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Let's Get Loud (feat. Celeste)

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Lun 10 Fév - 17:28
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
Messages : 279
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Étudiant à Blackwell
Humeur : Legendary

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
N’importe qui un minimum rationnel craindrait les effets secondaires des mixtures tirées de Wicc’Arcadia. D’après ce que mes parents m’avaient laissé comprendre, ils en avaient eux-mêmes fait les frais par le passé mais avaient toujours refusé de m’en dire davantage. Quels cachottiers ! Comment voulaient-ils que je me tienne à carreau s’ils ne partageaient pas l’histoire complète ? Je me tentais de grogner en guise de réponse à la provocation de mon amie. Pas que j’avais peur. Juste un peu d’appréhension. Cependant, elle marquait un point en mentionnant les talents culinaires douteux de Sylvanus. Mon père glissait toujours dans mes bagages quelques bricoles à grignoter en cas de nécessité lors de mes séjours chez lui. Une tradition toujours d’actualité et qui ne manquait pas de m’amuser dès que je trouvais un paquet de gâteaux dans le fin-fond de mon sac – même préparé par mes soins ! -. Dès que j’étais de retour à la maison, j’avais le droit à un festin de roi. C’était adorable mais, comme toujours, totalement dans la démesure. J’étais tellement chouchouté que je me demandais parfois comment le couple réagirait lorsque je volerai enfin de mes propres ailes. L’oiseau quittant son nid douillet. Aucun doute que des litres de larmes couleraient comme si je partais à la guerre pour ne jamais en revenir. Ils pouvaient s’estimer heureux que je leur accordais quelques années de répit après m’être inscrit à Blackwell ! Autre point me terrifiant : lorsque je partagerai ma vie avec quelqu’un. Je n’y songeais que rarement, loin d’être torturé par mon célibat. Néanmoins, je visualisais d’ores et déjà un repas malaisant où ma seconde moitié seraient assommée par des questions tout aussi intrusives que déplacées. Un rite de passage que personne ne pourrait réussir à 300% sûrement. À croire que la lune elle-même serait insuffisante.

Je galopais à travers la pièce, portant les plats à bout de bras. Mon estomac criait famine, la présence de Celeste ayant miraculeusement réussie à me distraire aussi longtemps. J’avais toujours été le goinfre du tandem avec un petit creux durant 70% de la journée. L’ironie voulais que je sois mince, probablement car je n’étais que nervosité et dynamisme, mix idéal pour brûler les graisses. Même en mangeant il m’était impossible de rester calme ! Je chantais la bouche pleine malgré que ce soit impoli. Ma sœur de cœur avait connu bien pire pour ne pas ressentir l’utilité de broncher. Je me laissais bercer par les titres, balançant mon buste tout en faisant l’avion avec les parts de pizzas qui finissaient toutes au même endroit. Dans le gosier ! Seule la gosse de l’Impératrice fut en mesure de me faire taire en me rappelant que j’étais supposé reposer ma voix ce soir. Je lui adressai une moue tristounette mais le fromage pendouillant de mon menton m’ôta toute crédibilité. Il voulait un petit-frère ? Il avait hérité du pire !

- Te moque pas de mon paaapaaaaaa ! geignais-je avant de retirer de mon visage l’aliment indésirable.

Évidemment que je le mangeai quand même ! Pourquoi gaspiller, je n’avais pas marché dessus. Qui pourrait bien vouloir de moi comme petit-ami franchement ? Pas étonnant que Blondie me trouvait repoussant au point de ne pas vouloir de moi à son bras même fictivement. J’enchaînai rapidement, passant du coq à l’âne, ou plutôt du musicien au cinéaste avec, en guest-star nul autre que le gérant de la boutique ésotérique. Une fois de plus, la réponse de mon interlocuteur ne laissait pas place à discussion. Rien ne s’était jamais passé entre nos parents. Mais ça ne garantissait pas qu’aucun d’eux n’ait eu de sentiments pour l’autre n’est-ce pas ? Même si cela n’avait jamais été déclaré ! Par contre, s’ils étaient bien comme nous… Effectivement, pas de risque. Mon esprit divaguait malgré tout, nous imaginant découvrir une photographie d’eux non-équivoque dans une cinquantaine d’années. Un sacré scénario de navet !

- Tu sais, l’inceste est plutôt bien considéré dans Game Of Thrones. Si ça se trouve on se mariera ensemble un jour.

Je plongeai mon regard dans le sien avec un sérieux inhabituel en-dehors de mes séances d’écriture et laissais un silence s’installer pendant quelques secondes. Qu’est-ce qui pouvais bien trotter sans son crâne ? Je finis par éclater d’un rire tonitruant qui vrilla à son pic à cause de mes cordes vocales fatiguées puis l’enlaçais dans un amour fraternel indestructible. (Tant pis si je tâchais son poncho avec mes doigts répugnants.)

