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Shadows settle on the place, that you left. (feat. Elijah)

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Ven 4 Jan - 15:08
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
Messages : 852
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Incapable de mesurer ce qu’impliquait sa déclaration, « J’te faisais marcher », je me contentais d’un « Hum. » vague avant de me resservir. Pas que ça aurait changé grand-chose. Il n’y avait jamais eu une once de romance entre nous. Beaucoup d’âneries, de complicité et de solidarité pour sûr mais le reste… Nous avions toujours eu nos flirts chacun de notre côté, Alec m’aidant même à de nombreuses occasions. Oui, maintenant je le reconnaissais.

**

- Tu crois que je devrais lui acheter un truc ? Je voulais me prendre un jeu.

Je n’étais avec elle que depuis deux semaines alors que ma GameBoy et moi c’était une histoire d’amour de plusieurs années ! Quelle idée d’avoir inventé la Saint Valentin. Je trainais des pieds tandis que nous sortions de cours, témoignage de ma lassitude. Pas que j’étais égoïste ou dans le besoin mais… Merde quoi ! Surtout que je la trouvais pénible avec le recul. Toujours à me coller, à me couper la parole en débarquant sans crier gare et à débiter des réflexions agaçantes. Impossible pour l’adolescente de comprendre que je préférais aller au cinéma avec mon meilleur ami plutôt que faire du shopping en sa compagnie. Désolé de détester passer trois heures dans des magasins de fringues ! Le cliché au possible je vous jure. Alec tenta de me raisonner, prétextant que c’était mon devoir. Assumer mes choix… Je t’en ficherais ouais !

- Bon ok. Mais t’as intérêt à m’aider. T’es un peu comme une fille toi.

Je lui tirais la langue puis posais ma main sur son épaule opposée comme je le faisais (presque) toujours en me baladant avec lui. Geste purement affectueux, une façon de se comporter. Il n’en avait pas l’exclusivité mais c’était lui qui en bénéficiait le plus. Étant donné qu’il protestait rarement, j’en étais arrivé à la conclusion que ça ne l’embêtait pas tellement.

- Enfin, tu y perds au change. T’aurais pu y jouer toi aussi. Tant pis, soupirais-je. Déjà, évitons les aphrodisiaques. Elle n’a pas besoin d’être plus excitée qu’elle ne l’est déjà. J’en ai marre de ses mains baladeuses.

Oui, j’étais plus sage que je ne le laissais paraître même si j’avais déjà commis des frasques dans ce domaine. Juste… j’allais finir par avoir des bleus si elle continuait comme ça ! Pas que je ne l’aurai pas plaqué mais ça la fichait mal aussi proche du 14 février. Je n’étais pas totalement insensible non plus. Pour tout vous dire, nous n’étions pas encore passé au stade supérieur de notre relation. À son plus grand regret. Elle m’avait même demandé de la peloter à une soirée d’anniversaire le week-end dernier. Elle se prenait pour Rose DeWitt Bukater ou quoi ? Ok, je l’avais fait et ça n’avait pas été désagréable mais elle m’intimidait avec son esprit tordu.

- Un ours en peluche ? Nah, mauvaise idée. Elle risquerait de se le frotter, racontais-je avant que mon rire ne résonne dans la rue. J’étais tellement sale mais je le vivais bien.

**

Lorsque mon interlocuteur me questionna concernant mon petit-ami, il n’eut aucun mal à me tirer les vers du nez. Je m’installais confortablement en songeant à lui, la joie éclairant mon visage tandis que je tenais le discours d’un gosse. Ce qui me valut une légère moquerie bien méritée. J’ignorais si le barman tendait l’oreille mais s’il nous écoutait… il devait prendre son pied. Des ragots de comptoir en perspective ! Au moins nous n’avions pas l’alcool mauvais. Je m’apprêtais à cracher du venin en voyant mon verre disparaître de mon champ de vision sans trop comprendre pourquoi. J’étais ailleurs là, accordez-moi un break. Je me tournais vers le nouvel arrivé une fois que j’eus trouvé la force de me redresser. Teddy ! Son apparition me fit l’effet d’un (bref) coup de fouet, rebranchant quelques câbles ayant précédemment déclarés forfait. Le sourire jusqu’aux oreilles, les pupilles débordant d’étoiles, je l’admirais vider le shot d’une traite puis se justifier inutilement.

- Tu peux tous les boire. Maintenant que tu es là, je m’en fou !

Dans ma tête, ça sonnait tel le plus beau compliment formulable. Un sacrifice pour mieux vénérer un Dieu en quelque sorte. Puis… je perdis le fil alors qu’ils échangeaient entre eux. Larry ? C’était qui ce mec ? Je jetais un regard alentour. Aucun mec ici n’avait une tête à s’appeler comme ça. Puis depuis quand y avait une batte sur le comptoir ? Bordel, je perdais vraiment pieds je crois. J’écarquillais les yeux en entendant mon prénom.

- J’ai eu un peu de tout, révélais-je d’un ton profondément sérieux.

Pas que des blondes ! Ça ne jouait pas forcément en ma faveur m’enfin… Le bar tanguait bien trop pour m’en soucier. Il fallait me concentrer sur ça en priorité dans l’espoir de ne pas attraper le mal de mer, si bien que j’accompagnais Alec dans son hilarité sans savoir pourquoi. L’expression « bonhomme de neige » peut-être. Le musicien devait percevoir ma détresse puisqu’il vint poser sa main fraîche contre ma nuque. Ce contact me procura un frisson rafraîchissant, contrastant avec la chaleur de la pièce (l’alcool ne devant pas être innocent dans cette perception). Qu’est-ce qu’il se passait ? C’est ce qu’il voulait savoir ?

- Je…, commençais-je. Je m’interrompis tout en plissant le front. C’est quoi ça ?

Je tendais le doigt en direction de son visage où se dessinait une trace rougeâtre toute en longueur. En moins de deux j’étais debout en dépit de mon ivresse, ma balance pourtant compromise. Oui, j’avais mis autant de temps à remarquer son état alors que je ne cessais de le fixer. Un comble. Je fronçais les yeux pour mieux examiner sa blessure. Rien de grave heureusement. Pas même une égratignure. Je n’étais pas à la dérive au point de ne pas comprendre que ça aurait disparu d’ici une heure ou deux. Rassuré, je posais la main sur mon cœur puis confessais :

- J’ai eu trop peur !

C’était moi où ça se brouillait soudainement ? Je sentis une larme couler le long de ma joue (le stock devait être renouvelé) alors que je caressais la sienne tendrement. Pris d’un subit élan, je l’embrassais sans rougir de la présence d’autrui. Il m’avait tellement manqué ! Si certains n’aimaient pas le spectacle, ils n’avaient qu’à détourner le regard. J’oubliais même que nous n’étions pas en privé, mes doigts se glissant sous les couches de fringues qui l’habillaient. Je lui touchais le ventre avec espoir d’aller plus loin quand un raclement de gorge me rappela à l’ordre. Je m’écartais, déçu.

- Oups, ricanais-je en réalisant ce que j’avais entreprit d’accomplir. Un gamin s'étant fait prendre la main dans le sac en plein vol de bonbons.

Je lui fis un bisou-éclair et ajoutai, perplexe :

- T’as une drôle d’haleine.

Nop, c’était la mienne. Mais peu importe. Je profitais de cette proximité extrême pour le regarder de haut en bas, voulant le graver à jamais dans ma mémoire.

- Ta chaussure ! Tu vas attraper froid ! m’étranglais-je avec l’incompréhension la plus complète sur ma face. Pourquoi se baladait-il de la sorte ? Quelle idée !

Je le forçais alors à se débarrasser de son célèbre sweat squelette trempé avant de lui exiger de venir s’asseoir entre mes cuisses. Pas ultra confortable. Que de souplesse. En espérant que le tabouret tienne le coup. Ainsi, je l’entourais de mes bras pour le réchauffer, mon menton au creux de son épaule. Je risquais à tout moment de m’endormir alors que son parfum m’emplissait les narines. Je me sentais en sécurité grâce à sa présence. Mes paupières se fermaient peu à peu jusqu’à ce que je sois pris d’un sursaut. Alec ! Je l’avais oublié.

- Alec, ici présent, est mon meilleur ami d’enfance. Il aime les gars. Comme nous. Il m’a annoncé une nouvelle abominable alors j’ai décidé de boire.

Résumé simple et efficace qui suffit à ouvrir les vannes pour la millième fois de la soirée. Ça n’allait donc jamais s’arrêter ? Tout revenait à la surface, la rancœur de l’écossais à mon égard, sa déception et surtout l’annonce du décès de ses parents fièrement orchestré par ma famille. C’était trop lourd à supporter… Je me cachais en appuyant mon crâne contre son dos et ne put que rajouter, hors-propos mais réconfortant :

- Je t’aime.
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Ven 4 Jan - 23:39
Teddy Abolick
We rise by lifting others.
Teddy Abolick
Messages : 731
Emploi/loisirs : Régisseur

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Il faut croire que ce soir, tout le monde s’était passé le mot pour me rendre confus. Déjà toute cette course pour venir jusqu’ici avait été totalement folle. Si je n’étais pas frigorifié et avec une chaussure en moins, j’aurais pu me croire dans un rêve étrange. Je ne pouvais pas dire un cauchemar. Ce n’était pas si terrible, puis Elijah était là maintenant, même s’il était un peu… Et même très éméché, on va pas se le cacher, il était là et je me sentais toujours plus à l’aise en sa présence. J’étais au moins sûr d’avoir un allié dans la pièce, une personne en qui je pouvais avoir totalement confiance.

D’ailleurs je trouvais ça adorable qu’il me dise que je pouvais boire tous les shots, qu’il s’en foutait maintenant que j’étais là. Même si c’était plutôt maladroit, et pas forcément dit tendrement, l’idée était là. Je lâchais un petit rire et répondit :

- L’offre est tentante, mais il faut bien quelqu’un pour vous ramener…

Je crois que le serveur avait dû m’entendre, vu le regard reconnaissant qu’il m’adressa au loin. T’inquiète Greg, je gère. Oui, le serveur s’appelle Greg, vous le sauriez vous aussi si vous preniez un peu le temps de discuter avec les gens au lieu d’être intéressé que par votre petite personne ! Mais oui, je vous embête. Il n’empêche que vous ratez quand même quelque chose, parce que Greg est vraiment un type sympa.

