Revenir en haut Aller en bas



AccueilRechercherDernières imagesMembresS'enregistrerConnexion
-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

Misere (Kyarles)

 :: Les RP abandonnés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Sam 16 Nov - 18:06
Invité
Invité
Anonymous
Trois semaines.

Voilà la durée de temps que Charles avait passé ivre, ou à l'état d'épave. Vivre seul n'avait pas été une possibilité, alors il avait habité dans les jupes de Kyle pendant des semaines, dormant souvent sur le sol de la salle de bain, volant ses Dolipranes par poignée. Kyle, pour l'instant, avait accepté son état avec stoïcisme et un silence appuyé, tandis que le jeune homme se laissait glisser sur la pente de l'auto-apitoiement et de l'alcoolisme. Il faut dire qu'il se sentait rudement déprimé. Les heures qu'il ne passait pas à boire, il les passait à déambuler dans les rues de l'appartement tel le spectre d'une autre époque. Voilà des jours qu'il n'était plus allé en cours. Voilà des jours qu'il désirait disparaître. Cependant, il ne l'exprimait pas à voix haute, préférant se noyer dans un silence particulier et lourd de sens.

Le lundi qui commençait la troisième semaine de débauche, il se décida à partir. Kyle était encore au lit, endormi comme un bien heureux, et il se glissa dans le froid de la rue sans un mot. Dehors, il neigeait un peu. Une fine pellicule de givre recouvrait le macadam et les trottoirs déserts.

Il se dirigea tout droit chez lui en slalomant au milieu des voitures au ralenti, mais finalement un bar croisa sa route et il s'y arrêta. Pendant trois jours, il ne quitta pas la rue, crêchant dans un hôtel miteux à deux numéros de là. Il avait oublié son téléphone (une toute nouvelle acquisition qu'il peinait à utiliser) chez Kyle, alors il n'y avait aucune chance qu'il réponde aux appels, si tant bien soit il que Kyle ai tenté de le joindre.

Le dernier jour, il y eut une altercation avec un type du bar. Un mec gigantesque, avec les mains de la taille de couvercles de poubelles. Qui le traita de tantouze. Fin saoul comme il était, Charles tenta de protéger ses maigres intérêts et lui envoya son poing dans la figure. Il termina la bagare avec une arcade ouverte et les mains en sang. Sans payer sa consommation (ou plutôt ses huit derniers verres) il s'enfuit dans la nuit sans se retourner.

Retrouver l'appartement de Kyle ne fut pas chose aisée. Il avait laissé toutes ses affaires à l'hôtel et n'avait sur lui qu'une demi bouteille de Rhum blanc démesurément fort. Au bout de deux heures d'errance, il toqua à la bonne porte. Son manteau, son vieux manteau fétiche, était déchiré à trois endroits et éclaboussé de grandes tâches de sang. Charles se retint au mur du couloir quelques temps avant de se souvenir qu'il avait les clefs de l'appartement où il avait plus ou moins élu domicile. Il entra.

Kyle était installé tranquillement dans le canapé, un livre à la main une peluche dans l'autre, et une tasse de thé fumante sur la table basse. Le plus âgé croisa son regard, tituba misérablement sur place, et posa une main sur le mur de droite pour éviter de tomber.

- Salut.
Revenir en haut Aller en bas
Ven 22 Nov - 22:54
Invité
Invité
Anonymous
Deux semaines.

C’était le temps qu’il avait fallu à Kyle pour réaliser qu’il fallait faire un double des clefs avant que la situation ne devienne vraiment encombrante. Vivre seul n’était plus qu’un souvenir qui se faisait vaguement lointain, et il se surprenait lui-même de s’y acclimater avec autant d’aisance. C’était étonnement facile. Facile d’aller travailler, de revenir le soir, faire à manger parfois, enjamber Charles lorsqu’il gisait sur le tapis de sa salle de bain, et plus facile encore de partager le canapé-lit. C’était venu seul. C 'était venu naturellement. Il ne l’avait pas remarqué outre mesure. Grenouille était arrivé un jour, et jamais vraiment reparti, et Kyle n’avait commencé à réaliser que son espace vital devenait le leur que le jour où son fichu compagnon l’avait réveillé en tambourinant sur la porte comme un sourd. Soit. Le lendemain, le plus jeune lui avait refilé un jeu de clefs tout neuf, sans prononcer un mot, alors qu’ils avaient trouvé un instant de trêve durant lequel le spectre alcoolique avait bien voulu s’assoir un moment pour regarder un documentaire. Kyle avait réussi après tout réussi à piquer une vieille télé d’un client qui cherchait où s’en débarrasser. Mine impartiale et geste détaché, pas une parole échangée, mais le fait était là : ce studio était devenu le refuge de son compagnon, et il lui en ouvrait silencieusement la porte.

