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Awake O Sleeper! feat. Charlie

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Ven 24 Aoû - 12:22
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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Emploi/loisirs : Régisseur

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Ardoise (dortoirs):
Oh putain, mais quelle idée que de sortir avec Elijah la veille. D’un sens, de base, ce n’était pas une si mauvaise idée. Il ne s’agissait que d’un verre entre collègue, parler de tout et de rien et hop ! On rentre à la maison et au dodo ! Mais non, évidemment ! Avec mon karma tout pourris là, il avait fallu, que tout se passe bien et même trop bien avant de se barrer littéralement en couille. Excusez le langage, mais vraiment il n’y a pas d’autre mots en fait. Il y avait combien de pourcentages de chances pour qu’on se retrouve pris dans un baston entre alcoolique, puis que la police débarque et nous arrête ! L’un pour avoir agressé un officier et l’autre pour avoir un peu de weed sur lui. Ah oui, autant vous dire que la nuit n’avait pas été de tout repos.

Pour ne pas changer les bonnes vieilles habitudes, j’avais arrivé en cours ce matin avec une dizaine de minutes de retard - mes étudiants avaient l’habitude à force - crevé et en plus avec une gueule dans tous ses états. C’est qu’ils avaient beau avoir beaucoup bu les types du bar d’hier, ils ne m’avaient pas raté. Quoique, je crois qu’Elijah était dans un pire état que moi encore. Non mais quelle joie, je vous jure. Heureusement, je n’avais pas beaucoup de cours aujourd’hui. Et crevé ou pas, je devais faire mon job. Du coup, on marchait un peu au ralenti aujourd’hui, mais ce n’était pas forcément un mal non plus. Au moins j’étais sûr que tout le monde se souviendrait de ce cours. Ne serait-ce que pour ma sale tête.

J’avais pas mal d’heure de creux, ma prochaine heure de cours ne serait pas avant ce soir. Allez savoir pourquoi, ils avaient foutu tous les cours de musique soit très tôt, soit très tard. Une joie pour moi que d’avoir des trou aussi énorme dans mes journées, haha. Non, sérieusement, c’était chiant. J’essayerai de me battre l’année prochaine pour pas avoir le même emploi du temps de merde. Bref, habituellement, je restais dans ma salle en attendant, je jouais un peu, enfin, je m’occupais quoi. Mais là, j’étais trop crevé et dormir dans une salle de cours, c’était faisable, mais pas le top. Alors, j’allai à l’infirmerie. Eux au moins, il avaient des lits.


Après une petite discussion avec l’infirmière (qui tint absolument à me coller des sparadraps un peu partout), j’allai squatter un lit et m’endormit presque automatiquement. sans même songer que, mettre un réveil, serait une bonne idée. Allongé sur le dos, j’avais enfoncé mon fidèle bonnet rouge jusque sur mes yeux pour masquer la lumière et mon oeil au beurre noir aussi. Aucune idée du temps qu’il s’était écoulé depuis mon arrivé. Peut-être quelques minutes, mais j’aurais plus misé sur une heure ou deux. Il devait donc être aux alentours de midi ou quelque chose comme ça lorsque je me réveillais, mais sans me lever tout de suite non plus. Je savourais un peu. Puis j’ai toujours eu du mal à sortir de mon lit le matin, pourquoi ça changerai ici hein ?

Ainsi, je restai immobile quelques minutes de plus avant d’entendre un bruit qui attira mon attention. C’était normal, l’infirmerie était toujours ouverte. Mais curieux je soulevais un peu mon bonnet pour voir de quoi il en retournait. Je reconnu alors un de mes élèves, je l’observait un instant avant de soupirer et me redresser tout en enlevant mon bonnet. Ca allait me tailler une belle réputation ça. Pfff, mais j’étais plus à ça près je crois.

- Hey, salut Charlie. Ca va ?

Ouais, j’avais peut-être un peu trop tendance à me comporter avec mes élèves comme s’ils étaient tous mes potes. Mais pourquoi pas hein ? Au moins ça instaurait une ambiance sympa en cours, personne n’était tendu et tout. Relax quoi.

- Si tu cherches An-Marie, elle est partie manger je pense. Elle sera pas de retour avant 14h il me semble. Mais je peux éventuellement m’improviser infirmier s’il le faut.


C’était, une très mauvaise idée. Rien qu’à ma tête ça se sentait que c’était un mauvais plan. Mais j’étais toujours heureux d’aider et si Charlie allait mal… Ben j’allais pas le laisser comme ça, le pauvre petit ! Puis sait-on jamais, peut-être qu’il y avait un truc que je pourrais faire. Ca ne devait pas être si diabolique que ça tout de même.
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Ven 24 Aoû - 15:12
Charlie McKenneth
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Charlie McKenneth
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Ardoise (dortoirs):




En dehors de ses heures de cours et des moments dédiés aux inévitables devoirs, Charlie sortait souvent de l'établissement afin de procéder à son petit commerce. Oh, rien d'illégal ou de douteux non ! Le gamin fabriquait des objets en bois qu'il essayait de vendre sur des marchés, ou à des boutiques d'artisanat moyennement honnêtes. Il avait bien conscience que ses créations étaient revendues deux à trois fois plus chères que ce qu'on lui avait proposé, mais ne disait rien. Mieux valait un peu d'argent que pas d'argent du tout, n'est-ce pas ?

Le problème de cette activité extra-solaire / job à mi-temps résidait dans le nombre d'imprévus. En plus de devoir se rendre seul dans les bois pour trouver sa matière première de manière gratuite, l'adolescent utilisait deux canifs pour son travail manuel et n'avait pas investi dans une quelconque protection. Malgré l'attention dont il faisait preuve il lui arrivait souvent de devoir se rafistoler. Il utilisait pour cela des bandes de tissu déchirées à même ses plus anciens t-shirts, qui étaient devenus immettables à force d'être portés de toutes manières.

