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Past always catches up with you ☆ FEAT Elijah Holtz

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Mer 9 Jan - 2:36
Sylvanus Aspen Naumann
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Sylvanus Aspen Naumann
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):




Les cartons et autres caissons destinés à contenir les fournitures du magasins avaient enfin disparus de l'échoppe pour rejoindre l'arrière boutique, laissant place nette. Chaque pierre, livre, grigri et décoction était dorénavant à sa place et personne ne pourrait faire la moindre réflexion sur le manque de professionnalisme du gérant de Wicc'Arcadia.

Pas que celui-ci, connu sous l'identité de Sylvanus Aspen Naumann "appelez-moi Sylvanus", s'en soit soucié longtemps. Mais il appréciait également l'ordre actuel des choses, principalement car cela lui permettait de danser sans se cogner le petit orteil dans une améthyste, ou de se balader sans risquer de renverser son thé après avoir trébuché sur l'intégral des mémoires des rescapées de Salem. Que de douloureux souvenirs.

Enfin, pas plus que celui de l'arrivée de l'une des pièces maîtresses de cet endroit : une échelle en bois brut, dont il avait choisi chaque partie à l'aide d'un pendule avant de les assembler dans un ordre précis. Malheureusement, ce chef-d’œuvre avait été maltraité par le service de livraison et était arrivé en pièces. Le gérant avait soupiré, mais ne s'était pas départi de son agaçante bonne humeur et avait recommencé le montage dès le livreur parti.

Perché sur cette fameuse échelle, Sylvanus vérifiait liste en main que tous les ouvrages disponibles à la consultation se trouvaient bien sur l'étagère et surtout qu'ils étaient rangés dans un ordre parfaitement incompréhensible pour le commun des mortels. Bon, ce n'était pas tout à fait de sa faute si plusieurs idées de classement s'étaient emmêlées dans son esprit grandiose et qu'il avait fini par mixer le tout. Et c'était parfait. Évidemment que cela l'était, puisque cet ordre semblait parfaitement hasardeux – ne l'était-il pas finalement ? - et correspondait à l'esthétique de sa boutique.

Tout occupé qu'il était à la consultation de son œuvre, le jeune homme à la crinière rousse faillit ne pas entendre la porte d'entrée s'ouvrir, et un potentiel acheteur entrer. Fort heureusement, ses années de vagabondages lui avaient donné de bons instincts. Ou peut-être était-ce la pratique intensive de la Wicca. Qui sait ? Personne, bien évidemment. Vous n'êtes personne monsieur. Enfin, pour en revenir à la situation présente... Sylvanus ne vit pas l'individu mais cela ne le gêna pas pour le saluer.

- Bonjour et bienvenue à Wicc'Arcadia ! Je vous invite à me rejoindre pour une introduction dans les règles... Enfin, les miennes ! Lança-t-il gaiement depuis son perchoir, qui était situé dans l'angle au fond à gauche de la pièce, et donc caché de l'entrée.

Bien que peu conventionnelle, cette installation lui tenait à cœur. Le coin lecture se retrouvait légèrement isolé du reste de l'échoppe et ainsi les curieux pouvaient s'éterniser sans pour autant gêner les autres visiteurs qui eux s'attarder devant les pierres, bocaux et poudres en tout genre qui occupaient la droite de l'échoppe. Le génie de ce plan d'installation ? De derrière le comptoir, lui pouvait tout voir et donc voler au secours des âmes en peine.

- N'ayez pas peur, rien ne mord ici à part moi. Et jamais lors de la première rencontre ! plaisanta-t-il avec son habituel accent allemand, qui malgré les années n'était jamais parti.

lumos maxima
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Mer 9 Jan - 11:42
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
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Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Ok, je tentais de me convaincre que la raison pour laquelle je m’avançais vers la nouvelle boutique d’Arcadia Bay était uniquement dans l’espoir de dénicher un cadeau de Saint Valentin pour mon petit-ami. Cette journée arriverait très bientôt et, même si je n’avais pas besoin d’une fête commerciale jusqu’à l’os, le gâter me faisait toujours. Je devrai me méfier. Il finirait par devenir capricieux le bougre ! Bref, c’est motivé par cette semi-conviction que je poussais la porte de Wicc’Arcadia. Bien trouvé d’ailleurs comme nom d’enseigne. Cependant, si j’arrêtais de me voiler la face pendant deux secondes, je réaliserais que c’est avant tout la curiosité qui me poussait à y mettre les pieds. Une nostalgie me ramenant à une période plus complexe où j’avais rencontré un garçon haut en couleur pour qui la magie existait dans un monde si opposé au mien. D’abord exaspérant au possible, celui-ci s’était révélé être un rayon de soleil comme il en existe si peu. Dynamique, positivement over the top, curieux et ouvert d’esprit. Du jour au lendemain je ne l’avais plus revu. Je n’en étais guère étonné, vraiment. L’adolescent ne s’était jamais privé de me rappeler que lui et son clan vagabondaient de droite à gauche sans jamais prendre la peine de prévenir. C’était comme ça. Pas de mauvais sentiments ou autre. Juste un fait.

Une odeur à la fois particulière et enivrante se dégageait de l’intérieur. Mélange d’encens, d’herbes ou de je ne sais quoi. Une boutique d’ésotérisme en somme comme le confirmait les rayonnages dont je ne pouvais identifier un tier des articles. Vraiment, que comptais-je offrir au musicien ? Un triton séché ? Je n’avais ni besoin de filtre d’amour ni de cristaux aphrodisiaques si de telles choses existaient. On se débrouillait à merveille dans chacun de ces départements merci bien. Je m’avançais, regardant autour de moi. Je cru repérer des têtes ici et là. Qui pouvait bien faire ses courses ici dans mon entourage ? J’imaginais mal Kate Marsh brandir fièrement une boule en cristal à ses parents. Pauvre choupette.

Trop occupé à analyser les articles, je ne remarquais pas que je me dirigeais droit vers une échelle sur laquelle trônait le possible propriétaire. Heureusement, sa voix me fit prendre conscience de sa présence et nous évita le pire (pour le moment). Mon cœur loupa un battement. Cet accent… Non seulement il me disait quelque chose mais je le partageais ! Je plissais le front, dirigeant mon regard vers mon futur interlocuteur. Ce timbre aussi gai que délicat et cette crinière rousse… Impossible ! La Terre était bien trop grande pour nous rassembler à nouveau. De telles coïncidences ne pouvaient être réelles. Pardon ? Je suis mal placé pour parler de « réalité » car je me trouve dans un magasin de magie ? Pas bête. Ce serait ironique.

- Gamin ? demandais-je.

