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Vamos a la Playa & Let's Get the Party Started

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Dim 11 Aoû - 14:37
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
Messages : 852
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):

Vamos a la Playa & Let's Get the Party Started
Le mois d’août touchait à sa fin mais personne n’avait encore oublié la tempête qui avait secoué Arcadia Bay deux mois plus tôt. Le Croissant de Lune était encore dans un piteux état à cause des assurances tardant à financer la reconstruction (les habitants aidant cependant à y faire quelques bricoles) et les esprits étaient toujours marqués par les pertes humaines. Cependant, la vie reprenait peu à peu son cours tandis que la rentrée scolaire approchait à grands pas. Les mines déconfites laissaient place à de larges sourires et les chuchotements dramatiques se faisaient rares, remplacés par des cancans indiscrets. Oui, AB redevenait le lieu paradisiaque dans lequel j’avais mis les pieds il y a de cela un an.

De mon côté, j’étais de retour dans l’Oregon après trois semaines d’absence. Si j’avais passé mon temps à Berlin et Melbourne ce n’était en aucun pour le simple plaisir de voyager. Non, j’avais réussi à décrocher l’un des deux rôles principaux dans un film indépendant. Me replonger dans cet aspect de ma vie professionnelle m’avait fait plus de bien que je ne l’aurais suspecté jusqu’ici. Apprendre des dialogues, retransmettre des émotions en me glissant dans la peau d’un personnage aux antipodes de ma propre personnalité… Des années que ça ne m’était pas arrivé ! Du moins, en-dehors de mes cours. Ce qui n’était guère comparable en réalité. Je mourrais d’excitation à l’idée de voir le montage final projeté sur grand écran même si cela n’arriverait pas avant plusieurs mois si ce n’est une année complète. J’espérais que le projet plairait à mes proches, en particulier à Teddy qui n’avait pas eu l’opportunité de lire le script dans son intégralité. Oui, je suis un cachotier. Bien sûr, je ne me vexerais pas dans le cas contraire, le long-métrage n’étant pas adapté à tous les goûts. J’avais pris mon pied et avais dépassé mes limites dans un genre où je ne m’étais jamais illustré auparavant. C’était déjà bien non ?

Ainsi, l’Académie de Blackwell rouvrait ses portes dans environ deux semaines, les touristes commençaient déjà à se faire la malle et la soirée annuelle sur la plage avait lieu aujourd’hui dès que le soleil commencerait à se coucher. DJ, alcool et baignades semblaient être les éléments essentiels de la programmation. Même si ce n’était pas forcément ma définition du fun, je décidais de m’y rendre rapidement. Après ces lourdes journées, un peu de détente ne me ferait pas de mal. Le sable entre les doigts de pieds, la chemise presque entièrement ouverte légèrement agitée par de rares coup de vent chaud, je me posais tranquillement dans un coin en commençant ma bière. J’ignorais si des têtes familières se pointeraient. Même mon petit-ami n’en était pas certain. Mais peu importe, cela ne m’empêcherait pas de faire de nouvelles connaissances à l’occasion et de m’amuser. La foule arrivait rapidement, souvent en groupes. Déjà, certains allumaient un feu autour duquel ils se mirent à danser au rythme de la musique hurlée par des enceintes. Mes yeux se posèrent sur le ciel aux différentes teintes orangées. Cela faisait un bien fou que d’être de retour à la maison.


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Lun 26 Aoû - 13:37
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Invité
Anonymous
J'étais toute retournée par les derniers événements qui étaient survenus en ville lors de la tempête. Tout d'abord, nous avions retrouvés le corps de Fynn Underwood, puis mon collègue, Mark Jefferson, s'était fait arrêter au sujet des disparitions et du meurtre de Rachel Amber. Pendant des jours, j'étais restée cloîtré chez moi, n'osant plus sortir, ne sachant plus quoi penser. J'étais paralysée par la peur. J'avais envie de fuir : prendre ma voiture et quitter cette ville de malheur. Mais je n'en avais pas la force pour l'instant. J'étais si las, si fatiguée par tout.

Alors que je descendais chercher le courrier, j’eus la bonne surprise de découvrir un prospectus dans la boîte aux lettres au sujet d'une fête sur la plage. Je fronçais des sourcils, me souvenant des beuveries auxquelles j'avais droit lorsque je vivais encore chez mes parents dans ce petit village qui organisaient des soirées tous les étés dans la salle des fêtes de la paroisse. Il y avait un contraste entre les deux, mais je ne pouvais m'empêcher de les lier. Malgré tout, j'étais curieuse d'aller y jeter un coup d’œil, même si je n'avais pas l'intention de rester.

Après un bon bain durant lequel je m'épilais les jambes, choses que je n'avais pas faites depuis un certains temps, j'enfilais une jolie robe blanche dans un tissu si fin qu'on pouvait deviner mes formes. J'agrémentais le tout d'une paire de boucle d'oreille et d'un maquillage rapide, sobre, accentué par un peu de blush sur les joues pour me donner meilleure mine. J'avais la peau si blanche que je n'espérais même plus bronzer.

Mon appartement étant en centre-ville, je n'eus pas trop de difficultés à me rendre à l'événement à pied. J'aimais les fins de journée d'été lorsque le soleil n'était plus aussi fort et que l'air était doux et supportable. Lorsque j'arrivais sur le coin de plage où était organisé la fête, il y avait déjà un peu de monde. Visiblement, Arcadia Bay avait besoin de se changer les idées et je pouvais le comprendre, car après tout j'étais dans le même état d'esprit.

Le sable était doux, quel bonheur c'était de s'y plonger les pieds. Je progressais péniblement jusqu'au bar où je me commandais un cocktail. A défaut de m'amuser, l'alcool serait mon amie pour le peu de temps où je serais ici. J'avais l'intention de m'installer dans un transat pour observer la petite foule qui se formait, lorsque j'aperçus une tête familière, à savoir Elijah en train d'observer des personnes danser autour d'un feu. Sentant mes lèvres s'étirer dans un sourire, je m'avançais vers mon collègue.