La veille avait une de ces journées que l'on qualifiait parfois de « contre productives ». Alors que la nuit était déjà bien avancée, le jeune homme travaillait sur le détail d'une gravure d'ours sur un pendentif lorsque sa vigilance vacilla en raison de sa fatigue. Son outil de travail échappa à son contrôle et alla se planter dans la zone du muscle fléchisseur du pouce [ndla : le terme médical vient pas vraiment des connaissances de Charlie hein, c'est juste pour donner une idée d'où est situé le muscle]. N'étant pas un robot, Charlie laissa échapper une flopée de jurons très imagés, avant de faire un état des lieux. Bon, cela ne pissait pas le sang pour le moment. Il se risqua à retirer l'objet d'un coup sec et fut hautement soulagé de constater que s'il y avait bien écoulement de liquide carmin, le flot était tout à fait acceptable. Il n'avait donc probablement pas touché de vaisseau sanguin, s'il en croyait les recherches internet qu'il avait fait lors de ses précédents accidents de travail. Il n'avait pas contre aucune idée de la profondeur de la plaie, mais se dit qu'il n'avait pas si mal, ce qui devait être bon signe. Cela finirait bien par cicatriser de toutes façons, se persuada-t-il tout seul en entortillant une nouvelle bande de tissu autour de son membre afin de ne pas tâcher ses affaires.

Le restant de sa nuit fut plus compliquée que prévu, et il se réveilla plusieurs fois à cause de douleurs dans la zone endommagée. Ce fut donc un Charlie plus que grognon qui se rendit en cours avec une main dans la poche pour éviter d'attirer l'attention. Avec une douleur diffuse qui semblait empirer au fur et à mesure du temps, les heures de cours de la matinée semblèrent longues au possible pour le jeune homme, alors qu'il s'agissait de cours qu'il appréciait d'ordinaire. La mort dans l'âme il se résolut à empiéter sur sa pause du midi pour se rendre à l'infirmerie afin de demander un anti-douleur, en prétextant un mal de crâne envahissant.

En franchissant la porte de ces lieux, l'adolescent s'attendait à trouver la salle vide de toute élève et il n'était pas loin du compte puisque le corps allongé sur l'un des lits ne pouvait qu'appartenir à un adulte, un vrai. La couleur du bonnet que l'homme portait enfoncé jusqu'aux yeux ne laissa pas plus de doute à l'élève qui reconnut le professeur de musique. Celui-ci sembla reprendre vie et le salua d'une manière peu protocolaire... comme toujours. Avec un peu de méfiance, Charlie continua d'approcher tout en lui rendant la politesse.

- Bonjour professeur Scott. Ça va, et... vous ?

Il lui semblait déjà connaître la réponse, aux vues du visage tuméfié et bardé de pansement qu'arborait l'enseignant. Mais que diable se passait-il dans cette école ? Un mage noir au pouvoir, un jedi corrompu, un orc en folie ? Au rythme où les choses étranges apparaissaient à l'Académie Blackwell, il s'attendait à voir un troll dans les toilettes des filles à tout moment. Restait à savoir si sa sacoche suffirait à l'assommer puisque lui n'avait pas de baguette magique à agiter en déblatérant du latin.

A l'annonce de l'absence de l'infirmière il faillit tourner les talons et abandonner mais bon... Il devait bien savoir ou trouver un simple cachet non ? A moins qu'il ne se trompe de boîte. Bah, c'était jouable, il vérifierait le nom du produit avant de l'ingérer.

- Vous sauriez où trouver un anti-douleur ou autre produit du genre, j'imagine ? Lui demanda-t-il alors sur le ton de la conversation, faisait comme si de rien était tout en ordonnant à son karma d'agir dans le bon sens, pour une fois.

NB:

lumos maxima
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Sam 25 Aoû - 0:09
Teddy Abolick
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Pas la peine d’être Steve Job pour en déduire que si on mettait les pieds dans une infirmerie, c’est que ça allait pas fort quoi. Sérieusement Teddy, quand tu viens de te réveiller, t’es pas frais du tout. Vous me direz, même bien réveillé, c’est à se demander parfois si mes parents on pas zappé une étape dans la conception. D’après Brooke, c’était même la raison précise pour laquelle nos parents l’avaient adopté. Histoire de pas risquer d’en faire un deuxième comme moi. Un amour ma petite-soeur. Mais je vous jure qu’elle a bon fond… Quand on cherche bien… Bien bien au fond… Bref, ce n’était pas de la faute de Brooke et son manque de sentiments là, si j’avais été con en demandant à Charlie s’il allait bien en arrivant ici.

Mais il était mignon ce gars, il me salua poliment en me disant que ça allait et il me retourna même la question. On pouvait pas dire qu’il avait été mal élevé. Limite, c’était même moi qui passait pour un rustre là. Déjà que j’avais des allures de clochard avec mon sweat large et mon bonnet sur la tête. Les pansements et bleus devaient pas aidé à me faire paraître plus crédible non plus. Je hochais la tête en répondant :

- Ouais, tranquille, mieux maintenant.

J’accompagnais ma phrase d’un magnifique bâillement. Quelle classe. On se refait pas hein ? J’aurais compris si Charlie avait fuit les lieux. Qui voudrait faire confiance à un truc pareil hein ? Et pourtant… Et pourtant, il me demanda si je savais où trouver des anti-douleur. J’étais tellement heureux de pouvoir aider que je descendis du lit en un petit saut.

- Ouais ! Ca doit être quelque part par là…

Je me dirigeai vers le fond de la salle où se tenait une sorte d’armoire pleine de médicaments. On allait bien pour se trouver un truc là dedans. Je commençais à lire sur les boîtes. Mais bordel, c’était du chinois pour moi. Et encore, même le chinois j’étais capable de comprendre un peu (merci mamie Shang). Je restais un bon moment planté devant toutes ces boîtes avant de me mettre à râler :

- Sérieusement ? Putain… Pourquoi ils peuvent pas juste écrire “anti-douleur” sur les boîtes au lieu de nous inventer des noms à rallonge auxquels on pige rien.

Je soupirai. Je n’y connaissais vraiment rien en médicament. Pourquoi j’avais dit pouvoir m’improviser infirmier hein ? Sérieusement, je crois que je vais me contenter de la musique hein !

- Euh… Charlie ? Tu parles couramment la langue de la médecine ? Parce que sincèrement, à part “Paracétamol” j’y connais quedal. Mais le paracétamol c’est bon pour tout non ?

Sérieusement, on serait pas dans une école et je serais pas sensé être un adulte responsable, j’aurais dit à Charlie qu’il n’y avait pas de douleur qu’un petit joint ne pouvait pas apaiser. Mais à ce qu’il parait, ce n’était pas autorisé comme remède. Je crois que An-Marie aimerait pas trop qu’on fume dans son infirmerie. Et en plus, je pouvais pas proposer un joint à quique ce soit maintenant, la police m’avait réquisitionné le peu de provisions qu’il me restait. Il allait falloir que j’aille voir Frank.

