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We are setting fire to the sky (kyle)

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Lun 19 Nov - 18:02
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Mais c’était qu’elle avait son petit caractère, la jeune femme, et se faire bousculer ainsi lui arracha un rictus amusé. Elle n’avait pas froid aux yeux, et s’engouffra la première, comme prévu, dans ce phare qui serait bien plus amusant à son humble avis s’il avait été hanté. Par un marin perdu en mer, un couple de suicidés, une fillette perdue, qu’en avait-il à faire, mais juste un petit fantôme de passage aurait déjà grandement égayé sa soirée. Il écouta ses mots avec un silence quasiment religieux, mais ne quittait pas son sourire imprégné d’une insolence puérile. Il n’était plus à ça près. Il n’avait guère besoin de l’intimider, de jouer de sa froideur et de son calme écrasant, du moins à cet instant. Elle lui était pour le moment trop sympathique pour cela.

-Qui se soucierait d’un bâtiment en marge, après tout… Mais je retiens l’histoire de sécurité, on ira rajouter un verrou à la porte dans la semaine puisque visiblement c’est pas d’une efficacité transcendante dans le coin.


Il en riait, se moquait, mais considérait la question avec bien plus de sérieux, au fond. Une sécurité défaillante en ville, cela l’arrangeait. Il doutait que qui que ce soit pût remonter jusqu’à son passé de façon spontanée, tant qu’il n’allait pas chercher des noises directement face à la police. Mais ailleurs, peut-être, cela aurait été bien moins amusant de rester anonyme, calme et avec un faciès d’agneau aux yeux des autres. Il allait néanmoins faire profil bas un moment, c’était certain, mais pouvait-on vraiment se débarrasser de sa véritable nature ? Une belle question à laquelle il n’avait pas de réponse. Alors il continuait de la suivre, admirant les arabesques de certaines toiles d’araignées bien conservées, et les poussières qui voletaient de ça de là, rendues visibles par de pauvres rayons de lumière pâle et faible qui rendait les lieux plus sinistres encore que s’ils avaient été plongés dans la pénombre. Et Kyle avait ce merveilleux sentiment qu’il allait attraper le choléra ou la peste en ressortant d’ici : son côté un brin maniaque avait en horreur ces saletés qui traînaient, ces rangements à faire, mais il demeura stoïque, et au mieux un brin ennuyé.

-Comme si j’allais animer la ville en allant me jeter sur les falaises. Paye ton évènement, un journal en liesse pendant une matinée et vous serez tous de retour à vos habitudes en dix pauvres secondes,
ricana-t-il sans daigner retenir le venin dans sa voix, mais il reprit avec plus d’amusement encore : Un meurtre, cependant, ça te met l’ambiance pour au moins une semaine. Et t’es encore en vie pour profiter ensuite.

Il roula exagérément des yeux, tout simplement pour ponctuer ses paroles, tout comme ses mains qui faisaient depuis un véritable ballet devant lui. Personne ne prendrait une telle phrase au sérieux tant elle dégoulinait d’ironie, et cela l’arrangeait. Pendant qu’elle explorait un coin, à supposer qu’il y ait un coin dans un si petit espace, le jeune homme eut le temps d’observer sa paume de plus près. Rien de grave, et il en fût tout de même satisfait. Il entreprit ensuite de voir s’il n’y avait pas moyen d’avoir plus de lumière, mais ils étaient condamnés à devoir se contenter d’une pauvre ampoule. C’était mieux que rien, sans doute. Elle alla s’assoir, lui demeura debout dix pauvres secondes par esprit de contestation avant de se faire une place sans demander son avis, sur ces marches froides et inconfortables. Il resserra sa veste sur lui, et remonta ses jambes contre son torse, plutôt agréablement calé contre la rambarde. Mais tout confort restait après tout relatif dans une situation pareille.

-Faudra attendre pour les vacances ailleurs, on est coincés ici pour un moment. Vu le boucan, il doit pleuvoir des trombes.


Il eut un sourire plus fin, alors qu’il sortait ses clefs de sa poche, s’amusait avec une sorte de petit chien pelucheux qui pendait royalement du trousseau. Tout en virilité subtile, tout en maturité, en somme. Il porta son regard sur la jeune femme, et lâcha un soupir léger, à l’aise. Au moins ne passerait-il pas sa soirée seul dans son studio trop silencieux. Une aubaine.

