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Digging deep, no matter what we find. {Elijah}

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Mer 23 Oct - 10:17
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« Digging deep, no matter what we find »



ϟ Le garçon tournait et tournait dans la grande chambre que lui avait généreusement offerte la famille MacKallan dans leur demeure familiale. Il faisait partie du clan et aurait sans doute plutôt dû les rejoindre pour le petit déjeuner. Au lieu de cela, l’écossais fixait son téléphone puis recommençait à faire les cent pas. Son meilleur ami était en Allemagne pour un tournage cet été. Comment avait-il pu ne pas le voir venir ? Comment n’avait-il pu prévoir le trop plein d’émotion qui le submergeait en cet instant ? Il savait pourtant que le cinéaste se retrouverait en plein cœur d’un océan de souvenirs. Il en connaissait chaque recoin, chaque centimètre carré de bas fonds. Chaque coup goutte de sang se répandant dans une ruelle juxtaposant un restaurant où une famille avait l’habitude de dîner. Chaque regard noir. Chaque disparition, aussi : d’abord celle d’un ami, puis celle de ses parents et enfin la sienne. Alec devenu Lary observait son écran pour la quinzième fois. Elijah avait ce talent pour paraître détaché et relaxé. Il l’invitait à le rejoindre sur les plateaux, à lui rendre visite et à s’engouffrer dans la gueule du loup européen en costume hors de prix. Sa respiration s’accélérait. Il inhalait de l’air à en faire éclater les poumons. Alors pourquoi avait-il l’impression de suffoquer ? Pourquoi sa tête commençait-elle à tourner ? Ou bien était-ce la Terre qui avait cessé de se mouvoir sur son axe ? Une crise de panique ; la maladie diagnostiquée, le garçon s’asseya devant le lit, prenant appui sur le matelas en s’efforçant de retenir sa respiration. Une. Deux. Trois inspirations. Inspirer du nez pour expirer de la bouche. Cinq bonnes minutes s’écoulèrent sans qu’il ne puisse rien faire d’autre que se concentrer sur l’air qui gonflait ses poumons et alimentait ses organes.

***


You’re a prick!, pianota-t-il sur son clavier tactile avant d’envoyer un message coûteux en Allemagne. Autant dire que convaincre les responsables de sa sécurité de le laisser partir pour un séjour au pays n’avait pas été des plus simples. Ils avaient finalement accepté après lui avoir fait passé une batterie d’examens psychologiques. Alec constituait sûrement à lui tout seul le plus gargantuesque des trous dans le budget alloué à la NHS écossaise ! Le blondin ne pourrait pas répondre à son message accusateur ; on appelait déjà les passagers à prendre place dans la file d’embarquement et le jeune homme activa le mode avion.

C’était reculer pour mieux sauter car à peine fut-il sorti de l’appareil à l’aéroport de Berlin qu’une tête blonde le dévisagea avec l’air le plus accusateur qu’il n’avait jamais vu. Encore un peu plus et Alec aurait été persuadé que l’inspecteur le considérait maintenant coupable du meurtre de ses propres parents. Ils l’avaient laissé venir à condition que le responsable de sa sécurité en Europe fasse le déplacement avec lui. Voilà qui promettait de ne pas être malaisant ! Maladroit, Alec lui proposa sa main pour qu’il la serre. Le visage fermé et impassible - personne n’aurait pu deviner la nature de leurs sentiments - Arthur la saisit et la serra plus longtemps que cela n’était nécessaire.

***


Trop heureux de pouvoir échapper au silence étouffant du taxi qui les menait sur les lieux du tournage - merci Elijah d’avoir envoyé l’adresse - l’écossais sortit comme une balle de la voiture. Arthur paya la course, sachant que son protégé n’avait pas pris le temps de faire un échange de monnaie et se précipita - très dignement ! - pour lui coller au cul. Super ! C’est Elijah la star et c’est moi qui ai un garde du corps sexy et déstabilisant.

“Tag, ich komme Elia Holtz gerecht zu werden”, annonça-t-il dans un allemand rouillé et imparfait à bien des égards.

Arthur respirait dangereusement près de son oreille. Croyait-il sérieusement qu’on allait les flinguer, là ? Alors que plusieurs caméras et plusieurs micros grouillaient dans l’espace de travail réduit ? Son allemand était suffisamment mauvais comme cela pour qu’il le déstabilise en plus.
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Mer 23 Oct - 15:10
Elijah Holtz
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Elijah Holtz
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Longuement j’avais hésité à proposer à Alec de me rejoindre en Allemagne. Non pas parce que je n’aurai que peu de temps à lui accorder, mais car je craignais que les choses prennent une sale tournure. Sa sécurité n’était pas à prendre à la légère et je préférais éviter un quelconque massacre en cas de confrontation avec mes vieux. J’ignore ce qui me poussa à lui envoyer ce message finalement. La culpabilité de ne pas lui tendre la main maintenant que l’opportunité se présentait de les mettre devant le fait accompli ? La vague de nostalgie à l’idée de se retrouver dans des lieux que nous avions fréquentés ensemble si longtemps auparavant ? Je ne faisais que de lui proposer. La décision était la sienne. Sa réponse tarda à arriver, si bien que je l’imaginais avoir fait les cents pas dans la pièce la journée durant. Il ne mentionna pas clairement s’il avait l’attention de rendre visite à mes parents ou s’il se contenterait d’encaisser le rôle du touriste assistant pour la première fois à un tournage auquel il avait été invité. Car oui, de mon côté, la production de Berlin Syndrome était lancée ! Dans la peau de mon personnage, je passais mes heures perdues à apprendre mes lignes, participer aux répétitions et vivre en colocation avec… ma co-star. En raison du lien puissant et malsain que nous devions illustrer sur le plateau, nous avions jugé qu’habiter dans le même appartement serait bénéfique à notre jeu. Il fallait déjà qu’une alchimie réelle existe entre nous si nous désirions donner le meilleur de nous-mêmes et être crédibles.

Le passage dans la capitale serait bref mais dense puisque presque exclusivement en extérieur (exténuant pour ce qui est de gérer la circulation et les figurants, sans oublier que le temps était tout autant un allié qu’un traître), puis nous filerions en Australie pour poursuivre en studio. C’est là-bas que le plus difficile émotionnellement prendrait place. Il m’arrivait de douter de mes capacités, à me demander dans quoi je m’étais fourré. Interpréter une personnalité aux antipodes de la sienne n’est pas aisé mais n’est-ce pas là le principe d’être acteur ? Il me fallait relever ce défi. Je vouais une entière confiance à cette équipe, tous plus adorables les uns que les autres. Si j’avais le mal du pays et que l’absence de mon petit-ami me pesait régulièrement, l’ambiance régnant autour de moi suffisait à me rendre le sourire et à me rassurer. J’avais fait le bon choix. Passer ces phases, j’étais excité comme une puce. Ce n’était pas ma première expérience cinématographique mais tout ne me paraissait être que découverte.

L’Écossais devait débarquer aujourd’hui. Ce dernier n’apportait pas le beau temps d’ailleurs puisque le ciel plafonnant au-dessus de nous était d’un gris pâle que j’accueillais avec soulagement. Oui, il apportait avec lui son lot de fraîcheur nécessaire pour que je ne perde pas la vie dans mes fringues automnales. Nous avions déjà filmé plusieurs prises quand son allemand douteux vint me fouetter les oreilles. Il tombait à point nommé puisque nous faisions une courte pause, la réalisatrice échangeant avec le directeur de photographie.

- Tu sais, on parle tous anglais ici. Inutile de nous faire saigner les tympans.

