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Time for truth - feat. Elijah Holtz

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Lun 15 Avr - 18:44
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Time for truth
Feat Elijah Holtz

Adossé contre le distributeur de gourmandises, l’étudiant pianotait sur l’écran tactile de son smartphone. L’idée d’inviter Elijah et son petit-ami l’avait pris comme une envie de… chocolat. Ce n’était pas tout à fait le cas, mais Alec nierait toute autre raison, bien moins flatteuse. Teddy et lui s’étaient assis devant un café quelques jours auparavant pour échanger des banalités et une poignée de révélations aussi douloureuses que honteuses pour l’écossais. Si le musicien s’était montré compréhensif, cela n’en était que plus qu’avilissant pour le lettré qui se retrouvait mis au pied du mur. Ses propres mots, prononcés à voix haute l’y avaient condamné : Alec devait avouer. Le temps n’était pas un ami fidèle, et quelques vingtaines d’heures à peine suffisaient à le faire douter. Devait-il réellement passer aux aveux ? À quoi bon ? Lorsqu’il y réfléchissait, le beau brun en venait à une conclusion semblable à celle du musicien - le petit veinard. Avouer lui permettrait sans doute de passer à autre chose, d’enterrer une bonne fois pour toutes les sentiments qu’il croyait durcis et ternis par l’action du temps. Inviter Teddy à se joindre à eux n’était peut-être pas la meilleure idée qu’il ait pu avoir. Mais le destin semblait déjà s’en amuser car Elijah venait de répondre ; il lui proposait d’en parler à l’élu de son coeur, mais de passer l’après-midi ensemble sans son chéri. Alec contempla quelques secondes l’ironie du sort et se jeta à l’eau. Quelques pièces lui permirent de s’armer de chocolat chaud : un pour Eli’, un pour lui. On n’était jamais trop prudent.

Son coeur battait à tout rompre tandis qu’il s’approchait de la salle de cours d’Elijah. La salle sombre ressemblait davantage à un cinéma qu’à un amphithéâtre, et cela faisait d’ordinaire sourire Alec. Aujourd’hui, il se forçait un peu, redoutant l’inévitable. Le jeune homme tendit son gobelet au beau - bordel ce qu’il pouvait être beau - blond et s’efforça de ne rien laisser paraître.

« Alors ? Je pensais que les étudiants te tourneraient autour plus longtemps. C’était quel niveau ? »

L’important était de meubler suffisamment la conversation pour qu’ils puissent se rendre dans un endroit moins… passant.
©️ FRIMELDA & ueberdemnebelmeer

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Mer 17 Avr - 14:40
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
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Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Plusieurs jours étaient passés depuis mais j’avais parfois l’impression de toujours ressentir des effets de ma dernière gueule de bois. Je vieillissais au point d’avoir besoin de trois mois pour m’en remettre ? Non, soyons sincère, l’alcool n’était pas l’unique responsable des cernes obscurcissant mon visage. Même si j’essayais de solidifier des bases saines avec Alec, le poids de sa révélation me pesait toujours sur les épaules. Sujet sur lequel je ne m’étais pas encore épanché avec Teddy tant je le redoutais. Ne pas reporter les fautes des parents sur leur(s) enfant(s). C’était un principe plus facile à balancer qu’à appliquer puisque partager le même sang qu’eux semblait me désigner d’office comme complice. Mon dynamisme en classe en était impacté comme l’attestait le calme presque inhabituel des étudiants qui semblaient ne pas vouloir en rajouter une couche. Au moins, ils étaient perspicaces. Un point bonus sur la moyenne de chacun ? Cela ferait des heureux.

Bref, ce fut avec joie que je lu l’invitation envoyée par l’écossais. Comment refuser alors que je n’avais rien d’autre à faire que de rentrer chez moi ? Sa compagnie me ferait le plus grand bien à condition d’arriver à remballer mes remords. Nous marchions un peu sur des chemins ardents tous les deux, peinant à juger de ce qui était convenable ou non, confus quant aux possibilités de retrouver ce que nous avions perdu, etc. Difficile de se remettre sur la même longueur d’onde après déceptions, drames et autres ingrédients qui nous permettraient d’inspirer les scénaristes des Feux de l’Amour. Il me restait une poignée de minutes pour tout finir de ranger, m’avançant même pour le lendemain au passage. Plus de temps à traîner avec mon chéri au petit-déjeuner ? Du moins s’il se pointait ce soir. Le musicien adorait me surprendre avec ses visites surprises, apparaissant brusquement dans mon salon avec sa mine innocente et son ukulélé pour seul bagage. Choupette la trottinette était aussi parfois de la partie. Mon petit doigt m’indiquait que le départ prochain d’Ophélia ne rendrait ses allers et venues que plus fréquents (si telle chose était possible).

L’ordinateur du bureau venait de s’éteindre lorsque le brun apparu dans l’encadrement de la porte. Je m’avançais dans sa direction avec enthousiasme, puis le salua en passant mon bras droit derrière sa nuque. D’aussi loin que je me souvienne, cette étreinte caractérisait toutes nos retrouvailles et séparations. Limite si je doutais de lui avoir déjà serré la main dans ce contexte. Étais-ce bien de reprendre cette habitude ? Il ne s’en plaignait pas. L’entreprise aurait été désastreuse si je n’avais pas pris garde aux gobelets qui m’aurait fait regretter de m’être levé ce matin.

- Merci !, lançais-je avant de saisir le mien dont je bu une première gorgée en manquant de me cramer la gorge. Les dernières années. On s’est accordé un temps de debriefing concernant leurs métrages donc le tour était déjà fait. Je suis libre comme l’air !

Je lui souriais et l’invitais à avancer avec moi dans le couloir. Un coup d’œil à l’extérieur me rappela que le temps y était magnifique malgré la tempête de neige survenue le soir de notre fameuse virée au bar. Inexplicable. Certains y verraient presque une métaphore de notre relation. Mais les plus avertis en rigoleraient en sachant ce qui m’attendait… Nos pas nous emmenaient vers le totem planté dans la cour. Sûrement l’avait-il déjà vu s’il avait fouillé les alentours ?

- Et toi comment s’est passé ta journée ? Tu as terminé ou tu reprends plus tard ?

En passant devant la salle de cours de Teddy dont la porte était grande ouverte -comme toujours-, je jetais un coup d’œil et le vit en train de faire le mariole avec un instrument. Je pouffais de rire. Incorrigible ! Il était tellement plongé dans ses occupations que son regard ne croisa jamais le mien. Tant pis. Au moins, je m’étais rincé l’œil je remportais déjà la partie !

