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Dream a little dream of me (Kyle)

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Mer 4 Sep - 10:47
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Le pub écossais dans lequel j'avais donné rendez-vous à Kyle n'était pas tout à côté, mais ils y servaient de la bonne bière et du bon whisky. Rien à voir avec notre blonde américaine coupée à l'eau. Lorsque je buvais, j'étais plutôt du genre à ingurgiter ce qui était le plus rapide et le plus efficace pour m'enivrer. Mais il m'arrivait aussi parfois d'apprécier l'alcool pour son goût. Le temps que mon partenaire de boisson arrive, je me pris une pinte de brune irlandaise pour bien débuter la soirée. J'étais ce que l'on pouvait dire un habitué des lieux, mais ce n'est pas pour autant que l'on y appréciait ma présence. Je pouvais aisément me souvenir des regards hostiles que l'on m'avait lancés la première fois que j'y avais mis un pied. Il faut dire que les jeunes traînant dans ce coin-là il n'y en avait pas foule. Principalement de gros camionneurs, des types louches et des vieux. Il ne faisait aucun doute que je me ferai bannir au moindre problème et, par je ne sais quel miracle, il n'y en avait jamais eu. Du moins, pour l'instant...

"Ta carte d'identité !" me grogna le barman, un trentenaire barbu aux grosses joues. "Tu m'l'as demande à chaque fois mec..." répondis-je en serrant des dents, tâchant de ne pas m'énerver. "Laisse toi pousser ta barbe, princesse, et peut-être que tu serais crédible !"

Sentant mes doigts ce recroqueviller en un poing prêt à venir ravager la tête de ce type, je sortis malgré tout ma carte d'identité qui affichait 22 ans alors que je n'en avais que 19. Comme la dernière fois et la fois d'avant, le clown passa cinq minutes à l'examiner tout en me zieutant d'un air mauvais. "J'vais ailleurs si tu continues de me faire perdre mon temps ! finis-je par lui lancer d'un ton impatient. Ça s'rait con que la police soit au courant de ton petit business de coke (Il me regarda stupéfait). Et ouais mon pote, j'suis au courant !". Cela m'agaçait de devoir jouer les cons et d'employer le langage qui allait avec, mais avec ce genre d'idiot, il valait mieux leur faire croire qu'ils étaient plus futés ce qui n'était généralement pas le cas.

Après m'avoir jeté la fausse carte d'identité devant moi, le barman se retourna pour s'emparer d'un grand verre avant de s'approcher de la tireuse. "Bon chien" pensais-je en le narguant d'un sourire tandis qu'il me fusillait du regard. Tout en avalant ma bière, je jetais un coup d’œil sur mon téléphone. Le silence de Kyle commençait à m'inquiéter. "J'espère qu'il ne m'a pas lâché ce con !" me dis-je au moment où le brun passait le seuil du bar. Ébauchant un sourire en coin, j'attendis qu'il se soit approché pour me tourner à nouveau vers le barman.

"Deux scotch ! dis-je en posant d'ores et déjà un billet de cinquante dollars sur la table. A moins que tu veuilles autre chose ?". Laissant Kyle choisir ce qu'il voulait, je m'accoudais au bar et attendit qu'il se soit installé à côté de moi. "Tu en as mis du temps !" maugréais-je en prenant mon verre, humant la forte odeur qui fit voyager mes sens dans les Highlands.

