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Dans la brute assoupie, un ange se réveille. [Charles et Kyle]

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Sam 19 Jan - 14:42
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Carthage... Encore une fois, aucun écho auprès du plus jeune, et une légère frustration qui remontait de ne pas pouvoir saisir la référence. Combien en laissait-il filer, comme ça? Des dizaines, trop pour que ça lui plaise. Mais il s'agissait de grec, et du grec il ne connaissait que ce que Charles lui débitait heure après heure, en deux rencontres. Rien ne restait plus ancré dans son esprit que ces foutues bacchanales, à croire qu'il avait perçu de l'importance derrière qu'il ne saisissait nul part ailleurs. L'absurde de leur position, de leurs actions, n'effleurait même pas son esprit. Guère son problème, de connaître les règles de bienséance en société. Il n'avait pas connu les joies de cacher des petites amies et autres gaietés, ni celles qui impliquaient entre autres de ne pas embrasser au premier rendez-vous. Ce n'en était même pas un. Et ils étaient tous les deux en décalage par rapport au monde. Il s'agissait juste de leur manière de faire. Aussi tordue qu'eux.

-Ce n'est pas tant que je ne veux pas de ton avis, c'est plutôt que l'aspect légal me dépasse. Ce n'est pas comme si tu pouvais m'obliger à quoi que ce soit...


Au moins se fit il docile face au rejet, preuve au moins que s'imposer physiquement était le dernier de ses vices. Ou en l'occurrence pas celui qui l'avait envoyé derrière les barreaux. Il se redressa sans ciller, esquissa un sourire non moins satisfait, les yeux rivés sur son camarade. Encore une fois, il aurait tué, sans mauvais jeu de mot, pour savoir à quoi il pouvait bien penser. Un mystère entier. Il relâcha sa prise, bon joueur, laissa sa main à son camarade avec un rire.

-C'est moi que tu traites de Caligula? Depuis quand ça te trotte dans la tête, pour que tu me le dises aussi naturellement? S'enquit-il, curieux, non sans contempler une seconde cette main qui tenait la sienne, comme s'il découvrait là aussi bien des choses : Mais c'était agréable, c'est vrai.

Il se retint d'ajouter qu'il se voyait, initialement, plus lui en coller une que lui rouler une pelle -pelle il n'y avait pas eu, mais l'idée restait la même- sur ce banc.
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Dim 20 Jan - 8:40
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Alors comme ça l'aspect légal lui passait par dessus la tête. C'était une information intéressante, bien que peu surprenante. Il se laissa tomber contre l'appui du banc, terrassé par cette fatigue désormais habituelle. Pouvait-il l'obliger à faire ce qu'il voulait ? Certainement, mais pas tout de suite. Charles savait se montrer persuasif. Plus qu'il n'en laissait paraître. Mais cela ne l'aurait pas étonné que Kyle s'en soit rendu compte. Au moins il ne semblait plus sur le point de l'égorger. Il s'en révêla ravi.

- Je vois. Mais tu serais bien surpris si tu savais mon talent pour la persuasion...

Il laissa sa phrase en suspend, un sourire ironique sur le visage. Il pensa de nouveau à Caligula. Drôle de personnage, celui-là. Mais si Kyle devrait lui faire penser à quelqu'un, un personnage de fiction, ce serait certainement l'interprétation de Machiavel pour les enfants plus jeunes, la version calculatrice et posée de Machiavel, qui n'a peut-être rien à voir avec l'original, qui sait. Charles croisa les pieds, sagement, sous le banc, et traça au hasard des dessins sur le dos de la main de son camarade. Caligula lui était venu d'un coup, comme s'il s'était déjà fait la remarque, naturellement.

- Je ne sais pas, c'est venu comme ça. J'avais dû y penser avant, je ne me souviens plus de quand.