Sûrement ne m’avait-il pas vu surgir puisque sa concentration pour former une phrase compréhensible lui avait carrément fait plisser les yeux. Oh et aussi car j’étais brun et avais omis de mentionner ce léger détail. Je passais mon bras autour de ses épaules dans un câlin express (si je faisais trop durer un contact physique – surtout avec lui -, j’avais toujours l’impression de tromper Teddy…), un énorme sourire sur le visage. L’agitation derrière moi polluait légèrement notre échange verbal mais nous n’étions pas non plus obligés de nous tenir à deux millimètres pour nous entendre. Contrairement à ce que semblait penser le blond derrière lui. Bientôt, ils seraient obligés de s’emboîter si la proximité entre eux s’accentuait. Éloignant cette image de mon esprit pour m’empêcher de rire, je tendis une main hésitante en direction de celui censé assurer sa sécurité. D’après ce que j’avais cru comprendre, le courant passait plutôt bien entre eux. Je pouvais donc me présenter à lui sans que cela paraisse déplacé. N’est-ce pas ?

- Elijah. Enchanté.

S’il avait déjà établi la connexion entre les suspects dans l’affaire du meurtre des parents de mon interlocuteur et le fait que je sois leur fils… Pas certain qu’il m’apprécierait des masses. Bref, je m’empressais d’enchaîner au cas où la situation deviendrait plus gênante qu’elle ne l’était déjà et leur fit signe d’avancer dans la ruelle, en direction du noyau de personnes entourées de l’équipement. Je me devais d'être prêt dès que le tournage reprendrait !

- Comment s’est passé le voyage ?
lui demandais-je tout en progressant à leurs côtés.
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Mer 23 Oct - 16:59
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« Digging deep, no matter what we find »



ϟ Alec avait menti. Le trajet ne s’était pas passé dans un silence complet. Lui s’était tu. Refusant d’adresser la parole à l’homme qui lui avait dit en guise de bonjour qu’il n’aurait pas dû venir. De quel droit Arthur lui faisait un reproche pareil ? Pour qui se prenait-il ? Le chef de la sécurité ? Bon, d’accord. Mais quand bien même ! Il savait tout de sa relation compliquée avec Elijah. Il connaissait chaque détail de leur histoire jusqu’à son arrivée en Oregon ; Alec s’était confié plus d’une fois, se livrant à celui qu’il croyait devenir un ami. Par conséquent, il trouvait déplacé de le regarder avec ces yeux de tueur. Il n’avait pas encore mentionné ses parents, avait même fait bien attention de ne pas approcher le sujet lorsqu’il avait été forcé de faire une évaluation psychologique. Un détail qui avait sûrement alerté la psychologue et dont elle s’était certainement empressée de divulguer à Arthur. Super ! Il avait gardé les yeux parfaitement rivés sur le paysage. Berlin n’était pas la ville la plus belle qu’il lui ait été donnée de voir dans sa vie. Il la trouvait sans charme la plupart du temps, à jamais figée dans une Histoire peu reluisante. Conséquemment, il espérait que son garde du corps comprenne le message ; il ne souhaitait pas parler, pas dans cette situation, pas dans un taxi conduit par un inconnu.

“Tu… n’as pas l’air d’être très en forme.”

Cette fois, ce fut Alec qui le dévisagea aussi froidement qu’il en était capable. Alors c’était ce à quoi allait ressembler leur relation maintenant ? Il allait congédier ses idées et les mettre au placard quand il ne serait pas trop occupé à l’insulter ? Bloody hell! Un peu de professionnalisme peut-être ? Qui croyait-il tromper alors que lui-même ne pouvait s’empêcher de revoir ses lèvres s’approcher dangereusement des siennes, la colère dans ses yeux et la peur de le perdre. Il y avait bien longtemps que le professionnalisme avait été perdu. Le garçon ne répondit pas et détourna une nouvelle fois le regard pour fixer le ciel. Même le temps ne semblait pas ravi de le revoir sur la terre promise.

***

Ainsi donc, l’équipe parlait anglais ! Super, il avait massacré la langue natale de Goethe pour rien. Ravalant sa honte et la colère naissante dans sa gorge, Alec se concentra sur la voix d’Elijah. Wait a second… Il n’avait peut-être pas mis les pieds chez un coiffeur depuis l’événement fâcheux au Croissant de Lune, mais lui au moins ne les avait pas teints. Cela lui allait plutôt bien, mais comme à son habitude, l’écossais n’était pas près de lui laisser savoir. Il se laissa enlacer volontier et retourna l'accolade amicale sous les yeux de tueur d’un Arthur tendu comme il ne l’avait jamais vu auparavant.

“Shit! Ils t’ont teint les cheveux ? Laisse-moi deviner, ton personnage ne pouvait raisonnablement pas avoir de cheveux blancs ?”

Il se plaignait de ses tympans heurtés, lui se plaignait de ses yeux affectés. Le nouvellement brun se pencha vers Arthur pour lui serrer la main. Il semblait hésitant. Il fallait dire que le garde du corps improvisé n’avait pas l’air des plus commodes. Il ne fallait pas être un géni pour voir qu’il n’avait pas confiance. En quoi ? En qui ? C’était une autre histoire. Arthur la saisit finalement sans le quitter de son regard perçant. Il se présenta dans un anglais parfaitement Londonien :

“Arthur Wright.”

Alec ferma les yeux. Le vent s’était-il levé ou était-ce seulement sa voix rauque et sévère qui lui donnait la chaire de poule ? Fort heureusement pour eux, l’acteur en herbe devait avoir travaillé sur son improvisation car il changeait déjà de sujet pour les amener à balbutier des banalités. Marchant à ses côtés, Alec s’efforça d’ignorer la présence tantôt rassurante tantôt déstabilisante du beau blond derrière eux.

“Comme un voyage d’une dizaine d’heures. Oh my god! C’est Teresa Palmer ?”

Il s’était arrêté net en la voyant un peu plus loin dans le groupe vers lequel Elijah semblait les mener.

“Je suis tombé amoureux d’elle dans The Choice. C’est dire.”

Alec aurait pu jurer entendre le souffle fort d’Arthur ; lui aussi se rappelait de l’avoir vu en sa compagnie. Ce n’était peut-être pas la plus délicate des anecdotes à se remémorer en sa présence.

“Tu la connais ?”

Mieux valait l’ignorer.
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Mer 23 Oct - 21:15
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
J’étais heureux d’apercevoir une silhouette familière parmi tous ces individus qui m’étaient encore étrangers quelques jours auparavant. Non, ce n’était pas Teddy. Celui-ci ne prévoyait pas de me rendre visite, étant lui-même débordé entre compositions et enregistrements. Pour compenser la distance, nous faisions du mieux que nous pouvions via Skype pour ne pas risquer de devenir un étranger pour l’autre (comme si c’était plausible). Soyons clairs : ce n’était pas toujours évident, en particulier avec le décalage horaire. Impossible cependant de déterminer si la présence de l’Écossais m’emportait davantage à Arcadia Bay qu’elle ne me replongeait quinze ans en arrière. Il était l’unique personne en mesure d’invoquer une telle confusion. Sans nul doute que si nous étions amenés à nous perdre à nouveau de vue à l’avenir, nous nous retrouverions dans une maison de retraite en Grande-Bretagne ou je ne sais où. Nos existences semblaient étroitement liées qu’on le veuille ou non. Ce qui ne plaisait certainement pas au blond baraqué tirant une tronche de dix pieds de long qui l’accompagnait. S’il se comportait de la sorte en soirée, on devait bien se fendre la poire en sa compagnie ! Je pensais déjà qu’il avait une dent contre moi avant même de me connaître, son regard glacial manquant de m’assassiner sur place. J’en regrettais presque de ne pas entendre mon prénom appelé par l’équipe pour me réfugier dans le travail ! Mais pour l’instant je me contentais de saluer mon plus vieil ami à l’aide d’une accolade. Il ne tarda pas à m’envoyer un pic mémorable puisque nous n’avions même plus besoin d’échauffement désormais. C’était comme une seconde nature.