''Notre petit allemand local est de retour !'' lui lançais-je en l'étreignant brièvement en guise de salut. J'étais ravie de le voir. ''Comment allez-vous très cher ? J'ai entendu dire que vous commenciez à mettre Hollywood à vos pieds. Je veux T.O.U.T savoir''.
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Mer 28 Aoû - 19:49
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Mon regard alternait entre la contemplation du ciel orangé et la foule qui se déhanchait autour du feu improvisé sur une plage grouillant d’adolescents et de jeunes adultes. Les trentenaires et davantage n’étaient pas monnaie courante pour l’instant. J’étais comme de retour sur le campus avant l’heure, n’osant guère me mêler à eux par crainte d’attirer les haussements de sourcils. La plupart de ceux me connaissant n’y verraient probablement pas d’inconvénients mais, dans le doute, je préférais garder mes distances tant que je n’étais pas invité à faire autrement. Ce serait compréhensible que faire la fête avec l’un de ses enseignants à quasiment la veille de la rentrée leur paraisse incongru. Cependant, je ne regrettais pas d’être venu. Je me sentais détendu, là, assis sur le sable chaud avec ma boisson à la main. Bien que j’espérais qu’Alec, Kate ou bien mon petit-ami se pointent, je me débrouillerais sans eux dans le cas contraire. Je m’apprêtais à me laisser tomber en arrière pour m’allonger lorsque j’aperçus du coin de l’œil une silhouette semblant se rapprocher de moi. Je tournais la tête puis dévisageais Madeleine Proust, une de mes collègues à l’Académie. Nous n’étions pas extrêmement proches mais il nous arrivait d’échanger dans la salle des professeurs et même de déjeuner ensemble à l’occasion. C’était une femme débordant de gentillesse, dotée d’un amour infini pour l’art qu’elle n’hésitait jamais à partager. Étant tout à l’exception de talentueux avec un pinceau à la main, je n’avais que ses œuvres à admirer. Les miennes étant à peine dignes d’un gosse peinant à colorier sans déborder et au sens des proportions faillible au possible.

Je bondis sur mes jambes pour l’accueillir convenablement, répondant chaleureusement à son étreinte. « Notre petit allemand local. » Mon rire confirma que je trouvais ce surnom franchement adorable. Pas qu’il soit particulièrement recherché vous en conviendrez mais… Ouais. Mignon quoi ! Aussi, la nouvelle de mon départ pour d’autres continents semblait avoir fait le tour à en croire sa tournure de phrase. Était-ce via les ragots ou les réseaux sociaux ? Après tout, j’avais été très transparent sur le sujet en postant quelques photographies sur mon compte Instagram. Il me semblait également qu’elle et Teddy s’échangeaient des messages parfois. Celui-ci ne paraissait pas cacher davantage notre relation que je ne le faisais de mon côté. À quoi bon ? Nous étions incompatibles avec la discrétion ! Cela étant dit, je n’avais jamais échangé à ce sujet avec mon interlocutrice. Je me doutais que certains enseignants désapprouvaient notre couple pour bien des raisons mais mon instinct me murmurait que ce n’était pas son cas.

Je l’invitais à s’asseoir tandis que je retrouvais ma place précédente tout en l’écoutant lancer la discussion. Nous étions-nous déjà croisés en-dehors de l’enceinte de Blackwell ? J’en doutais, aussi incroyable cela pouvait-il paraître après plus d’un an dans la ville côtière. Nous n’avions donc échangé aucune nouvelle depuis que nous avions quittés nos salles de cours respectives. Plutôt honteux à y réfléchir puisqu’une quelconque antipathie ou animosité l’un envers l’autre n’était pas une excuse. Je ris à nouveau à la mention de « Hollywood » et me pris à son jeu du vouvoiement.

- Disons qu’avec la célébrité à portée de main, bientôt je vous ferrai payer l’honneur de ma compagnie, annonçais-je ironiquement. Plus sérieusement, je vais très bien. Je suis rentré il y a peu après trois semaines passées à Melbourne et Berlin pour le tournage. Plutôt crevé mais j’ai encore le temps pour me ressourcer.

D’où ma présence ici. Se relaxer et se reconnecter avec soi-même était primordial après s’être glissé dans la peau d’un personnage aux antipodes de sa propre personnalité. Quoi de mieux pour ça que de la musique, de la bonne humeur et une vision parfaite ? Je fais évidemment références aux vagues colorées reflétant le tomber du jour bien que la rouquine soit aussi plus que charmante. Nul doute qu’elle devait en faire tomber plus qu’un. Probablement était-elle déjà en couple. Quel mec serait suffisamment stupide pour la rejeter hein ? Mais bref, ne nous égarons pas.

- C’est un film indépendant, poursuivis-je. Ce qui me convient parfaitement puisque je ne me suis jamais vraiment imaginé dans des blockbusters. J’ai toujours eu une préférence pour les productions plus intimistes. En tous les cas, ce fut une expérience extraordinaire.

Je bus une gorgée de ma bière – pourquoi avoir pris ça d’ailleurs ? –  après avoir trinqué avec Madeleine puis pris la parole à nouveau.

- Et de ton côté ? Je doute que tu sois restée les bras croisés tout l'été !
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Dim 1 Sep - 11:23
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Le blond m'invita à prendre place à ses côtés et je ne fus pas mécontente de pouvoir m'installer avec mon cocktail. Les jambes croisées, nous ressemblions à un duo d'amis prêts à critiquer tous ceux qui passaient devant eux.

"Ravis de t'avoir connue alors ! rétorquais-je en tirant la langue, faisant semblant de me lever pour partir. Trois semaines déjà ? Le temps passe vite..."

Je m'en voulais un peu d'avoir passée mes dernières semaines à me morfondre chez moi, ne sortant que pour acheter de la glace ou passer commande au restaurant chinois de la ville. Mon inactivité avait bien dû me faire prendre quelques kilos, en plus de me gâcher mon été. Si Elijah était rayonnant, moi je devais paraître bien fade et même du maquillage ou une jolie tenue ne pourrait pas y changer grand chose.

"Tu n'as pas du tout l'air fatigué !" le rassurais-je, tout en le zieutant du coin de l’œil en buvant comme si je cherchais à déceler le secret de sa peau sans défauts.

Il m'expliqua peu après pour quel film il avait travaillé précisément, ce qui me rendit à la fois très envieuse, mais aussi très heureuse pour lui.

"Tu m'étonnes. Tu as beaucoup de chance, lançais-je en souriant d'un air presque triste. Cela doit être une expérience incroyable, même si ce n'est qu'un petit film !"

La fâcheuse question pointa finalement le bout de son nez. Je souris béatement en cherchant quoi répondre. Le plus drôle dans cette histoire était de voir Elijah persuadé qu'une femme comme moi avait forcément dû passer ses vacances à faire des choses intéressantes. La vérité était pourtant tout autre. J'avais déjà honte de m'avouer que je n'étais rien d'autre qu'une grosse vache, je n'allais pas en plus le crier sur tous les toits.

"Oh, tu sais, finis-je par lui répondre, je n'ai pas fait grand chose. J'ai profité d'un repos bien mérité. Et puis, cela m'a pas mal chamboulée de trouver le cadavre de ce pauvre garçon..."

