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We are setting fire to the sky (kyle)

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Dim 30 Sep - 2:19
Eddie Abolick
Creativity takes courage.
Eddie Abolick
Messages : 457
Localisation : un agent secret ne révèle jamais sa position...
Emploi/loisirs : policière & modèle à blackwell
Humeur : j'suis toute fifou, alors attention à vos miches !

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Le soleil se couchait. Fin du mois d'octobre. Les feuilles continuaient de tomber, les arbres étaient colorés, et la ville était sans doutes plus belle qu'elle ne l'avait jamais été. L'automne était ma saison préférée. La vie qui s'écroule avant de se laisser mourir. Une coloration des feuilles, rouges, orangées, vertes, marrons, jaunies, que je collectionnais. J'étais justement allée en récupérer quelques unes en allant vers le phare, et j'avais tout mit dans un livre que je transportais, assez gros et grand pour que je puisse y mettre chacune des feuilles récoltées que je trouvais belles. La nuit tomba plus vite que prévu, aussi je décidais de refermer mon sac à dos, puis je décidais de grimper jusqu'en haut du phare. J'avais un peu rôdé dans les alentours, et dans ma fouille et mon classement, j'en avais loupé le coucher du soleil avec vue sur la mer et la plage. Ce serait pour une autre fois... C'était un soir en semaine, et je ne devrais pas tarder énormément avant de retourner à Blackwell. Je préférais que mes parents ignorent que j'étais sortie si jamais. On ne sait jamais avec eux. Un peu de vent soufflait, un vent léger, aussi je tirais un peu les manches de mon pull sur mes mains, me réchauffant légèrement les bras en grimpant jusqu'en haut du pan de... colline, disons. Une fois à destination, je remarquais un feu de camp visiblement là depuis un moment, attendant de se faire rallumer. Ce serait une idée plutôt agréable, en soi. J'eus un léger sourire à l'idée de venir faire griller quelques marshmallow ici, jusqu'à ce que j'entende un bruit. Des bruits de pas. En tournant la tête, je vis que je n'étais pas seule. Un type se tenait à quelques mètres de moi. Je ne sais pas très bien ce qu'il faisait là, et maintenant que j'y pensais, je me demandais pourquoi je restai ici, moi aussi. Naturellement, je me dirigeai vers le type, sans trop chercher à me méfier de lui ou autre. Je n'allais pas l'ignorer, il était sur mon chemin vers le phare de toutes façons. Une fois à quelques pas de lui, je penchais très légèrement la tête sur le côté, sans m'en apercevoir, pensive.

« Tu t'es perdu par ici ou tu es venu dans un but particulier ? Il y a rarement des gens qui viennent dans le coin, j'ai l'impression. »

En tous cas, je ne venais jamais quand il y avait qui que ce soit, comme si le phare semblait hanté et que les gens l'évitaient. Mais je savais bien que c'était faux. J'attendis un instant avant d'avancer vers le phare, à quelques mètres d'ici. Je m'arrêtais entre le garçon et le phare, en l'observant. Le phare. Il était plutôt grand quand on se tenait à côté... Je me demandais si on pouvait entrer dedans. Si quelqu'un y vivait, si quelqu'un y allait toujours. Puis je me tournais et croisais les bras en regardant la vue sur la mer. Pas de reflet du soleil ou de la lune, seulement quelques vagues éprises dans le vent marin du soir. Le vent soufflait un peu plus fort que tout à l'heure, il ne valait sans doutes mieux pas rester trop près du bord. Je m'en suis cependant rapprochée, et j'ai regardé, à la limite du possible, la hauteur de la falaise par rapport à la surface de l'eau. C'était très haut vu d'ici. Ou plutôt, très bas. Il y avait également des rochers en bas. Je tournais de nouveau la tête vers l'inconnu.

« Tu t'es déjà demandé si des gens sont venus ici pour mourir ? C'est assez haut, et le choc avec les pierres ou le choc thermique de l'eau, ça ne doit pas louper. »

Je me demandais si ma famille avait déjà balancé des gens par ici... mais je ne pouvais évidemment par leur demander ou leur en parler.

« En tous cas, ça ne donne pas envie de mourir ici. »
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Dim 7 Oct - 18:34
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Les journées se succédaient sans qu’il n’y prête une grande attention. Les choses semblaient redevenir comme avant, peu à peu, si tant est que Kyle se souvint de ce que pouvait définir ce « avant » fumeux. A chaque jour des actions bien définies, à chaque nuit des sommeils bien réglés, et ce jusqu’à ce qu’une détonation nouvelle dans sa vie ne vienne revigorer son esprit alangui. Aussi apaisante qu’elle fût, cette nouvelle routine ne le contentait guère. Il était après tout un jeune homme d’action et de pulsions dévorantes, et il se plaisait à penser qu’il pouvait décider de faire n’importe quoi, n’importe quand, et qu’il aurait justement tout le loisir d’exécuter le moindre de ses désirs. C’était un luxe tout neuf, ça encore, cette liberté, et elle était encore trop fragile pour se permettre d’y toucher de trop près. Cependant, il l’effleurait, la chérissait, et l’observait grandir d’heure en heure avec un ravissement puéril. Bientôt, sans doute, il ne vivrait plus dans la tension constante des barreaux qui demeuraient comme une ombre dans son dos.

