Don't p(h)unk with my heart (pv. Teddy)

J’avais lâché un rire débile à la réplique d’Elijah, sans lui répondre. J’aurais pu lui dire que je doutais d’être plus sobre que lui à notre mariage. Mais j’étais trop heureux à l’idée que lui, qui a leur des engagements, je me rejette pas l’idée à la figure, même si je ne faisais que blaguer. On était loin d’être là encore. Chaque chose en ce temps. Normalement, ce soir allait déjà être une nouvelle étape. Vu la précipitation dans nos mouvements à chacun, je crois que je serais rapidement fixé sur la chose d’ailleurs. Sincèrement, je serais frustré qu’on s’arrête là. Vous imaginez si on arrivait à l’appart, qu’Elijah me posait et fini ! Une douche et au lit ! Si c’était aussi brutal, je pourrais douter de notre relation.

Elijah pensait vraiment que j’allais laisser passer une occasion pareille ? A vrai dire, je n’avais plus trop la tête à faire la discussion non plus. On allait pas se disputer pour une veste. Je le débarrassais de cette dernière immédiatement en l’attaquant avec mes baisers. Mes mains se firent de plus en plus baladeuse, j’étais totalement prêt à passer à la suite, mais est-ce que c’était aussi le cas d’Elijah ? On avait mit tellement de temps à en arriver là. Bref, je m’arrêtais quelques secondes pour lui demander son consentement. Et sa réponse me convint parfaitement. Maintenant, il en faudrait vraiment beaucoup pour que je m’arrête. Je vous jure, ces paroles, ce sourire…

Je ne pris pas la peine de faire d’autre réflexion. Nos instincts prirent le dessus. Mes lèvres ne lâchaient les siennes que le temps d’enlever son tee-shirt, puis le miens. Plus rien d’autre n’avait d’importance qu’Elijah. Je n’avais déjà que lui en tête en règle générale, alors je vous laisse imaginer dans un instant pareil. J’avais envie que ce moment dure mais en même temps, j’en voulais plus aussi. A commencer par sentir sa peau contre la mienne, être encore plus proche de lui. Et bordel de ceinture de mec. C’était Satan qui avait créé ce truc non ? Quoique… Non, c’était certainement pas Satan qui aurait voulu qu’on arrête ce qu’on venait de commencer, au contraire. Il faut dire que l’excitation n’aidait pas à la chose non plus, ce qui visiblement fit bien rire Elijah alors que j’étais en train de grogner, mais je me détendit rapidement, riant un peu avec lui alors qu’il m’aidait à accomplir ma tâche.

Nous nous retrouvâmes rapidement tous les deux en sous-vêtements. Et on avait beau être en plein milieu de l’automne, donc pas forcément les plus hautes températures de l’années, j’étais loin d’avoir froid. J’ai bien envie que je n’avais même jamais eu aussi chaud, mais Elijah réussi à faire montrer encore plus la température en passant ses mains dans mon boxer. Je lâchais même une sorte de soupire/grognement/je sais pas trop quoi, mais un truc qui clairement, prouvait à la fois que je ne m’y attendais pas, mais que c’était loin de me déplaire. Puis l’allemand ne s’arrêta pas là. Ses lèvres descendirent le long de mon cou avant de s’attaquer à ma clavicule, mon torse et continuant toujours de descendre. Mes muscles se tendait sous ce contact. Je ne pouvais pas m’empêcher de frissonner encore et encore. J’aimais bien trop la direction dans laquelle il allait, c’était tellement mieux que n’importe lequel de mes rêves.

J’avais une main dans les cheveux d’Elijah, les caressants pour le pousser à ne pas s’arrêter là quand un bruit sourd retentit. On était censé être seuls ce soir. Putain, non quel était le con qui… Oh merde… Evidemment, ce bruit, cette porte qui claque nous alerta tout de suite et Elijah arrêta ce qu’il avait commencé. Sincèrement, j’aurais été moins con, je lui aurais juste dit de continuer et de pas se faire chier. Si quelqu’un était là, il avait qu’à se casser hein !

