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I run away when things are good and never really understood (Arthur)

 :: Les RP abandonnés Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas
Mer 2 Jan - 19:00
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So I'm sorry to my unknown lover Sorry that I can't believe that anybody ever really Starts to fall in love with me Sorry to my unknown lover Sorry I could be so blind Didn't mean to leave you And all of the things that we had behind Alec & Arthur

I run away when things are good and never really understood

 
« Faites-vous référence à l’utilisation d’hypertexte dans la littérature moderne comme forgeant une littérature moins linéaire à l’aide d’Internet ? », demanda-t-il pour s’en assurer lorsqu’il fut interrogé par le professeur. L’étudiant trouvait la démonstration criante de vérité et s’inquiétait qu’il ne l’ait pas mentionnée plus tôt. Ravi d’une telle interrogation, l’enseignant chercheur en profita pour s’étaler sur le structuralisme et son antonyme. L’encre courrait sur le papier millimétré que l’universitaire utilisait pour prendre ses notes. Les cours lui permettaient de faire taire les voix dans sa tête pour qui il n’avait pas de réponses à donner. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu’Alec avait pris un car en direction d’Arcadia Bay en provenance de Portland, où il avait séjourné un week-end. Le grand brun était parvenu à régler les urgences administratives avant de traquer celui qui longtemps avait été son meilleur ami. Un soir, il était allé le confronter dans sa propre classe, alors qu’une tempête de neige menaçait de faire rage au dehors. Malgré un départ précipité du Royaume-Uni, et une rancœur longtemps construite envers lui, le jeune homme n’avait pu contenter son égo et avait finalement baissé les armes devant un Elijah meurtri et blessé par toutes les révélations l’ayant alors frappé. Ils se trouvaient maintenant dans un no man’s land. Chacun savait toute l’affection qu’ils avaient l’un pour l’autre, mais tous deux ne savaient comment agir sans se froisser. Alec essayait de se réjouir tous les jours un peu plus pour son ami qui avait trouvé un semblant de sérénité, et même de bonheur en Oregon. Il voulait même espérer pouvoir en faire de même maintenant qu’il avait retrouvé son meilleur ami. Mais l’avait-il seulement retrouvé ? Le grand brun n’avait pu anticiper l’effet que cela lui ferait et n’avait pu s’empêcher de sentir son estomac se nouer lorsqu’il avait appris la relation d’Elijah et de Teddy. De l’incertitude, peut-être. De la jalousie, sûrement un peu. Malgré lui. C’était comme si tous les sentiments longtemps enfouis s’étaient éveillés à la simple révélation de son attirance pour un autre homme. Alec avait souvent cherché à se mentir lorsqu’ils vivaient en Allemagne. Leurs longues soirées passées ensemble, leurs rires et leurs sourires semblaient déjà cacher un amour qui n’avait rien à voir avec le fraternel. Ou bien peut-être. Toujours dans la confusion la plus totale – c’était en tout cas ce qu’il pensait – le jeune homme rangea son stylo plume dans sa trousse, ferma le bloc-notes et les agença dans son sac à bandoulière. Prêt à quitter les lieux, Alec réfléchissait au programme de cette fin d’après-midi. Le jeune homme devait faire quelques courses pour ne pas mourir de faim et contenter sa soif de caféine le lendemain matin. Ou peut-être même le soir-même. Il songeait parfois à arrêter le liquide divin qui portait occasionnellement sur ses nerfs. Mais l’addiction avait toujours été trop grande. La queue se dispersa dans le couloir pourtant étroit de l’établissement et l’étudiant se dirigea vers la sortie. Par la grande baie vitrée qui bordait la large et double porte d’entrée, Alec devinait un temps froid mais ensoleillé. Un climat qu’il appréciait tout particulièrement en janvier. Il le préférait davantage à l’humidité et la douceur de certaines autres journées. Cela semblait typiquement anglais de se contenter d’un jour sans trop de pluie, et pourtant antinomique. Le soleil ne tarderait pas à se coucher, même si les jours étaient réputés s’allonger. Franchissant le seuil de la porte, Alec ajusta ses écouteurs dans ses oreilles et activa la playlist qu’il s’était préparé pour voyager. Elle était restée la même, inchangée, contrairement à beaucoup de choses dans sa vie. Elle était le vestige de sa vie passée, de tout ce qu’il avait délaissé en Angleterre. De tous ceux qu’il avait laissés derrière. Faisant quelques pas vers l’escalier qui le conduisait au trottoir typiquement américain – ces trottoirs l’avaient toujours fait sourire tant ils étaient bien entretenus – le grand brun ajusta le col de son manteau en coton pour se garder du froid. Il s’apprêtait à descendre de la dernière marche lorsqu’il se figea dans son geste. La chaire de poule le consuma tout entier. Aujourd’hui il savait ce qu’Elijah avait dû ressentir en le voyant débarquer dans sa vie. Cela ne faisait peut-être pas douze ans qu’ils s’étaient quittés, mais leur relation était au moins tout aussi compliquée. Et le fantôme de son passé le fixait de ses grands et beaux yeux bleus. Alec porta une main à son col pour tirer les écouteurs hors de ses oreilles et s’assurer d’entendre la voix grave de celui qui, lui aussi, faisait éclore de leur cocon des papillons dans son ventre.
 