Par contre, je ne savais toujours pas quoi penser de Lary. Il faut dire, on ne se rencontrait pas trop dans une situation qui le mettait à son avantage non plus. Je sais pas trop pourquoi il me disait qu’Elijah avait toujours eu un truc pour les blondes. Ils se connaissaient depuis longtemps donc ? Eli ne releva pas, enfin il rectifia juste le fait qu’il était sortis avec “un peu de tout”. Dans le doute, je préférai juste ignorer la réflexion. J’étais un peu mal placé pour parler, je n’avais jamais trop compris le concept d’être attiré par quelqu’un parce qu’il ou elle a les cheveux d’une certaine couleur ou parce que son nez à une forme particulière. Bref, attiré par un physique quoi. Je sais que c’est à se demander si j’essaye pas de faire le hipster avec ce discours, parce qu’au final, je sors quand même avec une réplique d’Apollon, mais merde, je vais pas vous faire un historique de mes relations pour vous le prouver non plus.

La seule relation qui m’intéressais à présent, c’était celle que j’entretenais avec Elijah. Je hochais la tête, sans chercher à savoir pourquoi Lary se faisait appeler que par ce nom en cours. A chacun ces choix. Je lui serrais la main, parce que j’allais pas lui mettre un vent non plus. Puis il enchaîna sur un réflexion à propos de la batte, puis de ma chaussure manquante. Vu son ton, il avait l’air moqueur et pas dans le bon sens. Mais passons, il était bourré. J’allais pas juger un type que je connais pas ou à peine, sur son comportement après autant de shot, même si une personne éméchée avait tendance à être bien plus honnête. Je me contentais d’une grimace, pour m’occuper de Eli d’abord et fournir des explications après. Chaque chose en son temps les gars. Et désolé, mais l’état de mon petit-ami passe en priorité.

Je n’eus pas le temps de dire grand chose que Elijah avait déjà bondit sur ses pieds. Mais sans doute un peu trop vite pour son corps alcoolisé qui tanguait dangereusement. Je fis donc de mon mieux pour le maintenir droit alors qui me demandait ce qui était arrivé à ma figure. Donc la branche avait belle et bien laissé une marque hein ?

- Mh… c’est rien t’inquiète, je me suis juste pris une branche volante. Rien de bien violent.

Quoique, si ça avait été super violent. Vous vous êtes déjà pris une claque par une branche emportée par la tempête ? C’est loin d’être agréable. Heureusement, c’était pas une grosse branche non plus. Puis j’étais bien trop dans l’idée de retrouver Eli au plus vite pour me soucier de la douleur. Elijah semblait rassuré. C’était à la fois bizarre et amusant de le voir dans cet état. Quoique, j’aimais moins le voir pleurer. J’allais demander plus d’information, mais le blond me priva de la parole en venant plaquer ses lèvres sur les miennes. C’était pas une position très décente, mais qui étais-je pour refuser un élan de passion pareil ? Puis merde, après tout ce qu’il m’était arrivé, je le méritais autant qu’Elijah non ?

Je frissonnai en sentant sa main chaude glisser sur mon ventre. Et sincèrement, il faudrait pas compter sur moi pour lui dire stop. Je sais, on est en public, mais comme si c’était le genre de détail qui me dérangeait. Ouais, la définition du mot “pudeur” m’échappe toujours. Mais pour ma défense, c’est Eli qui a commencé ! Je fus presque déçu qu’il s’écarte. Ca valait peut-être mieux à vrai dire, vu comment les choses tournaient. mais bon, c’est toujours un peu frustrant quand même. Eli me vola un nouveau baiser avant de faire un commentaire sur mon haleine, qui me fit rire.

- Parle pour toi. Je sais ce que ressentent les étylotestes à présent…

Oh bah heureusement que je ne détestais pas le goût de l’alcool hein ! Après un baiser pareil, je pourrais presque en avoir la tête qui tourne moi aussi. Mais mon petit-ami me laissait guère le temps de me remettre de mes émotions. Il remarqua soudainement que je n’avais qu’une chaussure. Et la seconde d’après, j’étais assis sur ses genoux, débarrassé de mon sweat, donc en tee-shirt, dévoilant les tatouages sur mes bras, avec Elijah qui collait à lui pour me réchauffer. Il était adorable à se montrer aussi maladroitement attentionné. Et moi qui avait peur qu’il soit violent en arrivant.

Elijah enchaîna alors, en me présentant Alec, qui était apparemment, son meilleur ami d’enfance, dont il ne m’avait jamais parlé. Bon, j’allais pas lui en vouloir pour ça. On sortait pas ensemble depuis des lustres non plus. Puis, je savais que parler du passé d’Eli, c’était quelque chose de délicat, alors je n’avais jamais franchement insisté non plus.

- Une nouvelle abominable ? Woh euh…

Je regardais Alec et Elijah tour à tour sans trop savoir, sans trop comprendre ce qu’il se passait surtout. Alors remettons les choses dans l’ordre. Lary, enfin Alec, était un de nos élèves, mais aussi le meilleur ami d’enfance d’Elijah. Ca venue à Arcardia Bay n’était donc peut-être pas un hasard, vu qu’apparemment, il était porteur d’une nouvelle, qui était abominable au point de pousser Eli à boire et j’imagine qu’Alec s’était laissé emporter aussi par la situation. Ouais, c’était un peu plus clair déjà. Les pièces du puzzle commençaient un peu à s’emboîter et à former une image. En tout cas, cela n’aidait apparemment pas au moral de mon blond qui posa sa tête contre mon dos. Je fis une moue triste. Je n’aimais pas le voir dans un tel état. Je me mis en biais sur ses genoux pour venir l’embrasser sur le front :

- Je suis désolé Eli. Je t’aime aussi.

Je passais une main dans son dos en espérant que le frotter un peu serait un geste réconfortant. Je sais pas quelle était la nouvelle, mais en tout cas, si Alec était resté pour réconforter Eli et bien… Il n’avait pas fait un super travail jusque là. J’éloignais les verres d’alcool encore présent sur le comptoir et demandait à Greg qu’il nous ramène de l’eau. Je sais les gars, personne n’a envie d’arrêter l’alcool, mais croyez-moi, vos foies me remercieront demain. Je restais un instant à câliner Elijah. Pas que j’avais envie d’ignorer Alec, mais j’allais pas non plus aborder la conversation comme si de rien n’était alors que mon petit ami était en train de pleurer ou presque sur mon dos, littéralement. Et en vrai, je ne savais pas trop quoi dire non plus. Je finis quand même par me rappeler que je lui devais des explications :

- Mmh… Je pensais qu’on aurait à faire à une situation plus violente ici en vrai. Et vu comment s’est fini notre dernière bagarre ici, je me suis dit qu’un peu d’aide ce serait pas mal… J’ai rien contre les bonhommes de neige, voyons…

En rétrospective, je comprenais que mon idée d’emmener une batte était totalement con, déjà. Puis, qu’Alec était bourré et qu’il valait mieux pas que je me vexe ou m’énerve à ses propos. Enfin ça ne servait à rien d’être hostile envers quelqu’un qui n’est pas sobre, ça ne mènerait nulle part.

- En vrai, j’ai perdu ma chaussure dans un trou. Enfin, je me suis coincé le pied dans un truc, j’ai enlevé ma chaussure pour tirer dessus plus facilement et quand j’ai réussi, c’est là que je me suis pris un branche amené par le vent en plein gueule, j’ai lâché ma chaussure et… Le vent l’a emporté aussi. Puis j’étais plus proche d’ici que de chez moi alors… Ouais…

C’était tellement con comme histoire. Finalement, l’histoire du bonhomme de neige était peut-être plus crédible.

- Ca fait longtemps que vous êtes là ?

Vu le nombre de verres, j’avais bien envie de dire que oui. Mais sait-on jamais, c’est vite bu ces machins là. Et en vrai, je crois que je connaissais déjà la réponse. Je savais que Elijah avait cours de musique de film ce soir, et Alec était dans ce cours, donc ils avaient dû parler après jusqu’à finir ici. Donc, ça commençait quand même à faire un bon bout de temps. Mais je suis nul pour les conversations, surtout avec deux types bourrés… Vous voulez que je dise quoi ?
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Sam 5 Jan - 10:11
Invité
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Shadows settle on the place, that you left.

- Tu peux tous les boire. Maintenant que tu es là, je m’en fou !
 

***
 
« J’ai dit : tu peux tous les boire, je m’en fous ! », Elijah lui répéta, complètement saoul, et complètement euphorique. Alec observa la table, lui-même en état d’ébriété avancé. Des dizaines de shots et d’autres verres jonchaient celle-ci, certains encore à moitié remplis parmi les cadavres de leurs confrères. C’était la première fois qu’il tenait mieux l’alcool que son meilleur ami. Cela s’expliquait par le délai dans lequel il s’était mis à boire. Elijah, grand pionnier, s’était donné corps et âme dès leur arrivée. Alec avait siroté, préférant rester un minimum sobre dans cette grande fête où il ne connaissait personne. Plus jeune, Alec avait pourtant tendance à traîner avec les amis d’Elijah. Mais il fallait avouer que leurs diverses sorties n’incluaient bien souvent que leur présence respective. Ici, il se sentait mal à l’aise. Doucement, ce trouble s’en était allé, cédant à l’amusement et à la chaleur humaine.
Elijah était abîmé par l’alcool ce soir. Il venait de se séparer de sa copine insupportable la veille. Ce n’était pas une grande surprise pour le beau brun qui s’était dit dès le départ qu’elle ne durerait pas. Non pas qu’il n’ait pas tenté de plaider en sa faveur. Au contraire, grâce à lui, la jeune fille avait pu passer une agréable Saint Valentin, et les attentions qu’elle avait reçues résultaient généralement de ses conseils. Alec avait toujours songé au comble que cela avait été pour lui de donner des conseils au tombeur de ces dames. Mais voilà, Elijah, dès le départ avec elle, n’y avait pas mis le cœur. Et d’après lui, il n’y avait pas mis grand-chose if you know what I mean. Se sentant visiblement libéré de la contrainte, Elijah avait voulu fêter son célibat retrouvé en soirée avec des potes d’académie allemande.
 
