Il ballo de la vita | Ventura

Déjà minot t'étais pas vraiment ce qu'on attendait de toi. Né pour sauver un couple à la dérive comme souvent c'est toi qui l'a enterré. Ou plutôt c'est toi qui a enterré Mamma. T'avais pas trop compris ce que disaient les gens autour de toi. En Italie les enterrement sont étranges. Ils sont remplis de gens qui n'aiment pas vraiment celui ou celle dont c'est la mise en bière et qui chuchote des trucs dégueulasses à propos de son vivant.

"Era completamente pazza, non c'è da stupirsi che sia finita alla fine di una corda."

Traduzione:

P'tit marmot incapable de répliquer t'as cherché quelque chose n'importe quoi chez ton paternel qui constituait une défense potable. De marbre qu'il était il a même pas prêté attention à tes yeux rougis par la colère et l'incompréhension. C'était tout juste si il avait versé une seule larme depuis que la femme de chambre avait hurlé à s'en décoller les poumons. Pour vrai, il n'en avait versé aucune. Alors t'es parti en courant sans savoir où aller. T'as retrouvé le chemin de la maison sans te demander si on te chercherait, pis t'es allé te réfugier dans son armoire à vêtements qui sentait bon la cannelle et les caramels mous. Quand papa est revenu, il t'a sorti sans ménagement pour te mettre la première gifle de ta vie.

"Questo moccioso non diventerà mai un uomo !!!"

Traduzione:

Qu'il avait craché entre ses dents avant de t'en mettre une deuxième que tu accueillais hébété, encore quelque peut ensommeillé. Pis, en te secouant comme une pute, il t'avait répété, martelé encore et encore que tu la révérais jamais. Incapable de crier ou de te débattre t'as juste attendu que ça se finisse. Inerte. Abandonnant d'hors et déjà toute pensée veine de rébellion car tout ton être te criait qu'il te briserait en deux sans sourciller. Tu la reverrais jamais. Tu la reverras  jamais. Tu la reverras plus jamais. Plus jamais.

Ton salut tu l'as su plus tard, c'est au père Olson que tu le dus.

La suite ? Elle a consistait au beaux mensonges dont on pouvait gaver un gamin de 8 ans. C'était un accès de rage. C'était à cause de sa tristesse. Papa ne t'aurait jamais fait de mal tu sais. Il a tellement souffert à cause de la maladie de ta mère.

Et le pire c'est que tu les as gobés.



T'as tenté de lui plaire à Papa. Tu le vénérais même à un moment de ta vie. Tellement suce boule que t'en étais à vomir. T'avais quitté ta Sicile natale sans discuter parce que t'étais prêt à tout les sacrifices pour exister à ses yeux. Premier de la classe en étudiant à distance, enfant parfait, petit assistant gratuit dans toute ces salles d'enchères qui jalonnaient ton quotidien. Tu passais même des nuits de ta jeune vie à faire le taff ingrat qu'il te refilait ne serait-ce que pour un regard approbateur.

Et puis quand t'avais le temps de souffler tu t'autorisais à être toi. Tu fumais des joins parce qu'on avait tellement l'habitude de te voir trainer au milieu des adultes que le connard qui t'avais refilé ça avait oublié que t'en était pas un. T'abattais un nombre de clopes par jour qui frisait la tentative de suicide . Puis le soir quand t'étais sûr que personne puisse t'épier t'enfilais les quelques précieux vêtements que t'avais comme volé de ta mère. Tu t'imaginais comme elle, chanter sur scène, adulé dans le clair obscur si spécial des grands théâtres. Puis des fois tu t'imaginais finir comme elle au sommet de ta gloire, parce que tu n'étais plus si sûr après tant de temps que la vie valait vraiment le coup d'être vécue.

Ce petit manège tu le répétais chaque jour, machinalement, entrecoupant parfois ta routine maladive de quelques discussions téléphoniques avec Kelly, quand tu te décidais pas à aller passer la soirée chez elle pour échapper à la mauvaise humeur italienne de ton père.

