Awake O Sleeper! feat. Charlie

Il va s’enfuir Teddy, si tu trouve pas un truc plus intelligent à lui dire, il va se casser et là, tu pourras vraiment plus rien faire. Bordel, pourquoi les gens me fuyaient comme ça ! J’avais pas une tête de méchant, si ? Moi qui pensait qu’on allait être pote avec Charlie boy, j’étais content d’avoir établit une sorte de lien avec un élève avec qui je causais pas trop d’habitude. Les gens se prennent vraiment trop la tête. Comment Charlie pouvait croire que j’allais le juger sur des rumeurs après la conversation qu’on avait eu hein ? Mec, si je pouvais pas voir ta face, j’aurais pas soigné ta main !

Ok, je commençais à m’emporter tout seul là. Charlie reculait toujours en assurant que je pourrait pas l’aider et il ne me révéla pas grand chose sur les rumeurs. Je tentais de m’approcher doucement. Je vous jure, j’avais l’impression d’être Chris Pratt dans Jurassic World, face à un raptor. Allez Blue, soit gentille avec papa… Mais ta gueule Teddy. Mon esprit était en panique total et m’envoyait des réplique de merde, ça y es… C’est dur de vivre avec un esprit aussi con, vous savez.

Je vous jure, je comprenais pas pourquoi Charlie était aussi terrorisé. Pendant un moment, je me suis demandé si j’étais pas la Nonne de The Conjuring. Je voulais bien avoir une gueule de merde, mais il fallait pas abuser non plus. L’étudiant finit par lâcher qu’il y avait des rumeurs qui circulaient disant qu’il était un ancien toxico. Oh, ouais, c’était pas top.

- Et c’est vrai ou pas ?

Quoi ? On sait jamais ! Non mais bordel Teddy ! C’était sans doute la pire chose que je pouvais demander quoi. Je soupirais, puis je renonçais à essayer d’avancer plus. De toute façon je fais que de la merde, alors ça sert à rien de continuer de s’acharner.

- Ouais, nan, répond pas… Que ce soit vrai ou pas on s’en fout en fait. Parce que si c’est faux, ben tant mieux quoi, et toi tu sais que c’est faux, donc t’as pas de soucis à te faire. Enfin je crois, on dit bien que la vérité finit toujours pas gagner non ?

Heureusement qu’il existait une pelle de vieux dictons, parce que sinon j’aurais encore plus de mal à construire des arguments qui tiennent la route.

- Et puis si c’est vrai… La rumeur, elle dit que t’es un ancien toxico. Et sérieusement à ta tête, ça se voit que t’es pas ou plus un toxico. Donc c’est pas temps de la merde comme rumeur, au contraire, enfin je sais pas, c’est plutôt cool d’avoir été toxico et de s’en être sorti. Enfin, non, c’est pas cool d’avoir été toxico. Mais vu la merde que c’est réussir à s’en sortir c’est une putain de fierté.

Et à ce sujet ouais, je m’y connaissais bien. Pas que j’étais passé par là aussi. Je n’étais jamais tombé dans l’addiction. Mais ça avait été le cas d’un de mes proches, Castiel, le guitariste de mon ancien groupe, qui était un de mes meilleurs pote, je le considérait presque comme un fils. Et bordel, cette putain d’addiction quoi… j’avais tout fait pour l’aider à s’en sortir. Mais c’était vraiment la merde, au final, il y avait que la désintox qui pouvait vraiment le sortir de là définitivement. J’espérais que ça se passait bien d’ailleurs pour lui. J’avais du mal à avoir des nouvelles depuis la séparation du groupe.

- Perso, je pense que c’est surtout triste pour la personne qui a lancé cette rumeur. Parce qu’il ou elle manque clairement d’imagination. Et je t’avoue les personnes qui ont zéro imagination ça me fait un peu peur aussi.

C’est triste de pas avoir d’imagination. Personnellement, je pourrais pas vivre dans créer. C’est sans doute le lot de tous les artistes. Mais j’aimais bien pensé que les humains avaient été conçus pour créer des nouvelles choses, peu importe le domaine. Ouais, j’avais passé de longue nuit à penser à ça.

