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/!\ -18 /!\ New York, New York ♬ [PV. Teddy]

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Jeu 11 Oct - 21:02
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
Messages : 852
Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Bon. Après l’intrusion de Luke alors que nous étions presque nus, les choses avaient été un peu tendues entre mon petit-ami et moi. Pas que nous n’arrivions plus à communiquer non. Juste que ce qui s’était déroulé était affreusement embarrassant. Depuis, je n’avais plus osé retrouver cet état passionnel dans lequel je m’étais trouvé par peur que de nouvelles bricoles nous tombent dessus sans scrupule. Qu’est-ce ce que ce serait la prochaine fois ? Un incendie ? La vieille Chase qui viendrait tambouriner à ma porte d’entrée ? J’avais toujours envie de franchir le pas. Il me fallait juste retrouver le courage d’en arriver là. Qui plus est, le contexte ne s’y était jamais vraiment prêté avec la reprise des cours. Une nouvelle semaine de travail signifie rarement amusement intensif. De plus, les vacances débarquaient dans une poignée de jours et il me fallait préparer les premières évaluations. Je me contentais donc d’être mon moi habituel, tactile dans ses gestes et toujours accroché à ses lèvres dès que nous nous retrouvions en privé.

Ce fut le mercredi soir, alors que je traînais seul chez moi après avoir dîné, que je fus saisi d’une vive envie de changer d’air. À croire que je venais d’être frappé par une muse ou une connerie du genre. Bref, j’allumais mon PC et, sans que je n’aie le temps de remarquer, je réservais l’avion pour deux personnes en direction de New York ainsi qu’une chambre d’hôtel pour deux nuits. Inutile de préciser qu’une improvisation de la sorte, 48h avant l’embarquement, ne laisse que peu de choix question hébergement. Par conséquent, nous logerions dans un endroit très correct mais un brin vieillot quant à sa décoration. Ce n’était pas un souci en soi. Au contraire, ce serait probablement marrant. Je m’imaginais déjà raconter des histoires de fantômes à un Teddy effrayé. Je n’allais pas me plaindre si mes bras était son unique source de réconfort ! Pour achever le tout, je fis diverses réservations et préparais une surprise de taille pour mon invité. Sans jeu de mot : il en deviendrait vert de bonheur ! Un mois que nous étions ensemble. Je connaissais ses centres d’intérêts. Ok, normalement c’est « de jalousie » mais chut.

Le lendemain, je l’entraînais dans une salle de cours vide lors de la pause déjeuner, prétextant que j’avais quelque chose à lui montrer. Ce qui était vrai en soi puisque je lui brandis les papiers de réservations sous le nez à sa plus grande stupéfaction. Je savais qu’il n’avait rien de prévu ce week-end puisque nous devions débattre de nos projets à venir ce jour-là justement. Probablement était-il tiraillé entre surprise et haine d’avoir autant dépensé pour sa personne mais, après l’avoir menacé de sauter par la fenêtre s’il insistait, le sujet fut clos. Chacun est libre de ses techniques de manipulations ! L’unique chose sur laquelle j’insistais était qu’il emmène son plus beau costume dans sa valise. Nous n’allions pas perdre de temps à des essayages sans fin sur place ! Bien entendu, je n’en dis pas plus.

Le vol se déroula sans incident et, après avoir déposé nos bagages dans notre chez nous temporaire, partirent fouler les rues mouvements de la Grosse Pomme. L’ambiance était très différente d’Arcadia Bay, mais c’était aussi ce que je recherchais. Nous tester dans un tout autre environnement, loin du charme naturel de la commune balnéaire. Ici, je me sentais plus libre de me balader la main dans la sienne. Personne ne faisait attention, tout le monde était habitué. Aucun ragot ne risquait d’en découler. J’ignore comment nous avions fini dans cet endroit mais, à deux heures du matin, nous étions en train de nous déchaîner en boîte de nuit. J’avais ri à m’en fendre les côtes. Quand nous rentrâmes une soixantaine de minutes après, j’eu à peine le temps de me débarbouiller et de me déshabiller que je m’écroulais sur le lit. Good night.

Le lendemain, après un réveil difficile, nous vécurent la journée du parfait touriste par excellence. Statue de la Liberté, Central Park, tours et détours dans les célèbres taxis jaunes puis visité plusieurs plateaux/lieux de cinéma et de séries télévisées. Photographies à l’appui évidemment. Impensable de ne pas immortaliser ces instants de bonheur. Plus que jamais, je nous percevais tel un couple. Un vrai de vrai vous savez ? L’affaire sérieuse, qu’on meurt d’envie de voir se poursuivre pour l’éternité. J’étais convaincu que nous étions faits l’un pour l’autre. Pour cela, il me suffisait de fixer sa mine parfois ébahie pour m’en assurer. Je n’avais pas besoin de plus pour qu’un sourire attendrit étire mes lèvres. Je savais qu’il avait déjà visiter certains de ces endroits mais… C’était la première fois tous les deux ! Se sortir de notre zone de confort, découvrir le monde ensemble. Oui, ça ne faisait que de consolider mes sentiments à son égard.

Après avoir grignoté dans l’attente de se faire un repas nourrissant bien plus tard, nous nous retrouvions dans notre chambre en train de nous changer. Une fois prêt, je revenais dans la chambre avec un petit pas de danse théâtral. J’aurai aussi bien pu hurler : « regarde comme je suis beau » ! Je pouffais puis je le décrivis à mon tour. Je restais sans voix. À rajouter au chapitre des nouveautés : le musicien dans une tenue aussi élégante. Sans pousser le bouchon, j’étais sous le choc. Je n’avais plus affaire à ses sweats habituels ou autre fringues un peu extravagantes. Je bredouillais un truc incompréhensible avant d’arriver enfin à lâcher :

- Tu es splendide.

Pas qu’il ne l’était pas d’habitude hein ! J’avais juste le souffle coupé. Pourtant, j’avais eu le temps de me préparer. Pas suffisamment semblait-il. Je me précipitais vers lui pour l’embrasser avec fougue. Pourquoi avions-nous toujours des empêchements lorsque je me retrouvais dans cet état ? Je m’éloignais à contrecœur, le front posé contre le sien. Je murmurais alors :

- Loin de moi l’idée de te l’arracher car ce serait contre-productif mais… Bon sang, qu’est-ce que t’es beau.