Pire, cette sombre affaire ne le dérangeait pas outre mesure. Il le voyait errer, rôder, dégringoler toujours plus vite la pente, mais il était lui-même un esprit qui n’était pas bien clair. Il observait, il n’en parlait pas, et il tolérait avec une aisance déconcertante. Parfois, il lui arrivait même de boire avec lui, une gorgée ou deux sans plus. Il s’agissait d’un cercle vicieux, mais il devenait peu à peu le leur. Un équilibre étrange et défaillant. Tout au plus, Kyle veillait comme un ange sur l’épaule de son camarade, dans l’unique but qu’il ne se flingue pas à la fin des fins. Tout le reste importait moins. Il était là, cassé, brisé, mais il était là. Ou du moins, il le fut. La troisième semaine, cet imbécile jugea intelligent de disparaître.

Non pas que Kyle fut inquiet de ne pas le voir réapparaître, ni le soir venu, ni les jours suivants. Oh, non, pas d’inquiétude. Peut-être passait-il plus de temps à voler les journaux que les clients du café oubliaient, afin de jeter un œil à la rubrique nécrologique, en revanche. Sait-on jamais. Aucun signe de Grenouille, disparu de la circulation. Pas d’inquiétude, mais une envie cruelle de lui enfoncer le crâne avec ce téléphone qui gisait sur la table basse du salon. Un imbécile, donc. Mais un imbécile absent, qui faisait soudain grimper ses envies de meurtre. Le silence de son studio ne lui avait jamais semblé aussi assourdissant.

La nuit du troisième jour, il ne parvint pas à dormir. C’était frustrant. C’était vexant. Il avait enchaîné deux cigarettes pour s’occuper l’esprit, avant de se rabattre sur du thé -ça, c’était une habitude qui s’était imposée avec Charles-, et il avait piqué un des livres que son compagnon avait ramenés pour en feuilleter distraitement les pages. Alors certes, il se fichait bien, officiellement, d’être de nouveau seul, mais la peluche qu’il gardait contre lui était tout de même une compagnie bien appréciable. Une compagnie stable, elle, au moins. Il se laissait couler dans les méandres de l’ennui, mais il entendit le retour du prodige bien avant que celui-ci n’ait ouvert la porte. Ce n’était pas possible de faire un tel bruit avec des clefs. Et il avait toqué, l’imbécile -troisième édition, vraiment il ne pensait à lui qu’en ce terme depuis deux bons jours.

Il ne tourna le regard que pour le gratifier d’une œillade ennuyée, mais fut néanmoins surpris de voir sa dégaine de vainqueur. Le manteau était déchiré, il avait typiquement le visage d’un gars roué de coups, et il empestait l’alcool et le sang en un mélange qui le fit grimacer. La remarque acerbe mourut sur ses lèvres, au lieu de quoi il laissa échapper un grognement bas et dépité.

-Ravi de voir que t’as pas passé l’arme à gauche dans un caniveau, princesse,
lâcha-t-il cependant avec cynisme -il lui en voulait, c'était certain-, mais il se relevait déjà pour le rejoindre, l’air aussi vif que Charles avait l’air éreinté : Mais qu’est-ce que t’as foutu ?

Il le détailla des pieds à la tête avec un agacement perceptible, mais sa main glissa contre sa mâchoire pour relever son visage, inspecter les dégâts. Non, vraiment, c’était de l’inquiétude, et cela le rendait d’autant plus irritable. Intérieurement. Il ne lui adressa pas un mot lorsqu’il entreprit de le débarrasser de ce foutu manteau qui en avait trop vu dans sa vie, mais ne parvint pas à tenir sa langue plus d’une minute.

-Tu vas niquer mon parquet, putain, t’abuses.