Ophelia aurait sans doute bien mieux géré cette conversation que moi. Je n’étais pas psy, je n’avais aucune expérience en la matière. Et j’étais presque sûr que, quoique je dise, Charlie allait finir par fuir. Mais ça valait le coup de tenter, sait-on jamais. Donc au lieu de me prendre la tête à essayer de trouver un discours adapté ou quoi et bien… Je restais honnête, égal à moi-même, c’était ce que je pouvais offrir de mieux, désolé les gars. Mais assez étonnamment, Charlie sembla se calmer, mais il n’était pas plus bavard. Enfin, il m’assura que j’avais bien cerné le personnage. Sur le coup, mon cerveau ne compris pas que, s’il faisait une telle réflexion, c’est qu’il savait qui était responsable de ses malheurs, comme quoi, on ne peut pas gérer jusqu’au bout.

Je m’attendais pas du tout à ce que Charlie me prenne dans ses bras comme ça. Jusque là, il me semblait qu’il avait justement tenté d’éviter tout contact. Je n’allais pas le repousser, voyons donc. Je savais qu’un câlin ça faisait du bien parfois. C’était pas du tout professionnel. Mais là, j’avais un peu oublié que j’étais censé être prof. Je rendis son étreinte au jeune homme avant qu’il ne s’écarte de nouveau, avouant qu’il ne pouvait pas nier avoir un passif avec la drogue. Cette phrase me fit sourire.

- Haha, t’inquiète ! Je vais pas t’en vouloir pour être content voyons !

A vrai dire, je n’avais rien de vu de chelou dans tout ça, mais c’est vrai qu’à y repenser, il y avait moyen de trouver que… A croire que j’étais encore bien naïf parfois. Dans mon esprit c’était tellement logique qu’il n’y avait pas d’ambiguïté possible avec mes élèves. C’était mes élèves quoi ! Bref, je savais plus trop quoi dire, mais wahou ! Ouais ! Charlie était au top maintenant ! Alors je sais pas si c’était mon discours qui avait eu un impact pareil ou si j’avais une sorte de pouvoir étrange qui consistait à transmettre de la joie et de la bonne humeur à travers une étreinte… Mais… C’était cool de le voir comme ça. Je ne pu m’empêcher de me mettre à rire.

Puis Charlie s’allongea par terre, je ne compris pas bien pourquoi, mais cela m’amusai. Je vous jure, j’adore mes élèves, ils sont vaiment unique en leur genre. Je m’assis en tailleurs près de lui pour lui répondre :

- S’il y a une autruche ici, ça devrait être moi ! J’avais juste peur de te faire fuir, écouter les autres c’est facile. C’est donner des conseils qui m’angoisse. Mais à voir ta réaction j’imagine que… Ca va ?

Ouais j’étais encore un peu hésitant. J’ai toujours eu du mal à savoir comment gérer les compliment.

- Et sincèrement je pense pas qu’il existe de voix désagréable à écouter. On a tous différentes tonalité, différentes notes… Ta voix pourrait même être super intéressante si on faisait…

Il ne faut pas me parler de musique, même pas faire une allusion à ce sujet si vous ne voulez pas y passer des heures.

- Ok, désolé, je me calme, c’est que c’est presque contagieux cet joie soudaine… Oh merde ! Il est quel heure ? J’ai cours normalement !! Euh… Désolé Charlie boy ! On se capte quand tu veux, hésite pas ! Hm… Merde, déjà cinq minutes de retard, jamais je commencerai un jour à l’heure !

C’est pas possible d’être aussi irresponsable. Avec tout ça, je n’avais pas vu le temps passer. Je m’en voulais de planter Charlie là, mais il fallait vraiment que j’y aille. Je ne voulais pas perdre mon job. Je m’étais relevé soudainement, et ouais, je savais pas trop quoi faire alors je me penchais pour tapoter la tête de Charlie gentiment et finir :

- Prend soin toi et de cette main hein ! Hum… See you lad !

Sur ces belles paroles je fuis l’infirmerie en direction de ma salle de musique. J’espérais que ce serait pas la dernière fois que je parle avec Charlie. C’était un gars bien. Il était un peu bizarre, mais je crois que c’est pour ça que je l’aimais bien. Puis c’était cool de le voir de bonne humeur, il semblait toujours tellement renfermé et dans son coin d’habitude. Bref, va affronter ta classe Teddy.