C'est bon de te voirJe suis posé dans un salon de thé avec Monsieur Mec Idéal, j'ai nommé Mallory. Je le scrute longuement de mes grands yeux bleus. Il a un regard pénétrant c'est affolant. Rien que la dernière fois quand il est venu à la maison manger j'ai eu énormément de mal à me contenir. Mais là c'est encore plus difficile. Plus je passe du temps avec lui et plus il me plaît.
Pourtant je suis incapable de m'éloigner définitivement de lui. Je crois qu'il y a quelque chose que je ne contrôle pas. Je suis là avec lui et je bois un smoothie pêche/abricot et j'ai une religieuse au chocolat entre les doigts que je déguste quand soudain Mallory me parle, me demandant de mes nouvelles.
« Et bien ça va. Tu sais moi quand je suis avec toi je me sens bien. » Je dis en souriant à mon bel ami que je scrute longuement. « Je me remets doucement. J'accepte un peu mieux la rupture. J'avance en soit. Je pense que c'est le plus important. » J'ajoute en acquiesçant. « Et de ton côté comment ça va ? Tu te sens bien ? » Je demande par curiosité.
Bien sûr je ne lui dis pas que si ça va aussi bien c'est parce qu'il me fait un drôle d'effet. Non pour le moment je ne tiens pas à ce qu'il sache que j'aime les hommes, je préfère taire ce genre d'informations pour qu'il ne soit pas attristé en apprenant que je lui ai menti à ce sujet.
Reith adorait venir dans ce café. Il était une bille en cuisine alors venir ici comblait ses manques. Puis l’endroit était bien placé, la déco n’était pas trop nulle. En soi cet endroit ne pouvait que l’attirer comme un aimant. Il s’était trouvé une place au bar, près de deux femmes qui étaient plongées dans une conversation dont il ne comprenait pas un traître mot. Sûrement parlaient-elles d’un phénomène physico-chimique vu que les mots qu’elles utilisaient ne lui disaient rien. Il finit néanmoins par se lasser de leur discussion dans laquelle il n’était évidemment pas invité. Peut-être avait-il les oreilles un peu trop ouverte et l’esprit un tantinet curieux.
La serveuse, qui avait, au passage, un bien joli piercing à l’arcade, déposa devant lui un croissant. Ah, les croissants… C’était ici qu’ils étaient les meilleurs. Rien à faire, le pays avait une dent contre les croissants. Pourquoi mettre de la crème dans un croissant quand on peut ne pas en mettre ? C’était quelque chose qu’il ne comprenait pas. Mais ici, c’était clairement le paradis. Des croissants du moins. Il remercia la serveuse avec ce sourire, très chère, qu’il savait redoutable. Enfin, ça c’était ce qu’il croyait. La serveuse se contenta de lui souhaiter un bon appétit avant de tourner les talons.
Il prit alors soin de déguster son trésor tout en le mélangeant avec le chocolat chaud qu’il avait de même commandé. Il se fit violence pour pas tout gober avec sauvagerie. Il avait payé pour manger ces délicieux mets, il ne fallait pas les dévorer comme un homme de Cro-Magnon sauvage. Pour occuper son esprit, ses yeux balayèrent tranquillement la salle. Il se plaisait à regarder la clientèle. C’est ainsi qu’il s’amusait à détailler le visage sérieux d’un homme d’une trentaine d’années qui s’acharnait sur son ordinateur portable. Ah. Le pauvre. Sûrement devait-il rentre un dossier à la hâte. Ou programmer un jeu. Ou jouer à Candy crush. Vu la tête qu’il tirait, la dernière option était la plus drôle. Ses yeux clairs s’arrêtèrent sur un petit groupe de vieilles femmes. Ça sentait à plein nez le commérage. L’une d’entre elles avait une espèce de verrue sur le nez, on aurait vraiment dit une sorcière. Épatant. Après cette vision à l’esthétique discutable son attention s’arrêta sur une table qui était disposée près de la fenêtre. Le premier garçon qu’il estima était châtain, châtain clair, pour ne pas dire blond. Sa coupe lui fit d’abord penser à Justin Bieber. Puis après il se demanda pourquoi il avait penser à Justin Bieber. Il fallait peut-être qu’il se remette en question, à ce stade, ce n’était pas le genre de célébrité qui attirait son attention. Puis ce gars là avait tout de même l’air plus sympathique que ce chanteur qui se faisait, de toute façon, progressivement oublié. Perdu dans des pensées sans aucun intérêt il se rendit compte, enfin, que le garçon qu’il fixait sans même s’en rendre compte le regardait aussi. Reith se ravisa alors et s’apprêta à détourner innocemment le regard quand il remarqua qu’il connaissait le garçon qui était assis en face de l’autre. Ah mince, alors. Comment avait-il pu mettre autant de temps à remarquer Mallory ? Ce mec qu’on pourrait voir dans une foule, en plein New York, l’hiver avec de la brume. Sérieusement, il lui fallait peut-être prendre rendez-vous chez l’ophtalmo. Reith fit alors un léger signe de la main avant d’embarquer son croissant et son chocolat pour rejoindre les deux garçons. Autant dire directement qu’il s’invita de la façon la plus naturelle du monde à leur table en piquant une chaise à la table à côté. On repassera pour la politesse.
