After party (Erika)

Elle voulait que je la lâche, mais je ne comptais pas obéir. Elle avait beau se débattre, j'avais bien la ferme intention de continuer de la tenir. La jeune femme vint m'administrer une baffe magistrale qui attira aussitôt l'attention des autres convives. Cela avait beau être mérité, ce geste me rendit furieux. Je la laissais alors partir, entendant un peu plus loin derrière moi Victoria l'insulter en ma faveur. Après quoi, je lui emboîtais le pas jusqu'à la salle de bain de l'étage où elle espérait trouver refuge. L'empêchant de fermer la porte, je réussis à entrer dans la pièce. Erika me porta plusieurs coups et je la laissais faire parce qu'ils n'étaient pas suffisamment forts pour me faire mal. Et puis de toute manière, je me fichais de la douleur qu'elle pouvait m'infliger. Je continuais de m'approcher d'elle et l'embrassa vigoureusement, forçant le passage entre ses lèvres jusqu'à ce que ma langue s'y soit infiltrée.

Si Erika fit mine de me repousser, nos lèvres étroitement pressés se frottaient avec ardeur et chacun de nos baisers révélaient un désir de plus en plus intense. Nos fronts brûlants se pressèrent l'un contre l'autre et je plongeais mes yeux dans les siens. ''Pourquoi me fais-tu ça alors que tu sais que je détestes te voir avec d'autres mecs ?'' lui demandais-je sur le ton du reproche, tout laissant une main descendre le long de son dos dans une caresse. Erika ne sembla pas d'humeur à me répondre. Je haussais des épaules, le message était passé de toute façon, donc je me fichais de ses explications. Nos bouches, un instant séparés, se collèrent de nouveau avec une ardente concupiscence.

J’entraînais peu après nos deux corps enflammés en direction du lavabo où je posais dessus Erika sans aucune difficulté. Ses mains dans mes cheveux, on continua de s'embrasser et je finis par retirer mon t-shirt, lui dévoilant une musculature impeccable qu'elle ne voyait pas pour la première fois. Ses doigts vinrent parcourir mon torse dans un touché qui me provoqua un frisson à travers tout le corps. En dehors d'Erika, je couchais avec bien d'autres filles, mais je devais reconnaître que c'était la seule qui me faisait autant d'effet. Je prenais presque autant de plaisir d'être avec elle que de plaisir lorsque je tuais.

La question que me posa Nathan me troubla. Je le savais jaloux et possessif, il me le montrait bien assez souvent, mais c'était rare qu'il le formule clairement avec des mots. N'ayant pas l'intention de lui dévoiler toutes les cartes de mon jeu, je me contentais de l'embrasser à nouveau pour le faire taire. Le jeune homme devenait de plus en plus entreprenant. Si je ne lui mettais pas un frein rapidement, il allait me prendre sur ce lavabo même, or, il était hors de question qu'on le fasse ici, je valais mieux que ça. Nathan esquissa un sourire, comme s'il avait deviné mes pensées. Je l'écartais simplement de moi, puis descendit de mon perchoir.

''Redescendons, lui dis-je tout en m'approchant de cette porte. Cette pauvre Victoria va faire un arrêt cardiaque si elle ne nous voit pas revenir et je ne tiens pas non plus à ce qu'elle vienne nous déranger !''

Nathan haussa des épaules, puis on sorti de la pièce. De retour dans le salon, les convives n'osèrent tourner leurs têtes ou leurs regards dans notre direction, prenant sur eux pour faire comme si de rien était. Bien entendu, seule Victoria nous prêta attention, me fusillant comme il se doit du regard pour me faire comprendre qu'elle me détestait pour ce que j'avais et elle non. Même si je prenais un malin plaisir à la narguer, je devais admettre qu'elle ne laissait pas non plus Nathan indifférent. Au fond, je pense qu'il l'appréciait quand même, à défaut d'avoir une relation avec elle telle que la notre. Je les avais vus plusieurs fois ensembles, me demandant bien ce qu'ils pouvaient faire ou de quoi ils pouvaient discuter. Nathan était très secret et ne voulait pas m'en parler, mais je ne me faisais pas de soucis, il n'était pas assez stupide pour me remplacer par Victoria car j'avais bien plus de choses à lui offrir. Elle ne me faisait pas peur, je n'en avais rien à craindre.

''Je rentre ! lançais-je à Nathan après avoir jugé inutile de rester plus longtemps ici. Vu l'ambiance, je préfère me casser. Tu fais quoi toi ?''

Comme il avait l'air de vouloir rester, je tournais des talons et quitta la demeure des Chase, regagnant tranquillement ma jaguar dans laquelle je m'allumais une clope avant de regagner le chemin de la maison.

Je ne fus pas réellement pris au dépourvu en voyant Erika s'écarter, mais je ne pus m'empêcher de paraître surpris. Vu cette passion ardente qui nous animait dès que nous commencions un peu à nous chauffer, j'étais assez étonné que ma partenaire réussisse à fuir son désir. ''Nous commencions à peine à nous amuser !'' lui lançais-je en affichant un sourire moqueur. Mais la jeune femme ne me répondit pas et continua de se diriger vers la porte. Je n'eus donc pas d'autres choix que de faire de même. J'aurais préféré m'envoyer en l'air dans cette salle de bain plutôt que de redescendre à cette stupide fête où je ne m'amusais même pas.

A peine en bas, Erika m'annonça qu'elle partait. Quelle mouche l'avait piqué ? J'avais beau me triturer la tête, je ne voyais pas qu'est-ce que j'avais pu dire ou faire pour la contrarier. Décidément, les filles étaient susceptibles pour un rien. Erika avait beau se donner de grands airs, elle n'était pas mieux que les autres. Je savais ce qu'elle voulait et elle me le faisait parfaitement comprendre. Mais le jour où je m'abandonnerais complètement à elle n'était pas encore arrivé. ''Rentre si tu veux...'' lui répondis-je sèchement en m'éloignant afin de faire semblant que son départ ne me faisait ni chaud ni froid. Pourtant, je la zieutais du coin de l’œil en train de partir. Si j'en avais eu les couilles, je l'aurais rattrapé. On serait parti chez moi et nous aurions baiser toute la nuit.

Le sang m'était sûrement monté à la tête en vue des regards discrets que l'on me lançait. Je n'allais pas faire le plaisir à ces cons d'exploser devant eux. Je me levais alors et sortit sur le palier fumer une clope. ''Putain de briquet... !'' grognais-je en essayant de faire apparaître une flammèche.

''Attend, fis une voix. Je vais t'aider !''

Je tournais la tête vers cette fille aux lèvres pulpeuses qui me prit délicatement la cigarette afin de la glisser sensuellement dans sa bouche. Je l'observais tandis qu'elle m'allumait ma clope. Je ne savais pas qui c'était et je n'en avais strictement rien à faire. Erika m'avait laissé tout émoustillé, j'allais donc décharger mon excitation sur quelqu'un d'autre.

''Viens avec moi !'' dis-je à la fille en lui faisant signe de me suivre à l'arrière dans le jardin. Elle ébaucha un sourire et m'emboîta le pas sans poser de questions.