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Tell me what has become of my life ☆ Feat Elijah Holtz

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Mar 9 Avr - 16:27
Charlie McKenneth
Creativity takes courage.
Charlie McKenneth
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Emploi/loisirs : Faire la planche

Journal perso
Ardoise (dortoirs):


Silence !

Quelques chuchotement se font encore entendre avant que le silence ne s'installe. Enfin, presque.

Moteur...

Mouvements périphériques indiquant que les personnes en charge de la technique étaient prêtes.

Action !

Assis sur un banc, un homme d'une vingtaine d'année lit un livre usé, dont le titre est flou. Avec un mouvement exagéré, il décroise ses jambes dont la longueur est accentuée par la coupe slim du jean qu'il porte.

Un second jeune, blond cette fois, entre dans le champ de la caméra par la droite, sa démarche est tranquille, à la limite d'être lente. Le visage presque serein, il sifflote un air démodé puis glisse ses mains dans les poches de son pantalon.

Coupez !


La voix du réalisateur en charge du projet semblait énervée. Charlie se retourna vers lui, sans comprendre pourquoi la scène avait été interrompue aussi brusquement.

- Y s'passe quoi là ?

- Tu peux pas faire ça, làààà ! Lui fit savoir l'apprenti réalisateur en mimant exagérément le fait d'enfoncer ses mains dans des poches imaginaires. Là tu n'es pas en tenue, mais c'est pas du tout adapté, tu dois te tenir comme une fille ! S'exclama l'étudiant. Pour le reste de la répétition, on se met en tenue... Ou plutôt, juste toi Charlie. En espérant que ça t'aidera à entrer dans la peau du personnage.

En tenue ? Quelle tenue ? Okay il n'avait pas été très assidu dans leurs réunions de groupe mais il ne se souvenait pas qu'il ait été question de costume à un moment ou à un autre. Et peut-être était-ce mieux, puisque lorsque la personne endossant le rôle de costumier pour leur projet lui tendit la tenue lui étant dédié il faillit se mettre à pleurer.

Déjà, beaucoup de rose. Couleur immonde issue des déjections de Satan en personne. Et qui plus est... Une robe ?! Mais qu'est-ce qu'il leur était passé par la tête, il avait une tête à porter une tenue pareille franchement ?

- Je refuse de porter cette... cette chose ! Cria-t-il, d'une voix légèrement tremblante. Cela faisait déjà quelques temps qu'il y avait des tensions dans le groupe, mais là c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le Pacifique.

Il jeta le tissu dans la figure du réalisateur et partit en courant après avoir récupéré sa précieuse sacoche. Aux vues de son niveau d'énervement, son départ fut plutôt bruyant et accompagné de plusieurs insultes et diverses menaces de mort par moyens variés si jamais ils lui mettaient cette horreur sous les yeux. Adieu son semblant de passing, bonjour les nœuds roses dans les cheveux si jamais il cédait. De toutes façons, c'était forcément une vengeance à son égard, il en était persuadé.

Cadeau, pour que tu ais une petite idée de la "chose":

lumos maxima
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Sam 13 Avr - 13:42
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
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Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

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Ardoise (dortoirs):
En ce début de mois de mars, il était courant de tomber sur des groupes d’étudiants de l’Académie Blackwell aux quatre coins de la ville. Armés de caméras, micros et divers accessoires, nombreux étaient ceux débutant un tournage tardif pour leur court-métrage de fin d’année tandis que les plus avancés en étaient à l’étape du montage ou réalisaient des reshoots si nécessaire. Divers problèmes s’étaient posés, d’ordre techniques, pratiques ou artistiques. Il avait parfois été nécessaire de couper la poire en deux, de faire des compromis par manque de budget ou autre. Cependant, les soucis les plus complexes à tempérer reposaient sur le relationnel. Et je ne suspectais pas une seconde que quitter le campus aujourd’hui serait aussi périlleux. Clairement, je n’allais pas être épargné. Les joies d’être enseignant.