- Putain, ça doit être Luke…

Soudainement, cela me vint à l’esprit. Mais pourquoi t’avais été aussi con Teddy ? J’avais totalement oublié que j’avais dit à Luke de passer ce soir pour me ramener mon sac. Vu que visiblement, ça le dérangeait pas de venir après le concert. Mais merde… Comment j’avais pu oublier ça ? J’aurais pu lui envoyer un message rapidement pour lui dire de ne pas venir. Mais depuis la fin du concert, mon esprit était totalement ailleurs. Je me sentais trop nul. A regret, je m’éloignais d’Elijah et ok, j’étais toujours en sous-vêtement, mais sur le coup, je n’y pensais pas trop et partis à la suite de Luke. Quoique, je n’eus pas à aller bien loin, il était toujours dans l’entrée. A bout de souffle, j’essayais de me justifier :

- Luke ! Je… Euh… Désolé… j’avais oublié que… tu devais passer… Et… J’avais pas trop… Prévu… Euh… Tous ça non plus…

En même temps, comment j’aurais pu prévoir ? Mais à passer toutes mes soirées avec Eli, j’aurais dû me douter qu’un jour ça se finirai comme ça. Enfin, du coup, ça ne s’était pas fini du tout notre affaire. Putain, et moi qui parlait de frustration il y a quelques minutes. Le karma m’en voulait vraiment hein ?

- Tu…. Tu vas bien ? T’es tout pâle…

Alors je voulais bien admettre qu’il avait sûrement assister à une scène un peu choquante. Mais là, il on avait carrément l’impression qu’il venait de voir un spectre.

- Oh et euh…. Merci pour le sac…

Je me sentais trop mal en vrai, autant pour Luke que pour Elijah. Encore une fois c’était totalement de ma faute et j’avais gâché la soirée de tout le monde là. Putain, Teddy, t’es vraiment de pire en pire.

J’étais totalement dévoué à l’envie de donner du plaisir à mon petit-ami. Après tant d’attente, la bouilloire ne pouvait plus rester là à chauffer sans déborder. Belle métaphore n’est-ce pas ? Ainsi, j’avais fini par m’abandonner à mes pulsions, mettant mes craintes de côté pour me laisser guider par les événements. Quoiqu’il advienne. Je refusais de me laisser plus longtemps saisir par le doute à cause de certaines préoccupations techniques. Tout ce que je souhaitais était de sentir sa peau contre la mienne, de la goûter. Rien à voir avec nos simples câlins chastes en partie déshabillés lorsque nous nous glissions dans les draps, drainés par la fatigue de la journée. Non, cette fois-ci le contact se révélait bien plus physique que ça. Mes lèvres parcoururent la partie supérieure de son corps après s’être longtemps attardées sur les siennes. J’explorais des zones que je n’avais encore jamais visité. Du moins, pas de la sorte. La chaleur dans l’appartement grimpait à une vitesse folle et, à ce rythme, on ne tarderait pas à se croire à nouveau sur scène ou agglutiné au milieu d’une foule déchaînée. Le râle qu’il lâcha lorsque je posais mes mains sur son fessier fit bondir mon excitation (comme si ça ne suffisait pas auparavant), tout comme ses caresses dans ma chevelure. J’interprétais ce geste comme un encouragement à poursuivre, à ne pas me démonter dans mon entreprise. J’avais déjà fait ce que je m’apprêtais à réaliser. Quelques fois. Très rarement devrais-je dire. Mais je n’avais jamais fait la totale avec un mec. D’où mon angoisse des dernières semaines.

