J'écoutais Tyler se débattre tant bien que mal et je pris la parole une fois qu'il s’arrêta. « C’est mignon t’as déjà fait ta liste au Père Noël ! ». En réalité je disais car il y’avait bien plus de chance que ça passe bien auprès du père Noël qu’un parent. Ceci n’est certes pas une généralité mais une tendance majoritaire ! C’est vrai que les pères et encore plus les mères, à notre âge, ont du mal à trop nous laisser de droits de peur que l’on s’envole et qu’on se ramène avec des tatouages, des piercings ou autres.
Implicitement, j’avais lancé Tyler sur sa consommation de drogue. J’avais donc utilisé une périphrase assez ridicule afin qu’elle soit sans équivoque. On peut dire que ça a relativement marché ! En fait, Tyler fit mine de ne pas comprendre pour se défendre alors qu’il était cramé. Mais bon, en guise de réponse je lui fis un clin d’œil du style « T’inquiète pas j’ai compris, bien essayé ! ». Chacun est libre de ce qu’il fait tant que la défonce ne le pousse pas à agresser des gens ou dégrader des biens privés.
Nous passions ensuite sur le sujet de la musique en écho à celui des tatouages en profusion dignes de rockstar. Du coup Tyler illustra ses propos avec un exemple. Ce n’était pas le meilleur à mon goût, musicalement parlant mais c’était on était pas non plus très loin. « Voilà, exact. Je suis plus du style Brendon Urie ceci dit ». C’était exactement celui à qui je pensais quand on me parle de rockstar. Pourquoi ? Son physique, son style, sa musique. Je pense donc que c’est une référence largement légitime. Et du coup, en écho avec ce que venait d’avancer Tyler, si j’adoptais le style Brendon Urie je serais bel et bien en mesure de rivaliser avec Lil Wayne niveau quantité d’encre. « Ouais on va rester sur Brendon Urie si ça te dérange pas » lui répliquais-je avec un léger rire. Non pas que je n’aimais pas Lil Wayne ! Juste qu’à écouter vaguement pourquoi pas mais pas plus.Après j’ai envie de dire, du moment qu’on est dans le monde de la musique, on se sent obligé d’écouter de tout. Ecouter de tout pour la culture, pour l’inspiration et l’imagination. Par la suite, Tyler me demanda si je faisais de la guitare. Je me sentais un peu gêné étant donné que je n’avais en aucun cas le talent d’être musicien. J’estimais qu’avoir le don de chanter était déjà assez conséquent pour vouloir absolument forcer les choses. Du coup j’essayais de lui expliquer pourquoi il a pu me voir une guitare à la main. « Ah ! Non je joue pas de guitare. En fait que j’en ai une dans les mains c’est pour rigoler, pour faire comme si je faisais mon propre accompagnement. ». « Je laisse la guitare à ceux qui sont nés pour ça. Moi je suis né pour le chant, je m’en contente… Et ça me va à vrai dire ».
Ensuite, surpris que j’aie réussi à démasquer sa proposition, Tyler se mordit la lèvre pour extérioriser. Il ajouta innocemment que ce n’était pas le but et qu’il voulait uniquement un tatouage. Je rigolais face à l’image qu’il renvoyait, celle d’un faux ange avec les idées bien en place. « Oh bien sûr ! Où avais-je la tête ! Bien sûr que ce n’est pas un rendez-vous galant ! C’est une ‘idée de sortie’ ! » dis-je en faisant le signe des guillemets au moment de ma périphrase.