À peine commençais-je à travers la cour que j’entendis des éclats de voix trouvant leur source à plusieurs mètres de là. Inquiet, je me précipitais dans la gueule du loup sans savoir à quoi m’attendre. Autrement, prendre la fuite aurait été une option des plus séduisantes. Charlie McKenneth s’avançait dans ma direction telle une furie après avoir jeté au visage ce qui semblait être de loin un rouleau de papier toilettes rosâtre en forme de robe. Pour le peu que je connaissais ce dernier, il n’était pas difficile de saisir une partie du problème. Enfiler un tel accoutrement ne devait pas être à son goût. À moins que je fusse uniquement en train de me faire des films ? Mais à en voir l’expression outrée du reste de l’équipe, cette scène ne figurait pas dans le script.

Bien trop occupé à cracher son venin, le blond ne me remarqua pas avant que je ne le stoppe en posant ma main sur son avant-bras. Arrêté dans sa course sans l’avoir demandé, le garçon risquait de m’envoyer balader avant-même de savoir à qui il s’adressait. C’était un risque que je préférais éviter. Ainsi, je pris la parole en parallèle dans l’espoir que ça apaiserait sa fureur avant qu’il ne crie une injure qu’il regretterait. Je n’étais pas aussi proche de lui que je l’étais de certains de ses camarades. Pourtant, aucune animosité – aussi loin que je le sache – ne s’était installée entre nous. Depuis le début de l’année universitaire, j’avais fait au mieux de mes capacités pour installer un climat de confiance et d’écoute avec mes classes. En espérant que l’effort porte ses fruits.

- Hey, Charlie. Doucement. Raconte-moi. Je peux faire faire quelque chose ?
demandais-je, une inquiétude nerveuse se reflétant dans mes yeux clairs.
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Sam 13 Avr - 14:09
Charlie McKenneth
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Charlie McKenneth
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Ardoise (dortoirs):


Tout à sa rage soudaine, Charlie manqua insulter le sombre crétin qui vint arrêter sa course vers le premier obstacle auquel il pourrait mettre le feu ou un coup de pied violent. Dans sa chance, il eut le temps de reconnaître la voix de son professeur de cinéma, qui en prévoyance avait pris les devants. Grand bien lui en avait pris, sinon son nez serait probablement déjà en train de saigner.

Malgré sa colère, le blondinet reconnut au fond de lui-même qu'il avait de la chance en tombant sur Holtz. Déjà c'était un bon enseignant – peut-être pourrait-il tirer quelque chose de lui – et secondement il l'avait toujours considéré comme un garçon. Aussi peut-être allait-il comprendre qu'il ne tenait pas à porter une robe, non pas par sexisme mais parce qu'il s'y sentirait ridicule.

- Professeur Holtz ! S'exclama Charlie, se calmant à peine et la voix encore tremblante de fureur.

Élève et professeur n'étaient pas proches – la faute au caractère taciturne et renfermé du plus jeune – mais pour autant ils se respectaient mutuellement et c'était déjà un bon début pour désamorcer la situation explosive du jour.

- Ah bah just'ment c'est bien que je tombe sur vous. Vous pouvez faire quelqu'chose puisque c'est votre projet qui me prend la tête. Enfin pas à la base, c'était intéressant hein, avant que ces crét... idiots se mettent en tête de changer la base pour ajouter du ridicule. Les insultes manquaient de ressortir mais le jeune adulte fit de son mieux pour ne pas passer pour un sauvageon en pleine crise de nerfs. Visiblement personne ne l'avait prévenu qu'il était trop tard, puisque la totalité des gens présents l'avaient vu et surtout entendu.

- Je nage en plein bordel et si personne fait rien je vais leur faire bouffer cette robe, ça va être vite vu. Marmonna-t-il, plus pour lui-même que pour le professeur qui le surplombait.