Il était certainement bourré, alors, pour ne pas s'en souvenir. C'était peut-être à l'épisode du canapé larmoyant. Il n'était pas sûr. Il était de nouveau reparti dans ses pensées comme s'il s'était désintéressé de la présence physique de Kyle l'espace d'un instant. Il regardait dans le vide avec l'air de répondre à des questionnements existentiels du bout des lèvres.
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Lun 21 Jan - 18:00
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Le plus jeune avait eu tout le loisir du monde d'admirer combien son Grenouille était à l'aise pour charmer les gens. N'était-ce pas un bel exemple, que d'afficher un sourire de façade, lumineux, envers une serveuse? Arborer un air tel qu'il l'avait eu avec les filles du café, il n'y avait même pas une heure? Mais Kyle ignorait, c'était un fait, jusqu'où la persuasion pouvait aller. S'il s'en rendrait compte, s'il s'y laisserait docilement prendre et mener jusqu'où bon lui semblait. Il serait curieux de le savoir. Pour peu que ce genre d'expériences puissent être faites en toute conscience, ce dont il doutait. Il lâcha un sourire, amusé par la remarque plus qu'il ne l'aurait pensé, haussa les épaules, et ses yeux laissaient transparaître qu'il le mettait presque au défi de tenter sa chance. Un jour ou l'autre.

-Je ne le connais peut-être pas, mais je ne peux que l'imaginer... Tu es un beau parleur, et les beaux parleurs persuadent. (Il en était un lui même, voyait bien les avantages quand ça lui chantait.) Mais je crains être déjà sous l'influence de tes yeux, je ferais un bien mauvais cobaye.

Oh, ça, il mentait, ne s'en cachait même pas. Du moins, il mentait sur quelques points. Pas sur la fascination qu'exerçait sur lui l'acier de ces prunelles qu'il scrutait avec tant d'insolence par moment. L'influence était plus discutable. Tout au plus, Charles lui avait fait lire son premier bouquin depuis des siècles. Restait à prouver qu'il put lui soutirer ou lui faire faire quoi que ce soit sans conséquence. Il ne chercha pas à dégager sa main, reporta son regard sur la place. Si certains avaient avec soin évité l'endroit où ils demeuraient assis, d'autres s'en fichaient comme de l'an quarante. Positif. Ils n'attiraient pas tant que ça l'attention, malgré leurs sautes d'humeur flagrantes. Ou du moins celles de l'aîné. Kyle ne bronchait jamais vraiment, c'était définitif. Pourtant, il eut un frisson, le froid sans doute, plus probablement ces doigts qui couraient sur sa peau. Il était trop buté pour se l'admettre.

-Caligula. Outre la beauté du nom, je pourrais me vexer. Je préfère encore ton Daniel. J'ai donc été si tyrannique avec toi? Je n'en avais pas l'impression, princesse.

De nouveau cet air vide. Quand on parlait des sautes d'humeur. Le blond pencha la tête, quelques secondes silencieux, transperça du regard plus qu'autre chose son camarade. C'était cette envie puérile de le secouer jusqu'à ce qu'il hurle qui perdurait. Tout comme il aurait fait peur à sa sœur, sereine, un soir d'enfance. Le silence était tout relatif, entre les sons de chutes de la patinoire, les enfants, les gens qui marchaient, parlaient. Il lui semblait presque entendre grincer le cerveau tortueux de Charles. Encore une fois impossible de dire ce qui pouvait le projeter dans cet état, et ce à quoi il pouvait bien penser. Il avait déjà usé de son joker en le faisant réagir, ruminait désormais sur un moyen de le tirer de là.

-Bon, tu viens te casser la gueule avec moi? J'me gèle en plus, j'ai besoin de bouger, railla-t-il à mi-voix, et c'était vrai, car sa jambe s'était mise à tressauter sans cesse, comme impatiente.

