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Dim 4 Aoû - 16:45
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Chambre 215. Comme dans le jeu Hotel Dusk. Loup était fier de cette coïncidence avec un jeu qu'il avait adoré découvrir sur Nintendo DS. Il fallait tenir la console comme un livre, les deux écrans se faisant face, tel le duel de cowboy.

Sur la moquette : des bâches en plastique. Plein. Partout. Qui couvrent les meubles et le sol douillet comme une couche de cocon translucide. Chaque pas de Loup se traduit en un craquement sur le plastique étalé ici et là. Seules ses grandes enjambées lui permettent d'aller d'un point A à B, sans détruire tous les outils de dessin au sol, et surtout, sans foutre le pied dans un des pots de peinture. Il remercie son corps trop grand et ses jambes interminables qui lui permettent de parcourir autant de distance. Pourtant sa chambre paraît bien petite avec tous ces encombrements scolaires et parfois enfantins.

Des jouets jonchent le sol comme un paquet de détritus renversé à terre. Cubes pour les bébés, des puzzles de chiffres et de lettres. Pellicules de photos séchées. Pas de peluches, mais des casse-tête à briques, des coloriages à calculs, des objets en plastique qui font du bruit quand on appuie dessus, exactement comme les jouets pour chiens.

Les seules preuves de vie estudiantine se trouvent sur le bureau, sous forme de feuilles volantes de révisions, et puis sur les murs, avec des cartes du monde, des posters culturels d'événements où Loup a été, ou aurait aimé aller. Puis l'on sent l'odeur des pigments de peinture sur chaque recoin, chaque morceau de bois, chaque pan de toile.

Fenêtre ouverte qui laisse respirer le monstre tranquille et bariolé qu'est sa chambre, Loup s'est assis pour admirer le chaos rassurant que l'on appelle monde intérieur.

Il n'avait pas oublié son rendez-vous avec Larry. Avant de quitter le restaurant, il avait pris soin de laisser le numéro de sa chambre, ainsi que... Qu'un numéro de téléphone. Loup n'a jamais été du genre très tendance, mais il sait comment allumer son cellulaire et émettre un appel. Il n'a pas encore rédigé de SMS, cela viendra. Peut-être avec Larry, si ce dernier se perd dans les couloirs sinueux de l'internat pour garçons.

Posté en tailleur sur son lit double, pieds couverts de chaussettes blanches, il s'attelle à l'esquisse d'une nature morte. Composition de fruits divers et variés placés stratégiquement au sol, l'étudiant profite des jeux d'ombre et de lumière offerts par un soleil couchant. Un air de musique paisible chatouille les oreilles les plus sensibles.

Ses yeux se lèvent, puis retournent se poser sur sa feuille de papier. Une fois, deux fois. Encore. Et ainsi de suite. On n'entend que le grattement de son medium sur la surface blanche, particules de poussière flottant à la lumière des rideaux.
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Lun 5 Aoû - 10:13
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ALEC
&
LOUP
Oh, why'd you have to be so cute? It's impossible to ignore you, ah Why must you make me laugh so much? It's bad enough we get along so well
Dans quoi s’était-il encore embarqué ? Le serveur venait de terminer son service et tenait deux gobelets et une petite boîte en carton dans ses mains. D’un doigt - le seul qu’il pouvait utiliser sans détruire cet équilibre précaire - il ramena sa veste devant lui. Le vent semblait déterminé à le faire chuter ou lui faire perdre ses victuailles. Arcadia Bay n’était pas spécialement glacial à cette période de l’année mais le fond de l’air était frais. On endurait généralement une veste épaisse. L’étudiant en lettres avait promis à son ami Loup de le retrouver dans sa chambre étudiante à l’internat. Celui-ci devait lui montrer le projet sur lequel il travaillait d’arrache-pied. Selon ses dires, le blondin restait enfermé depuis des jours pour essayer de le mener à terme. Il s’agissait d’une frise qui devait le représenter. Tout un programme ! Non seulement Alec était curieux de découvrir cette peinture - mais pas à l’huile, parce que l’odeur était insupportable d’après Loup - mais en plus il voulait s’aventurer dans une des chambres de l’internat. L’écossais avait lui opté pour un petit deux-pièces en centre-ville parce qu’il avait les moyens et parce qu’il ne se voyait pas vivre avec des étudiants fêtards du haut de ses vingt-six ans. Il y aurait eu là quelque chose de déraisonnable, presque pitoyable. Sa jeunesse de fête et d’alcool était passée. Elle s’était terminée ce jour funeste où ses parents étaient morts. Chassant cette idée de sa tête, le grand brun s’approcha d’une des entrées avec ses provisions. Une jeune femme au regard vert lui tint la porte en le voyant marcher de façon si précaire. Un large sourire aux lèvres, Alec la remercia chaleureusement avant de lui demander des indications. Le bâtiment avait l’air gigantesque ! Arcadia Bay accueillait-elle tant de monde que ça pour leurs études ? Soit ça, soit les chambres étaient phénoménales. La jolie jeune femme lui indiqua rapidement le chemin vers la deux-cent quinze ; elle était pressée. Qu’à cela ne tienne ! Alec compterait sur son incroyable - mensonge, mensonge - sens de l’orientation.

