Nous avons discuté sur le chemin du retour, c'était agréable. Je me sentais terriblement bien en sa présence. Ca me faisait presque un peu peur. Cette attention qu'il me portait pourrait rapidement devenir maladive si je n'y mettais pas un stop rapidement. Si je ne mettais pas un stop rapidement. J'avais toujours recherché de la chaleur humaine inconsciemment. J'en avais été privée depuis ma plus tendre enfance et sans le vouloir, je cherchais à savoir ce que ça faisait d'être aimé. D'avoir quelqu'un qui vous serre fort contre lui, qui vous entoure de ses bras protecteurs, tout comme le faisait Elijah sur le chemin de son appartement. Il a passé son bras au-dessus de mes épaules en passant devant une bande de gars un peu bourrés. J'ai haussé un sourcil en les voyant, je les ai observé un instant avant de détourné le regard. Ils me faisaient penser à la bande avec laquelle je traînais à Los Angeles. Ce genre de personnes qui ne m'avait jamais donné de l'attention. De toute ma vie, je n'avais été que le pot de fleurs. Joli à regarder, mais bien inutile et surtout très fragile. Dans la vie de mon père je ne servais qu'à décorer, dans le bar de Nick encore plus. Sans parler de la cantine où je travaille. Définitivement, je n'avais jamais reçu autant d'attention d'une personne en une soirée que dans ma vie entière.
Elijah vivait dans un appartement fort agréable. L'ambiance était chaleureuse, la décoration simple, mais de quoi être à l'aise dès le pas de la porte franchit. Cet appartement ressemblait beaucoup à Elijah en fin de compte. Quelqu'un d'ouvert, compréhensif, généreux. Quelqu'un de bien. -Ca sera parfait, me contentai-je de répondre en déambulant dans son chez-lui. Je découvris ainsi le salon, la salle à manger, la cuisine. Lorsqu'il me parla d'une douche, je lançai un coup d'oeil à la salle de bain. Puis, je glissai la tête dans une porte entrouverte qui menait à sa chambre. J'appréciais découvrir l'environnement dans lequel mes connaissances vivaient. Ca en disait beaucoup sur eux. Leurs goûts, leurs habitudes. Dans tous les cas, ça me confortait dans l'idée de ne pas inviter Elijah chez moi de sitôt. Il prendrait certainement ses jambes à son cou. Rien n'était rangé et je ne faisais pas du ménage mon activité favorite. De toute manière, je passais bien plus de temps à l'extérieur que dans ce trou à rat... Tel un radar, il capta où j'étais dans son appartement lorsqu'il me demanda de mettre de la musique. La douche me tentait, je devais l'avouer. Mais d'abord, je me dirigeai vers la chaîne hi-fi. Je choisis une radio un peu au hasard qui semblait diffuser des musiques actuelles. Je ne savais pas ce qu'Elijah aimait, au moins celle-ci passait de la variété. Je retournai vers le propriétaire de ce lieu, lui effleurant le bras tandis qu'il épluchait des légumes. -Si gentiment demandé, je vais profiter de l'hospitalité de ta douche. Même si l'atmosphère de cet endroit me donnait l'envie d'être à l'aise, je ne l'étais pas tant que ça. J'avais le sentiment de pénétrer dans la vie d'Elijah sans le connaître, plus le temps passait et plus je me rendais compte à quel point il était quelqu'un avec qui ça ne fonctionnerait jamais. Il avait beau m'apporter beaucoup, je ne voulais pas lui faire de mal. Il ne le méritait pas le moins du monde. Pour la première fois, je me sentirais presque malaisée d'avoir pensé abuser de lui pour une nuit.
Je laissai l'eau fraîche balayer ces idées moroses. Pour l'instant, j'étais là, chez lui, et nous passions un bon moment. Loin du regard des autres, je n'avais aucune pression. Je pouvais me laisser aller et savourer le bon petit plat européen que concoctait Elijah dans sa cuisine. Après m'être lavée, je trouvais dans la salle de bain une chemise d'Elijah que j'enfilai. Je n'avais pas envie de remettre mes vêtements sales et je me sentais d'autant mieux dans ce tissus trop grand pour moi. J'ai quand même enfilé mon pantalon, n'ayant rien trouvé de quoi le remplacer. J'aurais tout à fait pu me balader en sous-vêtement dans cet appartement, je me le serais autorisé dans d'autres circonstances. Mais pas chez lui.