Tandis que je m’apprêtais à faire descendre la dernière entrave vestimentaire dont il disposait encore, un bruit sourd me fit sursauter. Qu’est-ce qu’il venait de se passer ? L’optimiste en moi priait pour que ce ne fut qu’un courant d’air, confronté par l’Elijah plus rationnel qui songeait qu’Ophelia était rentrée de façon inattendue. Je restais muet jusqu’à ce que le musicien mentionne un de nos étudiants : Luke. Je fronçais les sourcils et le vit disparaître de mon champ de vision. Je devais avoir l’air particulièrement sot à genoux, seul, devant un mur. J’étais encore en train d’avaler la pilule. Il me fallait atterrir et sortir de cet état catatonique. De là, j’entendis Teddy prendre la parole et adresser des excuses. Je me relevais en soupirant, posant ma tête contre le mur. Bordel. Fait chier. De toutes les soirées, il avait fallu que nous soyons interrompus maintenant ! La situation s’annoncerait d’une gêne sans nom lorsque nous nous retrouverions en tête à tête. Peut-être même plus qu’avec l’adolescent. Et dire que Tyler avait pris ses jambes à son cou lorsqu’il m’avait surpris en compagnie du brun torse nu dans les toilettes du restaurant asiatique… Sans parler de Kate qui avait débarqué en plein durant un baiser particulièrement passionné ! Comptions-nous défiler ainsi devant tout Blackwell ? Mon karma ne me paraissait pas plus tendre que celui de mon compagnon.

Lorsque je repris contenance, je cherchais mes fringues. Elles étaient éparpillées partout. Impossible de les rassembler sans débarquer presque nu comme un ver devant l’intrus. Je décidais par conséquent de me diriger vers le lit de Teddy et de m’enrouler dans la couette. Comme si j’avais besoin de jouer les pudiques après cette scène. Pénaud, je me dirigeais ainsi vers l’entrée, trainant les pieds. Je ne pouvais pas me contenter de jouer les invisibles et rester planqué dans mon coin. Ce serait encore plus ridicule. Autant assumer désormais. Je me questionnais tout de même… Comment avait-il fait pour entrer ? Deux portes verrouillées le séparaient de nous ! À y réfléchir, je ne me souvenais pas que celle de l’appartement avait été verrouillée. Quant à celle du bas… Elle n’était pas impossible à franchir en cas de passage d’un autre occupant de l’immeuble. J’avais l’impression de mettre réfugier sous une eau glaciale. Notre moment de complicité avait volé en éclats. Que nous restait-il à part de la honte ? Mon regard se posa sur le professeur qui n’avait même pas songé à enfiler ne serait-ce qu’un t-shirt dans sa course. Emmitouflé, je me saisis de son sweat noir que j’avais déposé précédemment à notre arrivée et lui tendit une fois à son niveau. Ok, j’étais un brin jaloux. Mais qui pouvait me blâmer de ne pas apprécier que les yeux de quelqu’un d’autre se pose sur son corps ?

- Hey, lançais-je d’un ton qui ne parvenait pas à dissimuler mes sentiments mêlant frustration, embarras et un peu de reproche.

Ce n’était pas de sa faute bien sûr, mais quel mauvais timing ! En fait, j’ignorais ce qu’il convenait de faire ou de dire. Je ne m’étais jamais retrouvé face à un tel scénario par le passé. Heureusement. Je ne le souhaitais à personne. J’aurais encore préféré que ce soit sa colocataire ! Au moins, nous aurions été entre adultes et amis. Là… C’était juste catastrophique. À croire qu’il fallait provoquer le Diable et s’envoyer en l’air dans la salle des professeurs. À coup sûr personne n’entrerait dans la pièce.

- Navré que tu ais assisté à ça. Je te fais la promesse que nous apprendrons à verrouiller derrière nous désormais.

Je lui lançais un mince sourire. Devais-je le réconforter ? Lui ordonner de partir ? Le menacer de ne pas raconter ce qu’il avait vu ? Non, impossible d’aller jusque-là. Je n’étais pas un psychopathe non plus. Quoiqu’il y a dix ans je n’aurais probablement pas eu une réaction aussi posée. Voyant que le silence s’éternisait, je lançais la première chose qui me vint à l‘esprit :

- Est-ce que tu veux boire quelque chose ? Grignoter un truc ?