Il n'avait pas trouvé meilleure option que celle là. Se manger sur la patinoire comme prévu. Qu'il dise non, si cela lui chantait. Kyle tenterait l'expérience tout seul, au grand damne de sa dignité. Il doutait de son équilibre sur cette abomination. Et il ne feignait même pas l'optimisme.
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Lun 21 Jan - 19:53
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Le rouge déjà présent sur ses joues à cause du froid s'accentua encore un peu aux paroles de son camarade. Ol croisa son regard, offrit une réaction plate et en miroir avec Kyle, sourit en retour. Le vent dans les arbres, les enfants qui piaillaient, et puis les deux merles qui s'enamouraient près des deux jeunes hommes. Le soleil sortit de derrière un nuage et un rayon tomba pile au pied du banc. Charles sentit ses pieds se réchauffer agréablement.

- Parle pour toi, tu manies aussi bien les mots que moi. La conversation est très agréable, de ce fait. Quand à mes yeux... (il le fusilla du regard d'un air très enfantin) tu m'as l'air loin d'être dupe.

Et très loin d'être stupide. Charles avait côtoyé des gens très intelligents au cours de sa vie et savait que l'intellectuel ne se calculait pas en terme de culture générale ou même de talents mathématiques. C'était l'intelligence de réflexion qu'il appréciait le plus, et Kyle avait cette déduction éclaire et éclairée qu'il aimait tant. Voilà certainement pourquoi il s'amusait autant en sa compagnie. Même s'il souriait, il ne se sépara pas de son air vaguement déconnecté. Il se sentait comme hors de son corps, d'une manière fort peu agréable qui lui donnait envie de vomir. Tout autour de lui, les oiseaux, Kyle, la patinoire, tout était factice. C'était un décor de télévision ou celui d'un plateau de film, ce n'était pas réel. Il se demanda s'il n'était pas simplement coincé dans un rêve.

- À part le fait qu'il ai buté pas mal de monde et qu'il soit complètement fou, il n'a rien à envier à Daniel. Mais Daniel te ressemble plus, je trouve. Même esprit, même réflexion. Si vous avez la même chose dans la tête, alors je te souhaite bien du courage. Après tout, c'est un roman existentialiste. Il n'est pas très heureux.

Sa voix monocorde non plus n'était pas réelle. Il regarda ses mains : non, il ne rêvait pas. Étrange. Il se leva comme pour se ressaisir. Une plaisanterie pour cacher le fait qu'il ne se sentait pas du tout en phase avec le monde autour et qu'il était absent à lui-même.

- J'aurai préféré que tu me proposes d'aller boire un verre de vin chaud, ça m'aurait donné une bonne raison de briser ma sobriété, mais requête acceptée tout de même.

Un autre sourire. Il tendit une main pour l'inviter à se lever.
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Lun 21 Jan - 20:46
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La rougeur qui s'étalait davantage sur les joues de son camarade lui tira étrangement un sourire amusé. C'était là une belle illustration de l'impact de simples paroles. Il ne lui semblait pas avoir déjà fait rougir quelqu'un dans sa vie. Sa sœur ou ses parents, de honte. Guère plus. Personne n'avait envie de piquer un fard lorsqu'un gars enfermé susurrait de douces paroles. Il n'avait, dans tous les cas, jamais vraiment usé de cela avant d'en sortir. Pas le besoin, pas l'envie, pas la liberté. De fait, cela était un spectacle dont il ne pouvait que tirer une grande satisfaction, et ce malgré le regard noir qu'il obtint en retour. Il n'y croyait pas vraiment, à cela. S'il l'avait voulu, Charles lui en aurait foutu une depuis bien longtemps, d'autant que les mots de cet acabit ressortaient régulièrement dans la conversation.

-Je ne suis peut-être pas dupe, mais je pourrais bien me laisser charmer malgré tout
, répondit-il, sans vraiment préciser le fond de sa pensée : J'aime beaucoup te parler, aussi. Tu me donnes envie de découvrir des choses que je n'aurais jamais approchées avant.