Avec le soir qui tombait venait la fin de son service, car ses horaires n’étaient encore que peu fixés. Son inexpérience dans le milieu faisait qu’il évoluait dans un cadre presque scolaire, bien défini. Il apprenait, en somme, rien de plus, mais la situation ne durerait pas. Tout serveur qu’il était, il se retrouvait donc à errer dans les rues avant les heures de fermeture. Un air ennuyé au visage en prime, il ne savait pas quoi faire, et c’était à ses yeux un véritable comble. Tant d’opportunités, de lieux à découvrir, et déjà il se retrouvait à chercher une occupation quelconque. L’air frais, lui, ravivait un peu ses sensations, et faisait rougir légèrement ses joues. C’était ça, d’être vivant, songea-t-il avec un brin de sarcasme, sentir la brise glacée et pouvoir s’en plaindre ou s’en réjouir. Ce calme, finalement, l’apaisait. Pour quelques minutes, du moins.

Car son errance se prolongea. Il n’était pas encore familier de toutes les rues, de tous les alentours d’Arcadia Bay. En réalité, seul le trajet le menant à son studio ou à Blackwell connaissaient grâce à ses yeux. Les détails ? Très peu pour lui, il n’aurait su dire quel était le nom des routes qu’il empruntait. Aussi, il ne savait pas très bien où il se rendait, ce qu’il pouvait faire : sur son front, inscrit en lettre capitales, le mot « étranger ». Il fouillait dans sa poche depuis quelques secondes déjà, distrait, en quête de cigarettes, lorsque son regard fût attiré par le phare qui trônait non loin, haut sur la falaise. Il n’y avait, là encore, jamais mis les pieds. Tentant. C’était vraiment tentant, et il laissa dès lors ses pas s’y diriger. Malgré la nuit qui approchait, le vent qui devenait plus fort alors qu’il suivait le sentier, il trouva que l’idée était excellente. Jamais il n’avait été très réfléchi quand cela ne concernait pas ses machinations, de toute manière.

L’ascension n’était pas aussi longue qu’il ne l’avait cru au prime abord, ou bien avait-il marché avec plus d’enthousiasme qu’il ne le pensait. L’excitation de l’inconnu n’était que frêle, si pâle qu’elle lui laissait un goût presque amer. Maigre sentiment, un battement d’aile de papillon qui s’éteignait déjà dans sa poitrine. Pourtant, il avait stoppé sa progression pour admirer, contempler le phare avec un mélange de rancœur et de plate lassitude. Où était-il, le sien, de phare, quand il en avait besoin ? C’était beau, pourtant. Il ne pouvait rien objecter à cela. Tête penchée, pensif, il laissa la fumée s’échapper de ses lèvres, remonter en volutes emportées par le vent avant que la cigarette ne termine entre ses doigts. Il était serein. Mais bon sang, tellement vide à la fois. Alors il repartit, chassant ces pensées parasites d’un mouvement vif du bras, comme pour éloigner un insecte irritant devant son visage.

Le pas léger, il faisait pourtant crisser le gravier, et ses yeux clairs ne tardèrent pas à se plisser en avisant qu’il n’était pas seul malgré l’obscurité qui tombait. Une jeune femme, qui traînait à l’arrière. Il n’était pas doué pour donner un âge aux gens, mais ils semblaient tous deux nager dans les mêmes eaux. Elle lui apparut bizarre. En prison, il croisait rarement des femmes, mais cela n’avait aucun rapport. Elle, elle lui semblait plus étrange encore. Par la mimique qu’elle eut, de pencher le visage, ou par le simple fait qu’elle l’approchait ainsi sans sourciller, il n’aurait su dire. Sur quelques sages paroles, elle continua son chemin, le laissant un peu con, un peu démuni, et il fronça le nez avant d’enfoncer les mains dans ses poches et lui emboîter le pas. Deux mètres en retrait, il la suivait cependant avec un intérêt croissant.

-J’sais pas trop encore. J’aviserai de si je suis perdu quand je n’arriverai pas à retrouver mon chemin. Ou au contraire, quand je serais au fond de mon lit… Quant à toi, t’as pas l’air perdue.


Il observa sa silhouette qui se découpait sur le paysage marin, sombre, et manqua de laisser échapper un petit souffle moqueur. C’aurait été si aisé de la bousculer, justement, de la voir s’écraser au pied de ces mêmes falaises qu’elle admirait. Pourtant, malgré le battement que son cœur avait raté à la voir approcher ainsi du précipice, il n’en fit rien. Au lieu de quoi, il préféra lui aussi se laisser aller à l’expérience, fleurtant avec les limites du vide comme si de rien n’était, pieds au bord du gouffre, et l’air marin qui s’insinuait dans les poumons plus sûrement encore que la nicotine.

-Si tu viens ici pour mourir, c’est que t’as vraiment une vie à chier. Ça doit être un tel classique, en fait… Même pas l’excitation d’un suicide inédit. Quel ennui…
Railla-t-il d’un ton morne, sans jamais la regarder en face, et il marchait le long du bord comme s’il avait été funambule.

Vraiment bizarre, cette fille, décidément, avec ses réflexions philosophiques de comptoir. Il haussa les épaules comme pour ponctuer ses propos, alors même que ses mains s’étaient lancées dans un discours aussi éloquent que lui. Finalement, il se stoppa face à elle, intenable, et ses prunelles perçantes semblaient vouloir la sonder de long en large. Qui était-elle, cette jeune femme à la folie douce ? Un sourire sans âme s’étira sur ses lèvres, et, dos au vide ainsi, il la défia du regard. C’était là le seul élément qui valait la peine d’être vécu dans sa journée.