Ben quoi ? C’était peut-être le remède parfait pour l’aider à se remettre de ses émotions ? Où sont les psychologues quand on a besoin d’eux hein ? Qu’il refuse ou non, ça ne ferait pas grande différence maintenant. J’avais juste envie de me coucher et d’oublier ce qui venait de se dérouler…

J’ai pas tardé attendre la voix de Teddy. Je suis resté dos tourné vers lui et me suis légèrement appuyé contre le mur et j’ai passé ma main dans mes cheveux. Il avait oublié que je devais passé. A vrai dire, je ne suis pas vraiment étonné. « Oh.. Je vois. J’ai l’habitude qu’on m’oublie. » Après tout. Je ne marque personne, je n’ai d’importance aux yeux de personne. Il faut croire que contrairement à tout ce que j’aurais espéré, pour Teddy ce n’est pas différent.
Je pousse un petit soupir, je baisse les yeux. j’ai l’ai si pâle que ça ? Peut être que je pourrais prétendre être malade ? Ouais, après tout, c’est pas comme s’il pouvait savoir que je mens. « C’est rien.. Je vais bien, t’en fais pas, je suis peut être juste un peu malade.. » Je me vois quand même mal lui dire que je suis dans la PLS la plus totale dans ma tête à cet instant. Puis, j’imagine qu’il ne comprendrait pas, de toute manière. « Oh.. C’est rien.. J’avais dit que je le ramènerait aujourd’hui.. Mais j’imagine que j’aurais simplement dû le laisser dans un coin.. Mais en voyant la porte ouverte je me suis inquiété.. » J’aurais pas dû. J’aurais du m’écouter et rentrer chez moi à la seconde ou j’ai mis les pieds dehors.

Je n’ai pas pris la peine de me retourner lorsque j’ai entendu la voix de l’autre professeur, j’avoue que je n’avais pas la moindre envie de le regarder, tout ce que je ressentais à son égard, c’était du mépris. Et je ne voulais pas lui montrer à la façon dont je pourrais le regarder en me tournant vers lui. J’ai pas pour habitude de montrer ce que je ressens, et même si cette fois ça promet d’être difficile, il faut que je me comporte comme je le fais en général. Que je me montre indifférent à tout ce qu’il se passe. « C’est pas grave.. J’imagine que vous aviez autre chose en tête. » Ils devaient être occupé à.. Erk. J’ai pas envie de visualiser ça, sérieux. Rien que de penser à ce genre de chose je me sens malade.
J’ai fini par me tourner vers mes professeurs quand à nouveau, celui de cinema s’adressait à moi. Il se montre tellement gentil avec moi. je me sentirais presque coupable de lui en vouloir d’avoir eu plus de chance que moi. Il a eu celui que je voulais. A vrai dire, c’est pas comme si de base, j’avais eu la moindre chance, je suis qu’un pauvre gamin. Je me qualifierais presque d’âme en peine, à vrai dire. C’est pathétique, je suis pathétique. « Non merci.. » Je me vois mal prendre le temps de me poser pour boire ou manger quand tout ce que j’ai envie de faire c’est me jeter par la fenêtre, ou du moins, être seul. Je pense qu’il faudrait que je rentre à l'académie, mais je suis même pas sûr d’être capable de le faire. Je me sens comme une loque, tout ce que je veux faire c’est m’allonger par terre et ne plus bouger d’un millimètre. C’est ce que je ferais une fois dans ma chambre, et j’irais sûrement pas en cours demain. Peut être pas le jour d’après non plus, en fait. Puis.. Sûrement que pendant quelques temps, je serais plus capable de me rendre au cour de Teddy. Ca semble au dessus de moi. « Je suis désolé de vous avoir dérangé.. » Je suis de trop, je les ai empêché de bien finir leur soirée en amoureux, pourquoi est ce qu’il faut que je sois comme ça ? C’est de ma faute, c’est toujours de ma faute, d'ailleurs. J’en peux plus.

C’était vraiment ma veine ça. Comment j’avais pu oublier que j’avais dit à Luke de passer ce soir ? Et comment j’avais pu être assez bête pour lui dire ce soir alors que je savais qu’on allait sortir avec Elijah. Ok, je n’avais pas du tout pris en compte le fait que les événements pourraient tourner de la sorte entre nous alors que jusque là nous avions été relativement sage. Bref, ce n’était pas le moment de s’étaler sur le sujet. C’était arriver, maintenant il fallait gérer cette situation ultra gênante. Je ne savais pas du tout quoi dire à Luke et je crois qu’il avait surtout envie de se casser plus qu’autre chose.