Revenir en haut Aller en bas
Ven 22 Nov - 23:25
Invité
Invité
Anonymous


Le sang de son arcade avait coagulé tout autour de son oeil et il cligna des paupières avec difficulté. Il observa, les bras ballants, les gestes de son compagnon, qui se leva du canapé pour traverser la maigre distance qui les séparait. Tout près, il posa une main sur son visage et la douleur fit à peine grimacer Charles. L’alcool anesthésiait autant ses pensées que ses ressentis. C’est à peine s’il avait réalisé l’état dans lequel il se trouvait. En fait, à ce moment précis il ne songeait pas à grand chose, si ce n’est qu’il voulait s’allonger dans un coin et ne plus jamais bouger. Il ressentait une immense mélancolie qui ne se traduisait pas par des larmes, qui l’étreignait rudement, qui posait un poids immense sur ses frêles épaules. Il avait atteint son poids le plus faible ; Kyle allait devoir lui faire manger beaucoup de pâtes pour qu’il retrouve sa forme d’antan.

Sans s’en rendre compte il avait pris appui sur son compagnon pour éviter de tituber une énième fois, et il baissa les yeux, incapable d’affronter son regard. Hermétique à ses propres émotions, il ressentait tout de même l’inquiétude de Kyle. Il parla d’une voix atone, le regard fixé au plancher, se laissant débarrasser de son fétiche sans bouger. Il s’excusa pour le parquet, dans une longue tirade alambiquée et dénuée de sens, s’emmêlant dans ses explications, ivre comme un bœuf.

- J’me suis battu avec un type. M’a traité de tantouze. Je d-dormais dans un hôtel pourri. Je me suis perdu pour rentrer et je crois que je suis tombé dans... dans un faussé... ou alors c’était dans la bagarre. Je sais pas comment j’ai défoncé mon manteau. Je crois que je me suis cassé un doigt, a-t-il ajouté brusquement en regardant sa main droite.

Son annulaire était en sang, gonflé et vaguement tordu dans un sens peu rassurant. Charles lui-même était dans un triste état. Il n’avait rien avalé depuis des jours et tout l’alcool dans son corps lui faisait tourner la tête. Il demanda à s’asseoir, le regard si vide que c’en était effrayant.



Revenir en haut Aller en bas
Sam 23 Nov - 0:11
Invité
Invité
Anonymous
C’était un tableau pour le moins lamentable qui s’offrait à ses yeux, c’était le cas de le dire. Le nez froncé, Kyle le contemplait avec une mine insondable, mais si la désapprobation pouvait avoir un visage, ce serait pourtant celui-ci. Le manteau termina vaguement pendu à une poignée de porte, le temps de décider s’il allait le sacrifier dans une poubelle ou tenter quoi que ce soit pour parvenir à le sauver. Pour l’heure, le plus jeune ne pouvait que scruter son compagnon, regarder le sang qui maculait son visage, ses yeux qui fuyaient les siens, et écouter ses racontars énoncés d’une voix sans teint et sans vie. Et Kyle aurait aimé pouvoir monter en pression, lui flanquer une sacrée dérouillée verbale, ou peut-être même le mettre à la porte, mais il ne parvenait qu’à conserver un silence relatif. Le sang, la mine sans âme, la maigreur qui transparaissait sur ses traits, couplée à la fatigue et l’abattement. Kyle l’avait connu maigre, mais il avait semblé reprendre un temps contrôle de sa vie avant de rechuter aussi sèchement que possible. L’espace d’une seconde, il ressentit un certain effroi à la vue de ce qui se rapprochait sûrement plus d’une carcasse que d’un vivant. Peut-être allait-il devoir vraiment lui secouer la couenne pour parvenir à le garder en meilleure santé. Il aviserait.

-Et comme il t’a traité de tantouze
(il se retint de faire une remarque pernicieuse à ce sujet), tu as jugé que ton mètre douze serait suffisant pour le massacrer, résuma-t-il sommairement, sans se départir de son ton suintant de tout le cynisme du monde, mais son regard se porta sur la main concernée, et il lâcha un soupir profond : Tu t’es bien arrangé. Viens par-là, idiot.

Il ne se formalisa pas de servir d’appui, puisqu’il avait naturellement passé un bras autour de son compagnon pour le soutenir en le voyant tanguer de manière aussi prononcée. Son bon sens l’empêcha de mener son aîné vers le canapé, au lieu de quoi il l’orienta vers la salle de bain, dans laquelle il l’incita à s’assoir sur la cuvette fermée des toilettes pour éviter qu’il ne tombât juste lamentablement. Si Kyle avait songé à passer une soirée pareille… Mais il lui suffisait de reposer les yeux sur le regard vide de Charles pour réaliser qu’il ne parvenait plus vraiment à faire abstraction comme au premier jour. Déjà, il sortait de quoi le désinfecter d’un tiroir, et revenait se glisser devant lui avec aisance pour nettoyer son visage. Peut-être ressentait-il une certaine forme de satisfaction en le voyant grimacer, c’était-là la juste revanche pour avoir disparu comme un fantôme des jours durant. Mais plus la pâleur de sa peau transparaissait, moins il ressentait la colère, plus il se sentait s’adoucir. C’était ennuyeux, mais il n’avait guère de contrôle là-dessus.