« Arthur ? », demanda-t-il, hébété. « C’est vraiment toi ? »
 
Leur dernière conversation avait laissé un goût d’inachevé sur ses lèvres. La colère avait laissé place à une pulsion longtemps réfrénée. Puis, il s’était enfui, les laissant tous deux dans l’incertitude. Dans l’absence de contact, Alec avait décidé de poursuivre son plan et de quitter le Royaume-Uni pour confronter son propre passé.
 
« Qu’est-ce que tu fais ici ? », demanda-t-il sur la défensive.
 

Il n’avait pu s’en empêcher. Alec se sentait comme un petit garçon qui aurait été pris la main dans le pot de cookies.
(c) crackle bones

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Sam 5 Jan - 20:50
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I run away when things are good and never really understood × ft. ALEC & ARTHUR
Le paysage que montrait la fenêtre de la chambre d'Arthur aurait pu faire rêver n'importe quel être humain sur terre. La forêt que l'on pouvait apercevoir au dehors de la ville semblait flamboyer de milles feux avec les rayons du soleil qui dansaient sur les arbres. Si on lui avait dit qu'une petite ville d'Oregon avait tant de choses à offrir, il ne l'aurait certainement pas crû. Il était aux anges et plein d'excitation comme un enfant découvrant sa nouvelle maison pour la première fois.

Le blond était arrivé à Arcadia Bay trois jours plus tôt, il ne lui avait fallut que peu de temps avant de s'installer dans le airbnb qu'il avait loué à une gentille dame du coin. Celle-ci, également propriétaire d'une grande maison dans le voisinage, lui avait dit tout ce qu'il fallait savoir sur ce petit coin d'Amérique. Elle lui avait présenté chaque lieu incontournable de la ville en s'attardant tout particulièrement sur leur phare, fierté locale, ainsi que l'académie Blackwell, qui regroupait l'une des meilleures offres de formation dans ce petit coin d'Oregon.
Son  instinct de policier lui avait directement dicté de demander de plus amples informations sur ces deux endroits, qu'il s'était intérieurement promis d'aller visiter, chose qu'elle fut ravie de détailler. Cela lui donna une impression plutôt positive des habitants d'Arcadia Bay, s'ils se montraient tous aussi chaleureux et accueillants, son séjour ici allait probablement être plus agréable qu'il ne le pensait.
Malgré tout, cette ville n'était pas sans drame. Son œil de justicier s'était bien sûr posé sur les faits divers qui alarmaient pas mal de personnes en ce moment, les disparitions successives d'étudiants. Cela l'étonnait au plus haut point, et l'inquiétait aussi par la même occasion. Peut-être était-ce dû à son métier mais quelque chose lui donnait envie d'en savoir plus, d'aider tout le monde. Les vieilles habitudes avaient la vie dure, n'est ce pas ? Une drôle de sensation prenait effectivement possession de lui lorsqu'il marchait dans les rues de cette ville. Comme si quelque chose ne tournait pas rond. Quelque chose d'étrange, qu'il ne pouvait définir, même en essayant très fort.

Une pensée le taraudait pourtant toujours : Alec. La véritable raison de sa venue ne pouvait bien évidemment pas se limiter aux attractions touristiques locales et à son envie de justice, même si celle-ci était fondée. C'était bel et bien le jeune homme qui l'avait amené à traverser un quart du globe terrestre pour se retrouver ici. Par paresse (ou peur peut être?) Arthur ne s'était volontairement pas attardé sur les informations qui auraient pu lui permettre de le retrouver, laissant cette tâche pour plus tard. Mais plus tard, c'était quand ? Les jours étaient comptés et bien qu'il ait déposé l'entièreté de ses congés pour parvenir à lui parler, le temps allait cruellement finir par lui manquer. Un mois, c'était ce qu'il possédait actuellement pour mener à bien cette mission qu'il s'était auto-confiée.

Mais par où commencer ? Pouvait-il y arriver ? N'était-il pas complètement fou de faire ça ? Est ce que cela pouvait se rapprocher d'une technique de stalker ? Etait-ce même légal ? Même si ça l'était, comment Alec allait-il réagir en le voyant si il parvenait à le retrouver ? Allait-il même accepter de lui parler ? Il ferma les yeux pendant quelques secondes et souffla fort, ce n'était pas le moment de se laisser embrouiller par ses propres insécurités. Quel âge avait-il ? 28 ans ?

On aurait dit un bébé.

Il fallait être tout de même honnête, si l'on retirait les quelques couches de déni que le policier avait soigneusement lui même ajouté sur ses souvenirs, une chose étincelait et restait véridique : il connaissait Alec, tout comme celui-ci le connaissait. Au moins un petit peu.
Enfin, un peu beaucoup.

Tel qu'il s'en doutait, le jeune homme s'était probablement mis en tête de reprendre ses études ici, pour tout recommencer et nettoyer les tâches que son passé lui avait involontairement laissé. Alec avait souvent laissé entrevoir à Arthur son désir de retourner sur les bancs de l'université. Pas besoin  de fouiller les archives de la ville pour comprendre qu'il devait probablement être à l'académie Blackwell.
Ou, dans tous les cas, y être lié d'une manière ou d'une autre. Ça donnera ce que ça donnera, mais il fallait bien commencer quelque part.