« Eli’… J’vais pas boire tout ça ! Merde tu ‘tiens pas debout ! », s’esclaffa-t-il en le retenant par l’épaule pour l’empêcher de tomber de sa chaise.
 
Il le souleva comme il put, bras dessus, bras dessous, comme ils le faisaient souvent à jeun. Et l’entraîna vers l’escalier de la grande maison inconnue. Là-haut, il avait cru comprendre qu’il y avait une salle de bain où le blondinet pourrait se rafraîchir, et une chambre où il pourrait s’assoupir quelques minutes. Juste le temps de retrouver ses esprits, avait-il promis en silence. Péniblement, ils gravirent les marches et entamèrent leur découverte de l’étage, poussant parfois des portes pour découvrir des adolescents en train de laisser carte blanche à leurs hormones en feu, riant, et ne prenant même pas le temps de fermer la porte.
 
« Mate-moi nos sales gueules ! », l’hilarité était la plus totale.
 
Alec avait laissé la porte ouverte – c’était apparemment une nouvelle habitude. Et tous deux riaient à gorge déployée devant le miroir. Malgré tout, Alec le trouvait beau. Le bâtard ! Elijah s’exclama qu’ils étaient « grave beaux » en lui prenant la tête dans ses mains et en posant son front humide de sueur sur le sien. Trop saoul lui-même pour que cela le dégoûte, Alec se mit à rire plus fort encore. C’est ça ouais ! Magnifiques !
 
« C’est toi ouais, t’as vu ma gueule. On dirait qu’je louche. Mon nez a toujours été comme ça ? », demanda-t-il alors qu’Eli’ était en train de se passer de l’eau sur le visage, plus bas.

Le grand blond manqua de s’étouffer dans le lavabo et se redressa – non sans jeter de l’eau partout dans la pièce. Il lui fit la blague du « j’ai volé ton nez » pour l’attirer dehors, sans s’inquiéter de l’eau qui coulait toujours à flot. Alec ferma le robinet et le suivit en riant. Le couloir était sombre.
 
« Eli’ ! Rends-moi ça ! Faut qu’t’ailles dormir. Tes parents vont t’tuer si tu n’te pointes pas demain ! »
 
Dans toute son ébriété, le plus populaire des deux parvint à trouver la seule chambre encore libre. Il se jeta sur le lit, ses doigts toujours pliés pour symboliser le nez de son meilleur pote. Le con !
 
« Défais tes chaussures ! J’t’ai pas élevé comme ça oh ! », gronda-t-il en imitant sa propre mère. « Et fais de la place ! »
 
Un éclair de génie lui avait fait fermer la porte à clef pour éviter tout éventuel ragot le lendemain. Alec était habitué, et ne voulait pas risquer leur amitié sur des rumeurs blessantes. Il s’étala de tout son long sur le matelas, enfouissant sa tête dans l’oreiller. Putain, je m’étouffe ! On m’étouffe ! J’vais crever là et on retrouvera mon corps dans trois jours ! Merde aidez-moi ! Il réalisa ensuite qu’il n’avait qu’à se retourner. Oups.
 
« Tu dors ? »
 
Grognement. Puis rire. Bah décide-toi !
 
« Et là, tu dors ? »
 
Elijah pouffa de rire et lui donna un petit coup de poing amical dans l’épaule sans même le regarder. Combien de fois s’étaient-ils trouvés dans une situation similaire.
 
« J’suis content que tu l’aies larguée. On est beaucoup mieux sans elle. », confessa-t-il avant de sombrer.
 
Ce n’était pas tant qu’il la détestait. Mais plutôt qu’Elijah préférerait sortir avec une fille qu’il détestait plutôt qu’avec lui.
 
***
 
Retenez-moi, ou amenez-moi une bassine ! Alec envoyait des signaux d’alerte au barman pour qu’il fasse quelque chose. On pouvait peut-être déclencher l’alarme incendie pour calmer ces deux-là ? S’il n’avait pas été jaloux de l’attention que portait subitement – d’accord, ce n’était pas si soudain, mais vous voulez l’idée – à Teddy, l’étudiant aurait peut-être trouvé cela touchant. Mais là, ça lui filait la nausée. Pour faire passer l’envie de vomir sur leur chaussure – ou plutôt l’absence de chaussure d’un mec en particulier - il engloutit un shooter pour la ixième fois et se racla la gorge. Hum-hum ! Les deux soupirants cessèrent de flatter leurs amygdales et Elijah laissa sortir un « oups » aussi mignon qu’insupportable. Pas trop tôt. Lorsque que son meilleur ami parla de l’haleine étrange – fétide ! – de son copain, Alec ne put s’empêcher de pouffer de rire. Teddy, de son prénom, l’avait complètement ignoré pour prendre soin de son cher et tendre. Oui, bah ça va, on était en guérison là, panique-pas ! Et du chemin, ils en avaient parcouru pour arriver jusqu’ici. Ils avaient même couru le risque de gelures ! Deux verres. Trois. Okay, j’vais peut-être attendre un peu que la nausée passe… Peut-être qu’elle n’était pas seulement due au couple émétique qui était maintenant assis l’un sur l’autre, sérieux ? à ses côtés. Teddy mentionna une bagarre passée et s’expliqua finalement sur la présence de sa copine la batte de baseball.
 
« Ah… c’est avec les humains que c’est compliqué alors ? », demanda-t-il en faisant l’air de ne pas être surpris.
 
Il ne l’aimait pas… avec ses tatouages cools, son visage aux traits fins et masculins à la fois, ses bras musclés, son sens de l’humour et son calme impérial. Un ordure le gars ! Quoi ? Il allait ensuite lui annoncer qu’à ses heures perdues, il sauvait des chatons de la noyade ? Elijah émergea soudain de sa tristesse pour présenter Alec à son mec.
 
« Et j’ai décidé de ne pas le laisser seul ! J’ai toujours été là pour lui, tu vois l’genre. », expliqua-t-il.
 
Un sourire narquois s’étendait sur ses lèvres. Il était pathétique, mais semblait en redemander à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Ne pouvait-il pas oublier Elijah une bonne fois pour toute, le reconsidérer comme un pur et simple ami ? Existait-il un insecticide d’intérieur pour buter les papillons qui volaient dans son estomac ? Un truc bien fort, genre cyanure du butterfly ! Secouant la tête doucement de haut en bas – en tout cas dans un geste qui y ressemblait – Alec accueillie l’explication de Teddy avec un air dubitatif. J’savais pas qu’il les aimait mythos.
 
« À peine deux minutes », déclara-t-il.
 
Derrière lui, Greg, donc, secouait la tête en direction de Teddy et lui montra une demi-heure sur le cadran de l’horloge qui surplombait les bouteilles.
 
« Elijah me disait justement tout sur toi. Mais il ne m’a pas encore dit comment vous vous êtes rencontrés. », demanda-t-il.
 
Un plan cul qui avait mal tourné sans doute ? Une œuvre de charité ? Il n’y avait pas à dire, Alec et Elijah partageaient beaucoup de chose. Et la capacité à être de gros cons en faisait inévitablement partie.


(c) crackle bones

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Sam 5 Jan - 14:29
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
Messages : 852
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Visiblement, mon offre n’était pas aussi attrayante que je le pensais puisque Teddy la déclina. J’affichais une moue triste, déçu de ne pas avoir réussi à lui faire plaisir. Peut-être considérait-il que nous avions bu pour lui. Si oui, alors je l’en privais malgré moi ! Outch. Laissons tomber la culpabilité un moment. Je n’étais pas en état d’échafauder une telle théorie comme en témoignait un début de migraine. Calme toi. Tout va bien. C’était bel et bien le cas puisque s’il avait refusé mes shots restants, il ne disait pas « non » à mes baisers. Au contraire, il me les rendait avec une fougue caractéristique. Soulagement. Surprenant venant de moi que de m’afficher en public, habituellement sur la réserve quant aux démonstrations affectives au regard de tous. Que l’alcool désinhibe n’était donc pas un mythe. En parlant de ça… Notre comportement allumé ne faisait pas l’unanimité dans le bar et me poussait à retirer ma main de son ventre alors que je me laissais dominer par mes pulsions. Était-ce si gênant que ça ? Bon, après réflexion, ce n’était pas une mauvaise chose car nous aurions fini sous la table à tous les coups. Ou dans les toilettes allez savoir. Nous y avions bien flirté lorsque nous nous tournions encore autour. Dans tous les cas, rien de très honorable. Je ne pensais même plus à Alec et ne saisis pas que les protestations venaient de lui. J’étais dans ma bulle renforcée d’amoureux transit que voulez-vous. Je prêtais peu attention à ce qui nous entourait. Peu étonnant donc que l’unique élément me perturbant fut « son » haleine. Sa réaction me fit pouffer de rire.

- Ça vient peut-être de moi alors, concevais-je.

J’avais beau être saoul, je me souvenais parfaitement de ce que je venais de m’enfiler sans concession ! Je m’apprêtais à fouiller mes poches à la recherche d’un bonbon mentholé mais fut interrompu dans ma recherche par une découverte capitale. Une des chaussures de Teddy s’était enfouie ! Ou bien avait-il oublié de la mettre dans sa précipitation à me rejoindre ? Peu importe, je ne pouvais pas le laisser se changer en iceberg. Si j’étais incapable de lui fournir une nouvelle paire en la faisait apparaître comme par magie, le réchauffer n’était pas au-dessus de mes moyens. Sans lui avoir demandé son avis, il se retrouvait perché contre moi sur le tabouret, un peu plus déshabillé qu’à son entrée. Je lui présentais l’écossais tout en résumant la raison de ma présence ici. L’essentiel était dit, si ce n’est pour le plus important. C’était au-delà de mes forces. Arriverais-je un jour à formuler cette « nouvelle abominable » dans le but de la lui partager ? Rien que d’y songer me replongea dans la tristesse que je tentais de dissimuler vainement. L’unique confession qui me mit du baume au cœur fut de lui confirmer l’amour que je lui vouais. Tellement agréable à exprimer. Que l’enseignant me renvoie le compliment tout en déposant un baiser sur mon front me décocha un sourire. À y réfléchir, Alec n’avait jamais dû me voir aussi passionné par quiconque. Mon adolescence avait été ponctuée d’amourettes, d’histoires sans lendemain, etc. dont il avait été témoin à son plus grand désarroi. Dingue comme une dizaine d’années et la bonne personne peuvent changer la donne. Je m’essuyais les yeux aussi discrètement que mon taux d’alcool dans le sang me le permit puis renforçait mon étreinte autour de sa taille.