Je pris une mine triste, bien qu'au fond la mort de Fynn Underwood était bien le dernier de mes soucis. Mais je ne tenais pas à ce que collègue me perçoive comme une horrible personne.
Je bus d'une traite la fin de mon cocktail avec déjà l'envie de m'en prendre un nouveau. Ce n'était pas forcément une bonne idée de me précipiter, d'autant plus que je n'avais rien avalé avant de venir. Mais nous étions là pour faire la fête, non ?

"Tu m'accompagnes au bar ?" demandais-je à Elijah au moment où une main m'attrapa. Je tournais la tête et réalisa avec horreur que j'étais en train de me faire entraîner dans la ronde qui dansait autour du feu. Par je ne sais quel moyen, j'avais réussie à agripper Elijah, le forçant à me suivre dans cette sorte de chenille ridicule où l'on se tenait tous en file indienne, les mains posées sur les épaules ou les hanches de la personne en face de nous. Le blond étant derrière moi, je ne fus pas inquiète à l'idée que les mains baladeuses d'un inconnu ne viennent me tripoter. Le spectacle dura bien cinq bonnes minutes. Il fallut attendre la fin de la chanson pour s'extirper de la chaîne humaine.

"Opération : fuir la chenille !" pouffais-je à l'attention de Elijah, l'attrapant par la main tout en courant accroupi pour marquer le plus de distance avec les fêtards. Une fois au bar, je ne pus m'empêcher d'éclater de rire tout en reprenant mon souffle. "Un peu plus et c'était reparti pour un tour !" m'esclaffais-je en me tournant vers le séduisant barman pour lui commander mon deuxième cocktail.

"Je te paye quelque chose ? demandais-je au professeur de cinéma en souriant. C'est ma tournée !"
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Lun 2 Sep - 19:27
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Par réflexe, je posais ma main sur la jambe de Madeleine afin de l’empêcher de partir. Bien sûr qu’elle rigolait ! J’en avais conscience comme en témoignait mon petit rire mais… Réflexe j’ai dit. Et puis, ce n’est pas non plus comme si je l’agrippais pour l’empêcher de partir en lui plantant mes ongles dans sa chair ! Oui, je n’aurai jamais dû tourner ce film. Mon esprit était sali de pensées sanguinolentes maintenant. Bref, la femme semblait ravie – tout comme moi – d’avoir trouvé un interlocuteur avec qui discuter sans avoir à se donner la peine de se présenter pendant des heures. Plus simple de se tourner vers des connaissances. En outre, si le feeling faisait son œuvre, cela serait l’occasion idéale pour nous de tisser un lien amical. Les pauses à Blackwell n’en seraient que plus amusantes.

Je poursuivais mon court récit sur ces dernières semaines, évitant les détails pour clause de confidentialité et aussi car je doutais qu’elle soit intéressée au point d’avoir les informations les plus minutieuses possible. Nous n’étions pas des BFF quoi ! Surtout que j’avais tendance à rapidement me laisser emporter lorsque je discutais de ma carrière d’acteur, un peu à la façon dont Teddy était instoppable dès le terme « musique » prononcé. Cependant, je lui confiais être un peu lessivé. Me glisser dans ce rôle m’avait demandé beaucoup d’énergie et de concentration. Je devais désormais prendre un bon bol d’air frais. Des barriques serait plus exact. Le fait que je sois complètement rouillé n’avait pas aidé. En-dehors des métrages tournés lors de mes propres études, je ne m’étais que peu retrouvé devant la caméra en six ans. Un gros coup de pied aux fesses, voilà ce qu’avait été ce mois d’août. Paradoxalement, même si j’avais savouré chaque instant, je n’avais pas envisagé ne serait-ce qu’une seconde de quitter mon poste à l’Académie. Ma vie était ici. J’avais un chez moi décent, un job de qualité bien payé, et surtout un petit-ami en or que je n’abonnerai jamais pour des idées de grandeur. J’étais bien trop terre-à-terre pour ça. Du plaisir plutôt qu’un véritable business.

Je souris à son compliment dissimulé tandis que je cru capter son regard posé sur moi. Non, la rouquine n’était pas une prédatrice d’aussi loin que je le sache. Je n’avais pas à craindre un quelconque rituel de séduction de sa part.

- J’imagine que j’ai ramené la magie du cinéma avec moi alors…, dis-je amusé en haussant les épaules. Mais merci ! Ne dis surtout pas à Teddy que j’ai pris goût au maquillage, sinon il va me regarder de travers.

Je pouffais. Vraiment ? Tout ce que tu trouves à dire comme bêtises ? Bon, c’est vrai que j’avais passé un nombre d’heures impressionnant avec des produits sur le visage récemment. Il était extrêmement rare qu’un acteur soit filmé sans le moindre artifice. D’ailleurs, j’avais taillé un peu ma barbe et raccourci légèrement mes cheveux depuis mon arrivée mais la teinture brune temporaire fonçait toujours un peu l’un comme l’autre. Peut-être n’était-ce pas flagrant avec la luminosité descendante de cette fin de journée cela dit.

Je bus une nouvelle gorgée de ma boisson puis acheva de conter mes aventures avant de l’interroger sur les siennes. Nous n’allions pas parler de moi de A à Z ! La pauvre finirait par m’assommer et s’enfuirait en hâte ! Sûrement avait-elle profité des vacances pour créer des œuvres, se vider l’esprit à travers l’art. Pourtant, à l’en croire, Madeleine n’avait pas été très productive. Je baissais les yeux à la mention du cadavre de l’adolescent… Si cela m’avait secoué, la comparaison ne tenait pas la route avec celle qui l’avait trouvé ! Ce genre d’expérience devait être traumatisant. Guère étonnant qu’elle se soit contentée de peu. Avais-je commis une boulette en mettant les pieds dans le plat de manière si abrupte ? Tourner sept fois la langue dans sa bouche avant de parler. Devais-je lui proposer mon aide ? Dire que je serais là si elle avait besoin de parler ? L’événement remontait maintenant à trois mois et je n’étais probablement pas la personne idéale pour la motiver à se confier. Non, nul doute que des proches avaient dû s’en charger.

- Je comprends. Personne ne te peut te blâmer d’avoir pris du temps pour toi. Et puis… Les activités et les voyages ? Fortement surestimés.