Impossible de me taire. Je devais en avoir la certitude. À croire que mon passé me rattrapait au galop en cette année 2019 ! Sous cet angle, je ne pouvais pas décrire son visage mais comment pourrait-il être quelqu’un d’autre ?
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Mer 9 Jan - 16:16
Sylvanus Aspen Naumann
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Sylvanus Aspen Naumann
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Ardoise (dortoirs):




Si Sylvanus remerciait Mère Nature pour un don – outre ses fabuleuses fesses – c'était bien pour son excellente mémoire, qui lui permettait de se souvenir d'une voix ou d'un visage même après des années. Il faut dire qu'il entretenait régulièrement cette particularité, en écrivant et dessinant dans des carnets pour résumer ses voyages et expériences.

Alors, lorsque le mystérieux visiteur prononça le fameux surnom il eut l'impression que passé et présent venaient de se heurter à Arcadia Bay, faisant le pont entre des lieux et époques qu'il n'aurait jamais imaginé cohabiter.

- Elijah ?! Glapit-il en se retournant dans un tourbillon de cheveux digne d'une célèbre publicité pour soins capillaires.

Ce mouvement permit à son visiteur du passé de découvrir son visage pendant quelques secondes, largement assez pour réaliser qu'il n'avait plus grande chose d'un gamin. Certes, sa peau était glabre et il semblait concentrer toute sa pilosité au niveau des cheveux... Mais sa mâchoire s'était faite plus carrée, et son visage avait perdu ses légères rondeurs, creusant ses joues pour y laisser voir deux fossettes qui semblaient se moquer du monde.

Bien évidemment il fallut que dans sa surprenante réflexion sur les liens intemporels il lâche les barreaux de l'échelle. Et comme si la suite avait été pensée à l'avance par un duo tordu, il se sentit tomber en arrière et se surprit à penser que cela faisait bien longtemps que cela ne lui était pas arrivé. Au moins... Trois jours ? Peut-être même quatre. Mais ici il avait un témoin. Et pire, aux vues de l'angle de sa chute et de la position de son ancien ami, ce dernier allait être une victime collatérale de sa maladresse.

lumos maxima
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Mer 9 Jan - 21:34
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
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Ardoise (dortoirs):
Si j’avais soupçonné ne serait-ce qu’une seule seconde que nos chemins se recroiseraient après tant d’années… Car oui, si je n’avais eu qu’un aperçu furtif de son faciès aux traces de l’enfance disparue, cela m’avait suffi à l’identifier. Sans parler de sa réplique qui en disait long rien que par l’utilisation exclusive de mon prénom. Le destin nous joue de sacrés tours parfois. Et je doutais que son arrivée est quoique ce soit à voir avec moi (contrairement à celle de mon meilleur ami d’adolescence) à en juger sa stupéfaction qui le fit tomber à la renverse. Au sens propre. Par réflexe, je tandis mes bras dans l’espoir de le rattraper au vol mais ce fut inutile. En un instant, nous étions tous les couchés par terre à rigoler aux éclats. Le ridicule de la situation n’en étant que la première cause, soutenue par l’euphorie de ces retrouvailles. Combien de temps cela dura ? Pas la moindre notion du temps, navré. Il fallait reconnaître que sa bonne humeur était toujours aussi contagieuse. Ainsi, je me retrouvais à le serrer chaleureusement tel un membre de la famille tout en redressant sur les genoux. Je lui frottais énergiquement le dos avant de laisser échapper un grognement joyeux. (Oui oui, ça existe !)

- Wo ! Je ne sais même pas par où commencer !
m’exclamais-je en le regardant des… cuisses à la tête. Tu es… un homme maintenant !

Bien que ce soit logique et que j'y avais aucun crédit, la fierté transparaissait dans ma voix et mon visage rayonnant. Sa longue chevelure caractéristique n’avait pas été coupée mais ses traits avaient évolué, mûris. Si je m’étais élargi, lui demeurait éternellement le garçon rachitique à la taille fine. Je n’aurai pu passer à côté de lui sans le remarquer. Je réussissais sans effort à revoir le portrait peint dans ma mémoire. Quand était la dernière que nous nous étions adressés la parole ? Je devais avoir la vingtaine. Une décennie avait défilé depuis. Incroyable. La boutique wicca était le théâtre d’un retour en arrière époustouflant.

- Quelles étaient les probabilités pour que cela arrive ? Laisse-moi deviner… Tu as lu un indice dans les étoiles ou je ne sais quoi ? J’ai toujours été lamentable pour ce genre de choses…

Je pouffais. C’était tellement vrai ! À de maintes reprises le gamin s’était efforcé à m’apprendre des techniques typiques de son clan ou me partageait des savoirs trouvables nulle part ailleurs. Malheureusement, j’avais été un piètre élève. Ce qui faisait régulièrement l’objet de moqueries décalées.

- Où est ta famille ? Ici ? À Arcadia Bay ?

Se souviendrait-elle de moi ? C’était sans parler d’un homme particulier qui avait chamboulé mes convictions de l’époque. Maintenir mes distances avec lui serait mieux pour éviter tous malentendus. Bon sang, Sylvanus avait intérêt à improviser sa biographie !
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Jeu 10 Jan - 1:28
Sylvanus Aspen Naumann
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Ardoise (dortoirs):




Le choc de la rencontre avec le sol n'ébranla pas un seul instant Sylvanus, trop occupé à se tenir les côtes tout en dévisageant son ami d'enfance comme si celui-ci était tout droit sorti de son esprit et de ses méandres. Pourtant il semblait bien réel, surtout lorsque ses bras se serrèrent autour de son corps qui ne s'était pas beaucoup épaissi. Elijah par contre... Avait continué de grandir, et était devenu un homme, fort et pourtant toujours aussi doux que lorsqu'il l'avait vu pour la dernière fois.

A l'époque, rien n'avait indiqué aux deux amis insolites qu'ils passaient leur dernière journée ensemble avant des années. Le petit rouquin avait retrouvé son sauveur à la sortie de son travail dont il avait fini par retenir les horaires – tout en continuant à affirmer que c'était idiot – et ils avaient déambulé dans la ville en discutant. Comme d'habitude, Elijah se moquait doucement de l'absence de culture populaire du môme tandis que celui-ci s'insurgeait lorsque l'adulte persistait à confondre deux constellations qui n'avaient pourtant rien à voir, selon lui (et probablement la totalité des chercheurs dans le milieu). La nuit venue ils s'étaient séparés après une étreinte durant laquelle le rouquin s'était pendu au cou de son ami pour lui claquer deux bises sur ses joues toujours piquantes. La promesse de se retrouver un autre jour flottait dans l'air lorsque tous deux repartirent dans des directions opposées, sans se douter qu'il n'y aurait plus jamais de retrouvailles à l'arrière du petit restaurant. Le clan avait voté le départ dès le lendemain, et comme toujours l'enfant avait suivi les siens sans un regard en arrière, habitué aux amitiés éphémères.