Deux-cent douze ! Il se rapprochait. Les murs du couloir lui donnaient le tourni. Depuis combien de temps déambulait-il comme ça ? Deux-cent quatorze. Deux-cent quinze. Voilà ! Oui mais maintenant… Comment faire ? Il n’y avait pas de sonnette sur le côté de la porte et son téléphone portable, qui savait ce qui était mieux pour lui, était en sécurité dans sa poche de jean. Les mains pleines, il lui était impossible de frapper. Si Alec ne trouvait pas bientôt un moyen de signaler sa présence, ce serait la visite la plus courte n’ayant jamais été faite. Aux grands moyens les grands remèdes, le jeune homme frappa quelques petits coups timides avec son pied. Il se parra de son plus beau sourire en voyant Loup lui ouvrir la porte. Derrière lui se tenait une multitude de matériel d’art, des fruits étalés stratégiquement et des bâches de protection.

“T’avais l’intention d’égorger un cochon ?”, fit-il en désignant les bâches avec le menton sitôt que l’animal le laissa pénétrer dans sa tanière. “J’ai apporté deux autres chocolats chauds et un mille-feuille à partager. J’en voulais deux, mais on s’est fait dévaliser.”
CODAGE PAR AMIANTE & JULES MARCHIONI
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Lun 5 Aoû - 12:02
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Pendant tout ce temps le cœur de Loup n'avait cessé de battre la chamade à l'idée d'entendre le toc toc salvateur contre sa porte. À la fois crainte et attente, l'étudiant dessinait sans réellement dessiner, la pensée davantage occupée à imaginer toutes les possibilités de ce fameux rendez-vous.

Il invitait un garçon dans sa chambre... C'était un évènement. Bien peu de monde avait le droit de pénétrer son domaine, son jardin privé. Loup lui-même s'était surpris à proposer cette invitation à Larry. Bien qu'il imaginait tout à fait le serveur être un invité irréprochable, Loup ne pouvait s'empêcher de se sentir angoissé à l'idée de partager son royaume coloré.

Puis finalement, le gong. Ou plutôt, les coups de pied contre la porte.

Loup leva aussitôt sa frimousse, l'oeil pétillant dont on ne sait quoi de candide. C'est touchant de le voir ainsi, intenable et timide. Son corps frêle émerge des draps, il pose pied à terre et on entend les bâches frémir sous son poids de crevette. C'est vrai quil a l'allure fort fine, Loup. On pourrait le casser en deux en une étreinte.

Enfin, sa paume se pose sur la poignée, puis elle ouvre et laisse apparaître un Larry de chair et d'os. Il porte avec lui des objets que Loup n'identifie pas tout de suite, trop occupé à afficher un sourire discret et gêné. Mais heureux.

- Salut...

Il ne sait pas s'il doit claquer la bise à son invité, lui faire une tape virile dans le dos, ou bien lui serrer la main. Comment on fait, Loup ?

- Ah, ça... C'est pour éviter les tâches. Les tâches de peinture.

