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Maintenant tu bois, et tu veux bien de moi. [Charles Macaulay]

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Ven 17 Mai - 21:11
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Oh ça, New-York, c'était en effet sympa comme ville, et Kyle manqua de se laisser aller à la rêverie. Il se souvenait de la maison, soudain, comme une image claire et sublimée, alors qu'il n'y avait pas songé depuis un moment déjà. À l'écart, au calme, près des bois, elle était le repère parfait pour ses jeux d'enfant avec sa sœur, et l'endroit idéal pour élever des gamins loin de l'agitation que suscitent d'aussi grandes villes. Ils y allaient, néanmoins, parfois, quand l'envie leur prenait à tous. Certes pas pour des conférences d'aéronautique, cela n'intéressait pas grandement le petit de dix ans qu'il était, et sa sœur était déjà davantage tournée vers les livres et le dessin. C'était un souvenir doux-amer, teinté de nostalgie, mais semblable à une fable qu'il aurait entendue plus que vécue. Il haussa les épaules, pour seule réponse claire, une ombre de sourire sur la joue et le regard soudain empreint d'une certaine douceur diffuse et passagère. Le retour de Camilla dans la conversation ne le surprenait guère, néanmoins il ne tint pas à lui arracher davantage, pour l'heure, que ce que Charles lui disait. Après tout, son camarade avait changé de sujet au lieu de s'appesantir sur la prison, et il en était reconnaissant, à sa manière.

-Toujours mieux en liberté, bien sûr, mais j'imagine que ta question ne demandait pas de réelle réponse. Pourtant, y retourner est plus compliqué que l'on ne pourrait le croire, comme si l'esprit s'accoutumait bien à être enfermé...

Il avait sifflé ces mots plus qu'autre chose, un instant à peine avant d'embrasser son compagnon, et quand bien même la conversation ait pu continuer, il préférait amplement ce qu'il se tramait à l'instant que les vague bribes de mots qui flottaient encore dans l'air. Il aimait leurs joutes verbales, leurs piques acides, et les tournures élégantes, mais il semblait que plus encore il appréciait pouvoir être plus proche encore de Charles qu'au travers des phrases. C'était amusant, d'autant plus avec la question de son aîné, aussi lâcha-t-il un rire bref, et il riva ses prunelles claires dans celles du pianiste. Il ne chercha pas à chasser ses mains, ni à se reculer, pencha simplement la tête avec curiosité.

-Drôle? Je n'en sais rien. Peut-être. Tu dois sûrement être moins sot que moi sur ces histoires de relations, de social et de normalité... Souffla-t-il avec amusement, alors que sa main venait effleurer sa mâchoire: Mais soit. Elle est drôle, oui, mais je l'apprécie comme ça.

Il haussa les épaules d'un geste nonchalant, effleura ses lèvres avec une malice latente, et il se permit de réfléchir un peu plus à ses paroles désormais qu'il y avait répondu une première fois de façon spontanée et impulsive. Drôle. Oui, sans doute, deux tueurs, deux gars semblables, qui prenaient chaque chose dans le désordre, et suivaient des chemins étranges dans leurs discussions. Il n'avait pas envie de se prendre la tête avec le nom que l'on attribuerait à cela. Ça existait, et c'était bien ainsi. Il voulait que rien ne changeât, et pourtant que tout changeât à la fois.

-Après tout, une drôle de relation pour de drôles de gens, ça me paraît convenable.
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Lun 27 Mai - 21:28
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Bizarrement, les mots de Kyle avaient une résonnance toute particulière dans les souvenirs de Charles. Être enfermé, mais sans véritables barrières extérieures. Le centre de désintoxication où il s'était retrouvé piégé par gentillesse envers sa soeur ; quarante jours sans voir le dehors, défoncé au Valium et lisant de vieux livres de la minuscule bibliothèque dans le minuscule jardin où les autres tappaient dans un ballon. En désintox, on redevient gosse : sans portable, sans télévision, on se remettait à jouer aux cartes ou à faire un foot dans les trente mètres carré de cour extérieure. Et au bout d'un moment on s'habitue aux murs blancs, à la bouffe d'hôpital, aux crises de nerfs des patients, aux infirmières sans vergogne qui te piquent une veine comme on pique un cheval.

- Ouais, je vois ce que tu veux dire.

