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I've got a mad little crush on you. feat. Elijah

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Sam 1 Sep - 0:38
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Oh my good ! Ok ! It’s happening ! Everybody stay calm, Everybody stay calm ! STAY THE F*CKING CALM ! EVERYBODY THE F*CK CALM DOWN ! Vous visualisez cette scène de la série The Office ? Et bien c’était exactement le scénario qui se jouait dans ma tête en ce moment. J’avais été incapable de dormir de toute la nuit. Tout ça parce que ce soir, j’avais rendez-vous chez Elijah. Enfin, rendez-vous, c’était un bien grand mot. Il m’avait invité à venir passé une soirée tranquille chez lui. Il avait promis de me cuisiner un repas un jour et en échange, je devrais lui jouer quelque chose. J’avais passé toute la fin de semaine à penser à ça, c’était terrible. Mais j’avais finis par trouver ce que j’allais lui jouer. Quoique, de toute façon, il y avait un bon nombre de chanson que je connaissais, je pourrais toujours m’adapter au besoin.

J’avais passé des heures dans la salle de bain à m’entraîner à lui faire la conversation face à mon miroir. Mais c’était pas très glorieux. Surtout quand on est à poil et qu’on cause tout seul en fait. J’aurais volontiers demandé des conseils à Ophelia pour ma tenue de la soirée, mais ma colocataire n’était jamais d’une grande aide là dessus. Je savais qu’elle allait être super contente de pouvoir m’aider, en se disant une experte de la chose, puis elle allait ouvrir mon armoire, puis râler que je n’avais rien de décent à mettre, qu’il vaudrait mieux brûler tous ces torchons et repartir à zéro. Mais j’aimais ma garde-robe moi…

Du coup j’avais misé sur un jeans slim noir (parce que j’ai que ça), un tee-shirt noire et une sorte de longue chemise à fleur que je laissais ouverte (genre comme ça What a Face). Ophelia avait explosé de rire en la voyant, mais tant pis, de toute façon, j’avais pas grand chose de mieux et de propre dans mon armoire. J’avais pris ma guitare que je portais comme une sac à dos et mon Ukulélé. Autant avoir de la ressource, juste au cas où. Puis je sortis après avoir enfilé mon fidèle bonnet rouge et attraper ma fabuleuse trottinette. Il fallait bien que j’y aille d’une façon ou d’une autre et vu que je n’avais toujours pas mon permis… bref. De toute façon Elijah n’habitait pas loin et cela ne me pris pas plus de quelques minutes pour arrivé devant le bâtiment. Je savais où il habitait, parce qu’on l’avait déjà ramené chez lui. Mais je n’étais jamais allé chez Elijah. C’était donc une grande première et ça me foutait encore plus sur les nerfs.

J’eus de la chance d’entrer en même temps qu’un de ses voisins, qui me tient le porte et donc je n’eus pas à sonner à l’interphone. J’allais pouvoir faire la surprise de mon arrivée ! C’était fun ça ! Je regardais donc les noms sur les boîtes aux lettres, comme un manant pour deviner au combien Elijah vivait et à quel étage. Je pris alors l’ascenseur, stressé et décidé, je sonnai à sa porte et… Attendit… Attendit.. J’étais super tendu et sonnai une seconde fois, il avait peut-être pas entendu. Et là, une dame ouvrit la porte. Elle faisait au moins trois fois ma taille en largeur et une tête de plus que moi. Pas rassurante, je vous jure. Surtout qu’elle me fusillait du regard. Ca première réaction fut de me hurler dessus qu’elle espérait que ce soit important pour qu’on la dérange pendant son feuilleton.

- euh… Bonjour Madame.. Elijah est là ?

J’avais parlé sur une toute petite voix, comme un gosse qui vient chez un pote mais qui tombe sur sa mère et ne sais pas trop si elle va les laisser sortir ensemble ou pas. La femme me répondit en criant (mais je crois que c’était son moyen de communication naturel) que non, alors j’essayais d’insister un peu, vous savez, j’étais sûr que j’étais au bon endroit. Ce qui était un peu con, parce que jamais Eli ne m’avait parlé d’une coloc. Et tout ce que je réussi à faire, c’était énerver encore plus mon interlocutrice, avant de me rendre compte que j’étais au mauvais numéro. Mais c’était trop tard, la vieille était à bout de nerfs, elle avait déjà un de ses chaussons à la main, prête à s’en servir comme arme. Alors moi, pas con ! Je me mis à courir comme si ma vie ne dépendait.

En fait, je m’étais trompé d’étage, je pris les escaliers en montant les marches deux par deux, vu que l’ascenseur n’arrivait pas… Et j’entendais toujours l’autre crier comme un goret, mais visiblement elle avait du mal avec les marches, elle devait pas avoir un super cardio. Je n’avais pas de temps à perdre. En plus, dans la précipitation, je m’emmêlai les pieds et donc au lieu de ralentir en arrivant devant chez Elijah (vraiment cette fois), je m’éclatai littéralement contre la porte, je me ressaisit assez rapidement avant de frapper super vite en criant :

- Elii ! Vite ouvre c’est moi, Teddy ! S’il te plaiit ouvre ! Ma vie en dépend !

On peut dire que ça, c’est savoir faire une entrée spectaculaire, merci Teddy. J’allais encore passer pour un imbécile fini. Parfait… mais dans l’immédiat, je n’y songeais pas trop, j’avais surtout peur pour ma survie voyez vous.
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Dim 2 Sep - 21:50
Elijah Holtz
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Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Le grand jour était arrivé, celui où Teddy Scott allait définitivement s’immiscer dans ma vie. Autrement dit : il allait squatter mon canapé pour la première fois de son existence. N’était-ce pas là une étape monstre dans une relation ? « Relation » où le terme le plus vague et impersonnel au monde. Je n’arrivais toujours pas à mettre un nom sur ce que nous partagions. Mais était-ce vraiment nécessaire ? Ce qui était certain c’est que j’appréciais énormément sa compagnie et que je ne comptais pas le laisser m’échapper de sitôt. Tant qu’il voudrait de moi, il lui faudrait s’habituer à m’avoir dans les pattes. Pas que je me mettais littéralement sur les genoux dès que je le voyais non ! Un peu de décence voyous ! Cette semaine avait été si agréable que j’aurais probablement refusé qu’elle prenne fin si ce n’était pour cette fameuse soirée pour laquelle je m’étais engagé à lui présenter un festin 100% allemand (même si les ingrédients étaient 100% américains sûrement). Avec sa collègue, nous avions fait tous les trois la Une des ragots du campus. Le revers de la médaille pour avoir manqué de provoquer une émeute dans la rue. Fort heureusement, tout s’était passé à merveilles malgré plusieurs pics lancées par le principal. J’avais alors prétendu qu’il s’agissait d’une expérience pédagogique. Je doutais qu’il ait gobé cette excuse bidon mais peu importe aucun de notre trio n’avait été renvoyé. Champagne !

Mon appartement ne faisait pas 100m² et pourtant l’espace cuisine répondait à ma folie du moment grâce à son plan de travail. Il m’avait fallu faire des choix quant aux recettes que j’allais présenter d’ici peu mais ne pas connaître les goûts culinaires du musicien ne m’avait clairement pas facilité la tâche. Depuis que je vivais aux États-Unis, la différence entre la nourriture américaine et celle de mon pays natal m’avait assailli. Je craignais que cette dernière ne soit pas à son goût s’il était tant partisan de la malbouffe McDo. Ainsi évitais-je les plats qui me semblaient être les plus extrêmes. Il me faudrait les cuire au fur et à mesure de notre appétit bien que les bases étaient fin prêtes pour ne pas perdre trop de temps (et je savais d’expérience que la distraction en cuisine était une très mauvaise idée). Voici le menu : kartoffelSalat en entrée, un schweinbraten accompagné de knödel en guise de plat principal, et un strudel au pavot au dessert. Il avait un gros appétit n’est-ce pas ? Ok, j’avais peut-être fait les choses en (trop) grand mais il serait disposé à ramener des restes à partager avec Ophelia si il/elle le souhaitait !

Une douce odeur provenant de la cuisine ouverte s’était propagée au coin salon. À vrai dire, elle suffisait à me mettre l’eau à la bouche. Il ne restait plus qu’une trentaine de minutes avant son arrivée avant que je ne remarque n’avoir aucune idée de ce que j’allais enfiler ! Pire qu’une femme ! (Vive le cliché. Shame on me.) Il était définitivement trop tôt pour un rendez-vous tout nu. Ainsi je m’élançais vers mon armoire en soupirant. Je n’avais pas envie d’enfiler une chemise. Être décontracté était le but de nos retrouvailles hors-Académie, pas besoin de se la jouer James Bond non plus ! Je me saisis d’un t-shirt blanc aux fines rayures grises, et d’un pantalon bleu slim. Un tour à la douche, un coup de shampoing, séance coiffure et entretien de la barbe. J'étais prêt !

Je m’avançais dans la pièce principale lorsqu’un bruit sourd me fit sursauter. Celui-ci fut suivi de plusieurs exclamations émises par mon invité. Qu’est-ce qu’il avait bien pu me préparer comme coup cette fois-ci ? À moins qu’il fût sérieux ? Incertain, je m’empressais de lui ouvrir la porte d’entrée et de le laisser se faufiler à l’intérieur avant de la verrouiller.

- Moi aussi je suis content de te voir mais évite de te démonter l’épaule !

Je rigolais et le soulageais en saisissant sa… trottinette ? Il ne cessait de m’épater. Je la déposais dans un coin tout en me demandant comme il avait pu venir jusqu’ici chargé comme une mule. Au vu de ses deux instruments, il allait tenir sa promesse. J’en étais ravi. Rien n’était plus sexy qu’une personne jouant de la musique. Lorsqu’il se fut calmé, je m’approchais doucement et lui déposait un baiser sur la joue après avoir saisi son visage dans ma main droite.

- Bienvenue chez moi ! lançais-je en écartant les bras un large sourire aux lèvres. Ce n’est pas super grand mais c’est suffisant. Et puis, je fais des économies de ménage.

J’entrepris alors de lui faire visiter mon home, sweet home. Ayant été retapé juste avant mon emménagement, tout avait été mis à neuf (dans ce style dirons-nous) au point où j’avais l’impression d’habiter un palace. À mille lieux de mes précédents taudis ! Après tout, Blackwell payait plutôt bien. Dans l’optique de lui donner un aspect moins aseptisé, j’avais disposé plusieurs grands posters de cinéma près du téléviseur. Des photos de famille (sans mes parents) étaient posées çà et là pour me rappeler que tous n’étaient pas pourris dans mon arbre généalogique et que de bons amis m’attendaient en Allemagne. Si j’y rentrais un jour. Si Teddy y posait les yeux, il y verrait un Elijah à tout âge et en toutes occasions. Non ce n’était pas du narcissisme. Mais je n’avais d’autres choix en attendant de me fonder une vie sociable ici. Je n’oubliais aucun coin, y compris la chambre.