Il précise, sans trop savoir pourquoi.
S'écartant pour laisser passer Larry, il entend qu'un nouveau chocolat chaud l'attend, ainsi qu'un autre millefeuille. Seigneur dieu.

Les joues de Loup se fardent de rougeurs adorables.

- Il fallait pas tu sais... Mais... C'est gentil. Merci...

Ses doigts glissent dans sa chevelure blonde teintée, grattant la couche d'embarras qui le ronge soudain. Sa propre chambre lui paraît étrangère, maintenant qu'il y a quelqu'un d'autre dedans. Sans doute pour détourner l'attention de son malaise passager, il pousse du bout de sa chaussette les bricoles sur le passage, écarte des crayons qui roulent plus loin, puis ses jouets en plastique.

- Je suis content de te voir.

Ça lui a échappé. En le réalisant, il se cache à nouveau derrière une expression maladroite et délicieuse. Son derrière trouve le chemin jusqu'au bord de son lit. Même la couette semble plus dure.

- Si tu veux on partagera. Le gâteau. Il n'arrive toujours pas à prononcer le nom correctement. C'est toi qui l'a ramené après tout.

Loup aimerait avoir le caractère naturel et spontané qui dit : "Mets-toi à l'aise, fais comme chez toi." Mais il a peur. Peur que chacun de ses mots soit source de contrariété pour l'autre. Peur de faire ou dire une erreur. Peur d'être avec quelqu'un d'autre.

C'est derrière son petit sourire mignon que toutes ces pensées bien sombres se bousculent.
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Mar 6 Aoû - 20:36
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ALEC
&
LOUP
Oh, why'd you have to be so cute? It's impossible to ignore you, ah Why must you make me laugh so much? It's bad enough we get along so well
Le sourire joyeux de Loup en appela un similaire sur ses propres lèvres. Il répondit à sa salutation d’un geste de la tête informel. Les deux garçons s’étaient déjà vus plus tôt dans la journée et il ne sembla pas utile à Alec de lui serrer la main ou de lui donner une accolade aussi virile puisse-t-elle être. De toute façon, avec ces trésors dans leurs coffres de carton dans les mains, le jeune homme aurait été bien incapable de lui faire la moindre embrassade. La réponse de l’animal plus sauvage que domestique le fit éclater de rire. Le serveur devait bien l’avouer, lorsqu’il avait parlé de tâches, il l’avait davantage imaginer foutre de la crème pâtissière partout en dévorant sa part de mille-feuille. Sans doute à cause des victuailles, Cerberus laissa le pas si innocent jeune homme pénétrer dans son antre. La porte des doux enfers se referma bientôt derrière lui mais Alec était trop occupé à détailler la chambre des yeux. Une multitude d’objets plus colorés et plus curieux les uns que les autres se prélassaient ici et là, comme s’ils avaient une vie propre. Le rouge lui était visiblement monté aux joues et Alec se félicita d’avoir pensé aux petits cadeaux. Après tout, cela ne mangeait pas de pain et il était plus sympa d’amener quelque chose à son hôte. C’était comme si le regard de Loup découvrait sa chambre en même temps que lui. Fuck…

“Mince, tu veux peut-être que je retire mes chaussures !”, interpréta-t-il.

Alec voulut d’abord les retirer d’un claquement de talons mais se rappela vite qu’il avait opté pour des bottines marrons ce jour-là. Pas le choix, il allait devoir se débarrasser de ses mets les plus délicieux afin de se baisser et de dé-lacer ses chaussures. Même si Loup tentait de l’en empêcher, Alec les retirerait quand même ; on était plus à l’aise pieds nus chez soi. Ou chez quelqu’un, en l'occurrence. Peut-être Loup était-il podophobe ? Loup brise enfin le flottement et lui avoue être content de le voir ici. Le jeune homme sourit et tourna la tête vers lui pour le flatter d’un regard pétillant.

“Moi aussi, ça me fait plaisir.”