-T’as l’air de croire que j’allais me foutre en l’air avant de te croiser. Comme si la vision de ton parfait minois m’avait retenu, hm.


Ils avaient du temps à perdre, lui avait bien des remarques et des provocations à écouler, mais il finit par afficher une moue, pensif. Animer ce phare… Il n’y avait pas grand-chose à y faire, en réalité. Le mystère des bouteilles brisées risquait d’en rester un, et l’endroit exigüe n’avait aucun charme en plus de faire se geler le bout de ses doigts.

-J’sais pas ce qu’on peut faire. T’as qu’à parler de toi, ou d’un truc. Ca aime bien parler, les filles, non ?


Il mettait joyeusement les pieds dans le plat de la misogynie. Surtout qu’il était lui-même bavard comme un pauvre moineau esseulé. Mais il n’avait pas fréquenté de femmes depuis cinq ans, n’avait pas revu Violet depuis aussi longtemps, et ne ratait pas une occasion d’envoyer des piques à cette joyeuse victime qu’il avait sous la main. Surtout qu’elle avait tout le caractère qu’il fallait pour les renvoyer sèchement, ce qui le divertissait au plus haut point.
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Sam 24 Nov - 1:08
Eddie Abolick
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Rajouter de la sécurité au phare ? Non, plutôt le laisser dans cet état. Hors de question d'investir ne serait-ce que dans un cadenas alors que c'était à la ville - ou aux Prescott - de le faire. Ce n'était pas à moi de débourser quoi que ce soit pour ce vieux phare. Puis s'il avait été sécurisé, nous n'aurions pas pu nous y abriter, alors j'étais bien contente de la situation. Enfin, je savais qu'il ne fallait pas prendre tout ce que le garçon disait au sérieux. Pas difficile à comprendre quand on le cernait à peu près. Puis il répondit au sujet du suicide et reparla de meurtre. C'était une obsession chez lui visiblement, la mort et faire la une des journaux. Je ne relevais rien, me contentant de le fixer avec intérêt et interrogation. Qu'est-ce-qui le rendait comme ça ? Puis il finit par me rejoindre sur les marches de l'escalier du phare, semblant avoir assez froid. C'est vrai que le phare n'était clairement pas chauffé - et cela n'aurait aucun intérêt - et avec le temps qu'il faisait, nous risquions fortement de tomber malade. Mais bon, je pensais aux feuilles mortes que j'avais collecté et au fait que je finirais par prendre une bonne douche chaude - s'il restait de l'eau chaude - dans les dortoirs, avant d'enfiler un pyjama bien chaud dans ma chambre. Mais je n'y étais pas encore. Alors je croisais les bras en tentant de réchauffer au moins l'avant de mon corps.

« Je supposais que le phare lui-même ait envie de quitter la ville pour aller ailleurs, mais apparemment, toi aussi tu préférerai être dans un autre lieu que celui-ci. Non ? Arcadia Bay, j'entends. »

Mais oui, il devait pleuvoir des trombes d'eau, ça s'entendait assez comme ça. Je repensais alors au mystère du verre brisé et supposais que nous n'étions peut-être pas seuls sur le sommet de la falaise. Et si quelqu'un était déjà dans le phare, ou bloquait la porte permettant de quitter le phare ?

« Non, je ne pensais pas que tu allais te suicider. Tu aimes la mort comme personne, mais pas au point de te la donner toi visiblement. Moi ce n'est pas tant la mort qui m'attire j'imagine. »

J'ignorais vraiment ce que je voulais. Etre à la place de mes frères ? De mon père ? Pas de ma mère en tous cas. Femme de mafieux, non merci. Pourtant c'était le destin qu'on m'affublait depuis ma naissance. Epouser l'un des mafieux avec qui les hommes de la famille travaillaient, pour maintenir une alliance. Comme si j'allais leur servir de cette manière. Hors de question. Je choisirai moi-même ma vie. Kyle reprit alors la parole pour parler de sujets de conversations possibles. J'émis un petit rictus à ce qu'il venait de dire, avant de tourner la tête vers lui.