- Je préfère encore avoir des cheveux blancs que de taper dans l’afro horrifique, répliquais-je en référence à sa chevelure qui complexerait Merida du royaume de DunBroch.

De ce bref échange, celui qui se présenta froidement comme étant Arthur Wright pouvait déjà se faire une idée de notre dynamique relationnelle. L’amour vache fraternel par excellence qui nous avait toujours caractérisé. (Au détail près que l’un de nous aurait eu des penchants incestueux.) Je serrais la main de l’inconnu tout en me forçant à paraître naturel bien que je perçu les paupières closes du brun, signe que je n’étais pas le seul à me croire téléporté au cœur d’Arendelle. S’il avait pu me mordre, sûrement l’aurait-il déjà fait. Je ne manquerais pas d’aborder le sujet avec mon interlocuteur dès que nous serions dans un cadre plus privé. C’était quoi son problème ? Sérieusement ! Ne jugez pas l’enfant pour les crimes de leurs parents ! Si Alec pouvait passer outre, pourquoi ne le pouvait-il pas ? À moins qu’il ait simplement un problème avec la race humaine en général. Enfin, le moment n’était pas propice à faire une scène. J’optais donc pour nous rapprocher de la civilisation (nous aurions des témoins si un meurtre avait lieu) tout en lançant le sujet le plus banal qui me vint à l’esprit. Tactique de diversion ? Exactement !

Le brun ne paru pas inspiré pour conter son voyage et son attention fut détournée par la présence de l’actrice principale du film. Je pouffais en l’écoutant la complimenter avec émerveillement, les yeux brillants presque comme si c’était le plus beau jour de sa vie. Il était incroyablement attendrissant à cet instant précis. Même moi je ne pouvais le nier.

- Bordel, même en me voyant à poil la première fois tu n’étais pas tant enthousiaste…, blaguais-je en baissant le volume de ma voix pour éviter de partager ma réponse à qui voulait l’entendre.

Bon, à y repenser, ce n’était pas extrêmement flatteur pour moi, aussi éclatais-je de rire. Je faisais référence bien sûr aux incalculables fois où je m’étais baladé les miches à l’air durant notre adolescence. Dire que j’étais un brin exhibitionniste à l’époque était un euphémisme. Mais ça m’amusait tellement ! Allez comprendre. En y repensant, je devais inconsciemment avoir conscience que mon ami souffrait d’un crush sérieux pour l’attiser de la sorte. Quel Diable. Au moins, il pouvait me remercier d’avoir entretenu ses fantasmes plutôt que de l’avoir laissé dans le noir le plus complet ! Je le revoyais encore me hurler de mettre un slip car il ne voulait pas mourir d’horreur si jeune. Hypocrite va !

- Si je la connais ? C’est avec elle que je partage l’affiche. D’ailleurs, c’est ma colocataire, dis-je en feignant l’indifférence. Elle est vraiment adorable. Si tu veux je peux vous présenter. Vous vous entendriez bien, elle aussi adore se moquer de mes pas de danse !

Car oui, j’en avais bouffé des remarques que je sois sur le dancefloor ou en totale improvisation peu importe où je me trouvais. Un peu de musique et je partais déjà en déhanchés endiablés. C’était plutôt comique que mon chéri ne fût autre qu’un artiste enregistrant des disques… Remarquez, lui ne s’était jamais plaint en me voyant me trémousser. N’était-ce pas là le signe de l’amour véritable ?

- À y réfléchir, c’est peut-être une mauvaise idée en fin de compte…

J’en avais presque oublié la présence de M. JeNeSuisPasAimablePourDeuxSous. Qu’il ait pu entendre mon cas de nudité ne m’embarrassait pas. Je craignais déjà à ses yeux donc je n’avais plus rien à perdre. Bref, je les présentais brièvement à quelques membres de l’équipe s’interrogeant sur leur identité. Une assistante leur proposa même des restes du petit-déjeuner (même si midi était passé depuis un moment mais… mieux valait-il grignoter des viennoiseries que de la viande fatiguée) s’ils avaient un petit creux, en particulier Alec après son voyage interminable. Car oui, si j’avais mangé à l’hôtel, ce n’était pas le cas de ceux s’étant levés aux aurores. Enfin, ce fut au tour de Teresa et de la réalisatrice. Les deux les accueillir avec bienveillance, totalement dépourvues d’un caractère de diva. Je les adorais tous pour ça, avec leur caractère très terre-à-terre. Aucune grosse tête à l’horizon ! Cinq minutes de blablatage et voilà que je devais repasser devant la caméra, alternant entre un anglais quelque peu approximatif et un allemand évidemment maîtrisé. Cette scène était détendue, agréable à tourner et relativement simple pour cela. Le plus difficile fut de ne pas lancer un regard en direction de mon meilleur ami qui, je le savais, devais m’observer non loin de là. Ma partenaire était si adorable que je n’avais aucunement besoin de me forcer à lui sourire.

- How do you say « complicate » in German?

- « Verkomplizieren », récitais-je.

Plusieurs prises s’enchaînèrent jusqu’à ce que, enfin, la scène soit dans la boîte. Si elle serait relativement courte dans le film, avoir suffisamment d’angles et de choix au montage augmentait drastiquement le temps de tournage. Cela pouvait surprendre ceux qui n’y étaient pas habitués. Quelques applaudissements comme à chaque fois qu’une journée était achevée puis nous retournions dans les loges non loin de là afin que je puisse me changer et me démaquiller. Propre comme un sous-neuf, je revins vers le duo qui m’attendait non loin de là.

- Tu as un endroit où dormir ou tu as besoin d’un hôtel ? Je t’aurai bien proposé de venir à l’appartement mais en général on passe nos soirées à répéter alors… Ce ne serait pas fameux pour toi, avouais-je en grimaçant. En tous les cas, sache que tu es le bienvenu sur le tournage le temps de ton séjour. Enfin… vous.

Ne pas oublier l’armoire à glace dont l’ombre suivait Alec constamment. Je doutais qu’ils soient disponibles en pièces séparées tant que l’Écossais aurait un pied dans le pays.

- Ils n’ont pas besoin de moi après-demain donc on pourra aller à la chasse aux souvenirs si ça te dit. En attendant… Vous voulez vous balader un peu avant de nous trouver un resto ? J’invite !
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Jeu 24 Oct - 17:07
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ϟ L’air sentait la graisse et le poisson pané agrémenté de vinaigre sur des frites fraîchement cuites. Leur lieu de rencontre favoris ; un fish and chips réputé chez les vrais Londoniens, loin de la foule de touristes pourtant avides de faire l’expérience d’une cuisine typique. Ça sentait bon, ça sentait comme la maison pour la simple et bonne raison qu’il s’y sentait en sécurité et au chaud. Peut-être était-ce sa présence rassurante ou son odeur poivrée qui le mettait en confiance et lui donnait envie de se livrer ce soir-là.

“Comment ça 'il a disparu' ?”