Puis, par de petites provocations de part et d’autre, la guerre allait probablement éclater. Les soldats étaient sortis des tranchées et se tenaient maintenant face à face. Restait à savoir qui allait lancer l’offensive. L’un d’eux balança au deuxième une petite moquerie. Le second ne se fit pas prier pour répondre. « Je suis imprévisible et des chaussures pourraient bien t’achever si elles en avaient l’occasion ! ». Soudain, sans aucune manière de le deviner, l’assaillant envoya une vague d’eau. Son opposant se mit à sa poursuite. Il n’eut pas trop de mal à reprendre le dessus une fois que l’instigateur des dégâts ait fait un faux pas et se retrouve allongé dans l’eau. Ce dernier l’apostropha afin de savoir ce qu’il allait faire d’un homme à terre. Silencieux, l’homme debout et déjà dans une position de vainqueur ne dit pas mot jusqu’à ce qu’il agisse. En effet, il se saisit des chaussures de l’homme quasi vaincu, les remplit d’eau en le gardant au sol. Enfin, il posa les baskets face opposée de la semelle sur le visage du malheureux. L’eau s’échappa alors des chaussures, aspergeant la face pendant de longues secondes. L’homme victorieux releva celui qu’il avait vaincu avec bienveillance. « Maintenant on est quittes. Essayons de nous sécher avant qu’on choppe quelque chose. »
Lun 27 Aoû - 11:50
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Lun 27 Aoû - 23:54
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Le sujet de la consommation de drogue fut vite oublié et je ne souhaitais pas particulièrement au fond épiloguer sur le sujet. Je lus ensuite dans les yeux de Tyler un certain intérêt lorsque j’évoquais le nom de Brendon Urie. Etait-il fan du groupe ? Du chanteur uniquement ? Ou peut-être voyait-il seulement un point amusant concernant l’orientation sexuelle de ce dernier. Quoi qu’il en soit il est vrai qu’il était quand même plus talentueux à mon humble avis que Lil Wayne. Plus charismatique et attirant aussi cela dit.
Puis, Tyler ne sembla pas tout à fait comprendre le fait que je n’étais pas musicien alors qu’il m’avait vu une guitare à la main en présence de Teddy. Au fond cela avait du sens mais forcément d’un œil extérieur ça en avait surement moins. Je décidais alors d’éclairer sa lanterne. « En fait je vois souvent Teddy. Il me donne quelques tuyaux et m’accompagne lorsque je souhaite chanter un peu en sa présence. C’est un prof certes mais c’est aussi un ami et un mentor à mes yeux ». Quand on y pense Teddy avait une place importante dans mon cœur. Il m’avait comme pris sous son aile en voyant un potentiel qu’il a décelé en moi. Ce n’était clairement pas pour me déplaire.
Par la suite, après avoir été aspergé d’eau et m’être vengé, Tyler, vaincu me demanda si j’en avais fini. « C’est bon j’ai fait ce qu’il y’avait à faire ! Aah, le sentiment du devoir accompli ». J’arborais alors un large sourire de satisfaction. Je l’aidais ensuite à se relever avant qu’il ne souligne mon inventivité. « Merci mon cher je vous en prie ! ». Le voyant faire la grimace je n’avais d’autre choix que de répondre à contrepied. Tyler retira ensuite son t-shirt pour le faire sécher et dévoila donc son torse. C’était d’une part loin d’être une idée débile et de deux une vue plutôt agréable. Je ne manquais pas de le lui faire remarquer. « Pour une fois que t’as une bonne idée ! Enfin je pense que c’était plus histoire de te dessaper pour le plaisir que de faire sécher tes fringues ! ». Je lui tirais alors la langue avant de faire pareil et de m’asseoir à côté de lui.
La discussion revint alors au chant. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais cela avait l’air d’intriguer Tyler. Je ne m’en plaignais pas non plus. Il souleva alors un point intéressant : la place qu’avait le chant dans mon futur. « Disons que le chant est pas mon plan A mais si ça marche bien pour moi j’aurais aucune raison de me le refuser ! On rêve tous de faire ce que l’on aime ! Mais bon pour l’instant j’aimerais bien diriger une galerie d’art plus tard. Et ça, ça me plait aussi alors j’imagine que dans les deux cas si j’y parviens je serai heureux ! ». Je marquais une légère pause avant de lui retourner la question. « Et toi ? Plus tard tu te vois faire quoi ? ». Je poursuivis quelques secondes plus tard « T’as l’air d’être attiré par les tatouages alors devenir tatoueur serait pas une idée débile ». C’est vrai quand on y pense. Le tatouage est carrément un art et c’est peut-être la forme d’art qui correspondrait le mieux à Tyler.