« Je dois être trop différente des autres filles alors, car je n'aime pas parler plus que ça. Mais comme on a du temps à tuer, autant s'occuper j'imagine... »

Je baissais les yeux vers sa main, consciente qu'il ne dirait pas qu'il ait mal si jamais c'était le cas. Je les relevais alors vers son visage, pour tenter de saisir quelque chose de particulier, de singulier à son sujet. Cependant, il n'y avait pas assez de lumière pour pouvoir vraiment y voir quoi que ce soit de déterminant. Je finis par pousser un petit soupir. Je laissais tomber ma tête en arrière avant de mettre mes cheveux en ordre, pour me réchauffer au mieux avec leur longueur et épaisseur.

« Tu as des amis ? Que ce soit à Arcadia ou ailleurs. On dirait que tu es assez seul, mais je me trompe peut-être. J'imagine que la solitude aide à penser à la mort. Mais tu n'y pense pas comme un dernier refuge, comme à une solution. Tu aimes ça. Que les autres meurent. On dirait que tu recherches une espèce de célébrité par la mort. »
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Mer 12 Déc - 19:08
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La question était intéressante. Est-ce qu'il préférerait être ailleurs qu'ici, dans cette ville perdue, à chercher quelqu'un qui ne désirait pas le voir? Il n'avait pas de réponse franche à offrir à cela. Il préférait être là que derrière les barreaux. Il n'avait pas d'ambition future ou de fantasmes de voyages et de vie dans un lieu en particulier. Il ne voyait pas en cet endroit une fin ou un début, simplement un passage qui se prolongeait. Alors Arcadia Bay n'était pas le pire endroit de cette planète, sans pour autant le faire vibrer de passion ou de bonheur. C'était tout au mieux passable, voire vaguement ennuyeux.

-Franchement? Je suis aussi bien ici qu'ailleurs. Ce n'est pas comme si j'avais un autre endroit où aller et... J'ai des affaires à régler, de toute manière.


Il haussa les épaules, geste qui ponctua tant le détachement de ses propos que le fait qu'il rejetait la phrase qui suivait. Il n'aimait pas la mort, c'était idiot. Il aimait l'adrénaline, l'excitation, et l'impression de puissance qui pouvait découler de bien d'autres choses. La mort? C'était une simple conséquence qu'il observait de loin sans s'y pencher. Alors non, il ne comptait pas se suicider. Peut-être l'expérience en vaudrait-elle le détour, mais elle serait alors unique. Aucun intérêt flagrant, donc. Mais Kyle coula cependant un regard curieux à la jeune femme, esquissant un rictus amusé. Par quoi pouvait-elle bien être attirée qui vaille la peine qu'elle le mentionnât ainsi? La drogue, éventuellement, cela ne le surprendrait pas. Moins violent. Ou plus. Il saisissait combien elle lui était semblable sans pour autant parvenir à la cerner. Elle donnait, reprenait, mentait, et se jouait des paroles comme lui-même se plaisait à le faire. Deux menteurs, d'un certain point de vue, ou du moins deux personnes qui gardaient leurs secrets.
Il se recala avec autant de confort qu'il le pouvait, pouffa légèrement de rire en l'entendant dire, et sa langue claqua contre son palais avec amusement, comme pour ponctuer la conversation, alors qu'il frottait ses mains d'un geste pensif.

-Tu n'aimes pas parler, mais c'est pourtant ce que l'on fait depuis un moment, et tu me sembles intarissable...

Il s'agissait bien de malice dans sa voix, alors qu'il relevait le menton, masquant la lueur rieuse de ses prunelles froides. Ils avaient du temps à tuer, c'était le cas de le dire, hors de question de se précipiter sous cette averse. C'était sans appel. Oh, elle pouvait bien y aller si cela lui chantait, mais lui ne s'amuserait pas à le faire. Il contempla un instant les longues mèches soyeuses qui encadraient son visage, les trouva plutôt jolies avec une certaine surprise. Il était après tout passé d'un âge où il aurait simplement pensé à les tirer pour l'embêter à la case adulte, avec un intermédiaire dénué de féminité entre les deux. Un vrai plaisir, donc, que de découvrir de telles faits. Découvrir qu'il était humain. Un gars comme les autres, en certains points.