Ses yeux avaient retrouvés cet air vague et rêveur, un peu tourmenté, et il les détourna des prunelles de Kyle, comme honteux de ses propres sentiments. Mais très vite, la conversation prenait un autre tournant et Charles, le visage blanc dénué de sourire, se mit à triturer les cheveux de son compagnon. Il s'était laissé totalement tomber en arrière et ne tentait plus de se relever.

- La facilité vient avec le temps. Les serveuses, c'est facile, et les autre humains aussi. Enfin, ça devient une seconde nature quand on boit un peu trop que raison. Tu vois, parce qu'on ment sans arrêt. Jamais on ne dit le fond de sa pensée, parce que tout ce qu'on veut c'est boire.

Il ne savait pas ce qui l'avait poussé à dire ça. Gêné, honteux, bien plus qu'il y a quelques secondes, il repoussa doucement Kyle et s'assit à nouveau dans une position plus conventionnelle. Il fixa le sol et ses chaussures qu'il avait jeté à quelques mètres de là pour être plus confortable. Il fit mine de boire son thé du bout des lèvres, mais se brûla à nouveau.

- Merde, putain.

Il s'ébouriffa les cheveux d'un large geste de la main et haussa les épaules. Il sentait le regard de Kyle le dépecer avec une froideur chirurgicale.

- De drôles de gens, ouais. Tu trouves que je suis drôle ?
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Lun 27 Mai - 21:55
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Évidemment, qu'il voyait ce que Kyle voulait dire. Il voyait presque toujours. C'était aussi apaisant qu'inquiétant, de se dire que peu importait la conversation, l'un comme l'autre y trouvait toujours une intonation familière. Il le détaillait des yeux avec une curiosité un brin candide, tentait de déceler là une quelconque histoire qui n'était pas prononcée. Ce n'était pas la prison. Ça ne pouvait pas l'être, puisque Charles la redoutait comme la peste. C'était autre chose, mais à la fois très similaire, l'enfermement, et la routine qui prenait le pas sur absolument tout le reste. Il lâcha un son bref, surpris, et étonnement doux en sentant une main dans sa tignasse blonde, écarquilla légèrement les yeux comme si le geste était plus important encore que d'échanger des baisers à tout bout de champ. Il ne pipa mot, mais sentit qu'une rougeur lui montait aux joues, et il s'employa à simplement l'écouter tout en promenant ses doigts sur sa gorge blanche, gracile, et sa mâchoire. Peut-être que cet air hagard de poète tourmenté lui allait mieux que tout autre, après tout. Avec cette gêne, ce sourire inexistant, et un certain abandon.

-J'ai l'impression que le temps n'y change rien. Les gens sont ennuyeux. Les serveuses sont ennuyeuses. Et quand je suis serveur, je suis sûrement ennuyeux aussi
, lâcha-t-il, et il se laissa repousser comme s'il avait senti le changement soudain d'humeur de son camarade: Je n'ai jamais bu, et pourtant j'ai toujours menti. C'est humain, sans doute. Chez certains plus que d'autres. Et dans certaines situations plus encore.

Il retrouva appui sur un coussin, à demi avachi, comme s'il laissait tomber toute défense pour simplement être bien installé, et converser sans grande méfiance. La conversation avait après tout des hauts et des bas, réguliers, incessants, et il profitait de la détente lorsqu'elle intervenait. De nouveau, il observait chaque geste, jusqu'à cette manière stupide qu'il eut de se brûler, et qui lui arracha une esquisse de sourire. Il doutait, par ailleurs, que Charles parvint à mettre ses cheveux dans un état plus terrible que celui-ci, et eut la pensée soudaine qu'il ne devait pas être bien mieux après l'intervention éclairée de son compagnon. Il pencha la tête, haussa les épaules, et s'amusa à lancer la peluche vers le plafond, à intervalles précis, pour avoir de quoi s'occuper les mains.

-Drôle, oui, dans tous les sens. Je n'en ai jamais vu un comme toi ailleurs. Drôle avec tes habitudes, drôle avec tes histoires, et drôle avec ton allure,
annonça-t-il comme une implacable évidence, avant d'ajouter: Tu es différent des gens. C'est pour ça, sans doute.

Il marqua une pause, un instant, détourna les yeux pour regarder la peluche qui avait raté son atterrissage et s'était étalée un peu plus loin au pied du lit.

-Pour ça que je t'aime bien, aussi.