Voyant l'inquiétude dans les yeux qui ressemblaient un peu aux siens, il tenta malgré tout de rattraper les choses de manière maladroite, comme toute personne n'ayant pas l'habitude de faire des compris sur des sujets lui tenant à cœur.

- Après vous en faites pas... J'suis en colère parce que ça c'était de trop mais on gère pas trop mal. Enfin, ils se démer...débrouillent plutôt bien quand je la ferme quoi. On est juste dans une impasse.
lumos maxima
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Mar 16 Avr - 0:44
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Bombe désamorcée. Ne serait-ce que pour quelques instants du moins. Toujours ça de gagné non ? Je pris sur moi lorsque l’étudiant manqua de peu de dépasser les bornes. Pourquoi ? Car j’avais conscience que malgré tout il faisait des efforts. Nous ne nous fréquentions pas mais je savais de quoi il était capable quand il s’agissait de remarques assassines. Il ne prenait pas de gants, allant droit au but quitte à tout dévaster sur son passage. Et mon petit doigt me disait que nombreux étaient ceux en ayant fait les frais. En espérant que cela ne lui porte pas préjudice en le privant de relations amicales et même sentimentales. Je pris soudainement conscience que je ne l’avais jamais vu traîner avec qui que ce soit. Sûrement avait-il pourtant un cercle de proches ? Un sujet à mentionner une fois en compagnie de Teddy. Le musicien avait toujours le nez fourré partout (surtout malgré lui), ainsi peut-être serait-il apte à éclairer ma lanterne sur le sujet. La dernière chose que je désirais était que l’on me pense indifférent.

Visiblement, je n’étais pas prêt d’en place une. Charlie enchaînait à toute vitesse dans sa hâte de déverser sa rage à qui voulait l’entendre (soit tout le monde à dix kilomètres à la ronde). Comment pouvait-il continuer de la sorte ? On aurait presque eu l’impression qu’il lui était inutile de respirer avec un rythme pareil. Dingue. Je hochais presque imperceptiblement la tête, signifiant que j’écoutais ses revendications avec intérêt. J’avais bien vu : le souci n’était autre que l’accoutrement qu’on voulait lui faire porter. Détail pour certains insignifiant, mais non-négociable pour d’autre. Et vu la manière dont il réagissait, il n’y était pas indifférent. Du tout.

Ne me prenez pas pour plus bête que je ne le suis. Bien sûr que je savais que l’étiquette « cisgenre » n’était pas à lui coller sur le front. Mais dès le début d’année, le blondinet avait pris soin de faire comprendre à tous sa situation. Cela ne m’avait jamais posé de problème et c’était devenu, pour moi, une évidence. Il était un garçon. Point barre. Je ne m’étais jamais posé la question. Était-ce le cas de tous sur le campus ? Impossible donc de ne pas lui formuler oralement ce qui me tracassait.

- Excuse-moi, je ne veux pas être indiscret. Mais si tu penses qu’il y a plus qu’une simple erreur de jugement derrière cette histoire tu dois absolument me le dire. Car je ne pourrais pas laisser passer ça.

Clairement, je lui demandais si selon lui c’était une attaque contre sa personne. Je priais pour que ce soit un manque de tact et de jugeote mais je devais en avoir le cœur net avant d’agir. Sans nul doute que Charlie avait malheureusement déjà été la cible de blagues puériles qui me feraient sortir de mes gonds. Est-ce que cela en faisait partie ? Si oui, comment pourrais-je arranger la situation ? En lui proposant de changer de groupe ? Ne serait-ce pas le pénaliser lui, victime, plus qu’autre chose ? « Perplexe » n’est pas un terme suffisamment fort pour me décrire actuellement. Tant qu’il ne me répondait pas, j’étais dans une impasse.
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Mar 16 Avr - 13:07
Charlie McKenneth
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Charlie McKenneth
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Ardoise (dortoirs):




Le jeune homme à la stature de gamin s'était immédiatement senti écouté par le professeur Holtz, l'homme était un miraculé épargné par ses foudres. Et Charlie avait vomi. Vomi sa haine, vomi sa rage dans une déferlante de mots, contenant de justesse ceux qui sonnaient trop crus, trop durs, trop vrais. Un aperçu verbal de toutes les violences physiques et psychiques qui l'habitaient.