Je suis sortie de la salle d'eau accompagnée d'un nuage de condensation et aussitôt, je fus accueillie par l'odeur des plats crépitants. Pieds nus, je m'appropriais cet espace en m'approchant d'Elijah, humant ce parfum qui me donnais l'eau à la bouche. Je m'accrochai à l'un de ses bras pour jeter un coup d'oeil par-dessus son épaule. -Qu'est-ce que tu prépares ? demandai-je. Décidément, je n'avais pas l'habitude d'être simplement invitée chez quelqu'un. Je devrais peut-être l'aider. A cuisiner. Ou à préparer la table. Ca n'était pas mon univers. -Je peux t'aider peut-être ? Je cherchai du regard où pouvaient bien se trouver les assiettes, les couverts ainsi que les verres.
BY CΔLΙGULΔ ☾
@Elijah Holtz Tu es mon premier rp de l'année, sois-en fier
Inutile de lui préciser de faire comme chez elle. Cela me paraissait évident alors que je l’invitais à prendre une douche si elle le désirait. Je recevais rarement -pour ne pas dire jamais- depuis que j’avais débarqué à Arcadia Bay récemment et je devais avouer que ça me manquait. Je profitais de l’occasion pour me lancer aux fourneaux afin d’improviser un repas à la fois rapide, goûteux et efficace. Après avoir passé en revue les ingrédients disposés dans les étagères et le frigo, je me lançais dans la préparation de kebabs maison. Peu le savaient mais ces derniers trouvaient leurs origines à Berlin dans les années 70 où ils avaient été inventés par un immigré turc. Suis-je sincèrement en train de débuter un cours d’introduction à la cuisine de ces petites choses ? Que celui qui s’en fiche lève la main. Merci.
Le son de l’eau coulant dans la douche était couvert par la musique rugissant des enceintes postées ci-et-là de la pièce. Enjoué, j’alternais entre les légumes que je mettais à mariner et la viande que je faisais cuir tout en me remuant (on ne pouvait pas qualifier ces mouvements de « danse » à proprement parler) en rythme. Heureusement que j’étais seul puisque la scène devait frôler le ridicule. Être hôte était dangereux pour ma santé mentale. Alors que le titre touchait à sa fin, je réalisais que je n’avais prévu aucun dessert et que cela prendrait une éternité d’en faire un de A à Z. Heureusement, le chef-pâtissier en moi, pris de gourmandise la veille, avait réalisé un gâteau allemand aux pommes coulées. Ce n’était pas génial de proposer des restes mais j’y avais peu touché. Qui plus est, je pouvais toujours me rattraper sur la présentation. Je m’y attelais donc en attendant que le reste soit prêt. Il faudrait faire preuve d’un peu de patience encore.
Ce fut à cet instant que l’invitée refit son apparition. Je souris en la voyant porter ma chemise. Qu’est-ce que je disais ? Les femmes raffolent de ça ! Elle ne semblait pas répugnée par l’odeur ni par l’aspect de ce que je nous destinais. Un bon point. Je me poussais pour qu’elle ait une meilleure vue sur le futur plat tout en posant ma main sur sa taille.
- Des kebabs. J’espère que tu aimes puisque je ne sais même pas si c’est courant aux États-Unis. J’aurais pu faire plus sophistiqué mais tu ne vas pas m’en tenir rigueur si ?
J’adoptais une moue d’enfant essayant de faire plier ses parents à ses désirs. Impossible d’être sérieux plus de deux minutes. Je l’avais trop été par le passé, par conséquent le Elijah 2.0 se voulait donc plus décontracté et généreux que l’ancien.
- Quant au dessert, hier j’ai préparé un gâteau aux pommes provenant de mon pays, révélais-je en pointant du menton les parts déjà convenablement disposées. Si tu tiens à m’aider hum… Il n’y a pas vraiment besoin de mettre la table du coup. On peut manger dans le salon, relax.
Je marquais une pause, réfléchissant.
- Oh ! Tu pourrais les terminer. Rassembler les ingrédients. Je te montrerais comment t’y prendre. Comme ça, tu pourras t’en faire chez toi.
Oui mais si je faisais ça… Elle n’aurait plus aucune raison de revenir n’est-ce pas ? Je me mordis l’intérieur de la joue pour m’empêcher de lui exposer cette réflexion. Être trop rentre-dedans ou passer pour un harceleur n’était pas franchement le but de cette soirée. Que ce soit romantiquement ou amicalement parlant. J’avais déjà été suffisamment entreprenant.