Je ris avant de lui déposer un second baiser sur les lèvres. Je ne pouvais imaginer une situation durant laquelle je me sentirais plus béni que je ne l’étais actuellement. Il était parfait à mes yeux. Au-delà même de son apparence – aussi éblouissante était-elle – ces dernières 24h n’avaient fait que de me confirmer ce que je savais depuis déjà une éternité…

- Je t’aime.
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Lun 15 Oct - 0:09
Teddy Abolick
We rise by lifting others.
Teddy Abolick
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Emploi/loisirs : Régisseur

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Si vous saviez à quel point j’étais blasé en ce moment. J’en venais à croire que le monde entier faisait tout pour que ma relation avec Elijah n’avance pas. Est-ce qu’il n’y avait pas un message quelque part à comprendre ? Est-ce qu’on devait vraiment rester ensemble ? Ces questions m’étaient venues récemment à l’esprit et depuis j’avais du mal à penser à autre chose. Enfin, sauf quand Elijah était là. L’avantage des sentiments que j’entretenais pour lui, c’est qu’ils me faisaient oublier tout le reste quand on était ensemble. Mais il suffisait de quelques instants de solitudes pour que mon cerveau ne se retrouve à nouveau envahis de questions. Alors que clairement, merde, ça crevait les yeux, on était fait pour être ensemble ! Donc est-ce que mon putain de karma pouvait me lâcher quelques temps pour qu’on puisse profiter hein ?

La semaine n’avait pas été super joyeuse du coup. Je crois que ça avait dû se sentir pendant mes cours que j’étais pas au top. Quoique, je sais pas trop en fait, parce que j’avais souvent l’air fatigué en règle général. J’étais peut-être le seul à faire la différence au final. Il me fallu attendre jeudi pour que mon moral remonte en flèche et que je sois de nouveau persuadé que même si le karma est une bitch, il ne pourra jamais mettre fin à notre couple. Je dois avouer qu’Elijah m’avait bien fait flippé à me dire qu’il voulait me montrer quelque chose, qu’on devait être seul à seul et… en fait, il s’agissait de billet. Croyez-le ou non, cet imbécile là, sur un coup de tête, nous avait organisé tout un week-end à New York ! J’arrivais pas à y croire. C’était bien la première fois que quelqu’un me faisait ce coup et… J’étais super flatté, heureux et tout ce que vous voulez. Autant que j’étais gêné aussi qu’Eli passe autant d’argent dans ce voyage pour moi. Mais apparemment, c’était trop tard pour protester maintenant.

Ainsi, nous nous retrouvâmes le lendemain soir dans l’avion, puis dans une des villes les plus réputées du pays quelques heures plus tard. C’était tellement fou. J’avais du mal à croire qu’on avait vraiment fait ça. C’était trop fou et à la fois super agréable de passer du temps avec Eli, à l’autre bout du pays. Ici, on avait pas à craindre de tomber sur Wells, ou Tyler ou Luke ou Ophelia, bref, n’importe qui, qui aurait pu venir se mettre entre nous. C’était juste nous deux, et je comptais bien profiter de chaque instant. J’étais déjà venu à New York, j’avais déjà un peu foulé les rues de la ville pendant qu’on était en tournée, mais c’est vrai qu’on avait jamais pris le temps de visiter les lieux les plus iconiques. Du coup, on rectifiait ça avec Elijah ce week-end même.

Le temps passait à toute allure, si bien que j’avais du mal à réaliser. On était déjà samedi soir. J’avais appris le programme qu’à la dernière minute, mais je me doutais bien qu’Elijah n’avait pas prévu qu’on se fasse une soirée pizza/netflix. Ce serait plutôt restaurant/comédie musicale. Donc à sa demande, j’avais pris mon plus beau costume que j’avais dû porter qu’une fois ou deux dans ma vie. Il me semblait que la dernière fois, je l’avais mis pour uen remise de prix de musique où les One Brain avaient été nominés comme espoir de la musique rock ou une connerie du genre, mais on avait rien gagné au final. Puis je vous avoue que l’ambiance de cette soirée avait été un peu étrange.

Tout ça pour dire, que j’étais plutôt mal à l’aise dans ce genre de tenue. J’avais l’impression de ressembler à un gosse qui a piquer les affaires de son père ou quelque chose comme ça. Et pourtant, ce costume était parfaitement taillé pour moi. Il n’était ni trop petit, ni trop grand. Il faut croire que le mental jouait pas mal là dessus. J’étais près à parier qu’Elijah allait être super classe et sexy en costume. Quoique, il pourrait être habillé comme une bigoudaine que je le trouverais toujours aussi sexy. Après, c’est sûr qu’Elijah portait plus souvent des chemises que moi. Donc je savais presque à quoi m’attendre. Ou disons que j’avais une bonne idée du spectacle. Cela n’empêcha pas mon cerveau d’avoir un bug énorme en le voyant, avant de sourire comme un imbécile. Putain les gars, je sortais avec ça, vraiment. J’allais encore faire des jaloux/se ce soir.

Je laissais Elijah s’approcher, le temps que mon cerveau se remette de ses émotions, j’allais lui dire qu’il était magnifique et… et merde, il me pris de vitesse. Moi ? Splendide ? Dans une tenue pareille ? C’est bon, mon cerveau était repartis pour un tour. Il pigeait plus trop ce qui lui arrivait là. On m’avait jamais dit que j’étais splendide. Mignon à la limite, oui, mais pas splendide. J’avais absolument aucune idée de ce que je devais dire. J’ouvris la bouche, pour dire un truc, mais rien de compréhensible et même aucun son n’en sorti en fait. Puis Elijah avait du prendre ça pour une invitation, parce que la seconde d’après il était en train de m’embrasser. Et qui étais-je pour lui résister. Je me laissais donc emporter, serrant mon petit-ami contre moi. Mais il faut croire que tout ça avait réussi à me rendre la parole.

- Crois-moi, je l’enlèverai volontiers. Mais je euh… Merci. T’es magnifique ce soir aussi.


J’adressais un petit sourire à Elijah avant qu’il ne vienne à nouveau m’embrasser et… et il avait déjà fait buggé mon cerveau auparavant, mais là, c’était totalement la panne technique. Ou l’implosion, je sais pas trop. Il s’agissait que de deux mots pourtant hein. Mais Elijah ne m’avait encore jamais dit qu’il m’aimait aussi clairement. Je le savais, et je savais aussi qu’il avait besoin de temps, parce que c’était une notion un peu compliqué pour lui. Je crois que j’avais même arrêter de respirer pendant un moment.