- Heyy, l’Alien, t’as encore paumé ton vaisseau ? T’es vraiment un novice, mon pauvre, même pas capable de faire exploser une planète.
Il lâcha un rire enjoué, bien heureux de retrouver ce gars là avec qui il avait passé une après-midi, un peu courte, soit, mais des plus sympathiques.
- J’ai cru que t’étais reparti dans ta galaxie, j’étais déçu moi, c’est pas bien de faire souffrir un humain innocent et faible d’esprit...
Monsieur Mec Idéal, Mallory, le quatuor des M, était présentement dans l'allure la plus explosive qu'il ait pu trouver. Si les couleurs semblaient encore se battre entre elles, le plus notable était tout de même qu'il avait, sur un coup de tête, décidé de passer du blond platine au semblant de gris cendre qui ne pouvait que lui aller. Si la couleur était sobre, elle était devenue la parfaite excuse pour compiler encore plus de motifs et de teintes qu'à l'accoutumée, et le final n'était pas moins remarquable que toutes les autres fois. Il n'avait, décidément, aucune retenue, et il jurait dans le salon de thé comme un post-it oublié sur un tableau noir. À peine arrivé avec son ami, Sacha, le seul l'unique, il avait entrepris de savamment s'enfiler des viennoiseries, avec toute la gourmandise dont il pouvait faire preuve, et dieu seul savait combien elle était grande. L'injustice de la loterie génétique faisait qu'il ne prenait pas un gramme, et il en abusait sans aucune dignité. Si son camarade avait opté pour un smoothie, la tasse du Mallou national semblait s'effondrer sur elle-même sous le poids de la chantilly et autres sucreries, et l'air embaumait l'odeur sucrée du chocolat chaud. Il n'avait pas tardé, entre deux coups de crocs lancés à la volée dans telle ou telle sucrerie, à lui demander des nouvelles, et c'était tout à fait normal pour un début de conversation. -Quand je suis avec moi, je me sens bien aussi, j'te jure, lâcha-t-il avec malice, avant de tirer le bout d'une langue percée, moqueur: J'déconne. J'aime bien être avec toi, c'est cool. En plus, t'es visiblement toujours lié de près ou de loin à de la bonne bouffe, alors crois moi que j'adore ça...
Il eut un rire léger, ne sembla pas s'offusquer du regard scrutateur qu'il suscitait, et appuya sa joue contre sa main avec un petit sourire soyeux -Sisi, soyeux, il dépassait les limites de l'imaginaire. Il l'écouta parler, non sans la satisfaction de savoir que du côté de son camarade, tout semblait aller un peu mieux, et il haussa les épaules dans un geste fataliste, et ce non sans avoir une mine en paradoxe complet avec le mouvement. -En pleine forme, de mon côté, tu sais bien qu'il me faudrait une apocalypse pour être mal. Mais je suis content de voir que tu commences à aller de l'avant, tu mérites d'être bien.