- Si ça te dit, on peut prendre un verre en attendant que tout soit prêt. Qu’est-ce que tu aimes ? Du vin, autre chose ou tu préfères du sans-alcool ?
Les heures suivantes se poursuivirent sur cette même lancée. Flirt, humour, explosion de rires alors que je renversais presque l’intégralité du kebab sur moi… J’ignore comment nous en étions arrivés là exactement mais je fus très heureux de me réveiller avec Tosca à mes côtés le lendemain matin. Cela s’était déroulé naturellement, sans pression et avec plus de douceur qu’elle ne semblait être accoutumée d’après les propos que j’avais réussi à lui en tirer. Même endormie elle disposait d’une aura à laquelle se mêlait force, sensualité, beauté et détermination. Je ne connaissais que trop peu de filles comme elle à mon plus grand regret et espérait qu’elle accepterait de me laisser entrer dans sa vie.
Spoiler:
Mais j'en suis fier voyons ! Voilà, c'est tout pour moi. Merci pour ce sujet !
Dim 6 Jan - 14:21
Invité
Invité
nevermind
ft. elijah
Il m'était arrivé de goûter à des kebabs lorsque j'habitais à Los Angeles. C'était le genre de repas à petit prix dans des restaurants ouverts 24h/24 et 7 jours sur 7. Jamais je n'aurais pensé qu'Elijah aurait décidé d'en faire notre repas de ce soir. Je n'aurais pas pensé que l'on puisse tourner cela à une réelle gastronomie... Il me tardait de goûter ce qu'il préparait. En tout cas, les odeurs me mettaient l'eau à la bouche. Sa main sur ma hanche, sa moue de petit enfant, je le regardai tandis qu'il tentait de me vendre son kebab fait maison. Je ne pus m'empêcher de sourire. Il était si mignon. -Ca sera parfait, le rassurai-je alors qu'il me parlait du dessert. Cette soirée s'annonçait encore mieux que je n'aurais pu le prédire... Je n'étais pas dans l'optique de rencontrer quelqu'un aussi fusionnel quelques heures plutôt.
Le restant de la nuit se passa sans même que je ne m'en aperçoive. Elijah m'a appris à faire des kebabs, n'hésitant pas à s'approcher de moi plus qu'il n'en était nécessaire, ce qui me faisait esquisser bien des sourires. Nous avions ouvert des bières, cette boisson s'accordant plus aux sandwichs turcs que du vin. Nous avions ri dans nos galères à manger, me rendant compte que ça n'était vraiment pas le meilleur des plats à servir dans un premier rendez-vous. La totalité du kebab d'Elijah était tombé sur lui et je ne cessais de me marquer le visage de sauce cocktail. La présence chaleureuse d'Elijah me mettait du baume au coeur, me rassurant quant au restant de l'humanité. Nous avions parlé de choses et d'autres, refaits le monde. Blottie dans ses bras sur le canapé, le premier baiser s'était imposé de lui-même. La suite également.
Je n'avais plus passé une si belle nuit depuis bien longtemps. J'avais oublié à quel point il pouvait être agréable de se réveiller aux côtés d'un être apprécié. Ca ne m'était pas arrivé souvent dans ma vie, car je ne cessais de m'inférioriser. Les gens ne voulaient pas d'une fille pleine de problèmes comme je l'étais. J'étais un fardeau, une femme qui ne savait pas s'assumer elle-même. Ma mère n'a jamais voulu de moi, mon père non plus, de toute ma vie je n'ai été qu'un objet du décors. J'étais habituée. Silencieuse, je restai un long moment à observer Elijah endormi. Son souffle régulier me berçait, sa chaleur me rassurait. J'en profitai jusqu'à la dernière seconde, le visage réchauffé par les premiers rayons du soleil qui caressaient nos visages reposés. J'ai déposé un dernier baiser sur les lèvres d'Elijah, puis me suis extirpée des draps. Je m'habillai rapidement et déposai sa chemise qui traînait au sol sur le lit. Je récupérai mes affaires, lui jetai un dernier regard. J'aurais voulu rester, mais je ne pouvais pas prendre le risque que l'un de nous s'attache à l'autre. Alors j'ai quitté l'appartement au petit matin, non pas sans un pincement au coeur.
