Revenir en haut Aller en bas



AccueilRechercherDernières imagesMembresS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le ...
Voir le deal

Ain't no rest for the wicked. feat. Elijah

 :: Les RP terminés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Mer 15 Aoû - 23:44
Teddy Abolick
We rise by lifting others.
Teddy Abolick
Messages : 731
Emploi/loisirs : Régisseur

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Je pensais pas que c’était aussi crevant d’être prof. J’étais resté sur les idées comme quoi c’était un on où on foutait rien, parce qu’on avait plein de vacances et tout. Mais loin de là ! Je passais mon temps à l’académie, en cours ou à les préparer et même quand je rentrais, je continuais de bosser ou alors je pensais à ce que j’allais bien pouvoir faire. C’est que c’était prenant cette merde en plus. Si on m’avait dit qu’un jour je m’impliquerai autant dans un job… J’y aurais sans doute pas cru. J’étais même allé jusqu’à me faire du travail en plus en créant un cours avec un de mes collègues. Après Teddy le fainéant, Teddy le maso, bientôt dans ton salon !

J’avais pas vu les premières semaines passée et c’était crevant la rentrée, j’avais jamais réalisé à quel point. Mais maintenant, on pouvait souffler un peu et avec ce brave Elijah, on avait décidé d’aller se boire un coup. On avait passé une partie de la soirée à parler de notre cours puis, vu qu’on arrivait enfin à quelque chose, normalement, maintenant, il n’y avait plus qu’à espérer que nos élèves mettent autant d’amour dans cette matière que nous. Donc pour aller fêter ça, et un peu sur un coup de tête aussi, on s’est dit qu’aller boire un coup, serait une bonne idée.

- A faire ce job, j’ai l’impression d’avoir pris vingt ans d’un coup dans la gueule, c’est trop un truc de fou…


Je soupirais en buvant une gorgée de mon whisky coca. Ouais, je veux bien être un dur, mais pas trop non plus. Puis là, je sais pas trop pourquoi je sortais ça à Elijah. C’était un peu bizarre de sortir comme ça en fait. J’avais jamais été boire un verre avec un autre prof encore. Et je savais pas trop ce que j’étais sensé dire, jusque là on avait toujours parlé que boulot et de notre cours tout les deux. Mais on était à l’extérieur, on allait pas parler travail. Et perso, quand j’étais dans un bar, ça me faisait penser aux soirées avec mon groupe, où on buvait comme des trous… Aussi pour ça que je me sentais vieux soudainement, là on était pas du tout en train de faire la fête… On était juste, assez, comme deux vieux, à boire.

- Sinon, en dehors du boulot, tu fais quoi de beau ? Enfin à part regarder des films…

C’était peut-être cliché de penser qu’un prof de cinéma passe sa vie à regarder des films en dehors des cours. Mais, quelque chose me disait que c’était le cas d’Elijah, après nos longues conversation, j’avais bien compris qu’il avait un sacré tas de références et il fallait bien qu’il ait vu ces films un jour, c’était pas le Saint Esprit qui lui faisait des projections pendant qu’il dormait. Quoique, si c’était le cas, ce serait super cool. Mais je crois que si c’était le cas, soit Elijah serait un Saint lui même ou une sorte de Prophète et donc ben il serait en ce moment dans une Eglise et non à Blackwell. Ou alors il serait prof chez les X-men.

Ouais, je devrais peut-être arrêter de me faire des films. Quoique, c’était pas un comble ça ? De se faire des films sur le prof de cinéma ? Haha. T’es drôle Teddy, ta gueule. On sait pourquoi je serais jamais humoriste. Vous inquiétez pas, j’avais déjà fait une croix sur cette carrière il y a bien longtemps. Il vaut mieux que je me contente de ma musique hein. Pour ça au moins, on était sûr que j’étais doué. Putain, le pauvre Elijah, il devait déjà regretter d’avoir accepté de passer la soirée avec moi.
Revenir en haut Aller en bas
Jeu 16 Aoû - 15:26
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
Messages : 852
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Métro. Boulot. Dodo. C’était grosso-modo à ça que se résumait mon existence depuis plusieurs mois, excepté que je venais à l’Académie par l’unique force de mes jambes. L’avantage d’habiter près de son lieu de travail était qu’il n’y avait pas besoin de s’inquiéter quant aux transports en commun. Grève ? Retard ? Don’t care. L’inconvénient était que je n’avais aucune excuse pour ne pas être ultra ponctuel, et que j’avais l’impression de vivre sur le campus. Pas que c’était terriblement dérangeant en soi. Depuis mon arrivée à Arcadia Bay, les habitants n’avaient cessé de me surprendre. Mettons de côté les dealers et les disparitions inquiétantes, la majorité d’entre eux se révélaient chaleureux ou tout du moins aimables. J’appréciais en particulier mes étudiants, mais aussi mes collègues. Notamment Teddy Scott, le professeur de musique, avec qui j’avais monté un module facultatif. Rien de tel pour s’assurer un minimum de vie sociale non ? Bon ok, on ne s’était jamais vu en-dehors du cadre professionnel. Du moins, pas avant ce soir.

Pris d’un élan d’enthousiasme survenu à la fin de nos recherches, je lui avais proposé d’aller prendre un verre en ville. Je ne m’étais même pas poser la fameuse question du : « Mais que vais-je pouvoir lui raconter ? ». Peut-être aurais-je dû. Cela étant dit, j’aimais l’inconnu, partir tête baissée dans une nouvelle aventure. (Si l’on peut qualifier ainsi le fait de picoler en compagnie d’un « étranger » dans un bar peuplé d’alcooliques.) Ce n’est qu’une fois en face à face et avec nos commandes posées devant nous que je me rendis compte que j’ignorais tout de mon interlocuteur. Je n’avais pas la moindre idée de son âge c’est pour dire ! Oui, sa biographie était un mystère complet. Je croisais les doigts pour réussir à lever le brouillard dans lequel je venais de m’engouffrer. Ou plutôt devrais-je dire : une véritable purée de pois.

J’étais en train d’ingurgiter une gorgée de ma bière – non, je ne jouais pas au macho, et oui, c’était de la pisse de chat comparé à celle de mon pays natal – lorsque Teddy déclara avoir pris un coup de vieux depuis qu’il avait endossé sa fonction. Mon visage s’éclaira d’un large sourire, symbole que je voyais tout à fait où il voulait en venir. Instinctivement, je posais ma main sur son épaule dans un geste qui se voulait réconfortant.

- Si ça peut te rassurer, je ressens la même chose. Ce job représente énormément d’implication mais aussi de responsabilités. Je me félicite d’avoir eu une vie merdique pendant des années, ça à dû m’endurcir. Sans quoi… Tu me retrouverais parmi ces types en train de m’apitoyer sur mon sort.

Après avoir retiré ma main, je pointais du menton un groupe d’ivrognes assis au bar pour un accès facilité aux boissons. Tous semblaient avoir une résistance incroyable aux litres de whisky qu’ils s’enfilaient. C’était impressionnant. Et, sans vouloir faire du délit de faciès, aucun d’eux n’avait une apparence très engageante. Je pouvais sentir des effluves d’alcool mêlé à la transpiration dès qu’un courant d’air transportait leur odeur dans notre direction. Appétissant.

Je perçus la manœuvre de l’homme pour faire dériver la conversation loin de notre statut de professeur. Cela manquait d’une touche d’habileté. Malgré tout, je ne lui en tenais pas compte et trouvais même cela… amusant. Sans une once de moquerie. Difficile de le blâmer de saisir les rames dans le but trouver un terrain de conversation inédit, plus personnel et intime que l’utilisation de violons pour des musiques dramatiques ! Sa remarque me fit lâcher un rire, bien que je ne fusse pas certain qu’il s’agissait de l’effet recherché. Je bus à nouveau avant de m’appuyer contre la banquette pour me mettre à mon aise.

- J’admire ta tentative. Et j’ai saisi le message : plus de discussion pro. Ça marche pour moi !

Je pouffais. Ma réflexion n’était pas prononcée pour le mettre mal à l’aise, bien au contraire. C’était une taquinerie visant à instaurer un climat plus chaleureux tout en brisant la glace induite par notre emploi respectif. Je glissais mes deux mains derrière ma tête et fit mine de réfléchir. Comme si c’était si difficile que ça d’y répondre !

- Si tu t’attends à ce que je sois geek, tu seras déçu. Il m’arrive de jouer à des jeux vidéo mais c’est assez occasionnel. Par contre, j’adore cuisinier. Pas que je sois plus talentueux qu’une toute autre personne lambda mais c’est agréable. Ce qui m’emmerde le plus c’est de me taper la vaisselle ensuite. Mais, si ça t’intéresse, je pourrais te concocter un plat typique de l’Allemagne un de ces quatre.