- Pour toujours j’espère…, murmurais-je plus à moi-même qu’à son adresse.

Je pouvais en douter vu l’ampleur du drame s’étant déroulé en Allemagne ! Qui voudrait d’un type dont la famille était aussi démoniaque ? Du coin de l’œil, je le vis repousser notre boisson favorite de la soirée. J’en avais cure, lassé de son goût et de l’impression de brûler sur le bûcher qu’elle me conférait. Les caresses du brun étaient bien plus agréables et me permettaient de reprendre le dessus sur mes vagues d’émotion. Mon chéri n’insistait pas, conscient sûrement que la patience serait définitivement une vertu pour l’instant. Enfin, je fus en mesure d’aligner plus de trois mots. Je passais presque d’un extrême à l’autre en permanence. « Toujours là pour moi. » C’était vrai en soi ! Je devais appuyer ses dires par respect. Même si, une fois de plus, je loupais le coche.

- Oui, avant que je parte Alec et moi formions un sacré duo. Toujours fourrés ensemble. C’est grâce à lui que j’ai eu des copines. J’aimais bien l’embêter par contre mais il en redemandait, précisais-je innocemment en lui lançant un clin d’œil complice.

Si je savais qu’en une poignée de phrases je mettais le doigt sur les sentiments qu’il m’avait toujours dissimulés... Cachés et à la fois si évidents (pour tous sauf moi). Pourtant, je trouvais éternellement le moyen de passer à côté. Est-ce que Teddy serait plus perspicace sur ce coup-là ? En outre, il fallait aussi que je l’assomme pour la milliardième de fois en lui accordant tant de crédit pour mes aventures dont il avait tristement été exclu de A à Z. Pour résumer : pas sûr que mon discours ait eu un impact aussi bénéfique que ce dont j’étais persuadé.

J’étais occupé à caresser du doigt les tatouages de Teddy tout en suivant leurs formes lorsque ce dernier se décida à conter ses péripéties. S’il pensait que ça m’arrêterait c’était loupé. Il devrait supporter mes chatouilles involontaires jusqu’à ce que je décide d’interrompre mon activité. D’une oreille aussi attentive que possible, je l’écoutais sans en perdre une goutte. Son récit achevé, j’étais outré par le machiavélisme de la nature ayant tout fait pour entraver sa progression jusqu’à moi. Quand tout est contre votre rétablissement c’est mauvais signe. Mais au moins je comprenais d’où provenait cette marque rougeâtre lui marquant le visage. J’étais navré pour lui…

- Oh babe… Je suis désolé, c’est de ma faute… Pour ça que tu es mon héros !

J’étais tellement fier de lui ! Il avait bravé tous les défis s’étant glissés sur son chemin. Même Hercule pouvait rougir face à lui avec ses riquiquis douze travaux ! Mon regard dans lequel se reflétait l’éclairage environnant brillait d’admiration. Sobre, je me serais trouvé encore plus cul-cul la praline que d’ordinaire mais vous conviendrez qu’il valait mieux ça à l’alternative qu’il avait relevé. Finir en cellule de dégrisement après avoir tabassé des types était la dernière chose dont j’avais besoin actuellement.

- Tu mérites d’être récompensé ! prêchais-je d’un ton convaincu. Je t’achèterais des chaussures neuves et te ferais plein de cochonneries. Mais chut, je ne veux pas faire rougir Alec.

Je posais mon index verticalement sur mes lèvres, hilare. Pitié, achevez-moi ! Un coup de batte sur le crâne et au dodo ! Zou ! Si mon but était de le préserver c’était d’ores et déjà loupé. Dingue comme je pouvais tant manquer de jugeote le concernant. Et le pire était que je n’avais pas besoin d’être alcoolisé pour ça. Je fronçais les sourcils, assailli par une question à la limite de l’existentielle.

- Tu me préfères bagarreur ? demandais-je inquiet.

Je ne voulais pas le décevoir. Mais personne ici ne semblait décidé à causer du grabuge tandis que je tournais la tête dans tous les sens à la recherche d’un rival potentiel. C’était même étrangement calme si ce n’est pour nous, deux ivrognes. Comme si c’était ma mission dans la vie, je m’adressais à mon meilleur ami pour lui préciser :

- À notre premier rendez-vous on a été envoyé en prison car j’ai cassé la gueule de sales types. Ils s’en prenaient à Teddy alors je n’ai pas apprécié.

Tellement chevaleresque de ma part même si le terme « prison » était exagéré. Blâmons la vodka. Je ne voulais pas me mettre en avant. Juste lui expliquer, le faire participer en quelque sorte. M’enfin… Que vouliez-vous qu’il réponde à ça ? Entre le nombre de cadavres sur le bar et ma manière de parler, le musicien devait être suffisamment perturbé pour en arriver à nous questionner. Depuis quand étions-nous posés là ? Je haussais les épaules. Aucune idée. La réponse de ma vieille connaissance me fit rire.

- Pff. T’es con. Huit au moins.


Random au possible. D’ailleurs, ce dernier semblait vouer un intérêt inattendu à notre rencontre. Sous l’effet de la nostalgie peut-être tandis que j’y repensais, j’embrassais mon copain dans le cou à de nombreuses reprises. J’allais repartir au quart de tour encore si je n’y répondais pas rapidement ! Au prix d’un effort titanesque, je m’arrêtais et entrelaçais les doigts de nos mains droites respectives pour compenser ce sacrifice.

- À la réunion de pré-rentrée. Il est arrivé en retard avec Ophelia, sa colocataire. C’est une bombe mais… Je n’en sais rien… C’est quoi déjà la métaphore de la flamme et du papillon ? Et puis j’ai été lui demander de fonder un module ensemble. Ça a fonctionné.

Non, ce n'était pas une façon dérivée de parler de procréation. Pfiou, je n’en pouvais plus. Trop de mots. Et encore, Alec avait eu le droit à une version abrégée. Ma seconde main s’absenta brièvement des tatouages que je tripotais sans relâche pour se saisir d’un verre d’eau que je vidais d’une traite. Je fus saisi d’un doute.

- Tu as su quand que tu m’aimais ?


En espérant que je m'en souvienne le lendemain. Quelle idée de m’avoir lancé là-dessus Alec. Tu n’as plus que tes yeux pour pleurer maintenant. Bon courage pour supporter tant de mièvrerie. Tu l’as cherché. Même si, techniquement, la question pourrait t'être destinée également. À charge de revanche.
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Lun 7 Jan - 1:51
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Je crois que je m’en sortais plutôt bien pour suivre ce qu’il se passait. Vu mon cerveau lent, il faudrait me remettre un prix. Parce que ouais, après un baiser pareil, j’arrivais encore à expliquer pourquoi la batte sans trop raconter de la merde. Bon de toute façon, ce n’était pas bon compliqué. Je n’allais pas inventer une histoire rocambolesque. De toute façon, je n’étais même pas sûr que mes interlocuteurs se souviennent de beaucoup demain. Puis je n’avais jamais été bon pour mentir non plus. Pourquoi se donner du mal alors que ce serait inutile hein ?

Je décochai un sourire à Alec en riant doucement. C’est vrai que j’avais plus de rancune envers les humains que les bonhommes de neige. Je vais pas vous faire une étude comparative à présent, parce que ce serait un peu long, mais la différence me semblait évidente. Quoique, je vous l’accorde, quand on me voit arriver de l’extérieur comme ça… Enfin, j’avais peut-être aussi froid qu’un bonhomme de neige, mais je n’avais pas encore le nez en carotte. A moins qu’on ne confonde… Non, oubliez tout ça.

- C’est toujours les humains le problème.


Là encore, il y avait moyen de se lancer dans un débat philosophique. Mais avec pour seul publique deux gars ivres, ce n’était pas bien intéressant. On irait pas bien loin. Puis avant que je n’ai le temps d’argumenter plus que je me retrouvais sur les genoux d’un Elijah aux bord des larmes qui me serrait contre lui comme pour se rassurer. Comment lui résister, sérieusement ? Alec devait râler intérieurement, ce n’était jamais cool de tenir la chandelle et souvent j’essayais de faire attention à ce que la troisième personne ne se sente pas de trop mais là… Puis Alec avait été pas mal désagréable depuis mon arrivée, il avait ce qu’il méritait hein ! Je me concentrais donc sur mon petit-ami à qui l’alcool avait apparemment fait perdre vingt ans de maturité, voir plus.

- Evidemment…


Je lui adressais un petit sourire. So precious… J’avais vraiment envie de le garder dans mes bras et le serrer contre moi tout la nuit et même plus. Comme quoi, même l’alcool n’arrivait pas à me faire revoir mon jugement sur sa personne. Si c’est pas de l’amour ça mes p’tits gars, et bien je sais pas ce que c’est.

J’eus alors le droit à des présentations plus ou moins rapides avec Alec. Ce dernier m’assurait qu’il avait toujours été là pour Eli. Je me retiens de cracher un “vraiment ? T’étais où ses derniers mois alors ?”, parce que ça allait juste foutre la merde et on peut pas discuter raisonnablement avec un mec bourré. Puis Elijah ajouta que ouais, fut un temps, ils étaient rarement l’un sans l’autre. Ils avaient quand même l’air d’avoir un sacré lien tous les deux. Je serais bien jaloux, mais je n’étais pas trop sûr où je mettais les pieds encore. Puis je sais pas, je n’avais jamais été trop un mec jaloux en général. Mais depuis que j’étais avec Elijah, rien ne se passait comme avec mes autres relations alors, qui sait ?