Le grec. Les livres. Les gens. Lui en particulier. D'autres aspects sans doute, dont lui même n'avait pas suffisamment conscience pour pouvoir les nommer ou même en faire évocation. Le seul fait qu'il fut aussi désireux de découvrir ce qui se cachait derrière le secret Grenouille était suffisant. Il n'avait jamais voulu connaître personne. Ce n'était pas sa tasse de thé. Cela avait même viré au drame, ce vide intérieur. Sa vie était une ébauche de roman existentialiste que personne ne lirait jamais. Il n'était pas personnage, il n'était rien, mais il vivait et c'était l'essentiel. Que cela mène au bonheur ou à la perte, tout reviendrait au-même. Pour l'heure, il se laissait presque porter par le courant, verrait où ça le mènerait. Il n'avait que des objectifs vagues, flous, éphémères. Il lâcha un rire un brin cynique, haussa les épaules sans jamais empêcher sa jambe de trembler. Caligula ou Daniel, il en venait lui-même à hésiter avec le peu dont il en savait, dont il en avait entendu de la bouche de son camarade. Les bribes concordaient sinistrement entre elles.

-Je verrais bien comment les choses tournent. J'espère que ton Daniel ne va pas me mettre le mauvais œil à dos, sinon je saurais à qui en vouloir.
(Il regarda son camarade se lever, le contempla un instant de ce tout nouvel angle, lui qui le jaugeait en général de haut.) Pour le moment, on peut considérer que c'est plutôt heureux, pas besoin de voir plus loin.

Il baissa les yeux sur cette main qui se tendait, n'hésita pas une seconde avant de l'attraper pour se relever. Il aurait très bien pu faire sans, mais n'y avait pas réfléchi à deux fois. Il esquissa un sourire en coin, arqua un sourcil tout en regardant Charles, n'afficha un air outré que pour la forme, et ce dernier s'effaça presque à la seconde.

-Voyons, tu voudrais que je détruise tes bonnes résolutions? Ne me pousse pas à ce genre de vices, il ne manquerait plus que ça. Tu peux encore négocier un chocolat, mais le vin restera un mythe, princesse.


Si son compagnon s'amusait à boire, il ne savait pas s'il l'en empêcherait. Ce n'était pas de son ressort. Mais de là à lui agiter la tentation sous le nez... Il ne se réduirait pas à ça. Il prenait ça avec légèreté, tout comme cela avait été lancé, avec un humour de façade qui masquait le désarroi. Il ne se fit pas prier en revanche pour le tirer vers la fameuse patinoire, sans lâcher cette main qu'il serrait sans trop le réaliser. Il doutait de parvenir à lui changer les idées. À moins qu'il ne tombe assez fort pour que cela le réveille, Charles était parti dans une rêverie semblable à celle qu'il avait eu, à fixer le mur sur son canapé.

-Finalement peut-être que la suite ne sera pas heureuse. Je sens déjà mon derrière se plaindre, le courage est de mise
, s'amusa-t-il en voyant un gamin glisser sur bien cinq mètres, non sur les pieds mais bel et bien sur les fesses.
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Lun 21 Jan - 21:05
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Les paroles étonnamment douces de Kyle surprirent Charles, qui ne s'attendait pas à tant de cet étrange personnage. En effet, sa compagnie était plus qu'agréable. Drôle et inprédictible, il s'amusait beaucoup à discuter avec lui, mais ne comptait pas s'étendre trente-sept ans sur cette vérité. Il était désormais complètement déconnecté, si loin qu'il en oublia de répondre. Il ne comprenait pas vraiment ce qui lui arrivait et il n'aimait pas cela. Il secoua la tête quand Kyle ne le regardait pas.