Connaissait-il ma nationalité ? Rien n’était moins sûr. À voir s’il ferait le lien ou s’il penserait juste que c’était une passion culinaire comme une autre. Remarquez, mon accent indiquait clairement que je n’étais pas du coin. Je poursuivis.

- Sinon, j’ignore si c’est évident mais je suis assez sportif. Je fais un peu de musculation et j’essaye de faire un jogging le plus régulièrement possible. Bon, j’y consacrais bien plus de temps lorsque j’étais encore étudiant. Et toi ? Partage tes plus sombres secrets. Je suis tout ouïe.

Blaguais-je. À l’instant, j’avais la nette impression d’être le mec le plus ennuyant du monde. Comment tout cela avait pu ressortir de façon aussi insipide ? À croire que le plus croustillant n’avait rien à voir avec mes centres d’intérêt. Cependant, j’avais hâte d’en savoir davantage sur lui.
Revenir en haut Aller en bas
Ven 17 Aoû - 9:50
Teddy Abolick
We rise by lifting others.
Teddy Abolick
Messages : 731
Emploi/loisirs : Régisseur

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Je savais pas trop pourquoi j’aimais bien Elijah. Parce que sincèrement, il était un peu bizarre ce type. Mais je sais pas, il avait un truc que j’aimais bien. Quoique, c’était peut-être parce qu’il était un peu bizarre que je l’aimais bien. Mais quand on compare avec Ophelia, la moindre chose normale nous paraît étrange et suspecte. Puis j’étais aussi nulle en psychologie, enfin pour analyser les gens et tous. C’est un peu con quand on sait que je vis quand même en coloc’ avec un psy. Mais pour en savoir plus sur la matière, il faudrait que j’aborde une conversation sérieuse avec Ophelia et sincèrement… La flemme d’essayer.

Ouais, autant ne pas trop se prendre la tête. Après tout, c’était pour ça qu’on était venu : ne pas se prendre la tête. Et je me rend compte que je répète quand même beaucoup de fois les mêmes expressions dans mes phrases ce soir. Bref, je sais pas trop où j’allais avec mon histoire d’avoir pris vingt ans dans la gueule, mais clairement, Elijah, oui. J’étais pas sûr de tout suivre à son discours sur les responsabilité. Je plissais les yeux, mais ça ne m’aidait pas du tout à comprendre. Alors dans le doute, je me contentais de répondre :

- J’avoue…

De mon côté, je n’étais pas sûr d’avoir eu une vie merdique. A y repenser, non, j’avais une famille sympa, qui se préoccupait de mon cas. Ok, j’avais rien fait pendant pas mal d’année, si ce n’était des jobs de merdes avant de rentrer à Blackwell, y faire mes études et débuter ma carrière. Mais peut-être que c’était cette partie avec les jobs chiants qu’Elijah voyait comme une vie de merde. J’étais pas le professeur Xavier ou un cochon d’inde maléfique, je lisais pas dans les pensées non plus.

Puis de toute façon, je changeais de conversation. J’avais pas trop envie de m’embarquer dans une discussion philosophique à cette heure de la journée. Et même à aucune heure de la journée tout court. Sauf après avoir fumé un petit joint peut-être. Mais c’était un peu chaud de proposer de s’en griller un à un collègue qu’on connaît que vaguement non ? Je sais pas, en plus Elijah, ça avait l’air d’être un mec bien. La preuve, il riait à mes phrases pas drôle et il aimait la cuisine.

- La cuisine ça me saoule tellement, je trouve ça trop long d’attendre quand j’ai faim,... Donc si tu propose de t’en charger, mec, tu viens quand tu veux et tu me cuisines ce que tu veux, je mangerais avec plaisir. Attends… Mais les Allemands… Ils mangent autre chose que de la choucroute ? T’es allemand toi aussi non ?


Je sais, j’ai peut-être un peu trop de cliché sur eux. Mais contrairement à la plupart des Américains de bases, j’avais au moins le mérite de savoir placer leur pays sur une carte. Mais je n’y étais jamais allé. Quoique, c’était prévu que notre groupe aille faire un tour en Europe un jour, mais finalement, on avait pas eu assez de temps pour ça avant que le groupe se sépare. Elijah poursuivit, il aimait bien le sport aussi. C’était plutôt cool ça. J’étais fainéant, c’était un fait reconnu et avéré. Mais j’aimais bien le sport aussi. Il faut dire, que pour être musicien, il faut quand même avoir un bon cardio parfois. Et aussi parce que j’ai trop vu Zombieland pour me permettre de prendre des risques.

Mes plus sombres secret ? Aussi sombre que les yeux de Romeo et Juliette ? Putain, pourquoi il fallait que tout me ramène à ces petits monstres poilus hein ? Il n’empêche que cette formulation eu le mérite de me faire rire. Je pris une nouvelle gorgée avant de répondre en riant :

- Ca va un peu vite entre nous là chéri, tous mes plus sombres secret ? Je suis pas sûr que tu sois prêt encore ! Laisse-moi garder encore une part de mystère !

Je me remis à rire bêtement. T’allais vraiment pas aller loin dans la vie Teddy et ce n’était pas pour peine de te l’avoir répéter.

- Je sais qu’on dirait pas, mais j’aime bien le sport aussi. On pourrait aller se faire un jogging ensemble un de ses quatres tiens. Ca fait longtemps que j’en ai fait, j’avoue. J’adore le basket et j’me suis mis au skate récemment avec Justin et Trevor…

C’était pas du tout pro de traîner avec ses élèves comme on traîne avec ses potes, j’en avais bien conscience. Mais jusque là, personne ne s’en était jamais plaint. Je les trouvais cool mes élèves. Puis ce n’était pas comme si je faisais du favoritisme non plus.

- J’avoue c’est chaud en fait comme question. Parce que, j’aime bien les jeux vidéos, regarder des séries, des films, mais sinon le reste du temps, j’fais de la musique.

Quand ce n’était pas pour préparer mes cours, je jouais pour moi, pour le plaisir. Parce que ouais, j’adorais ça. Je me faisais des petites compos quand je m’ennuyais, ou alors j’essayais de revenir sur d’autre truc, ou juste je m’amusais à faire des reprises. Bref, la musique c’était ma vie. Et jamais j’avais songé à faire autre chose en fait. Je fronçais les sourcils en essayant de réfléchir à tout ça. Mais c'était difficile de se concentrer avec le ton qui montait derrière nous.
Revenir en haut Aller en bas
Sam 18 Aoû - 22:47
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
Messages : 852
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Les mains toujours la tête, je me contentais de dévisager mon interlocuteur tandis que le restant de ma boisson alcoolisée reposait tranquillement dans son verre. Je n’étais aucunement nerveux (actuellement), et n’avais par conséquent pas besoin de tripoter tout ce qui était à ma portée afin de dissimuler mon malaise. Au contraire, je trouvais que la soirée était de plus en plus agréable, persuadé que la conversation était désormais partie sur de bonnes bases. Il ne restait plus qu’à approfondir et ne pas se perdre dans l’ennui en prédisant le temps des jours à venir. Mes yeux bleus le scrutaient, prenant soin d’analyser ses expressions et son physique plus frêle que l’armoire à glace qui me caractérisait. Bizarrement, j’avais l’impression de n’avoir jamais réellement prêté attention à la personne derrière le professeur. Comme si ce statut avait planté un voile opaque entre nous deux. Stupide n’est-ce pas ? Pour la première fois, je percevais la possibilité d’établir un lien plus que professionnel. À voir où le feeling nous conduirait durant les prochaines heures. Mais déjà, je rigolais de nouveau lorsqu’il me confia avoir un appétit suffisamment gargantuesque pour ne pas avoir la patience de se mijoter de bons petits plats.

- Je ne sais pas quel est ton régime mais c’est impossible qu’il soit à base de fast-food. Dans le cas contraire, je meurs d’envie d’en savoir plus.

C’était un compliment à peine dissimulé. Même pas du tout. Je m’étais toujours demandé comment des personnes aussi fines que Teddy pouvaient manger uniquement des aliments gras ou à réchauffer au micro-ondes. N’était-ce pas miraculeux ? De mon côté, j’avais intérêt à m’entretenir et à manger équilibré si je ne voulais pas tripler de volume. C’était une drôle de discussion.