Ils venaient d’aborder le sujet “Elijah” pour la énième fois mais Alec s’ouvrait finalement sans cacher plus longtemps son sentiment d’abandon. Ce n’était pas une chose qu’il aimait raconter ou bien sur laquelle il appréciait s’étendre. Il n’y avait rien de très valorisant dans cette histoire et, pire encore, cela risquait de donner de mauvaises idées aux personnes qui entraient dans sa vie ; après la disparition mystère d’Elijah, Alec était persuadé que tout le monde finirait par l’abandonner. La mort brutale et douloureuse de ses parents n’avait rien arrangé.

“Je sais… C’est… Il a juste disparu du jour au lendemain. Ses parents ne m’ont même pas répondu, comme si j’avais imaginé notre amitié. J’avais l’impression d’être un psychopathe. Bref… Regarde-moi aujourd’hui. J’m’en suis remis.”

Un pieux mensonge que celui-ci. Le sourire étendu sur ses lèvres pour cacher son malaise naissant, le garçon ajouta un peu plus de sel sur ses frites ; encore davantage et elles seraient immangeables. La main d’Arthur s’avança et le garçon se demanda s’il n’allait pas se saisir de la sienne qui tremblait. Son coeur s’emballa alors que la scène se déroulait au ralenti sous ses yeux. Finalement non, il opta pour son bras qu’il vint flatter virilement ; une manière comme une autre de lui faire savoir qu’il compatissait.

***


L’écossais éclata de rire et murmura entre ses dents pour le renvoyer dans ses tranchées :

That’s a bit racist, ain’t it? Heureusement que je sais que t’as un faible pour les écossais.”

Les présentations furent rapides et même écourtées par l’attitude peu enjouée du policier habillé en civil. Bien qu’il tentait de donner le change, Alec connaissait bien trop son meilleur ami pour ne pas voir son malaise. La scène était si ridicule qu’elle lui donnait envie de rire ; heureusement, les duels à l’épée étaient interdits depuis plusieurs centaines d’années. Si quelqu’un avait le droit d’être en colère contre l’allemand, c’était Alec et pas Arthur ; il était, après tout, celui qui avait vu ses parents perdre la vie sous les commandements de la famille Holtz. Au lieu de cela, il lança un regard réprobateur au responsable de sa sécurité comme si cela suffisait à le calmer. Le britannique n’était pas un chien duquel on pouvait tirer sur la laisse en espérant qu’il marche au pied. Oui, voilà, changeons de sujet. L’écossais se tourna automatiquement dans la direction où les pieds de l’acteur en herbe semblaient le mener. Ils échangèrent des banalités sur son vol international sur lequel Alec n’avait pas l’intention de s’épancher. Sérieusement, ils étaient sur un plateau de tournage et il avait bien mieux à faire que de parler de la pluie et des snacks gratuits sur son vol commercial ! Nulle autre que Teresa Palmer se tenait debout, sur ses deux jambes, incroyable comme jamais et à seulement quelques mètres d’eux. Alec s’en voulut immédiatement d’avoir parlé si haut ; n’aurait-il pu chuchoter et garder le peu de dignité qui lui restait ? Cette réflexion le fit atterrir aussitôt. Ils n’avaient même pas besoin de se retourner pour sentir la froideur du garde du corps se répandre sur le plateau de tournage ; les projecteurs étaient pourtant toujours allumés et leur chaleur aurait dû suffire à faire fondre le glacier.

“Désolé Eli’, je crois que je suis devenu hétéro.”

C’était forcément loin d’être suffisant pour rattraper les bêtises de l’allemand mais avec Teresa Palmer à quelques mètres - deux ou trois maintenant ? - c’est tout ce qu’il était capable d’inventer. Ses longues mèches brunes ne l’aidaient pas à se concentrer. L’étudiant ne se croyait pourtant pas du genre à être en totale admiration devant une star. Là, tout de suite, il était incapable de penser au corps nu - et plutôt bien bâti, non vraiment, comment ne pas se tromper dans ses sentiments avec des tablettes de chocolat blanc comme celles-là - d’Elijah. En fait, le parfum entêtant - rendu désagréable seulement parce qu’il voulait en oublier l’existence - d’Arthur n’aidait pas non plus le jeune homme à se concentrer sur quoi que ce soit. La dernière fois qu’il l’avait senti d’aussi près, ils… Colocataire ? C’était décidé : Elijah ne vivait que pour le faire souffrir, il le détestait et le haïssait.

“Et elle se moque de tes pas de danse ? OKAY. Tu vois pas ? Elle et moi ? Deux âmes sœurs ! Qu’est-ce que tu attends ?”

Il le suivit de très près jusqu’au petit groupe, un sourire béat sur le visage. Mauvaise idée ou pas, il y étaient. La comédienne professionnelle - elle - lui adressa la parole comme s’ils étaient amis de longue date et il l’adora d’autant plus. Les gens parfaits, c’était désagréable. Mais pour elle, il ferait une exception. L’assistante lui proposa les restes de nourriture mais Alec refusa gentiment en expliquant qu’il avait déjà mangé un repas dangereusement écoeurant dans l’avion et qu’il ne souhaitait pas vomir sur un plateau de tournage. Pourquoi, ô pourquoi avait-il mentionné le vomi ? Pourquoi ? Et action ! Elijah était parti jouer une scène en compagnie de sa co-star. Les bras croisés, Alec les observa aux côtés d’Arthur qui n’avait pas ouvert la bouche depuis ses présentations avec Elijah.

“Ça a l’air d’aller beaucoup mieux entre vous.”

Alec fronça des sourcils mais ne le regarda pas alors qu’il répondait :

“Je ne savais pas que ça t’intéressait. Je ne me rappelle pas avoir reçu un message de ta part. Je suis bien arrivé en Oregon, au fait. Portland c’est joli, Arcadia Bay complètement loufoque, mais on s’y sent bien. T’as reçu ma carte postale ?”, ironisa-t-il entre ses dents.

Légèrement revanchard le garçon. Arthur s’apprêtait à répondre quand l’équipe annonça le tournage d’une nouvelle prise. C’était assez drôle de voir Elijah dans une situation comme celle-ci.

“J’ai voulu...”
“Arthur, pas ici. Pas maintenant. S’il te plaît.”


Elijah revenait déjà vers lui, euphorique. Il avait l’air d’être dans son élément et cela faisait plaisir à voir.

“Bravo la star. Je parlais de Teresa hein ? T’étais pas mal non plus. Deux trois problèmes d’accentuation dans le mot en allemand, mais c’était pas mal. A pour Effort.”

Il lui offrit une accolade, pas autant pour le féliciter que pour rendre Arthur fou de rage.

“Lary dormira dans un hôtel choisi pour sa sécurité. Je me chargerai de sa protection, mais merci, Monsieur Holtz.”

Alec ferma les yeux avec la fâcheuse impression d’être un enfant pour lequel on se permettait de parler sans le consulter. Il sourit et fit la moue pour qu’Elijah comprenne qu’il était désolé du comportement de son ami.

“Je reviendrai avec plaisir. Teresa doit me raconter la fois où tu as fait rire toute l’équipe avec ton imitation d’Elvis Presley !”

Le téléphone du policia au moment même où Elijah proposait à Alec d’aller visiter de vieux fantômes passés dans une poignée de jours.

“Avec plaisir. J’avais envie d’aller faire un tour à l’académie. C’est loin d’ici ? Je me rappelle plus. On peut peut-être y aller avec un train ? Mais sinon oui, avec plaisir. On pourrait trouver un bon restaurant, tu paies.”

Petit clin d’œil, Arthur revenait déjà.

“Un appel important, désolé. On part ?”

Alec rit nerveusement et l’invita à les suivre.

“On va te faire visiter un peu en te racontant toutes les anecdotes les plus croustillantes de notre star locale préférée.”

S’il n’y mettait pas du sien, la soirée promettait d’être tendue.