Dans une réminiscence du passé, Sylvanus s'empressa de nouer ses bras autour du cou d'Elijah, bien qu'il soit maintenant presque aussi grand que lui. Mais malgré tout il demeurait un peu ce gamin paumé qui avait été secouru par un inconnu, avec qui il avait fini par se lier avant de disparaître mystérieusement en même temps que toute sa famille. Le grognement produit par l'ours allemand le fit rire de plus belle, puis il se recula en prenant un air outré.

- Évidemment que je suis un homme, tu croyais quoi ? Que j'allais avoir quatorze ans toute ma vie ? Cela aurait été trop beau pour être vrai ! Le charia-t-il avait de reproduire à l'identique l'observation en se concentrant sur lui, pour finir par geindre faussement. Pourquoi tu as tant poussé toi aussi, tu étais sensé être déjà adulte quand je t'ai rencontré !

Derrière toute ce comédie, il était évident que le jeune homme était bouleversé, et pas à cause de l'échelle cette fois. C'était bien la première fois qu'il retrouvait une ancienne connaissance, et pas des moindres ! Il aurait pu jurer se souvenir de chaque discussion qu'ils avaient partagé, de leurs débats sur la magie et surtout de la passion ultime d'Elijah pour le cinéma qu'il avait partagé avec lui autant que possible.

- Tu me demandes les probabilités ? Mais même moi je n'y aurais pas cru, et pourtant seuls les Dieux savent en quoi je peux croire ! Quoique maintenant que tu le dis j'ai cru lire dans mon dernier tirage de cartes qu'un Allemand que je connais allait pousser la porte de ma boutique dans la semaine...

Quelque part, c'était la première fois que le roux pouvait se dire qu'il retrouvait un ami, et la sensation était des plus troublantes, au point où son éternel sourire trembla sur son visage et qu'il sentit sa gorge et son estomac faire des pirouettes inconnues jusqu'à lors. Tant de joie présente, et en même temps une tristesse amère au fond de la gorge. Il ne lui avait jamais dit au revoir... Et pourtant il ne lui en tenait pas rigueur.

C'était une des attentes sociales qu'il avait appris en partant du clan pour suivre sa propre route. Il avait au début été horrifié et s'était senti emprisonné par cette obligation morale de dire aux autres où l'on se rendait. Puis petit à petit l'habitude était venue, et il avait connu les aux revoirs, et les adieux. Ce qu'il n'avait pas pu offrir à Elijah, qui l'accueillait malgré tout comme un des siens alors que lui devait savoir depuis bien plus longtemps qu'il fallait dire au revoir. A cette pensée, une larme se pointa, et il se détourna un instant pour chasser l'importune. La question de son vieil ami tombait à point pour reprendre contenance.

- Non, ma famille n'est pas à Arcadia. A vrai dire je n'ai aucune idée de l'endroit où ils sont, enfin tu connais notre manière de vivre. Je les ai de temps en temps au téléphone, quand ils trouvent une cabine téléphonique encore en fonctionnement. En octobre ils étaient en train de descendre vers l'Italie. Mais je ne les ai pas vu depuis que j'ai décidé d'aller découvrir le monde par moi-même... Il y a huit ans maintenant.

Cela pouvait sonner comme l'annonce d'une dispute et d'une séparation douloureuse, mais ne l'était aucunement. Tous étaient ravis de pouvoir vivre comme ils l'avaient choisi, et Sylvanus savait qu'il aurait toujours sa place parmi eux s'il décidait de revenir. Enfin, à condition d'arriver à les trouver. Mais cela, Elijah pouvait le deviner par lui-même pour les avoir côtoyé, et de très près parfois même s'il en croyait ses souvenirs. Il n'était pas le seul membre du clan à avoir réussi à approcher l'inaccessible Allemand, son grand frère Achill l'avait fait également avec une approche bien plus douce et mâture que la sienne. Et cela n'avait pas semblé déplaire au principal intéressé, qui avait tenu avec lui de longs conciliabules dont l'enfant ignorait tout puisqu'il leur laissait leur intimité pour aller aider ou embêter d'autres adultes, selon ses humeurs.

- Et toi alors, tu visites et tu es tombé sur une magnifique devanture donc tu es rentré ? Ou tu as décidé de poser tes valises ici pour de bon ? Il faut absolument que tu me racontes toute ta vie, viens je vais te faire un de ces thés dont j'ai le secret. Et n'ose même pas me dire que tu en as bu de meilleur que celui que ma famille fait, sinon tu ressortiras d'ici maudit par plus de générations que tu ne peux en compter sur ton propre arbre généalogique !
lumos maxima
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Jeu 10 Jan - 18:21
Elijah Holtz
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Dépourvu de la moindre gêne, Sylvanus restait fidèle à lui-même alors qu’il entourait mon cou de ses bras. Vues de l’extérieur, de telles effusions devraient prêter à confusion. Difficile de blâmer quiconque interprétant mal la situation. Teddy débarquerait, ça ne faisait aucun doute qu’il s’imaginerait tout de suite le pire. Mais ce geste n’avait rien d’inhabituel pour le rouquin qui m’en avait déjà gratifié à maintes reprises par le passé. Ce dernier n’avait pas été élevé avec les mêmes tabous et la pudeur de la société standardisée. Un être de son clan n’y verrait là que de l’affection alors que 95% des autres individus clameraient au couple gay. Ce gouffre entre les mentalités m’avait toujours fasciné depuis que nous nous étions rencontrés, rendant notre connexion d’autant plus attrayante. S’il était mon protégé de par notre différence d’âge et ma stature, il m’avait sauvé plus d’une fois des griffes acérées de l’étroitesse d’esprit, de l’intolérance et de la noirceur. Pas que je veux me la jouer mélodramatique, juste réaliste. Aujourd’hui encore je l’en remerciai pour ça. Qui sait où j’en serais s’il ne s’était jamais fait agresser en ma présence ou que je m’étais contenté de fermer les yeux ? J’étais à peu près certain que je ne me tiendrais pas aux côtés de mon petit-ami pour commencer. Affirmer mon attirance envers la gent masculine avait grandement été facilité par l’aide du gamin (et d’Achill) et son esprit aussi large que devait l’être l’univers dans son intégralité.

Toujours sous le choc, je ris à son sarcasme malgré tout. Il avait tellement raison. J’étais stupide d’avoir lâché ce commentaire. Mettons cela sur le dos de l’émotion pour que ma fierté n’en prenne pas un coup trop violent !

- Pourquoi pas ? Au moins, j’aurai pu t’acheter un nouveau livre de contes pour célébrer, blaguais-je en faisant la moue. Oh et ça… C’est que je cuisine trop pour mon propre bien !