- Je t’aime, Elijah.

Il me semblait que c’était la meilleure réponse que je pouvais faire avant de l’attraper pour l’embrasser à nouveau en y mettant tout l’amour et la passion dont j’étais capable. Je ne décrochais de ses lèvres que pour rajouter :

- Je t’aime tellement… Tu es terrible. T’es sûr qu’on a pas un peu de temps avant de devoir partir ?


Je crois qu’on avait une réservation ou un truc comme ça. Encore, être en retard au restaurant, ce n’était pas bien grave, mais si on ratait le début du spectacle qui suivait, ce serait moins top. Et c’était triste à dire, mais on était déjà pas très en avance, alors il faudrait remettre encore nos élans d’amours à plus tard. Enfin, sincèrement tant qu’on était ensemble, je m’en fichais d’attendre.
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Lun 15 Oct - 15:03
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Trois petits mots à prononcer. Et pourtant, il m’avait fallu un mois pour les déclarer. Ou 30 ans selon la façon dont on voit les choses. Le plus étrange est que ça me paraissait naturel, organique. La suite logique. Je les pensais plus que jamais auparavant, persuadé que je désirais poursuivre mon existence à ses côtés. Motivé par autant d’éléments, comment résister plus longtemps à se confier à la personne qu’on aime ? À l’expression qui s’affichait sur son visage, Teddy était tout aussi surpris que moi. C’était-il fait à l’idée que je ne le lui dirais peut-être jamais ? Ou bien pensait-il qu’il recevrait un avertissement pour être en mesure de se préparer mentalement ? « Warning : ton mec va te déclarer sa flamme officiellement ! » Le tout avec un panneau clignotant pour bien renforcer l’effet d’urgence. Cela aurait été bien moins romantique. À la place de ce scénario parfait un navet cinématographique, je m’étais laissé emporté par la fièvre du moment. Aucun regret. Tout serait bien plus simple désormais. Inutile de prendre des tours et des contours pour éviter ces termes. Heureusement que nous ne nous trouvions pas à Las Vegas, on aurait fini par s’y marier dans une chapelle façon Ross et Rachel.

Passé l’onde de choc qui avait menacé de le faire bondir de ses chaussures avant de faire un trou dans le plafond, le musicien débordait de joie tandis qu’il m’embrassait à son tour. La passion qui nous liait était palpable alors que nous nous serrions l’un contre l’autre. Nous n’aurions pu rêver de mieux pour ce voyage improvisé à la dernière minute. Il n’existait pas de marge d’amélioration. Une utopie devenu réalité alors que nous étions dans nos plus beaux costumes. Mon pouce droit lui caressait la pommette. Si seulement ce contact ne connaissait jamais de fin… Cependant, il devait en être autrement comme me le rappela mon petit-ami. Nous avions rendez-vous quelque part, même s’il ignorait où exactement. Je gardais la surprise jusqu’au bout. « Je t’aime, Elijah. » Il avait le don de me faire fondre à chaque fois. J’étais tellement chanceux de ne l’avoir rien qu’à moi. Je lui saisi la main puis la serra fort dans la mienne, tel un retour silencieux. Parviendrais-je à la laisser s’échapper dans les instants à venir ? Je grimaçais.

- Impossible. Il faut vraiment qu’on se mette en route, le taxi ne va pas tarder. Mais ce soir, à condition que tu sois sage… peut-être qu’on pourrait… rattraper le temps perdu ?

Je levais un sourcil d’un air aguicheur et m’amusa à lui pincer les fesses en gloussant. Sans cette fichue réservation je n’aurai pas attendu aussi longtemps. Je le désirais tellement. Mon cœur battait la chamade et menaçait de sortir de ma poitrine d’un moment à l’autre alors que je plongeais mon regard dans le sien. Malgré tout, je ne me reprochais pas d’avoir établi ce planning. Il rendrait Teddy heureux j’en étais persuadé, et moi avec. Des lustres que j’attendais cette occasion ! Je n’allais pas faire demi-tour maintenant. D’un ton décontracté je lançais :

- Heureusement que nous sommes tous les deux des personnes extrêmement sexy. Ça va nous permettre d’entretenir l’enchantement jusque-là. Et puis, ce serait un crime de te déshabiller aussi vite maintenant que tu as fait forte impression. Quoique… Je ne refuserai pas non plus. Cruel dilemme.

Je rigolais et le conduisit jusqu’à la porte de la chambre. Une fois dans le couloir, je m’accordais une poignée de secondes pour poser de multiples petits bisous sur ses lèvres. J’avais besoin de ma dose puisque ce ne serait peut-être pas possible durant plusieurs heures. Pas de signe de vie humaine dans les parages. Tous les individus devaient être dans les rues ou dans les restaurants. Vingt minutes plus tard, c’était notre tour. Nous faisions face au théâtre de Broadway avec des étoiles dans les yeux. J’étais ému de me retrouver ici, moi qui venais d’une ville d’Allemagne. Jamais je ne me serais imaginé ici il y a de cela seulement cinq ans au vu de ma situation compliquée. Je passais mon bras autour de ses épaules, admirant la façade du bâtiment sur laquelle étaient présents les visuels de chaque représentation qui s’y déroulait dont, évidemment, Wicked. Je ne pouvais pas le lui cacher plus longtemps désormais.

- J’espère que tu n’as pas peur des vilaines sorcières vertes
, dis-je de manière faussement nonchalante.

Je tournais mon visage dans sa direction pour lui lancer un sourire malicieux. Ainsi, nous nous engouffrèrent dans cet intérieur huppé. Avec nos habits décontractés nous aurions fait tâche. Tout le monde était sur son 31. Je n’étais pas très habitué à cet univers et je suspectais qu’il en était de même pour Teddy. Mais cela n’entachait aucunement mon excitation. Assis dans la salle, je me penchais vers son oreille pour lui murmurer :

- Ça te fait plaisir ? Je me suis souvenu que tu avais toujours voulu voir ce spectacle. Continue de me donner des idées comme ça, ça peut m’être utile.