“Bye Teresa ! Merci de l’accueil !”, cria-t-il à son attention en lui faisant de grands signes avant de quitter le plateau.
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Jeu 24 Oct - 19:39
Elijah Holtz
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Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
- You wish, répliquais-je en omettant de réprimer un gloussement et en lui donnant une tape sur le bras.

Avoir un faible pour les Écossais ? Je me demande bien d’où il la sortait celle-ci. Ce n’est pas comme s’il était en position de prouver ses dires puisque nous avions dû nous embrasser deux fois en vingt ans. Et jamais comme témoignage d’amour romantique à son plus grand regret. Remarquez que si on se roulait une paluche devant Arthur, peut-être que ce dernier se dériderait un peu. Allez savoir de quel bord il était après tout. Un simple coup d’œil m’indiqua qu’il n’était pas marié. À moins qu’il devait retirer sa bague une fois en service ? Je n’allais pas tergiverser sur la vie sentimentale d’un étranger qui, visiblement, souffrait d’une constipation titanesque depuis son arrivée sur les lieux du tournage. On pouvait difficilement parler de coup de foudre entre nous.

L’atmosphère demeurait identique alors que nous nous étions désormais plus proche de l’équipe technique, à l’exception qu’Alec dégoulinait de bave depuis que ses yeux s’étaient posés sur Teresa Palmer. Il allait frôler la déshydratation à ce rythme-là et s’éventer ne lui ferait pas de mal. Des calmants risquaient même d’être nécessaire si cela continuait (Dieu merci nous avions une trousse de secours !). Bon sang, je n’avais pas imaginé que de se trouver ici lui ferait tant perdre ses moyens ! Il allait se faire remarquer rapidement à ce rythme mais au moins j’aurais de quoi le charrier pendant plusieurs années si tel était le cas. Oui, je ne perds jamais le nord. À en voir ses yeux en soucoupes, j’en étais presque au point de croire à sa déclaration. Je notais qu’il n’avait aucun problème à mentionner son orientation devant l’armoire à glace. Le mystère ne faisait que de s’épaissir davantage ! Hum… Je me crois sérieusement dans un film d’enquête là ? Avec un peu de chance, le costume de Sherlock Holmes m’irait à ravir.

- Tu es plus gay qu’Elton John, laisse-moi rire.

Bon sang ! Me voilà entrain de visualiser Alec dans les tenues extravagantes et pailletées de l’artiste ! Cela ferait fureur à Halloween prochain s’il acceptait ma proposition de déguisement, maintenant que l’image était gravée dans mon esprit. Par contre, d’aussi loin que je me souvienne, le brun avait autant de talent au chant que moi. Traduction : où sont les boules Quies ? L’excitation de l’étudiant ne s’arrêta pas en si bon chemin puisqu’il ne tenait plus en place une fois que je lui eu confié que ma partenaire se plaisait à se moquer ouvertement de mes pas de danse. « Deux âmes sœurs. »

- Si c’est ta pick up line, tu es définitivement mal barré. Toutes ces années et je ne t’ai jamais appris comment draguer une fille…

Je finis par céder, lançant les présentations avec décontraction (si ce n’est une certaine trouille que mon interlocuteur finisse par s’uriner dessus) puis, après quelques échanges, j’étais de retour devant la caméra. Cela dura probablement une bonne demi-heure si ce n’est plus mais, une fois le coup de clapet final retentissant pour aujourd’hui, j’étais libre comme l’air. Je reviens vers eux brièvement avant de me changer, le temps d’un ultime pic de la part du Scottish. Il s’en donnait à cœur joie aujourd’hui ! Était-ce la présence d’Arthur et de Teresa qui le mettait dans cet état ou bien était-il en manque car on ne s’était pas vu depuis plus d’une semaine et qu’il se défoulait ? Je ne m’en plaignais pas puisque ça me donnait d’autant plus d’occasion de lui renvoyer la balle.

- Toujours mieux que ton T pour « Troll » quand tu es arrivé.

Référence littéraire à… Harry Potter évidemment ! Oui, je les avais lus. En allemand puis une version originale. Je ne m’en lasserai sûrement jamais. Sans m’y attendre, je me retrouvais à nouveau dans les bras d’Alec qui venait de m’attraper au vol et semblait même insister plus que d’accoutumé. À quoi jouait-il exactement ? Je n’eus pas le temps d’établir une quelconque hypothèse que je filais en vitesse dans ma loge pour enfiler mes fringues de tous les jours. À mon retour, nous discutions de la suite du programme. Évidemment, c’était sans compter sur le ton glacial du blond dans les basses insondables résonnèrent autour de nous. Je ne sus que répondre à ça et me contenta de hocher la tête en retenant un soupir exaspéré. Enchaînons.

- Elvis Presley ? Bordel, vous allez traîner ma réputation dans la boue à vous deux ! Va falloir que je règle mes comptes avec elle ! protestais-je, plus amusé que j’essayais de le laisser paraître.

Comme si nous risquions de nous disputer ! Non, je risquais surtout de lui refaire le même numéro en espérant être tellement bon que cela lui ferait oublier la première tentative et qu’elle n’aurait plus rien à dire à Alec. L’espoir fait vivre parait-il ! Tandis que je partageais mon emploi du temps aux garçons, je fus soulagé de voir le plus irritant des deux s’éloigner pour prendre un appel téléphonique. Si seulement la conversation pouvait s’éterniser ! Avant de répondre au brun, je lui proposais avec malice :

- Eh, ça te dit qu’on file en vitesse pendant qu’il a le dos tourné ? L’un de nous va prendre très cher si ça continue…

J’aurais su le type de relation liant le duo, sûrement aurais-je opté pour une toute autre formulation. Un tel don pour mettre les pieds dans le plat malgré moi ne s’inventait pas. Malheureusement, celui-ci revenait déjà. Je grimaçais sans chercher à me dérober à la vue de quiconque – il regardait ailleurs de toute manière – et poursuivais comme si de rien était.

- Ça fait un bout oui. Je m’en occuperai en rentrant ce soir. Je suis passé à l’académie en avril dernier avec Teddy et… Franchement ça n’a pas changé. C’est tellement étrange que… Yep, faut que tu te prépares psychologiquement toi qui est encore plus émotif que moi. Drama queen, rajoutais-je avec un clin d’œil.

Et bien sûr… Arthur était invité.

**

Deux jours plus tard et nous nous trouvions devant la fameuse bâtisse où nous avions passé un nombre d’heures incalculable durant notre adolescence. Nous ne pouvions pas réellement mettre les pieds dans l’enceinte et avions l’air de rôdeurs, jusqu’à ce que l’un de nos vieux professeurs ne débarque. Par je ne sais quel miracle (une mémoire sur-développée probablement), ce dernier nous reconnut et nous salua chaleureusement, curieux de savoir ce que nous devenions après toutes ces années. Tristement pour mon compte, le sexagénaire se souvenait de la nouvelle de ma disparition puisque cela avait fait le tour de la ville. Il ne quémanda aucun renseignement cela dit. Cependant, l’agent de sécurité sembla s’agiter légèrement à la mention de cet événement. Bref, le prochainement retraité accepta de nous faire entrer et, après avoir échangé brièvement avec le directeur, nous pouvions faire un tour rapide qui nous replongea dans nos souvenirs.

- Je ne voudrais pas faire ma Rose Dawnson mais… Tu te souviens ? C’est ici que l’on s’est rencontré ! dis-je en pointant un coin reculé de la cour.