Comme si mon épaisseur avait quoi que ce soit à voir avec la graisse. Il est vrai que j’avais pris un peu des épaules ainsi que du muscle et qu’on pouvait désormais me qualifier d’armoire à glace si l’on n’était pas trop exigeant sur l’expression. L’âge s’était montré moins radical avec mon interlocuteur qui conservait une silhouette similaire si ce n’est pour des centimètres supplémentaires.

Le naturel revenait au galop, comme si notre dernière rencontre datait d’hier. J’allais vraiment finir par croire que de la magie était à l’œuvre d’autant plus que Sylvanus en rajouta une couche avec un soi-disant tirage de cartes prophétique. Le garçon n’avait pas bougé d’un iota, toujours aussi spirituel et blagueur. Un ovni des plus appréciés parmi mes proches. Cependant, je me surpris à constater une forme de regret dans ses yeux tandis qu’un combat entre tristesse et joie fit trembler sa mâchoire. Lui aussi ne devait pas s’y attendre puisqu’il se détourna rapidement dans l’espoir de dissimuler cette émotion inhabituelle. Je baissais le regard, préférant ne pas le gêner dans sa peine. Un semblant d’intimité. J’effectuais une pirouette lorsque je me sentis sur le point de sombrer à mon tour -je détestais le voir ainsi-, le questionnant concernant sa famille. Technique de diversion au point qui eut les effets escomptés.

- Huit ans… Je ne sais pas si je dois m’étonner de ton émancipation. Vraiment. Tu as toujours été un esprit libre, vagabond et curieux mais, parallèlement, si attaché à tes proches. En tous les cas, ça me fait chaud au cœur de te voir heureux et épanouis, avouais-je le sourire aux lèvres. Au cas où ils se souviennent de moi, tu pourras peut-être leur glisser un mot de ma part quand ils t’appelleront ? Ils m’ont tous traité si gentiment à une époque où j’en avais terriblement besoin.

Plus par curiosité que nécessité, je rajoutai :

- Achille est toujours avec eux ?

Pas que ça change grand-chose mais je ne pouvais pas nier qu’il avait également eu son rôle dans la construction de ma personnalité. Le savoir en vie et en bonne santé me procurait un soulagement indescriptible. Il est de notoriété publique qu’on n’oublie jamais ses premiers coups de foudre. Alors oui, les voir disparaître sans crier gare avait failli me faire crever sur place alors que leur campement s’était vidé du jour au lendemain mais… Je demeurais attaché à eux tous autant qu’ils étaient. Le rouquin en tête !

- Rien ne bat votre thé ! Je confirme !
m’exclamais-je tout en le suivant dans un coin plus en retrait de la boutique.

En effet, celui-ci avait un goût plus parfumé, plus exotique et… Oh hein c’est bon, je ne suis pas goûteur de thé on s’en fiche des adjectifs ! Tout en le regardant préparer sa mixture, je me lançais dans un bref récit de ce qui s’était déroulé depuis notre dernière entrevue.

- Plusieurs années après ton départ j’ai réussi à me payer des études au Luxembourg. J’ai étudié le cinéma : écriture de scénario, tournage, interprétation… Cet été j’ai débarqué avec mes valises à Arcadia pour enseigner cette matière à l’Académie Blackwell. C’est à peu près tout…

Vu le regard en coin débordant de curiosité qu’il me jetait en réaction à cette phrase en suspens, je complétais avec le rouge aux joues :

- Et je suis en couple depuis plusieurs mois.

Pourquoi étais-je gêné d’aborder ce point avec tous mes anciens amis ? Juste étrange.

- Pour résumer : je suis persuadé que ta vie doit être bien plus originale que la mienne ! Mais je suis heureux d'avoir réussi à m'en sortir. Ce n'était pas gagné... Tu me connais, la solitude tout ça... Je ne le vis pas toujours super bien.
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Jeu 10 Jan - 20:47
Sylvanus Aspen Naumann
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La mention des livres de contes faillit achever le jeune homme qui avait déjà bien du mal à encaisser autant d'émotions à la fois. Un petit rictus en coin passa furtivement sur son visage lorsqu'il se demanda comment réagirait Elijah en sachant que les livres étaient dans son appartement, chéris et relus encore et encore malgré les années.

- Il n'est pas trop tard pour un nouveau livre, même si je crains que tu doives me consulter cette fois-ci pour savoir ce que je ne connais pas encore... Lui affirma-t-il en riant de plus belle. Et je ne parlais pas de ton poids, espère de gredin ! Tu es très beau, et si c'est ce que donne ta cuisine tu as plutôt intérêt à m'expliquer par quel miracle tu as soudainement réussi à accéder à la Magie alors que tu en étais incapable lorsque je t'ai rencontré...

Les mots de son camarade allemand sonnaient comme de doux compliments à ses oreilles et Synvalus rougit légèrement, ce qui jurait avec sa crinière.

- Je suis satisfait de la vie que j'ai, et bien que ma famille me manque parfois nous ne sommes jamais très loin les uns des autres par la pensée. Il leur arrive même de m'envoyer certaines herbes, introuvables sur ce continent de malheur. Pesta-t-il.

Non mais on avait pas idée d'avoir un continent aussi énorme et de le détruire ou d'empêcher la production de certaines denrées si rares ! Tout ça pour les lobbies pharmaceutiques, pfeuh.

- Évidemment que je leur parlerai de toi la prochaine fois, je suis sûr qu'ils se souviendront du fameux Elijah qui devait supporter le ''gamin''. Jörgen m'a charrié avec ça jusqu'à mon départ, je le crains. Et ils t'ont simplement traité comme si tu étais l'un des nôtres, bien que par intermittence. On ne laisse aucun frère dans la souffrance par chez nous, c'est bien quelque chose qui me manque.

Cette immense solidarité, il ne l'avait trouvé nul par ailleurs, et ce n'était pas faute d'avoir sillonné différents pays. S'il aimait l'ambiance d'Arcadia Bay, il n'était en aucun cas charmé par les États-Unis qu'il trouvait égoïstes au possible, et cela ne faisait qu'empirer depuis l''élection de Donald Trump. Heureusement quelque part que le clan n'était pas ici, ils n'auraient pas fait long feu, dont les individus plus particuliers encore comme lui ou... le fameux Achill dont Elijah prenait des nouvelles comme si de rien n'était.

- Achill... Mh je ne me souviens pas bien de qui tu parles... Tu veux dire LE Achill, grand, yeux noirs, peau aux reflets bleus et dreadlocks dont tu essayais de comprendre le système ? Le titilla-t-il tranquillement avant de réfléchir aux dernières nouvelles qu'il avait eu de lui. Il est parti quelques temps, puis il est revenu. Maintenant il alterne, généralement il revient dans le clan pour les mois les plus durs en hiver. Il a un vrai don pour soigner les maux dus au froid, et ses mains semblent dirigées par les Dieux eux-mêmes. Enfin, typiquement Achill quoi !

