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infidélité; dépression; cuir cuir moustache
« Et si vous m’en disiez un peu plus sur vous, Richard ?
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Oh, hm, tout le monde m’appelle Dick. Richard était mon père.- Et vous étiez proche de votre père, Dick ?
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Autant qu’un fils peut l’être de son père. Il était là pour tous mes matchs et ceux de mes frères, il n’a jamais raté une cérémonie, ni un anniversaire. Il était très fier de nos exploits sportifs et de nous voir dans l’équipe des Bigfoots. Lui-même était quaterback dans son équipe quand il était jeune.- Mais étiez vous
proche de lui ? »
Silence.«
… Nous ne partagions pas vraiment la même vision de la masculinité.- Vous aviez des conflits ?
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Pour ça il aurait fallu qu’on puisse avoir une conversation qui ne soit pas à sens unique… Non. Il n’y avait pas de conflit, quand mon père me disait de faire quelque chose, je l’exécutais sans poser de question.- Par exemple ?
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Il m’a demandé d’arrêter la couture et de ne plus aller voir de comédie romantique sans une femme pour m’y traîner. Il n’aimait pas beaucoup non plus mes amis, qui se tournaient plus vers la littérature et les jeux vidéo que vers le sport…- Et votre mère, dans tout ça ?
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Elle a toujours été beaucoup plus compréhensive, c’est d’ailleurs elle qui m’a poussé à reprendre les activités manuelles et contact avec mes anciens amis. Je crois qu’elle s’en voulait de ne pas avoir agi quand j’étais gamin, et d’avoir laissé mon père prendre toutes les décisions. Ils ne se sont jamais disputés lorsque mes frères et moi étions là, et elle n’aurait jamais osé hausser la voix contre lui, mais on voyait bien qu’elle n’était pas toujours d’accord.- Vous vivez avec elle depuis peu…
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C’est ça. J’habitais en France, à Aix en Provence, avec ma femme… je veux dire mon ex-femme. Elle m’a mis dehors il y a quelques mois.- Quelles étaient ses raisons ?
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Elle trouvait que je m’encroûtais, que je devenais vieux. Elle a invité le jardinier à ma place.- Ça a dû être difficile à vivre.
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Ça l’est encore. Je me réveille parfois en me pensant chez moi, puis je tombe du lit en essayant de me retourner… C’est dur de ne plus partager les petits déjeuners avec elle, de la faire rire et de la prendre dans mes bras… On croit qu’on a tout le temps du monde pour profiter des gens qu’on aime, mais finalement, il suffit d’un rien pour que cela disparaisse.- Combien de temps avez-vous été ensemble ?
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Ensemble ? Presque trente ans, mariés depuis vingt-cinq. On a vécu des hauts et des bas, comme tous les couples je crois. Mais Sylvie était ma partenaire depuis le lycée, et je pensais vraiment qu’on avait traversé le plus dur, que maintenant c’était la belle vie pour nous deux. Je n’aurais jamais pu imaginer qu’elle n’en pouvait plus. Il n’y a pas eu de signes avant coureurs, pas de mot de passe sur son téléphone, pas de longues soirées passées au travail, pas de sorties entre copines les week-ends ou de grosses disputes… C’est étrange d’y repenser, car même maintenant je serai incapable de vous dire quel a été l’élément déclencheur.- Dîtes-moi, Dick, qu’attendez-vous de nos séances ?
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J’avoue que je ne sais pas bien. Je ne m’attends pas à un remède magique, mais je sens que je m’essouffle. Je me sens fatigué, je n’ai envie de rien, sortir du lit le matin est un calvaire…- Vous disiez avoir repris le travail.
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A Blackwell, oui. Ils avaient un poste pour un professeur de lettres modernes et ma mère a insisté pour que je postule quand tout s’est terminé avec Sylvie. Je ne pensais pas avoir une réponse si rapidement, mais je pense que mes antécédents en tant qu’élève de l’académie ont joué en ma faveur. J’ai repris l’équipe des Bigfoots, ça paraissait logique, comme une trajectoire que ma vie devait prendre.- Vous aimez ?
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Oui, énormément. Aider ces jeunes de la même manière qu’on m’a aidé, c’est un peu tout ce qui me remplit d’un sentiment d’utilité en ce moment. Si vous saviez toutes les histoires qu’on entend à l’entraînement. C’est presque effrayant pour les générations à venir…- On va devoir s’arrêter là pour aujourd’hui, Dick. Quand voulez-vous que l’on se revoit ? »
Le réveil sonne sur les coups de sept heures.
Dick l’éteint d’une main moelleuse, avant d’ouvrir un œil sur l’image de Tortues Ninja. Un vestige de son enfance, car après tout Dick aurait voulu être Donatello, avant qu’on lui apprenne que les modifications génétiques ne se font qu’avant d’être né. Un drame pour son cœur d’enfant, mais un certain soulagement pour son cœur d’adulte, car la vie aurait tout de suite été beaucoup plus compliquée avec une carapace sur le dos.
L’homme se lève, il est fourbu par les nombreuses heures à la salle de sport. Il n’est pas bien certain de ses propres raisons pour y passer tant de temps, si ce n’est qu’au moins, le sport lui vide la tête. C’est plus que ce qu’il ne peut espérer.