S'il eut un petit sursaut surpris en sentant sa main, il ne s'en formalisa pas, la laissa même où elle était. Tout tactile qu'il était, il était en général le premier à prendre des mains, taper des épaules, embrasser des joues. Comment pouvait-il prendre mal un tel geste, dans ces conditions? Il fut curieux de ce signe de menton qui lui fut adresser, et tout Mallory qu'il était, il se retourna d'un bloc sur sa chaise, avec une discrétion à en crever, pour voir de quoi il était question. Sa bouche s'ouvrit en un "o" parfait, et il sentit ses lèvres se relever davantage encore, en un sourire gigantesque. Il la connaissait, cette silhouette qui avançait vers eux, et ses yeux en brillaient. Autant dire qu'il décala même ses cochonneries pour lui laisser la place de poser sa tasse. Il ne put en revanche pas résister à la tentation de se pencher pour plaquer un baiser sonore sur sa joue, ricanant de sa bêtise.
-J'ai eu beau essayer, de toute mes forces, j'ai pas trouvé le détonateur, mec. Tu l'aurais pas croisé en arrivant? Un bouton rose, tout ça. Non? Merde.
Et de nouveau, il tira la langue comme un gamin turbulent, avant de fourrer un morceau de cookie ou quelque chose qui s'en rapprochait dans sa bouche. Il coula un regard à Sacha, ravi, un autre à Reith, et s'empressa d'avaler avant d'agiter les mains comme un moulin, de nouveau: -Reith, Sacha, Sacha, Reith, présentation faites, s'amusa-t-il, et il pépiait plus qu'il ne parlait: Quant à toi, là, p'tite bouille, tu croyais vraiment que j'allais briser ton coeur d'humain en me barrant sans prévenir? Alors que j'ai signé ton ardoise? Pfff.
Et il asséna une pichenette à l'intéressé, en roulant allègrement des yeux. Dire qu'il était surexcité ne serait qu'un euphémisme.
C'est bon de te voirMallory est vraiment quelqu'un de magnifique. Plus je passe du temps avec lui et plus je me sens bien. Il a ce petit quelque chose en lui qui me rend tout fou et je peine de plus en plus à cacher mon profond intérêt pour sa personne. Mais perché comme il je suis quasiment sûr qu'il n'a toujours pas comprit qu'il me plaît vraiment beaucoup.
Quand je me rappelle mon ex et le physique qu'il pouvait avoir et que je vois Mallory je me dis que j'ai un problème. Ronald ? Bah c'était un black brun aux yeux noirs tandis que Mallory est un blond décoloré avec les yeux bleus... A la base c'est ce genre de gars, comme mon blond, que j'aime les autres je ne leur trouve aucun intérêt mais n'étant pas du genre à m'attacher à un physique, plutôt à une personnalité, je pense que le physique de mon ex je ne le remarquais plus avec le temps.
J'étais beaucoup trop persécuté par lui de toute façon pour remarquer qu'il ne correspondait pas du tout à l'image que je me fais de l'homme idéal soit Mallory ou le petit gars qui vient de nous rejoindre qui salue Mallory en ayant une discussion avec lui que je ne pige pas vraiment... Mallory a une petite pensée pour moi et nous présente l'un à l'autre je souris aussitôt tout en scrutant le dénommé Reith.
« Enchanté ! » Dis-je alors simplement tout en souriant au jeune blond.
Bon au bout du compte je me retrouve avec deux blonds aux yeux bleus qui sont tout simplement parfaits. Déjà qu'avec seulement Mallory j'avais du mal à rester de marbre mais avec le dénommé Reith c'est encore plus difficile. Je croise les doigts pour ne pas me faire griller parce qu'après tout je ne suis pas encore tout à fait à l'aise quant à l'idée que Mallo sache que j'aime les hommes...
Le jeune homme riait face au comportement de Mallory, ce gars là était un spectacle à lui tout seul que ça soit dans ses gestes ou dans ses mots. Le détonateur rose était pourtant juste devant lui puisque c’était Mallory en personne. Il s’amusa a appuyer sur son nez.
- Je crois que je l’ai trouvé, ton bouton rose, répondit-il non sans rire de sa bêtise qui n’était pas spécialement drôle, quand on y réfléchit. Pense à te regarder dans une glace la prochaine fois, t’es une bombe à toi tout seul.