Sans s'attarder outre mesure, il attrapa son manteau et quitta les lieux, non sans oublier de jeter un dernier regard azur sur la vue que donnait ce petit appartement. Quel temps idéal pour une petite promenade... Sans tempêtes, la plénitude. Au moins, quoi qu'il se passe, cette journée ne sera pas perdue, il aura profité de l'air qu'avait à offrir l'Oregon.

Une fois dehors, Arthur ne pouvait cesser de se frotter les mains, la température glaciale de ce mois de janvier lui mangeant littéralement chaque parcelle de peau restée à l'air libre. Malgré la présence du soleil, d'une beauté tout bonnement éclatante, il fallait tout de même le préciser une seconde fois, le froid continuait d'attaquer sans relâche le corps de l'homme frileux qu'il était. Le blondin était sorti depuis à peine quelques minutes que déjà, il sentait ses pieds se frigorifier. Ses cheveux semblaient danser une valse avec le vent, résultat ? Ils étaient déjà complètement décoiffés.
D'un pas décidé, il décida de se diriger vers la direction que lui avait indiqué la vieille femme lorsqu'elle lui avait parlé de l'académie. Devait-il boire ou manger quelque chose avant ? Assurément, mais la passion d'Arthur avait encore une fois décidé de frapper, une fois qu'elle était là rien, pas même l'envie de prendre un délicieux petit café, ne pouvait le détourner de son objectif.

Après tout, si ce n'était pas maintenant, quand ?

Une bonne demie-heure de marche plus tard, il se stoppa net devant l'immense bâtisse. Étrangement, il avait imaginé ça légèrement plus petit. Un coup d’œil vers le ciel lui montra un coucher de soleil des plus fantastiques. Il était déjà si tard ? Décidément, l'anglais était encore bloqué sur les horaires européennes. Dire qu'il était persuadé d'être en début d'après midi ! Son horloge biologique ne s'était toujours pas mise à jour. Qu'à cela ne tienne, son timing fut assez bon pour qu'il s'aperçoive qu'une masse d'étudiants se précipitaient vers la sortie. Quelle était le pourcentage de chance pour qu'Alec en fasse partie ?

5 % ? Et encore, c'était bien trop optimiste.

Néanmoins Arthur resta planté là, son regard fixé sur chaque tête qui passait devant lui. La plupart ne faisaient même pas attention à sa présence, ils étaient probablement bien trop occupés à penser à leurs prochain devoirs pour le lendemain, aux examens ou bien même à la bière salvatrice qui attendait sagement, telle une luxueuse récompense dans les bars avoisinants ? Qui pouvait donc le savoir. Quelques uns jetèrent néanmoins un œil, interloqué et surpris, sur la dégaine que présentait le blond. Peut-être était-ce sa mine soucieuse ? Ou bien sa tenue bien trop légère pour un hiver de cette envergure ? On pouvait aisément deviner son pull à col roulé noir, sous ce manteau de la même couleur. En même temps, il ne l'avait pas fermé. Ceci expliquait probablement celà.

C'est alors qu'il le vit près des escaliers,  comme ce mirage si rare que l'on nommait Fata Morgana. Alec.
Irréel. Sa démarche semblant venir d'un autre monde. Son allure qui donnait l'impression que là où il passait, le monde s'adaptait. Ses cheveux de jais, ses yeux froids de couleur, mais brillants de chaleur. Il ne semblait tellement pas humain.
Tellement pas là.

Alec.

Arthur dû cligner plusieurs fois des yeux avant de prendre une intense respiration. S'il réfléchissait trop, c'était foutu.

Sans attendre, Arthur avança vers le jeune étudiant. Aucun mot ne lui venait à l'esprit, seulement des bribes de sentiments. Bribes ? Non. La vérité ?
Des océans.

Alec s'était immobilisé, son regard étoilé se posant sur le visage de celui qui avait été un jour son protecteur. L'était-il par ailleurs toujours ? Même Arthur n'en avait aucune idée. Personne ne lui avait dit que sa mission s'était arrêtée. Quelque part, vu l'état de son cœur, il n'avait peut-être jamais vraiment cessé de l'être. Son gardien.

« Arthur ? C'est vraiment toi ? » demanda Alec, les yeux toujours posés sur ceux du policier.

Un sourire triste naquît sur les lèvres de l’intéressé. Cette voix lui donnait une impression de surnaturel, comme tout ce qui concernait son ancien protégé. Mais, dans le même temps, elle lui faisait terriblement mal. Tous les sentiments qu'Arthur avait essayé d'enfouir au fond de lui refaisaient dangereusement surface.

La confusion. L'attachement. La colère. La joie. La peur.
Et l'autre, qui restait innommable et encore plus douloureux.