- C’est d’accord. Et promis, je ferai plus original que de la choucroute ! lançais-je avec un sourire. Par contre, j’aurai plutôt intérêt à ne pas lésiner sur la quantité. Tu vis avec la psychologue du campus non ? Est-ce que je dois savoir quelque chose de spécifique à ce sujet avant de commettre une gaffe ?

Une façon dérivée de lui demander s’ils étaient en couple. Pas que j’y accordais un intérêt particulier, mais cela faisait partie des renseignements de base à avoir en main en cas de réunion non-professionnelle chez eux. Je n’avais pas encore eu l’occasion de parler à la femme en dehors de quelques formules de politesse et autres banalités, mais il n’était pas trop tard pour revenir sur ce point. Je devais reconnaître qu’elle était loin d’être vilaine. Tout comme son colocataire. Pourquoi de telles pensées impures ? Quelle idée ! Vilain Elijah !

- Et en effet, je suis allemand. Pour le meilleur comme pour le pire.

Mon regard s’assombrit durant une poignée de secondes avant de retrouver sa gaieté. Le moment était mal choisi pour s’étendre sur le passé funeste de ma famille, et encore moins sur ma relation avec mes parents. En toute sincérité, je n’en avais jamais parlé à quiconque. Absence de confiance, ou omniprésence pesante de la peur qui me tenaillait dès que je repensais à tout cela. Les deux sûrement. Je n’avais jamais été suffisamment proche de quelqu’un pour m’en sentir capable. Bref, mon collège ne m’en tint pas compte. Heureusement.

Je laissais échapper un rire à sa réplique, me saisissant à nouveau de ma « bière ». Tel Eve, je ne pouvais résister à la tentation, ce pourquoi je lui jetais d’un ton humoristique :

- Si tu commences à m’appeler « chéri » c’est comme si je les connaissais déjà.

C’était un risque. Certains mecs seraient remontés contre le sous-entendu perçant dans ma phrase et se sentiraient obligés de prouver leur virilité dans les secondes suivantes. Cependant, j’étais persuadé que ce n’était pas le cas de Teddy. Qu’il ne le prendrait pas telle la pire des insultes mais à la rigolade. Quelque soit son orientation sexuelle, le musicien ne devait pas manquer de second degré. Et puis, pourquoi refoulerais-je ma personnalité ? J’étais parfois brusque dans mes paroles, prenant régulièrement le risque de me prendre une porte dans la figure. Après tout, il faut bien vivre dangereusement non ?

Le sujet divergea par la suite sur le sport. Topic on ne peut plus en vogue chez les hommes depuis une éternité. Malgré tout, ce n’était pas comme si l’on cherchait à se montrer macho ou autre. Il ne faut pas voir le mal partout ! Je hochais la tête à sa proposition.

- Compte sur moi pour le jogging. On pourrait se faire ça le week-end. À moins que tu ais le courage en pleine semaine ? En tous les cas, si tu te sens l’âme d’un entraîneur, j’ai toujours été intrigué par le skate. Des leçons ne seraient pas de refus. Que ce soit avec vous trois ou tous les deux. Le ridicule ne tue pas !

Je haussais les épaules comme si j’étais déjà confiant de me planter. Je lui faisais aussi savoir que je me fichais totalement qu’il entretienne des liens amicaux avec des étudiants. Ce serait drôlement hypocrite de la part d’un mec qui a d’ores et déjà passé plusieurs soirées avec les jeunes de Blackwell !

- Tu sais quoi ? Je viens de me rendre compte que tu m’as fait écouter plusieurs de tes maquettes. Mais je ne t’ai jamais vu jouer. Alors… Que dirais-tu que l’on se rende mutuellement service ? Je te cuisine quelque chose, et toi tu me joues un air quand je ramène la bouffe. Marché conclu ?

Je lui tendis ma main, comme s’il était question du pacte de notre vie. Mes yeux pétillaient de malice, je m’amusais de tout et de rien plus vite que je m’y étais attendu. Ce n’était clairement pas la faute de l’alcool ! Quelle merde. Comment cela pouvait-il être légalement vendu ? En parlant de ça, la bande qui était non loin de nous commençait à m’irriter. Le ton montait aussi vite que se vidaient les bouteilles. J’avais un mauvais pressentiment.
Revenir en haut Aller en bas
Mar 21 Aoû - 13:00
Teddy Abolick
We rise by lifting others.
Teddy Abolick
Messages : 731
Emploi/loisirs : Régisseur

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Cette soirée était sympa, il faudrait que j’aille boire plus souvent des coups avec mes collègues. Mais quelque chose me disait que la soirée ne serait pas aussi tranquille et agréable s’il s’était agit de quelqu’un d’autre qu’Elijah. Parce que si on faisait les compte, il y avait qui dans mes collègues ? Ophélia ? Je vivais déjà avec elle, c’était bien assez. Après il y avait Peter qui était sympa. Mais avec lui, si je le lançais, il y avait de fortes chances pour que je ne puisse pas en caser une. Après, les profs de sciences, c’était même pas la peine d’essayer, ils allaient me prendre la tête en deux-deux et je les sentais bien venir les réflexions sur mon mode de vie. Alors que Elijah, je sais, pas, on avait un bon feeling. Il était surtout curieux, et ouvert, j’aimais bien cet état d’esprit.

- fast-food, pizza, ouais, je suis pas super en diététique. Et je t’avoue, c’est un peu un mystère pour moi aussi, avec tout ce que je mange, je devrais être obèse, c’est pas possible.

Je me mis à rire. Le pire, c’est que c’était vrai ce que je racontais. Je mangeais n’importe quoi et dans des quantités loin d’être raisonnables. Et pourtant, j’étais toujours aussi sec. Ok, je sortais pas mal, mais je n’étais pas un sportif de haut niveau non plus. Je faisais même pas du sport régulièrement. Un mystère, c’est bien ce que je disais. Mais je n’allais pas m’en plaindre non plus. Et sincèrement, rien ne m’empêcherai jamais de manger n’importe quoi à n’importe quelle heure.

- Haha ouais ! Je vis avec Ophelia, et elle mange pas des masses, ça va. Après, je vois pas trop quoi te dire… Non, rien de spécial… Évite de cuisiner ses cochons d’inde peut-être ? Même si je serais pas contre qu’on nous débarrasse de ces bestioles…

Je ne voyais pas trop où Elijah voulait en venir avec sa question. Et j’étais sans doute passé totalement à côté avec ma réponse. Mais bon, vous allez me dire, je n’étais plus à ça prêt. Puis il n’y avait vraiment rien de spécial à signaler. Je n’étais pas sûr qu’Ophelia aie des allergie ou un truc comme ça. Quoique, si Elijah faisait à manger, j’essayerais peut-être de faire en sorte qu’il vienne un soir où elle n’est pas là. Ouais, j’adorais ma coloc’ hein ! Mais si c’est pour passer une soirée à parler d’elle, non merci. Ophelia avait tendance à être pas mal envahissante et elle aimait être le centre de l’attention. Habituellement, ça ne me convenait très bien, vu que j’avais tendance à être assez effacé. Mais si c’était Elijah qui était là… Ca changeait la donne.

Putain, c’est que j’étais en train de m’attacher à lui, ça allait mal se finir cette histoire. En même temps, il était cool le Elijah. Quoique, il semblait pas super fier de ses origines. J’aurais touché une corde sensible ? Pourtant, je voyais pas trop de quoi il pourrait avoir honte. Enfin, je préférais pas trop insister sur le sujet non plus.

- De mon avis, tu tiens plus du meilleure. J’aime bien les allemands. Du peu que j’ai rencontré, c’était toujours des gens avec qui on s’amuse bien et souvent super sexy…

Est-ce que j’étais en train de sous-entendre que c’était le cas d’Elijah ? Ah bah là, j’allais pas le démentir. Vous l’avez vu aussi ? Avec cette carrure, ce sourire, ces yeux ? Sérieusement, il me plaquerait soudainement contre un mur dans une ruelle sombre, je dirais pas non. Bordel, Teddy, arrête de te faire des films. Même si se faire des films avec un prof de cinéma, c’est presque normal non ? Haha, ok, j’arrête.

Et à se faire des sous-entendus… Je m’y connaissais pas si Elijah ne venait pas de m’en faire. C’est vrai que je l’avais provoqué un peu aussi avec mon “chéri”. Mais pour ma défense, lui, il me provoquait depuis le début de cette conversation à me regarder comme ça là. C’était pas possible d’être aussi sexy putain. Bref, je répondis en riant :

- On te la fait pas à toi hein ?