- Une pile électrique je te jure…, prononçais-je plus à moi-même qu’à destination de mon interlocuteur.
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Jeu 18 Avr - 11:37
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Time for truth
Feat Elijah Holtz
Cling. Shhhik. La pièce roula dans le mécanisme et activa la machine qui délivra un gobelet. Au diable l’écologie. Il était déjà un piètre humain et pouvait bien ajouter ce manque de responsabilité à sa conscience. Le liquide rendu marron par les poudres de sucre et de cacao coulait et s'accumulait dans le récipient pour l’assombrir. Des idées noires envahissaient son esprit. Alec savait les conséquences d’une telle conversation. Il en connaissait les ressortissants et devrait peut-être organiser son retour en Grande Bretagne. Après tout, rien d’autre ne l’ancrait sur le continent américain.

Le sourire avec lequel il l’accueillit était éblouissant et Alec songea à quel point il s’en voulait de le faire bientôt disparaître. Des frissons parcoururent son corps tout entier quand l’allemand le prit dans ses bras comme il en avait longtemps eu l’habitude. Une soirée avait peut-être suffi à les réunir ? Ils se tenaient comme deux adolescents trop stupides pour accepter la réalité. Son cœur s’était comme fissuré. Rompre avec les choses réelles, ce n'est rien ; mais avec les souvenirs ! Le cœur se brise à la séparation des songes, tant il y a peu de réalité dans l'homme. Le français avait tout dit de cette histoire sans fin. Elijah avait l’air heureux. Si Alec avait avancé cette hypothèse à Teddy, il était maintenant forcé de le constater. Et son absence n’avait en rien entaché ce bonheur. Bientôt, l’écossais serait en mesure de se réjouir. Pour l’instant présent, les choses étaient bien différentes. Alors, se munissant de son sourire le plus vraisemblable, l’étudiant demanda au professeur où étaient passés ses disciples. Celui qui ressemblait à une divinité nordique expliqua qu’il avait maîtrisé son temps de sorte à ce qu’ils en aient encore davantage pour poser leurs questions avant que l’heure ne touche à sa fin.

« Cool ! », fit-il d’une voix enjouée en apprenant qu’ils avaient le champ libre.

Ce qu’il s’apprêtait à lui révéler était difficile, hasardeux et compliqué à formuler, et Alec aurait bien besoin de ce temps généreux qu’Elijah était prêt à lui accorder. L’écossais avait balayé de la main les remerciements de son meilleur ami pour le chocolat chaud. Il l’avait surtout fait pour lui et pour avoir de quoi s’occuper les mains et les lèvres dans les instants de silence où son cœur se serrerait. Alec les anticipait. Ils se mirent à marcher en direction de la sortie. Le temps était radieux, mais le jeune homme n’avait aucun doute sur le fait qu’une tempête allait éclater.


« Non, moi aussi j’suis libre. Librecomme l’air », se moqua-t-il gentiment en reprenant ses propres termes.

Était-ce bien la vérité ? Se sentait-il libre, tout au fond de lui ? Teddy avait fait émerger des démons que l’orphelin avait enfoui tout au fond et cru avoir oubliés. Plus cruels que jamais, ils avaient refait surface et dévoré Alec de jalousie. Le destin s’amusait une fois de plus de leur situation et les faisait passer devant la salle de classe de son amant. Il esquissa un sourire, mais Teddy ne remarqua aucunement leur présence. Tant mieux… Il n’avait pas besoin du regard inquisiteur et encourageant de celui qu’il considérait encore malgré lui comme son ennemi. Elijah s’amusa de ce manque d’attention du professeur dynamique qui était immergé dans sa discipline.

« Oui, c’est ce que j’avais cru comprendre. C’est cool. »

Il n’avait pas trouvé de meilleur adjectif. Ce manque de verve ne lui ressemblait pas et trahissait sans doute un peu son état d’esprit. Alec avait beau le cacher à grands renforts de sourires et de regards vifs, il n’était pas tout à fait maître de ses émotions. Ils quittèrent l’établissement pour se joindre aux dizaines, ou plutôt centaines d’étudiants venus se prélasser dans la cour. Leurs pas les menèrent mystérieusement vers le totem qu’Alec avait déjà aperçu une ou deux fois sans pouvoir s’en expliquer la présence.

« J’me suis toujours demandé… C’est quoi ce machin ? L’école voue un culte amérindien pour sa prospérité ou quelque chose du genre ? »

C’est ça Alec… T’as raison. Change de sujet, bien sûr ! Les gens étaient encore trop nombreux autour d’eux à son goût. Ne savait-il pas l’intimité immense qui existait dans la plus grande des fêtes ? Si, bien sûr que si. Il avait lu Gatsy. Il s’agissait plutôt d’une phase de déni. Pourquoi gâcher un moment pareil ? Il fait tellement beau en plus.

« Au fait, merci encore pour le numéro de Teddy. J’voulais vraiment le remercier pour l’autre soir… Ça va mieux, toi ? »

Il ne faisait pas tant référence à la beuverie et ses conséquences qu’à l’annonce de l’assassinat de ses parents. Les coquilles d’œufs métaphoriques craquelaient sous leurs semelles.

« J’pense que je te dois des excuses, à toi aussi… »

Les mots avaient été choisis avec grande attention. À toi aussi. Alec se tut et utilisa son prétexte de prédilection en portant son chocolat chaud à ses lèvres.
©️ FRIMELDA & ueberdemnebelmeer & Florence and the Machine

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Sam 20 Avr - 13:26
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Il y avait comme de la moquerie dans l’air ! Parmi d’autres choses. Je donnais un coup de coude bien placé sur l’épaule de l’Écossais lorsqu’il reprit mes paroles d’un air moqueur. Gare à toi ! Jusqu’ici je l’ai toujours emporté lors de nos confrontations physiques digne de Télétubbies en semi-rébellion ! Bon d’accord, il avait réussi plusieurs fois à m’avoir par pure sournoiserie, usant de ses doigts pour me faire rigoler aux éclats tandis qu’il me martyrisait les côtes. Il a de la ressource le petit ! Mais quel drôle de spectacle se serait de voir un enseignant livrant une bataille si épique dans les couloirs, manquant à chaque instant de renverser son succulent chocolat chaud de machine sur le sol. Par chance, débarquer devant la salle de classe de Teddy suffit à me distraire pour abandonner toutes idées de vengeance plus poussée. Ce dernier était si absorbé par son cours qu’un éléphant aurait pu se frayer un chemin jusqu’à lui qu’il ne l’aurait pas calculé. Si seulement j’avais conscience que je ne rendais pas service à Alec en dévorant des yeux le musicien. Cependant, son manque de verve me surprenait. Le brun paraissait étonnamment mou depuis plusieurs minutes. Après tant d’années, et pour autant de raisons, pourquoi m’attendais-je à retrouver l’exact même type que celui avec qui j’avais passé mes dernières années en Allemagne ? Il avait grandi, ressentait de la rancœur à mon égard… Devais-je réellement espérer retrouver une dynamique identique à celle que nous partagions autrefois ? J’étais sûrement naïf.