J’attendais alors patiemment que mon t-shirt sèche afin de pouvoir l’enfiler et pourquoi pas y aller car le temps était passé plus vite que je ne l’imaginais. J’en étais d’ailleurs surpris.
Mar 28 Aoû - 3:30
Tobanga
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Un passant avec des tracts voir les deux jeunes hommes et fonce vers eux en sautillant dans le sable et en leur hurlant qu'ils ont trop la hype. Il leur donne ensuite à chacun un tract en faveur de la supposée future construction du restaurant européen, en suggérant sur le tract d'assister à une réunion pour ceux qui sont en faveur du projet, afin d'avoir plus de signatures pour faire pencher la balance. Il repart ensuite en leur tapant la bise et en sautillant de nouveau vers quelqu'un qu'il voit au loin.
Mar 28 Aoû - 11:36
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Dim 2 Sep - 23:37
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Alors que je suivais Tyler dans sa démarche, il essayait de se débattre tant bien que mal. Je souriais avant de lui lancer : « J’attends que tu me le prouves ». En soi, il est normal à notre âge d’avoir des arrières pensés mais il est vrai que cela varie en fonction des personnes. Certains en auront plus que d’autres. Peut-être était-il dans le deuxième cas. Qui suis-je pour le blâmer ? Toujours est-il que son corps, même s’il semblait un peu moins sculpté que le mien, avait quand même une certaine forme élancée, mince.
Ensuite, Tyler m’écouta parler de ce que représente la musique pour moi, ce que je compte faire plus tard et pour quelles raisons je fréquentais Teddy. Il sembla assez étonné mais je ne préférais pas rentrer dans les détails en lui demandant pourquoi. Je me suis simplement dit que ça le regardais et que je n’allais pas empiéter sur sa liberté de parler ou non.
La balle changea ensuite de camp. En effet, nous avions tous deux commencé à discuter de la future carrière professionnelle de Tyler qui semblait un peu perdu à ce niveau-là. Je lui avais suggéré d’être tatoueur car non seulement cette profession est noble à mes yeux quoi qu’on en dise et ensuite cela avait l’air de lui correspondre en regardant son poignet injecté d’encre. Seulement, il me fit comprendre que le dessin n’était pas son fort, ce qui était un point trop important pour être négligé. C’est vrai quoi. Le dessin joue un rôle prépondérant dans la réussite du tatouage. Certes il y’a également la réalisation mais autant gérer le dessin et foirer la réalisation donne quelque chose de bancal mais foirer son dessin même en gérant sur la réalisation c’est mort. Du coup, je lui fis comprendre qu’il fallait peut-être envisager quelque chose d’autre. « Ouais bon bah si le dessin c’est pas ton truc autant changer d’idée. Et puis en n’ayant pas un super bon niveau en dessin les ratés sont quasi systématiques donc ouais dans le tas t’auras un paquet de clients mécontents. Ceci dit si t’aimes vraiment le monde du tatouage tu peux toujours bosser dans un salon mais genre à l’accueil ou gérer les réseaux sociaux du salon. Certes c’est moins artistique mais l’environnement de travail lui le sera ! »
L’instant d’après, une scène surréaliste se déroula sous mes yeux qui croulaient sous l’incompréhension. Un tract, un slogan, une bise. C’est tout ce dont j’ai eu le temps de me rendre compte. Je me tournais alors vers Tyler l’air paumé. Lui avait l’air moins déstabilisé par les événements ceci dit. Je jetais alors un coup d’œil au prospectus pendant que Tyler donnait son avis à propos de l’établissement dont il était question. Mon avis ne tarda pas après une lecture en diagonale. « Ca vaut le coup d’essayer après tout ! »
Enfin, Tyler me proposa de rejoindre les autres, ce que je pensais être une bonne idée. Arrivés au niveau du groupe, j’avais l’impression que la masse de personnes avait désemplie. Je reprenais alors mon sac en mimant un bisou pour remercier la personne qui l’avait surveillé. Il était à présent temps d’y aller et Tyler me demanda où aller. Je me contentais alors de lui dire ce qui était plus simple et ce qui me donnait le plus d’options pour la soirée. « A Blackwell si ça te dérange pas ». Je lui fis un grand sourire pour lui montrer ma gratitude avant que l’on arrive devant le véhicule, après un au revoir auprès des personnes qui nous avaient accompagnées jusqu’ici.