C'était étrange pour lui de parler d'un de ses frères ainsi, en étant certain de ce qu'il disait alors qu'il n'avait eu que de brèves conversations téléphoniques avec lui depuis bien des années. Mais il sentait au fond de lui que tout allait bien, si cela n'avait pas été le cas il aurait tout plaqué pour les retrouver et leur venir en aide. Fort heureusement, il croyait en ses instincts et tout portait à croire que sa famille vivait sa vie comme toujours, sans faire de vague.

Le compliment sur le thé ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, et tout en lui indiquant un tabouret pour s'installer, Sylvanus fit son plus charmant sourire à Elijah avant de sortir deux tasses, de mettre l'eau à bouillir et de farfouiller dans un de ses tiroirs pour en sortir une boîte cylindrique bien cabossée.

- Je te présente l'évolution du thé que tu as goûté... J'espère que ça te plaira. C'est ma version, réalisée avec les ingrédients que l'on trouve ici en se promenant un peu.

Comprendre ici : en se perdant pendant trois jours dans les alentours et en tombant par hasard sur une forêt quasiment déserte et où l'humain n'avait pas encore fait trop de dégâts.Tout en dosant le thé dans les sachets puis en versant l'eau sur ceux-ci, le roux écouta attentivement le récit de ce qui s'était déroulé dans la vie de son vieil ami tout juste retrouvé. Et bien, il était plutôt surpris mais surtout enchanté. Celui-ci s'était bien vengé de l'époque où ils s'étaient rencontrés, et il avait ouvert grand ses ailes.

- La cinéma hein ..? Pas étonnant te connaissant, même si j'espère que tu te moques moins de tes élèves quand ils n'ont pas tes foutues références que tu le faisais avec moi, saleté. Rit-il, absolument ravi de cette avalanche de nouvelles et surtout la dernière sur laquelle il s'empresse de surenchérir. Alors, comment s'appelle l'heureux élu ?

Prévenant la protestation sur le genre de l'individu, Sylvanus précisa directement la raison de son choix qui lui paraissait évident.

- Et n'essaie pas de me faire ton numéro, je ne l'ai pas lu dans les astres. C'est juste logique, de ce dont je me souviens, d'Achill et peut-être aussi le fait que tu n'ai pas genré du tout la personne qui a pris ton cœur. Maintenant dis-moi touuuut, comment vous vous êtes rencontrés, tout se passe bien, il te traite bien ?

Peut-être son enthousiasme était-il un peu trop exacerbé, mais pour qu'Elijah parle d'une personne dans sa vie celle-ci devait avoir une place particulièrement importante et n'était pas un vulgaire plan drague.

- Tu ne peux pas imaginer comme je suis heureux d'entendre qu'autant de choses positives te sont arrivées ! Et tu n'as plus à t'inquiéter pour la solitude. Entre ton amour et mon grand retour dans ta vie, tu n'auras plus de noirceur pesant sur tes épaules... Je trouverai bien quelques potions ou formules pour cela. N'espère pas que je vais t'abandonner de nouveau !

Réaliser qu'il avait utilisé le mot « abandonner » le percuta en même temps qu'une nouvelle vague de culpabilité et il faillit se noyer dans sa tasse ce qui eut pour effet de le faire tousser comme un beau diable. Sérieusement le karma ? Plus de dix ans plus tard ?!

lumos maxima
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Jeu 10 Jan - 23:28
Elijah Holtz
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« Gredin. » Voilà un mot que je n’entendais pas tous les jours ! Mais on ne pouvait nier qu’il me qualifiait plutôt bien actuellement. Il s’était donc constitué une culture littéraire digne de ce nom, se liant davantage à la culture populaire. À moins, bien sûr, qu’il ne parlait de lectures obscures. Dans ce cas, je ne risquais pas de lui proposer un doublon. Dans le doute, je ferai mieux de m’en tenir à sa liste d’envies si l’occasion se présentait que de lui faire un présent. Je n’avais aucun souvenir de sa date d’anniversaire et, en y réfléchissant, nous ne l’avions jamais fêté ensemble. Il en avait forcément une mais était-ce dans ses coutumes de le considérer tel un jour particulier ? Vraisemblablement, j’avais encore bien à apprendre sur le rouquin qui en profitait au passage pour me complimenter sur mon apparence physique. C’était mignon tout plein comme on dit ! Aucun sous-entendu n’était à soupçonner. Nous n’avions jamais été dans une dynamique romantique et ce ne serait pas près de changer. Une fois de plus : la société standard à tendance à être bien trop parano pour lui et son clan.

- Hum. Si ça se trouve je suis juste extrêmement long à la détente ? répondis-je quant à la Magie que je n’étais jamais parvenu à canaliser au Luxembourg.

J’entrais dans son jeu tout en sachant pertinemment que ce développement était purement biologique. L’horloge tourne en permanence. Certains amincissent, deviennent chauves et, d’autres, comme moi, gagnent en carrure. J’étais satisfait du sort (jeu de mots) que m’avait réservé la nature. Comment aurais-je pu porter mon chéri sur mon dos si j’avais été maigrichon ? Il s’était habitué à ce moyen de transport exclusif ! Oui, il ne se refuse rien celui-ci je vous jure. Une vraie diva ! Love you babe.

Sylvanus ne s’était pas départi de son âme poétique : « nous ne sommes jamais très loin les uns des autres par la pensée ». Ravissante conviction. C’est ce type d’assurance qui m’avait tant séduit au sein de sa famille étendue. Un lien incassable et traversant les océans les unissaient. Vraiment unique et étourdissant. J’en profitais pour lui demander de les saluer la prochaine fois qu’ils les auraient au bout du fil et fut hilare en entendant la remarque de Jörgen. Tout à fait son style ! Je le reconnaissais bien là.

- Il n’a jamais manqué une occasion de te taquiner. J’ignore si je dois m’en excuser ou non pour être sincère !


Quoi ? C’était amusant et Sylvanus n’était pas du style à se vexer pour si peu. Théoriquement. À travers ses paroles, je captais une certaine mélancolie qui devait le tourmenter plus qu’il ne le laissait paraître.

- Tu as dû avoir une vie assez solitaire depuis que tu as choisi de partir. Mais le bon côté des choses, c’est que nous nous sommes retrouvés et que je ne t’abandonnerai pas si tu te sens mal. Solidaires jusqu’à preuve du contraire hein ? On ne nous a pas donné de seconde chance pour passer à côté bêtement, dis-je d’un ton réconfortant.