-Peut-être que tu pourrais mourir ici, pourtant. Peut-être même tout de suite. Ce serait aisé, de te jeter au bas de la falaise. Victime d’un inconnu perdu, c’est pas plus amusant, tout de suite, comme gros titre dans un journal ?
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Lun 8 Oct - 1:20
Eddie Abolick
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Eddie Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Perdu au fond de son lit ? Quel garçon étrange. Certes, en revanche moi, je n'étais pas vraiment perdue. J'explorais un peu. Apparemment j'étais tombé sur quelqu'un qui aimait parler, c'était toujours ça de gagné, si jamais. Je fixais les rochers, les vagues qui s'écrasaient contre ces derniers et je soupirai. Je me sentais bien. Le parfum de l'adrénaline, les embruns de la mer, la hauteur de la falaise. J'avais toujours été attirée par ce qui pouvait m'attirer des ennuis, être dangereux. Bien-sûr, je ne comptais pas me jeter du haut du phare... J'aimais trop la vie pour ça. Et comme il venait de le dire, ce serait du gâchis. Même s'il ne le disait pas du tout comme ça.

« Une vie à chier, je ne sais pas. Mais ce n'est clairement pas la meilleure façon de partir. »

Quant à lui, il marchait sur le bord de la falaise, sans avoir peur de tomber, visiblement. Trop confiant, peut-être comme moi. Ou sans peur du danger. Peut-être qu'il s'agissait d'un fou ou bien encore d'un psychopathe, qui sait. Puis il s'arrêta devant moi, dos à la mer, et me fixa. Je tenais son regard, sans rien laisser paraître. Il pensait qu'il m'impressionnait ? Il se mit alors à sourire de façon étrange, puis m'annonça que je pouvais mourir ici. Maintenant. De sa main. Je penchais de nouveau légèrement la tête, tandis que le vent soufflait encore un peu. Sans demander la permission, je repoussais une mèche qui dissimulait ses yeux à cause du temps, puis je lui souris avec une once de sadisme.

« On pourrait tous les deux mourir ici. Mais ça ne représenterait rien. ça n'aurait aucun sens. Mieux vaut être le survivant du drame que celui qu'on enterre et qu'on oublie. Si on retrouve son corps, emporté par les vagues, loin d'ici. »

Puis je le regardais de haut en bas, attentivement, avant de reposer mes yeux sur son visage. Il était suffisamment proche de moi pour qu'un accident puisse arriver. Mais si je disparaissais, ma famille lui tomberait dessus. Et qui sait... peut-être bien que j'y survivrai. Mais l'heure de ma mort n'était pas encore arrivée, et je me mis à rire avant de m'éloigner de lui, me rapprochant du phare. Je l'observai de nouveau, cherchant où se trouvait la porte d'entrée. Une fois visible, je fis comme si de rien n'était et je revins vers le garçon.

« Tu es du genre tordu ou psychopathe j'imagine. C'est quoi ton nom ? »

Les mots ne me faisaient pas peur. Je disais ce que je pensais, et ça se sentait bien que ce type était dérangé. Mais au fond, je devais être un peu spéciale moi aussi, puisque je lui parlais et rester là, comme si nous nous connaissions depuis un moment. Je finis alors par grimper sur le banc et m'asseoir sur le rebord, là où l'on est censés poser son dos. Je fixais l'inconnu, intriguée.

« Au moins, tu es différent de la plupart des gens d'ici. Même si toi non plus, tu n'as pas l'air très net. »

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Lun 15 Oct - 3:22
Tobanga
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Tobanga
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Un bruit surgit à quelques mètres des deux jeunes gens. Du verre brisé, peut-être ? Quelque chose s'est cassé. Est-ce le vent, quelqu'un, leur imagination ?
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Mer 17 Oct - 20:56
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Si elle le trouvait étrange, au moins le sentiment était réciproque, car plus Kyle la contemplait, plus il la trouvait cocasse. C’était le mot, ou tout au plus c’était l’étiquette qu’il lui collait sur le front, quand bien même quelqu’un eut quelque chose à y redire. Il haussa les épaules sans grande vigueur, avec un flegme tout naturel, et il amorça un geste de recul lorsque la main étrangère se tenta à chasser les mèches blondes délogées par le vent qui s’échouaient sur son front. Cependant, il n’alla pas au bout de son effort, et finit par la laisser faire comme elle le désirait, rivant malgré tout un regard dur et méfiant sur elle. Il paraissait en réalité tout près de mordre, mais seul un sourire fin et fade étira ses lèvres sur ses crocs fictifs.

-Parce que tu penses que mourir tous les deux seraient une meilleure fin, peut-être ? Entama-t-il d’un ton mielleux, sa voix de velours roulant sur son palais comme une quelconque comptine : Parfois le survivant du drame est justement celui que l’on enterre. Mais j’ai tendance à penser que tout ce qui est oublié finira tôt ou tard par ressurgir… Qu’en penses-tu ? On prend le risque, on se jette de cette falaise ? Lequel survit, hm ?

Son intonation s’était faite plus cassante, plus sèche sur cette fin de phrases tandis qu’il la regardait voleter de ça de là, approchant du phare comme un papillon attiré par la lumière qui lui brûlerait les ailes. Lui-même s’écarta du bord de la falaise à regret, les joues giflées par le vent, et les flots grisâtres semblaient siéger dans ses yeux qui n’avaient cesse de revenir sur cette silhouette inconnue, sur cette fille aux pensées peut-être aussi déplacées que les siennes. Il ne répondit pas, tout d’abord, à ses phrases jetées à la volée, emportées par la brise automnale qui faisait se briser tant de choses sur les rochers en contrebas. Il se contenta de se pencher, appuyant ses avant-bras sur le dossier où elle siégeait telle une reine, et son sourire désormais ne quittait plus ses lèvres. Elle était la première personne digne d’intérêt qu’il croisait dans cet endroit insipide qu’était Arcadia Bay.