Dick check son téléphone, entre les rayons de soleil qui percent à travers le store. La lumière blanche de l’écran lui pète les yeux mais il arrive quand même à lire entre les lignes que Mike lui demande s’il sera là ce soir chez Pedro pour une partie en bonne et due forme de Catan autour de quelques verres. Dick est imbattable mais il a déjà des plans pour la soirée.
Il n’en est pas ravi.
C’est un plan de sa mère, et Dick est bien placé pour savoir qu’elle est la reine en matière de plans foireux. Elle l’a déjà envoyé acheter des cartes Pokémon pour le neveu de Dick dans un coin reculé de la ville qui avait, d’après elle, « les cartes les plus rares ». Elle ne sait pas ce qu’est un rondoudou, mais pour son petit fils, elle est prête à frapper des délinquants avec sa canne. Elle a déjà pourchassé un de ses voisins qui volait ses colis amazon en lui promettant de maudire toute sa descendance et leurs chaussettes.
Il n’y a pas de pire insulte pour elle.
Si elle pouvait lancer un sort à la machine à laver des voisins, voilà bien longtemps qu’elle l’aurait fait. Puisse Le Chat vous être favorable.
Dick enfile son meilleur veston, il n’a pas d’entraînement aujourd’hui, malheureusement. Il aurait voulu pouvoir se détendre avant son rencart.
Dick n’est pas doué avec les femmes.
En classe, Dick évoque le cas de Bret Easton Ellis. Ce n’est pas un auteur qu’il admire particulièrement mais il sait lui reconnaître les qualités qui sont les siennes. Surtout en matière d’écriture. Dick aimerait écrire mais chaque fois qu’il se penche sur son ordinateur, la page blanche lui fait face. Il se sent inutile, mais cela n’est pas nouveau. Quand il était jeune, Dick aurait voulu être le nouveau Agatha Christie, avant de se rendre compte qu’il n’avait aucune idée de comment monter un meurtre séduisant. Ce qui, à bien y réfléchir, est plutôt rassurant.
Les heures passent rapidement et avant qu’il ait eu le temps de dire ouf, la soirée est arrivée.
Il a tout juste le temps de rentrer chez lui pour prendre une douche et se changer avant de rejoindre Stéphanie au restaurant chinois où on leur a donné rendez-vous.
‘On’ étant leurs mères.
Tout ce que Dick sait de Stéphanie, c’est qu’elle est française et il est à peu près sûr que c’est la seule raison pour laquelle sa mère a voulu qu’il la rencontre. Elle doit se dire qu’il a des fétiches à base de baguettes dans le cul. Au moins a-t-elle plus ou moins son âge, la dernière avait quelques années de plus que lui.
Beaucoup d’années de plus. Tellement d’années de plus que Dick a du l’aider à décoincer ses dents de sa cuisse de poulet. Son dentier y était resté coincé.
Lorsqu’il arrive au restaurant, Dick est surpris d’y trouver une femme tout à fait charmante. Elle explique sereinement qu’elle a grandi en France avant de déménager au lycée aux USA. Qu’elle a deux chiens et un chat, un siamois, qui s’appelle Chaussette. Qu’elle adore les pizzas à l’ananas et se fiche de ce qu’on en pense.
Dick commence à se dire qu’il ne va pas passer une mauvaise soirée.
Jusqu’à ce qu’elle lui lâche que son auteur préféré est le Marquis de Sade, et enchaîne sur son film préféré : ‘Human Centipede’. Dick se dit que tous les goûts sont dans la nature, mais il commence à transpirer. Il se plonge dans ses raviolis vapeur, avec un rire gêné.
« Quel est l’aspect que tu préfères ? »
Ça ne coûte rien de demander, n’est-ce pas ? Il s’étouffe dans son vin quand elle lui répond « la torture ! » ; elle lui demande si tout va bien alors qu’il tousse. Il lui fait le signe d’ok d’une main.
Il pourrait fuir à ce moment-là, mais pour une raison ou une autre, il décide de rester. Il l’écoute expliquer la cinématographie de la trilogie en lapant son vin. Manque de s’étrangler à nouveau quand elle lui parle BDSM. Malgré son allure de gros dur, Dick est un softie, du genre vanilla. Il ne s’est jamais imaginé autrement et les images défilent dans son esprit, il pense à 50 shades of grey en se demandant si Stéphanie a un donjon chez elle. Il ne s’est jamais trop posé ce genre de questions. Toutes les hypothèses se posent à lui, et quand il la suit dans un club privé, il ne lui vient que trop tard à l’esprit que ce n’est peut-être pas le genre de club auquel il était habitué plus jeune.
Et si Stéphanie l’abandonne pour un autre homme au cours de la nuit et qu’il finit à danser comme un daron avec un homme tout de cuir vêtu, eh bien…
Personne n’a besoin de le savoir.
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Franchement re-boenvenue camarade de train du seum, je veux trop un lien avec mon prof de littérature moderne, Terry peut être un chat errant du quartier si tu veux lui payer un cheeseburger il est ok, par contre la stérilisation y'a moyen qu'il se défende et qu'il te mordre 
je vais les nourrir moi !
Un grand gaillard sensible c'est un combo gagnant !
Tu peux désormais aller courir cheveux au vent dans les rues d'Arcadia Bay et flooder à n'en plus pouvoir.