Le sujet de discussion suivant ne fut autre qu’Achill dont le « gamin » plus si gamin que ça prétendit ne pas se souvenir. Comme si c’était crédible ! Bien sûr qu’il prenait son pied à me faire tourner en bourrique. Je l‘avais sous-estimé en pensant qu’il était passé à côté de ce vent de romance passager. Je doutais que l’on puisse estimer que nous étions amoureux. Complices avec bénéfices à la limite. Nous étions bien trop différents et immatures -moi en particulier- à cette époque pour envisager une relation plus sérieuse. Sans parler du gouffre séparant nos pratiques et modes de pensée. Nous n’avions pas eu de clôture à proprement parler mais l’utilité ne s’en était pas faite ressentir. Disons que c’était plus de me voir arracher la chance de lui dire au revoir qui m’avait fait comme un coup dans l’estomac. Douleur que j’avais aussi ressentie pour mon interlocuteur.

- Oui, je me souviens qu’il était particulièrement doué avec ses mains effectivement.

Je pouffais, testant sa réaction. J’espérais presque le voir se boucher les oreilles et se mettre à répéter « lalala je n’entends rien » jusqu’à la migraine. Comme au bon vieux temps. Avais-je tort de m’attendre encore à assister à des comportements enfantins de sa part ? Je soupirais, soulagé.

- Plus sérieusement, je suis ravi pour lui. Pour toi, pour vous ! Savoir que vous allez bien. Je n’en espérais pas moins. Et crois-moi quand je dis que j’ai prié pour.

Se balader aux quatre coins du monde… Allez savoir ce qui aurait pu leur arriver ! La première année suite à leur départ je m’étais fait un sang d’encre presque chaque soir en imaginant le pire alors que je n’avais que moi pour seule compagnie. Peu à peu, j’avais fait mon « deuil » en les enfermant précieusement dans un coffre en compagnie d’Alec. Pas facile de faire ses adieux ainsi, sans avoir eu l’opportunité de se saluer une dernière fois.

Assis à siroter du thé, je savourais avec délice la décoction du propriétaire des lieux. Il n’avait rien oublié des enseignements qu’il avait reçu dès son enfance. C’était un délice comme en témoigna mon expression satisfaite et mon pouce relevé en signe d’approbation. Je me demandais où il avait mis la main sur les ingrédients. Il fallait que je fasse goûter le musicien ! Énième frisson nostalgique à la mention du traitement plaisantin que je lui réservais toujours avec la pop-culture. Le pauvre en avait bavé avec moi mais s’en était toujours tiré avec brio. Et puis… ça n’avait jamais été méchant. Toujours dans un esprit plaisantin.

Incrédulité. Sylvanus lisait en moi comme dans un livre ouvert après une décennie d’absence. Les yeux ronds, ma surprise était particulièrement visible. Même s’il y avait une once de bon sens là-dessous, sa déduction prouvait qu’il me cernait encore à merveille. C’en était presque flippant.

- Ton flair est toujours aussi aiguisé. Dingue ! Il s’appelle Teddy, on s’est rencontré à une réunion de pré-rentrée. C’est un collègue mais il a rapidement été plus que ça. C’est totalement neuneu de dire ça je le sais mais… je ne me souviens même pas ne pas avoir été attiré par lui. Tu es bien placé pour savoir de quoi je parle quand je pense à une sorte de « connexion instantanée ». Tu ignores pourquoi mais tu aimes cette personne d’emblée. Au premier coup d’œil.

Peu importe la vie sentimentale du roux, il ressentait ça avec chaque membre de son clan. Il connaissait la force de ses liens invisibles et inexplicables se tissant au-delà de notre volonté. J’oubliais de m’étendre sur le « il te traite bien ? » mais mes mots devaient parler d’eux-mêmes. Sans compter la mine d’amoureux transit dont je ne parvenais jamais à me débarrasser en l’évoquant. J’étais si transparent que même en voulant être le plus discret possible, toute l’Académie l’aurait su en un rien de temps. Terrible. Note à moi-même : bosser ma poker face.

Tout ça ne lui échappa pas mais son enthousiasme fut terni par une toux capricieuse dont je soupçonnais que l’origine soit dans son discours. Je bondissais sur mes pieds pour lui tapoter le dos. Était-ce vraiment utile ou purement un mythe ? Une fois que la boisson repassa dans le bon tuyau, je repris sur le ton de la confidence.

- Il faut que je t’avoue. Quand vous avez disparu, j’ai vraiment passé un sale moment. Le peu de stabilité retrouvée s’était envolée avec vous et je ne savais plus où j’en étais. Dès que je ne parvenais pas à m’endormir, que j’avais l’impression que j’étouffais, je songeais à vous rejoindre avant de réaliser que… Je n’avais tout simplement aucune idée d’où vous trouver. Mais ne culpabilise pas. Toi et ta famille ne m’avez jamais caché la vérité. Il n’a jamais été question que je parte avec vous et encore moins que vous restiez pour moi. Ne te torture pas avec ça ok ?

Mon regard se posa sur ma main qui avait rejoint la sienne. Quand s’était-elle aventurée là ? Peu importe, c’était un geste affectueux plus qu’approprié. Ma vue s’était en peu embué d’avoir fait remonter tout ça à la surface mais le plus important était que nous étions réunis. Par la force du Destin et grâce à une poignée de magie.
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Ven 11 Jan - 2:49
Sylvanus Aspen Naumann
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Sylvanus Aspen Naumann
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):


Dans le petit palpitant de Sylvanus demeurait toujours l'ombre de ce « gamin », et il était probable que ses touchantes retrouvailles n'améliorent pas les choses et fassent ressortir son air juvénile plus que nécessaire. Cela avait au moins l'avantage de clarifier au monde alentour qu'ils n'étaient en aucun cas des amants, mais bien plus des amis, voire des frangins. Et si on leur reprochait leurs apparences strictement opposées, le roux n'aurait aucun problème à leur improviser un cours sur les liens que les sciences ne sont pas foutues d'expliquer.

- Long à la détende ? Arrêêêêêête, c'était quasiment une malédiction chez toi, j'ai jamais vu quelqu'un d'aussi peu réceptif à la Magie que Monsieur Elijah Holtz ! Mais si tu as trouvé ta voie dans les arts occultes culinaires et bien tu as un nouveau volontaire pour tester tes recettes.

La conversation était douce, et alternait entre le passé et le présent avec une aisance peu ordinaire mais … l'étaient-ils tous les deux pour que quelques forces les aient réunies dans cette petite ville une décennie après leur rencontre.

- Nul besoin de t'en excuser, et tu le sais très bien. J'étais bien heureux qu'il le fasse, ainsi je savais que je n'étais pas le seul à vivre avec ton souvenir. Et je méritais amplement qu'il me charrie, je pense que j'ai soûlé tout le monde avec tes fichues références à l'Exorciste pendant au moins cinq lunes ! Rit-il de bon cœur.