- Je sais pas si je dois demander à en savoir plus ou si je vais le regretter…


J’adressais un sourire amusé à Elijah. Quelque part, j’étais quand même content qu’il partage une autre partie de lui avec moi. Non vraiment, pourquoi je serais jaloux d’une telle relation alors qu’à présent j’étais celui sur les genoux d’Elijah à le réconforter comme il se doit. Je me permis donc de changer un peu le sujet de conversation en leur racontant mon aventure du jour. Alec semblait assez dubitatif. Mais je m’en fichais qu’il me crois ou non. Elijah réagit immédiatement, ce qui me fit bien rire.

- Mais non, c’est pas ta faute ! Tu contrôle pas les éléments non plus ! Puis on sait jamais, peut-être que je retrouverai ma chaussure un jour. Mais je garde quand même cette proposition en tête.

J’avais baisser le ton en adressant un clin d’oeil à Elijah. Je devrais peut-être pas l’encourager dans ses bêtises, mais il était tellement mignon que je ne pouvais pas faire autrement. Et maintenant il s’inquiétait, c’est fou comment il pouvait passer d’une émotion à l’autre comme ça. Je le rassurais en passant une main dans ses cheveux.

- Non, t’inquiète pas babe, pas la peine que tu casse des gueules pour que je t’aime. Je te préfère quand tu es avec moi, peu importe ce qu’il se passe.

A croire que j’étais pas franchement mieux au final. Pourtant j’avais pas l’excuse de l’alcool. Ok, je tenais très mal ce dernier, mais ce n’était pas un shot qui allait m’achever non plus. Je demandais alors aux garçons depuis combien de temps ils étaient là. Je sais pas trop pourquoi je m’obstinais à tenter d’avoir des réponses claires de leur part. Alec me dit deux minutes, Elijah huit et un peu plus loin Greg les contredit en me montrant qu’il étaient là depuis bien plus longtemps, ce qui me fit rire encore une fois.

Ce fut au tour d’Alec de changer la conversation en en demandant plus sur Elijah et moi. Le blond se fit une joie de répondre. J’avais l’impression qu’il était encore plus à fond sur notre relation ce soir que jamais. Et je ne pensais pas une telle chose possible. C’était vraiment attendrissant. Je préférais largement Elijah comme ça qu’avec, je sais pas l’alcool mauvais ou quoi.

- Une histoire pas super exceptionnelle quoi, haha !

C’est vrai qu’on avait pas trop tapé dans l’original. On s’était rencontré au boulot quoi, comme beaucoup d’autre avant nous. La preuve, Ophelia et Peter, par exemple. La question de Elijah me surpris. Décidément, il n’en ratait pas une ce soir.

- Hm… Je sais pas… Il y a pas vraiment eu de moment précis. J’ai toujours plus ou moins eu un crush sur toi qui n’a fait que se développer et s’amplifier plus on passait de temps ensemble jusqu’à ce que je réalise que c’était plus que juste un crush et surtout que c’était réciproque en fait…

Encore une histoire de confiance en soi ça. Je n’avais pas très envie d’étaler ce genre de sujet devant Alec. Je veux bien faire genre je suis un mec cool et à l’aise en toute situation, mais c’était loin d’être vrai.

- A vrai dire, au début je pensais que t’avais un truc pour Ophelia et que ouais, tu te rapprochais juste de moi pour en savoir plus sur elle alors… J’essayais de pas trop me faire d’idée non plus, tu vois le genre ?

La question ne se posait pas. Elijah voyait le genre. Mais je ne sais pas si Elijah éméché allait comprendre de quoi je voulais parler. Enfin, ce n’était pas bien grave non plus. Je ne voulais pas trop approfondir le sujet non plus. Si ça ne me dérangeait plus tant que ça de parler de mes sentiments avec Elijah, là, nous n’étions pas seuls. Et je connaissais à peine Alec, je n’allais pas lui étaler tout ce que je ressentais, tout mes raisonnement, etc.

- Allez… Buvez moi ça, votre foie vous en sera reconnaissant demain.

Je poussais un grand verre d’eau devant chacun de mes camarades du soir. Ca n’allait pas les remettre magiquement sur pied, mais au moins, ça limitera les dégâts quoi.

- Mais, je suis curieux, Eli t’as raconté quoi sur moi ?

Ouais, j’avais envie de savoir. Je n’avais pas de doute en mon petit-ami. Je me doutais bien qu’il n’avait pas dit n’importe quoi à Alec. Mais je sais pas, juste, comme ça.

- D’ailleurs, et vous deux alors ? Vous vous êtes rencontré comment ?


Je sais, j’ai dit que j’arrêtais avec mes questions, vu que je n’arrivais pas à obtenir de réponse convaincante. Mais il fallait bien qu’on s’occupe un peu tant qu’on était ici. Ouais, je n’avais pas l’intention de m’éterniser ici. Mais si je devais vraiment ramener tout le monde chez lui, et bien ce serait cool que mes deux gars soient un peu moins saoul qu’en ce moment même. Sinon ça allait être très difficile.
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Lun 7 Jan - 10:16
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Shadows settle on the place, that you left.


« Maman, où est-ce qu’on range les serviettes pour les invités ? », cria-t-il à Mrs McArchty qui lisait dans le salon.
 
La délicate femme s’approcha de l’escalier et haussa légèrement le ton pour être sûre d’être entendue. Elle n’avait jamais eu besoin de crier dans sa vie, paraissait-il, et mettait un point d’honneur à ne pas recourir aux hurlements pour se faire obéir. Alice n’avait qu’à battre des cils, furieuse, et le corps tout entier d’Alec rendait les armes, apeuré et honteux. Il semblait que le charme opérait de la même manière sur son père, Scott, qui n’avait que très rarement essayé de la contredire. Les deux amoureux formaient une équipe qu’Alec n’avait jamais eu l’idée de diviser pour mieux obtenir ce qu’il voulait. Dans le placard sous le lavabo. Le grand brun ouvrit la porte à la volée et découvrit le linge de maison, parfaitement plié et repassé. Il sentait bon l’adoucissant et la douceur des serviettes résultaient d’un secret de sa mère qui balayait toujours la question d’un rire gêné. La mère de famille avait ses petits secrets jalousement gardés.
 
« Merci M’man », cria-t-il de nouveau avant de reporter son attention sur son meilleur ami. « Tiens. »
 
Il lui tendit une serviette avant de l’inviter à prendre sa douche et à le rejoindre dans sa chambre quand il aurait fini. Ils venaient de sortir de plusieurs parties de basketball et dégoulinaient tous les deux de sueur. Alec attrapa sa propre serviette et se dirigea vers la salle de bain du bas.
 
« Tout va bien, love ? », demanda Alice à son fils qui passait devant la porte du salon.
 
« - Juste un peu chaud, Elijah m’a mis la pâtée au basket. Comme d’habitude.
- Ne sois pas trop dur avec toi-même. Je suis sûr que tu t’es bien défendu », le rassura-t-elle. « C’est bientôt l’heure du thé. Je vous ai fait des shortbreads. »
 
C’était sa manière à elle de lui dire de ne pas traîner sous l’eau. Elle était pourtant si agréable sur sa peau blanche et parsemée de taches plus foncées, là où il avait commencé à bronzer. Alec termina de se rincer, sortit pour se sécher et s’entoura de l’épaisse serviette blanche pour monter s’habiller. De retour dans son antre, Alec se dépêcha d’enfiler des sous-vêtements avant l’arrivée d’Elijah. Il attrapa un jean de couleur foncée et s’efforça d’y associer un pullover approprié. Il enfilait ses chaussettes de tennis quand Elijah fit une entrée bruyante dans la chambre. Les yeux d’Alec s’écarquillèrent et il se figea dans son geste, assis sur son lit, en voyant le corps nu du jeune homme se presser dans la pièce. À peine caché par ses mains, Elijah cherchait ses vêtements sans montrer la moindre gêne.
 
« Elijah ? T’es sérieux ? Là ! » s’exclama-t-il en pointant du doigt la pile de fringues reposant sur sa chaise de bureau.
 
Hypnotisé, il ne parvenait pas à détacher son regard. Le buste de son meilleur ami s’élargissait de jour en jour.
 
« Tu n’pouvais pas prendre ta serviette, comme tout le monde ? » le sermonna-t-il avant de se justifier. « Et si ma mère était montée ?! »
 
Du Elijah tout craché.
 
***
 
Était-ce l’alcool ou ce ruissellement d’amour dégoûtant qui lui donnait la nausée ? Les deux, se décida-t-il. La sentence ne l’empêcha toutefois pas d’avaler un nouveau verre d’une traite. Il souhaitait faire taire les deux jeunes hommes. Mais puisque les droguer n’était pas une option envisageable, Alec pouvait toujours s’enivrer lui-même pour s’engourdir l’esprit. Le jeune homme décocha un regard en coin à Teddy qui affirmait que c’était toujours les humains le problème. Il ne put s’empêcher de le prendre contre lui. La chose était futile. Mais l’alcool et la jalousie parlaient à sa place et commanditaient chacune de ses réactions. L’écossais sourit finalement lorsque son ex meilleur ami décrivit leur relation passée et, il l’espérait, future. Comme pour s’en assurer, Alec saisit l’opportunité de Teddy qui formulait son doute :
 
« Ouais, non, c’est mieux comme ça », déclara-t-il, un sourire narquois aux lèvres.
 