- J’avais prévu le coup. Sinon, crois-moi, mon lit aurait été en vrac.

Oui, à chacun ses défauts. De retour dans la pièce principale, je le fis s’asseoir sur le canapé.

- Comme je suis un hôte extraordinaire décidé à répondre aux besoins de mes invités, j’aimerai savoir ce qui te ferait plaisir. En boisson je veux dire, précisais-je en pouffant.
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Mar 4 Sep - 0:07
Teddy Abolick
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Heureusement qu’on était pas dans Mulan, parce que “remplit tes devoirs calmement et respectueusement et raison pour mieux agir, ça t’apportera l’honneur et la gloire”, on en était loin là. De toute façon, pourquoi je pense à ça, j’étais pas une femme à mariée… Merde, c’était de la faute des Wan ça, je devrais peut-être arrêter de manger chinois pour quelques temps, ça m’attaquait le cerveau. Et ça tombait plutôt bien au final, vu que ce soir, le repas prévu serait allemand. Quoique, vous croyez que je vais me mettre à jurer en allemand après ça ? Il y a pas de Disney qui se passe en allemagne hein ? En tout cas, aucun qui me venait à l’esprit. Hm, ça me semblait être plutôt safe du coup.

Tout ça pour dire que j’étais rentré sans aucune classe chez Elijah, manquant de peu à m’écrouler sur lui lorsqu’il ouvrir la porte. Heureusement, mon collègue avait eu la présence d’esprit de se décaler. Et cette entrée le fit plus rire qu’autre chose. Je lui confiai Choupette et posai mes affaires dans un coin en soupirant.

- Et c’est pas qu’une épaule que j’aurais perdu si tu m’avais laissé une seconde de plus dans le couloir !

Ce n’était pas un reproche que je lui faisais. Au contraire, j’étais reconnaissant qu’il m’aie sauvé la vie et je crois que ça s’entendait bien à ma voix. J’essayais de me remettre de mes émotions, mais ça risquait d’être compliqué. Enfin Elijah ne me simplifiait pas la tâche. Je me figeai totalement en le voyant s’approcher de moi pour venir poser une main sur ma joue et m’embrasser sur l’autre. Ce n’était pas la première fois qu’il me faisait le coup, mais woh ! Mon coeur ratait un battement à chaque fois, et je ne savais jamais comment réagir, c’était terrible. Si ce n’était resté planté comme un piquet et rougir. Et je me sentais coupable, parce qu’Elijah allait finir par croire que j’aimais pas ça, alors que c’était tout le contraire !

Toujours un peu la tête ailleurs à cause de ce baiser je me forçais à sourire en même temps qu’Elijah alors qu’il m’accueillait chez lui. C’est vrai que son appartement était plus petit que celui que je partageais avec Ophelia, mais c’était normal, on était deux à vivre dedans aussi. Quoique, même celui là, pour deux personnes il serait pas mal… Pas pour une colocation mais un couple… Voyons Teddy ! Tu commencerai pas à te faire un peu des films là ? Arrête de trop te projeter dans un avenir si peu certain. Dans tous les cas, je le trouvais pas si petit cet appartement. Il faut dire aussi que j’avais vécu trois ans dans les chambres étudiants de l’académie Blackwell et avant de m’installer avec Ophelia, soit nous étions en hotel pendant les tournées ou je squattais chez des potes.

- J’avoue, c’est plutôt sympa d’avoir moins de ménage. Mais même, plus petit c’est cool, c’est plus… Je sais pas, plus confortable nan ? Au moins t’es sûr de pas te perdre haha !

Intime. Avoue Teddy, t’allais dire que c’est plus intime, mais tu t’es ravisé, parce que, c’est Elijah et t’as déjà fait assez de connerie depuis ton arrivée. C’était terrible, je savais jamais sur quel pied danser avec lui. Heureusement, je savais que c’était juste le début qui était comme ça et plus la soirée allait avancer, plus se serait tranquille, fun et cool. En tout cas, Eli ne me laissa pas trop le temps de m’en remettre qu’on enchaînait déjà avec une visite des lieux. C’était sympa, j’aimais bien le style, je trouvais que ça correspondait bien à Elijah et… Et c’était chez lui quoi… Chez lui !

- T’excuse pas, t’as déjà vu mon appart’ et l’état de ma chambre…

Elijah savait que je n’étais plus plus prompt à faire mon lit que lui. Ophelia passait son temps à ranger derrière moi. Et heureusement, parce que sinon, ce serait un sacré bordel dans cet appartement. Puis de ce que j’avais entendu dire, c’était pa forcément bon de refaire son lit à chaque fois qu’on se lève, parce qu’il fallait laisser les draps respirer un peu aussi… Donc raison de plus pour pas se faire chier avec ça… Surtout que je pigeais pas trop le concept de faire son lit tous les matins si c’est pour le redéfaire tous les soirs quoi.

Et après toute ces émotions, je me retrouvais assis sur le canapé, sans trop savoir ce que je faisais là et Elijah qui me demandait ce que je voulais boire. C’était la première fois que je me posais depuis ma course-poursuite dans le couloir, alors, je lâchais un long soupire :

- Woh euh… Attends un instant, tu vas plus vite que ma musique là… Oh euh… Tient…

Je tendis à Elijah un chausson que j’avais dans la main depuis que j’étais arrivé en fait. Devant l’air perplexe de mon interlocuteur, je lui expliquais :

- C’est à ta voisine du dessous, si tu la croise, tu pourras lui rendre. Hm, ouais en fait, je me suis trompé d’étage en venant et… Et je sais pas trop pourquoi, elle s’est énervé, et elle a voulu me frapper avec ça… Donc c’est pour ça que j’ai couru jusqu’ici dans les escaliers et tout. Mais elle a eu le temps de jeter ça en même temps que t’as ouvert la porte.

Moi aussi cette histoire me rendait un peu perplexe. Pourquoi ce genre de truc ça tombait toujours sur moi hein ? Je pouvais pas me tromper et sonner chez la voisine gentille et adorable qui m’aurait guider jusqu’à la bonne porte hein ? La vie est vraiment injuste parfois.

- Bref, je voudrais pas faire un affront à ton titre d’hôte extraordinaire alors euh… Je sais pas trop en fait ce que je veux boire. Toi qui est si pointilleux sur les bières, t’en aurais pas que tu estime décente à me proposer ? Sinon n’importe quoi, sérieusement, tu pourrais me servir de l’eau des toilettes, ça m’irait aussi…

Pour dire que si j’étais venu ce soir, c’était bien pour lui et pas pour boire ou pour la bouffe, comme il m’arrivait de le faire parfois quand j’acceptais des invitations. Elijah retourna donc en cuisine, en me laissant seul un instant. Et c’était un peu gênant, alors, je me décidai à me lever pour aller le rejoindre. J’étais assez curieux de ce qu’on allait manger ce soir. Je m’approchai du blond en train de cuisiner ou faire, je-ne-sais-quoi, et vint même me coller à lui, me mettant sur la pointe des pieds pour poser ma tête sur son épaule et regarder ce qu’il faisait.

- J’ai aucune idée de ce que c’est, mais… Ca sent bon… Et ça a l’air bon aussi… Besoin d’un coup de main ?

Ouh ! Fait gaffe Teddy, t’as quand même pris un sacré risque en te collant à lui comme ça. Ca allait mal se finir cette histoire. Et si j’étais sincère en disant que ça avait l’air bon, je l’étais moins en proposant un coup de main. C’était plus par réflexe et politesse que j’avais dit ça. Parce que tout personne saine d’esprit savait parfaitement que c’était une très mauvaise idée de me laisser cuisiner. Même si ce n’était que couper un légume. C’était peu prudent de me laisser mettre un pied dans une pièce pleine d’ustensiles potentiellement dangereux et du feu.
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Mar 4 Sep - 18:25
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Est-ce que Teddy était timide ou bien m’étais-je fait des idées le concernant depuis le début ? À moins qu’il ne soit tout simplement pas tactile contrairement à moi. Mais, dans le doute, je continuerai à me montrer naturel jusqu’à ce qu’il finisse par me confier sa gêne potentielle. Ce n’est pas comme s’il avait l’air de souffrir le martyr et j’adorais me montrer tendre avec lui. Il avait vu la partie la plus sombre de ma personnalité (même s’il n’en connaissait pas les racines) mais ne me jugeait pas pour autant. Rien n’avait changé, si ce n’est peut-être que le musicien était prêt à me faire davantage confiance comme en témoignait mon invitation chez les Wan la semaine passée. Tous les enseignants n’y avaient pas été conviés. Si je posais vraiment problème le trio n’aurait eu aucun mal à m’évincer. Je décidais donc de rester positif et de rester tout aussi engageant. Peut-être finirait-il par me rendre la pareille. Bien sûr ce n’était pas une obligation. L’essentiel pour moi était qu’il se sente à l’aise. Je feignis de ne rien avoir remarqué pour ne pas le mettre dans l’embarras et entreprit de lui faire une rapide visite guidée commentée. Pour sûr, je ne risquais pas de me perdre dans 80m² pensais-je en rigolant. Oui, c’était bien plus petit que chez mon interlocuteur mais je m’y sentais vraiment bien. Un véritable cocon accueillant et aux normes avec suffisamment de cachet à mon goût.

- Tu n’es pas un as du rangement mais tu as suffisamment de qualités pour le faire oublier !
dis-je en réponse à la mention à sa chambre désordonnée.

Je l’invitais ensuite à s’asseoir sur le canapé. Le pauvre s’était infligé tout un trajet en trottinette, peut-être avait-il besoin de se reposer un peu les genoux ? Non, Teddy n’était pas en sucre à ce point. Soit rationnel, Elijah. Je me rendis soudainement compte que je n’avais même pas fait attention aux fringues qu’il portait. Nous avions un style vestimentaire très différent mais le sien lui convenait tout à fait. Comme s’il avait été inventé pour lui. Sur moi, ce serait sûrement ridicule. Pas comme si je souhaitais uniquement passer du temps avec mes clones de toute manière ! Et je n’avais clairement pas à dire quoique ce soit. Il était lui-même c’était l’essentiel. Ensuite, je lui proposai une boisson, ce à quoi il rétorqua qu’il me fallait ralentir l’allure. Oh ? Précipitais-je les choses sans m’en rendre compte ? Il ne me semblait pas avoir mis les gaz plus que lorsque je recevais d’autres amis.