-A l’hôtel, donc. Tu aurais juste pu rentrer.


Il y avait un certain ressentiment dans sa voix. Une forme d’amertume et de reproche, tandis qu’il essayait de ne pas rouvrir son arcade qui avait cessé de saigner, et attrapait son poignet pour constater les dégâts. Il n’était pas médecin, bon sang, il n’y connaissait rien. Nul doute qu’il allait l’éjecter en voir un, de gré ou de force, aussitôt qu’il aurait décuvé. Et mangé. Et qu’il serait certain que Charles s’était reposé, plus concrètement. Il avait l’impression d’avoir déjà vécu cette scène, mais elle avait alors été bien différente. Son compagnon éclaté sur son tapis, le soir où il l’avait récupéré pour la première fois, tout aussi ivre, et à peine mieux remplumé.

-T’es même pas assez frais pour que je t’engueule, Charles, tu t’en tires bien,
ironisa-t-il, mais ses doigts effleurèrent sa pommette, délicats, alors qu’il songeait à la démarche à suivre sans vraiment la trouver.

Mince, il avait grandi vite, et à la fois il n’était qu’un fichu jeune homme. Il était un peu perdu. Prendre soin de lui, facile. De Charles, aussi. Mais de Charles dans cet état ? Un peu plus hasardeux. Que fallait-il faire, quoi en priorité ? Ses dix-neuf ans de vie lui semblaient soudain dérisoire.
Revenir en haut Aller en bas
Dim 24 Nov - 16:58
Invité
Invité
Anonymous


Charles avait du mal à rassembler ses pensées. C’était souvent comme cela lorsqu’il se trouvait dans un état similaire : son esprit ne fonctionnait pas bien et il perdait le fil des événements, généralement occupé à fixer le vide de ses yeux gris. C’était exactement ce qui se passait à cet instant avec Kyle : il parvenait à peine à l’entendre parler, anesthésié dans une bulle de coton, ou comme s’il était sous l’eau et qu’on lui parlait de l’extérieur. Il se laissa guider, jetant un regard à son manteau avec qui il avait partagé tant de frasques au cours des années, pendant lamentablement à la porte d’entrée.

- J’ai défendu mes intérêts, s’expliqua-t-il en traînant des pieds derrière son compagnon jusqu’à la salle de bain.

Il n’avait rien d’autre de bien brillant à dire. Assis sur la cuvette des toilettes, il se laissait faire avec un détachement tout à fait effrayant. C’est à peine si on pouvait être sûr qu’il savait qu’il n’était pas seul dans la pièce. Néanmoins, lorsque Kyle se baissa à son niveau pour désinfecter sa plaie et lui faire remarquer qu’il aurait pu rentrer, le plus âgé leva un œil atone et croisa les bras sur sa maigre poitrine dans un geste de défense inconscient.

- Ouais, l’hôtel. J’ai pensé que ça allait être une bonne idée.

Il mentait comme il respirait, à cet instant, mais croiser les yeux calmes de son ami le dissuadèrent brusquement de tenter de se protéger avec sa maigre barrière de mots. Il se frotta l’oeil intacte (l’autre commençait à montrer une couleur violette autour de la paupière, là où le choc du coup s’était propagé) et laissa échapper quelques mots du bout des lèvres.

- J’avais acheté de la corde. Trop bourré pour faire le nœud, putain.

C’était là toute la vérité, exprimée en deux courtes phrases manquant de courage. Il caressait cette idée depuis des semaines, et il était absolument hors de question qu’il se pende chez Kyle, qu’on le retrouve là, que son ami ait à affronter l’horreur de ce geste. Il avait préféré s’en aller, mais ça n’avait pas été concluant pour autant. Nullement atteint par l’égarement de Kyle envers la marche à suivre, il laissa à nouveau son regard se perdre dans le vide et écouta avec calme les battements de son cœur qui résonnait dans ses oreilles, par-dessus le tintement continu qui jouait dans sa tête.



Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Page 1 sur 1

Sauter vers :
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Life is Strange :: Les RP abandonnés-