- Il t’est arrivé quoi en fait ?

S’il avait besoin d’anti-douleur, c’était bien pour une raison, non ? Ok, c’était peut-être pas trop mes affaires, mais j’étais curieux et je dois vous avouer que j’avais pas trop réfléchi non plus avant de demander.
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Sam 25 Aoû - 1:18
Charlie McKenneth
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Charlie McKenneth
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Ardoise (dortoirs):




En voyant le professeur se mouvoir, Charlie eut un doute sur le bien fondé de sa demande. Était-il trop tard pour faire demi-tour et revenir lorsque l'infirmière – la vraie avec un diplôme – serait là ? Probablement. Et surtout, cela risquait de vexer le professeur s'il s'enfuyait en courant comme un dératé à travers l'école.

- Hm... Si vous le dîtes.

MIEUX MAINTENANT ? Mais sérieusement, il se voyait ? L'air tellement fatigué que les pansements auraient pu servir à tenir son visage pour qu'il ne s'effondre pas... A moins qu'ils ne camouflent des plaies pires encore, ce qui était plus logique lorsque l'on pense au rôle principal des pansements. Sur ces pensées très peu charitables envers l'adulte, l'adolescent l'observa évoluer et eut la politesse de ne pas relever le bâillement. Non mais il n'était pas un monstre non plus, c'était humain ça. Et finalement ce n'était pas désagréable de voir un professeur agir ainsi, avec beaucoup de naturel et un soupçon de négligence même. Pour preuve, l'inconscient sauta du lit et Charlie faillit se précipiter pour l'aider avant qu'il ne tombe, avant de réaliser que le bougre avait une chance dingue.

Hm. Cette fameuse chance n'était visiblement valable que pour son équilibre, et n'engageait en rien sa capacité à se débrouiller avec des médicaments. Bon, certes il était musicien et professeur mais … il devait bien connaître internet non ? Ce n'était pas par manque de charité que l'étudiant attendit patiemment qu'il lui demande d’intervenir au lieu de lui proposer la solution de facilité. Non, le problème résidait dans le fait qu'à moins de dire au professeur de fouiller son sac pour accéder à son portable... Il devrait le faire lui-même et donc sortir cette foutue main de cette foutue poche.

- Désolé mais j'ai pas plus d'idée que vous sur ce coup là. Mentit-il donc savamment avant d'hésiter à poursuivre. Et je sais pas si le paracétamol suffira en fait. C'est pas très fort je crois... nan ?

Il s'était rapproché de l'armoire pour y jeter un coup d’œil par dessous son épaule – le problème des gens de taille moyenne – en espérant reconnaître un produit, lorsque la question qu'il avait pensé éviter avec cet énergumène arriva sur le tapis. Instant crucial, pouvait-il faire confiance à cet adulte là ? Il était quasiment certain que la plaie ne le choquerait pas, et si c'était le cas il le mettrait face à un miroir non de merde. Puis... demander plus qu'un doliprane pour un simple mal de crâne ne passerait probablement pas. Même avec des connaissances basiques, ou juste de l'instinct, il était clair que le risque d'être pris en flagrant délit de mensonge était immense. Allez, c'était parti pour la vérité et advienne que pourra.

- Je vais vous montrer ça sera plus simple. J'espère juste que vous éviterez de l'ébruiter... Tout comme j'éviterai de mentionner le fait que je vous ai vu ici et... ainsi. Cela sonnait comme un avertissement mais étant donné que le ton de sa voix demeurait calme et posé on ne pouvait pas prendre cela pour une menace. Puis de toute manière, que pourrait un gringalet comme Charlie face à Teddy Scott, hein ? Non, décidément c'était un conseil tout au plus.

Après avoir annoncé la couleur, le plus jeune sortit enfin sa main de sa cachette et grimaça légèrement en voyant que son sang avait coagulé sur le tissu, créant une tâche. Génial, en plus ça allait tirer lorsqu'il allait l'enlever. Tout bonus, merci le karma. Lançant un regard dont la sérénité était toute relative vers l'adulte, il finit de défaire son bandage improvisé – et pas très aux normes d'hygiène – pour dévoiler sa main. Celle-ci était encore enflée, et la plaie apparaissait très nettement, bien que plutôt saine au milieu du sang sêché.

- Ça date d'hier soir ou de ce matin. Précisa-t-il à toute fin utile. Et la douleur a augmenté après coup. Nouveau regard en coin, méfiant mais pas défiant. Ils savaient tous les deux qu'ils n'étaient pas dans leur meilleur état, alors peut-être que l'enseignant pourrait comprendre qu'il ne souhaitait pas en faire tout un foin.
lumos maxima
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Sam 25 Aoû - 13:46
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Charlie semblait douter en mes talents d’infirmer. Et il avait parfaitement raison. Moi aussi je n’étais pas du tout convaincu par ce que je racontais. Et je n’allais pas le cacher non plus. Ca servait à rien de mentir d’agir comme si je savais alors que ce n’était pas la cas. Puis vous vous rendez pas compte ? Ca pourrait être super dangereux ! Imaginez, en voulant me la raconter, je lui donne un médoc’ au hasard alors que c’était un truc qu’il ne fallait absolument pas prendre sans un avis professionnel ou une connerie du genre. Bon, si vous voulez mon avis, je doute qu’on puisse mourir d’une pilule avalée à la place d’une autre. Mais autant être prudent hein ? Mine de rien, je tenais à mon poste ici et je tenais encore plus à la vie de mes élèves. Parce que éventuellement, si ce n’était qu’une histoire de job, je pourrais toujours trouver autre chose.

Au moins Charlie était honnête aussi en disant qu’il n’y connaissait pas grand chose non plus. On allait aller loin avec ça tient. Je haussais les épaules en guise de réponse. Je connaissais le nom que d’un médicament, alors je pouvais pas franchement comparer avec les autres. On peut dire que j’avais de la chance de pas tomber souvent malade, ouais, mais pour le coup peut-être que ça me portait un peu préjudice là, tout de suite.

- Je sais pas… Ca dépend de l’intensité de la douleur. Pas sûr que An-Marie aie de quoi t'anesthésier non plus….