Je n’eus pas le temps d’approfondir la question que le musicien me tendit un… chausson ? Je le saisis tout en fronçant les sourcils. Était-ce censé être un geste symbolique que je ne saisissais pas ? Du genre : « ce chausson symbolise la confiance que je te porte » ? Étrange. Heureusement, avant que je ne me perde dans des conjonctures plus tirées par les cheveux l’une que l’autre, je sus le fin mot de l’histoire. Lorsqu’il termina sa tirade, je le regardais, inexpressif pendant une poignée de secondes. Puis je finis par exploser de rire.

- Tu me rends dingue ! m’écriais-je entre deux respirations difficiles.

Bon ok, sur le coup je n’avais pas remarqué à quel point cette expression pouvait porter à confusion. Je m’appuyais contre le dossier du fauteuil en le fixant.

- Je vois que madame Chase est toujours aussi aimable. Je ne l’ai croisé que deux fois mais… elle m’a fait l’effet d’un Détraqueur. Elle provoque désespoir et tristesse sur son passage. Mais très bien. Je lui rendrai. Cela dit, tu me seras redevable à vie vu le sacrifice que tu me demandes de commettre.

Je lui fis un clin d’œil puis pris sa « commande » en compte.

- Bières allemandes ce sera ! Autant jouer le jeu jusqu’au bout ! À moins que tu tiennes vraiment à goûter à l’eau de mes toilettes.

Je retournais vers la cuisine tout en posant le chausson sur une étagère près de l’entrée. J’en profitais pour ajouter les derniers ingrédients au plat principal lorsque je sentis une présence s’appuyer contre moi. Un tel rapprochement me prit de court. C’était la première fois qu’il se montrait aussi entreprenant mais ce n’était pas pour me déplaire. Ce retournement de situation était si inattendu qu’un sourire en coin s’afficha sur mon visage en remarquant son menton se caler entre mon cou et mon omoplate. Encore plus agréable que dans mes souvenirs.

- Je te remercie. Mais ça ira, je dois juste l’enfourner. Il y a presque deux heures de cuisson ! C'est pour te forcer à ne pas me fausser compagnie trop tôt. Considère ça comme une pseudo-prise d'otage.

Oui, DEUX heures. Cela dit, le temps risquait de passer vite. Je grimaçais de devoir me déplacer et de mettre fin à cette étreinte. Je ne pouvais pas prétendre de rajouter des éléments invisibles à la recette rien que pour faire durer le plaisir ! Avant de bouger, je tournais mon visage vers lui et murmurait :

- Rassure-toi, je t’ai préparé un festin de roi.

Hors les bisous que je lui avais déposé sur les joues, nous n’avions jamais eu une telle proximité. Nos lèvres étaient à trois centimètres de distance et il me fallait avouer que la tentation était grande. Mais je n’en fis rien. Je lui adressais une grimace de tristesse pour bien lui faire comprendre que je m’éloignais à regret. Qu’il pense que son premier essai était un échec n’aiderait en rien ! Je saisis le plat et lui passait sous le nez en rigolant pour lui mettre l’eau à la bouche.

- C’est du schweinbraten, lui révélais-je en lui parlant dans ma langue natale pour la première fois (oui, je venais de le réaliser). Je t’expliciterai ce que c’est tout à l’heure. En espérant ne pas te rendre malade !

Une fois qu’il fut dans le four, j’ouvris le frigo et lui donna sa bière après l’avoir décapsulé. Avec humour je lui lançais :

- Vu les quantités que j’ai préparé, on pourrait inviter la voisine du dessous maintenant que avez fait connaissance.

Non, je n'allais pas oublier de sitôt ! Je pouffais puis vint placer ma main dans son dos en le reconduisant vers le salon. Bien sûr, je ne pus m’en contenter et commençais à le chatouiller en grand enfant que j’étais. Ce qui rendit la traversée de la pièce bien plus fastidieuse que prévu surtout avec une boisson dans la main. Je m’interrompais alors que je venais de me cogner contre un meuble. La contrepartie de chahuter ! Je n’avais pas eu mal, ainsi je continuais de rigoler. Mon regard se posa sur la photographie encadrée qui était posée dessus (LIEN).

- Oh tient ! Je te présente Wolfgang. C’était le chien de mon meilleur ami. Je l’aurais kidnappé si j’avais pu mais mes parents n’ont jamais voulu.

J’affichais une moue déçue. Avoir un animal de compagnie était un de mes plus vieux projets d’avenir. D’ici quelques années probablement. Je n’avais même pas fait attention que j’étais encore dans un mauvais état le jour où la photo avait été prise.
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Mer 5 Sep - 1:54
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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J’étais un peu sous le choc. Elijah, venait de dire le plus sérieusement du monde que j’avais plein de qualités qui permettaient de faire oublier le reste ? Merde, mais j’étais curieux du coup, quelle qualité ? Parce que j’avais beau avoir été moi pendant vingt-neuf ans, et je voulais bien admettre que j’avais quelques qualités, mais pas autant. Pas au point de faire oublier mes défauts d’ailleurs. C’est pas comme si je m’étais beaucoup posé la question non plus. Cependant, ça m’étonnais qu’Elijah sorte ça, presque naturellement, parce qu’il me semblait pas avoir déjà entendu quelqu’un me parler de la sorte. Mec, putain, je vais vraiment finir par croire que tu m’aimes bien pour ce que je suis, arrête, tu vas le regretter.

- Si tu l’dis !

Je lâchais ça, à défaut d’avoir mieux, en riant un peu, montrant bien que j’avais du mal à prendre ça au sérieux. Puis c’était aussi histoire de ne pas lancer une conversation sur le sujet non plus, ça m’arrangeait bien comme ça. Je finis donc assez sur le canapé, à raconter mes aventures du jour à Eli qui explosa de rire. J’aurais pu me vexer, mais, il était trop adorable quand il riait. Je souris comme un imbécile, presque fier de moi pour le coup. Comment c’est possible d’être aussi sexy en toute situation hein ? Et je vous jure, j’aurais pu mourir à l’entendre dire que je le rendais dingue. Il se rendait compte que c’était lui qui me rendait dingue ? Mais peut-être pas de la même façon… Enfin… Je sais pas trop et vu comment il riait, je ne pouvais pas trop lui demander non plus.

- J’y travaille tous les jours un peu plus !

Hey, à y repenser, heureusement qu’on avait le contexte, parce que Elijah, à bout de souffle, qui dit que je le rend dingue, ça pourrait être mal interprété. Ou pas du coup, j’avais vraiment un esprit tordu, merde… Elijah finit par se calmer et me parler un peu de sa voisine. Madame Chase apparemment.

- Et je pense que même un détraqueur fuirait devant elle… Au pire, si tu veux pas la voir, tu peux toujours essayer de lui mettre sa pantoufle dans la boîte aux lettres non ? Pas que j’ai pas envie de t’en devoir une mais…

Mais Elijah, t’as pas besoin de ça, demande moi n’importe quoi, n’importe quand, je le ferais. Il n’y avait pas photo. Déjà de base, j’étais le genre de gars qui était incapable de dire ‘non’. Ouais c’était assez handicapant du coup. Mais c’est pas parce que je disais oui à tout que je tenais mes “promesses”. Evidemment, pour Elijah, ce serait différent.

- Parfait ! Je me garde le privilège de goûter à ton eau des toilettes pour plus tard alors.


Je fis un clin d’oeil à Elijah, comme si c’était une sorte de privilège spécial quoi… Je crois qu’il faudrait vraiment que je sois dans un sale état pour finir à boire de l’eau dans ses toilettes. Quoique, avec Elijah, je devrais peut-être m’attendre au pire. Ou plutôt juste avec mon karma de merde naturel en fait, dans lequel j’entraînais bien trop facilement le cinéaste. Il suffisait de voir la tournure qu’avait les événements lors de notre première sortie extra-scolaire, si je puis dire.

Pourtant, je ne voudrais changer ce qu’il s’est passé pendant cette première soirée et celles ont suivi pour rien au monde. Il m’arrivait toujours de sacré histoires, sans que je ne sache pas trop comment, mais quand Elijah était là et bien… Ca devenait des bons moments, de bons souvenir, pas quelque chose que je regrette et dont je n’aurais pas envie de raconter. Pour vous dire à quel point il avait cet effet sur moi. Et croyez-moi, je ne serais pas aller me coller à n’importe qui comme ça. Visiblement ça plaisait bien à Elijah, vu le sourire super mignon qu’il fit. Raison de plus pour rester, en plus j’étais bien là. En même temps il y avait à manger et Eli… Que demander de plus ? Un peu de musique peut-être pour que le tout soit parfait.

- Deux heures ?! Mais comment tu peux avoir la patience de préparer un truc pareil ! J’espère que tu sais comment tu vas m’occuper. Et de toute façon, il est pas question que je parte sans avoir mangé voyons. Il faut bien que j’essaye d’être à la hauteur de mon hôte.

C’était assez drôle de dire ça, alors que j’étais en ce moment sur la pointe des pieds pour justement atteindre la même taille qu’Eli ou presque. On pourrait presque croire à un mauvais jeu de mot. Mes pensées furent rapidement balayée, lorsqu’Eli tourna sa tête vers la mienne. Par Hendrix ! Il était tellement près. Mon coeur s’emballa immédiatement, je pouvais sentir son souffle sur mes lèvres alors qu’il me murmurait quelques paroles. Comment ne pas défaillir ? On serait dans une pièce de théâtre, je serais tombé en pâmoison. Et ça n’avait duré que quelques seconde, même pas. J’aurais tellement aimé qu’on puisse arrêter le temps, juste un peu. Mais Elijah fit une sorte de grimace avant de s’écarter. Mec ! Si ça t’embête aussi, reste, je demande que ça !

Je n’osais pas protester et fit comme si de rien n’était, ou presque. Parce que c’était une sacré occasion qu’on avait laissé passer et j’avais bien l’impression qu’Elijah en avait fait exprès. J’étais un peu frustré pour le coup. Peut-être qu’il s’attendait à ce que je prenne les devants… Ou alors c’était juste de la provocation. Je savais qu’il aimait bien agir de la sorte. Quoique, jusque là, je me disais qu’il ne faisait sûrement pas ça délibérément et c’était surtout moi qui surinterprétait tout. Mais là, quand même ! Eli me ramena sur terre en me passant son plat sous le nez et en me le présentant.

- Je te fais confiance ! Par contre, j’espère que tu comptes pas trop sûr moi pour retenir le nom par contre…


C’était plutôt agréable de l’entendre de la bouche d’Eli, mais dans la mienne, de l’allemand… Ca sonnerait sans doute comme… Je sais pas trop en fait, mais rien de très mélodieux et Elijah risquait de se moquer de moi sur plusieurs générations. Après s’il voulait me donner des cours de langues, je n’étais pas contre non plus. En tout bien tout honneur hein ! Et je parle bien d’allemand hein, pas de langue, même si… Ok, ok, j’ai compris j’arrête là.