-Je n'ai pas d'amis, pas l'occasion pour ça. Et je n'ai pas passé assez de temps ici pour m'en faire.


Il roula des yeux, le visage de marbre, mais sa main sournoise se tendit malgré elle pour  toucher ces cheveux qui l'intriguaient et attiraient son œil. Tout en penchant la tête, il en enroula une mèche, pensif, les relâcha tout aussi vite. Il se demandait bien si Violet les avait aussi longs, désormais. Qu'en savait-il. Il n'aurait que le bonheur de la découverte.

-Tu m'as l'air bien disposée à faire des suppositions foireuses en te basant sur peu de choses, hm? Si je voulais être célèbre, qu'est ce que je courrais dans cette ville? Pourquoi j'aimerais davantage la mort qu'un homme qui chasse, ou qu'un gars qui regarde un accident de route? Ce n'est pas le cas. Je n'aime pas ça dans le sens où tu l'entends, ma chère.


Il eut un rire, très bref, très rauque, cala sa joue sur sa main alors que son coude s'appuyait sur sa jambe, et il laissait ses yeux plantés dans ceux de sa camarade. Elle était amusante. Elle l'amusait de part ses phrases et ses conclusions. Elle avait certes un morceau de solution, mais ne s'en approchait guère. Il finit par arborer un air plus calme, esquissa cette fois-ci un véritable sourire.

-Tu as raison sur un point. Je suis seul. Je cherche quelqu'un, mais peut-être que je serais encore seul après l'avoir trouvé. Alors, Sherlock, que peux-tu déduire de ça, maintenant? Je t'écoute, tu as le champ libre.

Un bien beau jeu qui prenait place. Des devinettes qui n'en étaient pas, et des vérités partielles à dévoiler peu à peu. Il ne dirait rien, malgré tout. Il ne comptait pas laisser tout cela voir le jour trop tôt. La vérité le rattraperait bien assez vite par la suite.
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Ven 14 Déc - 21:53
Eddie Abolick
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Je pensais comprendre. Moi aussi j'aurai pu être ailleurs qu'ici, est-ce-que ça aurait énormément changé ma vie ? Pas vraiment, selon moi. Mais s'il devait régler quelque chose ici, il avait au moins une raison d'y vivre et d'y rester. Il sembla me faire comprendre que la mort ne l'intéressait pas. Oh, si peu ! Il ne faisait que parler de suicide, de mort et de meurtre, sarcastiquement j'imagine bien, mais il n'était pas très parlant en dehors de ça. Il fallait bien le reconnaître. Je l'écoutais. Non, je n'aimais pas parler, mais il fallait bien s'occuper.

« Si tu as autre chose que prévoir un meurtre ou un suicide à proposer pour éviter de parler, dis-moi, je suis toute ouïe. »

Faire un footing sous la pluie pour s'abriter dans une voiture par exemple. Aucune idée réelle. Quoi que la foudre se mettait à se faire entendre en plus de l'orage... autant éviter de provoquer une mort imprévue en voulant se protéger ailleurs. Il me révéla qu'il n'avait pas d'amis, et qu'il n'était pas là depuis longtemps. Je baissais les yeux un instant. Moi je n'en avais que deux. A peu près. Pas une grosse réussite, mais bon. J'en avais au moins. Puis soudain, je sentis un frisson me parcourir l'échine en sentant que sa main touchait une de mes mèches de cheveux. Réflexe, sans doutes. Je ne fis rien de spécial, le laissant faire.

« Il faut bien se tromper pour trier et trouver des vérités non ? Je n'ai pas peur ou honte de me tromper. Qui ne tente rien n'a rien. »

Puis il me sourit, de façon moins cynique, et rajouta quelque chose. Que j'avais au moins raison sur un point.

« Tu n'as pas trouvé de gens qui te correspondent ou te plaisent, ou bien tu as perdu ces personnes j'imagine. Quand on est seul, on recherche quelqu'un généralement. N'importe qui parfois. »

Malheureusement. Je tournai la tête pour le regarder un peu plus précisément, puis je finis par me perdre dans les traits de son visage. ça l'amusait, visiblement. Tant mieux pour lui. Je me demandais cependant ce qu'il cherchait. Ou qui il cherchait. Pourquoi. Pourtant, je ne poserai aucune question à ce sujet.