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Lun 27 Mai - 22:26
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Il sentait que Kyle essayait à sa manière d'égayer la conversation, mais Charles ne faisait aucun effort pour l'aider. Assis sur le bord du lit, ses orteils nus s'agitant sous le tissu de ses chaussettes, il prit une nouvelle gorgée de thé et grimaça, jolie métaphore pour montrer qu'il n'apprendra jamais de ses erreurs. Au fond de ses paroles se trouvait une vérité difficile à avaler. Tout le monde ment, ce n'était pas une découverte, mais ce n'en était pas pour autant agréable.

- C'est vrai, oui. Je n'aime pas mentir. Si je pouvais bannir le mensonge de la planête Terre je le ferais. Mais ça ne marche pas comme ça.

Il ne donnait pas le fin mot de ses pensées, car il avait lui-même du mal à les saisir. Il écouta Kyle d'une oreille distraite en tournant la tasse entre ses mains. Lui, différent ? Peut-être bien, mais Charles se sentait aussi banal et ennuyeux qu'une façade d'immeuble HLM. Toute sa vie, il n'avait été que le frère du couple de jumeaux de l'école ; tout avait toujours marché par deux, et depuis que Camilla n'était plus autant présente dans sa vie, il avait perdu cette particularité. Il était le type enfermé dans sa chambre qui suivait des cours ennuyeux et barbares. Il était le type qui sentait la gnôle à dix heures du matin, qui fumait sa clope sur un banc du campus un peu excentré, avec un livre qu'il ne lisait pas. Mais il n'eut pas le temps de donner tord à Kyle que ce dernier, après une pause, fit plonger son estomac au fond de ses chaussettes. Surpris par cet élan de sincérité de Kyle, il leva les yeux vers lui : un lac gris au clair de lune au milieu d'un visage blanc aux joues rougies par la châleur de la pièce, et peut-être aussi un peu par les paroles de son ami. Il ne s'y attendait pas. Un ange passa entre eux alors que le contact visuel se prolongeait. Finalement, Charles brisa l'instant en posant sa tasse dans un petit bruti sourd contre la table basse. Il se passa une main sur le visage. Le silence tendu était presque douloureux.

- Ouais, moi aussi, je crois.
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Lun 27 Mai - 22:56
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Leur discussion n'avait pas besoin d'être mouvementée plus que de raison, puisque lorsqu'elle l'était, ils étaient proches d'envoyer les poings. Elle n'avait pas non plus nécessité à être guillerette et joyeuse, comme pouvaient l'être celles d'autres jeunes de leur âge, ponctuées de faux semblants et d'hypocrisie. Puisque Charles laissait planer leur morne ton et le caractère relativement plat, monocorde, de leur conversation, cela lui convenait. Il arqua tout juste un sourcil, l'air de dire "Sérieusement?" à l'encontre de cette nouvelle tentative de boire, preuve absolue que quelque chose avait changé. L'ambiance n'était ni électrique, au bord de la rupture, ni totalement détendue. C'était perturbant, mais pas suffisamment pour que Kyle en fut troublé outre mesure.

-Tu n'aimes pas mentir, mais les gens mentent, alors tu es forcé de le faire aussi. Mentir pour s'échapper, mentir pour se protéger, même si c'est sans penser à mal.


Mentir pour échapper aux flics, d'un côté, mentir pour s'arracher aux barreaux de l'autre. Prétendre que l'on va bien, que rien ne recommencera, et que l'on est un tout nouveau saint désormais que le système à fait son travail. Foutaises. Mais si cet assemblage de mensonges avait permis qu'ils se rencontrent, alors Kyle était heureux que l'esprit humain tende à ne jamais prononcer la vérité.

Il eut tout le temps du monde de détailler les différentes expressions qui défilèrent, d'abord le détachement le plus pur, la lassitude qui précédait la contradiction, puis tout autre chose. Il y eut cet instant, ou cela bascula sur un tout autre aspect, quelques secondes à peine après que le dernier mot eut sonné dans la pièce, et Kyle ne rompit pas le silence. Il admira, cette fois, plus qu'il n'observa, sans même s'en rendre compte, car on ne se rendait jamais vraiment compte de ces actions. C'étaient les yeux, encore une fois, toujours les yeux qui le captivaient, qui tranchaient sur son visage, et les rougeurs sur ses joues qu'il parvenait à déclencher en quelques phrases. C'était amplement satisfaisant, mais c'était davantage aussi. C'était un jeu, au départ, de surnoms et de mots jetés les uns sur les autres pour l'embarrasser et se jouer un peu de lui. Désormais, il y avait pris goût, d'une toute autre manière, moins sournoise, plus sincère. Pas un son, et cela se prolongea un peu. Il ne pensait pas le surprendre à ce point, sursauta lorsque la tasse retrouva la table. L'air sembla lourd jusqu'à ce qu'il reprenne la parole. Kyle lâcha un rire, tout aussi bref que toute forme de bonheur qu'il pouvait afficher, avec sans doute quelques couleurs en plus, lui aussi.