Je sais que c’était nul comme blague. Surtout que je disais ça avec le sourire en coin du mec beauf qui attend qu’on rigole à sa boutade pour pouvoir en rire aussi. On devrait m’interdire tout interaction avec mes élèves en dehors des cours. Et avec mes collègues aussi. Ca ne me réussissait pas du tout. Rien que l’état de ma gueule le confirmait non ? Bref, du coup, je demandais à Charlie pourquoi il avait besoin de ces anti-douleurs, on trouverait peut-être autre chose. C’était assez fou ça d’ailleurs. Pourquoi il était aussi réticent à me le dire ? Charlie en vint même à me demander de ne rien dire et qu’il ne dirait rien pour moi non plus.

- Ah ouais c’est une sacrée coupure que t’as là. Sérieusement, je crois pas que t’apprendrais grand chose à qui que ce soit en disant que t’as vu le prof de musique avec une sale gueule. J’avais cours ce matin, tout le monde est au courant je crois. Enfin, t’inquiète, je dirais rien pour ta main. Vas caser ça dans une conversation…

Je lui adressais un petit sourire, pourquoi tant de méfiance hein ? Mon cerveau avait quand même failli faire une blague bien beauf en disant qu’il fallait y aller moins fort avec la masturbation. Mais le premier qui arrive à se couper avec ça… Chaud quoi. Ou alors qu’on lui remette une médaille. Mais sur le coup j’avais trouvé ça drôle, avant de me rappeler que je parlais avec un élève. Et Charlie était pas franchement plus baraqué que moi, cependant, je sais pas, j’avais l’impression qu’il avait un truc, une sorte de hargne peut-être. Et le pacifiste déjà déglingué que j’étais ne ferait sûrement pas long feu.

Bref, Charlie pouvait me faire confiance là dessus. Je n’étais pas du genre à raconter et colporter des rumeurs. Puis sérieusement, ça arrivait à tout le monde de se faire mal quoi, moi le premier. Je crois que tout le monde s’en foutait pas mal de savoir que Charlie s’était coupé. Il n’y avait pas de honte à avoir là dessus. Par contre, le fait que ce soit moi qui aie voulu le soigner, là j’avoue… C’était peut-être la honte. Bref, Charlie me donna quelques indication en enlevant son bandage de fortune.

- Ah ouais, ça va s’infecter ton affaire. Tu vois, les coupures, je gère mieux que les médocs.


Sûrement parce que j’étais pas doué et que je me blessais assez régulièrement aussi. Puis il faut dire aussi que quelque heures plus tôt à peine, An-Marie s’était occupée de mes blessures alors, je savais où elle rangeait ses pansements et tout. Je n’eus pas trop de mal à trouver ce qu’il me fallait. A commencé par du coton et du désinfectant. J’approchais le tout de la main de Charlie.

- Je peux ? Attention, ça pique…

Pauvre Charlie, il pourrait avoir l’impression que je considère comme un enfant. Mais c’est vrai, le désinfectant, ça pique et je préfère prévenir. Il aurait pu s’agir de Wells à sa place que je l’aurais mit en garde aussi.

- Vu la profondeur du truc, je pense qu’il faudrait te mettre ces pansement là… Enfin, j’ai aucune idée de leur nom, c’est des petits trucs blanc censé rapprocher les chair pour que ça cicatrise mieux, tu sais…. ?


Ouais, je pouvais bien essayer de m’improviser infirmier, c’était pas très pro tout ça.

- Et après, j’te refais un bandage par dessus, et avec un peu de chance An-Marie sera de retours pour te trouver des anti-douleurs. Tu vois qu’on finit par s’en sortir Charlie boy ?

Un jour j’allais le faire taper dessus pour être aussi familier avec mes élèves. Mais là, tout de suite, allez-y frappez-moi dessus, je suis plus à un hématome près.
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Lun 27 Aoû - 0:17
Charlie McKenneth
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Si Charlie avait déjà eu des doutes concernant les facultés de réflexion de son professeur durant le début de leur conversation, il avait pensé que le voir perdre pieds devant l'armoire de médicaments serait le summum de cette expérience étrangement privée. Mais non, il avait fallu qu'il tente une plaisanterie. Enfin... Plaisanterie. C'est en remarquant le sourire en coin de l'enseignant que l'adolescent comprit qu'il s'agissait d'une blague. En se forçant, il réussit à tirer une sorte de grimace en guise de sourire pour essayer d'être poli mais ne parvint pas à mieux faire. Non, véritablement pas son type d'humour.

Heureusement pour eux deux, Monsieur Scott décida de passer à autre chose et ils purent se concentrer tous deux sur la blessure qu'il portait à la main tout en échangeant quelques non banalités sur le ton de la conversation.

- Ouaip, c'est les risques du métier je suppose. Expliqua-t-il à moitié avant de sourire également en comprenant qu'effectivement, le professeur était déjà bien fiché par la majorité de la population estudiantine. Merci pour votre silence. Et vous alors... ça vous fait rien ce que peuvent penser les gens ? Pi... Vous risquez pas votre place ?

Le ton de sa voix reflétait le curiosité sincère de l'adolescent pour ces petits tracas et la manière dont un adulte réel pouvait les surmonter. Non, vraiment lui n'aurait pas dû tout aimé être à la place de son professeur et devoir tenir face à une classe avec un visage aussi marqué. Pas par coquetterie non. Juste parce que moins on parlait de lui mieux il se portait. Il avait encore en travers de la gorge les rumeurs lancées par son beau-père à propos de sa soi-disant toxicomanie et de son passage fictif dans un centre réservé à ce genre d'addict. Fort heureusement, il semblait que les bruits de couloir n'étaient pas parvenus à l'oreille du personnel administratif de l'établissement ou du corps enseignant.

- Ravi de constater qu'au moins vous vous videriez peut-être pas de votre sang si jamais... Et j'ai fais ce que j'ai pu avec ce que j'avais sur le moment ! Protesta faiblement l'adolescent devant la remarque sur la possible infection. D'accord, c'était uniquement par principe car il savait très bien que l'homme avait raison. D'un signe de tête il lui donna son accord pour toucher son bras, après avoir remonté la manche de sa chemise de sa main libre pour éviter de tâcher celle-ci. Il dévoila une peau blanche qui ne devait pas avoir vu souvent le soleil, et un avant bras très fin avec des poignets qui paraissaient vouloir se briser au moindre mouvement.

Les précautions quasiment ridicules dont faisait part l'adulte lui tordirent l'estomac. Il se souvenait de son papa en train de lui dire la même chose lorsqu'il n'était qu'un enfant et qu'il s'était écorché les genoux et le menton en tombant dans le gravier. Plongé dans ses pensées, il sursauta lorsqu'effectivement le désinfectant fit son office.