« Tu ne rêves pas, si c'est ce que tu te demandes. » répondit-il, non sans une pointe d'animosité. Il aurait voulu adopter un ton moqueur. Raconter une blague. N'importe quoi en réalité, mais rien d'autre n'avait pu sortir de sa bouche. « C'est moi, surpris ? », c'était bien sur rhétorique. Il tenta néanmoins d'ajouter un peu de douceur à sa voix rauque, ternie par les souvenirs. « Je n'étais pas totalement sûr de te retrouver ici mais... » il s'interrompit, laissant son visage se tourner doucement vers l'Académie Blackwell. « Tu avais vraiment envie de reprendre les cours, hein ? »

Arthur reposa ensuite ses yeux sur le jeune homme. La température extérieure avait laissé place à une chaleur qui ne faisait qu'augmenter, si bien que si quelqu'un devait passer à leurs côté là, maintenant, tout de suite, il se réchaufferait pour sûr. Le policier en était persuadé.
Alec avait actuellement une expression qui ressemblait à un somptueux mélange entre celle qu'un petit garçon aurait pu adopter si on l'avait surpris en train de faire une bêtise et un loup, qui tentait tant bien que mal de garder un visage composé face au combat qui s'annonçait. La question qu'il lui posa ensuite ne fit que confirmer ses soupçons, ce qu'il faisait ici ? Allons donc.

« Pour être honnête, je pourrai te demander exactement la même chose. », mais il aurait été bien stupide de ne pas saisir l'occasion de s'expliquer, alors il se ravisa. « Je prends quelques vacances dans le coin, je me suis dit que l'Oregon serait un choix judicieux pour poser mes valises et éventuellement te parler, puisque tu te trouves au même endroit. »

Parce que dire J'ai pris tous mes congés pour avoir une explication de ta part et ce de l'autre côté du monde, ça le faisait nettement moins. Après tout, il ne mentait qu'à moitié, non ? Quelque chose lui disait que le jeune homme s'en rendrait rapidement compte, de toute façon.

« C'est... Tu vas bien ? » malgré les efforts qu'il faisait pour ne pas relâcher son épée et courir vers son cadet, Arthur était bien obligé de s'en assurer. C'était peut être l'inquiétude, mais Alec lui semblait fatigué, légèrement creusé.

L'océan de son cœur menaçait à tout moment de faire couler le policier. C'est qu'il n'avait jamais appris à naviguer, le pauvre bougre.  
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Dim 6 Jan - 17:10
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I run away when things are good and never really understood

Il n’en croyait pas ses yeux. Il n’aurait jamais imaginé tomber sur cet homme ici, à Arcadia Bay. Un océan les séparait d’ordinaire, depuis qu’il avait élu domicile dans la petite ville d’Oregon. Pour fuir son passé, peut-être. Ou le retrouver, sans doute. L’ironie était plus grande encore quand on connaissait les véritables raisons qui l’avaient poussé à s’installer ici. Pris au dépourvu, le jeune homme s’était montré sur la défensive. Dans d’autres conditions, la joie de le retrouver aurait peut-être explosé aux regards de tous. Mais ce baiser et cette discussion inachevée avaient laissé un arrière-goût amer dont il ne savait se défaire. Alec n’avait sans doute pas eu le temps, trop occupé à se débattre avec le retour de son meilleur ami dans sa vie. Peut-être n’était-il pas prêt à relever le grand défi d’écouter son cœur. La pièce maîtresse avait cessé de battre lorsqu’il avait vu ses parents être abattus devant ses yeux. Il fallait imaginer sa surprise lorsqu’il l’avait senti s’éveiller, quelques mois plus tard. Assis devant un café qui refroidissait à vue d’œil, Alec avait observé les clients du petit endroit avant de finalement poser son regard sur lui. Grand, Arthur avait une carrure que l’on pouvait certainement qualifier d’impressionnante. Presque autant que sa démarche assurée. Pourtant, les vagues bleutées de son regard éclaircissaient la tendresse et le calme qui s’y cachaient. Lire en lui comme dans un livre ouvert avait immédiatement apaisé le jeune homme qui dès lors, s’était confié au professionnel en charge de sa sécurité. Aujourd’hui, ses cheveux blonds étaient décoiffés et lui donnaient un air négligé qu’il connaissait encore peu, mais qu’il trouvait terriblement séduisant. Comme s’il avait besoin de ça. Son regard était le même. Toutefois, il ne parvenait pas à deviner ses intentions. Arthur réagit de la même façon que lui et laissa parler son agacement. Il semblait soucieux et agité. Ce ton le revoyait inévitablement à leur dernière discussion. Celle qui avait possiblement précipité son départ et réaffirmé son choix ; la même conversation houleuse qui s’était terminée brusquement lorsque leurs lèvres s’étaient finalement heurtées. Il se tenait debout, droit, devant lui. Alec profita du rapide coup d’œil du policier sur l’établissement pour vérifier : il n’y avait aucune échappatoire.

 
« Je… Oui. », se contenta-t-il d’affirmer, en fourrant ses mains dans ses poches.
 
Plus que jamais, Alec se sentait pris en flagrant délit. La situation aurait pu être sujette à quelques fantasmes, tant le policier était attirant. Mais la rancœur – pourquoi tu ne m’as pas appelé ? – et le regret – Tu m’embrasses, comme ça, sans prévenir, et tu disparais de ma vie ? – dissipaient toute envie de replonger. Orgueilleux, l’étudiant en lettres refuserait sans doute d’avouer qu’il avait eu mal. Arthur, moins apeuré peut-être, le regarda de nouveau droit dans les yeux. Un nouveau frisson le parcourut de bout en bout. Il semblait le traverser. Décidant d’en avoir le cœur net, et parce que l’attaque était la meilleure des défenses, le grand brun interrogea l’inquisiteur. Celui-ci lui retourna adroitement la question, lui faisant momentanément baisser les yeux. Aurait-il pu se trahir plus encore ? Alec n’avait jamais été très bon menteur. Et la tâche s’avérait être plus ardue encore lorsqu’il s’agissait d’Arthur. Sans doute à cause des capacités d’observation accrues du policier. Ou plus vraisemblablement parce qu’il l’appréciait davantage qu’il ne voulait bien se l’admettre. Des vacances ? Ici ? Le miroir que lui renvoyait le beau blond ne laissait aucun doute sur sa culpabilité.
 