C’est sous cet arbre fièrement dressé qu’Alec avait été victimisé par des camarades bien trop stupides pour leur âge. Bien que je ne me mêlais que rarement de ce qui ne me regardais pas, j’avais décidé de mettre fin à cette violence gratuite. Cela m’avait valu un coup à la mâchoire que j’avais encaissé sans souci. J’étais habitué à bien pire.
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Jeu 24 Oct - 21:55
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ϟ L’été touchait à sa fin et les deux garçons reprenaient le chemin de l’école. Pas celui d’Arcadia, non, mais bien celui de l’académie dans laquelle ils avaient effectué leurs études lorsqu’ils étaient jeunes et que la puberté débutait à peine son travail impressionnant. Les arbres frissonnaient d’avance à l’idée d’entendre ces deux-là ressasser le passé devant un Arthur presque aussi tendu que lorsqu’ils s’étaient retrouvés à l’aéroport et plus tard sur un plateau de tournage. Alec n’avait pourtant pas l’air de courir le moindre risque ; Elijah devait se poser un milliard de questions sur la nature de leur relation.

***

“Et maintenant ? Tu veux bien me parler ?”
“Je suis pas sûr d’en avoir envie, tu vois. C’était quoi cette attitude déplorable au restaurant ?”
“Mon attit… Je suis désolé si je ne réagis pas toujours comme tu voudrais que je réagisse, Alec.”
“Qu’est-ce que c’est censé bloody dire?”
“Tu veux bien éteindre la lumière, j’aimerais dormir.”
“Arthur, réponds à ma question !”


Le blondinet en colère se tourna dans son lit jumeau pour offrir à ses yeux la bénédiction de la vue de son dos. La couette le recouvrait et ne le laissait même pas profiter de la courbure de ses fesses. Sincèrement ? Le policier avait réellement l’intention de le laisser mijoter toute la nuit avec cette phrase mystérieuse en tête ? Il le haïssait. Le détestait plus que tout au monde ; peut-être même plus qu’il n’avait détesté Elijah toutes ces années. Le garçon prit une grande inspiration et, le regard fixé sur le plafond blanc, souffla bruyamment pour signifier son mécontentement bien qu’il éteignit la lumière une seconde plus tard. Peut-être que s’il appelait son supérieur et qu’il lui racontait leur baiser, Arthur serait renvoyé et il serait affecté à quelqu’un d’autre ?

***

Un homme les prit en flagrant délit de vouloir pénétrer dans les lieux sacrés de leur mémoire. Alec lui sourit et lui serra volontiers la main en le laissant se remémorer les frasques d’Eli’, sans oublier sa disparition mystère.

“On peut dire que ça m’a pris un bout de temps, mais je l’ai retrouvé, vous voyez ?”

Arthur grimaça et détourna le regard, soudain absorbé par la vue d’un petit écureuil qui courrait sur le tronc d’un arbre. Il semblait drôlement tendu à l’idée qu’Alec est traversé un océan pour retrouver son meilleur ami et crush d’enfance aux Etats-Unis. Ou bien était-ce pour une autre raison ? Il avait commencé à se tendre dès que ses parents avaient été mentionnés. Ainsi donc, le professeur n’avait jamais menti : les parents Holtz ne lui avaient jamais révélé la raison de la disparition de leur fils et encore moins sa destination. Le directeur “voudrait sûrement les voir”. Une oeillade plus tard et les deux compères acceptèrent de le rencontrer si cela pouvait leur permettre de vagabonder dans les couloirs comme “dans l’ancien temps”. Arthur voulut rester dehors, jugeant visiblement que le bureau était suffisamment sécurisé pour que son protégé ne soit pas assassiné froidement sur un fauteuil en velours. Fort heureusement pour le policier, il n’eut pas longtemps à attendre. Un jeune homme venait d’être amené à la porte du secrétariat pour rencontrer d’urgence le chef d’établissement : il venait d’uriner sur la porte d’une salle de cours en guise de protestation. Arthur secoua la tête, navré d’entendre une histoire aussi déplorable que celle-la. Les deux adultes sortirent rapidement du bureau, remercié par son occupant principal et envisagèrent de passer par la cour pour rejoindre le grand hall. Elijah les stoppa dans leur course, se remémorant les premiers mots qu’ils avaient échangés.

***

“Was war das, Schwuchtel?”

Le jeune homme ne répondit pas à ses assaillants. Son allemand était loin d’être parfait mais il avait reconnu ce terme qui se voulait insultant dans la bouche de ses détracteurs. Les jeunes imbéciles l’encerclaient tels des vautours assoiffés de sang frais. Au lieu de cela, il se leva et quitta le confort précaire de son banc pour tenter de les contourner. Il fut rapidement et brutalement remis à sa place sur la froideur du mobilier urbain.

“Qu’est-ce que vous voulez, sérieux ?!”, lâcha-t-il agacé et franchement un peu apeuré.

Tu parles d’un bon accueil ! C’était son premier jour et on commençait déjà à l’emmerder à cause de son accent écossais et de ses prétendues préférences sexuelles. Alec n’avait jamais vraiment compris pourquoi cela fascinait tant les mecs hétéros. Pourquoi voulaient-ils tellement avoir raison sur la sexualité d’un autre homme ? Pourquoi le voulait-il homosexuel quand lui voulait juste passer un premier jour sans qu’on fasse attention à lui ? Un garçon lui arracha son sac des bras et le jeta par terre. D’accord… Il ne l’avait pas vu venir. Il les savait stupides mais pas capables de violence physique. Alec se couvrait le visage alors qu’un autre étudiant levait son poing pour s’attaquer à lui. Animal !

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Lun 28 Oct - 18:11
Elijah Holtz
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Elijah Holtz
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Le sentiment de me retrouver ici en compagnie d’Alec était indescriptible, comme si deux espace-temps se percutaient dans un élan de réminiscences et de regrets. À cette époque, nous étions loin d’imaginer ce qui adviendrait de notre relation. Tout n’était que jeu, derniers cancans romantiques et « Bordel mais je suis de plus en plus poilu ! ». Mon meilleur ami avait connaissance de ce qui se passait derrière la porte close de ma demeure familiale (ainsi m’invitait-il chez lui au moindre prétexte) mais jamais aurait-il cru que je disparaîtrai du jour au lendemain. La terreur m’avait longtemps contrôlé et j’étais fier d’être enfin sorti de ce champ de mines et ce, sans trop de dégâts. Certaines séquelles ne disparaîtraient jamais complètement mais beaucoup avaient été guéries grâce à mon petit-ami. Il m’avait tant aidé à vaincre ma peur de l’autre et à refaire confiance. Deux éléments m’ayant longtemps pourris la vie. Normal quand vous êtes tabassé régulièrement pendant une dizaine d’années. En outre, notre tandem ignorait que mes parents s’en prendraient un jour aux siens, faisant preuve de leur violence morbide sur la famille McArchty. Cependant, nous n’étions pas seuls dans cette bulle. Arthur se tenait immobile derrière nous et le professeur qui nous adressait la parole prenait plaisir à se remémorer mes frasques. Il faut avouer que je ne manquais pas de faire des conneries durant mon adolescence même si cela relevait toujours plus de la taquinerie et de la douce provocation que d’un élan de rébellion comme je m’apprêtais à en entendre parler. Non, je n’avais jamais fait dans la vulgarité. Enfin, je m’étais fait coller une fois pour avoir mis la main aux fesses d’une inconnue de dernière année. Pour ma défense : c’était un gage ! Ce qui n’excuse rien finalement. Okay, je déclare forfait. C’était craignos de ma part et j’aurais mérité trois fois ma punition si ce n’est plus. Qu’est-ce qu’on est imbécile parfois, en particulier quand on doit prouver sa virilité au reste de la bande de mecs…