J’ajoutais un petit clin d’oeil complice à la fin de ma phrase. Ca allait mal finir cette histoire encore. Mais pourquoi je me prendrais la tête hein ? Elijah n’avait pas l’air de se plaindre de la situation non plus. Bien au contraire, tout cela semblait l’amusant tout autant que moi. Alors pourquoi on s’en passerai hein ? Puis de toute façon, on était déjà passé à autre chose. Comme quoi, moi qui avait peur que cette soirée soit un peu awkward, au final, on avait même pas à réfléchir plus que ça pour se faire la conversation.

- Le week-end ce sera très bien. Je dois être ultra rouillé en plus. Et avec les semaines qu’on se tape… Pour le skate, il vaut sans doute mieux que les gars soient là, parce que j’ai pas un niveau super glorieux. Mais en vrai, c’est ultra drôle, tu verras. Puis Trev’ et Justin sont énorme. On a vraiment des élèves cool, c’est top.

Ouais, mes élèves, c’était comme une bande de pote pour moi. On était super cool, ça me dérangeait pas de sortir avec eux, j’avais déjà fait quelques soirées. Je savais que ça faisait râler certains de mes collègues, ils trouvaient pas ça professionnel et tout. Mais sincèrement, j’en avais rien à faire de leur avis. J’allais peut-être m’attirer des problèmes un jour, je sais, mais tant pis. Je préférai profiter de la vie maintenant. D’ailleurs Elijah ne semblait pas outré à l’idée de sortir avec des élèves, alors c’était cool. Quand je vous dit qu’on était sur le même longueur d’onde tous les deux.

- Et après on se mate un film tranquille ? Je suis totalement pour !

Sérieusement, vous allez pas me faire croire que là, il n’y avait pas quelques chose. Je serrai la main de mon collègue, en souriant, scellant ainsi notre pacte. Qui ressemblait plus à une sorte de rendez-vous. Il voulait cuisiner pour moi et que je lui fasse un petit concert privé… Si c’était pas de l’invitation ça, je m’y connais pas. J’allais rajouter quelques chose, mais un bruit derrière nous attira mon attention. Je me retournai, oubliant que je serrais toujours la main d’Elijah. Visiblement, ça tournait mal derrière, il y avait eu de la casse et tout le salle avait le regard tourné en direction des deux protagonistes.

Je finis par me retourner, et en réalisant que je tenais toujours mon collègue, je lâchais sa main, un peu gêné et lui dit en fronçant les sourcils, perplexe :

- Ca va mal se finir cette aff…

Je n’eus même pas le temps de finir ma phrase que le premier coup parti. Il y eu une sorte de mouvement de surprise de le part de tout le monde alors que les deux imbéciles se sautaient dessus pour se battre. Je restais une seconde à les observer et en voyant que tout le monde faisait de même, je me levai en jurant :

- Putain, ils sont pas possible.

Non mais ça m’énervait ça. Tout le monde présent, regardait les mecs se battre, mais personne ne bougeait le petit doigt quoi. Ils étaient tous là avec leur portable à filmer plutôt qu’agir. Ca m’était déjà arrivé plusieurs ça en tournée. Et parfois c’était même mes potes qui se battaient. Si personne les séparait, ça allait vraiment mal se finir. Alors sans réfléchir, je me dirigeait vers le deux pour m’interposer. Mais évidemment, seul, c’était un peu compliqué, puis les combattants étaient vraiment très remontés et aussi très alcoolisé à vrai dire. J’eus le droit à un bon nombre d’insulte avant de me prendre une première patate dans l’oeil droit. Oh, j’en connais un qui va avoir une belle tête demain tien.
Revenir en haut Aller en bas
Mer 22 Aoû - 9:31
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
Messages : 852
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Teddy Scott dégageait une innocence vraiment adorable je devais l’avouer. Sa façon de passer à côté de mes questions à la signification floue le rendait étrangement attachant. Était-ce normal de ressentir l’envie de dorloter quelqu’un qui non seulement est votre collègue mais a aussi probablement le même âge à quelques années près ? J’espérais ne pas être en train de me tourner en ridicule, à me faire des réflexions qui n’avaient aucun sens et qui étaient on ne peut plus déplacées. Depuis quand étais-je devenu si fleur bleue ? Pourtant, je ne parvenais pas à stopper ces pensées qui envahissaient mon cerveau sans la moindre gêne. Bordel ! Reprend le dessus mec ! À croire que le sourire qui s’étirait jusqu’à mes oreilles était la réponse à ce commandement. Ai-je dit à quel point je me paraissais stupide en ce moment-même ? Malgré tout, je n’eus pas le courage de le contredire et me contentait des renseignements qu’il me fournissait à l’aveuglette. J’aurai d’autres occasions de revenir sur le sujet. Je m’en assurerai.

- Je crains que faire cuire les bêtes de ta colocataire et lui servir en plat principal me fasse perdre des points. Pas certain de vouloir me la mettre à dos. Ce serait embarrassant si je devais repasser par chez vous. Et puis, qui sait, ça peut avoir du bon de m’entendre avec elle.


J’affichais une mine mystérieuse et amusée à la fois. Non, je ne sous-entendais pas DU TOUT que son avis pourrait jouer en ma faveur dans une situation où ce ne serait pas de refus. Toujours appréciable d’être complimenté auprès d’un chic type comme mon interlocuteur si je ne m’abuse ? En outre, si elle était toute aussi charmante que lui, je n’avais rien à perdre dans tous les cas. Étais-je un peu trop rendre dedans ? Après tout, mes termes n’étaient pas explicites à proprement parler. Ils voulaient tout et rien dire. Yep, exactement le genre d’argument avancé lorsqu’on refuse d’admettre qu’on se surprend à flirter outrageusement. Et la soirée ne faisait que de commencer… Il faut bien rire. Et à entendre sa réaction quant à ma nationalité, ce n’était pas pour le déranger.

- Le mot-clé étant « souvent ».

Dis-je avec une note taquine et provocatrice dans la voix. À la façon dont mon regard captait le sien, il ne faisait presque aucun doute que son commentaire s’appliquait bel et bien à moi. C’était osé de sa part, mais sûrement moins risqué que mon commentaire ultérieur sur l’emploi du mot « chéri ». Mais autant poursuivre ce jeu du chat et de la souris non ? Finalement, je n’étais pas si rouillé que ça.

- Non, je crois que j’ai genre un sixième sens pour ce genre de chose. Un flair de qualité allemande.

Répliquais-je avant de lui adresser un clin d’œil complice à mon tour. Être totalement détendu de la sorte ne m’était pas arrivé depuis des lustres. Cette sensation en paraissait presque inédite alors que je ne réussissais pas à me remémorer de la dernière fois où je l’avais ressenti.

Était-ce ma bière que j’avais déjà presque ingurgité en intégralité ou bien la température dans le bar grimpait en flèche ? Un coup d’œil aux quatre coins de la pièce me fit prendre conscience que les lieux étaient à présent bondé. Je devais être terriblement absorbé par la conversation pour ne pas m’en être rendu compte plus tôt ! Je profitais que Teddy regarde ailleurs pour déboutonner un bouton de ma chemise. Qu’il y voit là une invitation osée ne faisait pas partie de mes intentions ! Par conséquent, j’avais espoir qu’il ne le remarque pas.

- Le week-end alors. Considère tes dimanches matin pris désormais.

Je me penchais vers lui avant de souffler :

- Il n’est pas trop tard pour prendre la fuite.

Une fois dans ma position initiale, je rigolais pour la centième fois. Le pauvre. Si ça se trouve, il regrettait d’ores et déjà de s’être engagé à participer à ces petits marathons hebdomadaires. Et puis, le nombre de fois où les individus faisaient des projets ensemble avant que ça ne tombe à l’eau… Pour être sincère, je priais intérieurement pour que ce ne soit pas le cas cette fois-ci.

- Je connais Trevor davantage, mais c’est clair que ce sont des gamins géniaux. Mais c’est cool. On pourrait s’entraider. Je parie que je réussirais à être meilleur que toi en un temps record !

Défi. Je n’y pouvais rien si j’appréciais la compétition depuis que j’étais gosse ! En particulier lorsque ma lutte s’annonçait aussi passionnante. La rivalité est parfois moteur de complicité non ?

- Si je comprends bien, tu traînes souvent avec les étudiants ? Il m’est arrivé d’aller à deux ou trois soirées avec eux. Ils sont plus intéressants que je m’y attendais vu leur âge. Bon, j’ai tout de même refusé lorsqu’ils m’ont proposé un joint. Après hésitation bien sûr. Chacun ses pêchés.