« Tu aimes bien parler toi en tous cas. »
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Sam 22 Déc - 21:12
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L'orage commençait à gronder de façon plus marquée. Pas suffisamment pour le faire sursauter, il n'avait plus la sensibilité nécessaire pour cela, mais assez pour lui faire relever la tête, contempler les escaliers qui menaient au sommet. Quelques éclats lumineux devaient percer par une ouverture, ponctuaient des éclairs perdus, et ils contribuaient à donner au lieu une ambiance qu'il qualifierait de glauque, mais il ne s'agissait après tout que de son point de vue. Il passa bien une seconde à simplement écouter la pluie battre la cadence, sur les murs, le toit, le sol, un son doux et répétitif, qu'il trouva aussitôt frustrant. Il en détendait peut-être certains, mais cela l'irritait plus qu'autre chose. Trop monotone. Mélodieux quelques minutes puis rapidement lassant.

-J'imagine qu'il faut se tromper mais je n'aime pas ça. Une erreur est trop vite suivie de conséquences plus lourdes. Mais si la vérité est au bout, pourquoi pas, j'imagine.


Il esquissa un nouveau sourire, rabaissa les yeux sur ses mains dans lesquelles il faisait aller et venir ses clefs, intenable. Il avait au moins cessé d'enrouler les mèches de la jeune femme autour de ses doigts habiles, c'était une avancée. Il était pensif, néanmoins, réfléchissait sur ses paroles comme si elles recelaient d'un fond de cette vérité qu'elle recherchait, mais il finit par les balayer d'un haussement d'épaules.

-Tu es sans doute la première personne à qui je parle dans cette ville qui ne soit pas dans le contexte du boulot. Donc on peut supposer que je n'ai pas trouvé, non, souffla-t-il dans un rire, léger, à croire que la solitude n'avait jamais été un problème: Je cherche quelqu'un, mais pas n'importe qui. Pas parce que je suis seul, non plus. Sinon mes recherches seraient finies, en soit, je t'ai trouvé toi. C'est déjà pas mal.

Il demeura quelques secondes silencieux, écouta un nouvel éclat de tonnerre se perdre quelque part au-dessus de la mer. Il finit par se relever, mains dans les poches, d'un bond souple. Il contempla sa camarade, arqua un sourcil amusé, et entreprit ensuite de monter les marches, comme si sa curiosité venait soudain de faire céder le calme. Il n'y aurait sûrement rien, là-haut. Pas même sûr qu'ils puissent y voir quoi que ce soit qui vaudrait le déplacement. Mais c'était à son sens toujours mieux que de demeurer plantés, et cela aurait le mérite de le réchauffer un peu. Il ne se pressa pas pour monter, pour attendre qu'elle réagisse, ou simplement parce qu'il ne voulait pas se fatiguer à grimper les marches quatre à quatre.

-J'aime bien parler, ouais. Ça permet bien des choses, la parlotte, parfois. (Il tourna les yeux derrière lui pour la regarder, de nouveau une fraction de seconde avant de recommencer son ascension du phare.) Pour quelqu'un de supposément moins bavard que moi, tu te débrouilles pas trop mal.

Il ignorait s'il aimait parler à ce point à cause des années passées à ne pas pouvoir exprimer absolument tout ce qu'il voulait. Il avait appris avec le temps à peser les mots, ceux à dire et ceux à garder. Désormais, il pouvait bien jeter ce qui lui passait par la tête sans conséquence. Il contempla sa main, dans son escalade, pour constater que le sang séchait et que la douleur pulsante s'estompait à peine. Bah. Il ne craignait pas grand chose. En revanche, il craignit un instant de se briser la nuque lorsqu'il loupa une marche, ou du moins qu'elle lui parut instable, et il gratifia donc sa camarade d'une belle vision de saut de cabri qui l'expédia droit trois marche plus haut.

-Je... Pense que tu ferais mieux de regarder ou tu mets les pieds, marmonna-t-il après s'être raclé la gorge, l'air indigné.