- Ew, non merci, je tiens à la vie ! J’ai pas envie de rentrer chez moi avec des marques d’espadrille dans le dos, merci ! Puis je suis venu passer une soirée sympa… Pas un remake de film d’horreur… C’est encore trop tôt Eli, on en est pas là dans notre relation !


Vous imaginez le carnage un peu ? Cette folle là, avec ses chaussons, à notre table… Pas possible que ça se passe bien ! Et oui, malgré ce qu’il s’était passé quelques petites minutes avant, j’arrivais encore à blaguer sur notre “relation”. Si on me demandait de décrire cette dernière j’aurais aucune idée de ce que je pourrais en dire. Mais s’ils s’agissait de blaguer bêtement, oui, c’était dans mes cordes ça.

Ma bière décapsulée à la main, je me laissais guider docilement vers le salon par Elijah. Il était vraiment tactile, c’était fou, je me demandais s’il était comme ça avec tout le monde ou… C’est vrai que je ne faisais pas forcément attention à son attitude avec les autres. A part avec Ophelia… Et histoire de pas gâcher cette soirée, je préférais ne pas y penser. J’étais un peu ailleurs, je dois l’admettre, et fut donc très surpris qu’Elijah se mette à me chatouiller. Je me mis à rire comme un perdu en me tordant dans tous les sens, je crois que je renversai même un peu de ma bière au sol, en faisant de mon mieux pour pas la faire tomber. Mais de ma main libre j’essayais quand même de me venger et de chatouiller Elijah aussi, j’allais pas me laisser faire aussi facilement non mais oh !

Notre petit jeu se finit lorsque Elijah heurta un meuble, j’allais m’excuser, j’avais peur qu’il se soit fait mal, mais apparemment non, il ne s’en plaint pas et me son regard se posa sur une photo posée sur le meuble. Je m’y intéressait aussi. Il s’agissait d’un cliché d’Elijah enfant, avec un chien.

- J’ai du mal à me décider sur qui est le plus mignon des deux…

Elijah, il y a pas photo - enfin techniquement si, il y a une photo, mais rooh, laissez-moi finir -. Pour vous avouer, je n’étais très fan des chiens. Les animaux en général ne m’aimaient pas trop en fait. J’ai jamais su pourquoi. Quoique, les chats ça allait encore. Mais étant donné que je n’arrivais même pas à m’occuper d’une plante, il ne m’était jamais vraiment venu à l’idée de vouloir un animal de compagnie un jour.

- T’étais déjà un sacré bagarreur hein ? Bad boy va...

Je lui donnais un coup de coude amical en désignant ses blessures. Ce n’était pas méchant. Et je sais pas, ça ne m’étonnait pas trop non plus. Enfin, je savais qu’Elijah pouvait être violent et assez flippant. Mais ben… Ca faisait parti de lui quoi, ce n’étais pas comme s’il avait un jour choisis d’être comme ça. Si on pouvait choisir notre caractère, on serait tous parfait et ce serait chiant à mourir.

- Mais si c’est tes parents qui voulaient pas, pourquoi t’as pas adopté un chien après ?

Je ne savais rien de la famille d’Elijah en fait. On avait jamais vraiment abordé le sujet ensemble. Et pourtant, on était proche tous les deux… Enfin on avait passé beaucoup de temps ensemble ces dernières semaines. Mais je sais pas, quelque chose me disais qu’Elijah était pas du genre à raconter sa vie à tout le monde non plus.
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Mer 5 Sep - 14:29
Elijah Holtz
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Je ne me lassais pas des péripéties de Teddy. Chaque jour semblait porter son lot de nouveautés, toutes plus extravagantes les unes que les autres. D’accord, madame Chase était teigneuse mais il devait bien être le seul individu à s’être (presque) mangé son chausson dans la figure ! Son cercle d’amis devait tellement apprécier ce trait décalé de sa personnalité. Il le rendait tellement appréciable et touchant ! Qui pouvait ne pas l’aimer au juste ? Donnez-moi son 06 que je règle mes comptes. J’étais ravi pour lui qu’Ophelia était une fille bien et qui ne se prenait pas la tête. Pourquoi ? Car comme dirait Jack dans Titanic, je ne souhaitais pas que « le feu que j’aime en [lui] finisse par s’éteindre » à cause de mauvaises fréquentations. Sa colocataire était si déjantée que je n’avais pas à craindre que le musicien finisse par devenir banal, voire dépressif. Son dynamisme était si contagieux ! Je ne redoutais clairement pas l’overdose puisqu’elle était inimaginable. En leur compagnie, je repoussais même mes limites. La preuve en est avec notre remake de La La Land qui resterait longtemps gravé dans la mémoire des habitants d’Arcadia Bay.

- Dans ce cas tu fais un excellent job ! Tu risques d’avoir une récompense d’ici la fin de l’année.

Je lui tirais la langue (non ce n’était pas en guise d’illustration – quoique) en rigolant. J’ignorais comment il interprétait la foule de sous-entendus que je lui débitais. Ils me paraissaient évidents mais l’étaient-ils vraiment ? Nous en étions encore à la phase de tâtonnement dont j’ignorais la limite du tolérable. Où devais-je m’arrêter ? Devais-je me contrôler ou donner libre cours à mes pulsions comme je me questionnerai ultérieurement dans la cuisine ? Ne pas aller trop vite, ne pas faire du surplace pendant une éternité. Pour tout vous dire, j’étais nul concernant les relations humaines qui dépassaient le cadre purement amical. Je n’avais jamais eu de petit(e) ami(e) sur la longue durée et doutais être prêt pour être en couple car une part de moi se demandait si j’étais en mesure d’aimer sincèrement quelqu’un. La monogamie ne me faisait pas peur. Je n’étais même pas spécialement porté sur la chose. Je n’étais pas lubrique, en quête perpétuelle de noms à rajouter à mon palmarès. Non, le problème était plus profond, ancré en moi. Je n’avais connu ni l’amour paternel, ni maternel, tout du moins pas de la façon qu’un enfant est en droit d’espérer. Qui sait si je n’étais pas une coquille vide aujourd’hui ? Et Teddy méritait tellement mieux que ça. Alors… Que faire ? J’étais pris dans une impasse. Je ne précipitais rien dans l’espoir que le garçon soit à 100% sûr que je lui suffisais. Du moins, s’il avait dans l’optique de me hisser hors de la friendzone. Et il me fallait être certain de ce que j’avais à lui offrir.

La conversation se porta sur ma voisine qui en prenait cher pour son grade. Elle le méritait avec son caractère de bulldog anti-social. En général, je m’esquivais dès que j’apercevais son ombre. À croire que c’était une formation pour la filature. Un véritable Sherlock Holmes allemand !

- Tu marques un point. Mais j’aime teeellleemmmenntt l’idée que tu me sois redevable que je serais prêt à faire ce sacrifice. Ce n’est pas comme si je n’avais jamais pris le risque de « mourir » pour toi.

Dis-je en référence à la fameuse bataille dans le bar de la ville lors de laquelle j’avais prit sa défense. Je lui jetais un regard taquin et malicieux avant de retourner dans la cuisine peu de temps après. C’est là qu’il vint se blottir contre moi sans crier gare. J’aurais été nerveux à cet instant précis, sûrement aurais-je sursauter en créant un fléau culinaire au passage. Passé les premières secondes d’étonnement, je me détendais complètement avec un sourire aux lèvres. Il me fallait presque me mordre l’intérieur des joues pour ne pas le supplier de passer ses bras autour de ma taille et de serrer. Oui, j’étais tactile à ce point avec lui. Mais mon interlocuteur faisait déjà un pas de géant, je n’allais pas trop lui en demander non plus. Et puis, ça avait déjà un avant-goût de paradis. Du moins l’idée que je m’en faisais. Mon cœur battait la chamade alors que je résistais à l’envie de me retourner pour mieux l’embrasser. Remarquez, j’avais songé au film de James Cameron précédemment. Je pouvais me la jouer « Je vole ! Teddy ! » et me contenter de déplacer mon visage vers le sien. Ce que je fis. Malheureusement, la suite de la scène ne suivit pas. Et j’étais tellement perturbé malgré tout que je ne pensais pas à lui proposer de me dessiner « comme l’une de [ses] françaises ». J’avais loupé le coche et me maudissait déjà. J’accueillais la coïncidence de ses propos avec un petit rire. Bien dit.

- Si le résultat est supérieur malgré l’attente, alors je sais me montrer patient.

Non, je ne faisais pas DU TOUT référence à notre relation au passage. Peut-être ne capterait-il pas cette subtilité pas si subtile que ça mais au moins c’était dit. Je décidais tout de même de reprendre la parole pour que ça n’ait pas l’air trop mélodramatique.

- Et puis je sais faire des efforts quand c’est nécessaire. Je ne voudrais pas que ton petit bidou fragile regrette de m’avoir fait confiance en négligeant mes offrandes !

Je pouffais et me déplaçais à contre-cœur pour enfourner le plat principal après lui avoir passé sous le nez pour attiser ses papilles. Je ris pour la énième fois à sa réplique concernant le nom allemand. Pour moi, c’était simple. Mais je devais reconnaître qu’il y avait un monde entre l’anglais et ma langue natale. Par chance, j’avais suivi des cours intensifs à la Shakespeare très tôt. Un des avantages à provenir d’un milieu aisé.

- Je peux t’apprendre tu sais. Comme ça, tu pourras épater la galerie et m’accompagner si un jour je retourne là-bas.

En expédition. Pas définitivement bien sûr. S’il pensait que c’était une invitation à vivre avec moi c’était ce qui s’appelait mettre la charrue avant les bœufs ! Pour sûr, quitte à remettre les pieds en Allemagne, je préférai avoir quelqu’un comme Teddy à mes côtés. Histoire de ne pas combattre mes vieux démons seul. Il m’était déjà arrivé de me demander si je me risquerai à une confrontation avec les vieux Holtz. Vu comment ça s’était terminé la dernière fois, c’était plutôt un terrain dangereux. Le brun saurait m’apaiser. Je m’étais fait la promesse de ne plus dépasser les bornes comme lors de notre première soirée ensemble.

- Et si c’est moi qui porte les espadrilles ? Non ? Toujours pas ?

Je pouffais de rire. Il m’était arrivé de me déguiser en femme lors de mon adolescence, bien que je ne fusse pas parvenu à dompter les talons. C’était comique et nous avions bien rigolé. Mon avenir de drag-queen avait été compromis dès cet instant.