Il tourna enfin les yeux vers l’inconnu et daigna lui accorder un tant soit peu d’importance. Ils avaient l’air proches, tous les deux, vu comment Reith les avait surpris à se toucher la main. Il avait pris soin de noter ce détail même si Mallory semblait du genre tactile. Il tendit alors la main vers cette nouvelle tête en lui adressant un sourire qui se voulait poli.
- Salut, Sacha, répondit simplement le blond en hochant la tête et il lâcha un rire en entendant l’autre qui ne pouvait aucunement se la boucler deux secondes. Mon ardoise ressemble plus à rien, par ta faute, elle était mieux vierge, tu vois…
Reith ne pouvait retenir son rire moqueur à son égard. Son ardoise était sans doute la plus colorée du dortoir à présent, la plus ridicule, aussi. Mais il n’avait pas osé effacer l’œuvre de son ami, ce geste barbare l’aurait rendu bien trop nostalgique. Il prit un air outré, néanmoins, à l’attaque de Mallory en marmonnant que finalement ses dessins étaient très bien, magnifiques même. Beau mensonge. Il allait rétorquer mais la question de l’autre jeune homme l’arrêta dans sa lancée et il réfléchit même pas une seconde avant de répondre à sa question.
- Non, pas du tout même, on s’est rencontré il y a… Une semaine je dirais et c’est la deuxième fois qu’on se croise.
Il adressa un clin d’œil discret au mangeur de biscuits non sans afficher un sourire amusé puis il haussa les épaules de façon nonchalante, s’appuyant sur sa main. Il regardait le dit Sacha, comme si il essayait de l’analyser, brièvement. Une question lui brûlait les lèvres et il savait qu’il n’allait pas quitter cette table sans l’avoir posée.
- En bref, on se connaît pas vraiment, et c’est bien dommage, rajouta-t-il, la mine pensive, avant de demander à son tour : Et vous deux… Le courant à l’air de bien passer entre vous, je me trompe ? C’est peut-être un peu indiscret mais vous…
Il haussa plusieurs fois les sourcils en les regardant tour à tour, avec un sourire, essayant de leur faire comprendre ses pensées. Clairement, il se mêlait de choses qui ne le regardaient pas mais sa curiosité le poussait à aller fouiner dans leurs affaires. Il avait comme l’impression que ce Sacha flashait pour Mallory, à la façon qu’il avait eu de toucher sa main, qui n’était sans doute pas anodine, et son regard… Oh ce regard, qu’il avait surpris avant de s’incruster à leur table, semblait cacher plus qu’une simple amitié. Mais, encore, il s’agissait que d’une impression. Or, selon lui, ça ne coûtait rien de demander même si cela pouvait provoquer chez eux une gêne et des rires nerveux. Reith ne connaissait pas Sacha, mais le peu qu’il avait vu de lui dévoilait sans doute plus de choses que si il le connaissait déjà.
Sacha devait avoir l'impression d'être tombé dans une volière, ou une fête foraine, peut-être même une autre planète, car Mallory ne semblait pas prêt de calmer toute sa bonne humeur face à l'arrivée de son ami d'un jour. Il fit de grands moulinets des bras, théâtral à souhait, en lâchant un son empreint d'une menace factice à l'égard de Reith, et il fronça le nez de la plus caricaturale des manières avant de glousser comme un beau diable. -Je sais bien que je suis une bombe, chéri, mais crois-moi, il est pas là mon bouton rose, lâcha-t-il avec un haussement de sourcil entendu, et il était aussitôt reparti sur un rire des moins discrets: Puis je te signale, mon gars, qu'avec moi rien n'est mieux vierge. Ton ardoise a été bénie. Bénie!
S'il parvenait à enchaîner des blagues pareilles avec une aisance déconcertante, ce n'était pas sans des années de pratique et un mental bien décadent. Il arborait désormais un immense sourire lumineux, et ses yeux allaient de Sacha à Reith en une navette incessante de bonne humeur. Les présentations faites, ils étaient partis pour rendre l'endroit plus bruyant qu'une basse-cour, et Mallory se laissa tomber contre le dossier de sa chaise avec un souffle d'aise, une main passée dans les cheveux. -Alors en fait... Commença-t-il, mais il se fit couper par les explications de Reith, auquel il tira une langue enfantine du meilleur goût: Ouais, c'est exactement ce qu'il a dit, mais je l'aurais fait mieux. Puis ça fait deux fois, mais le premier qui le tape, je le tue.