Seule l'interruption de l'enseignant réussit à le ramener à la réalité, celle d'un campus paisible lorsqu'il fermait son clapet et se laissait aller à enfin tendre l'oreille pour écouter le silence qu'il avait méticuleusement brisé pour soulager ses maux momentanés.

La surprise était de taille. Lui qui n'avait jamais averti quiconque de sa particularité autrement qu'en évitant de se genrer et en portant constamment un costume masculin, lui le discret et l'abonné au fond de la classe, se senti mis à nu en une seconde et du encaisser l'information. Le fait que le professeur ait comprit sa particularité n'était pas foncièrement mauvais pour lui, surtout dans les circonstances qui les avaient mené à se rencontrer en dehors de leur cour hebdomadaire en commun.

A l'instant T, Charlie n'avait pas les idées très clair et il avait l'impression de vivre une rage de type alcoolisé, pourtant il pouvait jurer ne pas avoir eu l'occasion de picoler ces derniers temps – trop pauvre pour cela et n'ayant personne pour lui offrir une bouteille. La réponse à la question fut donc égale à l'humeur de l'étudiant, amère et caustique.

- Même si c'est indiscret au moins vous avez un peu d'intérêt pour vos étudiants, y en a que ça devrait inspirer. Coucou Wells, petite cacedédi tranquille. Et j'sais pas trop mais c'pas le première fois que j'ai l'impression qu'ils peuvent pas m'encadrer. En même temps j'imagine que le fait d'oublier de me prévenir une fois sur deux pour les réunions ça aurait dû me mettre sur la voie hein, j'suis un peu con.

Attention, il glissait de nouveau sur la pente dangereuse de la colère noire et ses poings serrés en étaient un bon indicateur. Ne le touchez pas, prenez garde à vos mots où le gamin va vous décrocher la patate de votre vie.

- Tout ça j'pouvais tolérer, j'comprenais même. Pourquoi faire équipe avec moi, j'ai rien à leur apporter comme matos, pas de thune à foutre dans le projet et j'avoue que je suis pas fan des travaux de groupe. Mais vouloir que je porte ça, ça va beaucoup trop loin. Là j'vais craquer. Laissa-t-il échapper d'entre ses dents serrées.

lumos maxima

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Jeu 18 Avr - 18:37
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
J’avais beau chercher, je ne me souvenais pas comment le blondinet s’était retrouvé dans son groupe actuel. Pas de ma faute directement puisque j’avais laissé mes étudiants les former selon leurs affinités et leur bon vouloir. La réponse la plus vraisemblable était que la cause n’était autre que par dépit. Un mois était passé depuis la rentrée lorsque je leur avais demandé de se décider sur la composition de leurs quatuors (minimum) mais Charlie n’avait probablement pas profité de ce temps pour se la jouer sociable. Ce n’était pas dans son tempérament que de rechercher la popularité. Malheureusement, il n’existait pas d’alternative à installer dès la rentrée prochaine. Même les plus marginalisés ne pourraient réussir un métrage en solo. Si encore il s’agissait de théâtre ! Sans parler que cela représenterait un travail d’autant plus titanesque. Et si le garçon avait une piste à proposer ? Ne serait-ce pas une bonne idée que de l’écouter ? J’avais beau être le professeur, je n’avais pas forcément réponse à tout !