- Ne sous-estimons pas la Teigneuse. Si ça se trouve, elle te ferait des massages divins qui clôturerait notre festin en apothéose. Tu imagines ses petites mains potelées à te tripoter, là…


Je posais les miennes sur ses épaules en esquissant un mouvement que j’espérais agréable. C’était ma façon à moi de compenser pour notre séparation physique. Je le touchais au même endroit qu’il l’avait fait. Je bouclais la boucle temporairement. Quelques secondes après, je descendais mon bras dans son dos et commençait à le chatouiller sans gêne. Sa réaction fut immédiate, et ses gloussements se répercutèrent contre les murs alentours. Je n’avais pas prévu qu’il riposterait. J’étais loin de l’avoir à ma merci et il me le fit comprendre tandis que nos bières menaçaient dangereusement de se fracasser au sol. Deux gamins qui font mumuse et y prennent on ne peut plus de plaisir ! J’aimais ces instants de complicité entre nous. Je me sentais souvent piéger dans un corps d’adulte depuis que j’avais quitté le domicile familial. Beaucoup de responsabilités, les études, le travail… Me reconnecter avec cette partie de mon être que je soupçonnais disparue me procuraient un bien fou. Des larmes perlaient jusqu’à ce que nous sortions de notre bulle lors que ma cuisse percuta un meuble.

Je décidais alors d’ouvrir une porte sur mon passé, l’invitant à y entrer et à y faire ses premiers pas lorsque mes yeux se posèrent sur un vieux cliché de moi avec le meilleur ami de l’homme. Son compliment m’esquissa un sourire. Adorable. Me concernant, l’animal remportait la médaille haut la main mais je n’étais guère objectif. Ensuite, il me fit remarquer la blessure que je portais au front et enchaîna immédiatement sur la raison de l’absence d’un chien ici puisque j’y tenais tant. Question qui se justifiait. Mais mon esprit était ailleurs au moment où je lâchais :

- Si mes souvenirs sont bons, c’était encore un de ces fameux jours où je n’avais rien demandé.

Je fuyais son regard, c’était évident. Je n’avais jamais avoué frontalement à quelqu’un que j’avais été battu jusqu’à prendre mes clics et mes clacs à dix-huit ans. Encore là l’indiquais-je en prenant un détour de dix mille lieux. Par réflexe, je m’éclaircis la gorge comme si c’était suffisant pour effacer la phrase qui venait de m’échapper.

- Mais oui. J’avais déjà des prédispositions à être le « bad boy » de service. Pas que j’en sois fier mais ça m’a sorti du pétrin plusieurs fois. C’était la jungle la cour de récré, surtout quand tu es le chéri de toutes les demoiselles.

Je forçais un rire d’où perçait un manque d’authenticité. Prêter attention à ce fichu pansement m’avait ramené dans un endroit obscur que je voulais éviter à tout prix depuis une douzaine d’années. Mais ce n’était pas la faute du musicien puisqu’il n’était au courant de rien. Je ne l’en blâmais pas. Aussi, j’abordais enfin le dernier sujet qu’il avait relevé.

- Je rêverai d’avoir un gros chien. Du genre bouvier bernois tu sais ? Mais je n’ai pas pu jusqu’ici car j’ai perdu pas mal d’années avant de reprendre mes études, et je viens juste de m’installer ici après avoir traversé l’océan. Peut-être quand ma vie sera plus stable. L’an prochain ou dans deux ans. Et puis je sais que je m’attacherai à lui comme pas possible. C’est effrayant.

Mes yeux bleus retrouvèrent les siens pour la première fois depuis l’analyse de la photographie. À nouveau je dressais un parallèle entre la discussion et notre relation.
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Mer 5 Sep - 21:33
Teddy Abolick
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Ca allait encore partir trop loin cette histoire. Mais bon, je n’allais pas me plaindre, si Elijah aimait les imprévus il n’allait pas être déçu à rester avec moi. Est-ce que si je lui disais ça, ça sous entendrait un peu trop fortement que j’aimerai bien passer… Je sais pas… Les soixante-dix prochaines années de ma vie avec lui ? Ouais, c’était peut-être encore un peu trop tôt entre nous, ce serait presque lui faire une sorte de demande en mariage. Alors que je n’étais même pas sûr de savoir où on en était tout les deux. Quoique, ça ne me dérangeait pas tant que ça non plus. Sinon vous vous doutez bien que… Non j’ai aucune idée de ce que j’aurais fait. Puis ça ne faisait pas si longtemps que ça qu’on était aussi proche.

- Hey ! Tu crois quoi ! Evidemment je fournis des services de qualité et j’espère bien qu’il y aura une récompense ! Je vais pas faire ça gratuitement non plus !

Je pris un air faussement outré. J’aurais pu être un bon élève dans la classe de Peter avec un jeu pareil, haha ! Non, plus sérieusement, c’était ridicule. Mais j’étais curieux de savoir à quoi pouvait bien penser Elijah lorsqu’il parlait de récompense. Ok, dit comme ça, ça faisait un peu, “bon toutou, mange un biscuit !”. Mais bon, j’aime bien les biscuits, alors ça me dérangerai pas trop non plus. Il faut dire je n’étais pas super difficile comme gars non plus. J’avais même faillis lui dire que ses beaux yeux et son sourire étaient une récompense largement suffisante, mais s’il voulait vraiment m’offrir quelque chose d’autre, je ne dirais pas non.

Sérieusement, d’abord la récompense et maintenant il insistait pour que je lui soit redevable, j’allais vraiment finir par croire qu’Elijah attendait quelque chose de précis de ma part, mais quoi ? Je pouvais déjà me rassurer, il ne s’agirait sûrement pas de faire le ménage chez lui, vu que visiblement, ça le dérangeait pas trop vu la taille de son appartement. Ouais, j’avais beau aimer beaucoup Elijah, si j’avais la flemme de faire le ménage chez moi, ce n’était pas pour aller le faire chez les autres. Je suis un homme qui se tient à ses principes voyons !

- Haha ! Je sais que t’aime jouer les héros pour m’impressionner et ça marche, t’inquiète !

Oui, c’était un peu ma façon de lui dire encore une fois que j’avais un truc pour lui. Mais sincèrement, je crois qu’il l’avait compris. J’étais quand même venu me coller à lui quelques secondes plus tôt. Et croyez-moi, je n’étais pas tactile aussi naturellement qu’Elijah pouvait l’être. Ca ne me dérangeait pas qu’on m’approche, ou de faire des câlins aux autres, mais je sais pas, ça ne me venait pas forcément instinctivement de me rapprocher de quelqu’un physiquement, à moins d’en avoir vraiment envie. Et en général, je laissais plus les autres venir vers moi que le contraire. Vous imaginez ? Ma flemme allait jusque là quand même. Ou c’était peut-être autre chose, mais je vous avoue que je n’y avais jamais vraiment réfléchit.

Pour tout vous avouez, je n’étais pas sûr d’avoir tout compris à la phrase d’Elijah. Cela prit un instant à mon cerveau pour décrypter l’information. Alors non, je n’étais pas parti en chercher une quelconque signification cachée non plus.

- Mais c’est tellement looong… Et ça donne tellement faim…

J’étais presque à me plaindre comme un gosse derrière sa mère. Il faut dire aussi que j’étais un ventre sur patte, j’avais perpétuellement faim et je mangeais sans doute bien plus que je ne le devrais. Mais c’était un cercle vicieux ce truc. Parce que, plus je mangeais, plus j’avais faim en fait.

- Fragile ? T’es sûr de savoir à qui te parler ? Ce “petit bidou” il en a vu de toutes les couleurs…

Mon estomac ? Un gouffre sans fond ? C’était une belle description. Puis je crois qu’Elijah me connaissait suffisamment à présent pour se douter que j’avais dû manger un peu de tout et n’importe quoi. J’étais clairement le genre de gars qui mangerait un sandwich de pâté pour chien par erreur, ou un insecte non identifié pour un pari. Si je n’étais pas trop une lumière maintenant, je vous laisse imaginer ce que c’était pendant mon adolescence hein. Surtout que mes potes ne volaient pas franchement plus haut.

C’était quand même sur cette pensée pour la pâté pour chien qu’Eli mit fin à cette sorte d’étreinte, mais pas trop étreinte en fait. Et visiblement, il aimait bien l’idée que j’apprenne sa langue natale. Sincèrement, je n’étais pas contre du tout. Et pas seulement parce qu’Elijah serait mon professeur hein ! Je n’avais jamais appris une autre langue que l’anglais. Oui, j’étais le bon gros Ricain de base qui ne parle que sa langue. Mais ce n’était pas parce que j’étais fermé au reste du monde. C’est juste que n’en avait jamais eu l’occasion.

- Oh mais oui ! Ce serait génial ! Je suis jamais allé en Allemagne non plus ! J’ai toujours voulu y aller… On pourrait se faire ça pendant les vacances scolaire en plus ! En vrai c’est cool d’être prof pour ça !

J’étais peut-être un peu trop enjoué à propos de ce projet. Alors qu’Elijah avait juste sortis ça comme ça. Je sais que je n’en avais pas l’air, mais j’adorais voyager. Et c’était un truc qui me manquait un peu des tournées avec le groupe. J’aimais bien découvrir de nouveau horizons et rencontrer de nouvelles personnes. Puis j’étais d’autant plus curieux, qu’il s’agissait du pays natal d’Elijah quoi !

Je voulais être outré qu’il veuille inviter sa voisine à notre dîner. Mais comment vous vouliez que je garde mon “sérieux” ? Rien qu’imaginer Elijah en espadrilles, me fit pouffer bêtement de rire. C’était à croire que la présence d’Elijah faisait baisser mon QI, il était déjà pas bien haut de base, alors, je vous laisse imaginer le carnage.

- Dans ce cas… Je crois que je vais reconsidérer l’offre…

C’était l’enfer ces chaussures là en plus. Enfin tout ce qui était talons… C’était terrible. Comment ça, j’ai l’air de bien m’y connaître ? Vous savez en tournée, entre deux concerts, il s’en passe des choses… Puis il est possible qu’au détour d’une soirée ou deux j’ai fini en robe et en talons à danser sur quelques tubes de Beyoncé. Il se pourrait qu’il existe quelque vidéos sur le net de ces grands moments. Arhem, il ne me restait qu’à prier pour qu’Elijah ne tombe jamais sur ces vidéos je crois.

Il enchaîna avec une autre théorie sur sa voisine. Et j’aurais pu trouver une connerie à dire, s’il n’avait pas illustré ses propos en venant me masser rapidement les épaules. Je fermais les yeux pour savourer. C’est qu’il foutrait presque des frissons. Il est génial ce gars, je vous jure. Mais encore une fois, ça avait été trop court et mon cerveau c’était encore mis au chômage technique. Je réussi tout de même à souffler :

- Les tiennes sont bien aussi…

Je parlais de ses mains, bien évidemment hein ! Ne sortez pas mes propos de leur contexte, s’il vous plaît ! Mais je n’étais pas sûr qu’Elijah aie entendu. Enfin, je sais pas. Nous retournâmes vers le salon, mais visiblement mon collègue avait un autre plan en tête. Nous nous lançâmes dans une bataille de chatouille, comme des gosses qui jouent. C’était pour ça que j’aimais Elijah, il était capable d’être aussi sérieux et responsable que immature et taquin. Il était juste parfait. Enfin, non il n’était pas parfait, il avait ses défauts aussi, mais à mes yeux il l’était.