-Appelle moi psychopathe si cela te chante. Je sais ce que je suis, je n’ai nul besoin de mot pour me définir. Mais si j’en étais réellement un, je serais déjà en train de planifier ton meurtre, très chère inconnue…
Ricana-t-il tout bas, et il était si proche d’elle, comme une ombre un brin malfaisante, que son souffle n’était pas bien loin de se perdre contre sa nuque alors qu’il se redressait : Kyle. Je m’appelle Kyle, et quant à savoir si je suis net… Seule une personne nette pourrait le savoir. Or, il s’avère que tu ne l’es pas…

Retourner la question lui importait peu. Grand bien lui en fasse, si elle désirait se présenter à son tour, mais pour sa part, ce n’était que détail futile. Il avait délibérément effacé son nom, tout en prudence. Kyle. Kyle, c’était commun. Davis. Les Davis d’Arcadia Bay. Si elle avait un peu de cervelle, elle pourrait faire le lien, et le jeune homme n’était pas désireux de laisser la rumeur de son retour se répandre comme une trainée de poudre jusqu’à celle qu’il était venu rejoindre. Son attention fut néanmoins déviée brusquement lorsqu’un fracas de verre, du moins c’était ce qu’il semblait, éclata non loin derrière eux. Déjà, il était redressé, et ses yeux luisaient d’une excitation puérile.

-T’as encore envie qu’on meure ensemble ? C’est l’occasion de voir qui survivra, hm. A moins que tu ne crèves intérieurement de peur…


Cela pouvait n’être qu’un vulgaire écureuil. Une chute de pierre, un bris de verre du phare. Un junkie en perdition venu s’achever dans les parages. Rien de folichon pour un homme tel que lui, mais c’était l’expectative, l’appât d’un possible danger promis qui faisait doucement pulser son cœur dans sa poitrine. Le pas souple, comme un prédateur sans doute un peu trop curieux, il cherchait déjà à approcher du son qui avait illuminé, ou du moins ponctué leur soirée déjà bien bizarrement commencée.

-Bah alors ? Tu viens miss-suicide ?
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Jeu 18 Oct - 4:49
Eddie Abolick
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Il n'aimait pas être touché, mais se laissa finalement faire. Intéressant. Comme son attitude et son comportement, jusqu'ici. Il venait de parler de mourir à deux, que ce serait sans doutes moins... bien, entre autre. On enterre souvent le survivant, car c'est le principal suspect. Mais il écope de la gloire, et la victime ne devient plus rien. Pas plus qu'un tas d'os qu'on finit par oublier. Il avait l'air fasciné par la tentative du saut de cette falaise. A son ton, je comprenais qu'il était sérieux. Il devait aimer le danger visiblement, ce qui ne me dérangeait pas. Tant que je restais en vie, évidemment. Lorsque je fus assise, il se décida à répondre à mes questions. Je haussais les sourcils d'un air étonné, avant d'afficher un sourire en coin. Je le croyais bien, même s'il pouvait tenter de me faire peur. Il semblait bien faire partie de la famille des psychopathes. J'en avais connu quelques uns, de loin, dans la mafia. Je ne leur avais jamais vraiment parlé, mais j'imagine que je n'y ai rien perdu. Je savais à peu près de quoi ils étaient capable cependant, aussi, bien que très intriguée, je restais sur mes gardes. Enfin, j'aurai pu faire beaucoup plus attention, mais ce n'était pas vraiment dans ma nature non plus... Mais en fait, en écoutant bien, il n'affirmait pas en être un. Je sentis qu'il était près de moi, sentant son souffle, et il se présenta. Kyle... ça ne me disait rien. Enfin, je ne connaissais pas énormément de monde non plus, et nous étions encore deux inconnus à l'heure qu'il était. Je me mis à rire en écoutant la fin de sa phrase.

« Tu as raison, seul toi peux savoir qui tu es. Je ne te mettrais pas dans une case, je ne fais jamais ça. Quant au fait d'être net, j'imagine que, me connaissant très bien également, je peux affirmer que je ne sais pas ce qu'être net, veut vraiment dire. On vient peut-être d'univers différents des gens qu'on considère normaux. »

Et tant mieux. Quelle banalité et quel ennui d'avoir une vie "normale", simple, basique. J'étais fière de mes origines italiennes et d'être issue d'une lignée de mafieux, même si je n'avais pas un rôle si important. Peut-être tout simplement pas encore. J'espérai. Je tournais alors la tête vers lui, l'observant un instant.

« Moi c'est Graziella. J'imagine que tu as remarqué que je n'étais pas américaine, avec mon accent. »

Cela importait peu, mais ça semblait logique. Mon accent était également une fierté que je portais au quotidien. Puis soudain, un bruit de fracas se fit entendre. Je tournai la tête pour voir d'où pouvait provenir le bruit, mais ne vit rien. Pas même des éclats de verre brisés. Kyle reprit la parole, et je me levais du banc en me rapprochant de lui, ne laissant mon visage qu'à quelques centimètres du sien, le fixant droit dans les yeux.

« Si j'avais peur, j'imagine que je ne serai déjà plus là. Quant au suicide collectif ou au meurtre, on peut encore éviter ça, j'imagine. »

Puis je tournais la tête en me dirigeant vers le bruit du fracas, sentant le vent se faire un peu plus fort. Je repoussais mes cheveux en arrière pour ne pas être aveuglée par mes mèches qui volaient dans tous les sens, et cherchais la cause du fracas. Si s'en était un. J'étais, en fait, déjà derrière Kyle qui s'était empressé de s'approcher de cette "chose". Je vis une bouteille de bière vide par terre, légèrement cassée, mais pas assez "brisée" pour créer un son pareil. Intriguée, je me rapprochais à nouveau un peu du phare, me demandant si le bruit n'avait pas été dans cette direction. Quelques déchets jonchaient sur le sol, rien de bien folichon. Puis finalement, en retroussant chemin pour revenir vers Kyle, je vis des éclats de verre, assez nombreux, sur le sol, près d'un rocher. Je regardai autour de nous, mais il n'y avait visiblement personne.