Bien sûr que je disais ça pour la consoler et n’en pensais pas un mot ! Mais dès que nos regards se croisèrent, la supercherie était découverte. Je la soupçonnais même de s’en douter à peine les paroles sorties de ma bouche. Ce qui, heureusement, fut plus amusant qu’autre chose. Un nez d’un mètre me serait poussé au milieu de la face que mon mensonge n’aurait pas paru plus évident. Au moins, cela avait détendu l’atmosphère après un tournant sombre inattendu. Nous nous apprêtions même à nous diriger vers le bar lorsque, en dépit de toute ma volonté, je me retrouvais en train de participer à une chenille autour du feu. Ma bière était tombée au sol, vidant tout son contenu sur le sable chaud. Tant pis. J’étais derrière ma collègue, mes mains sur ses hanches et rigolais comme un fou tellement nous étions ridicules parmi cette foule d’adolescents et de vingtenaires. Je suspectais d’ailleurs que plusieurs appareils immortalisaient cette « danse » en vidéo. Je n’étais plus à ça prêt après ma performance avec Ophelia et Teddy dans la rue.

Dès que la musique s’acheva, Madeleine me saisit par la main et m’entraîna au loin avec précipitation. Mission réussie ! Arrêtés devant le bar, je peinais à retrouver mon souffle tant j’étais plié de rire. Notre réputation était aux oubliettes avant même la rentrée ! Je m’essuyais les yeux.

- Je n’aurai pas dit non à second round ! prétendis-je avec un terrible manque de conviction. Ok, je crains que ma bière soit hors d’usage de toute façon ! Enfin, seulement si c’est moi qui paye la prochaine !

Yep, il me faudrait aller récupérer le cadavre de mon dernier achat quand je le pourrais. À moins que quelqu’un ne l’ait déjà récupéré puisque la politique était de retirer les déchets sans attendre le lendemain. Une fois servis – j’avais opté pour le même cocktail qu’elle -, je levais mon verre.

- À notre talent inébranlable pour danser la chenille !

Nous trinquions dans la bonne humeur, en proie à un énième fou rire. Éviter de recracher ce que j’avais dans la bouche m’arrangerait. Et mon interlocutrice sans aucun doute puisque je lui faisais face.

- Tu viens souvent à ce genre de soirée d’habitude ?
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Ven 6 Sep - 11:37
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Ma foi, je n'étais pas mécontente que nous ayons fuis ce que l'on pouvait appeler une danse. C'était mon premier gros effort physique depuis trois semaines, mon cœur continuait de se faire violence pour reprendre un rythme normal. Soufflant un grand coup, j'écoutais Elijah me dire qu'il paierait la prochaine tournée. Mes lèvres s'étirèrent et je commandais alors nos boissons à savoir des cocktails. "Ne dévoilons pas trop vite notre talent sinon ils vont nous porter de force sur la piste !" gloussais-je en portant le verre à mes lèvres, bien que techniquement nous y avions déjà été traîné contre notre volonté quelques minutes auparavant.

J'observais les alentours en avalant ma première gorgée lorsque mon collègue me demanda si je venais souvent à ce genre de soirée. "Du tout, répondis-je d'un sourire embarrassé. La dernière soirée que j'ai faites remonte à celle de Halloween organisée par Tyler Wood...". A peine la bouche close je me remis à penser à cette fête à laquelle je m'étais incrustée et qui s'était plus ou moins mal terminée. "Cette soirée était la première que je faisais depuis...Depuis la fin de mes études, ce qui remonte à un certain temps déjà !''. Je n'insinuais absolument pas que j'étais veille, après tout j'allais seulement sur mes trente ans, mais j'avais toujours été une petite mamie enfermée dans un corps de jeune.

Bien que cela commençait à se rafraîchir, il faisait relativement doux, c'était agréable. ''On va marcher un peu ?'' proposais-je au blond en nous guidant ensuite jusqu'au bord de l'eau un peu à l'écart de la foule. Pourtant pas si éloignée que ça  de nous, la musique se faisait presque lointaine. ''Cela fait du bien de s'entendre parler !'' plaisantais-je en regardant mes pieds blancs s'enfoncer dans le sable humide, semblable à de la boue. L'eau était froide par contre, ce qui était un peu moins plaisant.

Redressant la tête, mes yeux se perdirent dans l'horizon dressé devant nous, admirant le ciel orangé de fin de journée enfiler progressivement sa robe nocturne. ''Tu étais où toi durant la tempête ? demandais-je à Elijah. Pour ma part, Wells m'avait forcé à accompagner le club de paranormal de notre cher Samuel et ce en pleine forêt. Je ne te décris même pas la joie que j'avais à y être et encore plus lorsqu'il s'est mis à pleuvoir des cordes...''. Cette pensée me fit à la fois rire et frissonner. Pour rien au monde j'aurais voulu y retourner. Non merci.

Tout en discutant, on se mit à marcher un peu le long de la mer. Ce moment en tête-à-tête avec mon collègue n'était pas désagréable. Je n'avais pas été des plus sociables cette année, cela me faisait donc plaisir d'avoir l'occasion de me rattraper en passant du temps avec lui et en apprenant à le connaître. Certes, je savais quand même certaines choses sur lui, mais on ne pouvait pas nous considérer comme des amis intimes. Je me revoyais observer de loin avec envie le trio qu'il formait avec Teddy et Ophelia, rêvant bêtement d'être l'une des leurs.

Mon attention se porta sur un petit seau et des pelles en plastique abandonnés à quelques pas de nous. Roulant des yeux dans la direction de l'allemand, j'esquissais un sourire en lui lançant : "Cela vous dit, Duchesse Elijah, de m'aider à construire votre forteresse de sable ?''. Ce petit surnom suffit à m'emporter dans l'hilarité. Tandis que je pouffais, j'imaginais ce-dernier dans une splendide toilette façon Marie-Antoinette. Il n'y avait vraiment que moi pour avoir ce genre d'idée saugrenues.
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Dim 8 Sep - 17:57
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Yep, notre talent devait être indispensable à la crédibilité de la chenille qui continuait toujours son parcours sur la plage puisque notre départ impactait tant sa qualité ! Je vous rassure… c’est ironique. Mieux valait-il que j’évite de traîner sur YouTube les prochains jours et ce ne serait pas un mal que j’arrive à convaincre mon petit-ami de m’imiter. Je doutais de la réussite d’une telle mission puisque vouloir l’en priver le pousserait davantage à aller fouiller les nouveautés du coin. Quel garçon désobéissant ! Au pire, je m’étais bien plus fiché la honte à ses côtés alors que pourrait-il retrouver à en redire ? Trop d’optimisme en moi. Bien sûr qu’il trouverait. Bref, je commençais à boire à mon rythme tout en relançant la conversation. Il était dingue de constater comme, au bout d’une année, je ne la connaissais que si peu. Madeleine était bien plus discrète que je ne l’étais, secrète et sur la réserve. Aujourd’hui semblait être l’exception puisque celle-ci se confiait sans mal, malgré qu’elle se contentait d’aller à l’essentiel. Question de caractère.