Quoi ? J'adorais le gâter ! Ce n'était pas comme s'il abusait de ma générosité ou je ne sais quelle connerie! J'avais envie de le dorloter, de prendre soin de lui. De lui offrir une vie fantastique à mes côtés. Bien sûr, rien que le fait d'être ensemble suffisait. Mais un peu d'extras de temps en temps en faisait pas de mal ! Je glissais mes doigts entre les siens puis vint répéter alors que les lumières s’éteignaient :

- Je t’aime.

J'étais ravi d'avoir réussi à faire le grand saut. Aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, j'étais en mesure d'expliciter mes sentiments sans aucun filtre ni pudeur. Maintenant il ne nous restait plus qu'à apprécier le show. Ensemble.
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Sam 20 Oct - 23:46
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Evidemment, il fallait toujours que quelque chose nous empêche de passer un moment tranquille avec Elijah. Quoique là, nous ne pouvions en vouloir qu’à nous même. Nous savions que nous avions des impératifs ce soir. Mais quelle idée aussi que de s’habiller de la sorte pour sortir et d’en arriver à se faire des déclarations juste avant de devoir partir hein ? Si j’avais su, j’aurais enfilé ce costume bien plus tôt. Surtout que ça faisait un moment qu’il était dans mon armoire sans trop que je sache quoi en faire. Bref, maintenant, je lui avais trouvé une utilité. Et quelque chose me disait que je n’allais pas lui laisser reprendre la poussière de sitôt.

Je répondis à Elijah par une simple moue boudeuse. Je n’allais pas trop râler non plus. J’avais hâte de voir ce spectacle, puis je faisais confiance à mon petit-ami pour tenir sa promesse à notre retour. A moins qu’il nous arrive encore quelque chose en chemin. Mais je vous jure, il nous arrive encore une tuile, je choppe Elijah et je nous fais prendre le premier avion pour le pôle Nord. Là au moins, personne ne viendrait nous faire chier ! Quoique, je me méfie des pingouins quand même.

- Je suis toujours sage…

Le pire, c’est que c’était vrai ! Je suis toujours sage ! C’est juste le karma qui s’acharne sur moi à chaque inspiration que je prends ! Quoique, ok, il est possible que je le provoque un peu parfois. Mais ce n’est jamais… Enfin presque jamais volontaire. Roh, mais que voulez-vous personne n’est parfait non plus ! Je fus quand même surpris de sentir Elijah me pincer les fesses. Vraiment aucune tenue ces allemands, je vous jure… ok ok, j’avoue, ça m’avait bien faire rire aussi et je lui avais répondu en tirant la langue.

- Quel enchantement ? Attend Elijah ? C’est que maintenant que tu me dis que t’es maudit ? Je croyais que c’était de ma faute ! Alors que depuis le début… C’était toi en fait ! J’aurais dû me douter qu’un homme aussi sexy et intelligent ça cachait quelque chose de louche… Démon va, c’est pas tout de suite que tu auras mon innocence !


Je partais un peu loin de mes discours, mais ça me faisait bien rire. Je me laissais guider jusqu’à la porte de la chambre, puis dans le couloir, où Elijah en profita pour me voler quelques nouveaux baisers. Comment vous vouliez qu’on avance ? Finalement, nous réussîmes à atteindre Broadway. A l’heure pour le spectacle en plus. Je vous jure, je ne tenais plus en place. Elijah et le chauffeur de taxi avaient eu la chance de m’entendre leur parler de mon avis sur Broadway et ses comédies musicales, ses artistes de renoms, etc. et c’est une fois sûr place que je découvris ce qu’on allait voir ce soir : Wicked. Un classique. J’adressais un grand sourire à Elijah. Ok, on avait peut-être plus l’âge pour ce genre de chose mais who cares ? J’avais toujours voulu voir cette comédie.

- Tu déconnes ?!

Alors, on avait déjà du mal à me tenir en place avant, je vous laisse imaginer ce que c’était maintenant. J’étais comme un gosse. La dernière fois que j’avais été dans cet état… C’était sûrement avant le concert des Megamonkeys. Mais les deux étaient difficilement comparable. J’essayais de rester tranquille, de réprimer mon envie de faire un exposé complet à Elijah sur ce que je savais de la comédie qu’on allait voir jusqu’à ce qu’on se retrouve assis dans la salle.

- T’es incroyable Eli ! Comment t’as fait pour te souvenir de ça quoi ?

Sincèrement, il m’impressionnait. Ouais, on avait parlé un peu de Wicked et je lui avais dit que je regrettais de n’avoir jamais vu la comédie sur scène. Mais je ne pensais pas qu’un jour il m’emmènerai la voir à New York ! Il était incroyable ce gars. Il fallait vraiment que je le garde. Je serrais sa main dans la mienne et souris en l’entendant me dire encore une fois qu’il m’aimait. C’est qu’il ne s’en lassait plus de me le sortir maintenant. J’échangeais un dernier regard avec Elijah alors que le spectacle commençait.

Ce n’était pas contre mon petit-ami, il était génial, parfait et tout ce que vous voulez bien, mais j’avais été totalement absorbé par la comédie musicale. L’histoire, l’univers, les musiques, c’était vraiment génialement fait à tel point que j’en avais eu des frissons. Elijah l’avait peut-être sentit d’ailleurs que j’étais à fond dedans. Je n’avais pas lâché sa main, la serrant un peu plus par moment. J’eus du mal à revenir à la réalité lorsque la pièce pris fin. Je suivis Elijah jusqu’à la sortie de la salle avant de retrouver la parole.

- Wahou, c’était incroyable ! J’en reviens pas ! Enfin, si, je sais que c’est toujours mieux en live, mais là… Merci Eli.

Je lui souris et me mis rapidement sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur la joue en guise de remerciement pour cette soirée. Ouais, j’en avais pas grand chose à faire qu’on risque de nous voir. Ce n’était pas comme si on était les célébrités de l’année non plus.

- C’est quoi la suite du programme du coup ?

On marchait dans les rues de New York, je sais pas trop vers où. Mais j’aimais bien cette ville de nuit. Avec toutes les lumières, etc, l’air frais, c’était super agréable, quoique un peu flippant aussi.