-Tu crois, hm? C'est déjà pas mal, Grenouille, je n'en attendais pas tant.


Il passa ses doigts dans ses cheveux, pour y remettre un peu d'autre ou pour tromper la sensation diffuse, étrange qui perdurait, mais il garda les yeux rivés sur lui. Pour honorer leur habitude, ou ne pas perdre une once de ce qu'il y voyait, lui même ne pouvait le définir. Son visage se teinta soudain d'une malice terrible, presque défensive.

-T'es bien le premier que j'embrasse, et ça aussi, c'est drôle.


Des parcelles. Toujours des parcelles révélées, une à une, de façon décousue et aussi chaotique que leur propriétaire, sans aucun lien logique les unes avec les autres. Il les jetait à la volée, quand l'envie lui en prenait, sans filtre. Un jour peut être, Charles parviendrait à tout remettre dans le bon ordre.
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Lun 27 Mai - 23:41
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Perdu dans ses pensées suite à la réponse terre à terre de Kyle, Charles fixa la cuillère posée juste à côté de sa tasse. Il remarquait seulement maintenant le dessin dessus : une tasse humoristique de très mauvais goût. Il imaginait que quelqu'un avait dû l'offrir à Kyle et très certainement que ce dernier n'en avait pas été transporté de joie.

Le mensonge était omniprésent, il polluait l'atmosphère comme le plastique pollue les mers. C'était grâce à ça que Charles s'en était tiré sans passer par la case prison. C'était grâce à ça qu'il avait passé toutes les barrières de police, les chiens reniflards et les voyantes bidons. C'était avec ces mensonges que sa soeur et lui avaient séparés leurs routes, avec eux que Henry était mort, et toute l'essence du mensonge se mélangeait à la poudre de son pistolet pour laisser sa cervelle éclabousser les murs. Le genou de Charles s'était mis à tressauter, et il était tant perdu dans ses pensées qu'il en oublia compètement de répondre. Pris de remords, comme si c'était la première fois, il se frotta les yeux et observa un long moment les plis de son manteau abandonné dans l'entrée. Il avait envie de se lever et d'attraper sa flasque, juste un peu de carburant pour tenir, histoire de ne pas verser dans le mélodramatique, mais le regard de Kyle pesait et, bizarrement, il n'avait pas envie de boire devant lui, d'accepter la défaite. Très certainement qu'une fois qu'il sera parti pour rejoindre le campus, il descendra son précieux breuvage et s'endormira sur la plage.

La voix de Kyle le tira de ses pensées et il se rendit compte qu'il regardait dans le vide depuis pas mal de temps. Il se retourna tout à fait et ses prunelles timides établirent à nouveau la connection avec celles de Kyle. Le premier, alors ? L'en voilà surpris. Non pas qu'il ai pris Kyle pour un garçon facile qui tombe dans les bras de tout le monde, mais la facilité avec laquelle il lui volait des baisers le laissait penser à une habitude bien encrée dans le personnage. Il n'avait pas envie de lui dire que lui, il n'était pas le premier. Il y avait bien eu Francis, avant, et tout un tas d'autres filles sans intérêt, et d'autres lèvres, plus interdites, qui ne se joignaient aux siennes que dans le secret.

- Monsieur saint-ni-touche, hein. Je ne te crois pas.