- Intégrer les autres ne fait pas partie des principes de tous…, soupirais-je tout en me rendant à l’évidence. Je suis désolé de ne pas m’en être rendu compte plus tôt. Et je ne vais pas te blâmer de ne pas m’avoir approché. Ce n’est pas toujours évident même si j’espère tout de même ne pas être trop effrayant.

Je lui destinais un sourire compatissant. Oui, j’avais de l’intérêt pour lui. Pour tous ceux sous mon aile d’ailleurs, et même ceux qui avaient juste besoin d’une oreille attentive. Il me serait impossible de baisser la note en conséquence sans qu’il en pâtisse, le changer de groupe était impensable et remonter les bretelles des autres était… eh bien… nécessaire ?

- L’an prochain je te conseille de te mettre avec Kate Marsh par exemple. Elle en serait ravie j’en suis sûr. Tu lui as déjà parlé ? C’est une personne posée avec une sérieuse aversion pour le jugement et la violence psychologique, lui confiais-je. À moins que tu ais une suggestion pour éviter que ça se reproduise. Je suis tout ouïe, que ce soit maintenant ou d’ici la fin de l’année.

« Personne. » J’aurais pu utiliser le terme « étudiante ». Sûrement aurait-il paru plus approprié de ma part mais nous étions en-dehors du cadre des cours. Pourquoi forcément forcer cette hiérarchie dont jouissais tant de grosses têtes ? J’avais toujours détesté les présomptueux.

- Je vais aller leur en toucher deux mots. Considère que ce… détritus rosâtre sans forme humainement supportable relève du passé, dis-je avec un clin d’œil complice. Tu m’accompagnes ou non, ça relève de ton bon vouloir. Mais peut-être que te tenir à l’écart serait préférable au moins le temps de te détendre.

Tout en laissant échapper ces quelques mots, mes yeux s’étaient posés sur ses poings serrés. Inutile de provoquer une énième altercation car ils n’avaient pas retrouvé leur sang froid ! Je ne tenais pas à avoir littéralement du sang sur les mains.
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Jeu 2 Mai - 14:24
Charlie McKenneth
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Charlie McKenneth
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Si Charlie avait pu lire l'esprit de son professeur, il n'aurait fait que hocher la tête pensivement. Depuis son arrivée à Blackwell on ne pouvait pas dire qu'il l'avait joué très amical ou même un tantinet sociable. Ne parlant que quand nécessaire – comprenez ici lors des interrogations orales – et s'isolant au fond de la classe lorsqu'il n'était pas obligatoire d'être devant, le blondinet avait joué les antisociaux jusqu'au bout du bout, se prenant dans les mailles de ce dangereux filet au point de s'être radicalement ostracisé par sa seule faute.

Enfin, il faut avouer que les autres l'y avaient également pour ainsi dire poussé. Les questions indiscrètes sur son genre et les rumeurs qui circulaient sur son compte grâce à Erika ou James Manson n'avaient pas amélioré sa côte de popularité, loin de là.

- Je peux pas totalement les blâmer, j'ai pas trop ma langue dans ma poche quand on m'emmerde. S'entendit dire Charlie à l'enseignant avant de marmonner de vagues excuses sur son vocabulaire. Et c'est pas d'votre faute, j'avais juste pas envie de venir pleurnicher vers un prof. Même vous, vous êtes bien hein mais c'est pas votre rôle de gérer ça. On est plus des mômes et j'ai pensé qu'ils auraient le minimum d'intellect nécessaire pour s'en rendre compte et faire avec moi. Bah visiblement c'était pas destiné à s'faire comme ça. Ajouta-t-il en haussant les épaules.

Le sourire compatissant d'Elijah Holtz fit bien plus mal à Charlie qu'il ne se l'avoua. Il détestait qu'on ait ce genre d'émotion envers lui. Pas de pitié, pas de compassion dans la rue. Toujours être cru et vrai. Et la proposition de se mettre avec Kate Marsh... Pourquoi pas. Il ne la connaissait pas énormément mais hormis ses croyances elle n'avait jamais participé à son harcèlement. Pas qu'il le sache en tout cas, et il était plutôt doué pour savoir ce qui se disait sur lui. Que ça le serve ou le dé-serve d'ailleurs.