« C'était juste ça ? On aurait plutôt dit que ça avait été balancé par quelqu'un. Mais j'imagine qu'avec le vent, les déchets se déplacent juste plus facilement. »

Un peu déçue mais aussi intriguée, je m'accroupis devant les morceaux de verre, et en sélectionnais un, le touchant du bout des doigts. Je le balançais par terre avant de faire de même avec un autre morceau, un peu plus gros.

« Il existe bien des armes, mais j'ai toujours trouvé les morceaux de verre brisés fascinants. En général, lorsque je brisais une bouteille en verre ou un miroir, je me souviens avoir toujours gardé le morceau le plus tranchant ou pointu de côté, au cas où j'en aurai besoin un jour. »

Je ne m'en étais jamais servie, et je n'avais dit à personne que je faisais ça, avant aujourd'hui. Ce n'était peut-être pas une idée judicieuse, mais Kyle n'était pas comme les autres jeunes d'ici. D'ailleurs, je ne connaissais pas son âge exact non plus, mais cela m'importait peu. Il semblait quand même un peu plus âgé que moi. Je me relevais finalement, laissant retomber le morceau de verre par terre. Puis je relevais les yeux vers Kyle, la tête légèrement penchée.

« Et tu sais, pas besoin d'être suicidaire pour être attiré par le danger. J'imagine d'ailleurs, que les gens suicidaires n'aiment pas ça. Ce sont ceux qui aiment la vie qui ressentent cet attrait. Et à ce que je vois, tu as visiblement autant envie de vivre que moi. Avec le danger. »

Je me rapprochais un peu plus de lui et attrapais sa main, sans le lui demander, et regardais un instant celle-ci. Des fois, on peut voir aux mains des gens, ce qu'ils ont pu endurer ou vivre. Là, je ne voyais rien d'alarmant, mais quelque part, je sentais quelque chose. Comme si je ressentais un peu de l'énergie du garçon. Il avait l'air d'aimer ça, ce moment, ou ce qui pouvait arriver. C'était intéressant comme sensation. Je finis par me dire que je devrais essayer ça avec d'autres gens, si j'en avais l'occasion. Puis je relâchais doucement sa main et le fixais un instant.

« Et en dehors des meurtres, tu as d'autres intérêts ces temps-ci ? Même si je comprends l'attrait de la chose. »
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Dim 21 Oct - 20:29
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Cette fille avait un sacré sourire, tout de même. Il était joli, sous tout point de vue, mais Kyle sentait derrière que quelque chose clochait sans parvenir à savoir quoi. Mais après tout, elle était perdue sur cette falaise avec lui, à parler de choses que la normalité censurait, et il devrait en être surpris sans pour autant l’être. Elle le faisait doucement rire, avec ses belles phrases. Une case… Comme si quiconque pouvait se contenter d’une case. Le jeune homme en prendrait bien une dizaine à lui tout seul, et il avait le sentiment qu’elle aussi ne pouvait se contenter d’une pauvre petite limite dans sa vie. Elle cachait son jeu autant que lui le faisait, mais il n’irait pas creuser de ce côté-là pour l’heure. Cela ne l’intéressait pas suffisamment. Son rire clair lui fit arquer un sourcil, et il secoua la tête avec un simple soupir qui pouvait s’apparenter à de l’amusement.

-Je danse entre des univers qui diffèrent peut-être un peu trop pour que la décence l’approuve. Mais à quoi bon être banal… Si ce n’est pas cette falaise qui nous tue, après tout, l’ennui s’en chargera très bien tout seul.


Ou peut-être cet éclat de verre pourrait-il les achever avant que la fatalité de la vieillesse ne s’en charge. Graziella, car c’était le nom qu’elle lui avait donné, avait une voix qui savait trouver écho à ses oreilles. Cet accent un brin chantant ne le dérangeait en rien, et sa main vint frotter pensivement son bras gauche alors qu’il la scrutait avec amusement. Elle s’approcha alors même qu’il la défiait du regard, après sa petite provocation, et elle le tançait avec une telle intensité qu’il en eut un rictus moqueur. Le banc oublié dans la manœuvre, elle parvenait pourtant à s’imposer dans l’espace avec une telle autorité qu’il ne pouvait qu’approuver cette attitude qu’elle avait.

-Allons bon, approche-toi encore un peu et j’en viendrais à crier au viol, Grazi’,
susurra-t-il avec un rire dans la voix, qui, rauque et basse, vibrait dans sa gorge d’une façon un rien menaçante : Mais c’est tout aussi possible d’éviter ça que le suicide collectif, j’imagine.

Il s’écarta avec une vivacité toute neuve, renforcée par cette curiosité morbide qui se retrouva bien vite déçue par la découverte d’une bouteille brisée, qui brisa tout justement ses espoirs d’adrénaline mal placés. La jeune femme, elle, ne s’attarda pas sur leur trouvaille, et retournait déjà au phare alors qu’il traînait un peu en arrière. Il s’accroupit près de la bouteille, effleurant le tranchant de l’index avec une moue ennuyée. C’était vieux. Le verre était déjà vieux, en partie enfoui dans le sol, et n’était décemment pas la cause du bruit qu’ils avaient entendu. Cela lui redonna un peu de baume au cœur. Il y avait encore une bribe de mystère à résoudre, aussi futile se révèlerait-il. Visiblement, la reconnaissance de Graziella auprès du bâtiment n’avait rien donné, car elle était déjà de retour. Il releva vers elle des yeux orageux, lassés, mais luisants. Il suivit les siens, qu’elle posait sur un rocher non loin, et il fut plutôt surpris de voir d’autres éclats au sol. Il se redressa, fit craquer ses épaules avec un grognement dépité.