Il lui tendit les bricoles qu’il a amenées avec lui avant que celui-ci ne se dirige vers son lit. Sans un mot, il se baissa et retira ses chaussures sans quitter la pièce qu’il balayait du regard. Loin d’être impoli, l’écossais avait toutefois la capacité d’être à l’aise pour deux. Loup lui promettait de partager la sucrerie tandis que lui faisaient quelques pas pour poser ses bottines et ses chaussettes devant la porte d’entrée, puis d’autres encore pour aller regarder les petits objets qui traînaient.

“Je sais ce qui se passe dans ta tête…”

Il avait soudainement ancrés ses yeux dans les siens. Une tempête semblait s’y précipiter.

“Tu te demandes quand on va enfin pouvoir boire ce chocolat chaud !”

Alec s’approcha alors en riant. Il désigna le petit espace restant sur le bord du lit et demanda s’il pouvait s’y installer. L’écossais y croisa les jambes pour distancer ses pieds de la fraîcheur des bâches. Sans plus d’invitation, il se procura les deux gobelets de carton et en tendit un à son ami.

“À ton projet !”

On ne trinquait d’ordinaire pas sans alcool mais le serveur se rassura en se disant que son collègue en avait sûrement mis dans la pâte de ses sucreries. Sitôt dit, sitôt ses lèvres baignaient dans le liquide chocolaté. Il n’y avait pas à dire, Alec préférait le café.

“J’suis un peu en retard, désolé. J’ai voulu prendre une douche. Une grand-mère m’a renversé son lait chaud dessus. J’ai dû passer par mon appartement, revenir au café prendre tout ça et ensuite trouver ta chambre. Du coup ta frise ?”

Il se tourna de but en blanc pour la trouver des yeux.
CODAGE PAR AMIANTE & JULES MARCHIONI
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Jeu 8 Aoû - 14:10
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Pas podophobe, mais si Loup peut garder ses petites chaussettes blanches, ça l'arrange. Comme un animal qui n'aimerait pas glisser ses coussinets n'importe où, n'importe comment. D'une certaine manière, ça prouve que le garçon est quelqu'un de propre qui n'aime pas laisser de traces de son passage.

- T'as qu'à les laisser là...

Mais Larry a déjà pris ses aises. C'est fou, comment Loup trouve que ça a l'air plus facile d'être "les autres". Lui il n'a pas cette capacité à se sentir bien tout de suite, comme ça. À pouvoir retirer ses chausses et les déposer au coin d'une pièce qu'il n'avait jamais vue avant.

Loup admire, et c'est aussi pour cette raison qu'une sorte de méfiance émane sans cesse de son regard. Il n'est jamais sûr.

Perdu dans son amas personnel de pensées, il se surprend à imaginer le train de vie de son invité. Est-il comme ça avec tout le monde ? Est-ce que c'est ça d'être serveur, on se sent à l'aise partout où l'on va ? Loup fait remonter ses cuisses puis ses genoux jusque son torse plat. De ses bras fins, il entoure ses jambes et resserre le noeud tout contre lui. Là, comme ça.
C'est à peine perceptible mais son corps effectue un petit balancement régulier, comme les enfants qu'on berce pour les endormir. Dans le cas de Loup, c'est juste une façon de se rassurer, et de s'ancrer dans la réalité.

Larry brise soudain le flot de ses pensées en l'invitant à la boisson. Pas d'inquiétude, ce n'est que du chocolat. Et chaud si possible.

Une question brûle cependant les lèvres du blond.

- C'est encore chaud ? Je veux dire... Ça garde vraiment au chaud, ça ?

Il désigne les gobelets d'un coup de menton, l'air crédule. Puis il récupère son verre à lui, dérouté par la chaleur qui pulse du récipient. On le voit à son visage étiré de stupeur. C'est si facile de l'impressionner, Loup.

- Ah oui... Santé.

De toute façon Loup ne boit pas d'alcool, il faudrait l'y forcer.
Après le tintement sourd des verres, il aspire une gorgée du bout des lèvres. On dirait qu'il boit des litres, mais c'est seulement qu'il a une façon de boire... Comme les biberons. Il suçote lentement sa boisson, craignant la brûlure ou le goût trop brusque du sucre. Du coup, le voilà en train de faire un bruit d'aspirateur pour boire deux millilitres de chocolat chaud.