Pis un jour, de fatigue ou peut être las de ne plus savoir qui de la star ou du fils prodigue tu étais, t'as oublié de fermer ta porte. Alors que tu tournoyais dans une des robes en mousseline de ta mère, rêvant d'un monde où le sentiment de honte qui t'envahissait chaque fois que tu poussait cet monstruosité absurde au placard, n'existait plus. Il est entré prédateur sans un bruit et par une force démesurée par la haine qu'il te portait en cet instant, ton géniteur t'a saisi par la gorge, te soulevant de terre pour te plaquer violemment contre cette même armoire de bois de la première fois. Ta tête heurta violemment le bois de chêne massif dans un craquement dégoutant alors que déglutissant difficilement. Une larme roula sur ta joue. T'aurais voulu crier à l'aide, hurler, te débattre comme un diable et lui cracher au visage toute la rage qui retournait tes entrailles. Mais de la même manière que la première fois que tu avais rencontré son véritable visage, tu restas inerte alors que les coups s'abattaient sur le tiens. T'as pensé un instant que t'allais mourir là quand un goût de fer a traversé tes lèvres. Il t'a traité de pédale, de monstre, d'erreur de la nature. Il a hurlé à qui voulait l'entendre que son fils unique était une putain tapette qui s'habillait en femme. T'aurais aimé ne pas lire dans ses yeux cette envie d'en finir avec toi. T'aurais aimé ne pas l'entendre dire que ta folle de mère aurait mieux fait d'avorter.

Il s'est acharné comme ça une dizaine de minutes qui t'ont paru une éternité. Puis le silence assourdissant est revenu alors que tu étais resté là seul. Tremblant d'une peur incontrôlable qui te glaçait le sang. T'as gerbé un mélange de sang de glaire et de suc gastriques avant d'hurler à t'en péter les mâchoires.

T'as explosé, déchiré toutes tes fringues de sale pédé jusqu'à celle que t'avais sur toi. T'as détruit tout ce qui existait encore pour te relier à cette horrible putain qui t'avais fait comme elle. Et quand la rage est passée, t'es allé regarder ton visage tuméfié dans le miroir de longues minutes. T'as même pas essayé d'en recomposer un humain. T'as pris tes affaires et t'as déboulé dans l'appartement étudiant de Kelly sans décocher un mot un seul sur ce qui s'était passé. Tu lui as jamais dit la vérité sur ce qui était arrivé cette nuit là. Incapable de condamner le déchet qui n'avait pas hésité à le faire dès ton plus jeune âge.

Non t'as simplement posé tes valises une soirée, puis allumé un joint sans te soucier de savoir si elle était d'accord où non maintenant que t'avais 16 ans.



T'as passé les années qui suivirent à partir en vrille. Si ça pouvait le faire chier tu le faisais. Peu importait quoi. Peu importait les dégâts. Rentrer complétement torché et gerber dans ses géraniums ? Pas de problème. Te faire percer les tétons et déambuler en haut résille et harnais de cuir à ses vernissages ? Un plaisir. Rouler une pelle au premier venu alors qu'il discutait avec de potentiels clients ? Parfait.

Le voir frôler la mort n'eût pas l'effet escompté. Récompense succincte pour une satisfaction toute relative ton humanité te rattrapa alors qu'hurlant dans un italien gutturale l'instant d'avant, il s'effondra de tout son poids l'instant d'après. C'était si fragile un être humain. Incapable de pouvoir commander tes gestes, le petit garçon en toi qui espérait encore plaire un jour à son père s'était jeté sur le téléphone et avait composé machinalement le numéro des urgences.

Et après ? Après d'un comme un accord, bien qu'il ne soit plus d'accord que toi il t'a envoyé dans un trou en Oregon. Un trou assez éloigné de lui pour ne plus jamais avoir à faire à ta sale petite gueule. Un trou dans lequel t'as embarqué Kelly le jour où elle a bien voulu ouvrir les yeux sur le genre de personnes malsaines qui avaient l'air de graviter autour de vous. Oh c'était un beau mariage ! T'avais particulièrement aimé le moment où elle avait balancé ses quatre vérités à cet enfoiré en costume de gentilhomme.  

"Allora Scotty, com'è prenderlo nel culo davanti all'altare ?"

Traduzione:

Que tu lui avais lancé sourire goguenard avant de quitter cette foutue maison du seigneur Kelly sur les talons.

A Arcadia bay t'as fini tes études sans trop d'esbrouffe dans le cursus artistique qu'offrait l'Académie Blackwell. Comme prisonnier de cette image de perfection que tu avais si souvent tenté de revêtir. Effrayé par les pensées presque obsessionnels qui te tourmentait l'esprit c'est presque hébété que tu t'es retrouvé sans réel plan d'action dans un avion pour Las Vegas le jour même où tu avais reçu ton diplôme. Compte bancaire débloqué par le sésame, t'avais décidé d'aller faire fortune dans la ville du vice laissant un simple mot d'excuse à celle qui représentait alors ta seule famille.