Il ne comprit pas non plus vraiment le sous-entendu qui suivit, celui sur le bonheur de l'instant que Charles était incapable de saisir. Il haussa les épaules, sourit, pâle figure énigmatique qui ne faisait pas vraiment le poids devant le minois égal de Kyle. Il se sentait dépassé, vieux, presque mort, et pourtant pas encore tout à fait vivant. Drôles de sensations qui irradiaient son corps et qu'il aurait bien tû à grands coups de verres de Gin. Rendu muettes ou expliquées de sa voix hésitante d'alcoolique malheureux après quelques litres de boisson. Il n'était pas capable de parler sobre, voilà là la vérité. Il haussa à nouveau les épaules, plus pour lui-même qu'en réponse à quoi que ce soit, et se laissa emporter par la poigne de Kyle, qui le tira avec une facilité déconcertante. Il grogna.

- Hum, chocolat, quel intérêt ? Autant boire de l'eau chaude dans un verre en carton.

Il était de mauvaise humeur ? Pas vraiment. Mais une noirceur feinte était plus facile à assumer qu'un terrible vide intérieur. Au moins, il avait là quelque chose à afficher, une humeur sombre factice, tout comme était factice l'entièreté de ce qui l'entourait. Il avait envie de lui en parler, à Kyle, mais ne savait pas comment aborder la chose. Et puis l'instant d'après cette pensée s'était envolée au vent et il se contenta de le suivre.

Ils se campèrent devant la patinoire. L'amusement de Kyle trouva un écho chez le plus âgé et Charles sourit en tirant sur sa main.

- Je vois que tu trembles de hâte, mais on va avoir besoin de nous équiper je pense. Le stand est là-bas. Regarde.
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Lun 21 Jan - 21:32
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S'il décelait quelque chose dans l'attitude de son camarade, il n'en fit pas part. Ce n'était pas le moment. Et il préférait laisser venir les aveux, un temps, avant d'aller les soutirer lui-même. Puis Charles, en ces deux longues périodes passées en sa compagnie, l'avait habitué à cette étrange variation d'humeur qui ne cessait jamais vraiment. Le mutisme, puis la parole, la colère. La tristesse, aussi, car il se rappelait encore l'avoir vu pleurer comme un enfant. Il n'avait pas envie d'insister là-dessus plus que nécessaire, d'autant plus que la patinoire offrait le parfait moyen de se détourner un peu de la morbidité qui s'installait à intervalle régulier. Il roula des yeux, avec un souffle amusé, serra un peu plus sa main comme pour accentuer sa présence.

-C'est assez chaud pour réchauffer les mains, et sucré. Mais si tu veux un verre d'eau chaude, je peux te l'accorder aussi, pendant que tu me regarderas profiter sans aucune vergogne.

Il était loin de se laisser démonter par les grognements de son camarade, car il ne les percevait pas comme étant bien vigoureux, ou très contestataires. C'était râler pour la forme, râler pour occuper, râler pour faire quoi que ce soit qui le tirait d'il ne savait trop quel état d'esprit. Pourtant, il se tourna vers lui, l'espace d'un instant, pour le détailler des yeux des pieds à la tête comme il le faisait si bien. Il était trop clairvoyant pour sa santé. Mais encore une fois, il se tut, ses pensées absorbées par la patinoire, le gamin qui chouinait, et sa mère qui essayait de lui porter secours sans tomber à son tour tête la première sur la glace. Tout un numéro.
Il le sentit tirer sur sa main, et ce fut à son tour de le suivre sans résister, tout enthousiaste qu'il était sans le montrer, et il prit un ton faussement théâtral, avec le timbre d'un enfant effrayé:

-Si ça se trouve, je tremble de peur, et seul mon ego m'empêche de l'admettre. C'est tout à fait possible. Auquel cas tu m'envoies droit vers les larmes.


Pourtant il n'y avait pas plus étrange image que celle du jeune homme qui se laisserait aller à pleurer. C'était... Un paradoxe. Tout au mieux un oxymores des plus délicats. Mais ses mots n'eurent aucune crédibilité, pas alors qu'ils s'armaient des patins après moulte péripéties. Son regard ne put que s'attarder sur la lame, l'éclat plutôt acéré à son humble avis, alors qu'il lâchait la main de son camarade pour se débrouiller avec. Ce fut dès lors folklorique. Tenir là-dessus, c'était tout un art, et ce même sur la terre ferme. Art qu'il n'avait jamais expérimenté, et qui le laissait donc, pour la première fois, avec l'assurance d'un jeune faon qui ferait ses premiers pas. Bambi, ça vous parle? C'était encore ce qui se rapprochait le plus de sa personne.