Ça voulait tout dire. Fut une époque où je ne me privais pas d’en fumer. J’ignorais si j’en gardais des bons souvenirs ou bien des mauvais. Sales années, mais bon effet. Ma proposition suivante semblait enthousiasmer le professeur de musique qui ne put s’empêcher de renchérir avec le visionnage d’un film afin de clôturer notre prochaine « sortie ». Mignon. Musique, cuisine, long-métrage. Parfait petit moment en perspective. L’idée qu’il puisse considérer cela tel un rendez-vous galant ne m’effleura même pas. Je désirais juste passer plus de temps en sa compagnie. Qui sait ce qui s’y déroulerait ? Le sourire aux lèvres et les yeux attendris, je répondis un simple mais engageant :

- Avec plaisir.

Le choix du programme se poserait plus tard. Bien que ce ne fut pas la première fois que nos mains étaient jointes, elles ne l’avaient jamais été dans un tel contexte. Une tendresse indéniable se dégageait de ce simple contact. C’était sans compter les ivrognes qui se tenaient un peu plus loin. Le raffut qu’ils provoquaient attira notre attention et nous fit oublier pendant quelques instants que nous étions toujours en train de nous toucher. Lorsque mon collège en prit conscience, il s’empressa de se retirer, visiblement gêné. Je n’eus pas le temps de le rassurer que bagarre fît rage. Je soupirais, tout aussi exaspéré qu’en rogne que leur idiotie vienne perturber notre bulle confortable. La fin de cette pseudo intimité pris définitivement fin tandis que Teddy se levait pour essayer de calmer le jeu. Je le suivis de près, inquiet quant à la tournure des événements. Avant même d’avoir eu le temps de réagir, l’homme se prenait son premier coup en plein visage.

- Eh ! Ça va ?

Penché sur lui avec mes mains saisissant ses épaules, je m’assurais que les dégâts n’étaient pas critiques. La fureur bouillonnait en moi. Plus je tentais de la réfréner plus elle semblait prendre de l’ampleur et me ronger de l’intérieur. Il me fallait résister. Je ne pouvais pas me laisser aller à mes vieux démons. Du moins, c’étaient mes principes AVANT que nous ne soyons la cible d’insultes homophobes et de « pussy » à tout-va. Je lâchais mon ami pour me rapprocher du lourdaud aux fringues si imbibées d’alcool que j’avais l’impression de m’étourdir un peu plus à chaque pas. Pourtant, c’était avec toute l’assurance dont je pouvais faire preuve que je m’avançais vers lui. Le deuxième alcoolique semblait s’être évaporé. Ou bien était-il inconscient sur le sol ? Je fixais mon opposant droit dans les yeux. Tout ce qui nous entourait me paraissait irréel.

- Et alors quoi ? Qu’est-ce que ça peut bien te foutre ? Tu sais ce qu’on dit des mecs comme toi ?

Je baissais un peu le timbre de ma voix pour ajouter du pouvoir à mes propos suivants :

- Que quand ils se branlent, la seule chose à laquelle ils pensent c’est de se prendre une b*te dans le c*l.

Tactique peu raffinée mais qui fonctionna à la perfection. Après avoir hurlé à plein poumons, il tenta de se propulser sur moi dans le but de me mettre à terre. Ce qui est pratique avec les personnes abusant de la picole, c’est qu’ils sont lents et prévisibles. C’est sans peine que je fis deux pas sur le côté avant de le saisir par sa veste dans le dos avant de le jeter droit sur la table que nous occupions précédemment. Le combat ne durerait pas bien longtemps. Enfin, c’était sans compter sur les renforts. Le second imbécile avait apparemment fini de comater et le premier se relevait déjà.

- Génial. Deux pour le prix d’un. Petit ourson, tu me dois une bière !

Lançais-je à l’adresse de Teddy en ricanant. Il ne restait plus qu’à croiser les doigts pour que je ne m’en sorte pas trop amoché. Pas sûr que ce dernier serait toujours intéressé par notre « rencard » s’il me manquait plusieurs membres !
Revenir en haut Aller en bas
Mer 22 Aoû - 18:54
Teddy Abolick
We rise by lifting others.
Teddy Abolick
Messages : 731
Emploi/loisirs : Régisseur

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Décidément, personne ne voulait me débarrasser de Lucifer et Beelzebub. Le pire, c’est que je pourrais presque trouver ces bêtes mignonnes hein ! Mais il y avait un truc malsain dans le regard qui me fichait une frousse terrible. Il se passait un truc pas saint dans leur tête, pas la peine de savoir lire dans les pensées pour le deviner. Comment Ophelia pouvait-elle ne pas s’en rendre compte ? Imaginez les bestioles ont des pouvoirs psychiques et ils manipulent le cerveau d’Ophelia et tout ? Mais leur pouvoir marche pas sur moi et c’est pour ça que je suis le seul à me rendre compte à quel point ils sont maléfique et donc il me surveillent et cherchent un plan pour m’éliminer avant que je découvre tout ça.

Oh putain, on dirait le scénario d’un film d’horreur pourris. Peut-être que je devrais en parler à Elijah… Ouais non, ça foutrait en l’air la bonne entente qu’on venait d’installer… Il était pas prêt pour ça encore. Je mis l’idée dans un coin de ma tête quand même, sait on jamais. Puis je revins un peu à la réalité. De ce que j’avais compris Elijah prévoyait déjà de revenir plusieurs fois à la maison. Et sincèrement ça me dérangeait pas, ma porte était toujours ouverte, même si après Ophelia râlait qu’il fallait que j’arrête de ramener tous les clodos de la ville chez nous. Mais Elijah était pas un clodo, ni un dealer d’ailleurs.

- Ew… Dit pas ça sur ce ton, je pourrais presque croire que t’es intéressé par Ophelia. Crois-moi tu veux pas sortir, tu veux même pas traîner avec elle. C’est une catastrophe naturelle à elle toute seule. Mais t’as pas tort, se la mettre à dos c’est pas un bon plan non plus, même c’est super facile. Elle râle tout le temps pour un rien. Je te jure, j’ai parfois l’impression de vivre avec ma soeur, mais en plus blonde.

J’espérais que ce discours suffirait à convaincre Elijah que trop se rapprocher d’Ophelia n’était pas un bon plan. Puis merde quoi, vous allez pas me faire croire qu’il est tout sympa et tout flirty avec moi parce qu’en fait son plan s’était de se taper ma coloc’ tout de même hein ? Si c’était le cas, et bien je serais ultra déçu par lui. Qui utilisait encore ce genre de technique ? On était plus au collège quoi. Mh. Je suis peut-être en train de m’énerver un peu trop vite pour pas grand chose. Ouais Teddy, tu ressemble clairement à un meuf jalouse là, calme tes tétons. Mais comment voulez-vous que je me calme aussi… Elijah n’arrêtait pas de rebondir sur tous mes sous-entendus. Et je vous jure que celle là, du coup, je m’y attendais pas trop. Je me mis à rire bêtement. Parce que évidemment que dans ce “souvent” je l’incluais lui. Quoique, il était bien au dessus de toute personne que j’avais rencontré, niveau sexyness, toute nationalité confondues.

Sérieusement, je ne sais pas comment j’arrivais à tenir cette conversation. J’étais terriblement nul pour flirter. Parce qu’en général, la plupart des gens pensaient que je blaguais et donc ils se mettaient à rire et surenchissait que très rarement. Mais là, Elijah il me les enchaînait là. Puis ce regard. Ha ! Heureusement qu’il ne lançait pas des laser parce que je serais mort sur place sinon. Ok, il est possible que je sois déjà un peu mort intérieurement en fait. T’es un serial killer Elijah. Et t’auras ma mort sur la conscience si tu continue comme ça.

- La mythique qualité allemande ! Haha ! Ca me donnerait presque envie de savoir si ça ne concerne vraiment que ton flair…


Si un jour quelqu’un se décide à écrire un livre des sous-entendus les plus nuls et les plus lourds du monde, je crois qu’avec celui là, je mériterai d’en faire la couverture. Sérieusement, c’était nul, achevez-moi. Mais la simple présence d’Elijah avait éteint mon cerveau. Déjà que ce dernier était pas toujours super actif de base, mais alors là… Il ne répondait plus de rien. Je lançais littéralement ce qui me venait, sans prise de tête, sans me soucier de du fait qu’Elijah pourrait mal le prendre ou quoi. D’un sens, c’était agréable de ne pas avoir à se soucier de ce qu’on sort comme ça.