S’en suivit un dégueuli d’amour, poussant l’anonyme à se concentrer sur l’alcool qu’il n’avait plus. Le barman faisait mine de ne pas le voir, il en était sûr. Et ne voulant pas attirer l’attention sur lui, Alec n’osait pas l’appeler tout haut. Le tabouret était tout de même très haut, et il n’était pas sûr que de faire un geste en avant ne lui fasse pas perdre un équilibre déjà précaire. Elijah demanda à son cher et tendre s’il l’aimerait toujours. Insecure much? Alec leva les yeux au ciel. Leur relation ne devait pas être si belle que ça pour qu’il doute à ce point. Le jeune homme ne faisait bien sûr pas le lien avec la nouvelle qu’il lui avait annoncée. Il faut dire que la gestion du temps n’était pas la même quand on était saoul. Alec avait l’impression – fausse – d’avoir retrouvé son ami six semaines plus tôt. On aurait pu le croire, à les voir ainsi si amoureux, et lui tenant péniblement la chandelle – qui franchement ne demandait qu’à s’éteindre. Ça crève les yeux ! voulait-il de se rassurer. Mettant un terme aux propositions indécentes de son meilleur ami pour l’intérêt du mois, Alec demanda comment ils s’étaient rencontrés. Elijah expliqua le cheminement de ses sentiments et demanda à son petit-ami s’il voyait où il venait en venir. Trop bourré pour comprendre que la question ne s’adressait pas à lui, Alec répondit à sa place.
 
« Ouais, je vois carrément même. »
 
L’étudiant avait disséminé des indices, ici et là, qu’Eli’ était trop saoul pour comprendre et toujours trop aveugle pour voir. Mais il en serait peut-être autrement pour l’unique chaussure. Ce dernier poussa les verres d’eau devant Elijah et lui. T’es qui ? Sa mère ? Reconnaissant ? Il ne voulait pas être reconnaissant. Surtout pas envers lui. Alec pouvait s’occuper de lui-même. Il le faisait très bien depuis plusieurs années. C’était omettre le soutien et toutes les choses qu’avait faites Arthur pour lui. Mais Alec n’était pas saint d’esprit, celui-ci était embué de vodka.
 
« On va dire que le portrait n’était pas toujours très fidèle », expliqua-t-il mystérieux.
 
N’avait-il pas dit que Teddy allait lui plaire ?
 
« Mais en gros, c’était ça. »
 
Semblait-il conclure. C’est alors que Scott – à ce stade, Alec n’était pas sûr de retenir son prénom de toute façon – les interrogea sur leur rencontre.
 
« Looooongue histoire. On était dans la même académie en Allemagne. Et qu’est-ce que je peux dire ? Elijah est tombé sous mon charme incroyable et on est devenu proche. De vrais meilleurs amis comme on en fait plus. Et puis, il a déménagé. »
 
Il éludait certaines choses, en insinuait d’autres. Diable, on pouvait vraiment être pathétique quand on craignait de perdre une place qu’on jugeait sienne, et pourtant perdue depuis si longtemps !
 
« Mais je n’pense pas qu’il avait envie de te parler de moi », admit-il à demi-mot sans le regarder. « Pas vrai Eli’ ? »
(c) crackle bones



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Lun 7 Jan - 13:38
Elijah Holtz
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Ouf. Teddy était partant pour rester avec moi « pour toujours ». Je n’avais plus besoin de me faire du souci pour ça. Quoiqu’il ne sût toujours pas ce qui m’en faisait douter… Je fus tiré de ce débat sans fin par la suite de la discussion qui s’installa au sein de notre super trio. Ce n’était pas un mal, ça m’éviterait de broyer du noir plus longtemps que nécessaire. Un vent de nostalgie m’assaillit tandis qu’ils discutaient du lien entre Alec et moi. Il était dingue de penser à quel point cette période avait été aussi cruelle que magnifique. Battu chez moi mais aimé en-dehors. Drôle d’équilibre. À plusieurs reprises je m’étais imaginé mon adolescence telle qu’elle aurait pu l’être si nos chemins ne s’étaient jamais croisés. Clairement, il me l’avait facilité et rendue supportable. Qui sait ce que je serais devenu sans lui ? Mort dans un caniveau ? Je pris donc à cœur de confirmer ses dires à ma manière. C’est-à-dire en mettant les pieds dans le plat par mégarde. Typique. Mon discours semblait intriguer mon petit-ami qui était tiraillé entre appréhension et curiosité. J’étais étonné. Qu’est-ce qu’il craignait au juste ? L’incompréhension sur mon visage s’accentua en réponse à ce que lança l’écossais. Est-ce que j’avais loupé un épisode dans mon ivresse ? Un je-ne-sais-quoi planait dans l’air et je n’étais pas persuadé que ça me plaisait. Malheureusement je n’arrivais pas à mettre mon doigt dessus.

- Tu racontes quoi encore ? demandais-je à mi-chemin entre l’amusement et le reproche alors que je fixais ce dernier. Il n’y a rien à cacher. Alec est le frère que je n’ai jamais eu. Je l’adore et je suis prêt à tout pour le protéger. Comme partir.

Et ça, je l’avais prouvé quoiqu’il pense de l’exécution de mon départ. J’étais sincère, sans filtre. Mais le musicien ne devait pas s’imaginer quoique ce soit d’autre. Un seul d’eux occupait toutes mes pensées. Hors de question qu’il en doute, en particulier avec une réponse aussi saugrenue de la part de ma vieille connaissance. À quoi jouait-il exactement ? Mine de rien j’étais ravi de les avoir tous les deux ici. En particulier car c’était la première fois que je présentais mon chéri à quelqu’un (dommage que ce fut dans de telles circonstances). Dingue quand on y réfléchit après tant de mois de relation. Dire que de mon côté j’avais déjà été invité chez sa famille pour y passer la journée de Noël…

Le récit de Teddy me fit culpabiliser. Si je ne l’avais pas convoqué ici, il n’aurait pas souffert et aurait toujours deux chaussures sur lesquelles s’appuyer. Le jeune homme balaya d’un revers de main ce sentiment en protestant que je n’avais aucune emprise sur les éléments naturels. Il marquait un point. Même si, sans mon message, il serait resté au chaud et au calme chez lui… Notre complicité suffit à me rebooster. Un clin d’œil, sa main venant se glisser dans mes cheveux, conjurant des frissons qui vinrent agréablement me parcourir le corps. Il répétait qu’il m’aimait. Je n’avais pas besoin de plus pour m’apaiser. Ainsi, je reposais ma tête contre son épaule tout en tirant tous les bienfaits de notre étreinte. J’avais tellement envie de dormir maintenant que les coups de poings à destination d’inconnus n’étaient plus de mise. Surtout que je ne ressentais pas le besoin de déboîter une poignée de mâchoires. Pourquoi troquerais-je le calme de l’instant au profit de la violence ? Je ne l’aurais fait que s’il me l’avait demandé. Dévoué au-delà de la raison.

Je retrouvais un semblant d’énergie lorsque notre rencontre devint l’objet de la discussion. Pas que je bondis sur place ou quoi -cela aurait été risqué- mais bon sang ! J’étais ravi que de conter cette histoire avec un enthousiasme infini même si la conclusion apportée par le second concerné fut à deux doigts de me faire bouder. L’alcool me rendait plus susceptible.

- C’était exceptionnel pour moi.

Je lui adressais un sourire timide avant d’aller chercher ses lèvres. Je ne pouvais pas rester vexé éternellement ! Quoi ? Comment ça ? Nous n’avions même pas eu le temps de dire « Quidditch » ? Pas de ma faute si mes émotions étaient changeantes à en faire pâlir les TGV. À croire que cela avait attisé mon appétit cependant. Véritable glouton, je m’informais de la progression de son amour à mon égard alors que nous en étions encore à la phase de flirt et de tâtonnement. Je ne me rendis pas compte que je le prenais de court, trop focalisé sur ses paroles. J’entendis vaguement Alec faire une réflexion mais n’y prêta aucune attention, celle-ci passant dans une oreille pour repartir par l’autre en un battement de cil. Mon front était plissé, mobilisant toute la concentration dont j’étais capable.

- Pourquoi j’aurais fait ça ? répliquais-je perplexe. J’aime Ophelia oui, mais pas comme ça. Toi tu es… toi.

Mes yeux se posèrent sur l’étudiant qui avait entendu ce discours tant de fois par le passé. Impossible de réprimer un gloussement moqueur à son adresse. Ne cherchez pas à comprendre… C’était à la limite de la private joke à ce stade. Je reportais mon intention sur mon copain une fois cette hilarité disparue. Comme si c’était approprié en plus. Pas de ma faute, je ne contrôlais pas grand-chose. C’était déjà étonnant que je tienne autant la marée.

- Tu es mon bébé. Puis j’adore ton petit nez pointu, rajoutais-je en tapotant celui-ci du bout de mon index. Je suis trop heureux de t’avoir fait un bisou ce jour-là.

« Ce jour-là » référant à son passage chez moi où j’avais enfin réussi à atteindre sa bouche pour la première fois après m’être pris un vent monumental. Teddy devrait se débrouiller par ses propres moyens puisque je ne donnais pas plus d’indices que ça. Bon, ce n’était pas si complexe non plus heureusement pour lui. Je fus sorti de ma rêverie tandis que je le contemplais sans rien ajouter, comme en transe, lorsqu’il me tendit un second verre d’eau. Je venais d’en boire un non ? Je ne sais plus. Dans le doute, je le bu d’une traite. Ils parlaient de moi, je ne voulais pas être distrait ! Ou plutôt de ce que j’avais dit. Que des belles choses ! m’écriais-je intérieurement. C’était une évidence ! Mais je ne m’en souvenais plus et ce que lui indiqua Alec était nul. Ça ne voulait rien dire. Je ne bronchais pas car… Wo ! J’avais sérieusement besoin d’aller aux toilettes. Je m’apprêtais à m’y diriger quand l’interrogation du garçon posté sur mes genoux m’en empêcha. Je soupirais alors que je devais me retenir. Et dire que j’avais comparé le parcours du musicien aux douze travaux de Hercule… « Pas vrai Eli’ ? » Occupé à taper des pieds nerveusement, je n’avais rien écouté.

- Euh… J’ai surtout envie de faire pipi.

L’ironie du sort voulait que oui, je n’avais pas envie de parler de lui donc. Le brun comprit que le moment était venu de se lever, m’aidant à trouver un équilibre -précaire- une fois debout. Je n’étais pas suffisamment bête pour ne pas comprendre qu’il se faisait du mouron. Touché, je lui souris.

- Je ne vais pas à la guerre ne t’inquiète pas, affirmais-je avant de lui déposer un baiser sur le front à mon tour. Tu m’attends hein ? Ne pars pas sans moi.