- Naaan ! Tu es bien trop précieux à mes yeux pour que je te fasse subir ce supplice. Je préfère te torturer à petits feux comme je l’ai toujours fait. Puis je suis trop beau pour toi, rajoutais-je en lui tirant la langue.

Après des « Hihihi ! » sarcastiques et moqueurs, j’attaquai une nouvelle part de pizza.

**

Une course jusqu’à la plage était de mise pour digérer ce dîner gargantuesque. Celeste restait imbattable mais je ne me décourageais jamais. Je finirai par la battre ! Obligé ! Tandis que je justifiais ma défaite par le port de son haut qu’elle m’avait imposé, je la regardai étaler nos affaires sur le sable. Le vent était frais mais ne me faisais pas grelotter. C’était très supportable, aussi car j’étais encore victime de la bouffée de chaleur post-exercices physiques. Je m’assis en tailleur puis commençais mes graffitis improvisés. J’étais le Mal évidemment ! Un petit squelette et des crocs ensanglantés plus tard, je vis l’enfant Naumann se déshabiller en vitesse avant de plonger dans les vagues. Outch ! Le climat était loin d’être tropical en cette période de l’année. J’hésitai un instant puis couru vers elle en gardant uniquement mon boxer ainsi que ma ceinture et mon pull dans une main. Tous deux seraient trempés puisqu’après un instant de bricolage, ce dernier était attaché à mes jambes, à l’envers, les manches partant de chaque côté de mes pieds. Je criais alors tout en essayant d’exécuter – lamentablement - un bond au-dessus de l’eau :

- JE SUIS UNE SIRÈNE !

Oui, j’employais même le ton de Mélodie dans La Petite Sirène 2 parce que… Pourquoi pas ? Je me mis à nager autour de la demoiselle avec mon accoutrement fantaisiste low-cost, le sourire jusqu’aux oreilles. Je l’éclaboussai sans scrupule.

- Tu me chantes Sous l’océan ? Je fais les percussions !
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Lun 10 Fév - 22:06
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Les conneries de Sean n'avaient de limite que son imagination, et malheureusement pour Celeste son meilleur ami venait d'une famille d'artiste qui ne semblait pas connaître la page blanche. Cependant la blague sur Game of Thrones passa littéralement au dessus de la demoiselle puisqu'elle n'avait pas – malgré les encouragements un peu poussif de son petit frère - suivi la série. Elle réagit seulement lorsque Sean parla de beauté, et montra son plus beau faciès outré.

- Je te rappelle que je suis l'incarnation de l'idéal masculin ET féminin à la fois. Tu crois pouvoir dépasser ça, petit joueur ?

Et bim, allez un point pour Celeste, qui ne cachait aucunement sa non-binarité avec ses proches. Ce qui n'était pas le cas le reste du temps, mais ceci sera probablement pour un autre sujet (ndla : *winkwink* poto)

-_-_ Le temps passe _-_-

L'enfant chéri et dernier des Naumann se demandait ce qui avait bien pu lui passer par la tête pour aller de son plein gré dans l'eau glaciale quand il remarqua l'arrivée et bien... Remarquable (ndla : des synonymes ? T'es fou toi, et mon effet de style !) de Sean. Mais qu'est-ce que... Un fou-rire magistral s'échappa de sa gorge pour venir égayer la plage endormie. Mais par toutes les déesses, dans quel pétrin l'adorable crétin s'était encore fourré ?

- Mais oui, la plus jolie des sirènes d'Arcadia Bay ! Le charria-t-elle en rentrant dans son jeu, tout en surveillant le dangereux spécimen... Et elle fit bien puisqu'une gerbe d'eau l'éclaboussa bientôt, mouillant ses cheveux qui jusque là étaient restés au sec.

- Tu souffriras pour cet affront, sirène de pacotille... Mais d'abord je me dois de céder à ta demande et de massacrer cet air pour le bien des plus proches habitants. Laisse-moi juste réfléchir...

Il se repassa en accéléré le film dans sa tête pour arriver au fameux moment musical, et se racla la gorge avant de se lancer. Après tout il était déjà gelé, à défaut d'un verre d'alcool fort il ne lui restait plus qu'à chanter pour se réchauffer un peu.

Le roseau est toujours plus vert dans le marais d'à côté. Toi, t'aimerais bien vivre sur terre, bonjour la calamité ! Regarde bien le monde qui t'entoure dans l'océan parfumé. On fait carnaval tous les jours, mieux tu pourras pas trouver ! Sous l'océan, sous l'océan Doudou, c'est bien mieux. Tout l'monde est heureux, sous l'océan. Là-haut, ils bossent toute la journée, esclavages et prisonniers. Pendant qu'on plonge comme des éponges, sous l'océan ! Entama-t-elle alors tout en illustrant au mieux les paroles, jouant la comédie pour amuser Sean... Et en profiter pour l'éclabousser à son tour.

