes de terre, tu peux aussi en faire avec du pain. Dedans il y a de la crème fraîche, des oignons, etc. Il m’a fallu dévaliser les magasins pour tout rassembler ! Mais je suis prêt à me plier en quatre pour votre Honneur.

Je lui fis un clin d’œil et commença à entamer le contenu de mon assiette. Il ne fallait pas avoir peur de grossir quand vous fréquentiez un allemand. Nos mets étant très nourrissants. Une fois que nos estomacs furent bien remplis, je proposais à Teddy de me suivre. Je saisis le plat de strudels au pavot d’une main et allait m’allonger sur le canapé après l’avoir posé sur la table basse. Je lui fis signe de venir contre moi. Nous étions serrés mais, ainsi, le garçon était dans mes bras. Je lui caressais les cheveux et plongeais mes yeux bleus dans les siens avec un sourire. Impossible de résister à la tentation. Je vins déposer mes lèvres sur sa bouche et l’embrassait tendrement. Dingue comme ça m’avait manqué. Le baiser interrompu, je touchais son ventre de mes doigts libres en prenant soin de ne pas établir de contact direct avec sa peau. Je ne voulais pas qu’il se fasse des idées !

- Alors ? Est-il satisfait monsieur le capricieux ? J’espère qu’il lui reste un peu de place pour le dessert ! Dans le doute, j’ai fait léger.
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