« Des vacances hein ? »
 
La romance lui échappait, mais encore une fois, Alec pouvait se montrer très naïf. Elle viendrait bientôt se mettre sous son nez, le forçant à entrapercevoir l’évidence.
 
« Comme un charme. Juste un peu froid. », répondit-il, sachant pertinemment qu’il éludait la véritable question qui lui brûlait les lèvres. « Tu… Tu ‘veux pas qu’on discute au chaud, je connais un café sympa. Tu pourras me parler de tes vacances en chemin si tu veux. »
 
Il interrogea Arthur du regard avant de prendre les devants. Côte à côte, ils restèrent d’abord silencieux, observant le paysage radieux que le soleil de cette fin d’après-midi leur permettait encore de voir.
 
« Et toi au fait ? Tout va bien à Londres ? J’imagine que oui si tu as pu prendre des vacances. Tu es là pour combien de temps ? »
 
La réponse ne lui conviendrait pas, il le savait. Trop court et trop longtemps à la fois. Mais surtout trop court. Ils marchaient sur des œufs et zigzaguaient pour éviter les sujets sensibles.
 
« Tu es tout seul ? »
 
Arthur avait peut-être profité de ces quelques semaines pour se remettre de leur histoire manquée. Était-il venu en Oregon pour lui étaler son bonheur au visage ? À quoi ressemblait-il ? Ou elle ? Lorsqu’on y réfléchissait, Alec n’en savait pas plus sur la vie amoureuse du policier. Ils avaient abordé l’adolescence, leurs goûts réciproques, avaient parfois refait le monde autour d’une bière et d’un fish and chips. Mais le sujet n’était jamais venu, rendant d’abord la surprise de ce baiser plus douce, puis plus mordante lorsqu’il s’était enfui.
 
« Pardon, ça ne me regarde pas. »
 
Si, ça me regarde ! Tu m’as embrassé ! Alors ça me regarde, carrément même ! voulut-il lui crier. Alec faisait un travail admirable pour ignorer sa part de responsabilité dans cette histoire. Lui aussi aurait pu se raviser, ou même s’avouer ses sentiments naissants pour le blondin et ne pas s’en aller. La gêne et le déni semblaient accélérer la notion de temps, car ils arrivaient déjà aux abords du petit café où Alec aimait passer le plus clair de son temps libre.
 
« J’arrive pas à croire que tu sois avec moi en Oregon. Enfin, en Oregon tout court. », admit-il volontiers.
 
Ils s’asseyaient à une table derrière la devanture. C’était tellement irréel. Dans la lumière douce du Croissant de Lune, Arthur rayonnait de beauté. Le soleil ornait ses cheveux comme une couronne délicatement apposée. Alec voulait se perdre dans son regard, mais ce dernier l’intimidait, le perçant à jour, chaque fois.
 
« Je voulais t’écrire… », se lança-t-il un peu honteux.
 
Mais il n’avait jamais trouvé les mots. Bien trop vides de sens, les quelques lignes qu’il lui aurait adressées n’auraient pu étancher sa soif de réponses.


(c) crackle bones



//HJ: Ce gif de Bradley, j'suis éclaté !//
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Sam 19 Jan - 19:25
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I run away when things are good and never really understood × ft. ALEC & ARTHUR
L'attente. Cette période où l'on s'imagine au moins une centaine de scénarios différents, totalement fictifs et ne représentant que peu la réalité. Cette attente, Arthur l'avait vécu dans la tourmente.  Une tornade qui n'avait fait qu'augmenter le désir, et la peur par la même occasion, de retrouver Alec. Maintenant qu'il se trouvait finalement en face de lui, quel scénario allait se manifester ?

Il n'en avait absolument aucune idée.

Le jeune homme ne semblait pas non plus à son aise, et encore ! C'était un euphémisme. A quoi devait-il donc penser ? Probablement que son ancien protecteur était totalement fou, obsessionnel, ou bien se posait-il la même question qu'Arthur ? Et maintenant ? L'expression de son visage ne donnait que peu d'indications à ce sujet. Si ce n'était une confusion grandissante, peut être.
La réponse du policier n'avait été que peu convaincante, mais le brun acquiesça, ne se doutant probablement pas que ces vacances n'avaient été qu'un prétexte pour pouvoir avoir une conversation avec l'homme qui n'avait cessé d'occuper les pensées du blondin. Ou peut être que la situation était bien trop étrange pour qu'Alec puisse remarquer les nombreuses failles du discours de son gardien ?

On ne pouvait le savoir.

« Tu… Tu ‘veux pas qu’on discute au chaud, je connais un café sympa. Tu pourras me parler de tes vacances en chemin si tu veux. »

Arthur avait doucement hoché la tête, non sans bien évidemment hausser légèrement les sourcils. Alors ça... Il ne s'y était absolument pas attendu.