Il s’apprêtait à poursuivre la chanson lorsque des voix se firent entendre depuis la plage, le ramenant à la réalité. Les individus éclairaient dans leur direction avec la lampe torche de leur téléphone portable et l'une des personnes du groupe ne tarda pas à intervenir pour gâcher la fête – selon Celeste bien entendu -  et rendre cette soirée soudainement moins intéressante.

- Et mais c'est Sean ! Bah mec, t'as des sacrées couilles pour te baigner par ce temps.

- C'est pas si froid que ça quand on y est. Mentit effrontément le jeune homme. Venez !

Après ce qui semblait être une délibération rapide, le groupe refusa la proposition mais invita Sean à les rejoindre sur la plage. Celui-ci fit un geste en direction de Celeste pour l'inviter à le suivre alors qu'il regagnait la terre ferme et saluait les trois individus présents. Deux garçons et une fille - en tout cas en apparence – déduit l'enfant de Sylvanus tout en restant au large pendant de longues minutes.

Ce ne fut que le froid qui finit par la convaincre de retourner s'habiller. C'est avec une immense gêne qu'elle évita le groupe pour aller se vêtir loin des regards que l'on pouvait poser sur son corps. Son cœur lui, ne semblait pas se réchauffer et au contraire il lui semblait que l'organe gelait un peu plus à chaque minute que Sean passait avec ses amis sans visiblement se préoccuper de ce qu'elle faisait. Evidemment elle se sentait un peu stupide de réagir ainsi mais elle aurait égoïstement préféré qu'il les rembarre pour rester seul avec elle.

Sean avait-il conscience des difficultés que cela représentait d'être iel ? Aucune idée. Il faut dire que Sean l'avait toujours connu telle qu'elle était maintenant, et qu'ils n'avaient – bizarrement – parlé de sa non-binarité. Pour les Scott-Holtz tout comme chez les Naumann c'était acquis et si les adultes en avaient discuté entre eux, cela n'avait jamais été le cas chez les plus jeunes. Sean pensait probablement que tout le monde comprendrait Celeste comme lui le faisait. Or cela n'était pas le cas et le petit Celeste n'avait pas vraiment choisi de s'isoler socialement au point de n'avoir que Sean dans sa liste d'ami. L'héritier de l'Impératrice souffrait de plus en plus année après année mais contenait la plupart du temps ses larmes, et feignait de les ignorer lorsqu'il craquait parfois en prenant sa douche.
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Mar 11 Fév - 12:21
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
Messages : 279
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Étudiant à Blackwell
Humeur : Legendary

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
L’idéal féminin et masculin se vautrait dans l’eau tandis que je faisais une entrée remarquée en m’inventant des nageoires. Finalement, je retire ce que j’avais dit précédemment : j’étais le pire du tandem. Je ne faisais que rarement (si ce n’est jamais) des bêtises à caractère grave ou inquiétant, par contre on ne pouvait m’empêcher de faire le clown à cause de mon imagination débordante ! L’eau était glacée, pourtant cela ne m’affectait pas le moins du monde. J’étais trop absorbé par mon délire alors que j’agitais ma « queue de sirène ». Je n’étais pas près de rivaliser avec Darryl Hannah ! À son compliment, je posai mes mains sous mon visage comme si je faisais un photoshoot de mode trop kitch pour être exploitable puis l’éclaboussai sans crier gare. Étonnamment je ne subis aucune représailles. Si ce n’est peut-être son chant mais je lui avais demandé alors… J’étais à blâmer ! Plus sérieusement, Celeste n’avait jamais compté parmi les casseroles. Au contraire j’avais toujours trouvé son timbre doux et relaxant. J’accompagnais ses gestes par une danse des îles, les mains faisant des moulinets dans les airs. Le niveau de l’eau m’arrivant à la taille, elle loupait mon déhanché d’enfer malheureusement ! Si seulement j’avais des noix de coco à placer tel un soutien-gorge et une couronne de verdure ! J’avais déjà oublié que j’étais censé faire les percussions. Tant pis. De toute façon, le blond se passait de mon aide puisqu’il parvenait à conserver le bon tempo. J’étais tellement saisi par l’instant que je n’avais pas anticipé le coup fourré de mon interlocutrice.

- Eh oh ! Un peu de respect pour la vahiné s’il vous plaît ! protestais-je avec une mine outrée.

J’allais reprendre mes mouvements quand des voix se firent entendre. Elles nous étaient destinées. Enfin… Plus à moi qu’à mon compagnon pour être honnête. Je plissai les yeux, partagé entre le besoin de protéger ma vue de la lumière vive et ma curiosité me poussant à les identifier. Il s’agissait d’un groupe de ma promotion ! Celui avec lequel je passais la plupart de mon temps à l’Académie en l’absence de mon frère de cœur. Quiconque aurait été gêné d’être repéré dans une telle situation. Pas moi. Je les invitai même à nous rejoindre, proposition qui fut balayer en coup de vent. Compréhensible. À rester immobile de la sorte, je commençais à sentir les crocs de l’océan se refermer sur mon corps, me faisant frissonner. Difficile de me croire quand je prétendais que l’eau était bonne une fois dedans !