Je ne savais même plus vraiment la façon dont nous nous étions rencontrés, sûrement au cours d'une soirée comme celle-ci. Je ne savais pas non plus si je le considérais comme un ami. Cependant, j'avais toujours trouvé sa compagnie plus ou moins agréable, nonobstant le fait qu'il avait ce même feu qui brûlait en lui, ce qui nous conduisait bien souvent à nous prendre par les cornes. Il avait la tête d'un fou, je sentais que nous allions passer une délicieuse soirée...comme à chaque fois.
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Dim 8 Sep - 21:00
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À bien y réfléchir, il n'avait pas la moindre idée de la manière dont il avait pu faire connaissance avec ce gars. Cela faisait parti d'un flou pour le moins artistique. Peut-être qu'il s'était efforcé de l'oublier à chaque fois, jusqu'au jour où il était devenu tellement présent qu'il n'était plus parvenu à le faire. C'était étrange, pour Kyle, vraiment étrange, que de revoir fréquemment quelqu'un. Quelqu'un qui ne soit pas Charles, mais ce dernier était une exception, ou un compagnon de cellule. Il n'avait pas pour nouvelle habitude de fréquenter les gens. Il en croisait, bien sur, discutait avec nombre d'entre eux, quand il flânait ou travaillait, même lorsqu'il allait traîner près de Blackwell. Les filles des ports, celles de phares, ou les gars perdus en ville, il commençait à s'y faire. Mais il y avait Nathan. Parce qu'il s'appelait Nathan, ce gars-là, et Kyle l'avait croisé une fois, recroisé douze autres fois dans son sillages, et il ne savait pas s'il l'appréciait ou mourait d'envie de lui faire ravaler sa langue. Il était atypique, dans sa façon d'agir et de bouger, ses pensées et son minois. Il était suspect, il n'attirait pas grandement la confiance, mais Kyle n'aurait pas pu y prêter moins d'attention. Il s'en foutait, tant que cela lui passait le temps. Et c'était le cas, le temps passait vite, en sa compagnie. Néanmoins, c'était clair qu'il n'avait pas que de jolies choses à cacher, celui-là, en était témoins le fait qu'une des premières entourloupes qu'il lui avait montrée était de falsifier une carte d'identité. Kyle n'avait jamais jugé cela utile, mais soit, si besoin il y avait, elle était là, et besoin il y avait à chaque fois qu'il croisait Nathan. S'il n'avait pas déjà fréquenté un alcoolique notoire, il aurait pu le prendre pour l'un d'eux. Mais il n'atteignait pas la cheville de son Grenouille. Personne ne l'atteignait dans cette fichue ville, à son humble avis, et pas pour le mieux.

C'était au cul du loup. Du moins, à son humble avis, l'endroit où ce dégénéré lui avait donné rendez-vous était à l'autre bout du monde. Il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où cela se situait, et c'était un bon indicateur du fait que cela ne pouvait qu'être loin, vu sa tendance à traîner dans tous les coins qui étaient dans son secteur. Pour peu, il aurait voulu le tuer, mais l'idée de s'éloigner un peu des sentiers battus était tentante. Il y était, pour le coup, dans les sentiers battus. Il marchait avec une humeur plus ou moins bancale, une mine qui se rapprochait très fortement du visage sans teint d'une statue de marbre, et il contemplait les façades dans l'espoir de retomber directement sur le pub concerné. Il caressa l'idée de larguer son camarade avec ses propres idées foireuses. Ce serait amusant. Il ne pointerait pas le bout de son nez, Nathan verrait rouge, ils se mettraient à se disputer le lendemain. Ou peut-être même dans la soirée s'il lui venait le mauvais réflexe de décrocher son téléphone.  C'était peut-être encore plus tentant que d'y aller. Mais, d'une, il était déjà en route, de deux, peut être que l'autre imbécile aurait un sacré plan de soirée qui vaudrait le détour. Tout valait, de toute façon, le détour par rapport au silence de son studio.

Il fut ravi, saisissez l'ironie en contemplant son faciès inexpressif, de pouvoir enfin pousser la porte du lieu maudit. L'odeur de l'alcool lui monta au nez, sans grande surprise. Quelques regards, des adultes aux alentours, plus adultes qu'eux du moins, et le fichu sourire en coin de son camarade de fortune qui l'accueillit aussitôt. Kyle ne lui décrocha pas l'ombre d'un rictus, se contenta de le rejoindre mains dans les poches pour se hisser à ses côtés. Toujours aussi aimable, toujours à dérider, il coula un regard en biais à ce billet qui hurlait à la richesse avec sa mine de pilleur de tombes.