Une fois à l’extérieur, le postérieur posé non-loin du totem de l’Académie, mon interlocuteur m’interrogea sur la présence de ce dernier. Je réalisais alors que je n’en avais pas la moindre idée. Comment était-ce possible ? J’y venais régulièrement et n’avais jamais tenté d’en savoir plus sur ses origines. Un comble ! Il faisait tellement partie intégrante du paysage que sa présence m’était naturelle. À croire que j’étais bien plus distrait que je ne le pensais depuis la rentrée universitaire.

- Aussi dingue ça puisse te sembler… Je n’en ai pas la moindre idée, avouais-je d’un ton coupable et à la fois amusé. On peut imaginer que ce « machin » a des propriétés magiques exacerbant la créativité artistique. Ouais, j’aime bien. Mais tu ne me verras pas danser autour cul nu en mode vénération. Désolé pour le fantasme !

Je blaguais sans jamais arrêter de mettre le doigt où ça fait mal. N’avais-je pas un bouton « STOP » ou arrêt d’urgence ? Il me fallait profiter de cette absence de filtres puisque tout risquait d’être remis en question dans les prochaines minutes… En attendant… Bordel, je tenais presque la base d’un scénario là ! Et si certains membres faisaient partie d’une secte vénérant ce Dieu amérindien ? Guère étonnant venant de Wells mais les autres… Allez savoir. On ne sait jamais ce qui se passe dans le cadre privé de la vie de nos collègues et même de nos proches. Si ça se trouve, Alec allait tentait de me recruter ! Je l’imaginais tellement bien en gourou ou une connerie du style, de la peinture sur la face et habillé à la Tarzan. Oh tient. De l’inspiration pour Halloween prochain ?

La mention de Teddy m’ancra à nouveau sur cette planète, en profitant pour me réchauffer à l’aide de ma boisson. Le temps était splendide, il faisait même doux. Mais n’abusons pas, nous étions toujours en janvier !

- Je pense que ça l’a touché que tu fasses ce geste. Surtout qu’en soi tu n’y étais pas obligé. Par contre, il ne m’a rien dit sur vos échanges. J’espère que je n’ai pas à me méfier de toi.

Mine inquisitrice ! Imaginez comme ce serait tordu si le Scottish avait le béguin pour mon mec ! Je rajoutais pour enfoncer le clou :

- Enfin je ne crains pas grand-chose. Il faut être vraiment cinglé pour te préférer à moi.

Je lui tirais la langue avant d’éclater de rire. Sa présence suffisait à faire ressurgir l’éternel adolescent dont l’innocence avait été bien trop abrégée. Je me sentais tellement bien, en paix. Enfin… Tant que mon esprit ne s’aventurait pas vers l’histoire sordide qui nous réunissait aujourd’hui. J’avais toujours du mal à avaler cette nouvelle et ignorais comment la saisir. Après tant d’heures à broyer du noir, m’amuser était libérateur. Et quoi de mieux pour ça que de charrier mon ancien meilleur ami ? Serait-il aspiré dans cette bulle nostalgique ou était-il bien trop excédé par mes erreurs au point qu’aucun retour n’était envisageable ? Une fois calmé, je poursuivis.

- Je… Disons que c’est aléatoire. Parfois je suis dans une phase de lamentation, puis après je suis juste heureux d’être vivant. Comme maintenant. Mais le truc c’est que je ne suis pas certain de le mériter après tout ça. Sans même penser à…

À l’assassinat de ses parents. Je me ressaisis lorsque je sentis ma gorge se nouer à nouveau. Teddy. Sa joie enfantine dès qu’il était armé d’un quelconque instrument. Oui. Cette image me faisait chaud au cœur. Tout comme celle d’Alec à mes côtés, m’observant sans une lueur assassine dans le regard. Mais visiblement mon mal-être le culpabilisait puisqu’il commença à exprimer ses regrets. Je l’interrompis immédiatement, posant mon index sur ses lèvres.

- Non. Tu ne me dois rien. Que tu m’adresses encore la parole est déjà merveilleux. Jamais je n’aurai pensé que tu le ferais sans me glisser un couteau sous la gorge. Te revoir déjà me paraissait inconcevable. Ce que je nous souhaite maintenant c’est de l’honnêteté. L’unique façon d’aller de l’avant et de partir sur de nouvelles bases. Saines. Et j’espère que tu resteras à mes côtés, bien que je comprendrais qu’il en soit autrement.

Je passais ma main dans son dos pour le lui frotter brièvement. Ce simple geste symbolisait tant d’émotions que je n’avais même pas le courage de le décortiquer dans mon crâne. Juste… J’étais heureux qu’il soit là et me maudissait pour l’avoir perdu.
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Dim 21 Avr - 11:55
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Time for truth
Feat Elijah Holtz
Le totem se dressait majestueusement et le toisait de son air moralisateur. Oui, c’est bon, j’ai compris. Je tourne en rond. Ses couleurs étaient tellement vives qu’on pouvait se demander si la faculté ne payait pas quelqu’un pour le repeindre quotidiennement. Contradictoirement, il paraissait très ancien. Le mystère s’épaississait alors qu’Elijah déclara ne pas avoir la moindre idée des raisons de sa présence sur le sol du campus. L’écossais s’imagina aussitôt une sorte de secte secrète, une de celles qu’on voyait dans tout mauvais feuilleton américain, dont les membres ressortissaient toujours comme des hommes et des femmes politiques, riches, et tout puissants. Les deux grands adolescents se fendirent d’un éclat de rire lorsqu’Elijah mentionna la possibilité - ou plutôt l’absence de possibilité - qu’il tourne autour du totem les fesses à l’air. Alec se demanda si l’on pouvait réellement parler de fantasme. Même lui ne l’aurait pas qualifié ainsi ; mais une chose est sûr : il aurait bien ri. Okay, c’est bon, pas la peine de me fusiller du regard ! Il parlait en silence au Tobanga et lui demandait de détourner les yeux. Il ressentait une drôle de pression sur ses épaules. Peut-être était-ce simplement le poids de la culpabilité ? Teddy ! En voilà un point d’accroche pour débuter une conversation désagréable. Teddy égal à désagréable. C’est bête comme chou ! Il portait son gobelet à ses lèvres quand le beau blond feignit la jalousie. Alec se contenta de lui offrir un sourire forcé. Celui-ci se figea en grimace lorsqu’il plaisanta de nouveau en expliquant qu’une personne sensé ne le choisirait jamais à lui.

« C’est un peu chaud », se justifia-t-il en voyant les yeux d’Elijah se fixer sur la grimace.