Et voilà que je pouvais dire adieu aux grasse mâtinés du dimanche matin. Mon corps me remercierait sans doute de faire un peu plus de sport, mais pas sûr que ma fainéantise en soit très heureuse. Il allait falloir que je fasse gaffe à mon programme des samedis soir. Bon, ça va, ce n’était pas comme si j’allais en soirées toutes les semaines non plus. Puis si c’était pour passer du temps avec Elijah, je crois que là, tout de suite, je pourrais même sacrifier une chèvre. Et ouais les gars, voir Elijah se rapprocher comme ça, sans prévenir, j’ai arrêté de respirer pendant un instant.

- Fuir ? Ca sert plus à rien maintenant. Je sais que tu pourras me rattraper avant même que j’aie le temps de passer cette porte.

Ben ouais, parce que clairement, Elijah était plus sportif et entraîné que moi. A la limite, là, j’allais faire quelques mètres, courir, puis il me retrouverai à cracher mes poumons au bout de la rue. Quoique, j’étais peut-être un peu plus endurant que ça quand même. Mais dans tous les cas, j’étais prêt à parier qu’Elijah courrait plus vite que moi. Non mais attendez, arrêtez tout. C’est moi, ou ce p’tit saligaud à ouvert un peu plus sa chemise là ? Je suis sensé regarder où maintenant ? Le peu de son torse qu’il a découvert, son sourire à tomber, ses yeux magnifiques ? Quand je vous dit qu’il va finir par me tuer, c’est un coup à faire sauter toutes les connexions dans mon cerveau ça ! On devrait m’interdire de sortir avec des gens comme lui pour mon propre bien hein… Quoique, pas sûr que je supporte de ne plus voir mon collègue du tout après cette soirée. C’est qu’on s’attache vite parfois…

Je ne voyais plus le temps filer, je ne faisais même plus attention au fait que notre conversation allait d’un sujet à un autre naturellement. Je vous jure, si je pouvais m’entendre aussi bien avec mes collègues, ce serait génial. Et un peu gênant aussi d’ailleurs. Je crois qu’à force, si je n’étais entouré que de Elijah, je saurais plus trop où me mettre. Et là il voulait me lancer un défi ? Haha ! Il ne savait pas à qui il parlait lui !

- Ah ouais ? Tu pense pouvoir faire mieux hein ? J’ai déjà quelques leçons d’avance, honey ! Et crois moi, c’est pas de la tarte ce sport là !

Je n’osais pas rajouter non plus que j’avais des années de trottinette derrière moi et que mine de rien, ça aide un peu. Parce que, une fois encore, je crois qu’on en était pas arrivé à un tel stade de notre relation pour que je puisse lui parler de Choupette sans qu’il ne fuit, même s’il m’avait peut-être déjà vu arriver à l’académie avec.

- Ouais j’aime bien traîner avec eux. Ils passent pas leur temps à me parler pédagogie et tout. Et en vrai, je m’en fiche pas mal, je traîne avec les gens qui me semblent cool, c’est tout. J’ai fait quelques soirées aussi avec eux tien. C’est marrant, parce que j’ai pas souvenir qu’on se soit croisé.

En même temps, c’était un peu le bordel les soirées étudiantes, on savait plus trop où donner de la tête à force. Puis je n’étais pas du genre à observer tout le monde attentivement non plus. Il n’empêche, la réflexion d’Elijah me fit bien rire. Enfin, je me retint de trop rire quand même.

- Ô Saint Elijah qui n’a pas cédé à la tentation et au péché, tu es bien brave !

Bon au final, je me moquais un peu de lui quand même. Mais il avait peut-être raison dans l’affaire. Et c’était un peu ma façon de détourner le sujet. Parce que s’il savait… Je m’étais grillé plus d’un joint avec mes élèves en soirée ou non. Bu bien plus que la raison ne le voudrait et j’avais même couché avec un élève… Mais pour ma défense, c’était avant la rentrée, donc techniquement, c’était pas encore un élève. Puis c’était qu’un coup, alors on s’en fout non ? Bref, ça reste un vilain Teddy… Mais désolé, j’ai du mal à grandir et à agir en adulte responsable un peu trop souvent encore.

En tout cas, j’étais content que cette soirée s’organise et j’avais hâte maintenant. Avec les petits papillons dans le ventre et tout en lui serrant la main. Par Gandalf, ça y est, j’étais devenu pire qu’une adolescente boutonneuse devant un son poster de Twilight. Déprimant, déprimant. On pourrait presque dire que cette bagarre venait pile au bon moment en fait. J’aurais pu l’ignorer d’ailleurs, mais ce n’était pas mon genre. Elijah ou pas, je n’aimais pas laisser les gens se taper dessus comme ça sans rien faire. Alors ouais, j’étais intervenu, même si ce n’était pas mes affaires et j’en avais pris un peu plein la gueule. Enfin pas trop pour le moment encore, mais c’était mal parti.

La main sur l’oeil je jurai alors que les deux autres gueulaient toujours. Je ne m’attendais pas à ce que Elijah s’inquiète pour moi. Adorable cet homme je vous dit. Je hochais la tête et lui adressait un petit sourire. Je n’étais pas à mon premier coup dans la figure, il pouvait en être rassuré. J’allais ouvrir la bouche pour le remercier et lui dire de pas s’inquiéter justement, mais un des deux imbibé d’alcool me prit de vitesse avec de magnifique insulte homophobe très recherchées. Et j’eus pas le temps de faire grand chose qu’Elijah était déjà parti lui rentrer dans le lard. C’est moi où il venait de prendre ma défense là ? Putain, non mais quel héro ce mec. C’est qu’il avait de la répartie en plus. Il est énorme, je vous jure. Ok, c’était surtout de la provocation et maintenant, il avait foutu l’autre en rogne. Mais bon, personne n’est parfait. Et j’avoue que ce connard l’avait mérité aussi.

J’étais un peu scotché par la tournure qu’avaient pris les événements, Elijah était en train de se battre avec l’alcoolique avec une rage dont je ne l’aurais jamais soupçonné, je vous jure, c’était violent et presque flippant… Et un peu sexy aussi, mais je crois que ça c’est assez subjectif comme sujet. Bref, je revins sur terre en voyant le deuxième débile se jeter sur mon collègue. Non mais d’où il touche à MON… euh… collègue ?! J’entendis Elijah m’interpeler au même moment. Attendez, il m’avait appelé comment là ?

- C’est moi petit ourson ? Ben euh… alors… ouais, ok, quand tu veux.

Ouais j’étais un peu perplexe, mais ça ne m’empêchai pas d’attraper un de deux adversaire d’Elijah par le col pour lui en mettre une. Je comprenais pas trop pourquoi je devais une bière Elijah en fait, mais bon, si ça lui faisait plaisir. De toute façon, je lui en offrirai volontiers tout un camion s’il voulait. J’avais déjà du mal à refuser quoique ce soit aux autres d’habitude. Mais alors en plus à lui… Bref, c’était pas trop le moment de réfléchir à quoique ce soit. Je n’étais pas un super combattant. J’étais pas Ophelia, j’avais pas fait l’armée, mais je crois que mon adversaire non plus de toute façon. Ca devait être assez ridicule à voir. D’ailleurs il me semblait que le conflit c’était étendu au reste du bar. J’avais cru entendre le gérant essayer de maîtriser la situation en menançant d’appeler les autorités, mais tout le monde s’en fichait. Et moi le premier, au final, j’en étais plus réduit à frapper sur tout ce qui me frappe ou qui s’approche trop d’Elijah. En vrai je m’en foutais qu’on m’en mettre plein la gueule, mais bordel ce que j’aimais pas qu’on touche à mes proches.
Revenir en haut Aller en bas
Jeu 23 Aoû - 20:27
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
Messages : 852
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Clairement, Teddy tentait par tous les moyens de me dégoûter de sa colocataire. À l’entendre, il s’agissait du Diable réincarné, ou de la peste qu’il me fallait éviter à tous prix. Le plus de distance entre nous deux, le mieux ce serait. À se demander s’il le pensait vraiment car, si elle était aussi pénible qu’il ne le laissait penser, pourquoi continuerait-il à vivre avec elle ? À moins, bien sûr, qu’il n’ait quelques pulsions sadomasochistes. Mon petit doigt m’indiquait cependant qu’il fallait aller au-delà de ce raisonnement simpliste. Je ne pus m’empêcher de faire part de ma conclusion à voix haute.

- Est-ce une once de jalousie que je perçois dans ta voix ? Je crois bien que oui. Mais il me faut encore déterminer qui de nous tu crains voir retiré du marché.