-J'annonce une chute aussitôt le pied sur la glace. T'es prévenu. Si tu ris...
(Il s'interrompit, bouche entrouverte, avant de rire doucement.) Je te menacerai bien, mais encore faudrait-il que j'arrive à me relever pour faire quoi que ce soit.
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Lun 21 Jan - 21:54
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Ces stupides sautes d'humeur. Fut un temps où Charles avait un contrôle relatif sur les agissements de son cerveau, mais il semblait (d'après certains docteurs) y avoir un dysfonctionnement chimique chez le jeune homme, quelque chose qu'il ne contrôlait plus ; quelque chose qui lui roulait dessus avec force et à répétition depuis la mort de Bunny et certainement un peu avant, durant la période où ils avaient planifié sa mort en long, en large et en travers. Il avait perdu les pédales et était incapable de les retrouver.

- Ça ira. Allons patiner.

Il se débattit pas mal avec les lacets de ses patins, les mains tremblantes. Il s'empêtrait les doigts et les agita dans l'air avec vigueur. Il jura. Si fort qu'un enfant se retourna d'un air amusé et sa mère d'un autre scandalisé. Il n'avait pas trop idée d'à quoi il ressemblait aux yeux de cette femme : un type aux joues creuses et au nez rougis, aux cernes bleus et profonds. Même s'il avait meilleure mine, il n'avait plus la mine de ses dix-huit ans. Il avait vieilli à toute vitesse, sans attendre que les années ne passent.

- C'est avec grande perversité que je t'avoue craindre d'adorer te voir pleurer. J'aurai quelque chose à essuyer sur ce visage de cire.

Qu'est-ce qui le prenait ? D'ordinaire c'était Kyle qui s'amusait de la sorte à le titiller avec suavité. Il se prenait au jeu, apparemment. Il avait du mal à imaginer Kyle se laisser aller à ses émotions. Si Charles était avant tout quelqu'un de très intellectuel, il se laissait contrôler par ses humeurs aussi folles qu'un taureau à la corrida. Il avait du mal à offrir plus à Kyle qu'un regard vide et un total manque d'humour à sa dernière remarque mordante. Il haussa les épaules et sourit poliment.

- Écoute, je sais que tu te considères géant à force de me côtoyer mais tu n'es pas si grand. Tomber de ta hauteur ne risque pas de te tuer. Pas même de te briser un os.

C'était de nouveau le ton professionnel qu'il empruntait au fantôme d'Henry, quand il manquait de consistance pour donner un peu de lui-même.
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Mar 22 Jan - 19:09
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Il était dur de dire ce qui dans la situation était le plus marquant: le fait que Charles recommençait à trembler au point de lutter avec ses lacets, ou le visage de cette femme qui tournait un visage outré vers eux en entendant son juron. Kyle n'apprécia pas la manœuvre, et cela se vit à la seule façon qu'eurent ses épaules de se crisper, et son corps de pencher imperceptiblement, comme prêt à bondir à la moindre remarque, alors qu'il lui rendait un regard des plus polaires. Elle dût se dire, et à raison, qu'il ne valait pas la peine de faire un sermon quant à l'attitude à adopter en présence d'enfants, et cela fut amplement suffisant pour lui faire retrouver son air suffisant. Il manqua néanmoins d'en manquer la remarque de son camarade qui, après son épisode d'agressivité latente, le frappa aussi sûrement qu'un coup. Il eut un rire, bref, teinté de surprise, glissa une main contre sa nuque sans pouvoir empêcher son sourire. Il ressentait comme une forme de gêne, mais de celles qui en seraient agréables.
Après tout, il était celui qui envoyait les remarques de ce type, à l'accoutumée. Avec Grenouille. Et avant, également. Auparavant, il en usait et abusait car c'était le moyen le plus rapide pour pousser quelqu'un hors de ses gonds. Jamais encore on ne le lui avait retourné, car il s'était à priori toujours pris une droite suite à son arrogance. Aussi était-ce des mots qu'il maniait en maître, mais recevait avec une maladresse visible.