C'était bien une tentative de blague, qui tomba à l'eau avec un grand splash qui arossa nos deux protagonistes. Il se frotta les mains l'une contre l'autre, et finalement il se leva et partit chercher son manteau.
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Mar 28 Mai - 17:55
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La remarque lui fit froncer le nez avec amusement, alors qu'il roulait des yeux. Peut-être bien, après tout, qu'avait-il à argumenter face à cela. Il garda pour lui ses réflexions l'espace d'un moment, juste le temps pour lui de soutenir ce regard timide, et suivre des yeux le mouvement de Charles qui se relevait pour aller vers son manteau. Le plus jeune resta affalé, bien peu motivé à investiguer quant aux raisons de ce mouvement soudain. Son compagnon pouvait vouloir partir, fait qui serait un peu décevant, mais il attendait de voir si c'était bel et bien le cas, ou s'il s'agissait d'autre chose. L'humour avait plus ou moins atteint sa cible, et si les mots pouvaient avoir une sonorité vexante, ils ne l'étaient pas le moins du monde. Kyle croisa ses doigts derrière sa nuque, avec nonchalance, s'appliqua à contempler de nouveau le plafond avec son air stoïque habituel, et la peluche récupérée dans la foulée calée dans un coin.

-Tu dis ça parce qu'on vient de parler du mensonge? Très bien. Crois ce que tu veux, Charles.


Son ton était retombé sur la neutralité de façade, et il tourna un instant le visage vers son camarade, alors que sa jambe tressautait en cadence, comme si la soudaine activité de son aîné réveillait sa propre incapacité à se tenir tranquille. Il finit par se redresser, comme s'il ne pouvait supporter d'être allongé plus longtemps, et la preuve de sa soudaine montée d'énergie fut qu'il commença machinalement à réarranger les coussins dans un ordre que lui seul connaissait, sans même les regarder, avec les gestes de l'habitué.

-Qu'est-ce qui te fait dire que je mens, hm? Je serais curieux de savoir. À quel moment est-ce que tu deviens capable de savoir quand je suis honnête, ou quand je ne le suis pas...


Il jongla une seconde avec deux coussins, y reporta toute son attention le temps de les remettre en place, si bien qu'il ne prêtait plus grand intérêt à ce que pouvait faire son ami avec son manteau, comme ça, aussi soudainement.
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Jeu 30 Mai - 17:37
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C'était seulement une blague irréfléchie, et la réponse stoïque de Kyle le mit mal à l'aise. Ne sachant pas quoi répondre, il resta un moment agenouillé au-dessus de son manteau, sans rien dire de plus. Son précieux breuvage se trouvait dans la poche intérieure du manteau, qui ressemblait plus à cet instant à un morceau de rideau sur lequel un chien aurait fait ses besoins qu'à un habit convenable. Charles n'en avait que faire des convenances, aussi était-ce peut-être pourquoi il continuait de le porter.

Bien qu'il appréciât Kyle - bien plus qu'il n'osait se l'avouer - il aurait tout donné pour retrouver le calme tranquille de sa chambre du campus, là où personne ne déchiquetait ses paroles pour les analyser et les jeter sur le tapis comme une vulgaire chaussette sale. Il voulait du silence ; oui, du silence et un bon livre pour passer le temps. Et un verre, aussi.

Comme pour répondre à ses moindres attentes, la flasque apparut brusquement entre ses mains et il se releva avec des gestes lents, avant de s'approcher de la table basse. Là, arqué en avant comme un vieux prophète détenant la vérité de Dieu, il dévissa le petit goulot et se versa consciencieusement quelques doigts de Whisky dans son thé encore chaud. Puis, comme si ce qu'il faisait était la chose la plus naturelle du monde, il remua son breuvage avec la cuillère, tapota le bord de la tasse dans un tintement agaçant et, ayant abandonné la flasque sur la table, dans un invitation silencieuse à Kyle de le rejoindre, il s'assit à nouveau sur le lit.

- Je pense que tu es bien trop à l'aise dans tes baisers pour que ce soit la première fois. Mais je me trompe peut-être.