-Pas de soucis, je prend ce que tu prends... La prochaine fois, trouve un coin moins perdu, et peut-être que je serais à l'heure,
marmonna-t-il en retour tout en saisissant son verre sans le regarder, et il ajouta tout en semblant enfin reprendre un soupçon de vie: Ou bien j'aime me faire désirer, c'est possible. Tu m'aurais attendu comme ça combien de temps? Jusqu'au bout de la nuit, je suis certain.

Il leva son verre, vaguement, s'étendit sur le barre pour attraper deux pailles, à croire qu'il était le seul sauvage de cette humble planète à boire autre chose que des cocktails ainsi. Habitude de bac à sable, le jus de fruit avait néanmoins bien changé. Il prit une gorgée, tout au plus, coula un regard acéré sur son camarade qu'il détailla des pieds à la tête. Il en abusait, le faisait sans cesse, avec l'assentiment de Nathan ou non. Il fixait, il scrutait, et qu'en avait-il à faire si ça le dérangeait.

-Je t'ai tant manqué que ça, hm? Mince alors, Nathan le magnifique, seul dans un bar, à attendre, craindre de ne jamais voir venir celui qu'il attend avec désespoir... Merde, tu pourrais te payer des amis, mais tu t'accroches désespérément à mon cou. C'est presque poétique.


Bon sang, qu'il aimait lui mettre de grandes béquilles verbales dès que la situation s'y prêtait. Il s'était calmé, au début, mal installé dans sa nouvelle vie, avec des gens trop doux, trop gentils et attachants, mais Nathan... Nathan avait cette attitude qui lui donnait autant envie de rester à ses côtés que de le secouer jusqu'à ce qu'il en pleure. C'était un jeune homme qui se croyait fort, mais Kyle avait la douce impression qu'il pouvait le briser à mains nues s'il le voulait. Il fallait dire que dans cette ville, cette sensation revenait souvent. Ville de saints, de faux culs et de fragiles.
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Lun 16 Sep - 14:22
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"Tu n'avais qu'à faire du stop !" fis-je remarquer, sachant pertinemment que j'aurais pu aussi le prendre avec moi en voiture. J'étais curieux de savoir comment il avait fait pour arriver jusqu'ici, mais je me ravisais en pensant qu'il profiterait de ma question pour retourner le couteau dans la plaie. Reportant quelques instants mon attention sur mon verre, je fis couler le liquide ambré dans ma bouche, l'avalant progressivement à mon rythme. L'intensité de l'alcool me donnait la sensation d'avoir de la fumée en train de batailler dans ma gorge pour sortir, mais l'arôme était en même temps si doux...

Je me mis à ricaner et roula des yeux en direction de mon interlocuteur. "Parce que tu penses que je t'aurais attendu ? lançais-je en ébauchant un sourire. Je me serais sûrement bourré la gueule tout seul avant de me casser !". En vérité, j'aurais sûrement pesté face à l'absence de mon camarade, mais il était hors de question que je lui gonfle son ego en lui faisant part de ce détail. "Je vais t'en foutre des poèmes, plaisantais-je. Je déteste que l'on me foute des plans ! Il ne vaut mieux pas que tu saches ce que j'ai fait à la dernière personne qui en a pris le risque...". Mes paroles n'avaient pas pour but de menacer Kyle, mais si jamais il prenait la chose ainsi, je savais que cela ne lui ferait ni chaud ni froid. Après tout, il était l'un des seuls dans cette foutue ville à ne pas me craindre. Sûrement parce qu'il est aussi barge que moi..., pensais-je en buvant un nouveau coup, me demandant si c'était la raison pour laquelle nous arrivions plus ou moins à nous supporter.