-Tu voudrais donc me faire pleurer? Tu peux toujours essayer, on verra bien où ça mène,
provoqua-t-il, beau joueur, malgré le fantôme de rougeur qui se profilait sur ses joues: Avoue plutôt que c'est juste une excuse pour me toucher, encore. Serais-tu un vrai pervers? Ça reste à démontrer...

Il se détourna, un peu, juste histoire de reprendre le fil de ses esprits, alors même qu'il n'avait pas vraiment perdu la conversation. Oh, elle lui plaisait bien, cette phrase qu'il lui avait jetée. Après tout, c'était toujours plus agréable de se voir retourner des tournures pareilles, et cela il le découvrait comme bien trop de faits en ce jour. Il recula, un peu, vers la patinoire, chancelant presque sur ses patins, esquissa une moue en entendant le ton concis de l'aîné.

-Il est vrai que j'ai plus de chance de me retrouver avec un cœur brisé, à trop entendre tes hypothèses à l'égard de mon destin sur la glace
. (Il eut une pause, puisqu'il entreprenait d'y poser le pied; il trouva évidemment tout droit le refuge de la rambarde.) T'es pas bien petit, de toute manière. Mais les remarques sont trop tentantes, vois-tu? Je dois bien gonfler mon ego quelque part, et la culture reste hors de portée. Les profanes s'attaquent à ce qu'ils peuvent toucher.
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Mar 22 Jan - 19:38
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Il ne vit pas la gêne de son camarade, trop occupé à batailler avec ses patins récalcitrants, mais entendit son rire amusé et tourna la tête vers lui avec un sourire. Apparemment, il avait réussi à sortir quelque chose de ce personnage rigide. Il était content de lui, en un sens. Pour cacher sa propre satisfaction, il s'attaqua de nouveau à ses lacets avec une concentration pas totalement feinte. Quand il en vint enfin à bout, il poussa un long soupir.

- Je n'oserai pas te faire assez de peine pour que tu pleures, pas d'inquiétude là dessus. Putain, j'aurai juré que mes mains sont dôtés d'une vie propre, ajouta-t-il en riant.

Cependant, la dernière remarque de Kyle le glaça. Il se raidit un peu trop pour que ça soit naturel et se mit à compter jusqu'à dix dans sa tête pour reprendre contenance. Il eut de nouveau envie de l'envoyer valser contre les bancs et de lui fendre le crâne, mais ça n'était pas moins une volonté à part entière qu'une réaction à ses mots. Il les avait entendus avec la voix d'un autre ; celle, nasillarde et désagréable, d'un camarade de longue date. Sur le même ton de plaisanterie. Il frotta ses mains l'une contre l'autre et se leva d'un air assuré, ayant repris un visage impassible. Il préféra ne pas répondre ou alors la droite restée si longtemps entre parenthèses allait partir. Du sang sur la glace. Ce serait fort dramatique.

Il le rejoignit sur la piste. Quelques années qu'il n'y avait pas mis les pieds, mais ça n'était pas quelque chose qui s'oublie. Cependant, il n'était pas d'humeur à briller et rendre ridicule son camarade. À la place, il s'approcha lui aussi de la barrière et lui prit le bras.

- Tu vas voir, c'est facile. Déjà fait du roller ? C'est un peu la même chose. Mais ne te penche pas trop en avant ou tes patins vont se planter dans le sol et tu vas avoir droit à un beau bleu.

Il avait repris son sourire pour serveuses, aimable et franc.
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