Un sourire se dessina sur mes lèvres lorsqu’elle mentionna la fameuse soirée de Tyler Wood organisée pour célébrer Halloween. Celle-ci avait viré au désastre pour bien plus qu’une seule personne, moi y compris. Je n’étais pas certain de vouloir retenter l’expérience cette année franchement. Et si une malédiction pesait bel et bien sur cette journée ? Le plus dingue dans tout cela était que je ne me souvenais même pas de sa présence. Vous imaginez ? Comment cela était possible ? Tout était flou en-dehors de l’épisode mélodramatique de toute manière. Peut-être n’avions-nous même pas échangé un mot. J’avais beau me creuser la mémoire, rien ne me revenait si ce n’est que mon costume de gladiateur avait fait son petit effet sur l’organisateur de la fête. Le pauvre s’était senti si honteux en découvrant qui était « caché » en-dessous (pourtant, mon visage n’était pas dissimulé). En y réfléchissant, ce n’était pas mon instant le plus glorieux. À l’avenir, j’éviterai les tenues trop révélatrices en compagnie de mes étudiants. Par précaution.

- J’y étais aussi. Bien que je le regrette avec le recul, avouais-je en grimaçant. Mais je ne suis pas resté bien longtemps. Par contre, c’est dommage que tu ne sois pas venu à la fête de fin d’année ! Compréhensible cela dit.

Oui, qu’elle n’ait pas eu la tête à se réjouir aussi rapidement après la tempête qui avait saccagé la ville n’était guère répréhensible. Découvrir un cadavre n’était pas un divertissement encourageant à se déhancher en compagnie de ses collègues ayant jugé adéquat de se réunir au bar pour fêter l’été…

- Enfin, maintenant que je sais que tu as taaaanntt de temps à rattraper, dis-je avec un clin d’œil comme si ses études remontaient au siècle dernier, tu seras la première au courant si j’organise quoique que ce soit. Justement, je vais peut-être déménager un de ces quatre donc je compte sur toi pour la crémaillère ! Et pas uniquement car ça me ferait un cadeau en plus.

Je ris et bu une nouvelle gorgée. Ce n’était pas de la pitié ou un dérivé de ce sentiment. Non, j’avais vraiment envie d’apprendre à la connaître davantage. J’avais comme l’impression de l’avoir cruellement négligé ces douze derniers mois, malgré mon absence d’obligation envers elle. Oh et qu’on soit bien clair ! Avant de m’insulter de menteur : « la première au courant » suppose le « après Teddy (et potentiellement Ophelia) ». Je n’allais tout de même pas renier ce duo infernal ! Sur ce, je la suivi à l’extérieur à son invitation après avoir fini de siroter mon cocktail. La température perdait des degrés plus rapidement que je ne l’aurais soupçonné tandis que je levais le regard vers le ciel orangé, mais elle restait confortable. Le cadre me rappelait ma rencontre avec Tosca. La musique qui s’éloigne, la nuit qui tombe, l’appel des vagues, le sable sous les pieds nus… Un peu plus et on croirait que je plante le décor d’un roman à l’eau de rose complètement bidon.

- En tant que papi et mamie des lieux, on devrait porter plainte pour cette atteinte sonore menaçant de nous rendre sourds avant l’heure ! répondis-je à sa remarque avec humour.

En parlant d’audition, j’avais oublié de demander à mon homme si mon accent allemand s’était accentué après mon bref séjour à Berlin. Il ne m’avait jamais vraiment quitté et je me rassurais en me disant qu’il ne devait pas tant être à trancher au couteau puisque mes interlocuteurs ne répondaient jamais à côté de la plaque. Un professeur oralement incompréhensible… Cela redéfinirait les paramètres de la médiocrité au sein de l’enseignement ! Cependant, un retour dans mon pays natal n’avait pas dû aider à le gommer davantage.

À mon plus grand étonnement, l’artiste revint sur le mois de mai ayant apporté son lot de catastrophes. Sûrement avait-elle plus besoin de se confier qu’elle ne le laissait paraître. Ce n’était pas pour me déranger. Toujours heureux de rendre service vous me connaissez à force ! Il était encore plus difficile d’écouter son résumé en pensant qu’elle ne s’était pas trouvée dans cet endroit de son propre-chef. Le directeur l’y avait poussé. Terrible coup du sort, vraiment. À croire que quelqu’un s’amusait bien trop à nos dépens là-haut.

- L’ironie veut que rien ce soir-là ne soit qualifiable de « normal ». Les experts ne peuvent toujours pas l’expliquer, ce qui n’est pas sans m’inquiéter. Personne ne voudrait que ça se reproduise…, dis-je en soupirant, à l’évidence. Mais je suis heureux que tu t’en sois bien sortie. Certains n’ont pas eu autant de chance…

Je marquais une pause, tel un signe de respect pour ces pertes humaines.

- De mon côté, j’ai eu la « chance » d’avoir un toit au-dessus de la tête. Du moins, j’aurais apprécié si l’eau n’avait pas décidé de noyer le Croissant de Lune et ses clients. J’étais avec un ami qui travaille là-bas, quelques étudiants et plusieurs inconnus. En toute franchise, j’ai vraiment cru qu’on allait y rester. C’était terrifiant.

Oui, je n’avais aucune honte à avouer que j’avais été dépassé par les événements, la peur menaçant de prendre le dessus sur la raison.

- Mais, aussi étrange que ça puisse paraître, cela m’a vraiment aidé à faire le point sur ma vie. Aussi bien relationnelle que professionnelle. C’est ce qui m’a donné le courage nécessaire pour participer au casting.


Pas que je prétendais que cela suffisait à compenser le reste. Loin de là. Mais autant tirer du positif à chaque situation catastrophique... Nous marchions le long de la mer quand la rouquine aperçut un seau et des pelles en plastiques abandonnées non loin. Bien sûr qu’elle me proposa de nous en servir, m’accordant même le titre de « Duchesse ».

- Comment résister après avoir été si tendrement flatté, Marquis Madeleine ?

Je pouffais à mon tour tout en me dirigeant vers les jouets. Et nous voilà, après avoir changé de genre, en train de creuser et de remplir les contenants de sable pour en faire des tourelles et compagnie. Nous devions avoir l’air de deux gamins ayant vieillit trop vite. N’était-ce pas ce que nous étions finalement ? En tous les cas, nous prenions bien trop de plaisir à l’ouvrage pour que cela soit feint. J’allais même récolter quelques coquillages à ma portée pour décorer la façade du bâtiment qui serait prochainement emporté par les flots. Notre ouvrage terminé je lançais :

- Nous devons lui trouver un nom. À toi l’honneur de le baptiser ! Et après, j’immortalise le moment !