S’il avait disparu à mon retour ? Non ! Par contre, Teddy avait bien raison de se préoccuper de moi vu la difficulté que j’eus à rejoindre les WC. Je me servis d’Alec comme appui en passant près de lui (mauvaise idée), puis de tout ce qui était à ma portée en fait. Pourquoi ça tanguait autant ? Le barman voulait que j'attrape la nausée ? Après un parcours interminable, je disparu derrière la porte. Allez savoir ce qui se passerait d’un côté de cette dernière comme de l’autre…
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Mar 8 Jan - 1:06
Teddy Abolick
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Sérieusement, Alec me tapait sur les nerfs. Il en fallait pourtant beaucoup pour réussir à m’énerver. Heureusement que Elijah était là et qu’il m’avait assuré que c’était son meilleur ami. Bon il y avait aussi le fait qu’il était bourré et j’espérais sincèrement que c’était juste qu’il avait l’alcool méchant. Sinon on allait avoir du mal à s’entendre lui et moi. Sérieusement, je lui avais rien fait de mal quoi, je venais d’arriver et il m’agressait déjà ! Enfin, passons, pour le moment, la meilleure technique que j’avais c’était de prendre mon mal en patience et tenter d’ignorer un maximum ses réflexions désagréable. Eli ne voudrait sans doute pas qu’on se dispute ici et maintenant. Puis sincèrement, ouais, ça me ferait chier de pas être capable de m’entendre ou au moins supporter son meilleur ami quoi.

Dans tous les cas, je ne regrettais pas d’être venu non plus. Eli après un bon nombre de shot était aussi adorable qu’amusant. Même si je savais maintenant qu’il n’avait pas bu tout ça juste pour le fun, mais bien pour noyer une mauvaise nouvelle… Je préférais voir le bon côté des choses. Puis pour le moment, il n’y avait pas grand chose que je puisse faire non plus. Il n’empêche, il allait vraiment falloir que j’en demande plus sur eux une fois qu’ils seraient sobre. Parce que étonnamment, la phrase d’Elijah, semblait joyeuse, mais vu la tête d’Alec, je n’étais pas sûr que ce soit une très bonne chose. Enfin clairement, il y avait un truc qui n’allait pas dans ce qu’il venait de dire. Mais merde, arrêtez d’essayer de me faire tout analyser, j’suis prof de musique pas professeur Xavier.

Je n’osais pas faire de commentaire du coup, parce que je crois que cette histoire me concernait pas trop. Puis Alec avait visiblement pas envie de me parler. Sauf s’il s’agissait de me rembarrer d’une façon ou d’une autre. Et il n’avait pas l’intention d’arrêter ses interventions inutile. J’essayais plus ou moins de répondre à la question d’Eli à propos de mes sentiments à son égard, mais c’était compliqué et Alec ne se priva pas pour répondre à la question qui ne s’adressait pas à lui. Sérieusement, c’était crevant. Heureusement, Eli ne me lâchait pas, il me vola même un baiser avant de me rassurer. Quoiqu’il échangea un regard avec Alec à un moment, je n’étais pas sûr de comprendre. Non, je ne comprenais même pas du tout et je n’aimais pas ça. Expliquez-moi bordel ! Je veux pas être mis à l’écart.

J’adressais un petit sourire à Elijah. Je ne trouvais pas mon nez particulièrement pointu, m’enfin, je crois qu’il ne fallait pas trop lui en demander non plus. J’imagine qu’il faisait référence à notre premier baiser échangé et moi non plus je ne regrettais pas qu’il l’aie fait. Je ne poursuivit pas la conversation, j’avais surtout envie de rentrer maintenant. Mais avant ça, il fallait que je m’occupe de mes deux camarades. Je les forçais à boire de l’eau, même si ça faisait râler. Tout du moins, Alec n’avait pas l’air très heureux à cette idée, contrairement à Eli. Je crois que pourrait demander n’importe quoi à ce dernier qu’il se ferait une joie de le faire. Ce serait tentant que d’abuser de ce pouvoir, quand même… Mais pas dans l’immédiat, on est en public voyons.

En attendant, j’avais dit que je voulais rentrer, mais ma curiosité avait pris le dessus. Et j’aurais du m’en tenir à ma première volonté, vu la réponse d’Alec. Du coup, j’avais aucune idée de ce qu’Eli lui avait dit sur moi. Mais j’avais confiance en mon petit-ami. C’était juste l’étudiant qui était de mauvaise volonté. Enfin, je sais pas, en général, je m’entend facilement avec les gens. Puis s’ils m’aiment pas, et bien, ce n’est pas un problème, on s’évite, on se parle pas et tout se passe bien. Mais dans le cas d’Alec, c’était presque de l’acharnement, il voulait que ça se passe mal, ce n’était pas possible autrement. J’eus quand même quelques informations sur leur relation. Alec en avait l’air super fier. Quelque chose me disait que je n’avais pas toute l’histoire, mais c’était toujours ça de pris.

- Je vois, c’est cool ! Enfin d’avoir une relation pareille, hein ! Pas pour le déménagement et tout..

Ouais, on essaye d’être courtois quand même. Peut-être que j’aurais dû bosser dans le social en fait. Ouais, non, ça n’aurait pas été une bonne idée. Quoique, techniquement c’était un travail plutôt social que d’être prof. Mais ce n’était pas pareil que d’enseigner à une classe, je n’avais pas à me mêler des problèmes de mes élèves, même si je le faisais parfois parce que c’est en général plus fort que moi. Et sérieusement, je ne comprenais pas Alec. Il semblait même provoquer Elijah, mais ce dernier était bien trop ailleurs pour s’en rendre compte. D’ailleurs il se leva soudainement pour annoncer qu’il avait besoin d’aller au toilettes. Je l’aidais à se tenir debout sans trop tanguer. Un peu réticent à l’idée de le voir partir. J’allais même proposer de l’accompagner, mais Eli insista.

- Je n’oserai pas.

Je sentais que j’allais le regretter. Je regardais mon petit-ami partir vers le fond de la salle en évitant les tables du mieux qu’il pouvait. A vrai dire, je n’avais pas trop peur pour Eli, même bourré, c’était un grand garçon. Je n’avais juste pas envie de rester seul avec Alec. La silence qui s’installa était des plus gênant. Et pourtant, je suis musicien hein, les silence ça me dérange pas normalement, ça fait partie de la partition, mais là…

- Tu devrais vraiment boire un peu d’eau, je sais que c’est pas fun mais c’est pour toi quoi…

C’était tout ce que j’avais trouvé de mieux à dire, en voyant le verre d’eau encore plein devant Alec.

- Tu sais, je crois que c’est pas contre toi si Eli ne m’a jamais parlé de toi. C’est juste qu’il a du mal avec son passé mais… T’es quelqu’un d’important pour lui. Ca se voit qu’il tient à toi.

J’adressais un sourire à Alec. Ma gentillesse me perdra. Mais sincèrement, je n’avais pas envie d’être en froid avec quelqu’un qui comptait autant pour Eli. Je savais que sa famille ce n’était pas le fort et, de ce que j’avais compris, Alec était ce qui se rapprochait le plus d’une famille pour Eli.

- T’as pas à t’inquiéter, je vais pas tout faire pour saboter votre relation ou quoique ce soit. Je suis loin d’être un type parfait, mais je suis pas con à ce point non plus.


Puis même si on arrivait pas à s’entendre avec Alec, et bien… Tant pis, des fois, ça n’accroche pas et puis c’est tout. Mais jamais je n’empêcherai Eli de passer du temps avec son meilleur ami sous prétexte que moi, je ne peux pas le supporter. Ca me semblait totalement débile. Mais c’est vrai qu’Alec pouvait se méfier et avoir peur que ce soit le cas. Quand on a toujours eu une relation fusionnelle avec quelqu’un, voir un autre type débarquer de nulle part comme je l’avais fait… On sait pas à quoi d’attendre quoi. C’était peut-être pour ça qu’Alec était aussi désagréable. Il avait peur que je fasse tout pour l’éloigner d’Eli, mais ce n’était pas le cas.
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Mer 9 Jan - 15:24
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Shadows settle on the place, that you left.

Aucun spiritueux n’aurait pu apaiser la douleur que ces quelques mots lui avaient causé. Alec clignait des yeux, la bouche entrouverte, incapable d’aligner deux mots. D’abord parce que l’alcool s’immisçait un peu plus dans son sang à chaque minute qui passait, et ensuite parce qu’il ne savait pas comment surmonter l’effet pervers qu’ils lui faisaient. Pour la première fois ce soir, Alec croyait volontiers son ex meilleur-ami quand celui-ci disait l’avoir déserté pour mieux le protéger. La vérité n’en était pas moins déplaisante, et les faits moins regrettables. C’était comme mettre un grand miroir entre lui et Teddy, marquant irrémédiablement leurs différences. Alec était un frère pour Elijah, tandis que le Scott était bien davantage : tout ce qu’il ne serait jamais. Refusant – et surtout incapable de répondre – le jeune homme détourna le regard, se contentant de sourire du mieux qu’il le pouvait. Il doutait berner qui que ce soit. Mais tant que le charme opérait – comprendre le charme de l’alcool – Alec persévérerait. Un reflux, puis deux, quand l’élu de son cœur adolescent déclara sa flamme à son petit-ami. Pour lui, l’expérience avait vraisemblablement était exceptionnelle. Ça va, il n’est pas difficile, pensa-t-il amer et contrarié. Suffisamment difficile pour ne pas vouloir de moi, réalisait-il à la fois. Les sentiments se mélangeaient les uns avec les autres, le rendant incapable de savoir si la rancœur qu’il expérimentait était le fruit d’une amitié délaissée, ou d’un amour inavoué. Le cocktail explosif peignait un bien triste portrait de sa personne devant Teddy. Elijah déclara son envie soudaine pour les petits coins. Désireux de se soulager, le grand blond se leva de toute sa hauteur – ou presque – et tituba vers les toilettes. Il manqua de tomber dès son premier pas, et s’attrapa à Alec, pilier aussi déséquilibré que lui sur son tabouret. L’étudiant manqua de tomber de son piédestal – ou bien était-ce dors et déjà le cas – et se rattrapa de justesse sur le bar. Malgré lui, un gloussement s’échappa de ses lèvres, balayant passagèrement la mélancolie du saoul qui l’envahissait.
 