-Si le vent était capable de jeter des bouteilles…
Mais il n’acheva pas sa pensée, car il vint se placer près d’elle, contemplant les débris d’un air indéchiffrable : Même si le vent avait fait bouger ça, il n’aurait pas explosé comme ça. C’est autre chose.

Le blond la regarda trier les morceaux avec un air perplexe, mais ne s’en étonna pas plus qu’il ne s’étonna de sa tirade. Il avait bien compris qu’ils étaient tous deux dérangés à souhait, et qu’ils n’étaient plus à ça près. Puis, il fallait admettre qu’elle partageait là une certaine forme de vérité que tous ne pouvaient comprendre. De nouveau debout, elle restait malgré tout plus petite que lui, et il avait tout le loisir de la toiser avec une certaine malice enfantine. En prison, parmi tant de jeunes hommes, il n’avait pas toujours la joie de dominer les gens de haut. C’était le cas avec elle, même s’il ne faisait pas de commentaire.

-Je n’ai jamais été un grand fasciné du verre, mais faut admettre que c’est plutôt pas mal. Même si c’est trivial… J’ai tendance à préférer d’autres choses. Mais chacun son truc, après tout.


Il restait évasif, guère précis ou bavard sur ce thème-ci. Les armes blanches… Etaient une perte de temps. Que valait un couteau face à une balle perdue, après tout. Mais cela, elle n’avait pas besoin de le savoir. Il était moins ouvert qu’elle, moins propice à révéler des pans de sa vie ou de lui-même, mais prenait en revanche tout ce qu’elle pouvait lui offrir. Egoïsme, d’une certaine manière, prudence d’une autre. Il sursauta lorsqu’elle l’attrapa, à croire qu’une brûlure se propageait sur sa paume, mais il détendit bien vite ses épaules pour lui emboiter docilement le pas.

-Comment pourrait-on se sentir vivant sans côtoyer le danger ? Une vie stérile et inutile. Sans instinct, sans peur. C’est d’un… Normal. Et pour collectionner le verre, tu dois bien le comprendre. « Si un jour, j’en ai besoin ». C’est ça, la pensée qui régit nos vies. Un jour. Si la mort guette. C’est là, qu’on est vivants, pas avant.


Elle daigna le relâcher, et Kyle enfouit ses mains dans ses poches sans ciller, scrutant le phare vers lequel ils retournaient d’un pas svelte.

-D’autres intérêts ? Bonne question. J’en cherche, j’imagine. T’aurais des tuyaux sur les activités à faire dans les parages ? Sinon c’est mon corps que tu retrouveras bien vite au bas de cette foutue falaise.


Il contournait peu à peu le flanc de la bâtisse, s’attardant sur la porte avec un air intéressé. Peut-être serait-ce amusant de se perdre là-dedans, l’espace de quelques pauvres minutes. Un moment volé. Rien de plus. Sa main testa le verrou de façon presque machinale, à croire qu’il avait déjà tenté sa chance bien des fois à moultes endroits de ce sacré monde qui l’abritait. Il pencha la tête de côté, de façon si similaire à celle de la jeune fille, avant de la tourner vers elle sans prendre la peine de se redresser.

-De préférence quelque chose de plus passionnant que se perdre et se faire retrouver par une collectionneuse de fonds de bouteilles…


Un nouveau bruit, non loin, fit s’entrouvrir ses lèvres. Ce fut bel et bien un gloussement qui s’échappa de sa gorge, et il plissa les yeux, amusé.

-C’est fou comme le vent est joueur, ce soir, hm ? A croire qu’il veut nous achever ici même.
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Mar 23 Oct - 20:10
Eddie Abolick
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Eddie Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Il n'y avait pas à dire, ce garçon était fasciné par la mort en tous genres. Il ne cessait de parler de mort, de suicide ou de meurtre. Je n'avais cependant pas si peur puisque la mort, je connaissais ça. D'une certaine façon, assez lointaine, mais j'avais aussi perdu des membres de ma famille durant des affaires un peu lugubres de la mafia. Lorsque nous en venions au verre brisé, je ne pus qu'approuver ces dires cependant.

« Tu as raison, quelqu'un a du lancer la bouteille pour qu'elle éclate sur la pierre. A moins que tu ne crois au paranormal et aux mauvais esprits... »

Pour ma part, j'étais intriguée, mais je n'y croyais pas forcément. Je relevais les yeux vers Kyle qui avoua préférer d'autres choses au verre brisé. Evidemment, il y avait mieux. Mille fois mieux. Je ne fis cependant aucun commentaire. Je savais que je ne tarderai pas à obtenir d'une façon ou d'une autre un revolver. J'en voulais un, et en Amérique, les armes se vendaient comme du petit pain et circulaient beaucoup trop librement. Je ne collectionnais pas vraiment le verre, mais je préférai ne pas répondre non plus. Inutile d'en raconter trop. Je ne restais cependant pas muette face à sa réponse.

« Evidemment. Une vie sans danger et sans risque, c'est plutôt triste. C'est bien pour ça qu'on doit garder en tête qu'on ne vit et qu'on ne meure qu'une seule fois. Autant vivre comme bon nous semble et partir en beauté. »

Les intérêts. Des tuyaux pour en trouver par ici... Je n'étais pas incollable sur la ville, mais il n'y avait pas énormément de choses à faire ici, cependant. Je réfléchis un moment avant de soupirer, regardant avec lui la porte du phare. Puis il rajouta quelque chose sur cet endroit et sur moi-même. Je soufflais du nez avec sarcasme avant de répondre.