Je sortais mon portable. Oui, elle serait la star des prochaines minutes. Il ne lui restait plus qu’à se lâcher pour donner lieu à des clichés inoubliables. C’était son idée après tout !
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Jeu 12 Sep - 14:21
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"Pourquoi regrettes-tu d'y être allé ?" me surpris-je à le questionner sans réfléchir. La question m'était sortie toute seule de la gorge. Bien que je m'y étais tapé l'incruste, je m'étais tout de même bien amusé, entre le bière-pong et le karaoké. "Attend...Quelle fête de fin d'année ?" demandais-je aussitôt que Eli eut fait une remarque la-dessus. C'est vrai que j'avais une mémoire de poisson rouge, mais j'avais beau tenté de me creuser les méninges, je n'avais aucune idée de ce dont il me parlait. Avais-je été invitée ? Ou était-ce moi qui n'y était pas allée délibérément ?

Perdue dans mes pensées, je l'écoutais d'une oreille distraite me dire qu'il allait bientôt déménager. Sans oser lui demander la raison, de peur de me mêler de ce qui ne me regardait pas, je devinais aisément qu'un certain professeur de musique devait être derrière tout ça. "Compte sur moi ! Même si je ne suis pas très douée pour faire des cadeaux..." répondis-je en rigolant, réfléchissant quelle horreur j'allais pouvoir lui donner. Un tableau de lui et Teddy tout nus! pensais-je en ricanant intérieurement. Plus gênant tu meurs. Oh oui, après ça il ne m'inviterait plus jamais à une quelconque soirée.

Le problème des cocktails c'est qu'ils se boivent comme du petit lait, à savoir rapidement. Bien trop rapidement d'ailleurs. Au fil des minutes, l'alcool commençait à réchauffer mon corps, si bien que je ne sentais presque plus la froideur du petit vent frais qui était sur nous. J'appréciais cet état où l'on se sentait animé par une sensation de bien être et de chaleur. Bien sûr, ce n'était que la première phase et c'était à moi de ne pas en abuser à moins de vouloir atterrir dans les zones sombres de la boisson...Néanmoins, je gardais en tête que Elijah avait toujours sa tournée à payer. Cette pensée me fit sourire.

"Je suis heureuse de m'en être sortie également ! soufflais-je. Bien que j'admets ne pas m'être  spécialement sentie en danger...J'imagine que j'ai eue de la chance, oui."

Ces morts étaient malheureuses, mais on ne pouvait plus rien y faire à présent et je préférais continuer d'avancer plutôt que de les pleurer. C'était peut-être un sentiment un peu froid venant de moi, mais j'avais toujours réagi ainsi face à la faucheuse. Je le savais, j'étais dans le déni total et je refoulais tout ce qui pouvait me rendre triste. N'étant pas sûre que les gens puissent comprendre mon point de vue, je préférais en général ne pas m'exprimer sur la question. Peut-être qu'un jour en parlerais-je à Eli ? Qui sait. Mais pour le moment, je préférais éviter le débat voir carrément la dispute. Nous étions bien trop heureux ce soir pour se retrouver face à une divergence d'opinion.

"On m'a parlé de ce qui s'est passé au Croissant de Lune...Cela a du être terrible. Je crois que pour moi, la noyade est l'une des pires morts possibles ! Je suis contente en tout cas que vous n'ayez rien eu..."

La conversation tournait un peu à la déprime, mais je ne pouvais m'en prendre qu'à moi-même puisque j'avais relancé le sujet. Ne sachant pas trop quoi ajouter, je hochais de la tête, totalement d'accord avec ce que venait de dire Elijah. Il était clair que ce genre d'événement remettait tout en question, si l'on avait la chance d'en réchapper. Je pouvais parfaitement comprendre l'état d'esprit du blond à mes côtés.

Alors que l'on construisait notre petit château de sable, j'observais les mains du professeur de cinéma pétrir avec fermeté les remparts de notre bâtisse. Sans pour autant rougir, je me mis à sourire, me disant que Teddy devait bien s'amuser au pieux. Oui, il n'y avait vraiment que moi pour avoir ce genre de pensée totalement déplacer dans un tel moment de partage et de jeu. Je me surpris même à m'imaginer la relation que j'aurais pu avoir avec Elijah dans le cas où il avait été hétéro. Non...Je nous imaginais pas du tout ensemble. Une rousse et un blond ? Pas sûre que cela aurait fait bon ménage. Nous ressemblions plus à des frères et sœurs, voir des cousins, plutôt qu'un couple. Et puis, Elijah n'était pas vraiment mon style de garçon. Je préférais les bruns.

Notre petite œuvre achevée, je pris le temps de l'observer pour imprimer cette image dans ma tête. Notre forteresse de sable n'avait rien à envier aux châteaux que pouvaient construire les enfants lorsqu'ils venaient ici. Au contraire, c'était plutôt à leurs châteaux de rougir face au nôtre. N'ayant en général pas vraiment d'idées pour trouver des noms aux choses, je me retrouvais malgré moi dans l'embarras.

"Hm...On pourrait l'appeler : le Madjah ! proposais-je. Un mélange absolument pas subtile de nos deux noms, se voulant avoir une connotation indienne. Cela sera notre Taj Mahal à nous !"

Ponctuant ma réplique d'un clin d’œil, je laissais Elijah prendre une petite série de photo, sur laquelle bien sûr je fis différente tête, allant du sourire à la grimace la plus hideuse qu'il soit. Après quoi, je me redressais sur mes jambes, mais maladroite comme j'étais, je perdis l'équilibre et mon postérieur proéminent vint s'écraser sur notre château. Réalisant que je venais de balayer de la carte le fruit de notre travail, je me mis à éclater de rire, roulant sur moi-même.

"Quelle empotée je fais ! pouffais-je en reprenant mon calme. Je dois avoir une grosse trace sur l'arrière-train..."

A nouveau debout, je constatais que j'avais une trace sombre de sable sur les fesses.

"Mon Dieu...On dirait que je me suis déféquer dessus..."

Mes yeux roulèrent vers ceux de mon collègue. Le silence laissa place à un énième fou rire. Décidément, nous n'en rations pas une...Quelle paire nous faisions. Heureusement qu'il commence à faire sombre... pensais-je en constatant peu après que mon verre était vide. De peur de passer pour une ivrogne, je ne fis aucun commentaire la-dessus et attendit que Elijah propose de lui-même.


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Ven 13 Sep - 16:43
Elijah Holtz
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
- Disons qu’il y a eu un quiproquo durant la soirée entre Teddy et moi ce soir-là, dis-je d’un air détaché sans donner davantage de précisions.