- Je retiens votre proposition, si jamais je passe dans l'année suivante. Je connais pas beaucoup Kate mais au moins elle est pas pénible. Et à Blackwell ça semble déjà être une grosse qualité. Se moqua un peu l'étudiant en oubliant à qui il parlait puisqu'il réfléchissait déjà à la question suivante, pour laquelle il ne trouva aucune réponse, comme il le montra en haussant les épaules en signe d'ignorance. La seule solution serait la lobotomie j'imagine. A vous de choisir qui passerait sur le billard, je comprendrais que ça soit moi. Une seule opération c'est moins cher.

Amertume. Beaucoup trop pour un gamin de cet âge, mais c'était bien ancré dans ses tripes. Le temps avait fait son affaire, et les nuits à se cacher sous les ponts ainsi que les jours à fouiller les poubelles et squatter les grille d’aération des métros des grandes villes ne laissaient personne indemne.

- J'vous remercie d'intervenir malgré tout... j'imagine que je suis pas ce qu'on appelle l'élève modèle mais vous le faîtes quand même. Je m'en souviendrai, si vous arrivez à mettre cette chose à la poubelle, ou mieux au feu.

Les paroles de Holtz firent réaliser à l'élève combien tout son corps vibrait encore d'une colère mal gérée. Quoique, il n'avait encore frappé personne hein, c'était déjà du progrès.

- Je crois que j'vais suivre votre conseil et attendre... ici. J'imagine que ça ferait tâche sur mon dossier de sortir une nouvelle fois du rang, cette fois sur le campus.

lumos maxima
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Mer 15 Mai - 12:29
Elijah Holtz
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Elijah Holtz
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Le naturel revenait au galop avec Charlie. Lui qui tentait tant de se discipliner face à moi ne manquait pas de lâcher une injure ou deux à l’occasion. Dingue à quel point être la figure d’autorité contraignait n’importe quel interlocuteur à taire son instinct pour celui de la décence. D’accord j’étais plus âgé que lui mais, après tout, ce n’est pas comme si je n’avais jamais employé ces termes et ce, encore à l’époque actuelle. La hiérarchie. Rien de tel pour être un frein social sur bien des points. Je faisais donc comme si cela avait échappé à mon oreille, si ce n’est pour le léger sourire amusé qui menaçait ma neutralité. Le self control n’est pas toujours évident ! Mais il faut dire qu’en-dehors de ce point, la situation ne prêtait clairement pas au rire. J’ignorais ce qu’il en était exactement des intentions de ceux qui l’avaient provoqué et leur degré d’innocence dans cette histoire. Je ne voulais pas me persuader du pire. Cependant, je ne pouvais pas ignorer qu’il existait potentiellement.

- Effectivement, jouer le flic n’est pas mon rôle sur le papier. Mais ça n’empêche que c’est aussi ma responsabilité que de m’assurer que mes étudiants vont bien.


Que pouvais-je ajouter d’autre ? Je n’allais pas me lancer dans un exposé de longue haleine aussi ennuyeux que la pluie ! Ensuite, je tentais de le conseiller en le dirigeant vers Kate au cas où il poursuivrait ses études l’an prochain. Il n’existait pas de jeune fille plus délicate qu’elle dans sa classe et c’était clairement ce dont il avait besoin. De l’ouverture d’esprit, de l’intelligence et une bonne dose de gentillesse. Se refaire tyranniser par les autres ne serait pas bon pour lui psychologiquement et sa scolarité finirait par atteindre le fond de manière irrécupérable. Clairement pas le scénario idéal et je refusais qu’il devienne réalité. Charlie semblait être un chic type. Avec un terrible caractère d’accord, mais sûrement avait-il été obligé de se bâtir une armure pour ne pas être brisé à la moindre remarque. Pas étonnant qu’il se tienne à distance des autres. J’espérais qu’il ne vivait pas pour autant dans la peur car cela n’avait rien d’une existence épanouissante. J’en savais quelque chose.