Assis sur son siège précaire, Alec observait le verre d’eau que Teddy avait commandé pour lui. Ce dernier n’avait aucune raison pour le traiter avec tant de douceur. Encore moins depuis que sa langue aiguisée l’avait attaqué sans raison apparente. Elle était si perceptible pourtant, la raison. Le silence s’était installé, et le grand brun se demandait s’il ne devait pas pousser le verre du comptoir pour le briser. Il considérait sérieusement la question quand Teddy le court-circuita. Assez avec ces fausses inquiétudes, là ! Qu’était-ce donc dans la voix chaude et rassurante du professeur qui agaçait tant l’étudiant ? Son arrogance ? Il croit mieux savoir que tout le monde. Il pense savoir ce qui est le mieux pour moi. Il ne me connaît pas. Ses pensées assassines s’étaient à nouveau confondues et le faisaient douter de sa véritable cible. Peut-être pour le faire taire, Alec attrapa le grand verre pour le vider en quelques gorgées. Le plan ne succéda pas et Teddy prit de nouveau la parole. Malgré la candeur avec laquelle il avait prononcé ces mots, l’étudiant sentit son cœur se serrer dans sa poitrine et manquer un battement. Il tient à moi…
 
« Pas assez apparemment. », grogna-t-il.
 
Mais la douleur ne s’apaisa nullement.
 
« Ça ne l’a pas empêché de me quitter. Alors que toi ça se voit, il préférerait crever la gueule ouverte plutôt que de te quitter pour ‘te protéger’. »
 
Dans ces phrases nauséabondes se cachaient un compliment. Celui-ci lui avait échappé, témoignant du malaise désarmant dans lequel il se trouvait. Teddy lui sourit. Il a de belles dents. J’devrais peut-être les lui casser. Elijah le trouverait peut-être moins merveilleux avec des chicos en moins ! Mais il ne parvenait même pas à s’illusionner lui-même. Alec n’avait jamais été violent, et cela n’avait pas changé. Pas assez en tout cas. Mais plus que le sourire, ce furent les mots eux-mêmes qui le choquèrent profondément. Parce que tu crois que tu pourrais la saboter ? Tu te prends pour qui ? Teddy avait raison. C’était même sans doute ce qui le terrifiait plus que de raison. Mais t’as pas le monopole du con, mec ! T’inquiète, j’peux l’être suffisamment pour deux. Et c’était parfois vrai.
 
« T’inquiète, y a qu’Eli’ qui semble penser que t’es parfait. Il… J’l’ai jamais vu comme ça. J’comprends pas… À part les tatouages, j’vois pas pourquoi on s’rait différents. J’vois pas c’qu’il voit en toi et qu’il… »
 
Ne voit pas en moi. Comprenant soudain qu’il n’était pas en train d’avoir un monologue intérieur, et qu’il étalait ses doutes et sa rancœur aux yeux de tous – et surtout des siens, non, merci – Alec se tut.
 
« Tu l’connais pas comme j’le connais. »
 
Et l’inverse était vrai aujourd’hui.
 
« Bref, j’t’ai à l’œil. Il te fait peut-être confiance, mais pas moi. T’as dû lui faire boire un filtre et convoquer le diable pour le faire tomber dans tes gros bras. J’vois qu’ça. »
 
Et il avala un nouveau verre d’eau, apparut comme par magie, lui aussi. La scène était aussi pathétique que cocasse pour un œil extérieur. En cet instant précis, sous les effets de l’alcool, Alec était réellement persuadé que Teddy avait accompli un rituel satanique pour s’attirer les faveurs du beau Holtz. Une chose était maintenant sûr : les habitants d’Arcadia Bay auraient tout entendu !


(c) crackle bones

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Mer 9 Jan - 17:12
Elijah Holtz
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Teddy avait été à un cheveux de devoir redresser deux ivrognes étalés au sol comme des sacs à patates. Par bonheur, l’écossais, dans toute sa sobriété, parvint à s’agripper au bar avant qu’il ne soit trop tard. L’entendant rigoler, je fis de même tout en lui tapotant l’épaule. Comme s’il avait besoin d’être rassuré de quoique ce soit mais peu importe. La distance me séparant des toilettes ne m’avait jamais paru aussi interminable. Pourtant, je poussais la porte avant d’en être réduit à me faire dessus. Alléluia. J’hésitais vaguement entre une cabine et un urinoir mais avais-je envie de rester bloquer une fois assis ? Autant éviter de se faire remarquer une fois de plus par le karma de cette soirée. La sécurité en premier lieu. Bordel, je ne pensais pas que c’était aussi jouissif que de se libérer délivrer de l’alcool qui m’inondait les veines. Passons. Je me dévisageais dans la glace surplombant le lavabo où je me frottais les mains. L’eau était si froide que j’eus comme un éclair de lucidité tandis que je m’en aspergeais le visage. J’étais dans un sacré état. Mes yeux rougis étaient gonflés par un triste cocktail de boisson coupée aux larmes et décorés de charmantes cernes tout à mon avantage. Même mes cheveux étaient terriblement raplapla à cause de la neige qui y avait fondu en dépit de l’intervention du musicien. Je les secouais dans une tentative de les mettre en pagaille mais c’était peine perdue. Clairement, je n’étais pas un canon de beauté ce soir et je me demandais comment ce dernier avait pu accepter que je le touche. La prochaine fois, j'mettrais ma cagoule. Eh oh, je n’avais pas la morve au nez et les microbes qui s'agitent (pour l’instant) c’est déjà ça ! Je méritais une gommette verte non ?

L’esprit encore flouté mais la vessie vidée, je me décidais à faire une entrée remarquée destinée à impressionner mon petit-ami. Ainsi, je retournais dans la salle en une longue glissade sur le côté, rendue possible par une prise d’élan hasardeuse, qui s’acheva avec moi percutant une table de plein fouet. Je réussis à ne pas m’effondrer et rien ne fut brisé. Si ce n’est ma dignité. Je pouffais tout en me frottant le côté de la cuisse où je m’étais cogné. Malgré la honte imprévue, j’avais réussi mon pari ! Je revins vers les deux garçons sous les regards scrutateurs de plusieurs autres clients indiscrets. Comme ça m’agaçait, je continuais ma route en me courbant légèrement tout en claquant des doigts au rythme de ce qui paraissait être le thème de La Famille Addams. Petits mouvements d’épaules assortis pour rendre le tout « sensuel » (ha ha !) et les lèvres étirées jusqu’aux oreilles. Je m’interrompis à leur niveau, posant la main sur le crâne d’Alec qui allait commenter ma danse.

- Hey mais hey oh mais, t'es au courant qu'on comprend rien à c'que tu dis ? le coupais-je pour l’embêter. L’alcool ne te réussit pas.

Je lui pinçais la joue droite entre mon pouce et l’index imitant une mamie retrouvant son petit-fils adoré. Rester debout était plus intelligent maintenant que je retrouvais quelques repères. L’expérience peut-être ? J’étais appuyé sur mes deux jambes depuis au moins cinq minutes ! Positionné derrière Teddy, je l’enlaçais comme si rien ne s’était passé.

- Je suis désolé. J’ai voulu me faire beau pour toi mais c’est foutu, soupirais-je désespéré. Vous parliez de quoi ? De moi j’espère ?

Pas que j’aimais être le centre de toutes les discussions m’enfin… À part le temps qu’auraient-ils eu à se dire exactement ? Je flairais une tension dans l’atmosphère. Ce n’était pas la première fois si mes souvenirs étaient bons. Ce qui était d’autant plus agaçant. Je fixais mon meilleur ami comme pour lui exiger de se confesser mais rien qui ne soit d’ordre à me préoccuper ne remonta à la surface. Sûrement hallucinais-je. De plus, je n’étais pas au top de ma forme comme le rappela un élancement au niveau des tempes. Je grimaçais tout en me les massant. Il ne me restait plus qu’à déclarer forfait pour aujourd’hui.

- On peut rentrer à la maison s’il te plaît ? J’ai mal à la tête…

Un début de retombée déjà ? Bien sûr, nous n’avions pas réellement de « maison » à nous. N’importe lequel des deux appartements me conviendraient à condition que je puisse m’y endormir pour les quinze prochaines heures minimums. Une semaine ne serait pas de refus. Je me penchais à l’oreille de Teddy pour y souffler :

- C’est le moment de sortir ta combinaison d’infirmière Joëlle.

La douleur, des shots… Et pourtant je n’en oubliais pas le plus important. Tout est une question de priorités dans la vie. Je pris son manteau que je lui donnais et enfilait le mien sans oublier mon sac de cours. Tant que j’étais motivé il fallait en profiter ! Plusieurs billets mesurés à la louche pour Greg et mes dettes étaient effacés. Pas qu’il nous aurait collé un procès puisque nous étions des habitués. Par contre…

- Va falloir que je te porte chéri…, résumais-je.

Cette perspective me plaisait beaucoup. Souvent je rigolais à le soulever dans ma folie non-passagère. Ce ne serait donc pas une mauvaise initiative si je n’étais pas autant imbibé. Bah ! Nous pouvions toujours tenter. Un miracle pouvait se produire. Hors de question qu’il pose son pied presque nu sur les trottoirs glacés ! Dommage qu’il n’ait pas sa trottinette. Quoique avec la neige qui décorait l’extérieur…

- Alec, tu… Tu veux faire quoi ?

Sous-entendu : tu restes, tu veux rentrer, doit-on t’accompagner, etc. Sa face était sombre, à des années-lumière de la jovialité que je lui connaissais tant. J’étais peiné. Je me mordis la lèvre inférieure et tenta de rassembler le peu de raison qui me restait.

- Tu fais vraiment peur. Je n’aime pas te voir comme ça. Je peux t’aider ?

Non, je ne pouvais pas ramener ses parents à la vie et encore moins régler le souci qui le préoccupait tant puisque… J’en ignorais jusqu’à l’existence-même.
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