Un petit cocon d'une douceur rassurante entourait maintenant les deux protagonistes, et Sylvanus ressentit l'envie de demeurer dans ce lieu et cet instant pour encore... Longtemps. Il était vrai qu'il avait rencontré une foule de gens mais il était devenu solitaire malgré tout. Lui, l'enfant chéri par une famille affectivement sensée, était parti du bercail sans plus se retourner et en ignorant ses doutes et ses peurs. Et voilà que huit ans plus tard, Elijah sortait d'un placard (admire la référence please) avec les paroles dont il avait besoin. Fichtre, c'était un monde tout de même. Ce n'était pas LUI qui était sensé être magique ?

- Merci beaucoup. Croassa-t-il d'une ridicule petite voix, celle du môme qui avait juste l'envie de s'enfouir dans une étreinte parentale et qu'on lui dise que ça allait aller. Et bien sûr qu'on va être solidaires, d'ailleurs j'ai toujours des graines à partager si tu veux.

La fierté. C'était forcément elle qui lui faisait faire des plaisanteries bas de gamme, pour éclipser ses moments de faiblesse. Pas vraiment le type de la maison d'habitude, mais cette journée avait déjà bien bousculé les codes alors ils pouvaient bien se décaler encore un peu, par Merlin !

Au sous-entendu sur les talents manuels d'Achill, la version miniature et la version adulte de Sylvanus se disputèrent pour choisir le comportement à adopter, ce qui d'un point de vue extérieur devait donner l'impression d'un bug total de sa personne puisque le jeune commerçant resta figé sans ciller pendant plusieurs secondes avant d'afficher un air d'enfant pris en faute puis d'enfin se reprendre.

- Elijaaaaaah !

Il joua avec ses cheveux sans que son visage n'arrive à se décider entre la dérision et une sorte de pudeur.

- Évite ce genre de sous-entendu, si tu ne veux pas que je te raconte en détail comment j'ai appris à mettre la main à la pâte.

Quelque part, cela serait un très bon sujet de conversation, trop souvent négligé par la bonne société. Pour lui, la formation pratique avait débuté au Danemark, et c'était une excellente histoire, peut-être pour un autre jour.

- Je te crois, Sonnenblume, et je t'en remercie d'ailleurs car comme tu peux le voir tes prières ont été efficaces. Tout comme les nôtres, de ce que j'apprends. Tu continues à suivre la lumière.

Cette phrase semblait ne pas avoir été terminée, preuve que – peut-être – le propriétaire de Wicc'Arcadia reprenait ses esprits. Ou au contraire s'était-il encore plus perdu, plongé dans la plaisante contemplation de son ami en train de boire son infusion... Et de l'apprécier, ce qui était une excellente nouvelle pour toutes les personnes présentes dans ce lieu. Aucun esclandre à venir de la part du fanatique des potions en tout genre, et donc aucun risque de le voir créer une prise d'otage en menaçant tout ce beau monde de larguer de la poussière de fée des marais sur le mécréant qui osait critiquer sa création.

L'air de pur bonheur qu'affichait Elijah en lui parlant un peu plus du fameux Teddy combla les inquiétudes qui avaient commencé à naître dans le crâne du rouquin. Hm, excellent. Il lui faudrait absolument rencontrer cet homme dans un futur plus ou moins très proche. Il voulait s'assurer que celui-ci n'était pas suivi par une quelconque puissance maléfique qui pourrait rompre le charme et la relation des deux zigotos. Cela ne serait pas acceptable, foi de Sylvanus.

L'idée de passer Teddy au filtre de vérité fut effacée par sa quinte de toux, puis par le contact d'Elijah dans son dos. Bien que persuadé que l'utilité de ce geste n'était qu'une légende, il s'en trouva réconforté pendant quelques instants et put reprendre une gorgée de thé pour apaiser sa gorge râpeuse. Grand bien lui en fit, le fait d'avoir à déglutir une substance liquide l'empêcha de rester bouche bée face à la confession du blond.

- Comment tu veux que je ne me torture pas avec ça, Elijah ? Je sais que tu connaissais notre manière de vivre, et aussi que quelque part tu l'admires ou la trouve fascinante et je suis d'accord avec toi. Mais maintenant j'ai grandi, et je peux dire que j'ai peut-être eu une des enfances les plus heureuses de ce monde, mais que parallèlement je me sens malheureux. Malheureux d'avoir eu uniquement des amis à qui je n'ai jamais pu dire adieu. Malheureux de n'avoir été qu'un papillon pour beaucoup, peut-être un spécimen rare mais tellement éphémère. On se souvient peut-être longtemps de ma famille ou de moi, mais on s'habitue à ce que nous disparitions.

Les larmes avaient commencé à dévaler ses joues dès sa seconde phrase mais il ne semblait pas s'en être aperçu, ou alors préférait-il poursuivre jusqu'au bout avant de ne plus en avoir le courage.

- Un jour j'ai compris que si je mourrais, aucun de mes amis ne s'en inquiéterait car ils penseraient tous que je suis reparti. Et quelque part ce n'est pas totalement faux, cela pourrait être vu comme un dernier voyage. Mais ce n'est pas de ceux que j'ai envie de vivre seul, Elijah. Et pourtant c'est ce que nous sommes, ma famille et moi. Seuls en grand nombre.

Sa voix avait tempêté et s'apaisait maintenant, tandis qu'il baissait la tête pour mieux se cacher derrière un rideau flamboyant.

- J'aime et chéri ce que j'ai, ne t'y trompes pas je ne suis pas devenu égoïste et j'ai conscience de mes nombreux privilèges. Seulement... Seulement je ne suis qu'un homme, je suis mortel. Et ma décision de quitter les miens m'a appris bien plus que n'importe quelle université. Je connaissais la faim, le besoin de dormir. Maintenant je ressens la peur, et la solitude. Ce sont deux sœurs, et elles se sont accrochées à mon âme comme le lierre au mur qu'il détruit progressivement. Alors te revoir maintenant et ici, cela ne peut être qu'un cadeau. Et j'ignore si j'en suis digne.