Je n’allais tout de même pas conter mes vieilles histoires de cœur à Madeleine ! Pas que cela me gênait des masses d’en parler mais je doutais que cela l’intéresserait énormément. En particulier maintenant que tout cela appartenait à un passé lointain et enterré. Notre dispute ce soir-là avait été le premier obstacle que nous avions dû franchir et j’étais fier de constater, avec le recul, que nous nous en étions très bien tirés. Le cliché de « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort » était approprié puisque nous en étions sortis grandi, plus déterminés que jamais à faire en sorte que notre histoire fonctionne. Et, près d’un an plus tard, c’était toujours le cas. Un succès factuel donc. Le musicien parvenait même à se fier à moi davantage même s’il n’était pas nécessaire d’employer les grands moyens pour le faire douter de mes sentiments. Mais ça… Cela relevait davantage de son manque de confiance en lui.

- Je crains que nous soyons des drama queens
, précisais-je avec un petit ricanement.

Tant pis pour ma potentielle réputation. Si les gens me voyaient comme le mec ultra viril, fier et peu démonstratif, ils seraient tous fortement surpris par la réalité des choses. Et je l’assumais sans le moindre soupçon de regret. Il me fallait mieux penser à autre-chose si je ne voulais pas être planté là comme un piquet, en train de rêvasser de mon petit-ami. Ce dernier avait toujours ce talent de me hanter en toute circonstance si le sujet s’arrêtait sur lui plus d’un instant. Pas de ma faute. Vous avez vu sa goule ? Difficile d’en être exorcisé bien longtemps ! L’embarras l’emporta sur la sensation de manque grandissante lorsque mon interlocutrice exprima sa confusion quant à la fête de fin d’année organisée par nos collègues. Je n’avais joué aucun rôle dans l’organisation de l’événement. Ainsi, j’ignorais si les autres l’avaient évité comme la peste ou s’il s’agissait juste d’un simple oubli de leur part. Pourquoi Diable auraient-ils décidés de l’exclure de cette réunion festive ?

- C’est étrange. Peut-être étais-tu absente quand ils ont voulu te prévenir et que ça leur ait sorti de la tête ensuite ? À moins qu’ils aient jugé cela mal venu après ce qui t’est arrivé durant la tempête.

Oui, j’essayais de trouver une justification qui ne se montrerait pas trop cruelle à son égard. Je ne désirais pas qu’elle reprenne son travail en se sentant rejetée ou mise à l’écart au point d’être le mauvais petit canard que tous chassent. Déjà d’une car je doutais que cela soit le cas. Et puis, elle ne le méritait pas tout simplement. Plus on échangeait, plus je la trouvais fantastique avec son brin de folie, sa curiosité et sa gentillesse. Je regrettais déjà de ne pas avoir pris le temps de faire plus ample connaissance antérieurement. J’en profitais pour glisser une invitation à ma future pendaison de crémaillère (que je serai maintenant forcé de faire puisque je tenais toujours mes engagements).

- Tu trouveras bien quelque chose à me dessiner pour décorer mon salon ! m’exclamais-je sans soupçonner la moindre seconde qu’elle avait déjà un projet bien gênant – mais excellant - en tête. Plus sérieusement, ta présence sera suffisante.

Je lui adressais un large sourire puis, après avoir reparlé du drame ayant ébranlé Arcadia Bay, nous nous retrouvions à quatre pattes en train de construire un château de sable. Le résultat était incroyable vu le manque de pratique que nous avions dans ce domaine depuis ces 25 dernières années ! Je proposais alors à Madeleine de baptiser notre chef-d’œuvre dont je validais la proposition. Cela sonnait très bien à mon oreille. C’était simple mais identifiable et drôle à la fois. Que demander de plus ? J’enchaînais les clichés pour rendre notre forteresse éternelle, la femme tout de blanc vêtue usant de son charme (grimaces et mines terrifiantes incluses) pour en accentuer l’originalité. Du pur dossier. Je ne saurais dire le nombre de fois où je m’étais plié en deux en réaction à ses poses. Elle ne semblait jamais à court d’idées ! Tandis qu’elle louchait, tirait la langue et se mettait les deux oreilles en avant à l’aide de ses doigts, je lançais avec humour :

- Tu as déjà pensé à faire du mannequinat ?


Je la voyais déjà, ainsi, dans tous les kiosques américains, sur la couverture de Cosmopolitain. Une fraction de seconde après, alors qu’elle se relevait, la rouquine s’affala sur notre château qu’elle détruit sous son postérieur. C’était une scène de destruction massive alors qu’elle se roulait dans le peu qui avait survécu. Cependant, le pire était à venir. Une marque libre à de nombreuses interprétations se dessinait désormais sur ses fesses. Les larmes coulaient sur mes joues lorsque Madeleine fit le constat des dégâts à voix haute. Il n’y avait plus aucun espoir pour que nous puissions réussir à stopper nos beuglements. Jamais je n’aurais pensé pouvoir passer un aussi bon moment ce soir ! Une caméra aurait présente, nul doute que nous serions passé dans les bêtisiers de fin d’année ! Et dire que nous étions censés être des adultes responsables donnant le bon exemple à Blackwell. Laissez-moi rire ! Nous étions pires que la moitié des étudiants !

Une fois que mon cerveau ne fut plus complètement embrouillé, je m’essuyais le visage tout en lui tournant le dos. Croiser son regard serait trop dangereux. Je restais ainsi une poignée de secondes, pris une profonde respiration puis me retournais. Ce fut difficile, mais je parvins à ne pas me vautrer dans un énième fou rire. Les idées claires, il m’était impossible de la laisser se balader comme ça, en particulier si nous retournions au bar qui, lui, était éclairé d’après la lumière que je percevais au loin. En parfait gentleman, je défis le reste de mes boutons et l’aida à enfiler ma chemise. Celle-ci était si grande pour elle que l’intégralité de sa jupe disparaissait sous la fringue rosâtre.

- Bonus : tu auras moins froid comme ça, dis-je après avoir constaté une chute de température maintenant que le ciel était sombre.

C’était supportable, même torse nu, mais ma collègue serait plus confortable ainsi. J’avais l’impression de vivre une scène d’un film romantique stupide et pourtant, il n’y avait aucune intention allant dans ce sens de ma part. La lune nous éclairait, ainsi que diverses sources de lumières venant de la rue à plusieurs mètres de là.

- Un petit verre pour nous remettre de nos émotions ça te tente ?

Je n’attendis pas sa réponse, nous dirigeant déjà vers l’endroit que nous avions quitté précédemment. La musique résonnait toujours et les cris des fêtards se faisaient de plus en plus forts et nombreux. La plage était maintenant bondée de monde. Certains titubaient déjà. Le réveil serait difficile le lendemain !