- A être super bien habillé dans une ville pareil, j’ai l’impression qu’il va nous arriver un truc. Genre qu’on va se faire tirer dessus ou cambrioler. Tu sais, un peu comme les parents de Bruce Wayne. Ouais, sauf que tu coup, on a pas encore de gamin pour survivre et devenir un super héro…

Puis on était pas à Gotham City non plus. Mais New York y ressemblait non ? Je sais pas, dans mon esprit les deux étaient assez similaire. Je crois qu’il ne valait mieux pas trop se prendre la tête non plus, surtout pas pendant une soirée pareille avec Elijah. Sérieusement, si je parlais trop de malheur, ça allait encore finir par nous retomber dessus.
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Lun 22 Oct - 15:34
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Je m’habituais aux exposés de Teddy dès lors que nous nous rendions à un spectacle musical. Pas que ça me dérangeait de toute manière (avis probablement non partagé par le chauffeur qui avait dû en entendre jusqu’à l’overdose depuis son embauche). J’étais toujours abasourdi face aux connaissances sans faille qu’il avait assimilées au cours de sa carrière. Je ne me lassais pas de l’écouter, le dévisageant avec un sourire aux lèvres alors qu’il s’exprimait avec tout autant de passion que d’énergie. Il vivait pour cette sphère culturelle, c’était plus qu’évident. Il faisait même preuve d’un dynamisme à toute épreuve qui n’en serait que plus exacerbé en mettant un nom sur la surprise qui l’attendait. Sa joie de vivre était communicative. Une vraie pile électrique. C’était d’ailleurs ce qui l’entraînait parfois dans des situations rocambolesques. Souvenez-vous de l’épisode au restaurant où plusieurs de ses plats lui avaient comme sautés dessus.

Sa réaction face à l’affiche et à ma réplique ne se fit pas attendre. Il l’aurait pu, sûrement serait-il déjà en train de faire des bonds de joies de plusieurs mètres de hauteur. Je pouffais de rire. Tellement adorable. Ça me rappelait le fameux concert auquel il avait finalement participé sans s’y attendre. Un grand moment pour lui dont j’étais persuadé qu’il n’était pas prêt d’en oublier la moindre seconde. Malgré tout, il réussit à intérioriser ses exclamations et autres signes de joie dès notre entrée dans le bâtiment. Il savait comment se conduire en société. Je n’en étais guère étonné, mais d’autres en seraient abasourdis à cause de sa réputation de grand enfant qui lui collait à la peau. Une fois assis, je saisis sa main. Pas question de se tenir à distance pendant des heures. Pas après toute la magie que ce week-end avait déjà apportée et qui ne cesserait de nous envelopper. Ceux qui désapprouveraient n’avaient qu’à aller se faire voir, sans compter qu’ils seraient obnubilés par la scène. C’était étrange de nous voir dans un tel contexte, vêtu de la sorte au milieu d’inconnus. Jusqu’ici, nous ne nous étions rendus que dans des lieux connus où nous étions perpétuellement menacés de croiser une connaissance. Ici, c’était comme se retrouver dans une réalité alternative.

- Je n’en sais rien. Je dirais que c’est comme toi concernant la musique. Ce n’est qu’une question de passion.


Je lui tirais la langue en réaction à mes propres propos cul-cul la praline. Ses lèvres m’attiraient tel un aimant mais ce ne serait pas approprié. Je me contentais de resserrer légèrement mes doigts entre les siens en guise de substitut. Ce n’était pas uniquement dans l’optique de nous planquer. C’était aussi beaucoup de pudeur. Se rouler un patin à Broadway serait aussi iconique qu’irrespectueux. Ces questions s’évaporèrent aussi rapidement de mon esprit qu’elles n’y étaient apparues alors que les lumières faiblirent et que les premières notes résonnèrent dans la salle qui retenait son souffle. J’étais surexcité. À ma façon plus posée et en retenue que le musicien bien sûr. À maintes reprises je remarquais que ma bouche, silencieuse, mimait les paroles des chansons. L’émotion était là, les performances inoubliables et les décors somptueux. La plus pure des réussites. Toujours étourdi en sortant de la pièce, il me fallut un instant pour me reconnecter au monde réel. Je n’étais pas l’unique personne dans cet état. Mon petit-ami paraissait revenir d’encore plus loin, quand s’il venait de traverser le globe rien que par sa force mentale. Je mourrais d’envie de visualiser le classique du cinéma des années 30 : Le Magicien d’Oz. Peut-être dans la semaine, une fois que nos fesses désespérées auraient retrouvées leurs places habituelles sur mon canapé ? Blottis l’un contre l’autre, nous serions nostalgiques de ces quelques jours merveilleux passés à New York. Oui, je nous y voyais déjà. En pleine dépression post-voyage. Dommage que mon costume pour Halloween fût déjà prêt.

Son baiser sur la joue mit fin à ma torpeur. Je me le serais joué Blanche-Neige ou Aurore, l’effet aurait presque été le même. Il me faisait tellement rire lorsqu’il se mettait sur la pointe des pieds, unique tactique à sa disposition pour être à ma hauteur. Ce genre de détail avait le don de me faire fondre. Il enchaînait avant que je n’aie l’occasion de répliquer.

- La suite du programme ? Et bien… On se prend un burger et on rentre se coucher ? Demain on a le voyage du retour qui nous attend. Il faut qu’on se repose.

Je l’avais dit d’un ton on ne peut plus sérieux. En réaction à sa mine déconfite, je me débinais après ce qui me semblait être une éternité de concentration, ne parvenant plus à me retenir. Le poing devant la bouche, j’essayais en vain de dissimuler mon amusement.

- Tu aurais dû voir ta tête. Mémorable.

Pas bien de se moquer Elijah ! À coup sûr, mon petit ami me le ferait payer. Je craignais son terrible courroux. À tous les coups, je dormirai par terre cette nuit… Je remis mes bras autour de ses épaules et nous replongeâmes dans la foule. L’air était plus frais qu’à notre arrivée mais l’hiver était encore loin. Ainsi, nous avançâmes tranquillement en zigzaguant pour éviter les individus se dirigeant dans le sens opposé. Quand est-ce que des voies de direction seraient installées dans toutes les grandes villes ? Bref, après une intervention typiquement teddyienne, je lançais :

- Je n’en sais rien. J’imagine bien Kate combattre le crime et Ophelia en sorte d’Alfred. Sans le côté domestique. Tu la connais. La personne qui la fera dépoussiérer un meuble contre son gré... Cependant, elle lui ferait des costumes dingues. Un peu comme Tiffany pour Sakura. Elles feraient une sacrée équipe toutes les deux. Je flaire énormément de potentiel.