Nous finîmes par nous calmer et regarder un peu cette photo d’Eli jeune… J’avais fait une réflexion sur ses blessures en riant, mais… Visiblement, ce n’était pas aussi drôle que ça. Putain, t’es con Teddy, tu le sais ça ? Ca ne m’était pas venu à l’esprit que ces blessures pourraient toujours être là. Enfin pas physiquement hein. Je me comprend. J’avais bien vu qu’Elijah avait perdu son ton joyeux. Il avait même perdu ce petit éclat dans ses yeux. J’avais vraiment touché une corde sensible hein ? Je me sentais terriblement coupable. Je ne voulais pas qu’il se sente mal comme ça.

Je n’étais pas toujours une flèche, je passais souvent à côté de certaines choses. Mais là, j’avais bien comprit qu’Elijah n’avait pas eu une enfance facile. C’était peut-être pour ça qu’on en avait jamais parlé et qu’on avait, inconsciemment éviter le sujet aussi. Personnellement, je n’avais rien à cacher, j’avais eu une vie plutôt banale. Et ça ne venait pas forcément à l’esprit d’engager ce genre de conversation. Elijah continua en essayant de ne pas instaurer une trop mauvaise ambiance. Il blagua sur le côté bad boy. Mais désolé babe, je l’avale pas celle là. J’affichai une moue un peu triste.

- Désolé Eli, je voulais pas… C’était là, c’est ça ?

Je pointais le coin du front d’Elijah où il avait un pansement sur la photo avant de me mettre sur la pointe des pieds (oui encore, mais c’est pas de ma faute s’il est plus grand que moi) et lui fit juste un bisous à cet endroit précis.

- Un peu mieux ?

Je lui fit un petit sourire triste. Bien sûr que Teddy Scott crois au pouvoir des bisous magique ! Je n’étais pas sûr qu’un seul suffise à guérir toutes les blessures d’Elijah pour de bon. Mais c’était un peu mon moyen de me faire pardonner d’avoir abordé et le sujet. Puis aussi de lui dire que j’étais là pour le soutenir quoiqu’il arrive. Qu’il veuille m’en parler ou non.

Puis j’embrayais sur autre chose, histoire de lui remonter le moral. Elijah semblait vraiment tenir à ce chien, alors autant essayer quelque chose dans ce domaine. Je n’aurais jamais cru qu’il puisse aimer autant les animaux. Enfin les canidés tout du moins. Cette idée me fit sourire. Même si j’étais pas un grand fan d’animaux. Je n’irais pas jusqu’à dire que je ne les aime pas non plus. C’est eux qui m’aiment pas. Je grimaçai un peu en entendant la fin du raisonnement d’Elijah. Il serait capable de s’attacher autant à un chien ? Encore plus qu’à moi ?

- Ok, je suis jaloux…

J’affichai une boudeuse et fit une sorte de départ de dramaqueen. Je n’avais nulle part de précis où aller. C’était juste, pour mettre un peu d’impact à mes paroles. Sérieusement, je ne pourrais jamais en vouloir à Elijah, il le savait tout de même. Il se doutait que je blaguais hein ? Quoique, je serais vraiment capable d’être jaloux d’un chien. J’arrivais bien à être jaloux de ma coloc… Comment ça je ne devrais pas comparer Ophelia à un chien ? Elle le faisait bien avec moi en disant que j’étais son “Teddy de compagnie” ! Même ses cochons d’Indes avaient le droit à un meilleur traitement que ça !
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Jeu 6 Sep - 14:38
Elijah Holtz
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Ainsi donc je l’impressionnais ? Que ce soit une façon de parler ou non, c’était toujours agréable à entendre n’est-ce pas ? Du moins, tant que ça ne l’empêchait pas d’être naturel. Il ne manquerait plus qu’il se planque dans un coin sombre avec un doudou pour le rassurer dès que j’arrivais dans une pièce ! À y réfléchir ce serait tellement ridicule. En soi, ce n’était pas dans l’idée de me faire de la publicité que je l’avais défendu. C’était par besoin viscéral de ne pas le laisser se faire agresser. J’avais les moyens de me défendre et, même si je m’étais promis de ne plus m’en servir, il était impossible d’esquiver certaines situations. Bien que je ne me considérais pas comme un héros, il me semblait percevoir une allusion derrière ses propos. Sous-entendait-il qu’il avait un crush sur moi ? En soi ce ne serait pas le scoop ultime au vu de nos échanges mais une confirmation ne pouvait jamais être néfaste. Même si elle n’était pas énoncée de but en blanc. À croire que nous ne communiquions sur nos sentiments que par le biais de métaphores et diverses figures de style supplémentaires. Trop de pudeur ? La peur de mal saisir les intentions de l’autre et de se ridiculiser ? Pourtant, ne nous envoyions-nous pas respectivement des milliers de signaux ? Un panneau clignotant ne serait pas suffisamment voyant pour le remarquer à ce stade. C’était tout aussi mignon qu’un tantinet exaspérant.

- Appelle-moi Batman et je t’appellerai Robin.

Non, ce n’était pas du tout un double clin d’œil que je venais de lui adresser en remodelant la phrase phare de Call Me By Your Name, référence cinématographique/littéraire depuis peu et en citant un duo souvent soumis à des allusions gays. Peut-être était-ce là l’instant où j’avais été le plus franc concernant notre lien. J’aurais écrit sur mon front « Je suis plus fan de toi que je ne l’ai jamais été d’Oscar le lascar » que ça aurait difficilement été plus clair. J’espérais qu’il y verrait là la garantie que, quoiqu’il fasse, je ne jouais pas avec lui de façon égoïste. Je ne lui voulais aucun mal et souhaitait me rapprocher de lui. Il me fallait juste me prouver à moi-même que j’en étais capable. Ce qui constituait mon frein principal jusqu’ici.

Est-ce que cette simple phrase lui avait fait pousser des ailes, ou bien s’était-il appuyé contre mon dos innocemment ? En tous les cas, la surprise n’en était pas amoindrie et j’adorais ça. Comme je le suspectais depuis notre rapprochement. J’étais certain que, plus il y aurait de moments de tendresse comme celui-ci, plus je serai heureux et à l’aise dans mes baskets. S’il fallait que j’y mette un terme, c’était bel et bien contre mon gré et par nécessité. Pas que je n’aurai pas passé la soirée comme ça, debout à bailler aux corneilles, à le supplier mentalement de passer ses bras autour de moi mais… Nous risquions de finir affamés ! Certitude que Teddy confirma par sa protestation. Je pouffais et, m’adaptant à son comportement, j’y répondais avec une fermeté de parent totalement factice :

- Si tu te plains tu iras au lit sans dessert.

Ma mine inexpressive ne dura pas longtemps puisqu’un large sourire vint l’éclairer. Impossible de rester sérieux face au musicien. L’idée de le serrer contre moi était bien plus attirante que celle de se la jouer mentor. Je le rassurais malgré tout :

- Si ça peut te réconforter, il y a une entrée. Je me disais qu’on pourrait juste passer du bon temps avant. Histoire que l’attente ne soit pas trop longue entre les deux. Mais si mon invité désapprouve, ce « planning » est entièrement flexible. Je suis prêt à me mettre en quatre pour vous plaire cher monsieur.

Et ce soir ce « petit bidou » serait baptisé aux couleurs de l’Allemagne ! J’étais étonné que ma proposition de lui apprendre ma langue natale provoque un tel déclic. Moi qui pensais qu’il balaierait cette idée d’un revers de la main à la première opportunité. Non pas que je le croyais incapable de la maîtriser, mais il s’était toujours vanté de son manque global de motivation pour tout (excepté la musique). Était-ce uniquement pour ne pas me contrarier ? Impossible. Le ton de sa voix transpirait la sincérité et j’en étais ravi. À la mention de profiter des prochaines vacances scolaires, il me fallait avouer qu’il marquait un point. Être enseignant n’avait pas que des inconvénients. Loin de là. Ce poste nous permettait de nous projeter aisément dans l’avenir et facilitait tout ce qui était du ressors des rendez-vous et voyages. Bon, même avec nos meilleurs efforts, son niveau ne serait pas très bon d’ici-là. Mais pourquoi pas au printemps ? Il aurait la base si tout se passait bien. Yep, j’étais déjà en train de me faire un planning dans la tête. J’étais définitivement fait pour être professeur.

- Tu ne m’avais jamais dit que c’était un pays qui t’attirait. À part que tu y trouves les habitants masculins particulièrement sexy.

Je pris un faux air Don Juan pour appuyer mes dires. C’était une boutade puisque, pour la énième fois, je ne me trouvais pas plus canon que la plupart des autres mecs. Je repris la parole avec davantage de sérieux.

- Dans ce cas, ce serait avec plaisir. Ça me plaît bien cette idée de voyager avec toi. Je vais réfléchir à la manière de m’y prendre. Je n’avais jamais anticipé me la jouer prof’ de langue figure-toi ! Ce qui me fait penser… Est-ce que mon accent est à couper au couteau ? Du genre… « Il me fait saigner les oreilles dès qu’il ouvre la bouche c’est insupportable achevez-le » ?

Mon anglais était forcément compréhensible, mais il y avait un monde entre ce stade et une expression orale fluide et juste. Il me faudrait cependant prendre sur moi s’il me fallait remettre les pieds là-bas. Je n’avais que moi à blâmer pour avoir lancer l’idée bien que, comme dit précédemment, je m’en sentais capable s’il était à mes côtés. Et puis rien ne nous forçait à aller chez mes parents. C’était bien le dernier endroit où je voulais me rendre sur toute la planète. Donnez-moi les alligators de l’Afrique contre eux ! Non, c’était difficilement extrême comme négociation.

- Ce serait le moment de sortir ton attirail d’agent Jenny, rappelais-je suite à la mention des espadrilles avec une lueur amusée dans les yeux.

J’imaginais le tableau et il était… divinement comique. Je m’étais toujours dit que des jeux de rôles devaient être incroyablement divertissant lors d’une relation amoureuse. Vous savez ? Pour apporter un vent de nouveautés, un peu de piment… D’autres préféraient le SM. Moi les costumes. « Moi Tarzan, toi Jane. » N’y pense pas trop Elijah si tu ne veux pas exploser de rire sans raison apparente.

- Mes petites mains potelées ? Ok, je vais prendre ça comme un compliment.