« Avec plaisir. » s'était-il laissé entendre dire.

Un café ? Loin de lui l'idée de ne pas en avoir envie, la faim et la soif commençaient à doucement lui tirailler le ventre, mais maintenant ? Ça, ça ne faisait absolument pas partie des scénarios qu'il s'était imaginé. Est ce que ça le dérangeait ? Pas le moins du monde.

Un silence doré s'était installé alors qu'ils se dirigeaient, le pas rythmé, vers leur destination. Un silence... Qu'Arthur appréciait. Cela lui rappelait étrangement toutes leurs longues promenades au centre ville londonien, appréciant juste le moment, la brise fraîche et la pluie qui habillait les bâtiments.
Il dû camoufler un petit sourire. Bien que le contexte et leur environnement étaient littéralement différents aujourd'hui, la même énergie se dégageait. Douce, légère, poétique. Mais une tempête semblait toujours prête à frapper et les mots que lança Alec juste après ne fit que le confirmer.

Tout va bien à Londres ? Non, pas depuis que tu es parti.

Tu es là pour combien de temps ? Pas assez, il semblerait.

Mais ces réponses, bien trop simples, ne pouvaient convenir. Dans tous les cas, elles ne conviendraient pas au jeune brun et ça, Arthur le savait. Se plaindre constamment n'était pas une option.  

« Londres ? Elle va comme un charme, le boulot est éreintant, j'ai dû tout boucler avant mon départ, ce n'était pas simple. » et ton départ a rendu les choses encore plus difficiles, mais ça, c'était une autre histoire.  « Combien de temps je reste ? Je viens à peine d'arriver que la date de mon départ t’intéresse ? » répondit-il d'un ton taquin. Il n'était pas stupide, il savait pertinemment que ce n'était pas le cas et ce que cachait cette question, mais il décida de ne pas le relever. « J'ai environ un mois, j'ai déposé tous mes congés. »

Oups, ça, ça avait été probablement de trop.
Mais après tout, qu'est ce qu'il avait à perdre ?

« La vie a l'air sympa ici. » continua-t-il d'un ton rêveur. Arcadia Bay semblait construite sur une autre dimension, où l'onirisme se mêlait à la réalité. Cela lui coûtait de le dire, mais l'endroit convenait plutôt bien à Alec.

Tu es tout seul ?

La question le perturba, probablement plus que de raison. Il se figea un instant, comme un félin apeuré, avant de reprendre ses esprits. L'étudiant n'avait pas pu poser cette question sans avoir une pensée précise en tête, c'était évident. Ou bien peut être qu'Arthur avait fait un trop plein de théorie et qu'Alec avait demandé ça de manière innocente ? De toute façon, il n'eût pas le temps de répondre que le brun se ravisa et fit marche arrière.

Mais Arthur ne le laissa pas faire, l'occasion était trop belle.

« Non, tu as raison. Ça te regarde. » mais le timing frappa plus tôt que prévu : ils étaient déjà arrivé. Arthur s'interrompit alors, écoutant attentivement les paroles du jeune homme. Il avait du mal à y croire ? Allons donc ! « Comment t'en vouloir ? » ricana-t-il tristement « Pour être honnête... J'ai pas totalement l'impression d'être en Oregon non plus. Ça paraît complètement irréel. » comme toi. Et le fait que l'on se trouve actuellement dans un café tous les deux. C'était difficile de croire ce qui était en train de se produire, rien n'avait de sens.

Le blond s'assit à la suite de son protégé, la tête commençant à légèrement lui tourner. Tellement de souvenirs lui revenaient ! Leur première rencontre, ce premier café, les yeux pétillant de malice et d'or de celui qui allait devenir l'enchanteur de sa vie. Tout. Il laissa son regard se perdre sur l'endroit où ils venaient tous les deux de se déposer. L'ambiance semblait assez sympa, chaleureuse, comme beaucoup d'endroits du coin. Les personnes affluaient de partout, vu l'heure ce n'était pas vraiment étonnant. Ses yeux s'éloignèrent, il replongea encore une fois dans le passé. Une étrange symétrie était en train de se dessiner, qu'est ce que ça voulait bien vouloir dire ? Son cœur battait la chamade, c'était bien la seule chose qui lui permettait d'être sur qu'il n'était actuellement pas en train de dormir.
Un raz de marrée le submergeait alors que son interlocuteur lâcha l'ancre qui allait lui permettre de retourner à la surface.

T'écrire.


Arthur frissonna et tourna sa tête de nouveau vers celle d'Alec, ses pupilles glacées laissaient passer plus de messages que ses mots, c'était indéniable.

« Tu voulais... » il s'interrompit, il ne voulait pas dire non plus n'importe quoi. Même si, à cet instant précis, trop de mots se bousculaient sur sa langue pour qu'il puisse former une phrase cohérente. Qu'aurait-il fait si il avait reçu une lettre de sa part ? Le policier ne saurait le dire, mais une chose était sûre : il aurait dans tous les cas mal réagit.

« Alec. » commença Arthur en passant une main sur sa nuque, il était si fatigué et... tendu. Le blond ne s'était pas rendu compte à quel point la situation le rendait plus angoissé qu'à l'accoutumé, le déni. Cet enfoiré. « Tu... Fallait pas m'écrire. » c'était si difficile à prononcer, mais après tout, il n'était pas venu ici pour envelopper son cadet dans de la soie, même si c'était difficile. « Tu as bien fait. »

Cherchait-il à se rassurer ou bien à rassurer le brun ?