Il avait de nouveau sa mine de benêt heureux, visiblement enchanté d'être en compagnie de ces deux gars là, en particulier, et sa jambe se balançait comme s'il avait soudain un surplus d'énergie à évacuer. Il tira une sucette de sa poche, pourtant plate, et la fourra sans plus de cérémonie dans sa bouche. C'était une idée qui manqua de lui coûter la vie, car à la question de Reith, inattendue et surgie des abysses de la conversation, il lâcha un glapissement si enthousiaste qu'il manqua de l'avaler toute ronde, bâtonnet compris. Il couvrit son camarade d'un regard moqueur, arqua un sourcil en réponse comme s'ils allaient soudain se mettre à inventer tout un dialecte en mouvements de sourcils, et il esquissa un sourire en coin tout en fixant ses yeux sur Sacha. Oh, ce dernier ne devait plus savoir où se mettre, le pauvre, s'il se fiait à la réaction qu'il avait pu avoir lors de leur dernier soir passé ensemble. Au fond, cela devait bien amuser Mallory, qui secoua la tête comme un enfant, tout en éventant la question d'une main. -Absolument, t'as tout compris, t'es vraiment trop clairvoyant. Il fait parti de la ligue des aliens, lui-aussi, et on est venus ensemble asservir tout ce beau monde. (Un regard amusé, et ses dents qui rencontraient le sucre avec une grimace douloureuse. C'était dur de parler avec ce bonbon en bouche.) Mais sinon, non. Il est chou et il me nourrit bien quand je vais chez lui. Hein Chacha? Un peu comme toi en fait, Reithou, sois pas jaloux.
Il fit glisser sa langue le long de sa sucrerie d'une façon délibérément obscène, pour ponctuer ses propos, le regard moqueur et un rictus insolent aux lèvres, et il semblait au bord de la syncope tant la situation l'amusait. De là à dire qu'il était aveugle aux ressentis de son ami de longue date... Oh, non. Il était intelligent, et éveillé, mais surtout bien trop lié à tout ce qui se référait de près ou de loin au monde du charme. Il savait, sans nul doute, mais se taisait à ce sujet, jouait son rôle d'allumé un peu idiot à la perfection.
C'est bon de te voirIls parlent de certains trucs que je ne comprends pas nécessairement. De bouton rose, je les laisse dans leur trip en évitant de me sentir de côté parce que je sais que ce n'est pas ce qu'ils voudraient. Mallory est un amour quant à l'autre même si je ne le connais pas j'imagine qu'il a le même genre de mentalité que Mallory. Donc je ne m'en fais pas plus que ça.
Reith me tend la main et je la lui serre en souriant tout en plongeant mes yeux bleus dans les siens, il est vraiment beau garçon lui aussi. Je détourne les yeux tout en relâchant sa main alors qu'ils recommencent à discuter de certaines autres choses que je ne comprends pas puis quand ils s'arrêtent je leur demande s'ils sont amis et ils me répondent l'un et l'autre qu'ils ne se sont croisés qu'une fois, j'acquiesce alors.
« Oh je vois. » Dis-je simplement.
Au fond je suis juste ravi de l'apprendre parce que je ne veux pas que Mallory tourne autour d'autres mecs que moi. Même s'il n'y a rien entre eux je suis légèrement, non c'est faux beaucoup trop, possessif envers lui. Et ce Reith il est parfait contrairement à moi. Parfait comme Mallo donc peut-être que deux perfections devraient finir ensemble ? Je me sens mal...
Mais Mallo me sort de ses pensées en se mettant à sucer une sucette puis tout à coup Reith nous demande si on est ensemble, je me mets aussitôt à rougir tandis que l'autre idiot s'étouffe à moitié et manque de clamser, je soupire abasourdi tout en levant les yeux vers le beau blond.
« Non non je suis hétéro... Les mecs ne sont donc pas mon truc. » Je dis gêné.