- Et toi alors ? Je n’ai jamais su. As-tu trouvé ton prince charmant ?


Mon sourire dévoilait mes dents blanches alors que nous arrivions au bar. Je me pris un nouveau cocktail et paya ma tournée comme promis avant de nous trouver un coin tranquille où nous poser. Heureusement, je n’étais pas le seul type à moitié dénudé. Par contre, j’étais le seul ici présent à l’être et qui enseignait à la plupart de ceux dans les parages. Tant pis. Je n’avais pas à avoir honte après tout. Par contre, j’entendais déjà les ragots comme quoi j’avais viré ma cuti pour la professeure d’arts plastiques. Vive la discrétion ! Je lançais un regard à ma prétendue « chérie » en cachant mon rire derrière mon verre.
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Mar 17 Sep - 12:07
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A présent que j'étais debout et l'arrière-train salit, les paroles d'Elijah au sujet du mannequinat me revinrent en tête. "Et là ? Commençais-je à dire au blond en prenant une pose ridicule qui exhibait la tâche mal placée sur ma robe. Tu penses que je peux encore faire un bon mannequin ? (prenant une autre pose) Ou ne suis-je pas assez délicate et distinguée pour ce job ?". Même dans mes instants les plus ridicules, je préférais prendre les choses avec le sourire. Il est vrai que ça serait embêtant de me promener dorénavant avec cette immondice à l'arrière qui en ferait sourire plus d'un, mais je n'étais plus à ça près. C'était quand même dommage qu'un si fâcheux événement soit arrivé, pile le soir où j'avais décidée d'enfiler une robe fine et blanche, cela n'aurait pas été drôle sinon. Connaissant ma chance, j'aurais du savoir que le contraire n'aurait pu être possible.

Sans m'y attendre, je me retrouvais avec la chemise d'Elijah sur le dos. Sa longueur était suffisante pour dissimuler le petit accident. "Quoi ?! m'écriais-je en constatant que mon collègue était dorénavant torse-nu. Mais tu vas attraper froid !". Vraiment, le regard des autres m'indifférait et je tenais à ce que Eli le comprenne. Le professeur de cinéma insista pour que je garde son vêtement sur le dos. Cette attention soudaine me fit chaud au cœur et je sentis les larmes me monter aux yeux. Aussitôt, mes dents virent se planter dans ma lèvre inférieure, empêchant ainsi les vannes de la fontaine de s'ouvrir en grand. "Tu es si bon !" formulais-je en fermant les yeux, le poing levé vers la mer à côté de nous. Dans une tentative pour le remercier, je voulus déposer un bisou sur sa joue, mais mon pied étant bien encré dans le sable, cela eut l'effet de me faire basculer en avant. "Décidément..." marmonnais-je contrariée, réalisant tardivement que j'avais la tête collée contre le torse musclé de Elijah. J'eus un mouvement de recul et sentis mes oreilles chauffer. Si Teddy nous voyait, il aurait sûrement attrapé mes cheveux roux pour me tirer jusqu'à l'eau salée et m'y noyer. Je m'écartais vivement de l'allemand et passa une mèche de cheveux derrière mon oreille.

"O-oui, oui, répondis-je à sa proposition en baissant les yeux. Allons prendre ce verre !"

Tandis que nous nous m’étions en route vers la soirée qui suivait toujours son cours, Elijah me posa une question au sujet du prince charmant. Celle-ci eut pour effet de me calmer et me faire penser à autre chose.

"Le seul homme de ma vie s'appelle Rum Tum Tugger...c'est mon chat !"

Cette révélation me fit sourire. Comme si je n'étais déjà pas suffisamment ridicule avec cette trace louche sur les fesses, voilà que je me mettais à faire des blagues qui ne faisaient rire que moi. J'avais toujours eue la particularité de me retrouver hilare face mon humour douteux, même quand celui-ci n'amusait personne.

"Plus sérieusement, mon dernier mec remonte à l'époque où j'étais encore à New-York -ce qui fait quelques années. Et je n'ai rencontrée personne depuis mon arrivée à Arcadia Bay. Du moins, j'ai l'impression que tous les beaux mâles sont soit déjà pris, soit gay. Non, vraiment. Ne le prend pas pour toi, mais j'ai vraiment la sensation d'avoir atterrie à Arcadia Gay ! Je me retrouverai prise demain en pleine marche des fiertés je n'en serais même pas étonnée !"

Ce constat terminé, on arriva au bar et je laissais Elijah prendre nos boissons. Je n'étais pas bien difficile sur ce que je voulais tant qu'il y avait de l'alcool dedans. Je laissais donc carte blanche à mon partenaire. Cocktail en main, on alla s'installer dans un coin tranquille. La vision d'un mec quasiment à poil me rappela que Eli était toujours torse-nu. "Dis moi quand tu veux récupérer ta chemise ! m'inquiétais-je. C'est déjà adorable de ta part de me l'avoir prêtée.". Mon collègue étouffait un rire. Me demandant ce qui lui prenait, je réalisais que quelques regards encore sobres étaient tournés vers nous. "Allons bon...ils sont au courant que tu préfères les frites aux moules ?!" m’exclamai-je naturellement, un peu trop d'ailleurs, sans réaliser que mes mots étaient un peu grotesque. Je rougis alors de honte, enfonçant la paille de mon verre dans ma bouche histoire de l'occuper. Qu'allait penser Elijah si je continuais à lui sortir autant d'âneries ?

Je posais un instant le verre derrière moi et observa le feu de joie autour duquel les habitants de la ville continuaient de serpenter joyeusement en poussant des cris bestiaux. "Je sens que cela va être une bonne année pour nous ! dis-je à Elijah sans le regarder, continuant de fixer la foule en face de nous. Surtout qu'à présent, je compte bien m'impliquer davantage dans vos vies à toi et Teddy. D'ici le début de l'année prochaine, vous en aurez marre de moi !". Mon collègue ne s'en rendait sûrement pas compte, mais cette petite soirée me permettait vraiment de me retrouver un peu avec moi-même. Ces trois dernières semaines avaient été si sombres que voir le bout du tunnel était inespéré. "J'aurais dû manger avant..., pensais-je en passant ma langue sur la rangée supérieure de mes dents. L'alcool monte si vite..."

J'aperçus un peu plus loin un stand de hot dog. Rien qu'à la vue de celui-ci, c'était comme si l'odeur avait choisi ce moment pour remonter jusqu'à mes narines. Il ne m'en fallut pas plus pour avoir l'eau à la bouche. Récupérant mon verre, j'attrapais Elijah par la main pour le forcer à me suivre.

"Allons éponger un peu tout ça !"


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