La grande ville et ses casinos eurent bien vite raison du peu d'espoir qui résidait en toi de devenir un homme convenable. Sous acide de jour, écumant les bar gays la nuit on t'as peut être même glissé un ou deux billet sous l'oreiller que t'as même pas tenté de refuser.

Routine effrénée d'un Icare volant trop près du soleil, t'avais cessé de chercher à vivre, t'avais plutôt envie de partir en beauté. Puis t'as croisé ce type, Tyler, un mec bien. Tellement bien que c'en était trop beau d'avoir réussi à l'aimer sans le corrompre lui aussi.

Et pourtant, Dieu seul savait que vous vous étiez vu de prêt tout les deux. Des nuits sans sommeil aux aventures de son groupe que tu suivais assidument comme un Stan de la première heure, se sont mêlés au fil des jours des sentiments que tu rejetais avec la force de milles et une montagnes. Et puis un jour t'as plus eut la force. Tu t'es juste mis à pleurer pour la première fois depuis tes 8 ans parce que tu l'aimais et que l'amour ne venait pas sans souffrance.

Alors sans un mot tu es sorti de sa vie. T'as tiré un trait sur ta chute contrôlée et t'es rentré en 2020 au bercail. Penaud et la queue entre les pattes t'es allé gratter chez Kelly dans l'espoir qu'elle, elle t'aime encore comme avant. Plus de fric, plus d'avenir t'as tenté de recoller les morceaux de ce qui te restait.

C'est grâce à l'aide de Kelly que t'as pu remonter la pente, accepter que t'étais plus ou moins en dépression et que c'était pas grave si t'étais pas ce que les autres voulaient que tu sois. T'as accepté de voir une psy pendant un temps même si ça aussi t'as fini par abandonner puis t'es devenu prof d'Histoire de l'Art à Blackwell parce que ça au moins tu savais le faire bien.

Seulement ça ? Non t'as aussi fini par t'autoriser à être qui tu étais vraiment, au moins à mi-temps. T'as ponctionné sur l'argent que ton Daron s'échinait à te verser chaque mois pour une raison obscure. A contre coeur certes mais au moins t'as pu réaliser ce projet. T'as rappelé de vieux amis, de vieux amant, racheté un vieux cinéma laissé à l'abandon et c'est de là qu'est né : le Glamor Bay.

Café théâtre, ou cabaret, peu importe la forme qu'il prenait, cet endroit c'était chez toi. La bas tu pouvais être une Queen de la nuit qui se cachait sous un costume académique de jour. Tu y chantais, tu t'y produisais et mieux encore, là bas tu y trouvais des gens comme toi.

Bon déjà, bienvenue de nouveau !

Et ensuite... Ohlalalala mon petit Venty Tu es loin d'avoir eu la vie facile jusqu'à maintenant et ca donne trop envie de te faire plein de câlins pour te prouver que t'es aimé ! (t'en fait pas... Kelly vas pas se priver )

Hâte de croiser ce prof, que ce soit en cours, ou au Glamor Bay d'ailleur !

Bienvenue chez toi




Bienvenue et félicitations ! Tu es officiellement validé ! Tu peux désormais aller courir cheveux au vent dans les rues d'Arcadia Bay et flooder à n'en plus pouvoir.

CEPENDANT ! On va encore te faire bosser un peu. Rien de bien méchant, on te demande simplement d'aller recenser ton avatar par ici, puis ton nom et prénom par là. Viens aussi nous dire ce que tu fais dans le vie dans ce sujet et où tu comptes dormir dans ce sujet.

Maintenant, tu peux aller sociabiliser tranquillement ! Nous t'invitons à créer une fiche de gestion pour répertorier tes liens et tes RPS par ici. Si tu as la chance de faire partie de la prestigieuse Blackwell Academy, tu peux aussi jeter un coup d'œil aux clubs dans ce sujet. Et bien sûr, nous sommes au 21ème siècle alors, tu peux créer des réseaux sociaux en cliquant par ici.

Pour finir, si tu veux créer ton scénario ou un ou plusieurs pré-liens, il te suffira d'y accéder en allant ici. Si tu es perdu, n'hésite pas à contacter l'un des admins qui se fera un plaisir de t'aider ! Amuse toi bien parmi nous !