Finalement, ressentant l’obligation de me réchauffer, je retrouvais la plage en invitant l’enfant de Sylvanus à me suivre. Il n’allait pas rester seul ! Nous échangions quelques banalités au cours desquels nous expliquions tour à tour la raison de notre présence en ces lieux à une telle heure. Plus rien ne semblait les étonner de ma part comme l’attestait le « On te reconnaît bien là ! » du métisse de la bande qui fit pouffer tout le monde. Je grelottais lorsque je tournai la tête en direction de Barbie qui n’avait toujours pas fait son apparition. Celle-ci était entièrement vêtue désormais mais, si je me fis cette réflexion, ce n’était pas par pudeur à son égard – comme elle le soupçonnait par elle-même je ne pensais jamais à sa situation. Je ressentais juste son absence. Alors, je leur fis signe de me suivre et en profitais ainsi pour me saisir de ce qui me venait sous la main pour me sécher au mieux. Les boîtes de pizza abandonnées attendaient toujours de voir leur destiné s’accomplir. Tout en passant une serviette en papier sur mon corps – pas génial – je levai le mystère autour de l’identité de chacun.

- Ne faites pas attention au désordre ! Je te présente Adrian, Matthew et… Comment tu t’appelles toi déjà ? taquinai-je l’unique demoiselle du trio en pouffant. Candice. Méfie-toi d’elle, elle est française !

- Je ne suis pas si terrible que ça. Contrairement à Sean…, me rembarra-t-elle avec humour tout en me donnant un faible coup de poing dans l’épaule.

- Mouais. Ça se saurait si j’étais infernal ! répliquai-je d’un ton faussement sérieux. Bref, les gars voici Celeste avec qui je suis toujours fourré. C’est ma sœur. Kind of.

Non, je ne faisais pas référence à sa non-binarité avec ce dernier ajout mais bel et bien au fait que nous n’étions pas liés biologiquement. En prononçant ces quelques mots, j’avais posé mon bras autour de ses épaules avant d’enfiler mon pantalon et le t-shirt autrefois dissimulé par mon pull désormais dégoulinant. Pendant ce temps, tous se penchaient vers elle pour lui faire la bise. Je grimaçai, sachant pertinemment qu’elle détestait tant de familiarités avec des étrangers. La sociabilité n’avait jamais été son fort et je n’avais jamais cherché à en savoir la cause, persuadé que c’était un trait de caractère ancré de base dans sa personnalité. Dingue comme nous pouvions passer à côté de sujets pourtant importants car nous avions l’habitude du fonctionnement de l’autre.

- Vous devriez lui montrer votre numéro ! proposa soudainement le blond platine.

Peut-être était-ce dû au froid qui paralysait ma poignée de neurones mais il me fallut un instant pour saisir de quoi il parlait. À l’instant où j’eus le déclic, je commençais à sautiller sur place d’excitation.

- MAIS OUI ! Ça te dit ? demandai-je à la brunette qui paraissait tout aussi enthousiaste que moi. Candice est ma partenaire de danse.

Petite précision à destination de Naumann au cas où celui-ci ne l’aurait pas compris par lui-même. Je saisis nos affaires puis ce dernier, délicatement, par le poignet pour l’entraîner sur le parking. Nous avions besoin d’un sol stable si nous souhaitions que le spectacle soit un minimum qualitatif. Sans parler que nous ne tenions pas à abîmer nos chevilles ! Déjà, nous nous échauffions pour diminuer les risques de claquages et compagnie. Ce qui n’était pas de refus puisque mes muscles devaient être des glaçons à l’intérieur. Ceci fait, je demandai la veste de l’un des deux garçons que j’enfilai.

- On fera du mieux qu’on peut, les conditions n’étant pas géniales, commentai-je notamment en référence à notre piste de danse qui nous empêcherait de glisser par exemple. Celeste ! Cette danse est pour toi !

Le visage barré d’un large sourire, je lui lançai un clin d’œil malicieux avant de me mettre en place avec ma camarade. Adrian lança le titre Can You Feel It de The Jacksons et nous étions partis pour près de deux minutes (vidéo de la chorégraphie, même s’il faut prendre en compte l’environnement jouant un peu sur la performance). Nous travaillions sur les pas, tirés de notre imagination – mais avec aide de l’enseignante bien sûr - depuis un mois environ et étions donc complètement à l’aise aujourd’hui. J’avais passé plus de temps à danser depuis mon enfance qu’à chanter grâce à la famille la plus abracadabrante d’Arcadia Bay. J’avais donc toujours eu le rythme dans le peau et ces derniers mois s’étaient montrés extraordinaires pour apporter cohérence et expertise à mes mouvements. Dès lors, c’était avec un regard neuf que la blonde nous observait, elle qui ne m’avait d’ailleurs jamais vu avec autre cavalier que son père ou les miens. Notre numéro exigeait du dynamisme et une sensualité inédite pour moi mais je prenais totalement mon pied !