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Ven 28 Déc - 12:44
Eddie Abolick
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C'était un peu flatteur, à vrai dire, d'être la première personne à qui il devait parler "vraiment". J'étais toujours curieuse sur la nature de la personne qu'il cherchait cependant. Me trouver moi, c'était déjà pas mal ? On allait le prendre comme un compliment, ma foi. Il se releva et me lança un regard avant de monter les vieilles marches du port. J'avais envie de monter là-haut moi aussi, aussi je décidais de me relever doucement, tremblotant à cause du froid. Il continua de parler, avant de se mettre à "presque" chuter en loupant une marche, tandis que je commençais à le rejoindre. Il se sauva la mise et je ne pus me retenir de sourire et de rire un instant.

« Belle acrobatie, et merci du conseil. Au moins tu as la galanterie indirecte de tester le terrain pour moi. »

Evidemment qu'il ne le faisait pas pour moi, mais j'avais quand même mon humour aussi. Quel qu'il soit, ou plaise aux autres. Je montais en faisant très attention, essayant presque de chercher des accroches à tout ce que je pouvais, au cas où. Je sautais par dessus la marche cassée et je bousculais légèrement Kyle. Je repris mon équilibre et attendit un instant avant de reprendre la parole.

« Ne va pas croire que je profite de la situation, c'est de la faute de la marche, une fois encore. »

Je lui adressais un autre sourire, taquin, avant de lever la tête pour voir à quelle hauteur se trouvait le sommet du phare. La vue devait être magnifique vu d'en haut.

« Au moins tu as une raison de venir à Arcadia Bay. Moi, je donnerai souvent quelque chose pour trouver ne serait-ce qu'une chose qui me rende un peu heureuse. J'ai l'impression d'avoir une vie tracée. Sauf qu'on ne décidera jamais de ma vie à ma place. »

Je pensais à mes frères et mon père, au "poste" de ma mère dans la mafia, et je soupirais légèrement.

« Tu gagnes ou perds des avantages à la naissance, rien qu'en devenant une fille ou un garçon. C'est une grande loterie aussi de tomber sur une famille en particulier. »
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Mer 2 Jan - 18:23
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L’entendre rire, la voir sourire, cela aurait pu l’agacer, mais il se sentait d’une humeur plutôt légère. Elle ne faisait visiblement pas ça avec une mauvaise pensée, et cela suffit à lui tirer, à lui aussi, un souffle d’amusement. Il se rendait bien compte que si elle s’était retrouvée à sa place, il aurait bien ricané aussi, à la voir manquer de s’écraser dans des marches pareilles. C’était à charge de revanche.

-Je le savais bien, que j’aurais dû faire l’école du cirque,
railla-t-il avec malice, tout en songeant à continuer son ascension à une vitesse bien plus modérée : Ma galanterie naturelle sonnera ma perte, tu vivras avec ça sur la conscience, Grazi’.

De nouveau, son ton s’était fait dramatique, comme s’il citait une quelconque prophétie froide, mais son rictus mutin ne quittait pas ses lèvres. De l’extérieur, il aurait juré que les escaliers étaient moins hauts, ou sans doute était-ce le fait qu’ils tournaient qui rendait cela aussi pénible. Il ne lâcha qu’un léger son de surprise lorsqu’elle le bouscula sans préavis, arqua un sourcil à sa justification bancale. Il la fixa une seconde, avec cette exacte mine de tueur, yeux glacés et visage de marbre en prime, à croire qu’il allait la balancer du haut des marches. Au lieu de quoi, il préféra ébouriffer ses cheveux, d’un geste qu’il connaissait parfaitement pour l’avoir fait subir à sa sœur des années auparavant. Le vent s’était déjà bien occupé de cela lorsqu’ils étaient dehors, mais le geste en lui-même en valait la peine.

-Merde, c’est fou comme elle est vicieuse cette marche, c’est encore sa faute !

Sur ces mots, lancés à la volée avec une note triomphante, il prit la fuite dans les marches, laissant tomber toute idée de les grimper de façon conventionnelle. Il ne tenait pas à se faire, lui aussi, jeter du haut du phare. Quelques marches plus haut, à l’abri pour un temps, il se retourna vers elle, écoutant ce qu’elle lui racontait avec un intérêt véritable.

-Si tu veux changer les choses, tu peux toujours le faire.
(Oh, ça, il le savait, mais pas pour les meilleures des raisons.) T’as une famille qui est restée au vingtième siècle, pour dire ça ? T’as peur de finir mère au foyer, à la botte d’un homme ? T’as pas l’air d’apprécier ce que t’as gagné à la loterie.