Il avait touché juste. Payer des gens pour me tenir compagnie m'était totalement accessible, mais je n'étais pas aussi désespéré qu'il avait l'air de le penser. Malgré les apparences, je n'étais pas engagé dans une quelconque quête de popularité. Et puis, qu'est-ce que c'était qu'être populaire dans ce trou à rat ? Être invité aux soirées du Vortex Club ? Je m'en moquais comme de mes parents. Par chance, tout le monde n'était pas non plus à jeter, bien que je n'en tenais que très peu en estime.

Je me mis à lorgner Kyle du coin de l’œil, réalisant qu'il me faisait beaucoup penser à Jefferson. M'étais-je rapproché de lui pour cette raison ? Si tel était le cas, je me demandais si je n'étais pas par hasard un peu jaloux de lui. Il était clair que mon voisin avait le type de personnalité qui pouvait plaire au professeur de photographie. Or, je voulais rester son préféré, son apprenti, celui vers qui il pouvait se tourner lorsqu'il en avait besoin.

Mon regard passa de Kyle à la cible de fléchette contre le mur un peu plus loin, puis enfin le grand billard où était en train de jouer trois bonshommes en veste de cuir sans manches. Peut-être qu'ils nous laisseront jouer si on leur demande? m'interrogeais-je tout en me disant qu'au pire, on prendrait leur place de force.

"On s'fait une partie de fléchettes ou un billard ? proposais-je à Kyle. A moins que tu aies envie de me raconter ta vie comme une petite minette ?"

Un sourire moqueur aux lèvres, je terminais d'un coup sec mon verre et nous commandait une autre tournée. Comme avait pu le remarquer Kyle à plusieurs reprises, l'argent n'était pas un problème pour moi. J'avais bien vu sa façon de zieuter le billet que j'avais tendu précédemment au barman. Je ne me faisais pas forcément de soucis sur le fait d'avoir beaucoup de liquide sur moi, je n'étais pas sans défense.
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Jeu 3 Oct - 20:07
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L’argument de Nathan tomba dans l’oreille d’un sourd, ni plus ni moins, tandis que Kyle le fixait avec son visage le plus inexpressif, ce qui n’était pas peu dire. Il s’appliqua à ne lui offrir que la plus ample des indifférences le temps d’un battement de cils, fit tourner le liquide dans son verre avec un œil critique, avant de lâcher d’un ton frappant par son manque de tonalité propre : « Bien sûr, et tomber sur un gars aussi flingué que toi pour finir dans un mur à cent-dix sur une route à trente. ». Ce n’était même pas vraiment de l’humour, à ce stade, mais il était difficile de concevoir pour un obsédé du contrôle comme lui qu’il était possible de se faire conduire par un inconnu. Oh, non, plutôt crever. La fille du phare n’entrait pas dans cette catégorie. Mais faire du stop ? Décidément, pas un bon plan. Il en était revenu à sa contemplation de Nathan, qui buvait comme un trou sans qu’il ne lui trouvât le charme de son Grenouille, mais c’était sans doute purement subjectif. Après tout, Nathan restait, au grand damne de tous, un jeune homme des plus charmants. Cela lui filait des envies de lui planter sa paille dans l’œil. Encore une fois, tout à fait subjectif. Il lâcha un claquement de langue caractéristique, daigna enfin changer de pause pour s’appuyer sur le bar, et il leva les yeux au ciel, première véritable expression du début de soirée.

-C’est ça. Tu m’aurais attendu, bébé, tu le sais, je le sais. Tu aurais bu comme un chien en pleurant mon absence, et je serais venu juste à temps pour récupérer ta putain d’épave sur le plancher. Un régal pour les yeux, si tu veux mon avis
, ironisa-t-il sans jamais ciller, et il enchaîna avec un peu plus d’humeur, une ombre de sourire au coin des lèvres : J’aimerais beaucoup savoir, continue donc. Mais ceux qui l’étalent le plus ont le moins d’histoire. Ou le moins de couilles, mais c’est tellement trivial. Je préfèrerais tes poésies d’artiste.