- Bah, c'est pas plus douloureux que le couteau qu'a fait ça. Plaisanta-t-il en toussotant d'une voix rauque encore pleine de l'émotion que ses souvenirs avaient provoqués.

- Je crois que c'est des strips, vos pansements pour rapprocher les deux bords d'une plaie. Lui apprit l'adolescent, qui avait déjà vu plusieurs fois des blessures être largement améliorées grâce à l'utilisation de ce stratagème.

C'était parfait, les soins avaient progressé pour sa main et il espérai que l'infirmière le fournirait sans poser trop de questions. Mais d'un coup ce que lui disait monieur-je-suis-détente-avec-mes-élèves lui passa au dessus. Presque tout.

« Charlie boy »

L'entente du surnom provoqua un arrêt chez Charlie et il se contenta de fixer le professeur d'un air à la fois béat et complètement perdu pendant de longues secondes avant de se reprendre en continuant à rayonner sans donner plus d'explications.

- Vous vous en sortez très bien, pour un prof. Lui accorda-t-il avec un immense sourire qui était presque effrayant tant il contrastait avec son habituel visage maussade ou orné d'un sourire sarcastique.

lumos maxima
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Lun 27 Aoû - 12:16
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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J’étais assez curieux de savoir comment Charlie avait pu se faire une blessure pareille. A ses dires, il s’agissait d’un accident de travail. Et en y réfléchissant, c’était assez logique. Je savais qu’il était en cursus Art, et ils devaient souvent se servir de leurs mains et tout… Enfin je doute que ce soit en photographie ou en théâtre qu’il aie pu se faire un blessure pareille. Mais pour avoir déjà réussi à me couper avec une corde de guitare, je restais sur l’idée de n’importe quoi pouvait arriver n’importe quand, avec un peu de mauvais karma et de maladresse. Donc ouais, pour le coup ça me semblait logique et j’en demandais pas franchement plus au jeune homme. Surtout qu’il semblait assez réticent à m’en parler, alors, je n’allais pas insister.

La suite de son discours m’étonna un peu plus par contre. Je hochais la tête pour montrer que j’acceptais ses remerciements, même si ça me semblait le moindre des choses que de ne pas aller raconter à tout le monde qu’il s’était blessé. Enfin, bref, il me demandait si moi, je me souciais de ce que les autres pensaient ? Je crois que j’avais prouvé pas mal de fois depuis le début de l’année que je m’en souciais autant que de ma première chaussette. Cependant, ça n’avait pas toujours été le cas et je savais à quel point ça pouvait être un sujet épineux quand on est jeune.

- Hm, non. Je m’en fiche pas mal, ça fait un moment que j’ai abandonné l’affaire. De toute façon on plaira jamais à tout le monde. Puis ce n’était pas comme si j’avais fait exprès de me retrouver comme ça… Et moi, ça va encore… Tu devrais voir la tête d’Elij…

J’étais en train de finir en riant, en songeant à la soirée d’hier, avant de réaliser que j’étais professeur, allez un peu de tenue. Je me repris :

- hm… Du professeur Holtz. Une sacré soirée…

Je m’éclaircis la voix, je n’osais pas donner plus de détail. C’est de la vie privée ça mon Teddy, il faut vraiment que t’apprenne à ne pas trop raconter ta vie aussi simplement.

- Et je dois t’avouer, c’est ma première année comme prof, je sais pas trop si je risque ma place. Wells a rien dit en me voyant passer ce matin, alors j’imagine que ça va. Après, ce serait pas la fin non plus si je me faisais virer. Ca serait pas la première fois. Mais ça me ferait un peu chier quand même, j’aime bien ce job en fait.


Ah ! Les souvenirs d’une douce période, juste après le lycée où j’avais aucunes idée de ce que je voulais faire et j’avais passé littéralement cinq ans à enchaîné les jobs plutôt pourris, me faisant virer toutes les deux ou trois semaines environs. Enfin, en moyenne, il m’arrivait de tenir quelques mois de suite parfois. Aujourd’hui, je n’avais pas franchement besoin d’un travail. Je pourrais très bien vivre avec ce que ma carrière dans la musique m’avait apporté ces dernières années. Surtout que je continuais de composer pour les autres à l’occasion. Mais rester sans rien faire, ce n’était pas le top et je savais que j’allais devenir un véritable déchet si je faisais ça. Puis ouais, comme je venais de le dire à Charlie, j’aimais bien être prof, aussi étonnant que cela puisse paraître.

Ouh, je me suis un peu perdu dans mes pensées, désolé. Je souris à Charlie, c’est qu’il semblait un peu moins sur ses gardes et se détendait un peu, c’était cool.

- T’inquiète, j’ai connu ça aussi. Mais il vaut vraiment mieux s’en occuper, ce serait con que ça s’infecte et que tu te retrouve à aller à l’hôpital ou un truc du genre.


Teddy qui fait de la prévention. C’était presque risible, moi, le mec le moins prudent du monde. En fait, je crois que quand il en venait de ma propre personne, je n’étais pas prudent, mais quand il s’agissait des autres, je faisais tout de suite bien plus attention. Je ne connaissait pas super bien Charlie non plus, mais j’étais sûr que ça valait le coup de le garder en vie. Putain mais comment je peux dire ça ? C’est évident que chaque vie mérite d’être vécue.

Je commençais à désinfecter la main de Charlie avec un petit rire. Il n’avait pas tort, ça pourrait pas faire plus mal que le couteau. Puis il m’apprit le nom de ces fameux pansements auxquels je pensais.

- Oh ! Ouais ! C’est exactement ça ! Des strips ! Merci, je vais tâcher de retenir ça. Quoique, si je commence à en savoir trop ils vont m’engager comme remplaçant de An-Marie et je suis pas sûr que ce soit une bonne idée…


Ouais, j’allais un peu loin là. Mais on ne finit jamais de s’enfoncer dans la connerie, les enfants. Voilà un truc que les années m’avait appris. Après avoir nettoyé et désinfecté la blessure, je collais donc quelques strips dessus en essayant de faire ça bien. Puis tout en parlant, j’entamais un bandage assez approximatif, on va pas se le cacher. Et je sais pas pourquoi, j’étais en galère total, et Charlie m’adressa un grand sourire en me disant que je m’en sortait bien pour un prof. Quand je vous dit qu’il était mignon ce gars. Je répondis volontiers à son sourire et me mit même à rire.