Il se tut, l’espace d’un instant, ressortit son porte clef pour le faire tourner entre ses doigts.

-Tu finiras bien par trouver une raison d’être heureuse, te prend pas la tête. C’est bien toi qui parlais de vivre, alors fais le. Vois où ça te mène.

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Mar 26 Fév - 12:21
Eddie Abolick
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Au moins, Kyle était plus ou moins amusant, et intelligent à première vue. Je n'avais pas perdu mon après-midi, malgré la pluie. De là à me dire que nous serions amis, peut-être pas, mais c'était plaisant de parler à quelqu'un. Je n'avais qu'un seul ami après tout, alors la présence de Kyle était un bonus. En passant près de moi pour grimper les escaliers, il m'ébouriffa les cheveux, aussi je poussais un petit grommellement de mécontentement avant de me recoiffer.

« Mouais, farceuse de marche. »

Je souris malgré moi, ne pouvant me plaindre d'apprécier quelque contact humain malgré tout, puis je rejoignis Kyle à mon rythme, regardant où je mettais les pieds. Puis il répondit à ce que j'avais dit, et je sentis mon sang se glacer légèrement au mot "famille". Je relevais la tête vers lui et l'observai un instant.

« Oui, en quelques sortes. On a des coutumes familiales un peu spéciales. Chacun a sa place, homme comme femme. »

Je finis par me résoudre à rejoindre Kyle avant de continuer.

« J'imagine qu'on a des vies spéciales, pour se retrouver ici au lieu d'être chez nous, à profiter du temps pour se réunir avec les nôtres. En tous cas, oui, on est maîtres de nos vies, et heureusement. »

Je finis par doubler le grand blond pour le dépasser dans l'escalier, arrivant enfin en haut du phare. Je regardais les lieux, puis m'approchais du rebord pour voir la pluie et les vagues présentes sur la baie. C'était un spectacle magnifique. Je le contemplais quelques instants, avant de sentir mon portable vibrer. Je le regardais et vis qu'il s'agissait de mon oncle. Je fis comme si de rien n'était et éteignit mon téléphone. Puis je me tournais pour voir où en était Kyle dans son ascension jusqu'au haut du phare.

« Etre ici, c'est un peu comme être les maîtres du monde. Tu ferais quoi toi si tu le pouvais, là maintenant ? »

Spoiler:
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Dim 7 Avr - 18:13
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C'était intéressant, de l'entendre parler ainsi. Il avait continué son ascension du phare, mais stoppé un instant sa marche pour la regarder avec une perplexité teintée de désintérêt. Des coutumes familiales, qu'elle disait, et spéciales qui plus est. Il avait du mal à saisir la chose. Chacun sa place, hm? Quelle place au juste, dans ce cas? Elle n'en était pas ravie, sinon elle n'en aurait pas dit un mot. Elle ne devait pas apprécier la chose. Il pencha la tête, sur un côté, avec la mimique d'un animal curieux, mais ne lâcha pas un son durant un instant alors qu'elle revenait à son niveau. Il tournait, retournait ses paroles, et finit par hausser les épaules avec nonchalance, comme si la situation ne l'intéressait guère.

-T'as la place que tu choisis de prendre. À toi de voir si tu veux avoir celle qu'on te donne, ou trouver toi-même la tienne, lâcha-t-il avec une neutralité implacable: Maîtres de nos vies jusqu'au bout, même si c'est pour nous mener droit à la catastrophe. T'as déjà fait des choix tellement foireux que tu l'as regretté?

Il eut un rire sec, et bref, et il la suivit des yeux tandis qu'elle le dépassait. Il demeura figé, l'espace de quelques secondes, avant de lui emboîter le pas sans plus se presser. Il n'y eut pas d'autre accident de marche, à son grand plaisir, même s'il aurait sans doute apprécié la voir dévaler tout le phare en roulant. Ça aurait au moins eut le mérite d'un peu le divertir. Arrivé au sommet, il coula un regard lassé à la pièce, circulaire, gratta pensivement son bras. Puisque cette étrange camarade semblait trouver son bonheur au rebord, il la rejoignit sans se faire attendre. La pluie ne semblait pas prête de s'arrêter, mais elle le dérangeait moins désormais qu'il était au sec. Les vagues étaient imposantes, intimidantes, la mer noire, et il trouva un certain charme à la chose sans pour autant y rattacher un quelconque intérêt. Il capta le geste de la jeune femme, son téléphone, mais fit mine de ne rien avoir remarqué avec un talent incontestable. Il entreprit de longer le rebord comme si quelques mètres allaient tout changer au point de vue qu'il avait.

