Home is where the heart is
Beaucoup pensent que le temps des Hippies est fini, emportant avec lui ses pratiques et adeptes. Et pourtant, dans quelques recoins du monde, des communautés ont choisi de poursuivre ce mode de vie, tout en le mélangeant à d'autres pratiques et spiritualités.
Ainsi vivaient ceux que Sylvanus appelait sa famille. Né dans une communauté païenne aux diverses influences, il n'avait pour le moment jamais ressenti le besoin de savoir qui étaient ses géniteurs biologiques et appelait les adultes Mamans et Papas sans distinction. Pourquoi aurait-il cherché à le savoir après-tout, alors qu'il avait une multitude d'adultes prêts à lui enseigner, à le choyer, ou à le faire rêver en fonction des compétences de chacun. De même, tous les enfants autour de sa tranche d'âge furent des compagnons de jeu sans chercher à distinguer leur degré de familiarité.
Les nombreux voyages de cette communauté itinérante étaient prétextes à de nombreuses rencontres. Durant l'un de ces exodes, la famille décida de demeurer quelques temps au Luxembourg afin de vendre quelques pièces artisanales ou herbes médicinales dans des marchés. C'est ainsi qu'un Sylvanus de quatorze ans fit la rencontre d'Elijah Holtz, qui devint bien malgré lui son repère sur place puisque l'enfant candide ne semblait pas comprendre qu'il n'avait pas sa place dans certains milieux. Après quelques semaines sur place, le groupe repartit sans prévenir en direction d'une autre destination et le gamin emporta avec lui le souvenir de cet ami passager. Il n'en souffrit pas pour autant, satisfait de ces quelques moments de vie grappillés.
Présenté ainsi, le mode de vie de la communauté peut paraître idyllique et irréel. Évidemment tous les fonctionnements ont leurs défauts, et cette communauté n'en était pas exempte. Lorsque les enfants devenaient de jeunes adultes et décidaient de quitter la communauté pour découvrir le monde ils réalisaient souvent qu'ils ignoraient tout du monde extérieur. Bien à l'abri dans les idéaux de leur grande famille ils manquaient cruellement d'expérience et également de diplômes pour espérer gagner leur vie honnêtement.
Ce désœuvrement, Sylvanus le connu lorsque durant un voyage en Suède il prit la décision d'aller vivre en dehors de sa famille. On lui donna alors des encouragements, un sac en toile contenant quelques vêtements de rechange, et il partit ainsi au gré des chemins, et des personnes qui acceptèrent de l'héberger en échange de petits travaux physiques. Une année passa lentement, rythmée par des journées passées à voyager ou travailler pour obtenir de quoi manger ou se loger. En douze mois, le jeune homme avait quitté la Suède, et traversé la Finlande pour rejoindre d'autres terres sur lesquelles il ne s'attarda pas. La lassitude le prit quelques fois et il faillit renoncer à ce périple avant la fin de la troisième année.
Ce qui lui redonna la force de poursuivre fut une rencontre. Alors qu'il traînait sa carcasse dans la superbe Berlin, une jeune femme s'assit à côté de lui dans un parc et lui proposa de partager son repas. Il accepta sans plus y réfléchir tant la faim l'assaillait. Jusqu'au dernières lueurs du jour ils conversèrent ensemble comme s'ils se connaissaient depuis toujours et que ce n'étaient que des retrouvailles. La demoiselle s'appelait Sara et était étudiante en histoire et ce fut elle qui lui expliqua le concept des études supérieures, et notamment des spécialisations plus intellectuelles. A vrai dire, elle était perplexe qu'il n'ait pas idée de leur existence et cela le poussa à lui parler de ce que lui connaissait. La culture de la terre, le rythme des saisons et des plantations. Les routes à emprunter, les fleurs sauvages que l'on pouvait manger, celles qui soignaient et celles qu'il fallait à tout prix éviter. Chacun à leur manière, ils étaient riches.
Quelques jours avant la fin de sa troisième année de voyage, le jeune homme dépensa toutes ses économies et prit un vol pour les États-Unis. Là-bas il découvrit le travail acharné, et le mépris. Dans la plupart des villes et village où il s'était rendu auparavant, les gens conversaient avec lui et n'hésitaient pas à lui proposer ne serait-ce qu'un abri sous leur porche. En découvrant cette nouvelle mentalité, il se raccrocha plus que jamais à sa spiritualité et à ses pratiques magiques pour conserver l'espoir et l'envie de découvrir le genre humain. D'autres rencontres chaleureuses le confortèrent dans sa tendresse pour autrui, et ainsi poursuivit-il sa quête jusqu'au jour où ses pas le menèrent en Oregon. Après avoir tant parcouru de lieux, lui était venu un projet. Une idée un peu folle, mais qu'il souhaitait tenter malgré tout.
Bien décidé à entraîner plus encore son esprit pour pouvoir partager son savoir avec d'autres comme Sara l'avait fait avec lui, Sylvanus entama la construction de son propre idéal. Il trouva un travail pour subvenir à ses besoins vitaux, suivi en parallèle une formation professionnelle plus aboutie et n'hésita pas à mettre la main à la pâte durant les week-end pour mettre plus d'argent de côté. Et enfin, lors de l'année de ses 26 ans il eut la fierté d'ouvrir son échoppe.
Soyez les bienvenus à
Wicc'Arcadia, herboristerie et boutique occulte !