An-Marie / Imperfection is beauty, madness is genius.

« An-Marie ! Descends saluer nos invités avant leur départ. » Assise au haut de l'escalier, les genoux remontés contre la poitrine, la jeune fille ne parvient pas à bouger. Elle ne pouvait pas à supporter ce "musée" que son père avait ouvert il y a quelques mois et qui attirait bien plus de curieux qu'elle ne l'aurait cru possible. Elle ne comprenait pas comment les gens pouvaient avoir envie de voir ces scènes qui étaient bien trop fidèlement représentées. Ni comment son père pouvait accentuer d'avantage l'attention sur leur famille. Ne réalisait-il pas tous les murmures qui
ricochaient contre leur dos ? Ou les aimaient-ils au point de vouloir s'assurer qu'ils se renforcent. « Gertrud ! » Un frisson parcourait son corps alors qu'elle se relevait et ce n'était pas uniquement dû au fait que sa mère venait d'employer ce deuxième prénom dont elle avait horreur. Ses jambes tremblaient légèrement alors qu'elle descendait une à une les marches séparant l'appartement où elle vivait avec ses parents et sa soeur du premier étage occupé entièrement par le musée. Poussant la porte, elle se forçait à sourire tout en tenant son regard éloigné des personnages en cire peuplant les nombreuses scènes du musée. Depuis sa naissance, elle n'avait jamais pu supporter les poupées de porcelaine que sa grand-mère maternelle adorait lui offrir. Elle ne parvenait pas à dormir dans une pièce en sachant que l'une d'entre elles s'y trouvait et voilà que son père avait l'idée d'ouvrir un musée des moins orthodoxe peuplé par des versions grandeur nature de ces terrifiants objets. Au-delà de la terreur qu'ils lui inspirent, les histoires qu'elles racontent continuent de lui retourner l'estomac. Elle n'était qu'un bébé lorsque sa famille avait été durement éprouvée en apprenant que son grand-père paternel, cet homme de qui ils venaient à peine de quitter les funérailles, était l'un des plus grands criminels qu'ait connue cette région. Il lui en avait voulu pendant plusieurs années avant que son père ne réalise à quel point l'être humain possédait une curiosité parfois déplacée et décide d'en profiter pour faire fortune. Petit à petit, le nombre de scène augmenta si bien qu'aujourd'hui le musée occupait entièrement le sous-sol et le premier étage de leur maison. An-Marie ne quittait presque jamais l'étage supérieur, passant toujours pas la sortie extérieure pour descendre. Elle n'approchait du premier étage que lorsqu'elle n'avait absolument pas d'autre choix. Il s'agissait présentement de l'une de ses exceptions, un effort plus que considérable qui serait récompensé à son plus grand damne par une épaisse marque de rouge-à-lèvre bas de gamme laissé par le baiser d'une de ses tentes contre ses joues.  



Elle venait à peine de célébrer son vingt-et-unième anniversaire que déjà, An-Marie savait parfaitement qu'elle présent elle comptait se faire. Cela faisait déjà des années que les sœurs Barenchi rêvassaient ensemble sur cette vie future qu'elles souhaitaient avoir et s'il y avait bien une chose qu'elles avaient en commun, c'était bien leur désir de s'éloigner le plus loin possible de cette ville et du regard des gens. De nouveaux crimes reliés à son grand-père ne cessaient s'être découverts, ravivant encore et encore cette histoire dont elle savait qu'elle ne parviendrait jamais à se défaire sauf en choisissant la fuite. C'était pourquoi elle avait annoncé à son père son désir de déménager dans l'état voisin et d'apporter avec elle sa soeur de deux ans sa cadette. Si l'homme fut au départ hésitant face à cette demande inattendue, les belles paroles et la justification inventées de toutes pièces de la jeune femme suffit à le convaincre. Elles ne savaient pas encore ce qu'elles souhaitaient faire, mais vu les importantes sommes que comptait leur verser leur père, elles auraient tout ce qu'il fallait pour prendre le temps d'y réfléchir. Peu importe ce qu'elles choisiraient de faire, les deux jeunes femmes avaient l'espoir de trouver le bonheur. Après tout la seule chose qu'elle souhaitait plus que tout était que cet endroit, qui allait les accueillir, ignore tout d'elles, mais plus particulièrement de tout ce que leurs noms impliquaient. Elles étaient impatientes de se plonger la tête première dans cette nouvelle vie.



Assise derrière son petit bureau, An-Marie laisse ses doigts claquer contre le bois dans un rythme régulier. Son regard ne parvient pas à quitter cette affiche agrafée contre un poteau qu'elle peut voir voler au vent par la fenêtre. Elle sait que ça n'a rien à voir et pourtant, elle ne peut s'empêcher d'avoir cet amer goût de déjà vu. Dès qu'elle ferme les yeux, les affiches de disparition reliées à toutes ses victimes que son grand-père a faite lui reviennent en tête, la chamboulant au point de faire naître une nausée dont elle ne parvient pas à se libérer. Elle sait que ça n'a rien à voir, mais ce n'est qu'une autre preuve qui la prend d'assaut, lui faisant comprendre qu'on ne peut jamais complètement ignorer ses racines. La première fois que la belle l'a réalisé, c'était quelque temps après son arrivée à Arcadia Bay. Sa première relation sérieuse, du moins c'était ce qu'elle croyait. Un homme mystérieux qui avait su éveiller son intérêt, mais elle avait rapidement compris que cette connexion, elle la ressentait surtout lorsqu'il était question de ses facettes les plus sombres. S'éloignant de lui, elle avait répété le même pattern une deuxième fois, puis une troisième. Tombant sous le charme des esprits les plus tordus. An, elle n'en parle jamais, préférant faire comme si rien de tout ça n'existait vraiment. Elle garde espoir d'être utile, de pouvoir véritablement avoir un impact positif grâce à son travail comme infirmière à l'école Blackwell. Ici, elle sent qu'elle a l'occasion de faire une différence, dans la santé, mais aussi peut-être même dans la vie de jeunes. An, elle laisse parfois l'impression de ne pas s'intéresser aux autres, surtout lorsqu'elle quitte les murs de cette école, et parfois, ce n'est pas complètement faux. Mais son travail dans cette école lui tient à coeur, lui prouve qu'elle est capable de faire quelque chose diamétralement opposé à son héritage.

Bienvenue et félicitation pour ta validation tu peux désormais aller flooder comme il se doit, voter aux topsites (et passer faire un tour quand tu le voudras sur PRD et Bazzart poster un petit message gentillet sur le forum, si tu trouves quelque chose de bien choupinou ou non à dire ) Voici les liens que tu devrais consulter pour mieux t'intégrer dans la communauté d'Arcadia Bay et partout sur le forum

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