Le jeune homme éclata de rire, mais Alec ne put se résoudre à le suivre dans l’hilarité. Allez, tu peux le faire. Bordel, t’as fait bien pire, nan ? Il avait la très nauséabonde impression qu’il s’apprêtait à faire éclater un couple. C’était là un orgueil déplacé derrière lequel il se cachait pour ne pas avoir à s’ouvrir. L’étudiant le savait, il n’avait jamais été en mesure de le faire, et ne pourrait jamais séparer les deux professeurs. Jamais. Tobanga sembla le fusiller du regard quand Alec prit la fuite en demandant s’il allait un peu mieux. Quoi ? Je te dis que ça fait partie du tout ! Mais ni le totem, ni lui n’étaient crédule. À la différence d’Elijah, qui depuis toujours avait affiché une naïveté maladive. C’était à croire qu’il le faisait exprès. L’allemand s’expliqua et se livra sans réussir à aller jusqu’au bout de sa pensée. Ne cherchant pas à le brusquer, l’étudiant détourna le regard et fixa aussi intensément que possible un brin d’herbe balayé par le vent frais de janvier. Il commença à s’excuser, ravalant sa fierté et ses dernières craintes quand Elijah déposa son index sur ses lèvres. Sa peau chaude sur la sienne lui fit l’effet d’un électrochoc et il en manqua presque de renverser son gobelet. Il y a un démon qui a nom confiance. Et Alec était ce démon ! Des bases saines ? Son cœur volait en milliers de petits morceaux. Peut-être était-ce cette caresse dans son dos qu’il ne supportait plus qui le fit ouvrir la bouche, parler.

« Je ne suis pas sûr que Teddy aimerait que je sois à tes côtés… Et je crois qu’il aurait raison. »

Les mots avaient finalement franchi le seuil de ses lèvres, mais il ne s’était pas résolu à le regarder. C’était bien trop violent.

« Eli'… Tu sais que je t’ai toujours adoré. Okay, pas toujours, y a eu quelques années où j’ai eu envie de te découper en morceaux. Mais putain… T’es vraiment naïf… »

Vite. Il lui fallait boire son chocolat chaud pour se redonner du courage et un semblant de contenance. Mais déjà les larmes lui montaient discrètement aux yeux.

« Teddy n’est pas dupe lui, ça lui a pris quelques heures pour comprendre quelque chose que tu n’as jamais voulu voir… et que moi je voulais taire. Et tu sais quoi ? Je lui ai promis de te dire la vérité, pour ton bien comme le mien. Les choses ne peuvent pas redevenir comme avant… Et ce n’est pas à cause de nos parents. »

Ou en tout cas, pas exactement comme avant.

« Elijah… Tu n’as jamais rien vu ? Vraiment ? »

Dis que oui. Dis que si, mais que tu n'étais pas prêt. Dis que... Dis juste quelque chose.
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Dim 21 Avr - 15:28
Elijah Holtz
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Clairement, le cœur n’était pas à la rigolade du côté de mon interlocuteur qui préférait passer son temps à se cacher derrière son chocolat ou à fixer le sol avec un sourire forcé. J’étais loin d’être perspicace en toutes occasions (surtout le concernant), mais je n’avais pas besoin d’un dessin pour savoir que nous avions un énorme problème. Ça coinçait en dépit de tous mes efforts pour instaurer un climat chaleureux. Pourtant, rien ne laissait supposer dans son message que l’ambiance frôlerait l’hostile. Je pouvais comprendre étant donné la situation mais… Quelque chose m’échappait. Avait-il décidé depuis nos retrouvailles que couper définitivement les ponts était la meilleure option mais qu’il préférait me l’annoncer en personne ? Si oui, il avait du mérite et plus de courage que j’en avais eu quand nos rôles étaient inversés. À moins que mon silence autour de l’assassinat de ses parents le blessait ? Fallait-il que je m’aventure ouvertement là-dessus ? Dans une nouvelle tentative, je lui confiais qu’il n’avait aucunement besoin de s’excuser. Ce serait l’hôpital se moquant de la charité soyons francs.

Je commençais sérieusement à me ronger les sangs quand sa langue se délia brusquement. J’interrompis ma « caresse » pour me concentrer sur ses paroles, ma main figée dans son dos, les sourcils légèrement froncés. Pourquoi Teddy le rejetterait ? C’était le type le plus ouvert d’esprit sur cette Terre ! Il n’allait pas repousser mon meilleur ami d’enfance, lui qui en plus avait toujours été intrigué par mon passé. Ça n’avait ni queue ni tête ! S’étaient-ils pris la tête et aucun d’entre eux ne m’en avaient pipé mot par peur de me blesser ? Et toujours, les yeux d’Alec fuyaient les miens par tous les moyens possibles et imaginables. Je détestais qu’il se sente en insécurité auprès de moi. Cela ne nous ressemblait pas. Le souci étant que le « nous » était à redéfinir comme j’allais bientôt en prendre l’entière mesure.

Un soupire fut mon unique réponse à son envie soi-disant passée de me « découper en morceaux ». Même un tel châtiment me paraissait généreux. Mais bref, l’Écossais semblait avoir bien plus important en tête que de juger d’une punition à la hauteur de ma trahison. « Naïf. » Ce terme m’assaillit. Comment l’interpréter ? Que voulait-il dire par là ? J’étais d’autant plus mal que j’avais conscience que tant de questionnements ne faisaient que renforcer l’adjectif dont il venait de me qualifier. J’étais tellement confus. J’avais la sensation d’avoir loupé non pas un épisode, mais une saison entière si ce n’est plus ! Le cheminement fut lent jusqu’à ce que ma caboche finisse enfin par éclaircir le brouillard m’entourant depuis plus d’une décennie. Une possibilité qui ne m’avait jamais frôlé l’esprit. Jamais. Je lâchais un « Oh. » de surprise, ne sachant quoi faire d’autre que de ramener ma main sur l’une de mes cuisses. Tobanga assistait à une drôle de scène. S’il était capable de sentiments, serait-il ému ou en train de rire à gorge déployée en me pointant du doigt pour ma stupidité ? J’eus comme un flash, des moments de complicité que nous avions partagés autrefois. Je me revis le charrier sur son orientation sexuelle, lui arranger le coup avec l’employé du camping, me plaindre de mes échecs amoureux, etc. Ainsi, avant-même que je ne quitte l’Allemagne tel un voleur notre lien était déjà terni par mon aveuglement et le mensonge. Depuis le départ…

Assommé par cette découverte, je posais mon gobelet et me levais avant de lui tourner le dos, les mains sur les hanches. Le regard dans le vague, je tentais de digérer la nouvelle. Évidemment que ce n’était pas aussi grave que le complot de mes parents mais ce n’était pas comparable. Notre « amitié », notre relation presque fraternelle… Nous ne l’avions jamais perçu de la même manière. Et maintenant que j’y pensais… Il avait tellement dû souffrir. Allez, encore ça de plus sur ta conscience l’Allemand. Tu n’es plus à ça près ! Mon pied droit battait nerveusement le sol tandis que je luttais pour trouver ma prochaine réplique. Un secret déterré après quinze ans… Comment réagir ?