Quelle déception d’entendre les dernières paroles du tube, signifiant que la fin était là. Je pris ma partenaire dans mes bras une fois qu’elle fut redressée, profitant de l’étreinte pour lui murmurer des compliments à l’oreille, puis nous nous nous inclinions en réponse aux applaudissements des étudiants. Mon regard pétillait de joie. Je rayonnais de bonheur comme après chaque réussite. J’expliquai à Celeste :

- Ce ne sera pas au programme du spectacle de fin d’année mais notre prof songe à organiser une représentation à des fins caritatives. Je pense qu’on présentera cette danse si ça confirme. Non ?

Je me retournai vers Candice qui acquiesça. Elle aussi adorait notre bébé. Je lui déposai un bisou sur le front puis m’approchai du gosse de Sylvanus en sautillant d’excitation.

- Alors ? T’en as pensé quoi ?
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Mar 11 Fév - 14:38
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Celeste hésitait très clairement sur la conduite à tenir, et inspira un grand coup lorsqu'elle vit que Sean avait l'excellente idée de ramener son groupe d'amis d'Arcadia Bay jusqu'à leur campement, le souillant définitivement aux yeux de la demoiselle. Vint le moment des présentations et elle dévoila une nouvelle facette d'elle à Sean. Une facette peu glorieuse, mais qui demeurait tout de même plus correcte que de partir sans prévenir. Quoique, cette option était encore envisageable.

Les présentations furent tout sauf amusantes pour le Naumann, qui découvrait le visage de ces gens qui partageaient aussi la vie de Sean. Et une bonne partie de sa vie même puisque le plus jeune passait tout de même beaucoup de son temps à Blackwell, ce qui n'était pas anormal puisqu'il y était inscrit – prends des notes Celeste - pour suivre des cours.

Lorsque l'épisode traumatisant des bises fut passé, la jeune personne attendit que personne ne regarde dans sa direction pour frotter énergiquement ses joues avec ses manches, comme pour se débarrasser d'une quelconque substance peu appétissante. Ceci étant fait elle sentit un petit relâchement dans la conversation et espéra sincèrement que les gêneurs allaient dégager. Mais c'était sans compter sur monsieur ''j'aurais pu jouer Draco Malfoy'' qui proposa à Sean et Candice de présenter leur chorégraphie.

Alors que l'idée de s'enfuir se faisait de plus en plus tentante pour Celeste, son petit frangin la prit par le traîner sur les lieux du crimes. Une bouffée de colère la saisit à la gorge et elle se retint de ne pas s'arracher à ce contact. Ses yeux s'embuèrent quelques instants mais elle cilla plusieurs fois pour effacer ce début de craquage. Elle observa sans un mot les préparatifs, la bouche hermétiquement close. Depuis l'arrivée des intrus elle n'avait pas prononcé un seul mot, puisque de toutes façons personne ne semblait se soucier de son avis. Lorsque Sean lui dédicaça la danse elle se contenta de lui faire un signe de tête et son plus beau sourire d'actrice, le même qu'elle servait à Sylvanus pour ne pas l'inquiéter.

Pour être totalement honnête, Celeste devait reconnaître que la danse était vraiment une réussite et que les deux partenaires s'en sortaient plus qu'honorablement. Cependant voir le fils Scott-Holtz aussi proche de Candice lui retournait les tripes. Elle n'était pas totalement conne et se doutait bien qu'il fallait être proche pour danser à deux... Mais jamais il n'avait été question de sensualité. Qui étaient ces gens qui dépravaient son bébé Sean ? Comment Teddy avait-il pu autoriser cela ? Etait-il seulement au courant ? Probablement pas, sinon il se serait empressé de tirer son fils des griffes de cette nana.

Lorsque Sean expliqua l'idée d'une représentation en plus à des fins caritatives, Celeste se jura d'être malade ou de trouver quelque chose de très urgent à faire pour ne pas avoir à assister à ce spectacle une seconde fois. Et par toutes les Déesses, Sean faisait exprès d'être aussi démonstratif ce n'était pas possible autrement. Et il voulait l'achever en lui demandant ce qu'elle en avait pensé ? Respire Celeste, et n'oublie pas de moduler ta voix pour que rien ne soit soupçonnable.

- C'était très bien Sean. Vous allez faire gagner plein d'argent si le projet caritatif se réalise, c'est super !

Au lieu de taper un scandale (ndla : héhé c'était l'option 1), la jeune personne s'était décidée à enfermer bien profondément dans ses tripes ce qu'elle pouvait ressentir. Pour le bonheur de Sean, je lui dois bien ça, se répétait-elle dans le secret de son esprit.