Je lui tirais la langue tout en ricanant bêtement, ravi de mon coup. Aurais-je la chance de pouvoir décrire son minois rougissant ? Ok, j’étais un brin sadique car je mourrais d’envie de le voir avec les joues vives sous l’effet de ma provocation. C’était aussi risqué puisque j’aurai sûrement envie de le cajoler pour l’aider à se remettre de ses émotions. En y réfléchissant bien, faire cela aurait l’effet inverse à tous les coups. Une fois de plus, je croisais les doigts intérieurement pour ne pas m’être montré borderline. En parlant de frôler la limite du convenable, la réplique suivante de mon collègue était à deux doigts d’être terriblement crûe. Vu à quel point ça me plaisait, il ne faisait aucun doute qu’il me faudrait aller me confesser dès l’aube prochaine.

- Personne ne s’est jamais plaint de mon équipement rassure-toi.

J’affichais un air vicieux très appuyé, naviguant entre l’affreusement sexy et le ridicule à son paroxysme. C’était la seule façon de rester en terrain neutre pour ne pas se complimenter à outrance, ni se faire de la mauvaise publicité quant à mes capacités. Je ne souhaitais pas le faire fuir ! Ma chemise défaite d’un bouton supplémentaire semblait d’ailleurs plus l’attirer qu’autre chose à en croire son regard fuyant peu subtile. J’adorais ça chez lui. Pas besoin de passer par quatre chemins pour comprendre ses intentions et ses sentiments. Le corps du professeur était son meilleur moyen d’expression. Pour autant, je ne me donnais pas la peine de la refermer. Il comprendrait que j’avais vu clair dans sa gêne et ça ne ferait qu’empirer la situation. En tous les cas, c’était un compliment pour moi. Cute.

D’un ton de défi, je haussais les épaules en réponse au « retard » que j’avais par rapport à lui en matière de skate. Teddy venait uniquement de renforcer ma détermination. Que je parvienne à le battre, ça c’était un tout autre débat. Je n’y croyais pas réellement, mais j’appréciais qu’il soit tout aussi compétiteur que moi. Partager ce trait de caractère pouvait aboutir à des situations particulières bien marrantes. J’avais hâte.

À peine avais-je eu le temps de comprendre ce qui se déroulait que nous étions plongés en plein cœur de Fight Club. Je n’étais pas aussi finement fichu que Brad Pitt, mais je m’y croyais presque. En espérant que la conclusion en serait moins psychotique. Présentement, mon adversaire se redressait péniblement après que je l’eu envoyé valser contre notre table. Le fond de mon verre se répandit sur le sol. Difficile de s’en attrister vu son goût de chiotte. C’était même un soulagement au fond. Pourquoi étais-je en train d’en demander une seconde à mon « ami » ? Mon esprit était sérieusement en train de divaguer. Je ris face à l’incompréhension de Teddy face au surnom que je venais de lui attribuer. Du moins, je l’aurais fait si le deuxième cinglé ne venait pas de me cogner en plein dans la mâchoire. Un goût de fer emplit ma bouche. L’enfoiré venait de m’ouvrir la lèvre. Quelques secondes après, c’était la pagaille complète. Je ne savais même plus contre qui je me battais alors que nous étions de plus en plus nombreux à nous battre. Avions-nous un camp précis ? J’étais seulement dans celui de mon « ourson » pour sûr. La situation dérapait, le propriétaire menaçait d’appeler les flics, mais personne ne s’arrêtait pour autant. Combien de temps cela dura ? Impossible d’en être certain.

Je rattrapais le poing d’un péquenaud avant qu’il ne touche sa cible (Teddy) et lui tordit violemment. Voilà qui devrait le calmer. C’était le sous-estimer puisque son arme restante me frappa en plein dans l’estomac. Le souffle court mais baignant dans l’adrénaline, j’utilisais mon pied pour le faire tomber en arrière. Je me mis sur lui et commençait à le castagner.

- Laisse-le tranquille enfoiré !

J’étais une cause perdue. Mes anciens démons avait pris possession de mon corps tandis que j’avais perdu le contrôle de mes actes. Il fallut m’empoigner violemment pour me faire lâcher prise. Je protestais en criant à plein poumons. Le niveau sonore dans le bar était si puissant qu’on aurait pu penser que je chuchotais. Je me retrouvais couché sur le ventre, les bras derrière le dos alors que l’on me menottait. Je réalisais subitement ce qui venait de m’arriver. Lentement, j’arrêtais de me débattre avant de lâcher un grognement.

- Fuck !

Dans quelle galère je m’étais fourré encore ? Bravo Elijah, tu venais de faire une première impression du tonnerre auprès de ton non-rencard ! Toute la honte du monde s’abattit sur moi. Pendant que j’étais maintenu à terre, le reste du renfort s’efforçait à restaurer le calme. Quand je parvins à tourner mon visage à la recherche de Teddy, je vis ce dernier être interpellé trop brutalement à mon goût.

- Eh ! Foutez-lui la paix !

Ma protestation me valut uniquement un coup au visage. Je sentis ma mâchoire protester, et la douleur me lança. Je serai drôlement sexy le lendemain. Je pouvais oublier ma visite exceptionnelle à l’église. Plusieurs minutes furent encore nécessaires pour mettre fin au chaos qui régnait dans la pièce. Au total, nous étions au moins cinq à passer la nuit au commissariat. Remis sur mes jambes, je captais les yeux du garçon. Plus inquiet pour lui que pour mon cas, malgré mes deux coupures au visage, je lui fis un geste du menton. Ma façon de lui demander comment il allait. Mon désarroi et ma culpabilité se lisait clairement dans mon regard. D’accord, c’était lui qui s’en était mêlé de base, mais c’était « probablement » de ma faute si nous en étions arrivés là.
Revenir en haut Aller en bas
Ven 24 Aoû - 1:11
Teddy Abolick
We rise by lifting others.
Teddy Abolick
Messages : 731
Emploi/loisirs : Régisseur

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Moi ? Jaloux ? Par l’afro de Jimi Hendrix, on dirait que le blondinet avait visé juste. Roh merde, j’étais censé dire quoi du coup ? Il était quand même clairement en train de me demander si je préférais le ken lui ou Ophelia. Il était juste trop subtile pour le formuler comme ça. Et la réponse, m’était tout de suite venue, sans réfléchir. Heureusement, j’avais réussi à faire en sorte de pas faire trop le con et de pas répondre naïvement directement que je préférerai larrrgement le voir lui dans mon lit que Ophelia. Ew. Ophelia quoi. Il ne se rendait pas compte de ce qu’il était en train de dire. Ok, elle était pas trop désagréable à regarder, mais c’était Ophelia, ma coloc’ quoi.

Alors voilà, à défaut d’être capable d’ouvrir la bouche qu’une connerie n’en sorte, je fit une sorte de grimace difforme en haussant les épaules. On aurait été sur une conversation sms ou électronique, je lui aurais sans doute envoyé ce smiley : ¯\_(ツ)_/¯. Et je crois que c’était l’expression que j’avais essayé d’imiter, inconsciemment. Comme quoi, on est pas mal influencé par la technologie. Malheureusement pour moi, j’avais beau connaître encore plein d’autre smiley, il y en aurait aucun pour me sauver de la suite de cette conversation.

Si je puis me permettre de vous re-situer les choses. Ca faisait quelques minutes déjà que cette conversation était envahit de sous-entendu de moins en moins subtile et là, on en atteignait clairement le paroxysme. Puis histoire de bien aider les choses, Elijah avait décidé d’ouvrir subitement un bouton de plus à sa chemise. Je frôlais la perte totale de toute connexion neuronales. Mais pourquoi j’avais dit ça hein ? D’où j’avais sortie cette phrase ? Et pourquoi cet homme était aussi terriblement sexy ? Je n’avais même plus assez de mots pour jurer ou pour lui répondre. Mon cerveau avait juste lâché et je crois que ça pouvait se lire sur mon visage devenu écarlate en un temps record parce que mon esprit voulu imaginer la scène.

C’est à se demander comment on a pu passer de ça, à une bonne vieille bagarre de bar. Je vous avoue que j’étais dans la bataille sans trop savoir ce que je fichais là. Je tapais un peu sur n’importe qui, qui n’était pas Elijah. J’essayais de faire en sorte de la protéger, mais en fait, c’était plus lui qui me sauvait la mise qu’autre chose. Je vous jure, c’était difficile de se dire que ce terminator qui mettait sa misère à toute personne osant s’approcher de moi, c’était un gentil prof de cinéma le reste du temps. J’étais flatté hein ! Mais flippé un peu aussi, parce que c’était un peu de ma faute si Smeagol avait cédé la place à Gollum. Enfin un version bien plus Sexy du Hobbit corrompu par l’anneaux unique hein… Ouh, ça se voit que je suis pas prof de poésie moi.