- Apparemment, je t’ai fait encore plus de mal que je ne l’imaginais. Si la culpabilité devait tuer…, prononçais-je, vaincu.

Finalement, ne lui avais-je pas rendu service en disparaissant ? Il avait pu m’oublier et passer à autre chose non ? À moins qu’il ne soit encore… amoureux de moi ? Le brun se tenait ici aujourd’hui. Il ne m’avait jamais totalement oublié. Allais-je me réveiller ou allais-je l’entendre rire jusqu’à ce qu’il confesse se jouer de moi ? Non, il n’irait pas aussi loin. Même si nous ne nous étions pas vus depuis presque la moitié de nos existences, je le connaissais. Du moins l’avais-je cru. Je pouvais douter désormais. Allez, réagis ! Je ne pouvais pas le mettre sur pause le temps de faire du tri. Il me fallait reprendre constance et arrêter ce surplace avant d’aggraver la situation. Ainsi, je pris une grande bolée d’air puis vint m’accroupir face à lui la mine défaite. Je ne savais plus où me mettre.

- Je suis désolé. Non, je n’ai jamais… Mon comportement aurait été différent si j’avais su. J’ignore si cela aurait été une bonne chose ou pas cela dit. Je…

J’étais paumé. Pas d’autres termes parmi lesquels choisir. Est-ce que l’étudiant aurait préféré plus de pudeur entre nous, plus de distance ? Ou bien ce que nous avions eu était pour lui le mieux que j’étais en mesure de lui offrir à l’époque et qu’il ne regrettait pas un seul instant à mes côtés ? Seul lui détenait la réponse.

- C’était si évident que ça ? Non, question bête. J’imagine que oui. Alec, je ne sais pas quoi te dire…, avouais-je en sentant les larmes me remonter aux yeux. Pourquoi tout devait être si dramatique avec lui ? À l’époque je n’assumais pas mon attirance pour les hommes. Je pense que je n’en avais même pas conscience d’ailleurs. Ce qui est bête puisque j’ai toujours su pour toi et qu’on en discutait sans tabou. Mais j’ai ouvert les yeux trop tard me concernant…

Je n’allais pas enfoncer le clou en répétant que je l’avais toujours considéré comme mon frère d’adoption. Ce serait des plus indélicats. Ceci étant dit, j’en étais à m’imaginer si les choses auraient autrement pu être différentes. Aurais-je pu tomber amoureux de mon interlocuteur ? Pas moyen de le déterminer. Je l’avais d’emblée friendzoné, comment vouliez-vous que je puisse imaginer un scénario drastiquement différent ? Un léger rire s’échappa. Non pas d’amusement, mais il témoignait de ma prise de conscience et de mon malaise.

- Maintenant que j’y pense, ça explique pourquoi tu me repoussais quand je faisais des allusions nous concernant ou que j’étais un peu trop tactile. J’étais tellement persuadé que c’était car je ne t’attirais pas et que ça t’embêtait que je te taquine avec ça… Tu es vraiment tombé sur le pire des idiots.

Pourrait-il me pardonner ? Mon ardoise commençait sérieusement à étouffer avec toutes les boulettes que j’avais commises le concernant. Il me fallut un effort titanesque pour partir à la recherche de ses yeux avant de parvenir à les capturer. Le pire dans tout ça c’est que je mourrais d’envie de le prendre dans mes bras pour le réconforter. Mais après une telle révélation ce ne serait peut-être plus jamais possible. Notre dynamique avait été redéfinie et cela serait d’autant plus injuste pour lui que pour Teddy que je m’exécute.
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Dim 28 Avr - 15:23
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Devant l’académie, vêtu de son uniforme obligatoire, le jeune Alec attendait son meilleur ami qui le retrouvait d’ordinaire devant les portes de l’imposante bâtisse. Ne le voyant pas arriver au bout de la rue, le jeune homme ne se formalisa pas et se dit qu’il était de toute façon souvent en retard ; il pénétra alors seul dans l’enceinte de l’établissement scolaire. Il s’assit sur sa chaise habituelle pour l’assemblée des élèves, s’attendant à voir débarquer Eli’, les cheveux en désordre et le visage défait. Mais il était très en retard ce matin-là. Lorsque le professeur qui présidait la réunion leur indiqua qu’il était maintenant temps de se rendre en cours, Alec se leva et regarda tout autour de lui en essayant de se mettre sur la pointe des pieds pour mieux voir les alentours. Aucun jeune Holtz à l’horizon. Il se dépêcha pour ne pas arriver en retard à son premier cours, lui aussi. Pourtant, le petit bout de brun ne pensa qu’à une chose pendant tout le cours : aller voir au secrétariat pour prendre des nouvelles de lui. Il était peut-être malade. La sonnerie retentit enfin et Alec courut presque jusqu’au bureau, quelques dizaines de mètres plus bas dans le couloir. Une vieille dame lui indiqua en remontant ses lunettes en demi-lunes qu’ils n’avaient reçu aucune nouvelle d’Elijah et qu’il ne s’était pas présenté aux cours ce matin. Alex tenta de justifier son retard, mais la dame âgée se montra impassible. Le jeune homme se rassura en se disant qu’il pourrait profiter de sa pause déjeuner conséquente pour aller prendre des nouvelles du grand malade directement à la source. Ce fut la pause, et les deux heures de cours les plus longues de sa vie. L’élève ne demanda pas son reste et quitta la salle sitôt que l’autorisation lui fut donnée.

Il marchait vite ; un mauvais pressentiment lui serrait la poitrine, comme un gros point de côté situé dans ses poumons. Le vent froid n’aidait pas Alec à reprendre son souffle qui avait maintenant hâte d’arriver devant la résidence des Holtz. Après quelques minutes de marche supplémentaires, le jeune homme arriva devant la porte d’entrée qu’il ne franchirait plus jamais. Il sonna une première fois et attendit qu’on vienne lui répondre. Le jeune homme allait sonner de nouveau mais s’interrompit en se demandant combien de temps il avait réellement laissé passé ; quatre longues minutes s’étaient écoulées et personne n’était encore venu ouvrir la porte au visiteur. Alec appuya à nouveau sur le bouton. Une minute, puis deux, puis trois. Il frappa plutôt sur le pan de la porte, se disant que la sonnette était peut-être en panne, mais toujours rien.

« Elijah ? », tenta-t-il en se penchant sur la fenêtre qui se juxtaposait à l’imposante porte en bois.

À l’intérieur, personne ne bougeait. Il ne parvenait pas à distinguer qui que ce soit. Peut-être était-il si malade que ses parents avaient dû l’emmener à l’hôpital ? Le jeune homme se faisait un sang d’encre. Il s’asseya sur les premières marches du perron et attendit, le regard dans le vide. Sa pause déjeuner touchait à sa fin et il devait repartir. Et si Elijah était à l’hôpital ? Et s’il était mort ? Et si … ?