J’aimais plus que tout entrer dans ses jeux. Il n’était pas rare que nous construisions ainsi des scénarios à dormir debout, tous plus invraisemblables les uns que les autres. J’étais certain qu’il s’agissait de quelque chose qu’il appréciait. Ma participation naturelle à son imagination débordante. Et je le chérissais également pour ça.

Je fis arrêter un taxi. Nous en aurions pour une vingtaine de minutes avant d’atterrir à notre prochaine destination. Peut-être se sentirait-il plus en sécurité désormais ? Pour combler la durée du trajet, je revins sur notre expérience visuelle et sensorielle.

- Je savais que ce serait incroyable. Mais la différence entre s’en douter et le constater est immense. Je ne saurais te dire le nombre de fois où j’ai eu la chair de poule. Il me semble même que j’ai versé une larme, avouais-je avant de m’interrompre. Minuscule hein ?

Je révisais ma posture, prenant celle d’un homme se voulant outrageusement viril au point que s’en était ridicule. Je rigolais avant de reprendre.

- Bon ok, elle n’était pas si petite que ça. Je suis vraiment comblé d’avoir pu y assister à tes côtés. Je n’imagine pas de meilleur partenaire. Et je ne parle pas uniquement de Wicked.

Je lui décochais un bisou avant de poser ma tête sur son épaule et de fermer mes paupières un instant. Pas que j’étais fatigué. Non, juste l’effet secondaire de l‘amas d’émotions qui m’assaillaient depuis que nous avions atterris en terrain (presque) inconnu hier soir. J’en profitais pour m’imbiber de son parfum et ne me décidais à bouger que lorsque le véhicule se gara devant le River Café. Situé sur la rive opposée à Manhattan, sous le Brooklyn Bridge, la vue sur les gratte-ciels illuminés était saisissante de beauté. Lors de mes recherches, j’avais eu un coup de cœur pour cet endroit. Plusieurs autres avaient attirés mon attention mais, quitte à être aussi soigneusement habillés, autant aller jusqu’au bout. Qui sait quand l’occasion se représenterait ? Au mariage de sa colocataire avec Peter ? Je pouvais sûrement compter sur une invitation maintenant que nous étions bons amis.

- Ce soir, nous jouons dans la ligue des grands. On va bien s’amuser.

Infiltrer les plus snobs avait toujours été un loisir pour moi. J’avais fait partie de cette société bourgeoise mais avait toujours dépréciés leurs manies. Si certains « extrémistes » étaient présents, aucun doute que ses vieilles habitudes remonteraient à la surface. Posés à notre table que j’avais réservé, nous nous retrouvions avec les cartes en main. Le plus compliqué. Choisir. Je rayais la pieuvre de la liste en matière d’entrée en un instant. Saumon fumée ? Foie gras ? Nous étions comme des rois.
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Lun 29 Oct - 23:56
Teddy Abolick
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On ne pouvait pas faire un mec plus adorable et attentionné qu’Elijah. Ce n’était tout bonnement pas possible. Vous en connaissez beaucoup des gars qui vous disent que leur passion, c’est vous ? Ou tout du moins vous faire plaisir ? Sérieusement, il y aurait de quoi défaillir devant tant d’amour et de dévotion. Il fallait vraiment que je fasse tout pour garder Elijah. Mais gosh ! Il plaçait la barre haut ! Comment j’allais pouvoir lui rendre la pareille d’un tel week-end ? Ok, je sais, il faisait ça autant pour lui que moi je pense. Mais quand même. J’avais envie de lui faire plaisir aussi voyons ! Mais j’étais presque sûr que si je lui demandais, il me répondrait que ce n’était pas la peine que c’était de me voir heureux qui le rend heureux. Ouais, c’est cliché, mais c’est précisément le genre de truc qu’Elijah était capable de sortir.

Je n’allais pas me plaindre non plus. Ce week-end était juste parfait et Wicked ! Un spectacle à en couper le souffle, vraiment. Heureusement, l’air frais de la nuit nous avait rendu la parole. C’était un peu difficile de revenir à la réalité après ça. Mais ce n’était pas comme si on avait le choix non plus. J’interrogeais Elijah sur la suite du programme. Après tout, c’était lui qui avait planifié tout ce week-end en un temps record. Alors je me laissais docilement guider par ce qu’il avait prévu. De toute façon, je lui faisais totalement confiance. Quoique j’eus un doute quand Elijah annonça la suite des événements. Je n’avais rien contre un burger, au contraire, j’adorerai ça. Mais se coucher tôt ? Pour être en forme pour demain. J’affichai une mine un peu déçue malgré moi.

Mais quel sale gosse ! Elijah revint sur ses paroles en se moquant de la tête que j’avais tiré à sa blague. Qui n’était pas drôle du tout d’ailleurs. Je le bousculai gentiment pour le punir, en râlant :

- Mouais ! C’était pas très drôle !

Après ce petit événement, mon petit-ami vint passer un bras autour de mes épaules et j’entamai une conversation plus banale. Et plus débile aussi. Je me mis à rire aux images qu’il me donnait Ophelia en Alfred… Elle allait passait son temps à râler sur l’uniforme qui n’était pas assez extravagant à son goût et elle allait se venger sur les tenues de Kate… Pauvre Kate d’ailleurs....

- Sakura ? Vraiment Elijah ? Je pensais pas que t’étais du genre à regarder ça… Et je pense pas qu’on a le droit d’infliger ça à Kate… La pauvre…

Puis je n’avais pas envie de mourir non plus ! Et je ne voulais que Elijah meure non plus ! Quoique, je préférai encore qu’on meure tous les deux plutôt que de devoir vivre sans lui. Merde, encore un truc bien à l’eau de rose. Mais vu le ton de la soirée, j’imagine que c’est pardonnable. Pour en revenir à notre histoire, ouais je plaignais Kate, parce qu’il fallait le vouloir pour vivre avec Ophelia. J’étais bien placé pour le savoir. Quoique, en vrai, elle pouvait être super adorable quand elle le voulait. Il suffisait de bien la connaître quoi.