Je pouffais après les avoir retirés de ses épaules. Ce contact avait été drôlement plus sensuel que ce à quoi je m’étais attendu. Imaginez si toutes les conditions avaient été respectées : nudité, huile de massage, bougies… Si je ne voulais pas avoir à me précipiter pour prendre une douche froide, mieux valait se concentrer sur le moment présent. De toute manière, ce qui suivit eut le même effet alors que notre attention se portait sur les blessures que j’arborais au visage sur un cliché d’époque. Difficile de balancer « j’étais plus un punching ball pour mon père qu’un dur à cuir à la récré ». C’était peu engageant. Après une phrase qui m’avait échappé, j’essayais de rehausser le ton de la conversation en simulant une blague basée sur des faits réels. Mais Teddy ne mordit pas à l’hameçon. La preuve en est qu’il se hissa jusqu’à mon front pour y déposer un bisou magique. Je souriais et laissait exprimer un petit rire touché. J’étais sous le charme !

- Je crois que tu m’as ensorcelé. J’ai besoin de plus.

Ainsi, je me rapprochais de lui avant de l’encercler de mes bras et de poser ma tête sur son épaule. Je l’étreignis sans aller jusqu’à lui briser la colonne vertébrale non plus, et fermait les paupières. J’ignorais si c’était son parfum, son déodorant ou je ne sais quoi, mais son odeur était enivrante. Je m’imaginais déjà en acheter et en recouvrir un drap pour les jours de manque. S.O.S appelez l’asile ! Blague à part, je me sentais serein alors que nos corps étaient collés l’un à l’autre. On pouvait difficilement faire mieux habillés. Les doigts de ma main droite s’agitaient légèrement en un semblant de caresse. Haut. Bas. Haut…

- Tu n’as pas à te reprocher quoique ce soit. Tu ne savais pas et, preuve du contraire, tu n’es pas le méchant de l’histoire. Je n’en ai jamais parlé auparavant. Jamais aussi explicitement. Mais je me sens bien avec toi.

Un baiser sur le crâne et me voilà repartit alors que la discussion concernant ma passion pour les chiens débutait. J’aurais pu rester des heures dans ses bras, mais il était temps de réussir à le regarder de nouveau et de piétiner ma honte. J’étais fier d’être parvenu à établir un tel contact et, enfin, nous venions d’avoir les esquisses d’une conversation difficile. N’était-ce pas un cap à marquer dans le calendrier afin de le fêter chaque année ?

Amusé, je secouais la tête en voyant mon interlocuteur me tourner le dos de façon théâtrale sous prétexte d’une jalousie vis-à-vis de la race canine. Sentiment de légèreté. Hallelujah ça soulage ! Je le suivi et m’appropria son geste affectueux dont il m’avait accordé le privilège dans la cuisine. Dans son dos, je lui murmurai à l’oreille :

- Qui sait, peut-être que je t’adopterai toi aussi ?


Je rigolais avant d’ajouter :

- Ce que je voulais dire, c’est que toute ma vie j’ai craint l’engagement. Et même actuellement. Tu sais, cette peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas avoir été suffisamment aimé pour être en capacité de partager ce sentiment si ce n’est de véritablement le ressentir ? Dernière chose : ça s’applique tout autant aux animaux qu’aux personnes.

C’était dit. S’il se questionnait quant à ce que je pensais de lui, sur le pourquoi de mon inaction et de mes pas en arrière constants… Eh bien il avait la réponse. Les dés étaient jetés, il pouvait arrêter de craindre de mal interpréter mon comportement. À voir si un doute demeurerait dans son esprit malgré tout. Si je ne pouvais rien y faire, qui d’autre que lui-même ? Je soupirais puis allait m’allonger peinard sur le canapé. Avec un sourire jusqu’aux oreilles, je repris.

- Et si tu me jouais un petit quelque chose l’artiste ? Je meurs d’envie de voir ça ! Et de l’écouter, bien sûr.

Précisais-je comme si c’était optionnel.
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Ven 7 Sep - 0:05
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Je souris à Elijah, une petite référence à DC comics ne faisait jamais de mal ! Et j’aimais le fait qu’il reprenne une référence que j’avais déjà faite à Ophelia quand elle nous avait demandé ce qu’on avait fait pour arriver en prison. Est-ce qu’il faisait donc aussi référence à la relation ambigüe que les fan aimaient prêter à ces deux personnages ? Je crois que je n’aurais jamais ma réponse. Et quelque chose me disais que je passais à côté d’autre chose aussi. Parce que cette formulation de phrase, elle était un peu bizarre. Mais il était possible qu’Elijah fasse référence à un film ou un livre que je n’avais ni vu ou lu… Ca arrivait souvent, je n’avais pas franchement une culture en béton non plus. Et je n’eus pas le temps de demander plus d’indices à Elijah qu’il était déjà repartis en cuisine, mais je ne restais pas seul dans mon coin bien longtemps.

J’avais aucune idée pourquoi soudainement j’étais venu me coller à lui. Mais pourquoi pas après tout, hein ? Lui le faisait bien… Puis ce n’était pas bien méchant ce que j’avais fait non plus, juste posé ma tête sur son épaule et me plaindre que j’avais faim. Ce à quoi Elijah me répondit avec fermeté, comme s’il était parent. Il rentrait toujours dans mes conneries, peu importe si elles étaient nulles ou immature. Il est génial. Qui pourrait penser qu’on est pas fait pour être ensemble sérieusement ? Je lui répondis par une moue boudeuse avant de me mettre à rire aussi. Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre.

- Oh non t’inquiète, je peux essayer d’être patient. Je vais pas mettre en l’air tout ce planning si bien calculé voyons ! Je n’oserais pas !


Puis si c’était pour attendre entre les plats, ça revenait au même au final. Donc autant être un peu patient et tout se faire d’un coup. Un peu comme un marathon de film. Ouais, c’est nul comme comparaison, mais j’avais envie de dire ça. Puis regarder, je n’étais pas difficile comme invité, il en fallait peu pour détourner mon attention ! Il suffisait de parler d’autre chose et Elijah semblait presque étonné que ça me branche autant d’aller en Allemagne avec lui. Comment il avait pu douter d’une chose pareille ?

- T’inquiète ! Je suis sûr que tu seras un super prof de langue aussi ! Et en bonne élève, je commencerai dès ce soir à regarder tous les épisodes de Derrick !

Je me mis à rire bêtement. Quand je vous dit que je n’ai pas énormément de références. Pardon, mais quand on me parle séries allemandes, à part Derrick… Je ne voyais pas trop. Peut-être qu’Elijah aurait mieux à me conseiller. Parce qu’il y avait de très forte chances que je m’endorme au bout de quelques épisodes.

- Ton accent ? Sérieusement non, il est génial. Enfin, je veux dire. Tu fais jamais une seule faute en anglais, du coup c’est même agréable à écouter. Ca donne une sorte de note différente à chacune de tes phrases, j’aime bien.

Laissez-moi encore quelques minutes sur le sujet et je vais vous analyser la façon de parler d’Elijah comme j’analyserai une mélodie quoi. On pourrait presque penser que j’en faisais exprès de faire des compliments à Elijah, dans l’optique de flirter un peu plus. Mais même pas en vrai, vu qu’il avait l’air sérieux en me demandant ça et bien… je lui répondais sérieusement. Et je n’avais jamais eu de problème pour le comprendre ou quoi alors… Non, son accent était sympa à entendre et même assez sexy quand il… Ouais non, ça il valait mieux que je le garde pour moi. Quoique, ce serait sans doute toujours plus soft que mon attirail de l’agent Jenny. Je vous jure, Elijah savait pas à qui il parlait. J’étais vraiment capable de lui sortir ce déguisement un jour…

- Oh oui ! Je n’attendais que ça !

Je conclu ma phrase avec un clin d’oeil et un sourire bien exagérés pour souligner les sous-entendus. C’était à se demander comment Elijah pouvait supporter tout ça. Puis comment il pouvait aussi passer de conneries à un moment aussi intime en si peu de temps ? Et sérieusement, s’il voulait qu’on s’éternise un peu sur cette histoire de massage, ça m’allait bien. Parce que même l’image de Mme Chase avait totalement disparue de mon esprit maintenant. Il faisait décidément trop chaud dans cette pièce et Elijah semblait tout faire pour remonter la température ma parole. Quel sale gosse.

Et quand je vous dit qu’un passe du tout au tout dans cette relation, voilà que maintenant, d’une bagarre de chatouille, j’en venais à tenter de m’excuser et remonter le moral d’Elijah comme je pouvais. Et je n’avais pas trouvé mieux que le coup du bisous magique. Je n’étais pas forcément très doué pour gérer ce genre de situations bien trop sérieuse. Mais visiblement, ça convenait à Elijah, ou presque. Mon ventre se tordit soudainement. Moi ? Ensorcelé quelqu’un ? J’avais “I Put a Spell on You” de Creedence Clearwater Revival soudainement dans la tête. Et il en voulait plus ? Par Gandalf, je devais comprendre quoi ? Heureusement Elijah y répondit pour moi en me prenant dans ses bras et en me serrant contre lui.

Pendant un instant, je restais paralysé comme un imbécile sans savoir quoi faire, mais je me repris rapidement passant mes bras autour de lui, m’accrochant même à lui. J’avais l’impression que mon coeur allait sortir de ma poitrine tellement il battait vite. Mais je n’aurais voulu échanger ma place pour rien au monde. Je me blottis contre lui, j’étais super bien là. Elijah se mit même à me caresser le dos. Laissez moi là pour l’éternité, s’il vous plaît. Je pourrais mourir heureux dans ses bras à savourer sa chaleur, son odeur. Vous imaginez vous endormir comme ça et vous réveiller le matin avec lui ? J’y connaissais pas grand chose en religion mais de mon avis, ça, c’était un sacré aperçu de ce que pourrait être le paradis. Je pensais que cet instant ne pourrais pas être plus parfait lorsque Elijah me dit que ce n’était pas de ma faute, qu’il n’avait jamais parlé de cette histoire à qui que ce soit avant et… Qu’il était bien avec moi.

Malheureusement, ce n’était pas possible de figer le temps ou de vivre éternellement dans les bras l’un de l’autre. Alors Elijah mit fin à notre étreinte en m’embrassant sur le dessus de la tête. Je lui fit un petit sourire, n’osant pas trop me plaindre non plus d’avoir rompu le contact aussi vite. Allez Teddy, pleure pas, t’auras d’autres occasions. Ce n’était pas comme si Elijah allait disparaître soudainement. Et il faut croire que mes voeux s’exauçaient facilement ce soir. J’avais tourné le dos à Eli pour bouder et il me rattrapa, passant encore ses bras autour de moi en me murmurant encore à l’oreille. Comment ne pas craquer, sérieusement ?