***

Le licencié regardait celui qu’il avait aimé tant d’années tomber en morceaux devant ses yeux. Il était bien conscient d’en être la cause et se demandait s’il n’aurait pas mieux fait de se taire. Alec était parvenu à cacher - ou plutôt à ne pas se faire remarquer par Elijah - pendant une dizaine d’années, et aurait peut-être mieux fait de continuer. C’était sans aucun doute ce qu’il aurait fait si Teddy n’avait pas été plus perspicace que son cher et tendre. En même temps… cela n’avait rien de très difficile. Damn Teddy! Ils n’en auraient pas été là si le musicos et le cinéaste ne s’étaient jamais rencontrés. Non, ils n’en auraient pas été là si les parents d’Alec n’avaient pas été assassinés. Même pas, ils n’en auraient pas été là si Arthur ne lui avait pas donné des pistes sur les coupables. Plus loin encore, ils n’en auraient pas été là si Elijah n’était jamais parti, ou bien s’ils ne s’étaient jamais rencontrés. La faute à son père, qui avait voulu poursuivre son métier de professeur-chercheur en Allemagne. Quelle ironie pour un si grand dénominateur commun ! La main du beau blond s’était stoppée dans son dos. Il l’avait ensuite retiré, laissant une marque brûlante où elle avait séjourné un instant plus tôt. Oh ? C’est tout ce qu’il trouve à dire ? Elijah s’excusa platement. Visiblement, l’un comme l’autre aurait préféré disparaître sous terre, et Alec termina de se planquer derrière son chocolat chaud. Merde, il est vide. Peut-être que ça non plus, Elijah ne le verrait pas. Il n’avait pas vu tant de choses ! Quoi ? Il ignorait s’il aurait été plus souhaitable qu’il s’en rende compte ? Alec entendait ses idées être validées par la voix rauque de celui qui lui avait évoqué de nombreuses rêveries et de nombreux fantasmes dans son adolescence. Il allait lui cracher au visage que ça se voyait comme les pommettes dont il s’était gentiment moqué toute leur adolescence quand Elijah se ravisa. Il vaut peut-être mieux que tu ne dises rien, songea-t-il. Mais c’était plus fort que lui ! La boîte de Pandore était ouverte et il voulait des réponses à ses questions ; et cela, même s’il était persuadé qu’il les avait déjà. Ce qui est bête ? Alec avait l’impression de planer. Se pouvait-il qu’il regrette ne pas s’en être aperçu finalement ? Essayait-il de lui dire qu’ils auraient eu une chance ? Cruelle chose que celle-ci !

« Quoi ? », voulu-t-il l’interrompre.

Mais déjà reprenait-il la parole. Il se tenait là, accroupi devant lui, le regard embué par les larmes qui lui étaient montés aux yeux. Bordel, leur vie était une tragédie grecque ! Il allait sûrement être emmuré dans quelques instants. Ce fut été la suite logique.

« Je crois que je te repoussais parce que j’avais peur que… non, je savais que tu ne le pensais pas. Que je ne te plairais jamais. Je n’avais pas… ce qu’il fallait. Et ouais, on va dire que te voir à moitié à poil, quand ce n’était qu’à moitié, n’aidait pas trop. »

Il sourit tristement. Alec était sans doute aussi surpris que lui de voir sa colère s’effondrer. Pourtant, le lettré voulait savoir…

« J’aurais peut-être pas dû te le dire… J’veux pas te faire du mal ou quoi. C’est pas le but. C’est juste que… J’ai pas envie de me mettre entre vous deux et… Teddy s’en est rendu compte. Soit ton mec », articula-t-il difficilement, « est sacrément observateur, soit t’es vraiment aveugle. J’dis ça… Bref. Il pense que j’ai besoin de réponse pour avancer. Mais t’inquiète, je lui ai déjà dit que je n’avais jamais eu aucune chance avec toi. Il t’en veut pas. »

Quant à Alec, il n’avait pas encore décidé.

« Pas vrai ? J’veux dire : que j’aurais jamais eu aucune chance ? Même si visiblement, t’as un truc pour les bruns finalement. Comme quoi, toi aussi t’es plein de surprises… », ria-t-il, un peu jaune.

C'était injuste. Mais ils n'avaient plus d'échappatoire. La situation avait assez duré... Alec se satisferait d'un non. Ou d'un oui ? Ou d'un peut-être ?
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Mer 8 Mai - 16:12
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Qui ne connaît pas le célèbre jeu de la bouteille ? Très populaire lors des soirées entre adolescents, je n’y avais pas échappé et m’y donnait même à cœur joie en général. Pourquoi refuser une occasion de toucher les lèvres d’une fille à croquer ? Ce serait stupide de ma part même s’il était souvent inutile de forcer le destin dans mon cas. Par contre, il existait bel et bien un revers de médaille. Sans compter celles plutôt repoussantes, embrasser un mec était monnaie courante lorsque le hasard s’amusait à nos dépends. Ce soir, après avoir roulé un patin à Claudia sur un fond de boys band allemand (chacun ses goûts musicaux je n’étais pas en charge de la playlist) avec une haleine mentholée, le verre s’arrêta sur… Alec. Lui que j’avais dû forcer par tous les moyens possibles et imaginables à participer à l’activité rougissait au point que je l’imaginais exploser dans la seconde à venir. Je savais pour son orientation sexuelle depuis un bail mais je m’en fichais. Ça ne changeait rien. Nous étions amis, il n’allait pas me sauter dessus ou se fabriquer des fantasmes à dormir debout à cause d’un baiser. J’avais beau me trimballer à poil devant lui à maintes occasions, le brun n’avait jamais tenté de me violer. Stop aux préjugés. Parmi les cris, applaudissements et sifflements, je levais les poings comme si j’avais gagné au Loto. Le sourire jusqu’aux oreilles, je lâchais :

- Bordel, depuis le temps que j’attendais ça. Viens par-là sweetheart.


L’écossais, dont j’étais séparé par quelques personnes sur ma droite, ne bougeait pas d’un pouce. Il semblait paralysé. J’allais finir par croire qu’il me trouvait repoussant vu son manque d’enthousiasme flagrant ! Remarquez, je l’avais déjà compris vu sa tendance à grogner dès que je le touchais un peu trop pour le taquiner. Mais c’était le jeu ! Je n’en avais pas inventé les règles sacrebleu ! Me voilà en train de me mouvoir à quatre pattes dans sa direction, faussant un air de prédateur s’approchant de sa proie. Les voix nous entourant se joignaient pour crier des encouragements à l’unisson.  Il me semble même que quelqu’un se préparait à prendre une photo histoire d’immortaliser le moment. Avec un peu de chance, un doigt se glisserait devant l’objectif de l’appareil jetable. Face à mon meilleur ami, je plongeais dans son regard comme pour tenter de le ramener à la vie. Inutile. Ok, autant prendre les choses en main alors si on ne voulait pas y passer la nuit. Plus vite ce serait fait, plus vite il pourrait se rincer la bouche à la javel.