Cependant, je n’étais pas tout seul, Elijah finit par nous rejoindre. Je lui jetais un regard intrigué en le voyant enroulé dans un couverture, ma couverture d’ailleurs. Puis c’est vrai je me rappelais qu’on était pas franchement dans une tenue adaptée pour faire la conversation à un élève. Heureusement Elijah était plus prévoyant que moi et m’avait ramené mon sweat-shirt que j’enfilais sans poser plus de questions. Mais je me sentais vraiment mal pour Luke. Ca me brisait le coeur d’entendre qu’on l’oubliait souvent et je me sentais encore plus coupable pour le coup.

- Nan mais c’est de ma faute, j’aurais dû prévoir le coup… Et mmh… Promis, je ferais attention à l’avenir…

Je ne savais pas trop quoi dire de plus sur le coup. Je ne pouvais pas dire à Luke que je ne l’avais pas oublié, ce serait mentir. Puis ce serait sans doute pire qu’il pense que je l’aie fait exprès. Pour le coup, Elijah aurait des raisons de m’en vouloir aussi. D’ailleurs en parlant de ce dernier, il s’excusa à son tour. Luke était vraiment adorable d’être aussi compréhensif. Je vous jure, je m’en voulais terriblement, j’aimais bien ce gosse, je voulais pas le traumatiser non plus. Surtout qu’il était vraiment arriver au pire moment quoi… Quoique, quelques minutes de plus et ça aurait été pire… Mais je ne préférais pas y penser, pour des raisons assez évidente, je crois.

Je jetais un regard intrigué à Elijah. Il proposait à Luke de boire ou de manger un truc ? Vraiment ? C’était gentil de sa part, mais c’était super chelou, et j’étais pas sûr que le jeune homme avait vraiment envie de passer davantage de temps avec nous après ce qu’il avait vu. Et en effet, Luke déclina son offre avant de s’excuser à nouveau. Décidément, tout le monde passait son temps à s’excuser.

- Hm, c’est pas de ta faute Luke, entièrement la mienne, t’inquiète pas. Merci pour le sac, vraiment, je te devrais pouvoir te rendre ton CD bientôt aussi d’ailleurs ! J’te recontacterai, ok ?

Je m'approcher de Luke pour le serrer un instant dans mes bras, avant de le relâcher et lui adresser un petit sourire. Je ne voulais pas le foutre dehors, mais on allait pas passer la soirée à se regarder dans le blanc des yeux non plus. Puis ce câlin, c'était un peu la moindre des choses, enfin la seule chose qui m'était venu à l'esprit pour m'excuser. Mon dieu, ça allait être sympa les cours dans les jours à venir hein. Heureusement, je connaissais assez bien Luke pour savoir que ce n’était pas lui qui allait raconter ce qu’il avait vu ce soir à toute l’école. Quoique, personnellement, je m’en fichais pas mal que ça se sache. J’estimais pas que ma relation avec Elijah était un secret. J’avais pas franchement envie qu’on devienne les nouveau Beyonce et Jay-Z non plus mais… Bref, un juste milieu quoi. Genre, les gens savent qu’on est ensemble, mais sans plus quoi.

S’échanger des excuses aux uns et aux autres. Quelle était l’autre option pour passer outre la gêne introduite par cette interruption ? Ma proposition ne les séduisait pas, ce qui était compréhensible. Je ne m’attendais pas à l’inverse mais au moins j’avais tenté une approche amicale. Je restais là à me tourner les pouces, les laissant se débrouiller entre eux. En réalité, je n’y étais pour pas grand-chose dans cet accident. J’ignorais tout de l’arrivée de Luke qui semblait pourtant avoir été planifiée. Il faut croire que se retrouver sur scène avec l’un de ses groupes favoris avait éclipser ce rendez-vous. Je n’avais aucunement aidé en laissant libre court à mes hormones non plus. Après une étreinte relativement déplacée -heureusement que je lui avait donné de quoi s’habiller un minimum !- j’adressais un salut de la main à l’adolescent jusqu’à ce que la porte d’entrée se referme. Le mieux pour lui était de rentrer et de se changer les idées. Pas de rabâcher tout ça dans le couloir pendant une éternité.