- Tu trouve ? Haha ! Pourtant je suis pas sûr que ce bandage soit très… Conventionnel. Je pense même qu’à faire un truc pareil, j’ai tué un innocent infirmier quelque part sur terre. Mais si ça te va… Tant mieux. Le tout c’est surtout qu’il y ait pas de poussière ou quoi qui vienne sur ta plaie quoi…

Je passais une main dans mes cheveux en continuant de rire bêtement. Oui, c’était un compliment et j’avais toujours eu beaucoup de mal à répondre à ce genre de truc. Donc en général, je sortais une connerie et ça passait.

- Et du coup, niveau douleur, c’est un peu plus supportable ou pas du tout ?


C’était pour ça qu’il était venu de base, donc autant s’en soucier un peu. Puis c’était pour savoir si on allait devoir attention An-Marie pour qu’elle nous trouve des anti-douleurs ou pas. En attendant, ouais, évidemment, j’allais tenir compagnie à Charlie boy, j’allais pas le laisser poireauter là tout seul comme un con. J’étais un peu responsable de lui maintenant.
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Mer 31 Oct - 18:25
Charlie McKenneth
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La manière dont Teddy Scott expliquait sa manière de vivre les choses rendait le tableau presque trop évident, trop simple. Comment pouvait-il passer au dessus du regard des autres ainsi ? Les murmures, les regards en coin étaient insupportables, selon Charlie, et il ne comprenait pas quel était le chemin pour arriver à cette sérénité. Peut-être également car il ressentait encore la poigne de Manson sur sa main. L'ombre de l'homme à chaque angle de sa vie n'était probablement pas la meilleure chose qui soit pour qu'il se sente dans un climat plus apaisé.


- Je vois... C'est plutôt cool du coup. J'aimerais bien être un peu plus comme ça. Chuchota le jeune homme pour lui-même plus que pour son interlocuteur.

Si seulement il avait été capable de fermer ses oreilles aux rumeurs et autres joyeusetés ! Tout d'abord il n'aurait plus à serrer les dents lorsque l'on commentait sa pauvreté évidente. Et il n'aurait également pas à se soucier autant de ce qui se disait dans les couloirs suite aux piques judicieusement placées par le professeur Manson.

La conversation semi-détendue qu'ils entretenaient était en réalité remplie d'informations – peut-être inutiles mais sait-on jamais – qu'emmagasinait Charlie. Ainsi donc il était également nouveau ici ? Et bien... Il n'avait pas tardé pour se faire des contacts, s'il en croyait le lapsus concernant le professeur Holtz.

- Wells est plutôt tranquille, si j'en crois ce qu'on m'a dit. Et évitez de vous faire remercier avant la fin de l'année quand même hein, c'est pénible de devoir s'adapter à de nouvelles méthodes en cours d'année. Lança mine de rien l'adolescent en testant sa réaction, avant de reprendre sur une piste plus convenable. Et du coup pourquoi vous aimez ce job ? Parce que vu depuis où je suis ça a pas l'air plus réjouissant que ça, sans mentir.

Sans qu'il ne le réalise vraiment, la pièce vide avec une compagnie agréable détendait ses nerfs et Charlie appréciait ce moment. L'adulte ne posait pas trop de questions, et plaisantait allègrement sans trop se soucier d'avoir affaire à un élève. A quoi pouvait-il bien ressembler en privé, avec ses amis, s'il se comportait déjà ainsi avec un étudiant ? Peut-être était-il plus sage de ne pas tenter d'imaginer une situation pareille, et ce pour des raisons évidentes. Il demeurait son enseignant et il devait pouvoir le regarder en face sans se mettre à bégayer ou rougir. Cela prêterait bien trop à confusion.

Concernant l'idée de ne pas mettre les pieds à l'hôpital, le blond ne pouvait que valider en applaudissant des deux mains. Premièrement il était certain de ne pas avoir une bonne prise en charge, et secondement il ne tenait pas à être plus fiché qu'il l'était déjà. James pourrait profiter de toute faille pour faire de sa vie un Enfer, et c'était hors de question qu'il lui donne des indices pour cela. Penser à son beau-père rendit l'esprit de l'adolescent plus sombre mais heureusement l'adulte parlait assez pour deux et le tira de ses idées négatives.

Durant tout le protocole de soin les yeux de Charlie ne quittèrent pas les mains qui s'activaient sur sa peau et il fut soulagé de voir la plaie être enfin pansée correctement puis recouverte. Mine de rien il se sentait soulagé d'être pris en charge et de ne pas laisser la blessure croupir dans le sang séché et dans un environnement plein de bactéries. Bonus, la bonne humeur de cet homme étant communicative, l'adolescent laissa lui aussi échapper un frêle rire qui contrasta avec celui de l'adulte tant il était aigu.


- Peu importe que ça soit peu conventionnel, professeur. Le principal, c'est que j'risque plus d'y laisser ma main non ? Plaisanta-t-il.

La comportement gêné de l'adulte tira un léger sourire amusé à Charlie, et il lui répondit sans prendre de gants, ne désirant pas augmenter son malaise.

- Bah... la douleur n'est pas pire qu'avant je crois. Mais elle n'a pas baissé.


L'interaction avec l'enseignant se déroulant sans trop de problèmes, l'adolescent surveillait de moins en moins ses expressions faciales et son esprit. Grossière erreur de débutant petit Charlie. Car alors qu'il aurait pu simplement clore la conversation d'un remerciement puis repartir dans ses pénates après avoir récupéré un cachet, il se lança pour poser une question qui le rongeait depuis son arrivée dans l'établissement.

- Professeur Scott... Est-ce que vous avez entendu des rumeurs circuler à Blackwell ? Enfin. Je veux dire... Des rumeurs sur moi.

En réalisant – trop tard - qu'il avait posé cette question particulièrement stupide à voix haute, l'adolescent plaqua sa main non bandée sur sa bouche et recula d'un pas.


Bravo sombre crétin, si tu n'avais pas encore été catégorisé comme parano maintenant c'est clair pour tout le monde. Même le prof de musique.


- Oubliez ce que je viens de demander. C'était une...

Une quoi, plaisanterie ? Cela ne passerait pas, une plaisanterie ne ressemblait pas à ça. Ni une devinette. Ou alors celle-ci était foutrement mauvaise. Il acheva sa phrase dans un souffle, semblant plus interrogatif qu'autre chose.

- C'était une erreur. Merci pour le bandage, je me débrouillerai pour le reste.