SOn ton dégagé de marchait pas de paire avec son évidente agitation. Ils avaient l'air de deux chatons hyperactifs qu'on aurait enfermé dans une cage pour un long voyage en voiture.
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Sam 1 Juin - 22:04
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Kyle ne porta plus d'intérêt marqué à ce que fichait son camarade, car pour l'heure, ses tics de rangement lui resurgissaient au nez sans prévenir. Après les coussins, il entreprit de se relever pour piocher des draps quelque part dans un tiroir, et réarranger quelques peluches qui traînaient, le tout en des gestes aussi mécaniques que frénétiques. C'était à croire qu'une fois lancée, il n'était plus envisageable qu'il s'arrêtât, mais il sembla juger que le tout était convenable après un bref moment qui frôlait l'hystérie. Peut-être était-il lui-même rendu nerveux par la conversation, mais qu'il n'avait d'autre moyen de l'extérioriser. Son visage n'avait néanmoins pas changé d'expression lorsque, apaisé, il se laissa retomber sur le lit fait à une vitesse sidérante. L'habitude, disions-nous. Elle avait la vie dure, pour quelqu'un qui s'ennuyait aussi vite, et ne tolérait pas très bien la routine. S'il n'avait plus prononcé un mot, il avait fichu un sacré souk, court, mais intensif. De retour à sa position assise, en tailleur, une peluche coincée entre les bras, il avisa la flasque qui traînait sur la table avec une attention toute neuve, rendue plus acérée par le cadre plus rangé qui l'entourait. Il entendit tinter la cuillère sur la tasse, tourna les yeux vers Charles, et les plissa le temps de comprendre que le thé devait sûrement être imbuvable. Ou du moins, il le jugeait imbuvable, de son point de vue. Il ne pensait même pas qu'un tel mélange pouvait être accepté par l'humanité. Il se mordit la lèvre, retint un rire, et détourna le visage en se frottant un instant la joue, comme pour masquer une gêne.

-Eh bien, tu te trompes. Bien sûr, je pourrais mentir, qui sait,
souffla-t-il d'un ton joueur, et sûrement un peu agité lui aussi: À l'aise, hm? Peut-être que c'est juste toi qui rends ça naturel. Et puis, c'est toi qui as commencé, je n'ai fait que suivre.

Il roula des yeux, se racla la gorge, et sembla soudain décider qu'après tout, une flasque abandonnée ainsi ne pouvait qu'être un signe du destin. Il l'attrapa, d'un geste de nouveau vif, et la comparaison ne pouvait être plus adaptée. Ils avaient tous deux basculé sans prévenir du côté fébrile de leur nuit, celui qui faisait monter la voix, ou agir sans réfléchir. Preuve en était le fait qu'il but une gorgée, sentit presque ses yeux s'humidifier, et ne parvint à se retenir de tousser que parce que son ego n'était pas prêt à admettre une quelconque faiblesse. Mais bon sang, il ne put s'empêcher de grimacer face à la brûlure dans sa gorge, et il contempla la flasque d'un œil vitreux, le nez froncé, comme si elle était responsable de tous ses maux.

-Il en faut combien, au juste, pour être ivre?


Mis à part ses excursions au bar, où il se contentait d'un verre qui lui durait bien six heures s'il le fallait, il n'était pas fervent consommateur. Il donnait l'illusion, mais guère plus. La dernière fois, c'était Charles lui-même qui avait eu droit au fond de son verre. Il n'avait lui-même pas grande idée de ses limites, et n'avait pas grande envie d'essayer. Du moins, à première vue.
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Dim 2 Juin - 21:42
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Dire que Charles fut offusqué de l'amusement de Kyle était une hyperbole, aussi continua-t-il de le fixer d'un air morne en remuant la cuillère dans sa tasse. Imbuvable ? C'était une chose impensable dans le monde de Charles. Il eut un mince sourire en voyant Kyle remuer la tête avec gêne et s'assit à nouveau à ses côté. L'alcool réchauffait sa gorge d'une manière agréable, aussi fut-il content de son initiative en reprenant place sur le canapé. Il envoya ses chaussures valser à l'autre bout de la pièce et fixa ses orteils remuants. C'était peut être un mélange infecte, mais cela ne le dérangeait pas.

- J'ai commencé dans un mécanisme de défense alors que t'allais m'étrangler sur ce banc, Kyle.

Mais il blaguait aussi, malgré l'utilisation sérieuse de son prénom, comme pour remettre la conversation à sa place l'espace d'un instant. Il s'assit en tailleur et observa son compagnon, assis sagement sur la couette, avec la peluche sur ses genoux. Il avait l'air candide et faisait désormais bien son âge, un adolescent ayant grandi trop vite qui se rattachait aux bases rassurantes de l'enfance. Il vit sa grimace quand il goutta à la flasque, et ceci l'amusa encore plus que leur conversation. Combien pour être ivre ? Certainement bien plus pour Charles que pour Kyle. Il haussa les épaules et fit un vague signe de la main.

- Oh, tu sais. Pour toi certainement pas beaucoup. C'est du très bon Bourbon. Il faut l'apprécier.

Disait celui qui en buvait des litres sans prêter attention au goût. Il goutta sa tasse, se versa encore un peu plus de Bourbon.

- Mais t'en fais pas, t'auras pas à me ramasser ce soir. Normalement.
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