Dans un tout autre registre, l’enseignant se rappelait la fois où il avait débarqué derrière moi durant une pause de l’après-midi, alors que je prenais plaisir à l’imiter de façon grossière. Ne pas m’en apercevoir avait probablement davantage été la cause du fou rire des spectateurs que mon petit numéro. Il l’avait heureusement pris à la rigolade et s’était mis, lui, à mimer ma gestuelle et à parodier ma technique de drague – telle qu’il se l’imaginait mais ce n’était guère loin de la réalité -. Même l’Écossais avait assisté à ça. J’en avais entendu parler pendant toutes les vacances scolaires suivantes. L’homme m’avait justement rendu la monnaie de ma pièce. Le rouge m’était monté aux joues tandis que je pouffais de rire avec eux deux, l’agent de sécurité toujours en retrait. À en croire la discussion, le brun était fier d’avoir retrouvé ma trace – pour me charrier ouais ! – même si quelque chose sonnait faux. Pas que je doutais que cela soit bel et bien le cas, mais je suspectais qu’il insistait un peu trop dans son intonation. Cela sonnait presque comme de la provocation. Je le regardais, confus. Venais-je de louper le coche pour une remarque sanglante ?

Quelques minutes plus tard, je repensais à notre rencontre alors que nous faisions face à la cour où bien des discussions peu respectables avaient pris place quinze ans auparavant.

**

Assis dans un coin sur un banc, le pied droit reposant sur ma cuisse gauche, je vaquais à mes occupations habituelles : reluquer les filles avec mes trois acolytes depuis l’école maternelle. Bien que je sois populaire, j’avais cette tendance à m’entourer principalement de mes plus vieux amis comme si ce serait les trahir que de trop traîner avec des individus extérieurs. Ce que je ne savais pas, c’est qu’ils seraient bientôt froissés par mon soudain « intérêt » envers le « petit nouveau tout droit sorti d’une crèche pour retardés ». Jamais je n’aurai pensé qu’ils étaient si attachés à leurs images puisque traîner avec la dernière risée de l’établissement ne dorait pas suffisamment leurs blasons. Comme quoi on ne connait jamais réellement les personnes. Écœuré par une telle véhémence, nous nous perdrions de vue peu après si ce n’est à l’occasion de quelques échanges lambdas avant de réussir à tourner la page en instaurant de nouvelles bases. Ce ne serait plus jamais exactement comme avant cela dit puisqu’une confiance avait été trahie.

Retournons à nos moutons. Je n’écoutais que d’une oreille le samedi fantasmé du dénommé Wilfrid qui racontait avec bien trop d’intensité sa nuit avec l’une des lycéennes sortant du cours de mathématiques pour que son récit soit véridique. Comme s’il pouvait me faire gober une telle histoire ! Je n’étais pas né de la dernière pluie ! Pendant que l’ado en manque décrivait les supposés sous-vêtements rouge vif de la fille en question, mon attention fut capturée par un léger mouvement de foule dans le coin opposé à notre emplacement. Je plissais les yeux et réussi à identifier la bande qui se dressait là-bas. Les pires cas sociaux du bahut. Qu’est-ce qu’ils trafiquaient encore ? Je n’étais pas le seul à avoir remarqué que quelque chose se tramait puisqu’un nombre de jeunes de plus en plus conséquent y accourait avec curiosité. Je ne pris même pas la peine de prévenir de mon départ. Cinq mètres au moins nous séparaient lorsque mon groupe remarqua que je m’étais tiré avec précipitation. Tant mieux, je n’avais pas envie d’entendre la suite du récit. Avant de parvenir à arriver à destination, un sac à dos fut jeté sans cérémonie et j’entendis un coup partir suivi d’un cri de protestation. Personne ne bougeait pour venir en aide à la victime dont j’ignorais encore l’identité. Certains riaient, d’autres se tenaient à distance en faisant mine d’être choqués sans même détourner le regard ni même en partant alerter un adulte, etc. Des vautours répugnants. Tous avaient perdu le respect que je réservais à chaque personne de cette planète.

Mon allure vive se transforma sans plus d’attente en une véritable course, puis je plongeais sur l’assaillant qui tomba à la renverse sous mon poids. Si je pensais avoir le contrôle de la situation je me leurrais totalement puisqu’un seul instant de distraction – je dévisageais celui qui deviendrait prochainement mon meilleur ami – me valu un poing dans la tronche, explosant ma lèvre au passage. Cet enfoiré avait de la force ! Il me fit rouler sur le côté pour se positionner au-dessus de moi et commença à me ruer de coup tandis que je protégeais mon visage de mes avant-bras. Il paraissait instopable, jusqu’à ce que je réussisse à décaler mon buste sur le côté. Son attaque manqua sa cible et s’écrasa contre le sol, lui tirant une exclamation de douleur. J’en profitais pour le repousser violemment avec mes bras, le faisant tomber sur le dos.

- Ça t’amuse de t’en prendre à plus petit que toi ?! Abruti !

Je le frappais dans les côtes puis vins lui cracher mon sang à la figure. Tout le lycée semblait nous entourer pour assister au spectacle. Un instant après, je fus saisi sous les bras et entraîné en arrière avec force alors que je me débattais pour me libérer de cette emprise indésirable. Il me fallut bien une dizaine de secondes avant d’atterrir et de reprendre conscience de ce qui m’entourait en-dehors de cette rage incontrôlable dont je ne demandais déjà qu’à m’exorciser. Les deux surveillants m’avaient enfermé dans une salle pour que je me calme avant de filer droit vers le bureau du principal. J’allais passer un sale quart d’heure.

**

Appuyé contre le mur de la vie scolaire, j’attendais patiemment que l’un de mes parents viennent me chercher. Je venais d’écoper de deux jours de renvoi. Nul doute qu’une raclée à m’en faire quitter le sol m’attendait. L’infirmière avait déjà nettoyé ma plaie lorqu’Alec débarqua dans la pièce avant de se planter face à moi. Je ne le regardais pas, fixant un point du sol désormais obstrué par son pantalon. Toute l’école devait déjà être au courant de ma sanction puisque ce genre d’actualité se diffusait à une vitesse incroyable. J’ignorais ce qui était advenu de mon adversaire. La justice étant ce qu’elle est, sûrement s’en sortirait-il mieux que moi.

- Ouais ouais, c’était sympa de ma part. C’est bon, je sais. Tu ne me dois rien, tchuss, prononçais-je dans un grognement avant même que mon interlocuteur ait eu le courage de prendre la parole.
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Mar 29 Oct - 11:11
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ϟ Une tornade de coups s’abattait sur son visage et sur ses côtes. Et tout cela pour quoi faire ? Croyaient-ils vraiment pouvoir changer quelque chose d’immuable avec quelques poings et quelques pieds adolescents ? Pensaient-ils pouvoir faire sortir la non-conformité de son corps par des gestes animaux et pitoyablement pusillanimes ? Lâches ! Ils le frappaient et des gémissements de douleur échappaient de sa bouche ensanglantée. C’était la première fois qu’il voyait le rouge se répandre sur le sol et la vision lui heurta les yeux. Le contraste de voir ce liquide couler dans la cour plutôt que dans ses veines était désagréable et presque plus difficile à supporter que la violence des chocs sur sa cage thoracique. Tout d’un coup, les heurts cessèrent. Un cri se fit entendre et un autre bruit de corps qui s’écrase au sol. Toujours en position foetal, le jeune adolescent se tenait la tête avec les mains pour la protéger d’un mauvais pied. Il réalisa doucement alors qu’il retrouvait son souffle que les coups avaient été arrêtés par un autre étudiant. On aurait pu penser que la horde de hyènes assoiffée de spectacle aurait interrompu l’esclandre mais au lieu de cela, ils étaient tous occupés à mimer un quelconque choc sans saveur ; voyez, ils étaient trop habitués à ce genre de théâtre burlesque et de mauvais goût.