Elijah finit par appeler un taxi. C’est dommage, j’aimais bien marcher… Enfin, tant pis. Je le suivit sans protester et une fois à l’intérieur, il reprit la conversation sur Wicked. Il était adorable, je le regardais essayer de faire le bonhomme en souriant. Cette pièce m’avait donné des frissons et fait pleurer par moment aussi. Je comprenais totalement ce que voulais dire Elijah. Il finit par une sorte de petite déclaration adorable avant de m’embrasser sur la joue et poser sa tête sur mon épaule. Comment vouliez-vous que je résiste à ça, sérieusement. Je lâchais un soupire et laissais ma tête tomber sur la sienne.

- Je n’aurais pas voulu partager ça avec qui que ce soit d’autre non plus.


A croire que c’était à mon tour d’être tout dégoulinant d’amour. Gosh, c’était presque à se tirer une balle. Ouais, je sais pas, je n’aimais pas trop les trucs trop clichés comme ça d’habitude. Ca me mettait plus à l’aise qu’autre chose. Mais je n’arrivais pas à m’empêcher d’y penser quand même et de fondre quand ça venait d’Elijah.

Le taxi finit par s’arrêter et nous descendâmes pour nous retrouver en face d’un restaurant super chic. Woh, je crois que finalement, j’aurais vraiment préféré les burgers. Pas que j’avais des doutes sur la qualité des plats ici, mais clairement, ce n’était pas le genre d’endroit où j’avais l’habitude d’aller. Et je n’allais clairement pas être capable de me sentir dans mon élément.

- Oh bordel… Je vois ça…

Mais je n’avais plus le choix à présent. Je suivis Elijah qui nous avait réservé une table. L’endroit était splendide n’empêche. Et tout le monde avait l’air tellement classe et snob. J’avais l’impression que malgré mon costume, ils savaient qu’on était pas du même milieu social. Heureusement, une fois assis, je pouvais me cache derrière ma carte. Quoique, j’avais aucune idée de ce que j’allais choisir.

- Est-ce qu’il est encore temps de fuir ? Je te jure, tous ces gens là… Ils me foutent mal à l’aise… Pourquoi ils sont aussi tendu que des strings là, tous…

C’est sûr que c’était pas la même ambiance que du kébab à la bonne franquette où on mange tous avec les doigts hein ! Je tentais de faire bonne impression quand même, je me tenir droit, d’essayer de me rappeler de ces “bonnes manières” que mes parents m’ont appris. Le serveur vint prendre nos commandes et j’attendis qu’il soit assez loin pour reprendre la parole :

- Dis, tu crois qu’ils font quoi tous ces gens ici ? Genre… La table là, avec le mec à lunettes et la femme à la robe bleu là… Presque sûr que c’est genre un chirurgien super côté et cette fille c’est une de ces clientes qu’il se tape dans le dos de sa femme, mais elle sait pas qu’il est marié…

Un jour peut-être j’arrêterai d’essayer de me faire des histoires sur tout le monde. Mais je trouvais ça drôle d’essayer d’imaginer les vies et les professions des gens et dans un lieux pareil où tout le monde faisait super attention à son apparence, c’était d’autant plus amusant.
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Mer 31 Oct - 18:18
Elijah Holtz
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Il était de mauvaise foi. C’était à mourir de rire ! Sa face de gamin malheureux à qui l’on refuse un tour de manège était tout simplement indétrônable. Mais heureusement pour lui, le programme ne s’arrêtait pas à la représentation. Il fallait désormais nous remplir l’estomac, ce qui constituait notre prochain arrêt. Cependant, dans l’immédiat, nous étions en train de débattre sur Sakura et une vie alternative dans laquelle Ophelia et Kate détiendraient des rôles cultes. J’aurais été curieux de la connaître si je n’avais pas sous-entendu que nous serions trop morts pour y prendre part. En tous les cas, c’était un sacré tableau. Je ne serais pas étonné que cet élément finisse par remonter aux oreilles de la psychologue si son colocataire lui concoctait un résumé à son retour. Bon ok, j’espérais tout de même que ce dialogue ne constituerait pas l’événement le plus mémorable de notre week-end. Ce serait triste sinon.

- Quoi ? Je m’intéresse à tout ! Qui plus est, j’aime beaucoup l’art japonais et même si cette série reste enfantine, elle n’en est pas moins intéressante pour autant puisqu’elle aborde des thèmes durs comme le deuil. Ce n’est pas Dora non plus !

Je pouffais. Je n’avais pas à me justifier d’ailleurs, mais ça ne m’empêchait pas d’exprimer mon avis bien que décousu à la sortie de ma bouche. J’aimais lorsque des programmes étiquetés « pour enfants » ne se contentait pas d’un cadre coloré et joyeux car la vie en était à l’opposé. Vendre du rêve aux plus jeunes est important mais ils ne doivent pas être déphasés non plus avec la réalité. La télévision était un média que je considérais exemplaire en matière d’apprentissage. Bref, nous n’étions pas là pour faire un débat sur ça. Quoique… Pourquoi pas ? Non, appeler un taxi était plus important à l’heure actuelle. Ce que je ne manquais pas de faire dans les secondes qui suivirent. Le trajet sans déroula calmement tandis que j’en profitais pour me reposer contre mon petit-ami. Bercé par le mouvement de sa poitrine, je savourais ces minutes. La parole était inutile. La tendresse de ce moment en disait suffisamment long. J’étais un fidèle partisan du « ne rien faire, ne rien dire, ne signifie pas qu’on n’a rien à faire ou à dire. Juste que l’on savoure l’instant ». Parfois, le silence est bien plus communicatif que les mots ou gestes.

Une fois sur nos jambes, je souriais à la remarque du musicien. Clairement, il était tout aussi flippé à l’idée de rentrer dans la fosse aux lions qu’émerveillé par le décor qui s’offrait à nous. Évidemment, cela n’avait rien à voir avec les paysages époustouflants d’Arcadia Bay. Ici, c’était purement urbain avec ses multiples immeubles s’élevant au-loin si ce n’est pour l’étendue dos qui nous séparaient d’eux. À table, je remarquais ses tentatives désespérées de se fondre dans le décor tout en adoptant un comportement qu’il jugeait plus en adéquation avec ceux de nos voisins. Si le serveur n’était pas déjà arrivé à notre table, probablement aurait-il pris la poudre d’escampette. Le mot « string » était si inapproprié ici que j’étouffais mon rire derrière mon poing. Oui, l’expérience s’annonçait très divertissante. Déjà, nous faisions part de nos choix à l’employé qui se retira après un large sourire chaleureux. Dès qu’il eut le dos tourné, Teddy sauta sur l’occasion d’imaginer des scénarios mêlant adultère et croqueuse de diamants.