Je crois qu’on avait définitivement perdu Elijah et qu’on allait avoir du mal à le récupérer. C’était la bière dégueue qui le mettait dans un état pareil ? Si oui, je notais dans un coin de mon esprit que j’allais lui faire importer quelques fûts directement d’Allemagne pour éviter davantage de problèmes. Parce que la police avait débarqué, ce qui avait calmé une bonne partie des combattants, mais pas Elijah qui avait même tordu le poignet d’un flic qui s’était approché pour m’arrêter. Le pauvre se prit un coup dans le ventre et se retrouva par terre en deux-deux. Je grimaçai en espérant qu’il n’avait pas eu trop mal. Malheureusement, je ne pouvais pas aller le voir, parce que j’avais déjà les mains menottés dans le dos.

Je sais pas trop pourquoi on m’avait passé les menottes, parce qu’en soit, je m’étais rapidement calmé. J’étais surtout inquiet pour Elijah qui continuait de se débattre pour me venir en aide. Roh merde, il était trop adorable. Ok, on allait nous embarquer pour le commissariat et pourtant Elijah semblait s’en vouloir et d’un signe de tête me demanda si ça allait. Je répondis en hochant la mienne avec un petit sourire. J’allais avoir de sales bleus demain, mais ce n’était pas bien grave. Quelques minutes plus tard nous étions de nouveau ensemble assis dans une cellule à attendre bêtement. Pour le coup je me sentais con ouais. Surtout que si j’étais là, c’était même pas pour avoir été violent. Les flics nous avaient fouillé en arrivant et il se pourrait que j’avais un peu de weed sur moi. Pas assez pour qu’on puisse retenir de véritable de charge contre moi, mais assez pour me laisser passer la nuit en cellule.

J’avoue que pour le coup, je me sentais super con et super coupable aussi. Mais j’étais surtout soucieux pour Elijah. Je fini par briser le silence. C’est fou, maintenant que j’y repensais… On avait pas échangé la moindre parole depuis le début de la bagarre. Alors qu’on était quand même venu passer une soirée tranquille de base.

- Pfff… Sérieusement mec. Il s’est passé quoi ? C’était sympa de prendre ma défense, mais c’était pas la peine d’agresser un flic pour moi….

Ouais, j’en voulais un peu à Elijah. Parce que s’il avait gardé son calme, lui, au moins, il aurait pu être libre et passer le reste de sa soirée ailleurs plutôt que sur un banc de prison.
Revenir en haut Aller en bas
Ven 24 Aoû - 14:31
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
Messages : 852
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Quelle catastrophe. Tout venait de s’écrouler lamentablement alors que j’avais le cul posé sur l’un des deux lits occupant la cellule dans laquelle je me trouvais avec mon collègue. Les pieds sur le matelas, les bras entourant mes genoux, ma tête était penchée en arrière pour se caler contre le mur. Mon regard était perdu dans le vide, tandis que je me maudissais de mes actes. Pouvait-on se sentir aussi honteux sans menacer de sauter par la fenêtre ? Du moins, l’option serait envisageable si nous en avions une. Auquel cas, les barreaux qui s’y seraient trouvés auraient constitués un véritable challenge. Le silence était de plomb. Je n’avais pipé mot depuis que nous avions quitté le bar qui devait être dans un état désastreux. Que pouvais-je dire ? Rien ne serait suffisant pour réparer mes erreurs ni même remonter dans l’estime de Teddy. Remarquez, c’était un mal pour un bien. Désormais, il avait pleinement conscience de la noirceur qui se dissimulait derrière ces beaux yeux bleus. Il ne lui restait plus qu’à décider s’il pouvait la supporter. Le lien qui nous unissait n’était pas encore décemment solide pour qu’il soit en incapacité de le briser s’il le jugeait nécessaire. Sa voix, qui résonna dans mes oreilles tel un écho lointain, me fit bien comprendre qu’il m’en voulait à mort. Le retour de l’éternel coupable enchaînant les absurdités. Et je ne pouvais pas lui en vouloir, même si lui-même n’était pas irréprochable. De la weed ? Sérieusement ?! Je m’éclaircis la gorge d’un air distrait.

- Comment j’étais censé savoir que c’était un putain de flic ?

Bon ok, j’étais de mauvaise foi. Et mon rire jaune lui prouva que j’en avais conscience. L’uniforme était un bon indicateur. Il aurait juste suffi que je ne sois pas en rogne à ce point pour m’en rendre compte. La violence me faisait l’effet d’un verre de scotch tendu à un alcoolique. Ou même d’un gâteau au chocolat proposé à un diabétique accro au sucre. Céder à la tentation ne peut qu’amener au désastre. Je me retins avec difficulté de frapper mon genou de rage. Il était temps de laisser ma colère s’évaporer. Plus facile à dire qu’à faire. Mais pour lui, j’étais prêt à faire cet effort. Je soupirais un bon coup, fermant mes paupières dans le but de faciliter le processus de décontraction. Me concentrer sur ma respiration était une tactique que j’avais appris à perfectionner avec le temps lorsque les situations similaires étaient monnaie courante.

Une minute passa. Peut-être même davantage, avant que mes globes oculaires ne soient à nouveau visibles. Mon cœur ne battait plus la chamade, et ma voix ne vibrait plus sous le coup de mon indignation. Je redevenais petit à petit le type sympa que mon interlocuteur avait connu en début de soirée.

- Je suis vraiment désolé…

Ma vision s’embua sans que je ne puisse le contrôler. Je ne l’étais pas uniquement vis-à-vis du professeur de musique, mais aussi de moi-même. J’avais brisé ma promesse de me montrer plus calme et de ne pas raviver ses pulsions qui remontaient à plusieurs générations en arrière dans l’arbre généalogique. Dans l’espoir de dissimuler mon émotion, je me relevais pour m’approcher du lavabo et me regardait dans la glace. Je devais m’estimer heureux que nous ne nous trouvions pas une cellule ultra dépouillée. Le commissariat avait récemment été retapé. Offrons du luxe aux prisonniers ! Logique. Bref, mon portrait était affreux. J’étais coupé à la lèvre et à la joue, et mon visage était couvert de sang séché. Glamour. Les plaies n’étaient pas profondes, d’ici une semaine tout serait revenu dans l’ordre. Je fis couler l’eau et m’y rinça à l’aide de mes mains. Ce ne serait pas un mal que d’être un minimum présentable. Le contact de l’eau froide me rafraîchit, terminant de me faire atterrir sur terre. Ma chemise grise était tâchée. Elle aussi portait les traces du combat : tantôt rouge, tantôt de couleurs étranges dues aux boissons qui s’y étaient imbibées, et même plusieurs déchirures. Dire que je l’adorais. Je n’avais plus qu’à la jeter. Le parallèle entre elle et ma relation avec Teddy était saisissant.

Je décidais de la retirer. Non pas par lâcheté et peur de me voir rappeler mon problème, mais par refus d’imposer une telle vue au garçon jusqu’au matin. Ce simple geste raviva ma douleur à l’estomac. Je me crispais en m’agrippant au rebord de l’évier et attendit qu’elle s’estompe. Quelle présence d’esprit j’avais eu en portant un débardeur blanc pour homme au cas où la nuit s’était révélée fraîche. Si c’était la tenue la plus révélatrice que j’avais porté devant mon « colocataire », je doutais qu’il soit d’humeur à en tenir compte. Dans le cas contraire, c’était signe que je ne l’avais pas traumatisé. Au final, ce serait un signe positif. À mi-chemin vers mon lit, je me stoppais net avant de me retourner vers lui. J’hésitais, puis vint me poser à ses côtés, le visage légèrement tourné pour être en mesure de le voir. Le désir de lui déposer un baiser d’excuse sur la joue me brûlait les entrailles encore plus que l’ecchymose qui me barrait le ventre. Mais je n’en fis rien. Trop terrifié à l’idée d’être rejeté, même si c’était ce que je méritais.

- Notre repas tient toujours ?

Demandais-je d’une voix plus anxieuse que je ne l’aurais aimé. Ce fut l’unique moyen que j’avais dégoté pour en savoir plus sur ses sentiments à mon égard sans être trop direct. S’attendait-il à une explication ? Était-ce mon devoir que de lui dévoiler l’origine de la hargne qui avait pris le pas sur ma raison ? À sa réponse, je saurais comment il me fallait réagir.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 2Aller à la page : 1, 2  Suivant

Sauter vers :
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Life is Strange :: Les RP terminés-