Mallory rentre donc dans des explications à son tour tout en lui disant que je le nourris bien et j'en passe, je souris bien que gêné par la situation puis j'acquiesce et voilà que Mallo se met à sucer cette sucette très sensuellement, je tente de ne pas le fixer mais je ne peux m'en empêcher et évidemment ça m'excite en plus...
Reith s’attarda à nouveau sur son chocolat chaud qu’il but non sans se départir d’un sourire en coin. Son ardoise était dotée – à cause de Mallory – d’un dessin des plus enfantins et c’était un peu ridicule, d’un point de vu extérieur.
Ridicule… C’était bien le mot qui pouvait les décrire tous les deux, avec leurs drôles d’histoires d’ardoise ou d’aliens, il y avait de quoi se poser des questions. Cependant, c’est sans doute ça que Reith appréciait chez Mallory, son abstraction de tout jugement et son côté complètement décalé qui ne pouvait que le divertir.
- C’est bête, comment je fais pour te faire exploser, moi, sans savoir où est ce foutu bouton ? S’amusa-t-il en regardant danser le liquide chocolaté dans sa tasse.
Le jeune intrus afficha une mine qui se valait innocente face à leurs deux réponses. Il était bien conscient de son élan de curiosité peut-être mal placé mais se fichait pas mal de tous les remous qu’il pouvait provoquer en eux. Il redressa la tête pour les regarder tour à tour, comme si il y avait une sonde dans ses yeux qui tentait tant bien que mal de les évaluer. Drôles de réactions, l’un manqua de s’étouffer tout en s’amusant de la situation et l’autre… Nia complètement, de façon radicale. Bon… Il fallait avouer qu’il s’engageait dans un terrain qui n’était pas de sa propriété. Il se pencha un peu vers le garçon qu’il connaissait le moins avec une mine interrogative.
- Alors comme ça, tu accompagnes ce dégénéré dans sa conquête de l’espace ? Demanda-t-il, rieur, sur un ton de la confidence. A ta place je m’enfuirais, si tu tiens un minimum à tes fesses.
Sur ces mots il exagéra une grimace avant de jeter un regard hilare vers Mallory qui s’engagea dans une comédie dont Reith fit mine se s’outrager en lui faisant les yeux les plus ronds qu’il pouvait faire. L’amusement pouvait cependant se lire dans ses yeux alors qu’il fit mima une gêne inexistante.
- Ah non mais tu t’égares, là, je suis comme Sacha moi, les hommes c’est pas du tout mon truc. Il retint un rire, faisant donc en sorte que ce théâtre se prolonge quelques secondes. Je ne suis pas jaloux, il n’y a pas de quoi l’être et range ta sucette, espèce monstre, déclara-t-il d’une voix forte avant de dérober la sucette à son ami (en prenant garde de ne la cogner à ses pauvres dents) pour accentuer son propos.
Il ne put malheureusement pas retenir son rire plus longtemps, le ton de sa voix elle même sonnait faux à ses oreilles. La sucette, qu’il regardait comme un genre de trophée, trouva sa place dans sa bouche. Ce genre de chose ne le dégouttait guère, du moins avec les personnes qu’il connaissait un minimum. Il railla Mallory de son regard mesquin avant d’être tiré dans le monde réel. Mh ? Ce qu’il faisait dans la vie ? Reith dévisageait le petit blond avec une mine surprise parce qu’il ne sut que répondre durant les cinq premières secondes.
- Mh… Dans la vie. Dans la vie je suis un étudiant, à Blackwell, je suis gentil et je sèche aucun cours ou presque, annonça-t-il en hochant la tête, puis il se redressa et se reprit : mais ça c’est pas important parce que dans mes rêves, dans ma vie idéale, je suis sur scène avec ma guitare, au milieu d’une foule déchaînée, tu vois le truc ? Oh, et au milieu de filles qui s’arrachent mon corps de dieu olympien.
Il banda son muscle inexistant sans perdre son air sérieux. Sérieux jusqu’à un certain point car un petit sourire au coin de ses lèvres prouvait qu’il était en plein délire et qu’il savait bien que son fantasme était un magnifique cliché. Il s’en moqua lui même avant de reprendre la parole :
- Et toi alors, Sacha ? Ta vie ? Tes rêves insensés ? Raconte moi tout, demanda-t-il en s’affalant sur sa chaise.