« Tout dépend de ce que tu cherches ici... Le campus est réputé pour les arts, les sciences, les langues, les lettres et le sport. Il y a un peu de tout ça en ville, mais ce n'est pas non plus des plus palpitants. Mais comme je dis, tout dépend de ce que tu recherches. Des fois on doit laisser les choses nous trouver, car on ne cherche pas assez, ou qu'on cherche beaucoup trop. »

Puis je me permis de rajouter « Crois-moi, je ne collectionne pas les fonds de bouteilles et j'ai d'autres passes-temps que de me "perdre" ici à échanger avec quelqu'un portant un tel intérêt à la mort. A trop penser à la mort, on en oublierait presque la vie. Moi, je fais partie des vivants. Physiquement et psychologiquement. »

Ce qui n'était peut-être pas son cas. Je l'ignorais assez pour le moment. Puis un bruit se fit entendre, près de là où nous nous trouvions. Il se mit à glousser et à parler du vent, et de nouveau, de la mort. Je regardais en direction du bruit, un tant soit peu blasée, puis je finis par m'appuyer contre le phare, soupirant légèrement.

« Le temps ne devrait pas décider à notre place, j'imagine. »

Mais c'est après avoir dit ces quelques mots que le temps commença à se rafraîchir et que des gouttes de pluie commencèrent à tomber. La pluie arriva doucement, mais le ciel se couvrit peu à peu, et laissait présager un orage. Je me tournais alors vers la falaise, en ne bougeant que de quelques mètres, avant de revenir vers Kyle.

« On peut se quitter maintenant ou essayer d'explorer le phare si on arrive à l'ouvrir, j'imagine. Je suppose que ce ne serait pas mal pour se protéger au moins de l'orage et de la pluie. Je préfère être au sec, même si rester sous la pluie ne me dérange pas plus que ça. »

Sans trop lui demander son avis, je chopais un morceau de verre un peu plus loin et tentait d'ouvrir le verrou avec, le poussant légèrement pour tenter quelque chose. Je n'avais pas de clés sur moi ni de barrettes, bien que je doutais que cela n'aurait pas servi à grand chose.

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Dim 4 Nov - 17:11
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Croire au paranormal, qu’elle disait. A quoi bon, se disait-il, quand rien ne dépassait les monstres que les autres pouvaient devenir ? Kyle n’avait jamais compris ce genre d’histoires. Les fantaisies, les fantômes et autres phénomènes étranges… Le mauvais esprit, ici, c’était lui, et si fantômes il y avait, alors il se plaisait à croire qu’un jour il viendrait faire chier le monde entier comme de son vivant, mais avec le pass-immortalité en plus. Le goût du risque en pâtirait, mais qui n’avait pas au moins une fois songé à se faufiler à des endroits interdits, invisibles aux yeux de tous, pour mettre un peu de pagaille ? Le jeune homme n’était pas blanc de ce point de vu là. Il haussa en toute simplicité les épaules face à ses discours qui tournaient peu à peu vers une philosophie qu’il qualifierait bien de comptoir, mais il devait tout de même admettre qu’elle tenait un bon point.

-A choisir, autant ne pas partir, en réalité. J’suis pas non plus du bord du suicidaire, quoi qu’on puisse en penser…


Elle ne l’avançait pas énormément, qui plus est. Un campus, qu’il soit réputé ou pas, n’était pas l’endroit où il irait passer ses journées pour quoi que ce fut d’autre que retrouver sa sœur. Blackwell, les arts, les sciences et des métiers pour lesquels débourser une somme monumentale ne semblait déranger personne. Violet y était. Mais Violet n’était pas lui. Trop douce. Trop littéraire, avec ses petits mondes quand ils étaient enfants. Il songea un instant à ce que cela aurait été, s’ils avaient tous deux été faire les mêmes études, mais chasse l’idée d’un petit claquement de langue agacé. Ce n’était pas le cas. Et cela ne le serait jamais. Il savait ce qu’il cherchait. Ce lien avec elle. Mais ce n’était ni une activité de plein temps, ni très passionnant en l’état où en étaient les choses. Alors il se contenta de hausser les épaules sans une immense conviction, balançant son poids d’une jambe à l’autre avec un petit air ennuyé.

-J’sais pas bien ce que je cherche, sans doute, mais il s’avère que c’est toi que j’ai trouvé. Fond de bouteille ou non, vivante ou non, faut croire que t’es mon activité passionnante du soir, écoute. J’imagine que j’aurais un passe-temps oh combien passionnant d’ici quelques mois, et on en reparlera en ramassant des cadavres de bouteilles sur des rochers dont tout le monde se fout.


Il commença à recevoir les premières gouttes d’eau lorsqu’il releva le visage vers le sommet du phare, et ses yeux se plissèrent avec agacement. La pluie ne le dérangeait pas outre mesure, en l’occurrence, mais l’idée de faire sécher des vêtements détrempés, et d’inonder son studio ne l’enchantait guère. Au moins avait-elle des idées en réserve, car déjà elle s’appliquait à essayer de forcer la porte de ce phare qui attirait tellement son œil, depuis, avec ses mystères sans doute à deux balles. Le bruit était plus ou moins oublié. Le vent. Ce n’était que le vent, ou la pluie qui battait la cadence à un endroit ou un autre. Mais il commençait à s’impatienter, et se glissa près d’elle pour lui aussi voir ce qu’ils pouvaient bien faire de ce merveilleux verrou. Une chance pour eux, ou un malheur, qu’en savait-il, il était vieux. Rouillé, on se demandait bien pour quelle raison quand on avisait la trombe qui commençait à leur tomber sur la tête. Mais Kyle avait eu tout le loisir d’apprendre à forcer des verrous lors de son séjour en colonie des condamnés, aussi ne se formalisa-t-il pas de parvenir si aisément à défoncer cet obstacle trop petit pour son estime. Il avait allégrement volé le morceau de verre de sa camarade, et la regarda en arquant un sourcil, moqueur, l’air de dire : « eh, t’as vu, moi j’y suis arrivé ». Mais évidemment, cela, il ne l’exprimerait jamais tout haut.