Très rapidement elle se déconnecta de ce qui se passait autour d'elle et des images d'un temps passé vinrent se superposer au présent. Celeste à six ans qui pleurait dans les toilettes de son école primaire parce qu'un garçon avait baissé sa jupe dans la cours pour savoir si c'était une fille ou un garçon.
Celeste à huit ans qui écoutait une dispute à la porte du bureau de la directrice de la même école et apprenait que tant qu'iel n'assumait pas son genre de naissance elle n'était pas la bienvenue dans l'école. Sylvanus ignorant qu'elle avait entendu la conversation et qui lui mentait en lui disant qu'il avait choisi de lui faire l'école à domicile. Celeste à quatorze ans qui découvrait un panneau ''monstre'' sur la porte de sa chambre en colonies de vacances. Celeste dont on avait prit des photos nue à son insu pour les diffuser. Celeste qui grandissait avec de plus en plus de dysphorie mais qui s'efforçait de ne rien laisser paraître. Celeste qui fut prise en exemple pour le cours de biologie lorsqu'elle fut rescolarisée au collège. Celeste qui enfermait un peu plus ses secrets pour s'occuper de soutenir Sean et sa famille lorsque le petit bonhomme vécu une sombre période sur plusieurs années. Celeste qui n'avait même pas chercher à intégrer une université ou une école tant elle avait appris qu'elle n'était qu'un phénomène de foire. Et pour finir, Celeste qui chaque soir implorait les mêmes divinités que son père, en les implorant de la rendre normale avant que sa famille ne se rende compte de son anomalie et la rejette également.

Ses flashs ne durèrent que quelques secondes mais de nouveau ses yeux s'humidifièrent et elle se détourna pour chasser ces larmes qui n'avaient pas leur place ici. Pour s'occuper elle s'accroupit près des affaires déposées au sol et commença à regrouper ce qui lui appartenait pour le ranger dans son sac, se préparant pour ce qu'elle aurait du faire depuis le début : partir sans faire de vague.

- J'ai froid, je vais rentrer... Salut les gens. Laissa-t-elle tomber au beau milieu des conversations alentours. Puis elle tourna les talons, sans plus se préoccuper de savoir si elle avait été entendue. Elle avait fait sa part du contrat.
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Mar 11 Fév - 16:29
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
Messages : 279
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Étudiant à Blackwell
Humeur : Legendary

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Les premiers cours de danse avec ma partenaire avaient été compliqués. Pourquoi ? Bien qu’elle soit adorable en tous points, je peinais tout simplement à accepter les rapprochements physiques. J’étais, et serai toujours, un grand timide. La prendre par la taille, placer mon visage à proximité du sien, faire du « frotti-frotta » comme je l’appelais… Il m’avait fallu une éternité mais j’étais maintenant complètement décomplexé en sa présence. Nous formions une équipe efficace d’après les différents avis et étions sur la même longueur d’onde artistiquement parlé. Avec le recul je n’aurais pu tomber sur mieux. Les quelques exercices que j’avais dû réaliser entre hommes n’avaient exigé que peu de contacts à caractère sensuels. Peur de froisser les virilités probablement, ce qui était stupide de mon point de vue. Sûrement car j’avais été éduqué dans un cadre tolérant et non-hétéro-centré ? Les pas s’étaient enchaînés jusqu’à ce que nous nous interrompions avec la musique, ravis. Dans l’immédiat ou presque, je courrai jusqu’à Celeste pour lui quémander un commentaire. Comment pourrait-il en être autrement ? Son avis été précieux à mes yeux. Je la savais sincère, elle qui n’hésitait pas à me remettre à ma place quand ce que je proposais relevait de la catastrophe. C’était déjà arrivé avec certains de mes textes dont les brouillons avaient achevé leur carrière dans la corbeille la plus proche (quand on ne leur avait pas mis le feu pour supprimer les preuves). Sa réponse lui valut un câlin à lui en briser les côtes. J’étais perché sur mon petit nuage et, si je ne m’étais pas interdit pas de chanter, on m’aurait entendu d’un bout à l’autre de la commune balnéaire. Excité comme une puce (ou tel un enfant le matin de Noël), je gesticulais sur le rythme proposé par un « Draco Malfoy » se prenant pour un rappeur. Du n’importe quoi comme j’aimais !

Je n’avais pas prêté attention au fait que l’enfant de Sylvanus était en bad trip sévère. Pourquoi déprimer tandis que l’ambiance était à la fête ? Ça n’avait aucun sens dans ma caboche miniature. Au contraire, je m’attendais à ce que celui-ci me rejoigne comme à son habitude pour montrer ses célèbres mooves à la populace. Ok, c’était stupide de ma part puisque je la savais austère à toute présence extérieure à notre tandem mais… Cela me faisait tellement plaisir d’avoir mes deux mondes réunis ! D’aussi loin que je me souvienne ce n’était jamais arrivé auparavant. L’une des raisons de mon euphorie. Sans compter qu’ils étaient autant bienveillants qu’accueillants ! Ils l’auraient incluse sans rechigner si celle-ci s’était laissée faire. Malheureusement, les étoiles n’étaient pas alignées pour que ce scénario devienne réalité.