- Demain je t’apprends à verrouiller une porte d’entrée.

Je pouffais de rire. Tout ça était ridicule. À croire que nous attirions les péripéties invraisemblables. Je me sentais assez mal à l’aise malgré tout, ne sachant que faire maintenant que nous nous retrouvions seuls de nouveau. Afin de m’occuper l’esprit, j’entrepris de regrouper mes fringues (ce qui me pris plus de temps qu’anticipé !) que j’allais poser dans un coin de la salle de bain avant de me brosser les dents. La couverture entravant mes gestes, je m’en étais débarrassé sur le canapé en attendant. Revenant vers Teddy qui se tenait debout dans le salon à faire les cents pas, je glissais mon bras derrière sa taille pour le raccompagner vers la chambre en me saisissant de la couette au passage.

Une fois couchés, j’allais poser ma tête sur son torse, caressant son avant-bras gauche de mes doigts. « Chatouiller » ne s’éloignerait pas de la réalité bien que ce ne soit pas le fait de ma volonté.

- En tous les cas, j’ai passé une soirée incroyable. Bon ok, ça ne s’est pas terminé comme escompté mais… On se rattrapera.

Je ris puis relevais le menton pour le décocher un baiser sur les lèvres. Oui, c’était clairement une promesse que je ne laisserais pas les choses sur ce ton inachevé. Encore moins ferais-je marche-arrière maintenant que je m’étais engagé à aller de l’avant et à passer à l’étape suivante de notre relation. Nous avions juste été victimes d’un contre-temps. Rien de plus. Que ce soit les nerfs ou tout simplement la joie de me retrouver là, je m’endormis dans les secondes qui suivirent.

J’ai vaguement souri quand je l’ai entendu. Vraiment ? pour moi ? il voudrait faire plus attention ? Franchement, je sais très bien que ça n’en vaudrait pas la peine, je mérite certainement pas qu’on fasse ce genre d’effort pour moi. « Non mais c’est bon.. » De toute façon, je vois pas pourquoi il y aurait une prochaine fois, je pense pas qu’il m'invitera une nouvelle fois chez lui.. Et même si c’est le cas.. Je pense que la prochaine fois je serais simplement incapable de venir. Je crois que je suis traumatisé. Puis.. Je préfère en ignorer le plus possible sur cette relations qu’ils partagent. Je suis tellement jaloux. Mais je dois faire avec.. C’est pas comme si j’avais trente six mille choix à vrai dire.

Enfin mon professeur s’est remis à parlé j’ai simplement hoché la tête. « D’accord, pas de soucis.. On se verra en cours.. » Pas demain même si j’ai musique parce que je viendrais pas, et ça sera sûrement le cas pendant plusieurs jours.. Je vais rester dans ma chambre et crever dans mon lit. J’ai pas vraiment eu le temps de réagir quand Teddy m’a approché, je me suis simplement figé. il m’a vraiment pris dans ses bras..? Il porte quasiment rien.. C’est.. Terriblement perturbant. Puis.. Ouais, je me dis juste que je suis toujours aussi peu fan des contacts physiques. C’est toujours quelque chose d’aussi éprouvant pour moi. « Bon je m’en vais. » J’ai dis simplement puis.. Franchement je suis parti à la vitesse de la lumière. Je voulais pas rester ici. Alors j’ai claqu” la porte derrière moi et c’est limite si je suis pas rentré en courant jusqu’à Blackwell. J’ai réalisé que j’avais pas vraiment dit au revoir. Mais franchement, je pense qu’il allaient pouvoir comprendre que j’avais un peu d’autre choses en tête à cet instant.
Bref, une fois dans ma chambre, je me suis mis sous ma couette dans mon lit et j’ai plus bougé pendant des jours.