-J’crois qu’ils devraient songer à renforcer la sécurité dans cette ville, hm ? Parce que là, c’est mon respect pour ces serrures qui est à sec.


Il ne prêta pas grande attention au fait qu’il s’était entaillé la paume, mais fut toutefois enchanté de se savoir vacciné contre le tétanos. Kyle, tueur de ces dames, mort pour une coupure, ce serait un bien beau départ. Il poussa la porte du phare, et avec sa délicatesse toute naturelle, il laissa une merveilleuse empreinte de sang qui ne pouvait qu’être la digne réplique d’un film d’horreur d’occasion. Il grimaça, de façon légère, un rictus amusé aux lèvres, et lui laissa tout l’honneur d’entrer en premier en ces lieux aussi accueillants qu’un cimetière de marins. Il plaignait ceux qui se chargeaient de l’entretien. Ou du moins, ceux supposés s’en charger, car vu l’état de l’endroit, il doutait qu’il y ait foule.

-Comme c’est charmant. J’adore. On se croirait à la maison
, persiffla-t-il avec malice tout en prenant soin de laisser la porte entrouverte malgré l’intempérie. Il ne manquerait plus qu’ils se fassent tout deux prendre à l’intérieur : Faut croire qu’on va rester ensemble encore un moment. Joli petit comité de deux, dans un phare, paumé dans une ville paumée…
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Lun 5 Nov - 19:38
Eddie Abolick
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Il n'avait pas l'air suicidaire non. Juste à aimer le danger et l'adrénaline avec beaucoup trop d'intérêt peut-être. Libre à lui d'être obsédé par un saut du haut de la falaise après tout, mais je ne participerai pas à une possible mise à mort. Je la côtoyais bien depuis toujours, quelque part, mais la mienne n'était pas du tout au rendez-vous. Pas encore. Puis il me dit que finalement c'était moi qu'il avait trouvé, et que j'étais son "activité" du soir. Je ne savais pas trop comment le prendre, mais je ne le connaissais pas assez de toutes façons pour pouvoir analyser ses réponses. Analyser ne m'intéressait pas plus que ça d'ailleurs. J'espérais pour lui qu'il trouve quelque chose qui serait passionnant dans sa vie, si tout ce qui l'excitait se résumait à la mort en général, peut-être. Mais chacun ses goûts après tout. Je tentais tant bien que mal d'ouvrir le verrou de la porte mais Kyle me le prit des mains et réussit rapidement à ouvrir celui-ci. Je vis la tête qu'il faisait et me passait de commentaire, me contentant de le pousser légèrement, d'un coup d'épaule.

« On ne peut pas dire que grand monde ait l'air de se soucier de ce phare de toutes façons. Je doute que la sécurité soit le fort de cette ville. Quant à ce qu'on peut trouver ici, je crois qu'il va falloir se contenter du phare et de nous deux pour ce soir... »

S'il y avait quelque chose de passionnant à faire en ville, ça se saurait. Je remarquais, quand il ouvrit la porte, qu'il s'était coupé avec le morceau de verre. Il ne fit aucun commentaire, alors moi non plus. Je savais que ça pourrait rapidement tourner au morbide de parler de sang ou de repeindre le phare. Je sentis une odeur... marine, comme si l'eau salée de la mer pouvait se faire sentir jusqu'ici, et pas sur la falaise, et j'imaginais que, peut-être, certains marins venaient par ici en sortant de leurs bateaux. Aucune idée, je m'en moquais un peu en fait. L'endroit n'était pas très éclairé et évidemment, ne respirait pas la propreté. Mais ici au moins, nous étions au sec. Je me tournais vers Kyle pour lui répondre.

« Il faut croire que parfois, si on ne met pas l'ambiance nous-mêmes quelque part, l'animation ne se fera jamais. Enfin, sort toi toute idée de suicide ou de meurtre de la tête, la vie est bien plus amusante. On a plus rien à faire lorsque l'on meurt. »

J'explorais un peu le bas du phare, voyant des escaliers tournoyant au dessus de notre tête, et je me demandais qui s'occupait de l'entretien du phare. En tous cas, j'étais presque certaine qu'il ne devait pas se déplacer souvent par ici. Peut-être même que c'était seulement devenu un vieux phare désaffecté pour que les gens viennent s'y perdre. Je n'en savais rien, même si l'endroit en soi, m'attirait. Je posais ma main contre le mur, et sentit qu'il était froid. Le soleil ne devait jamais vraiment frappé ce lieu, visiblement.

« Au moins on est au sec, même s'il fait froid aussi ici. On dirait presque que le port lui-même aimerait être ailleurs et aller prendre quelques vacances hors d'Arcadia Bay. »

Puis je finis par aller m'asseoir sur les escaliers, croisant les bras et regardant Kyle.

« Tu crois qu'on pourrait animer un peu le phare, sans pour autant y laisser notre peau ? Je sais que ça te tient à coeur, mais quand même. »
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