Je le saisis par le col et joignit ma bouche à la sienne avec force pour ne pas lui laisser l’opportunité de se défiler. Aucun de nous ne souhaitait passer pour une poule mouillée ! Je sauvais son honneur de la sorte. Ces secondes furent pour le moins… dérangeantes. Dans le sens où cela n’était encore jamais arrivé. Vous imaginez embrasser votre frère ? Carrément weird même si en soi le contact n’était pas désagréable. Loin de là. C’est moi ou ses lèvres étaient bizarrement douces ? Le manque d’expérience je parie ! Je rouvrais les yeux et m’éloignais de lui en pouffant sous les protestations de certains qui râlaient que nous n’avions pas mis la langue.

- Calmez vos hormones ! On le fera la prochaine fois !

Je lançais un clin d’œil à Alec, sûr que cela ne se reproduirait pas de sitôt. Dans tous les cas, ce dernier était bien trop près de la mort pour capter quoique ce soit à ce qui se déroulait dans la pièce. Yep, il devait mettre au point un plan pour se décontaminer la face maintenant que ma tronche s’y était collée à son plus grand désarroi.

***


Aujourd’hui, nous étions bien loin de cette ambiance festive et cette anecdote prenait subitement un tournant dramatique. Non, il n’avait pas été tétanisé par son dégoût mais parce que son souhait devenait réalité dans de mauvaises conditions. Un pincement au cœur lié à ma culpabilité me donnait la nausée. Tant d’aveuglement… Était-ce humainement possible de l’être à ce point ? Maintenant le mal était fait et il m’était impossible de corriger mes vieilles erreurs. Je ne pouvais que faire mieux à l’avenir et ce, en commençant par m’excuser. « Ce qu’il fallait. » Je fronçais les sourcils à cette formulation. Qu’entendait-il par ces termes ? Une poitrine car à l’époque j’étais obnubilé par le sexe opposé ou était-ce bien plus profond qu’une question de genre ? L’étudiant valida mon manque de pudeur comme exemple de situations embarrassantes pour lui. S’il avait pu se rincer l’œil, ne pas pouvoir y déposer les mains avait dû être une pure torture. Je lui avais imposé du tease permanent.

Que Teddy ait découvert le pot-aux-roses m’arrangeait. Je n’aurai pas à lui dévoiler l’étrangeté de la situation. Sa perspicacité était aussi terrassante que ma propre stupidité. Je priais pour tout cela ne le blesse pas, qu’il ne perde pas confiance en nous ou se sente menacé. Je l’aimais et, malheureusement pour mon interlocuteur, rien ne pourrait changer cela. Je lui appartenais totalement et ce, sans le moindre regret. Ce qui n’arrangeait rien à la suite. Je forçais un brin d’humour pour rebondir sur ses propos, espérant nous détendre. Mais c’était peine loupée.

- C’est vrai que vous êtes canons vous, les bruns, dis-je avec un sourire tiré.

Je soupirais puis revint m’asseoir à côté de lui, mes yeux clairs fixant le totem qui nous faisait face. Alec me demandait de redéfinir tout ce qui nous avait toujours caractérisé dans mon esprit. Pouvais-je sérieusement l’imaginer comme mon petit-ami ? Aurais-je voué des sentiments à son égard si je m’étais réveillé plus tôt ? S’il m’avait déclaré sa flamme avant mon départ précipité en-dehors du territoire allemand ? La trahison qu’il avait dû ressentir lorsque j’avais disparu de la circulation avait dû en être que plus forte.

- Et non. Je suis content que tu me l’ais dit. Sans quoi, j’aurai continué de te blesser malgré moi et… même, j’imagine que c’est un poids en moins sur tes épaules. Tu n’as pas à avoir honte d’avoir ressenti ça ni même de me l’avoir dissimulé. Je ne t’aurai jamais renié c’est un fait mais j’ignore quelle aurait été ma réaction. Est-ce que je t’aurai aimé à ta façon ? Je ne pense pas que j’étais prêt à assumer ça. Il m’a fallu plusieurs années encore avant de lâcher prise.

Je marquais une pause, pris une profonde inspiration puis repris.

- Nous ne saurons jamais pour sûr. Mais ça aurait été un honneur de partager un bout de chemin à tes côtés. Je veux dire, tu as tout du mec parfait ! Attentionné, drôle, cultivé… J’ignore si tu as quelqu’un en vue désormais mis il a bien de la chance. Et surtout, il a intérêt à bien te traiter s’il ne veut pas avoir une marque allemande collée au derche ! m’exclamais-je. Oui, ce qu’on avait a toujours été particulier, dépassant les codes de la simple amitié. C’était bien plus que cela. Mais je ne saurai t’en dire davantage… Je suis désolé.

Pour la millième fois minimum. Dans ma tête, il était comme un frère adoptif tandis que je lui racontais mes crushs et autres frivolités adolescentes. M’étais-je voilé la face à l’époque où bien mes sentiments se résumaient effectivement à ça ? Impossible de juger après tant de temps et vu les barrières que je m’imposais durant ces années. Je n’avais aucune réponse à lui fournir qui seraient plus précises. Était-ce une bonne idée que de lui demander ce qu’il ressentait aujourd’hui ? Non. Mal venu. Et je craignais sa réponse pour être honnête.
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Ven 5 Juil - 17:09
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La sérénité ne pouvait être gagnée que par l’obtention de réponses. Mais le chemin qui l’y menait était semé d’embuscades et de pièges égyptiens - cachés sous les dalles de la pyramide invisible mais sinueuse dans laquelle ils s’étaient engagés. Alec avait essayé d’être le plus clair possible, voulant éviter tout quiproquo qui n’aurait fait que les blesser davantage. La colombe de l’espoir flottait dans ses yeux bleus et tremblants. Elle serait bientôt percée par la flèche du chasseur pour retomber dans les ténèbres où elle s’était cachée si longtemps. La surprise et l’inquiétude s’était montrées lorsqu’il avait prononcé le nom interdit. Pourtant, avouer tout l’amour que le musicien avait pour lui était au dessus de ses forces ; la détresse était suffisante, il ne pouvait s’en faire le porte-parole. Le regard perçant pour toute réponse à son sourire tiré, Alec attendait qu’il parle, qu’il s’exprime. Son visage mentait, ses yeux retenaient un secret. Il en disait trop et trop peu à la fois. Ce qu’il prenait pour une évasion s’avérait être un instant de répit ; à peine assis, Elijah ouvrit la bouche pour sonner le glas des faux-semblants. Il secoua la tête : décidément, tout le monde était d’accord sur la question. Il lui fallait le stopper net avant qu’il ne reprenne sa course effrénée :

« Je n’ai pas honte. Je veux dire… Je n’ai pas honte de t’avoir aimé. Je t’aimerais toujours j’crois. Juste… Différemment. Il n’y aucune honte à avoir d’aimer un homme comme toi. »

Laisser parler son cœur et prier pour le mieux. Plutôt pour le meilleur des doutes, car une fois de plus, la parole du bel Apollon blond, quoique tranchante, ne se fit point coupante et le doute demeurait pour eux deux. Les mots flatteurs s’attachaient et démembraient son pauvre cœur qui battait la chamade pour se libérer. C’était là un doux vide, le silence, puis le bruit d’une inspiration.