Le blond avait décidé de plier bagages comme en témoignèrent ses paroles presque noyées par le rire de Candice. Je fronçais les sourcils, rendu perplexe par ce départ soudain, mais ne pus la retenir. La demoiselle marchait d’un pas précipité.

- Hum…, commençais-je pris de court. Il faut que j’y aille. Mais on se donne des nouvelles ce week-end ok ? Des bisous !

Un sourire accompagné d’un signe express de la main, et je filai à sa suite, m’enroulant dans son poncho au passage. Les pauvres devaient tomber des nues mais ils ne m’en voudraient pas d’un tel délaissement. C’était normal ! Je passais la soirée avec mon frère à l’origine et où il allait, je m’y rendrai toujours. Je finis enfin par le rattraper, posant ma main sur son épaule opposée avant de laisser tomber mon crâne sur la plus proche. Alors, je fis mine de ronfler bruyamment dans l’espoir de lui tirer ne serait-ce qu’un sourire. Je n’aimais pas le voir faire la tête ! Et ça me faisait culpabiliser.

- Dis ! Je suis crevé. Ça te dit de dormir avec moi ce soir ? On peut sortir le matelas gonflable mais j’avoue que j’ai un peu la flemme alors ce sera le sol ou mon lit. Si tu n’as pas peur de te manger des coups.

Je chatouillais mon interlocutrice dans la nuque pour l’embêter. Celeste ne risquait pas d’oublier certaines des nuits durant lesquelles nous avions partagé le même matelas. La pauvre s’était pris des petits coups dans mon sommeil agité quand elle ne s’était pas retrouvée avec une larve baveuse couchée contre elle. Il semblait que j’étais de nature trop optimiste en pensant qu’une telle proposition suffirait à lui redonner sa fougue. Je me redressais pour mieux fixer son profil et repris d’une petite voix.

- Tu me boudes ? J’ai fait quelque chose de mal ? lui demandais-je d’un timbre laissant deviner un mélange savant de tristesse et de panique. Je pensais vraiment que ça t’aurait fait plaisir…

Référence à notre prestation improvisée. D’un naturel extrêmement sensible (autre caractéristique m’ayant valu des moqueries), des larmes commençaient déjà à perler dans mon regard. J’interrompis notre progression, indifférent au fait que seule la lumière de la lune nous éclairait, et plongeai mes yeux dans les siens sans sourciller. Je glissais mes mains dans les siennes.

- Tu sais que je t’aime. Je suis juste… Très maladroit parfois. Peut-être même égoïste, admis-je. Je suis désolé…
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Mar 11 Fév - 17:18
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Toute à son empressement à mettre le plus de distance possible entre ces gens et elle, Celeste n'avait pas réalisée être suivie, aussi le contact de sa main sur son épaule la fit sursauter violemment. Le choc fut assez efficace pour qu'elle retrouve plus ou moins ses esprits et prête une oreille moins biaisée à Sean. Elle força un sourire sur son visage lorsqu'il se mit à faire le pitre et sentit sa gorge se serrer. Bientôt... Bientôt il réaliserait qu'elle n'était qu'une sorte d'alien. Et pas un cool comme dans les films qu'ils regardaient tous les deux en faisant des théories du complot, non. Car elle n'avait rien de ''cool'', et qu'un jour les gens cesseraient de la laisser vivre loin d'eux et sortiraient les fourches. Façon de parler ou non. Et de quel côté se rangerait Sean, Elijah et Teddy à ce moment là ? Que se passerait-il lorsque tous réaliseraient qu'elle n'était qu'une chose, qu'un amusement passager voire même une bête ennuyeuse ?

- Tu as cours demain... Je sais pas si c'est une bonne idée que je reste dormir. Tu sais bien qu'à chaque fois tu es épuisé parce qu'on passe la nuit à refaire le monde.

Bon, les artifices commençaient à tomber plus tôt que prévu visiblement. Pas de blague, de répartie Naumannienne ou de grimace. Sale temps prévu sur Arcadia Bay, protégez-vous il va pleuvoir à torrents ce soir. Surtout maintenant que Celeste réalisait qu'elle venait de faire du mal à son protégé de toujours, et qu'elle enfonçait le clou. Décidément elle n'était vraiment bonne à rien.

- Mais non Sean, je ne te boude pas. Et tu n'as rien fait de mal, je suis contente d'avoir vu ta danse avec Candice. Vous faites vraiment un beau duo.

Elle ne mentait pas, c'était l'évidence même que les deux danseurs se complétaient très bien. D'ailleurs elle ne serait pas surprise que le jeune homme ait une ébauche de sentiments envers sa partenaire... Et elle n'allait certainement pas entamer ce sujet aujourd'hui. Ni un autre jour d'ailleurs.