« J'ai été... Occupé. Un peu énervé. » tu parles, la colère est une occupation passagère. La peur et la confusion, elles, étaient restées. Mais comment lui expliquer ? Il soupira, avant de reposer ses deux mains sur la table, son regard toujours planté sur le visage de l'étudiant. Une partie de lui souhaitait, malgré tout ce qu'il s'était passé, le protéger. Lui dire les choses, oui, mais ne pas le briser. Mais une autre part de son âme, plus sombre et blessée, voulait lui déposer un coffre chargé de remords, de blessures. Un cœur déchiré, abattu, qui ne lui avait pas pardonné.
Ou qui voulait donner l'apparence qu'il ne lui avait pas pardonné.

Mais maintenant qu'il était en face de lui, toutes ses armes ne semblaient d'aucune utilité.

« Je suis venu tout seul. » la meilleure chose à faire était de reprendre sa question précédente, aussi maladroite soit-elle. « Je suis... Enfin, j'étais tout seul, à Londres. » traduction ? Depuis que tu es partie je ne suis qu'une moitié de ma véritable personne. Mais l'explicite ne pouvait pas encore faire son apparition.

Sa langue lui brûlait, elle brûlait d'annoncer ce qui ne pouvait l'être. Cet incendie interne qui n'avait attendu qu'une étincelle pour s'allumer de nouveau.
Cet incendie, qui avait commença à naître la dernière fois qu'ils s'étaient rencontrés.
Et quittés.

« Alec, je suis là pour t-» plus rien ne pouvait l'arrêter.
Rien... Ou presque.

« Avez-vous fait votre choix messieurs ? » la frustration et la chance semblait décidément danser une valse assez ironique aujourd'hui.
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Dim 20 Jan - 13:38
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Anonymous

So I'm sorry to my unknown lover Sorry that I can't believe that anybody ever really Starts to fall in love with me Sorry to my unknown lover Sorry I could be so blind Didn't mean to leave you And all of the things that we had behind Alec & Arthur

I run away when things are good and never really understood

Une tornade était passée dans la vie du jeune McArchty. Alec avait d’abord perdu son meilleur ami, puis sa famille dans un acte aussi violent que cruel. Sur l’île, un homme était arrivé dans sa vie avec des promesses. La sécurité, le confort, et l’amour aussi. Le jeune homme n’avait pas tout de suite qualifié cette affection de charnelle, bien au contraire. Il l’avait trouvée rassurante, saine, et sincère. Ces deux-là s’étaient apprivoisés, riant un peu plus fort chaque fois qu’ils se confiaient sur leur enfance, ou leur adolescence. Ces histoires avaient été de véritables trésors sur lesquels rire, et parfois se rassurer. Le blondin avait témoigné plusieurs fois de son inquiétude, de son intérêt. Arthur l’avait réprimandé, lui faisant jurer de ne plus lui faire de peurs comme celle-là lorsqu’il s’absentait au fish and chips du coin. Comprenant que l’intérêt était grand, et que les inquiétudes étaient sincères, Alec avait baissé les armes encore davantage, abandonnant par la même occasion les murs impénétrables qu’il avait cherché à dresser à la mort de ses parents. Ne plus s’ouvrir pour ne plus souffrir. Après tout, les gens partaient toujours, inévitablement. Comment les laisser dresser devant lui quand ses yeux bleus brillaient de mille feux et qu’il déclarait avec grande assurance pouvoir enfourner une douzaine de marshmallows dans sa bouche ? Arthur l’avait percé à jour, et puis avait percé son cœur en débarquant dans son appartement ce soir-là. La tornade s’en était allée, non s’en avoir tout chamboulé, non s’en avoir tout fait tourner autour de lui lorsque ses lèvres s’étaient posées sur les siennes. Une seconde avait suffi pour qu’Alec remette en question tous ses plans, qu’il sache quoi penser. Une évidence. Et puis une autre, l’arrachement de la tempête. Le bruit de foudre lorsque la porte avait claqué.

Faire la conversation était un exercice difficile quand votre cœur vous commandait de crier haut et fort que vous aviez fait une terrible erreur – sans savoir laquelle. Avait-il eu tort de partir quand même ? Ou bien avait-il eu tort de ne pas le repousser ? Bien au contraire, de l’avoir encouragé à presser sa bouche sur la sienne pour faire taire le feu qui grondait dans son estomac ? Alors Alec demanda si tout allait bien pour lui. Il voulait entendre de sa bouche que son départ n’avait rien changé, qu’il allait bien et qu’il s’en était remis. Terriblement naïf, le jeune homme faisait le choix de croire que son retour n’avait rien à voir avec ce baiser, et tout à voir avec sa sécurité. Arthur était professionnel. Il l’avait toujours été jusqu’à ce doux moment d’égarement. Il l’était redevenu aussi rapidement. Sans aucun doute. Il le fallait.
 
« J’imagine oui… », affirma-t-il, bien conscient du travail éreintant qu’avait Arthur à la capitale.
 