Et quel reste. Pas question ici de sa blessure, il n'y pensait même plus à vrai dire tant sa connerie monumentale l'obsédait pour le moment. Il n'aurait jamais dû poser cette question à un enseignant, quand bien même c'était la meilleure méthode pour savoir si les rumeurs lancées par James Manson étaient remontées jusqu'à eux. Peut-être que Teddy Scott était dans le coup d'ailleurs. Connaissant cette ordure de James, c'était loin d'être improbable.

Alors qu'il s'était montré avenant et relativement confiant durant tout leur entretien improvisé, l'adolescent sembla redescendre sur terre - voire même plus bas que cela - et se recula soudainement, comme pour se soustraire à ce moment qui venait d'avoir lieu. Lentement il se recula vers la porte de l'infirmerie dans l'optique évidente de quitter les lieux pour ne jamais avoir à terminer cette discussion pour le moins embarrassante.

Il avait eu tort de fanfaronner devant le professeur de sport et accessoirement beau-père quelques semaines plus tôt. Il n'avait pas peur non. Il était rongé par la terreur, et chaque jour passé dans l'Académie le ramenait un peu plus aux années passées sous son joug.


lumos maxima

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Mer 14 Nov - 3:11
Teddy Abolick
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Je ne pouvais pas laisser Charlie comme ça. Je savais ce que c’était que de se faire juger par tout le monde, de pas réussir à rentrer dans une case ou quoi. Je sais, je donnais l’impression que c’était super facile et que c’était une sorte de seconde nature chez moi que d’ignorer l’avis des autres. Mais en réalité, c’était un long travail sur soi. Je ne pouvais que compatir et encourager Charlie à continuer ses efforts. Une fois qu’il aurait trouvé sa place, ce sera beaucoup plus simple. Malheureusement, j’étais nul pour ce genre de discours. Et je ne le connaissais pas assez non plus pour pouvoir oser me permettre de lui parler de ça. Alors je me contentais de poser une main amicale sur son épaule en signe de compassion accompagné d’un petit sourire.

En attendant, ouais, j’aimerai bien ne pas me faire chopper trop rapidement non plus. Enfin, Wells allait pas m’en vouloir parce que j’avais une gueule de merde non plus. Certes, je m’étais battu et c’était pas top. Mais ça n’était pas arrivé dans les murs de l’académie donc le directeur n’avait pas grand chose à en redire. Quoique, il y avait peut-être une ligne, quelque part dans mon contrat qui disait que j’avais une certaine image à maintenir même en dehors de Blackwell. Hm… Mais comme venait de le dire Charlie, c’était Wells…

- C’est sûr qu’il a de quoi être tranquille vu tout le whisky qu’il s’enfile. Mais c’est peut-être à cause de nous qu’il boit… Ca m’a l’air d’être un sacré cercle vicieux ça…

Je ne m’étais jamais posé de question à ce sujet, j’aurais peut-être dû. Quoique le taux d’alcoolémie de Wells n’étais pas mon problème non plus. Je devrais sans doute garder ce genre d’info pour moi aussi. Mais j’étais presque sûr que déjà pas mal de rumeur à ce sujet circulaient dans les couloirs. Et c’est vrai qu’il n’était pas rare de voir Wells se prendre un verre de Whisky de temps à autre dans son bureau. Bon après de là à dire qu’il était alcoolique, j’allais peut-être un peu loin. M’enfin…

- Ben je t’avoue, j’ai été élève ici aussi. Et je trouvais pas ce travail top aussi. Je m’étais même juré de plus remettre les pieds ici une fois diplômé. Mais en fait, je regrette pas. J’adore la musique. Sincèrement, c’est genre toute ma vie. Du coup, tenter de transmettre ce que sait là dessus et tenter de vous transmettre aussi cette passion un peu… Et bien, je trouve ça cool. Je crois que j’aimerai pas autant ce job si j’étais prof d’autre chose, si ça peut te rassurer. Puis j’ai des élèves et des collègues sympa aussi, ça aide.


J’avais fait pas mal de job dans ma vie. Je sais qu’on ne croirait pas comme ça, mais j’avais passé plusieurs années sans savoir quoi faire. Donc j’avais de quoi comparé. Et c’est vrai qu’être entouré de personne cool, c’était un atout. Surtout pour se motiver à aller bosser le matin. Ca, c’était mon gros problème avant. J’arrivais tout le temps super en retard ou alors j’échouais à me lever pour aller bosser. Mais à Blackwell, j’étais content de venir, parce que je savais que j’allais voir des têtes sympathique, discuter avec des collègues comme Madeleine, Elijah et Peter avec qui j’ai pas mal de truc en commun. Et ouais, j’aimais bien mes élèves aussi…

Bref, pendant qu’on discutait, je m’occupais du bandage de la main de Charlie. Comme je venais de le dire, ce n’était pas du grand art, mais visiblement, ça plaisait bien au jeune homme comme ça.

- Hm… J’imagine que si ce n’est pas pire, c’est déjà un bon début… Tu feras gaffe hein ? Si ta main commence à prendre des couleurs bizarre, t’iras voir quelqu’un de plus qualifié que moi hein ?

Evidemment que je m’inquiétais pour mon élève, voyons ! J’avais bien cru comprendre que Charlie avait pas très envie qu’on sache qu’il se soit blessé. Ou tout du moins, il n’avait pas envie d’avoir d’explication à donner. Mais je n’avais pas envie qu’il perde une main pour ça quoi. Mine de rien, j’étais quand même fier de mon travail. Normalement, la plaie ne devrait pas s’infecter maintenant et Charlie guérirait plus vite. C’était tellement la merde de se blesser la main quand on est artiste… Je pensais qu’à la première occasion Charlie en profiterai pour fuir, mais visiblement, il avait encore envie de parler. Et j’étais pas psy, mais j’aimais bien discuter avec mes élèves, alors j’allais pas le foutre à la porte.

- Des rumeurs ?

Je suis pas stupide au point de penser qu’il n’y avait pas de rumeurs à Blackwell. C’était une école comme les autres et même particulièrement terrible là dessus d’ailleurs. On avait de sérieux problème de harcèlement ici, tout le monde en avait conscience, mais c’était dur d’agir quand le directeur ne veut rien voir d’autre que la couleur des billets qu’on lui tend pour qu’il se taise. Et visiblement il devait y avoir quelque chose qui préoccupait Charlie parce qu’il revint tout de suite sur ses propos, paniquant, en disant que c’était une erreur. Je le voyais reculer progressivement vers la porte sans trop comprendre.