L'attention revient sur Larry quand ce dernier lui rappelle la véritable raison de sa venue. Les empreintes rupestres du Loup.

- C'est derrière les bâches contre le mur. D'habitude je les mets pas, pour que ça puisse sécher... Mais là ça allait. Je suis sur plein de petits trucs en même temps, alors pour éviter qu'une toile éclabousse une autre... C'est tout un bordel...

En même temps que son explication se déroule, il a déposé sa boisson sur le plateau, abandonnant sa position stable et posant ses pieds au sol. Bruissement du plastique, puis l'homme s'en va rejoindre l'arrière du lit pour tirer avec précaution un carré emballé tout dans de la matière protectrice. Il en extirpe un, puis deux, puis trois... Une dizaine au total.

Sans un mot, il étale tout par terre, après avoir dégagé du bout de la patte quelques jouets et des breloques roulant au sol. Son puzzle géant prend alors forme, sorti de sa peau de plastique, et dévoilant un travail grandiose qui s'étale trop loin.

- J'ai pas fini du tout. En fait je crois que ça sera jamais fini.

D'ordinaire Loup ne montre pas ses peintures, il garde tout pour lui dans le fin fond de sa tanière. Mais aujourd'hui, il s'agit de proposer sa vision des choses. Ainsi, sur plusieurs carrés mesurant un mètre de longueur et hauteur chacun, attachés les uns après les autres, on distingue les ébauches et finitions d'une fresque hybride mêlant bande dessinée, graffitis, textes sous les couches d'aérosols, des paysages tantôt impressionnistes, tantôt expressionnistes, et puis des coups de crayon noir marquant de puissants fonds en dégradé.

C'est une fresque à l'aspect brutal, nature peinture. Dans un coin il y a la naissance d'un corps humain, puis une explosion de sang en bouquet fleuri. Un rongeur famélique au corps osseux prend la suite en emmenant les premières couleurs jusqu'à une ville dessinée au graphite. L'acrylique fait alors son relais, achevant les premières esquisses dans une explosion bigarrée.

Le reste est encore blanc.

- Tu vois là à droite ? C'est ce que j'ai pas encore terminé. À vrai dire je sais même pas encore ce que je vais y faire. Peut-être que je vais demander à quelqu'un de marcher dessus, ou bien que je vais jeter la toile du plus haut toit de la ville. J'ai pensé à verser de l'aquarelle, puis à passer un coup d'eau de la mer. Le sel a un impact intéressant, puis le courant et l'écume aussi. Désolé, tu comprends peut-être rien de ce que je dis.

Il s'enquit d'un rire léger et timide, puis frotte sa nuque d'un passage de la main. Laissant Larry sur sa thèse artistique, Loup s'en va rejoindre son bureau, creusant dans le chaos de ses affaires pour faire émerger un classeur. Deux classeurs, même.
Il déballe tout sur la table, des feuilles s'échappent et s'envolent aux pieds du lit, de Larry, de n'importe qui.

- Regarde, c'est des croquis que je fais pendant les cours. On reconnaît des étudiants sur leur portable, Samuel balayant la cour, un professeur discutant avec un élève, ou bien un écureuil perché à une branche. J'aime bien dessiner les paysages aussi, mais les gens c'est le meilleur. Parce que c'est le plus difficile.

En attestent les esquisses inachevées de personnalités aussi familières qu'inconnues. On voit le savoir faire de Loup dans sa façon de capturer un brève instant sur une feuille de papier.