-Tu penses que ça ressemble à ça, d'être les maîtres du monde? Être au sommet d'un phare en pleine tempête, sans rien y voir autour, dans une ville tellement perdue que personne ne la connaît?
Souffla-t-il, moqueur, mais il sembla réfléchir à la question avec un peu plus de conviction: Ce que je ferais? J'en sais rien. Tout ce que je n'ai pas pu faire avant. Trouver ce que je veux, faire ce que je veux faire, et essayer de ne pas crever d'ennui. Ça me paraît déjà pas mal, hm?

Il ponctuait ses paroles de gestes éloquents, des mains quand ce n'était pas des bras, finit par glisser une main sur sa nuque avec un air songeur. Un petit claquement de langue plus tard, il avait retrouvé le rebord, contemplait le vide avec une fascination teintée de cette lueur blasée habituelle, comme si le plaisir de la découverte commençait d'ores et déjà à s'estomper.

-Et toi, alors? Qu'est-ce que tu ferais, maintenant, dans un fichu phare, avec un inconnu? Ou avec ta famille, tiens, si tu le pouvais?
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Sam 13 Avr - 13:31
Eddie Abolick
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Je devais bien admettre qu'il faisait terriblement froid, aussi je ne comptais pas m'attarder ici trop longtemps, malgré tout. Je repensais aux paroles du blondinet, lancées dans les escaliers. ça me faisait penser aux tragédies Shakespeariennes, décider d'être maîtres de nos vies, quitte à les envoyer dans le mur.

« Non, je ne crois pas, concernant les choix foireux que je pourrais regretter.
Et toi ?
»

Il cachait bien son jeu, et était beaucoup trop fier de lui selon moi. Il devait cacher quelque chose. Une vie morose ou bien tumultueuse, qui sait ? Pas moi en tous cas. Mais ça m'intriguait. Est-ce-que ça ressemble à ça d'être les maîtres du monde ? Non, mais ça en avait un avant goût. Moi je m'y complaisais bien, au moins de surplomber la falaise et la baie d'Arcadia. Le tumulte des vagues sur l'eau, la colère du ciel face à cette étendue d'eau... c'était fascinant selon moi. Mais j'aurai aimé me téléporter jusqu'à ma voiture, histoire de pouvoir me mettre au sec et rentrer chez moi.

« Toi on ne peut pas dire que tu brilles par ton imagination. Néanmoins, je préfère cette ville à d'autres plus grandes où tout le monde rêverait d'être. Il y a quelque chose de spécial ici, je ne sais pas exactement de quoi il s'agit, mais ça se sent. En tous cas, je le sens. »

Je l'écoutais dire qu'il chercherait à faire des choses simples, selon moi, ce qui m'ennuya un peu.

« Tu dois avoir fait soi beaucoup de choses dans ta vie, soit pas assez. On est jeunes, alors c'est sans doutes mieux ainsi j'imagine. »

Il me reposa la question à son tour, et je réfléchissais, tandis que je l'observai. Hm, je ne m'étais pas posée la question, justement. Je fis les cents pas pour ne pas stagner, et me réchauffais au contact de mes mains sur mes bras.

« Maintenant, j'imagine que je prendrais le tout en photo, histoire d'avoir un souvenir de la tempête, du phare, voire même de toi. Puis je retournerai dans ma voiture, car je suis un être humain et que je meurs de froid ici. Sinon, de manière plus large, je dirais que ferais faire à manger à mes frères et je prendrais la place du patriarche pour manger un repas bien chaud. Rien de bien intéressant, c'est le froid et mon estomac qui parlent... mais si je le pouvais vraiment, j'irais sur les planches et rejouerai le Roi Lear par exemple, avec la scène de la tempête, tiens. »

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