- Lobotomie ce sera alors !
répliquais-je avec humour pour détendre l’atmosphère. Plus sérieusement, on trouvera une solution. Si ce n’est pas Kate ce sera autre chose. J’y réfléchirai. Mais je te promets que tu ne le regretteras pas en te rapprochant d’elle. Après, je ne suis qu’un prof’. Le reste dépend de toi.

Sous-entendu : « il faudra faire un minimum d’effort de ton côté pour te lier à elle. » Ce n’était pas dit sur le ton du reproche. Juste de la sincérité. C’était une évidence, et le garçon face à moi en avait parfaitement conscience. Dans tous les cas, ne serait-il pas beaucoup plus heureux s’il avait au moins une personne sur le campus sur qui compter ? À qui se confier et qui l’écouterait ? Je n’avais pas le droit de consulter son dossier médical, ainsi il m’était impossible de vérifier s’il consultait un psychologue ou autre. Mais même dans ce cas, avoir une amie de son âge ne pourrait pas faire de mal. À voir si le feeling passerait entre les deux adolescents. Difficile à dire puisque cela reposait majoritairement sur lui.

Je posais brièvement ma main sur son épaule pour lui indiquer qu’il venait de prendre la bonne décision puis parti vers son groupe à plusieurs mètres de là. Charlie m’avait remercié de lui apporter mon soutien. C’était touchant et cela me rendait bien plus fier que de leur imprégner le crâne de jargon technique sur le cinéma. Finalement, peut-être aurais-je dû suivre la même voie que Ophelia et devenir psychologue ? Hum. Non. N’abusons pas quand même. En chemin, je me demandais à quoi il faisait référence en mentionnant son dossier. Sûrement y aurais-je trouvé de sacrées anecdotes. Autant le laisser là où il se trouvait, puis je n’avais pas besoin de ce dernier pour me faire une opinion concernant le blond.

Arrivé à la hauteur de l’équipe apprentie, tous s’arrêtèrent dans leurs mouvements pour me fixer. La tension était palpable, connaissant sûrement la raison de ma venue. Lorsque le réalisateur en herbe lâcha un « Il a cafté c’est ça ? », je sentis mon sang ne faire qu’un tour. Blâmer la victime. Typique des tyrans.

- Quelqu’un peut me dire à quoi vous jouez avec ça ? demandais-je en tentant de ravaler mon énervement, serrant dans une main le tissu rose qui posait tant de problèmes.

Le silence fut brisé par une des membres féminines qui confessa timidement qu’ils avaient uniquement envie de rire. Bon sang, mais c’était d’un pathétique ! Ils n’avaient plus douze ans, merde ! Et me voilà dans l’impasse que je craignais, celle où les pénaliser reviendrait à en faire autant pour Charlie. À moins que…

- Si l’envie de vous « amuser » de la sorte vous revient, je pense que l’on pourra immortaliser le moment. Dans vos dossiers respectifs.

Merci pour l'inspiration. Et si certains pensaient que ce n’était qu’un mythe : totalement faux. Autant les notes passaient souvent à l’as, autant ce genre de comportement étaient vérifiés. Qui voulait des harceleurs dans l’enceinte de leur académie ou dans leurs bureaux ? Je quittais les lieux non sans avoir précisé que c’était dans leur propre intérêt de se tenir à carreau.

- Cadeau. Fais-en ce que tu veux, proposais-je à Charlie en lui tendant la robe que je n’avais pas lâché. C’est la moindre des choses. Tu devrais avoir la paix désormais. Si ce n'est pas le cas : viens me voir. On réglera ça.
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