« Tu te rappelles du jour où tu m’as embrassé ? Tu sais… Pour jouer. »

Sa vérité n’aurait pu être dite à voix haute car elle débordait de précision. Il se rappelait de l’odeur de Tequila et de citron qui planait dans la pièce, du goût sucré et amer de ses lèvres adeptes et parfumées par l’alcool, des rires, du silence qui s’était fait en lui, de son immobilisme aussi.


« Ce jour-là… Je crois que j’ai su. Je veux dire, que tu ne m’aimerais jamais. Pas toi ? »

Peut-être l’avait-il oublié. Un événement marquant pour quelqu’un ne l’était pas forcément pour une autre personne.

« Ne réponds pas. C’est bête, pardon. J’avais juste besoin de le dire je crois. »

Il arracha une poignée d’herbe docile et la jetta un peu plus loin comme la question stupide qu’il venait de poser.

« Écoute, je sais que c’est cliché mais… J’ai pas envie que ça change notre relation… J’veux dire, on marchait déjà sur des œufs à cause de ton départ et de mes parents et… Peut-être que Teddy a raison, peut-être qu’il nous faut juste des repères et que tout soit dit. »
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Jeu 18 Juil - 22:37
Elijah Holtz
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Je n’avais aucun talent pour réagir aux situations où l’on flattait mon égo. Recevoir des compliments n’était pas évident, qui plus est dans un contexte qui ne l’était pas davantage. Jamais je n’avais eu le droit à un tel discours ou peut-être par une ancienne conquête dans nos folles années adolescentes. Autant dire que ces vieilles paroles n’étaient pas à prendre avec autant de sérieux que celles sortant de la bouche d’Alec. Il se montrait plus honnête qu’il ne l’avait jamais été avec moi, mettant à mal des barrières qu’il avait dressé quinze ans auparavant. Si j’étais poète, j’aurais probablement fait un parallèle saisissant avec le mur de Berlin. Juste un peu trop cliché venant d’un Allemand. Mon esprit divaguait, incapable de trouver les mots adéquats, la réponse tout en justesse qui lui donnerait satisfaction. En existait-il ? Vu ce que je lui lançais, me taire aurait été préférable. À chacun sa manière de se tirer du pétrin. Moi ? Avec un humour douteux et une pointe d’ironie.

- Oui. Tu aurais pu faire pire. Du genre… Un vieux lascar tout droit sorti de taule avec un penchant pour le cuir et les clous.

Avant de lancer que Teddy déteint sur moi… Pas vraiment. J’avais toujours eu ce mécanisme de défense d’aussi loin que remontaient mes souvenirs. Ça et des explosions de violence. Mieux valait-il encore la première solution. Je n’avais aucune intention de laisser l’emprunte de sa face dans le bitume. Il m’en faudrait beaucoup pour en venir aux mains avec lui. Au pire, si poings il y avait, ce serait car je l’aurais supplié de prendre sa revanche sur moi. Bref, je me promis de faire des efforts. Ne l’ouvrir que pour répondre avec sérieux. Ce que je fis les minutes suivantes. Du moins l’espérais-je.

Mon interlocuteur en vint à se remémorer une soirée bien trop arrosée où une bouteille avait dictée nos faits et gestes. En un instant les souvenirs m’envahirent. Je n’y avais pas songé depuis des lustres. Je me souvenais avoir ri à gorge déployée à n’en plus finir et prendre un malin plaisir à embrasser l’écossais. Pas car j’avais le béguin pour lui (d’aussi loin que j’en avais conscience à l’époque) mais car je me plaisais à le torturer amicalement avec son orientation. Le fait d’être persuadé qu’il me trouvait repoussant aidant d’autant plus mon euphorie. Désormais, je revivais la scène de son point de vue, mobilisant les données qui venaient de mettre fournies. Une fois de plus il me brisait le cœur. J’étais si aveugle, interprétant tous les signes à l’envers, percevant du « dégoût » à la place de l’attirance. Si vous avez besoin d’un juge pour une affaire judiciaire, ne comptez surtout pas sur Elijah ! Vous risqueriez la chaise électrique pour avoir tondu votre pelouse tandis que votre ami se faisait assassiner à des kilomètres de là.

Aussitôt me posa-t-il une question qu’il se ravisa. Que devais-je faire ? Y répondre malgré tout ? Je me revoyais l’approcher, sortir une boutade comme à mon habitude et poser mes lèvres sur les siennes. Comme cela m’avait paru si naturel ! Un défi puéril que je réalisais de bon cœur sans tergiverser sur le pour et le contre.

- J’étais à côté de la plaque. La seule réflexion que je me suis fait de notre baiser est que tu avais les lèvres douces. Qualité que j’ai tout de suite justifié par ta totale absence d’expérience en la matière.

Je pouffais puis le bousculait en lui donnant un coup d’épaule. Je recommençais. Terrible. Ce n’était pas la réponse qu’Alec attendait. Clairement. Mais c’était la seule que j’avais à lui offrir. Je n’allais pas prétendre m’être tourmenté les neurones sur un sujet auquel je n’avais jamais prêté attention jusqu’ici. Qu’il ait des sentiments pour moi était à l’époque aussi crédible que moi en ballerine, à parcourir le monde grâce à ma renommée internationale.

- Comme tu l’as dit toi-même, nous étions déjà en train de redéfinir notre relation. Il nous faudra du temps. Chacun de nous a énormément d’éléments à digérer. Mais je te promets que ça finira par se stabiliser. Tout a été mis à plat, il n’y a plus aucun secret. Des bases saines, non-alcoolisées, c’est ce dont nous avions besoin.

Je lui adressais un sourire avant de passer mon bras autour de ses épaules. Non, je ne me forçais pas. C’était la suite logique, ce que j’avais toujours fait. Nous restâmes silencieux un moment, observant ce qui s’offrait à nous alors que nous étions perdus dans nos pensées. J’essayais de faire le tri, d’invoquer ce nouvel angle pour faire jour sur son expérience de notre passé commun. Il commençait à faire sombre lorsque je pris congé. Un peu plus et nous nous serions changés en statues de glace enlacées.
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