- Parce que tu l’as pas déjà encore fait ?

Je souris pour la énième fois de cette soirée. Que voulez-vous j’étais heureux d’être là, j’allais pas le cacher non plus. Je ne voyais pas l’intérêt de passer la soirée à faire la gueule alors que ce n’était pas du tout l’état dans lequel je me sentais. Mais Elijah redevient rapidement sérieux. Visiblement, ce soir on avait passé un cap avec cette photo. Et quelque part, j’étais content de savoir qu’Elijah me faisait confiance à ce point. Surtout que j’étais apparemment le premier à entendre tout ça. J’avais tourné la tête vers lui, pour essayer de le voir du mieux que je pouvais.

- Hm,... Ouais… Je crois que… Je comprend… Mais t’inquiètes, ça s’apprends. Et à ce qu’il paraît, je suis un bon prof.

C’était nul comme réponse Teddy, Elijah se confie à toi et toi tu ce que tu lui sors c’est une espèce de vanne même pas drôle ? T’es déprimant, comment un gars comme Elijah pourrait avoir envie de rester avec une loque comme toi, vraiment ? Pourtant, il était toujours là. Et il avait fini par me lâcher, apparemment, le moment des confessions était terminé. A le voir s’allonger sur le canapé, j’aurais presque pu croire qu’il attendait autre chose. Et j’aurais pas dit non pour tout vous avouer. Mais au lieu de ça, il me proposa que je lui joue quelque chose. Si ça pouvait lui changer les idées.

- On est tous les deux des artistes il me semble… Et je te l’ai promis alors… Et bien je te dit pas de prendre tes aises et de faire comme chez toi hein…

Je lui lançais un sourire amusé avant d’aller chercher mes instruments laissés à l’entrée. Je connaissais un bon nombre de morceau et au pire, je pouvais improviser aussi, ce n’était pas un problème. Mais étant donné que je lui avait promis, j’avais eu le temps d’y penser un peu. Et je n’avais pas trop voulu lui jouer un truc de lover, du genre Oasis vous savez… Leur fameuse chanson Wonderwall, que tout mecs apprenaient à la guitare pour pouvoir draguer en soirée, mais ils ne savaient jouer rien d’autre. Ce que je détestais ces types là. De toute façon, je pris mon ukulélé et m’assis dans le fauteuil.

- Je te vois déjà rire, mais c’est pas la taille qui compte, ok ?

Je faisais bien évidemment référence à mon ukulélé, qui ne payait pas trop de mine. C’était bien plus dur de draguer en soiré avec cet instrument là hein. Je n’attendis pas plus longtemps avant de commencer à jouer. Et pourquoi reprendre un titre connu, quand on peut jouer une chanson originale ? (LIEN)
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Ven 7 Sep - 16:29
Elijah Holtz
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Elijah Holtz
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Je me mordais les lèvres pour ne pas éclater de rire à la mention de la série Derrick. J’étais loin d’imaginer que c’était LA référence culturelle allemande aux États-Unis. Quant à si c’était une bonne chose… Disons que c’était purement subjectif. Cependant, je trouvais cela mignon qu’il arrive malgré tout à citer une œuvre de mon pays natal alors les USA et la Grande-Bretagne étaient les maîtres du divertissement sur beaucoup de territoires. Je réfléchissais à une seconde possibilité qui ne serait pas compliqué à mettre en œuvre. Imaginez devoir retrouver les 25 saisons avec des sous-titres ! Je me souvenais avoir dévoré de multiples épisodes quand j’étais gamin. C’était un classique. J’ignorais s’ils avaient bien vieilli après tant d’années.

- Tu peux. C’est une option comme une autre. Ce serait même drôle d’en regarder ensemble. Sinon, je te conseille Dark. C’est une série fantastique disponible sur Netflix. Récente et facile d’accès. J’avoue la connaître uniquement de nom pour l’instant mais elle a l’air d’être plongée dans une ambiance à la Stephen King et les critiques sont plutôt élogieuses.

Qui sait ? Peut-être que Teddy était un grand froussard ? Je me rendis compte que je n’en avais pas la moindre idée. Nous avions encore énormément de choses à découvrir l’un sur l’autre. C’était passionnant. Je l’imaginais bien devant le dernier Ça à se planquer le visage derrière un coussin en appelant à l’aide Ophelia qui, elle, n’aurait pas le moindre frisson. Il n’était pas impossible que je fasse fausse route. Ce qui serait regrettable car c’était le genre de comportement à me faire fondre. Remarquez, je n’étais pas toujours très courageux non plus. Des anciens amis s’étaient déjà moqués de mon apparence physique couplée à la tension que je ressentais dès que j’entrais dans un cinéma pour un film d’horreur. D’après eux, l’un n’allait pas avec l’autre. Qui a décrété qu’un grand balèze devait être macho en toutes circonstances ?

Après sa sortie façon drama queen, je lui glissais à l’oreille que je l’adopterai potentiellement dans l’optique de le consoler. Manière de parler puisqu’il n’était pas réellement attristé. Mais tout prétexte était bon à établir un contact physique d’après moi. Sa réplique me fit pouffer alors que je lâchais un simple : « Tu marques un point ». Tout de même, je trouvais que le terme « adopter » sous-entendait clairement un engagement sérieux. Le début d’une relation qui allait au-delà de l’amical ? Était-ce ça que nous venions de nous promettre implicitement ? Dans le doute, j’embrayais sur mes craintes quant à l’attachement humain. Oui, concrètement, j’avais envie d’être avec lui. De passer des journées entières en sa compagnie. Aucun doute là-dessus et cette soirée ne faisait que le confirmer de part mes confessions inattendues. Bien sûr, le musicien répondit avec sa légèreté habituelle que j’aimais tant chez lui. Il avait un don naturel pour dédramatiser chaque situation. Certains y percevraient sûrement un manque de maturité mais ce n’était pas mon opinion. À chacun ses techniques. Je n’avais pas à juger. Personne ne devrait juger d’ailleurs.

Sa poignée de mots était claire. Il souhaitait me prouver que j’étais capable d’aimer un individu, et pour ça il n’existait pas trente-six milles solutions. Probablement aurais-je pu en profiter pour lui déposer un baiser sur les lèvres à cet instant comme pour signer ce semblant de pacte. J’aurais aisément pu le faire. Mais n’avais-je pas dit que l’attente était parfois idéale pour accentuer le plaisir une fois arrivé à bon port ? Nous pouvions toujours repousser ça à… la prochaine occasion. Je voulais l’entendre jouer. L’admirer dans ce qu’il fait de mieux. En train de se donner corps et âme à sa passion. Ainsi lui demandais-je de se lancer alors que je m’étais vautré dans le canapé. Réflexe tenace de vieux garçon ? Je dressais mon pouce avec un sourire, signifiant que oui, j’étais on ne peut plus confortable puis le suivi du regard jusqu’à ce qu’il me rejoigne avec son ukulélé. Son retour fut accompagné d’une boutade réussie pour laquelle j’affichais une mine innocente.

- Je ne prends pas la taille en compte, uniquement la façon de s’en servir.

Je levais les sourcils de façon drôlement aguicheuse avant de dire : « La scène est à vous monsieur l’artiste ». Pas de pression. Ha ha. Non, Teddy avait l’air serein. Il était évident qu’il savait ce qu’il faisait. Cette assurance me pris de court car c’était une facette de sa personnalité à laquelle je ne m’étais encore jamais frotté. (Je ne parle pas physiquement.) Je me tus et me contentait d’ouvrir mes yeux tout en n’en perdant pas une miette. Ses traits reflétaient sa concentration. Ce qui était étrange, et stupide de ma part, c’est que je n’avais pas songé au fait qu’il puisse se mettre à chanter. Comment cela avait-il pu ne pas me traverser l’esprit ? Des fois, j’étais sérieusement à côté de mes pompes. Je blâmais mon invité pour me rendre aussi étourdi. Il était entièrement responsable de ce qu’il me faisait ressentir non ? Mauvaise foi !

S’il m’avait jeté un sort auparavant, désormais il m’avait carrément envoyé dans une autre dimension. Entendre sa voix des heures durant ne saurait me lasser. Un délice. Et la façon dont bougeaient ses doigts… Est-ce qu’être sous l’emprise de la magie me donnait la possibilité de me métamorphoser en instrument ? Pure curiosité, rien de sérieux. Quoique. Je ne connaissais pas le titre, ainsi en vins-je à la conclusion qu’il s’agissait d’une composition originale. Une réussite exemplaire. En toute objectivité je vous jure ! Je me demandais d’où provenait les paroles. Étaient-elles autobiographiques ? Son passé se dissimulait-il à travers ses mots ? J’avais comme l’impression d’avoir le tournis, de ne plus être en possession de toutes mes capacités. Cet instant était trop parfait pour être réel. Lorsqu’il s’arrêta, mon regard n’avait pas bougé de toute la performance hormis ses allers-retours entre sa tête et ses mains.

- That was fucking hot, soupirais-je d’abord en allemand avant de me souvenir d’où je me trouvais et de formuler la traduction.

Si j’avais été debout, sûrement serais-je tombé littéralement à la renverse. Je rigolais pour ponctuer ma réaction puis me redressais pour m’asseoir correctement. Mes soucoupes bleues pétillaient d’admiration et de tendresse. Je ne le savais pas mais c’était évident. Je m’imaginais me lever et l’embrasser pour la première fois, pour lui faire savoir à quel point je l’admirais et aimais tout de sa personne. Malheureusement, j’avais le cul cloué à la banquette. Je secouais la tête comme pour m’aider à remettre de l’ordre dans mes idées.

- Je ne sais même pas par où commencer. Juste que tu risques de me faire mourir si tu continues. Mais je prends ce risque sans aucun scrupule, répliquais-je amusé. Je me sens bête de ne pas avoir soupçonné que tu chantais. Comment est-ce possible ?

Le premier des imbéciles. Nous avions partagé des moments mémorables mais les choses les plus essentielles semblaient manquer. Que devais-je en conclure ? Était-ce une bonne ou une mauvaise chose ? Est-ce que cela était censé nous ralentir dans notre avancée l’un vers l’autre ?

- Tu possèdes une aura… inqualifiable quand tu joues. Tu es juste… radieux. Je veux dire, tu as toujours été magnifique à mes yeux mais…

Je n’arrivais pas à trouver les bons termes. Mais j’espérais que Teddy saisissait l’idée. Avec effroi, je sentis mes joues s’empourprer. Non ! Tu ne vas tout de même pas te mettre à rougir ? J’enfouis mon visage dans mes mains pour le dissimuler, puis écartais deux doigts pour dévisager mon interlocuteur. Je rigolais, honteux.

- Après m’avoir expliqué d’où te sont venues les paroles… tu signeras un autographe à ton plus grand fan ?
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