Ne l’avait-il pas été, son travail, de toute manière ? Un large sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu’il retrouva le mordant des pics que lui adressait d’ordinaire Arthur. Non, bien sûr que non, Alec ne voulait pas penser à son départ. Il avait suffisamment de mal à réaliser qu’il était ici.
 
« Un… mois ? »
 
Ses yeux s’étaient arrondis à cette annonce. Si Arthur était véritablement en vacances, sa sécurité n’avait sans doute pas motivé la prise de tous ses congés. C’était énorme. C’était… Pourquoi ? Pourquoi ne voyait-il pas ce qui était juste au bout de son nez.
 
« Elle peut l’être oui… »
 
Déclara-t-il avec mélancolie. Pourrait l'être... Arcadia Bay était une jolie ville. Alec avait d’abord eu peur de se perdre dans l’attente. Passer d’une capitale, grouillante de monde et de bruit, à une petite ville bordée par la nature n’avait pas été chose facile. Mais le joli patelin avait bien des choses à proposer. En quelques semaines, le grand brun n’avait pas trouvé le temps de s’ennuyer. De penser, oui certainement. Mais pas de s’ennuyer.
 
Assis en face de lui, Alec avait rassemblé tout son courage pour reprendre la conversation qu’ils avaient débuté aux abords de l’académie. Ce n’était pas suffisant, bien sûr, mais c’était un début. La colère dans les yeux d’Arthur lui glaça le sang. Il ne supportait pas qu’il le regarde ainsi. Il voulait instantanément se racheter, se faire pardonner. Le ton incisif du policier découpa son cœur en lamelles. Lui qui d’ordinaire aimait tant entendre son prénom dans la bouche du grand blond aurait vendu son âme pour ne pas saisir la colère qui le teintait alors. Alec planta son regard dans le sien – deux océans se rencontraient – quand Arthur déclara qu’il avait bien fait de ne pas écrire. Une once de colère émergeait dans sa poitrine et rendait sa respiration difficile. Son protecteur expliqua qu’il avait été quelque peu occupé à être énervé. Ou bien était-ce l’inverse ? Et même si Alec la pensait justifiée, elle n’enlevait pas à sa propre rancœur. Était-il finalement parti pour se venger ? Lui faire regretter ce baiser ? Non… sûrement pas… La décision était la sienne, et pourtant, Alec en doutait, lui aussi. La réponse du beau blond le décontenança davantage encore. Arthur s’accordait pour dire que sa vie amoureuse le regardait. La chose judicieuse à faire aurait sûrement été de demander pourquoi. Mais Alec était bien trop heureux d’entendre qu’Arthur était resté seul à Londres. Il avait pourtant voulu croire le contraire, un instant plus tôt. Malgré tout, l’étudiant ne pouvait s’empêcher d’être soulagé. Irréel, oui. La colère était retombée aussitôt. Alec lui sourit, le regardant pour la première fois aujourd’hui comme il avait parfois tendance à le faire avant : comme s’il voulait se perdre en lui. Malgré tout, sa respiration fut de nouveau coupée quand Arthur entama une phrase qu’il ne put terminer. Quoi ? La serveuse les regardait aimablement, inconsciente de ce qu’elle venait de briser.
 
« Euh… Je… », s’efforça-t-il d’articuler sans parvenir à lâcher Arthur du regard. « Un café noir s’il vous plaît… », demanda-t-il sans grande conviction car ce n’était pas l’objet de son désir.
 
Il attendit impatiemment qu’Arthur fasse son choix et qu’ils soient enfin libérés de la présente importune de la serveuse.
 
« Pourquoi tu n’as pas appelé ? », il n’avait pas voulu lui laisser le temps de changer de sujet.
 
Il était trop tard pour que le policier ne reprenne sa phrase. L’instant était passé. Mais cela ne voulait pas dire qu’il ne reviendrait jamais. Tout de moins, Alec l’espérait. Il avait cru comprendre dans son hésitation, dans sa voix, dans son regard. Mais les mots seuls pouvaient confirmer ce qu’il avait tant redouté, et pourtant tant désiré.
 
« Avant que je parte, je veux dire. Tu n’es pas le seul à avoir été occupé. »
 
Il fronçait des sourcils, à mi-chemin entre l’envie d’éclater en sanglot et l’envie de le frapper de toutes ses forces.
 
« Pardonne-moi mais… D’abord tu débarques chez moi, tu pètes un câble, et puis tu… », il baissa d’un ton, « tu m’embrasses et tu te barres sans explication. »
 
Dans sa voix, pas de honte. Mais du regret et de la tristesse. Un souffle empreint de « si ». Et s’il avait parlé. Et si Arthur s’était expliqué ? Son arrivée en Oregon ne rimait à rien, et en disant tant à la fois. Plus perdu que jamais, Alec se mordit les lèvres. Était-il seulement conscient du doute qui s’était immiscé en lui lorsque leurs bouches s’étaient rejointes. De ce moment profondément chamboulant qui lui avait fait remettre en question toutes les démarches qui étaient sujettes à leur dispute ?
 
« Tu ‘peux pas regretter ton geste et me poursuivre en Oregon, Arthur. »
 
Reste. Pourquoi sa bouche refusait-elle de dire ses sentiments ? De lui dire ce qu’il pensait réellement ? Ils s’étaient tant compris à Londres…

(c) crackle bones

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