Ses yeux grand ouverts, le souffle encore court, Alec observait celui qui deviendrait bientôt son meilleur ami se battre avec son agresseur principal. Il le tenait fortement contre le sol et le rappelait à l’ordre ; la honte devait s’abattre sur lui pour s’attaquer au plus faible ! Attention, voulut-il crier lorsque son regard se tourna vers lui et se perdit instantanément dans l’action. Il fut projeté plus loin et la bagarre reprit de plus belle dans un torrent d’insultes allemandes jusqu’à ce que, enfin, deux surveillants les attrapent et les ceinturent. Un troisième s’intéressa finalement à lui, l’aida à se redresser sur ses pieds et le traina jusqu’à l’infirmerie.

***

Informé par une autre étudiante qui était venue se faire soigner une prétendue migraine, Alec avait appris qu’Elijah (c’était le nom de son chevalier servant) était dans le pétrin pour l’avoir aidé. Le jeune homme se dépêcha et parvint à se faufiler en dehors de la chambre désinfectée et puante d’hormones. Il ne lui fallu pas longtemps pour trouver le secouriste en herbe, adossé contre le mur du bureau de la surveillante en chef. Sans aucune once de timidité, il s’approcha et se planta devant lui pour attirer son attention.

“T’es débile ? T’aurais pu te faire renvoyer définitivement.”

Okay, c’était peut-être pas la chose à dire ou la chose attendue mais du Alec tout craché ! Il s’inquiétait réellement du sort qui lui était réservé pour l’avoir défendu. La justice - adolescente, mais justice quand même - n’était définitivement pas équitable, trop étroite d’esprit pour reconnaître le mal qu’elle faisait. Avaient-ils au moins puni ses agresseurs ?

“Mais merci quand même… ”

Alec lui tendit une main enfantine qui se perdrait nécessairement dans l’immensité de la sienne, renforcée par les coups qu’il donnait et ceux qu’il recevaient.

“C’est Alec, au fait. Elijah ? C’est ça ?”

Le jeune homme s’adossa à son tour contre le mur et le regarda d’un œil curieux.

“Alors ? Tu risques quoi exactement ? Tu sais que je pourrais les menacer de les poursuivre en justice ? Ils détestent ça. Je suis sûr que mes parents suivraient si je leur expliquais.”

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Mar 29 Oct - 18:27
Elijah Holtz
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Je me haïssais d’être si enclin à la violence. Je détestais tant ressembler à mon père. Je répugnais de recevoir des coups et d’en donner. Oui, vous l’avez compris, je n’étais pas fier de moi. Assis avec nonchalance sur une chaise de la vie scolaire, la lèvre m’élançant, je ne me sentais pas l’âme d’un héros. Certes j’avais volé au secours d’un collégien dont le sort paraissait indifférer la masse mais je ne pouvais pas nier avoir apprécié me défouler sur l’idiot du village. Si le visage de mon père avait un instant remplacé le sien, je ne risquais pas de partager ça avec n’importe qui. En particulier à l’administration qui m’enverrait chez la psychologue de l’établissement pour me forcer à cracher sur mes parents indignes. Qu’est-ce qui m’empêchait à parler contre eux ? Je n’avais aucune explication rationnelle à fournir. Étais-je terrifié à l’idée de les trahir ? Culpabiliserais-je toute ma vie pour avoir vendu la mèche ? Craignais-je d’être envoyé loin de là puisque mineur ? Perdre tous mes amis du jour au lendemain m’était inconcevable puisque c’était eux qui me donnaient le courage de continuer et me permettaient de me changer les idées lorsque la réalité était trop lourde à supporter.

Je me tournais les pouces, angoissé à l’idée de retourner chez moi après cet « accident » dont je n’avais pas fini d’entendre parler, lorsqu’une silhouette se dessina face à moi. Sûrement aurais-je grommelé quelque chose d’inaudible si je n’avais pas instinctivement compris qu’il s’agissait du gamin auquel j’avais porté secours. Son insulte me fit enfin lever les yeux, remarquant que malgré mon intervention il ne s’en était pas complètement sortit indemne. Mes yeux étaient glacials et ma mine si inexpressive que l’ensemble serait un masque idéal pour une soirée Halloween. Je le fixais ainsi durant plusieurs secondes jusqu’à ce qu’un large sourire inattendu ne vienne briser cette austérité.

- Je pense. On me le dit souvent.

Un hochement de tête à son remerciement suffisait. De toute façon, il ne semblait pas particulièrement convaincu dans sa formulation. Elle ne dégoulinait pas de gratitude dirons-nous. Ces jeunes ! Tous des ingrats ! Non, son cas semblait atypique et je n’avais pas le cœur à en tenir compte. J’étais bien trop occupé à m’amuser de son accent et de son allemand approximatif. Était-ce ça qui lui valait d’être moqué jusqu’aux coups ? Si oui, c’était encore plus lamentable que je ne le pensais.

- C’est ça. Ma réputation de super-héros local me précède apparemment. Et toi tu sors d’où pour parler comme ça ?


Ma curiosité ne reculait devant rien. Peu importe si ma question était indiscrète. Après tout, il me devait bien une petite explication sur ses origines non ? Le dénommé Alec n’attendit pas la moindre invitation avant de venir s’asseoir à mes côtés comme si nous étions de bonnes vieilles connaissances. Il ne manquait pas de toupet après ce qui venait de lui arriver ! À sa place, nombreux seraient ceux préférant éviter tout contact humain le temps de se remettre du traumatisme. L’étranger opta plutôt pour se renseigner sur ce qui adviendrait de moi maintenant que mon sort était décidé par une autorité supérieure.

- C’est gentil de ta part mais ne t’en fais pas j’ai juste été renvoyé jusqu’à jeudi. Ce n’est pas ce qui m’inquiète le plus.

Je soupirais mais affichais bien mon refus d’aller plus loin dans cette discussion. Me livrer à un inconnu était une idée tout autant indésirable que celle de se tartiner des criquets au petit-déjeuner. Le silence s’installa. J’en profitais pour regarder autour de nous. Tout était calme si ce n’est pour le martèlement dans les couloirs des étudiants qui sortaient de cours. Les employés vaquaient à leurs occupations et ne semblaient pas le moins du monde intéressé par notre tandem. Tant mieux, j’avais la paix.

- Ça t’arrive souvent de te faire maltraiter ? Je devrais peut-être t’apprendre à te défendre pour leur coller une raclée la prochaine fois. Quoique maintenant, après ça, ils auront la trouille de t’approcher.

Je riais de bon cœur avant de décrire sa chevelure très généreuse en bouclettes. C’était plutôt drôle à regarder et je ne pus résister à l’envie d’appuyer dessus avec mon index droit. Satisfait et sourd à ses protestations, je lançais :

- Je valide. C’est amusant.

**

Tandis que je me replongeais dans ces souvenirs, en proie à une certaine émotion, j’avais passé mon bras derrière les épaules de mon meilleur ami. Je ne saurais décrire la joie et la fierté que je ressentais à nous voir réunis ici, ensemble. Comme pour m’aider à me ressaisir, je sortis mon téléphone portable de ma poche et lançais l’appareil photo dans l’optique de capturer ce moment.

- Souris et tente d’être beau.


Une fois le cliché dans la boîte, je lui fis un bisou collant de grand-mère sur la joue puis éclatais de rire. Désolé d’être faible !
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