A son tour, il posa son regard sur leurs mains, et pressa plus fort celle d'Elijah avec la sienne. Gaïa, qu'il lui avait manqué. Et comment aurait-il pu ne pas le faire, alors qu'ils avaient été amis, et réciproquement maître et élève l'un de l'autre. Qu'ils s'étaient donné tout ce qu'ils étaient capables d'offrir. Du temps consacré, une oreille attentive. Des trésors que rien ne pouvait acheter.

lumos maxima
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Sam 12 Jan - 18:30
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
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Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
L’Exorciste paraissait avoir une place particulière dans le cœur de mon interlocuteur qui ramena le célèbre film d’horreur sur la table. J’avais longuement hésité à le lui montrer en raison de son âge mais comment résister à un tel acharnement de sa part ? En cas de refus continu j’aurai fini par devoir sauter d’un pont pour faire cesser ses jérémiades. Et puis ses « tuteurs » étaient d’accord alors qui étais-je pour leur donner des leçons d’éducation ? Lui qui n’avait auparavant jamais vu de films de sa vie en était sorti ébahi, vomissant un flot de questions sans fin relevant de la technique et du scénario. Ainsi, je lui avais arrangé un petit exposé improvisé sur les effets spéciaux/pratiques, le maquillage et les trucages. L’absence d’orchestre ne lui avait pas échappé non plus tandis que la musique ponctuait régulièrement les mésaventures de la pauvre Regan McNeil. J’avais fini par déclarer forfait, lui prêtant un de mes rares ouvrages concernant, lui, le cinéma. Les derniers points d’ombres subsistant après mon intervention n’auraient ainsi plus lieu d’être après sa lecture. Je n’avais pas vu le rouquin plusieurs jours après cela, m’amenant à la conclusion qu’il était bien trop absorbé par les pages noircies pour venir s’aventurer jusqu’au restaurant. Ce bouquin trônait aujourd’hui dans ma bibliothèque près de l’écran plat et de mes disques. Sylvanus ne refuserait sûrement pas de me rejoindre pour une soirée pop-corn ! Idée à garder en tête pour plus tard. Là, nous étions trop occupés à alterner entre rires et gêne (de son côté). « La main à la pâte » remportait la palme d’or de nos divagations.

- Cette expression ne me dit rien qui vaille dans un tel contexte !
pouffais-je. Dois-je en conclure qu’il y a peut-être eu un monsieur ou une madame Sylvanus ? Officieusement comme officiellement.

Même s’il n’avait pas de bague au doigt, cela ne signifiait pas que personne ne lui faisait tourner la tête. Ou plutôt « avait » puisqu’il se qualifiait de tristement solitaire. Évidemment, sa première fois ne devait pas dater d’hier mais s’il y en avait eu une… alors tout était possible. Adolescent, le garçon n’était pas réfractaire aux relations amoureuses malgré son point de vue assumé. Et s’il avait trouvé le bonheur à une période ? Je ne pourrais qu’être furieux contre moi-même d’avoir loupé un potentiel mariage (remarquez que s’il n’était plus d’actualité cela ne faisait aucune différence). Jamais on n’aurait cru que nous nous étions perdus de vue il y a de cela dix ans. Une telle alchimie ne s’improvise pas. Pourtant, un nuage vint rapidement obscurcir ces retrouvailles ensoleillées alors qu’un sujet que nous avions soigneusement évité jusqu’ici fut déballé sans détours. J’étais le fautif et l’assumais. Le propriétaire de Wicc’Arcadia en avait gros sur la patate comme l’attestait son rapprochement avorté avec la Faucheuse. Ses propres termes avaient été plus complexes à avaler qu’il ne l’avait anticipé sûrement. Ainsi, le jeune homme ne me laissait d’autres choix que d’appuyer là où cela faisait mal dans l’espoir d’atténuer de vieilles cicatrices à savoir son départ imprévu, son « abandon » comme il le qualifiait lui-même.

J’avais échoué dans ma tentative de le rassurer et de lui redonner le sourire. Son mal-être était bien trop profond pour être balayé aussi facilement. Lutter pour ne pas fondre en larmes à mon tour. L’accompagner dans ses pleurs ne serait d’aucun réconfort pour lui. Pourquoi existait-il des situations ou ni gestes ni paroles ne se révélaient suffisants ? Je ne me sentais pas le pouvoir de lui venir en aide comme il en avait tant besoin et c’était déchirant. Les mots peinaient à se former, nous plongeant dans un silence à couper au couteau.

- Nombreux sont les termes qui te qualifient. « Extravagant », « doux », « curieux »… Mais certainement pas « égoïste ». Ne crois pas un instant que c’est ce que je pense de toi. Je suis désolé de n’avoir qu’une réponse clichée à te fournir mais elle n’en est pas fausse pour autant..., lui confirmais-je avec un mince sourire. Soyons pragmatiques et réalistes. Nous ne pouvons pas retourner en arrière et tu ne pourras malheureusement pas revenir sur ce que tu considères être, avec le recul, des erreurs. Mais une fois de plus : ne sois pas trop dur avec toi-même. Personne n’est fautif. C’est la manière de vivre de ton clan. Ce qui compte c’est qu’aujourd’hui tu peux changer les choses. Te faire de vrais amis sur le long-terme, te construire un entourage solide… Fonder une famille un jour qui sait ? Tu as cette charmante boutique, ta propre personnalité que j’admire et, last but not least moi ! Si ce n’est pas une formule pour une existence heureuse alors je n’y connais rien !

J’achevais sur une légère note d’humour pour mieux éclairer son visage, posant ma main libre sous son menton pour le lui redresser. De la pudeur due à ses émotions ?

- Tu n’as pas besoin de te cacher derrière ta crinière flamboyante repérable depuis Mars. Ce n’est que moi.

Petite taquinerie à peine dissimulée comme je savais si bien les faire. Je ne savais comment réagir autrement. Si tout cela ne suffisait pas -et je n’en serai pas étonné vu mon manque de talent… Que faire ? L’inspiration me vint brutalement sans que je ne l’ai vu venir.

- Quand tu auras de leurs nouvelles, dis-le-moi. Je peux t’aider si tu souhaites les rejoindre. Financièrement parlant je veux dire. Même si ce n’est qu’une question de jours ou de semaines je pense que ça te ferait le plus grand bien de les revoir. On s’arrangera pour la boutique. Ce sera aussi douloureux on ne va pas se le cacher mais… Je ne voudrais pas que tu regrettes de ne jamais plus avoir posé les yeux sur eux quand tu en avais encore l’opportunité. Je peux compter sur toi ? Tu me rendras ce service ?

Avait-il déjà songé les revoir une fois que leurs chemins s’étaient séparés ? Dans tous les cas, l’argent ne devait pas être un problème. J’en avais suffisamment pour lui accorder ça et je le ferai avec une joie indescriptible. Je retirais ma main de la sienne pour ne pas l’y laisser plus que nécessaire. Nous ne pouvions nous complaire des heures dans une sinistre atmosphère. Son moral ne pouvait pas être traîné plus longtemps dans la boue. Et je savais exactement quoi faire pour le distraire.

- Dis… Tu aurais un cadeau digne de la Saint Valentin à faire à un musicien extrêmement adorable dans tes rayonnages ? demandais-je avec malice.
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