Dans son esprit, le train de la raison avait déraillé et elle planifiait déjà ce qu'elle ferait le lendemain : prendre la fuite loin d'Arcadia Bay avant de faire encore plus de mal qu'elle n'en avait déjà causé. Son père aurait Elijah pour le consoler, et Sean aurait ses parents. Le plan était - selon elle – parfait. Ils finiraient par se rendre compte que son départ était leur meilleure option, et peut-être l'oublieraient-ils ensuite.

Ce n'était pas la première fois qu'elle y pensait, et elle sut d'instinct que cette fois c'était la bonne. Il ne lui resterait qu'à se rendre dans cet endroit qu'elle avait déjà repéré, et elle ne serait plus un poids mort pour ses proches.

Voir les larmes dans les yeux de son petit frère adoré ne fit que la conforter dans son idée absurde.

- Je t'aime aussi Sean. Et tu es parfait comme tu es, n'en doute jamais. Souffla-t-elle en serrant fort ses mains dans les siennes avant de le regarder droit dans les yeux. Puis dans un souffle elle lui confessa son propre vice. S'il y a un égoïste ici, c'est bien moi.

Troublée, elle détourna son visage du sien pour fixer un point flou derrière sa tête. Etait-ce le moment de lui faire une sorte d'adieu ? Non, il était bien trop intelligent et comprendrait aussitôt ce qu'elle avait en tête. Elle se contenta donc de le prendre dans ses bras pour ce qui serait peut-être leur dernière étreinte.

- Allez petit monstre, je te raccompagne avant de rentrer. Faut que tu sois en forme pour continuer à assurer aux répétitions !

Finalement, elle ne serait pas là pour ramener un seau d'eau glacial. Pas plus qu'elle ne verrait l'aboutissement de mois de travail. Mais c'était mieux ainsi, il était temps pour Celeste Carmen Naumann de disparaître.
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Mar 11 Fév - 19:24
Sean Wyatt Scott-Holtz
Sean Wyatt Scott-Holtz
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Cours demain ? M’étais-je trompé en pensant que nous étions vendredi aujourd’hui ? Ce ne serait pas logique puisque mon planning avait correspondu à cette journée ! Il me fallu réfléchir brièvement pour additionner 1 + 1 et comprendre l’origine de ce malentendu. Je l’avais informé la semaine précédente que nous aurions des répétitions le week-end à plusieurs reprises d’ici la représentation. Ce n’était pas le cas cette fois-ci cependant. Pourtant, je ne pus me résoudre à le corriger. Quelque chose dans son comportement m’indiquait que je ne ferai que l’embarrasser davantage. Probablement l’absence de légèreté et d’humour, ce qui était très inhabituel de sa part. La personne souhaitait couper court à cette soirée et cela me serrait le cœur puisque j’en étais responsable. Si je m’étais contenté de les saluer sans sortir de l’eau, tout ça ne serait pas arrivé et nous serions encore en train de faire résonner nos voix sous la lune. J’avais commis un faux pas et je le payais cher. Elle ne voulait plus avoir affaire à moi, elle me jugeait coupable de son état. Ce que je ne pouvais contredire. Je ne supportais pas d’être en froid avec mon ami, ainsi j’essayais de lui arracher les vers du nez afin de crever l’abcès une bonne fois pour toute. La lumière des astres faisait briller mes yeux humides tandis que je tentais de panser ses blessures à travers mes excuses. Je me fichais désormais de recevoir des compliments sur mon numéro avec Candice. Cela ne revêtait plus la moindre importance.

Le gosse Naumann serra davantage mes mains dans les siennes, déclarant à son tour ses sentiments à mon égard. S’ils étaient partagés de la sorte, pourquoi réagissait-il aussi mal ces 20 dernières minutes ? Rien n’indiquait que je voulais le remplacer par quelqu’un d’autre ! Personne ne lui arriverait jamais à la cheville ! Nous avions passé toute notre vie ensemble, plus soudés encore que si nous partagions les mêmes gênes. Était-ce une forme étrange de jalousie ? Ou l’avais-je trop délaissé ? La troisième proposition cumulant les deux premières. Rien ne faisait sens, je souhaitais juste qu’on oublie tout ça pour passer les prochaines heures à critiquer la société, lâcher des dossiers sur nos parents et discuter art. Pourquoi le blond me refusait-il cela ?

Je voulu contredire l’affront que ce dernier se fit en se qualifiant d’égoïste mais ma voix fut étouffée par son étreinte avant que je ne puisse formuler ne serait-ce qu’un début de phrase. Rien n’allait. Ce geste semblait forcer, manquer de sincérité. Jouait-elle les actrices pour que je ferme mon clapet jusqu’à ce qu’elle m’ait abandonné sur mon pallier ? Pour la première fois depuis une éternité en sa présence, je restais muet. Trop d'interrogations et de doutes m'assaillaient. Nous n’étions qu’à deux pas de la maison. J’aurai seulement le temps d’essuyer mes yeux avec discrétion et de lui souhaiter une bonne nuit avant de verrouiller la porte nous séparant.
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