Lun 3 Sep - 15:49
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Mer 5 Sep - 17:51
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Bien que j’aie entendu plusieurs débats en ville concernant la construction d’un restaurant européen sur le terrain d’un vieillard et sa bâtisse plus que vieillissante, Tyler avait un avis clair qui était le même que le mien. Certes la justification ne devait pas être la même mais le résultat était là. Il me demanda alors naturellement si on pouvait y aller ensemble pour tester ce que ça donne. Je n’avais aucune raison apparente de refuser et je trouvais même l’idée brillante. « Avec plaisir ! Après tout faut bien qu’on se fasse un avis ! ». Emballé c’est pesé. Restait plus qu’à voir quand y aller.
Alors que nous nous dirigions vers la voiture je demandais à Fynn de me ramener à Blackwell. Il fut assez surpris car il ne s’attendait pas à ce que je sois en dortoir. Pourtant c’était bel et bien le cas et à y penser c’était la seule solution possible. « Bah ouais. Tu pensais que je dormais sous un pont ? J’ai pas de famille dans le coin, ils sont à des centaines de kilomètres donc bon.. ». Je ne faisais pas apparaître la gêne que j’avais en évoquant ma famille. Il est vrai que depuis le lourd secret révélé au grand jour, ce sujet était quasiment toujours aussi épineux et délicat.
Une fois en voiture, Tyler me proposa de mettre un peu de musique, ce que je ne pouvais en aucun cas décliner. « Carrément ! Ca me réveillera un peu ! ». En fouillant dans la voiture, je tombais sur un cd de Britney Spears dans la boite à gant. Je ne savais en aucun cas que Tyler écoutait ce genre de musique mais après tout chacun a ses plaisirs coupables j’ai envie de dire. Il avoua alors qu’il avait un petit faible pour des titres un peu old school du genre. « Eh bah, j’aurais pas pu deviner ! Les apparences sont parfois trompeuses ! ». Je lui jetais alors un petit regard en pouffant de rire, histoire de le taquiner. Malgré tout, dans un élan que je ne comprenais pas, je pris le cd et l’inséra dans le lecteur. La fatigue devait y être pour beaucoup. Seulement, je ne m’arrêtais pas là, je me mis à chanter à vive voix comme si j’étais sur scène. Je m’empressais de me justifier : « Un peu d’autodérision fait pas de mal faut croire ! Ceci dit du Britney Spears c’est pas vraiment mon répertoire mais bon ! ».
Après cet interlude et d’autres musiques, nous arrivions enfin à Blackwell. J’étais assez pressé de pouvoir m’affaler allègrement sur mon lit. Tyler me fit remarquer implicitement qu’il avait apprécié cette petite virée, ce que je ne pouvais pas contredire ! « Okay mais pas de Britney la prochaine fois, j’ai eu ma dose ! ». Je rigolais en lui faisant un clin d’œil comme si avoir chanté sur une ce cd était honteux et qu’il fallait que ça reste entre nous. « A lundi ! Profite de ton week-end ! ». Je le saluais pendant que sa voiture avançait vers la sortie du parking.