Et pendant qu'il redécouvre ses propres travaux, Loup n'a pas remarqué que d'autres reproductions, plus compromettantes, s'étaient glissées sous le pas de son invité. Notamment des esquisses de garçons nus sous la douche, ainsi que d'autres scènes représentant le corps masculin sous son aspect le plus charnel.
C'est d'autant plus troublant quand quelque chose nous dit que Loup n'a sans doute pas obtenu l'accord au préalable des modèles pour faire ces dessins.
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Mer 14 Aoû - 13:46
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ALEC
&
LOUP
Oh, why'd you have to be so cute? It's impossible to ignore you, ah Why must you make me laugh so much? It's bad enough we get along so well
Peut-être était-ce le fait d’avoir fréquenté son ami d’enfance qui avait aidé Alec à se sentir à l’aise dans toutes les situations de la vie - ou presque. @Elijah Holtz était un jeune homme libéré, un poil taquin et sa grande popularité lui avait ouvert les portes des plus grandes fêtes allemandes organisées par leurs camarades. Là où le blondin était invité d’office, le grand brun était généralement le “plus un”, voire “le plus deux” dépendamment de la vie amoureuse chaotique du garçon en or. L’écossais savait que sa présence était tolérée au moins la moitié du temps et il lui avait fallu agir comme si de rien n’était pour se faire accepter les trois-quarts du temps. Peut-être aurait-il fallu que le jeune homme prête davantage attention aux faits et gestes du louveteau ; son attention était ailleurs, occupée à le dévisager et à observer ses mèches blondes. Bien qu’hors service, le serveur s’apprêtait à le mettre en garde contre la chaleur du gobelet mais celui-ci y avait déjà trempé et ressorti aussi sec le museau. Des rires d’enfant s’échappèrent de sa gorge, rien de plus. C’est vrai quand on y pensait : cette invention ne payait pas de mine et faisait pourtant le job. Il y avait de la beauté dans sa simplicité. Encore une chose que Loup et le gobelet avaient en commun. Encore une, car il ne savait pas pourquoi - sans doute à cause de son addiction aux pâtisseries - Alec avait le sentiment que le jeune homme était sucré. Ils trinquèrent ensemble et l’étudiant chercha bientôt à savoir pourquoi il était là. L’animal avait promis de se laisser apprivoiser et de lui montrer quelques unes de ses œuvres.

“Tes toiles s’éclaboussent entre elles ?”, voulut-il savoir. “T’utilises toujours de la peinture ?”

Son regard était pétillant de curiosité et d’une malice naissante. Alec se leva, délaissant les offrandes derrière lui, pour regarder son art de plus près. Il suivit l’étudiant pour gagner ses peintures et se faire offrir le bénéfice des explications. Loup s’excusa presque et déclara que c’était inachevé. L’écossais savait de par ses connaissances présentes ou passées que la chose était inhabituelle ; on laissait rarement un inconnu faire irruption dans l’atelier. Son égo s’en vit significativement boosté et un large sourire s’étira sur ses lèvres. Les odeurs de sucre se mélangeaient aux peintures et autres couleurs qui séchaient sous les bâches. De la couleur, beaucoup de couleurs. Des graphismes, des traits différents et pourtant complémentaires ; Loup se représentait dans sa complexité toute entière. C’était ambitieux et à la fois cela le rendait vulnérable. Alec avait l’impression de pouvoir toucher du doigt l’interdit, l’inaccessible en Loup.

“C’est… Wow… On sait plus trop où donner de la tête. J’aime beaucoup.”, le complimenta-t-il. “Ça fait longtemps que tu travailles dessus ?”

Il passa de l’autre côté de la frise en prenant grand soin de ne pas marcher là où il n’était pas censé mettre les pieds. Alec tentait d’imaginer la suite. C’était sûrement s’accorder à lui-même beaucoup trop de pouvoir.

“Si, si, je comprends… enfin je crois…”, voulut-il le rassurer.

Pourtant, sa voix témoignait de sa concentration absorbée dans les pièces qui se détâchaient devant lui. D’autres attiraient maintenant son regard. Il parlait justement de dessiner des paysages, des personnes… Sans vraiment demander la permission, le jeune homme souleva un croquis dont il venait de lui parler. C’était sûrement son esprit mal placé qui avait attiré son attention sur celle-ci en particulier. Sur le papier blanc se dessinaient les traits d’un bel éphèbe allongé dans une position lascive. Le crayon était tantôt assuré, tantôt plus fumeux, laissant une impression d’ombre et de suavité.

“Tu prends toujours des vrais modèles pour tous tes croquis ?”, s’amusa-t-il. “Même pour ces croquis-la ?”

Il tourna le croquis vers lui pour que Loup puisse admirer sa propre oeuvre. Et beh… Le loup n’est peut-être pas si solitaire, finalement.
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