Il battit des cils, un instant, imperméable à tout semblant de menace. Peut-être qu’il était siphonné. Peut-être au contraire qu’il était étonnement clair d’esprit. Nathan lui faisait l’effet d’un moineau qui piaillait, piaillait à n’en plus pouvoir, mais il aimait bien les oiseaux bavards. S’ils étaient alcooliques et des loques humaines, c’était du bonus. Nathan n’avait de plus agaçant que sa propension à étaler sa richesse, sinon, il était tout à fait supportable, du moins à l’échelle de Kyle. Il en avait vu des pires. Et puis, il fallait l’admettre, son camarade rallumait la flamme, faisait renaître de leurs cendres des sensations qui avaient péri depuis longtemps. Différentes. Féroces. C’étaient les émotions qu’il n’avait jamais pu expérimenter, la vivacité et la stupidité de la jeunesse. Il ne savait pas s’il adorait ou haïssait ça, mais il se laissait plus ou moins porter. Il arqua un sourcil à la soudaine proposition, suivit son regard vers les trois gars qui stationnaient par là-bas. Il pencha la tête, d’un geste léger, discret, eut un souffle semblable à un rire.

-T’es certain de vouloir me laisser des fléchettes entre les mains ? Je pourrais accidentellement t’en foutre une dans la gueule
(à voir sa mine, la théorie d’un accident était certes à exclure). Quand tu veux, Nath’, si tu as fini de descendre tes verres avec l’élégance d’un chacal.

Tandis qu’un deuxième verre arrivait déjà, alors qu’il n’en était qu’à la moitié du sien, il attendit que son ami ne se détournât pour le décaler savamment, d’un geste souple et nonchalant, vers la première heureuse personne qui pourrait en bénéficier. Un battement de cœur plus tard, il était levé, buvait une gorgée dans son premier verre, et commença à se diriger vers leur nouvelle zone de jeu. Ou de disputes. C’était à voir. S’il bouscula Nathan pour le seul plaisir de l’emmerder, il conserva son impassibilité lorsqu’ils passèrent non loin des trois idiots -ils n’avaient pas l’air fin. Visiblement pas d’avis de demander la permission ou ne serait-ce qu’adresser un mot à quelqu’un d’autre que son ami, Kyle reprit d’une voix empreinte de sarcasme :

-Oh, oui, je crève d’envie de te conter ma trépidante existence. Ma sœur, un gars, les clients qui me pompent l’air. Mais si tu poses la question, c’est sans doute que toi, petite minette, tu crèves d’envie de me raconter la tienne, hm ? Mais je t’écoute, je suis certain que c’est passionnant. Des larmes de douleur sur ton compte en banque, ton cul qui traîne à gauche à droite, un classique.


Tout en parlant, une nouvelle gorgée, légère, aussi infime que les précédentes, et il entreprit d’attraper les fléchettes d’un geste las, tout en coulant un regard au billard. Oh. Bonté divine, c’était bien trop tentant pour ne pas simplement laisser libre court à ce qu’il était : un fichu adolescent qui appréciait parler, mais plus encore envoyer des piques à n’en plus pouvoir. Les trois gaillards écoutaient, tout au plus, ou bien l’indifférence des deux jeunes les avait sonnés un instant. C’était tant mieux.

-Dis-moi, hm, si tu préfères tâter de la queue, ça pourrait te changer,
lâcha-t-il d’une voix doucereuse qui masquait à peine combien elle pouvait devenir tranchante, tout en indiquant la table d’un geste du menton.

Il planta ses yeux dans les siens, une légère défiance dans les prunelles. Il s’en amusait d’autant plus que Nathan était susceptible. Un petit plaisir. Cette soirée se profilait bien, c’était son constat tandis qu’il s’appuyait sur une chaise, impérial, avec sa petite mine un brin hautaine habituelle.

HRP:
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