- Attend Charlie, t’enfuis pas ! Quelles rumeurs sur toi ?

J’étais sûrement la pire personne à qui on pouvait demander ce genre de truc, vu que je prêtais déjà à peine attention en réunion alors si en plus je devais m’occuper des commérages.

- J’ai pas trop le droit de casser des nez dans l’école, mais en dehors, un accident est vite arrivé ! Haha, nan je déconne, va pas dire ça à tout le monde ! Avec une tête pareille, je sais que c’est difficile à croire, mais j’suis un pacifiste, j’le jure…

En fait, c’est con, mais à paniquer, Charlie me faisait paniquer aussi. J’avais aucune idée de comment j’étais censé réagir à ça. Pourtant, je voulais l’aider hein ! Mais j’allais passer pour un type louche si je lui courrais après en lui demandant des explications non ? Merde, je pensais que le courant passait bien entre nous… Ouais ça aussi c’est un peu louche à dire non ?
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Mer 14 Nov - 20:25
Charlie McKenneth
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La main de l'enseignant sur son épaule fit tiquer Charlie mais il lui rendit une sorte de petite grimace en guise de sourire. Le gros du message était passé, mais aucun des deux n'étant un génie de l'éloquence il ne fallait pas s'attendre à un dialogue miraculeux. Leur meilleur moyen de communication demeurait l'humour, et ils s'y cantonnaient donc avec un certain plaisir semblait-il.
- Ah ouais, Wells boit ? Et bah, j'imagine que les vices s'assemblent. Il créé son propre cercueil... quelque part c'est plutôt pratique.

Cause toujours, Charlie. Toi non plus tu rechignes pas à te cuiter de temps en temps. Et t'es un bon clopeur aussi hein. Certes, mais lui n'était pas responsable d'une administration scolaire. Et un éventuel alcoolisme de la part du dirigeant expliquait probablement les nombreuses anomalies de ce système pourri.
Apprendre que Teddy Scott avait été étudiant ici et était finalement resté failli achever son élève. Pardon ? Ses raisons étaient totalement valables, et il respectait cela entièrement mais... Il aurait pu être prof partout ailleurs non ? Pourquoi demeurer à Arcadia, cette ville pas particulièrement attractive ou sympathique. De la nostalgie ? Ou simplement l'habitude, le fait d'avoir des collègues et amis déjà sur place ? De multiples questions continuèrent à se bousculer dans son crâne tandis que son bandage était fignolé. L'inquiétude de l'enseignant lui tira un petit rire et il s'empressa de le rassurer... à sa manière.

- Vous en faîtes pas professeur Scott, si ça vire au noir j'ai quelques couteaux bien aiguisés qui trancheront le problème. Mais ça devrait plus trop bouger maintenant, merci.
Soudain tomba le fameux sujet, et débuta la fuite, partie 1. La voix de l'enseignant ralentit Charlie dans sa progression déjà lente en direction de la porte. Le blondinet semblait avoir perdu plusieurs années d'un coup, déjà qu'il ne faisait pas très vieux. Tout son corps était fuyant, de même que son attitude. Adieu « Charlie Boy » qui plaisante allègrement avec son professeur à propos de tout et de rien. Bonjour le chien qui va finir sous les roues d'un véhicule tout terrain d'ici quelques minutes. Tiens, mais c'était une excellente idée ça d'ailleurs. Quelqu'un dans ce bahut était-il l'heureux propriétaire d'un 4X4, prêt à tenter une expérience extrême ? Personne, vraiment ? Dommage.
Même les plaisanteries maladroites du professeur ne parvinrent pas à rassurer l'étudiant, qui avait bien trop conscience de s'être foutu seul dans la mouise. Un bruit sourd fit sursauter le jeune homme, et il réalisa trop tard qu'il avait heurté un des établis métallique. Plus de peur que de mal heureusement, rien n'était tombé ou cassé. Ce brusque retour à la réalité eut un effet bénéfique, celui d'interrompre la crise de nerfs qui montait en puissance. Ne restait plus que la peur, celle de faire confiance et d'être déçu. Ou pire encore.
- Vous voudrez... pourrez rien faire.
Son esprit prenait des virages dangereux, envisageant toutes les options possibles et ne conservant que les pires. C'était certain, l'adulte savait pertinemment de quoi il parlait. Ce n'était qu'un piège de plus, et crétin comme il l'était il avait sauté dedans à pieds joints. Maintenant James saurait qu'il avait tenté de trouver de l'aide ailleurs. Plus rien n'allait, il devait partir de cet établissement dès demain. Demain ? Pourquoi attendre, il n'avait plus que quelques pas à faire et il pourrait rejoindre sa chambre pour y récupérer ses maigres affaires. Puis prendre un bus. Et un autre. Pour aller où ? Peu importait. Loin de ce lieu, et loin de Lui.
Une autre part de Charlie essayait d'éteindre l'alarme incendie pour faire cesser cet accès de panique, et se concentrer sur un aspect plus rationnel. Quelle était la foutue probabilité que James et le professeur Scott aient déjà eu le temps de parler assez pour en arrivé à ce sujet ? Quasiment nulle. Qui plus est l'enseignant semblait sincèrement surpris qu'il en parle. Peut-être parce qu'il ne s'attendait pas à ce que le grand adolescent se confie. Ou également car il n'était au courant de rien.
Ces deux parts déchiraient le blondinet, et pourtant il fallait bien trouver une solution pour se sortir de cette situation en causant le moins de dégâts possible. Peut-être... Oui. Peut-être que comme la psychologue il se contenterait d'une semi-vérité. Il lui avait demandé quelles étaient les rumeurs, pas qui les propageaient. Allez, du courage sombre crétin.
- Des rumeurs comme... Des rumeurs... hm.
Mais merde alors, ne pouvait-il pas contrôler sa voix exceptionnellement afin de ne pas s'enfoncer. Qu'est-ce qu'il disait plus tôt à propos de ne pas être un génie en éloquence aha ? Actuellement il était inaudible, surtout vu la distance qu'il avait instauré prudemment avec l'adulte. Après quelques respirations douloureuses, il reprit de manière plus intelligible.

- Comme quoi je serais... toxico. Enfin, ancien toxico.
Bravo gamin, c'était pas si difficile non ? Pourquoi faut-il toujours que tu fasses ta chochotte.
lumos maxima
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