- Non. Tu as faux sur toute la ligne. L’homme était destiné à être l’héritier d’une grande fortune jusqu’au jour à la société familiale a fait faillite. Depuis, il noie son chagrin et dépense les quelques dollars qui lui reste en se louant les services d’une escort girl. Le pauvre est incapable de retrouver l’amour ou de tirer son coup depuis que son ex-femme l’a laissé pour son meilleur ami. Il faut avouer que le compte en banque du mec est bien plus séduisant que la bedaine que lui tente désespérément de cacher sans compter sa calvitie précoce.

Sur ce, je trinquais avec les coupes débordantes de champagne que le serveur nous avait servi avant mon monologue. Mes yeux pétillaient de malice tout autant que l’alcool. S’il pensait que j’étais déjà à sec niveau imagination après le coup d’Alfred et de Batman il avait tort ! Ne jamais sous-estimer les allemands et leurs choucroutes. Euh… non. Ce n’est pas ça. Peu importe. Ma gorgée avalée, je me penchais légèrement dans la direction de l’enseignant. Je nous assurais ainsi une plus grande intimité en limitant l’espace sonore partagé avec les individus les plus proches de nous. Dans un ton de confidence, je lâchais :

- En vérité, je t’ai emmené ici car je veux profiter de ce voyage pour me livrer davantage à toi. Je sais que je ne parle pas beaucoup de mon passé car c’est assez douloureux, mais si ce n’est pas à toi que je me confie… Alors à qui ? demandais-je sans attendre de réponse. Sûrement seras-tu surpris en apprenant que c’est dans cet univers de paillettes et de faux-semblants que j’ai été élevé. Pour sûr, la fortune de ma famille ne peut rivaliser avec celle de J.K. Rowling mais nous ne sommes définitivement pas à plaindre.

Je soupirais. Je détestais cet étalage. L’argent avait toujours été un sujet tabou pour moi. Dès que je l’abordais, j’avais l’impression de me mettre en avant, de me vanter. Soit l’inverse de ma personnalité en somme. Si je comptais passer l’éternité à ses côtés, il méritait de connaître ma biographie ne serait-ce qu’un minimum. D’autant plus si notre virée en Allemagne se concrétisait d’ici quelques mois.

- Tout ça pour dire que j’ai été éduqué comme tous les snobs présents dans cette pièce. Si ce n’est plus, puisque mes parents sont aussi conservateurs que traditionalistes. Je détestais ça. Je me suis toujours senti comme un outsider, en particulier lors de repas comme celui-ci. Et crois-moi, c’est un parcours très solitaire que tu entames dès lors que tu passes ton temps à lutter entre ce que l’on attend de toi et qui tu es vraiment.

Je marquais une pause, conscient que je monopolisais la conversation. Ce qui était logique à vrai dire. Mon visage s’éclaira enfin d’un sourire alors que je repris :

- Tes réactions depuis qu’on est là… J’ai l’impression de me revoir. Moi aussi j’inventais des vies à ces gens qui sont aussi faux que prétentieux. C’était ma manière de me tenir compagnie. Quand je te dis que nous sommes faits l’un pour l’autre… En voici encore une preuve.


Sur ce, je glissais ma main vers la sienne puis en caressait le dos du pouce. Si des regards se posaient sur cet échange, ils pouvaient le considérer tel une provocation s’ils le souhaitaient. Je n’en avais strictement rien à faire. C’était curieux. Baigner dans cette atmosphère dont j’avais toujours cherché à m’échapper me rendait plus enclin à me libérer de mon passé. Un déclencheur ? Peut-être. Ou tout simplement me sentais-je plus confiant que je ne l’avais jamais été. Après tout, j’avais prononcé mes sentiments à l’égard de Teddy à voix haute pour la toute première fois avant d’aller à Broadway. S’il avait des questions, j’étais plus que partant pour les résoudre. La conversation autour de la photographie dans mon salon en compagnie de mon chien n’avait jamais été explicitée par exemple. Ni même ce qui avait pu se produire pour que je me retrouve aux États-Unis.

- J’espère ne pas te décevoir. Je n’ai pas imaginé la possibilité que tu aurais préféré un chéri coincé mais qui sait ?
dis-je en blaguant.
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Mer 14 Nov - 18:47
Teddy Abolick
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Je crois que c’était pas trop le moment ni le lieux pour se lancer dans un débat sur les dessins animés. Et je devais bien admettre qu’Elijah avait un point là. En même temps, ce n’était pas très compliqué de faire plus intéressant que Dora l’Exploratrice. Quoique, ça avait quand même un but éducatif, donc ce n’était pas si bête non plus. Puis c’est sûr que passé un certain âge c’est complètement neuneu et niais… Mais on ne pouvait pas dire que c’était totalement débile non plus… Bref, ouais, non, pas de débat on a dit. Je vais toujours trop loin dans ces genre de trucs, c’est trop fou. Il faudrait un jour qu’on m’empêche de faire des développements débiles comme ça.

Et à parler de discours dans ce genre, il faut croire que même être entouré des gens les plus chics de la ville ne m’arrêtait pas. En effet, quitte à ne pas se sentir à son aise ici, autant tenter de trouver quelques distraction. Puis je sais pas, j’aimais bien essayer d’imaginer la vie des autres. On dirait pas comme ça, mais j’étais plutôt curieux de nature. On pourrait presque dire que j’étais je-m’en-foutiste que d’allure. Ouais, presque. Il faut pas trop déconner non plus. Il y a vraiment des trucs dont je m’en foutais éperdument et je m’en privais pas pour le montrer. D’après Elijah, mon discours était totalement faux et il se permit de me corriger.

Je n’aimais pas qu’on me contredise aussi catégoriquement alors que, mec, on fait qu’imaginer des trucs, mais je savais qu’Elijah ne faisait pas ça méchamment ou pour me vexer. C’était juste sa façon de se prendre au jeu. Et d’un sens, c’est vrai que sa théorie semblait plus pertinente que la mienne.

- Hmmm ouais t’as sûrement raison…

Je savais pas trop quoi dire de plus. Je restais un moment à me concentrer vers la couple. Mais fini par détourner le regard lorsqu’il croisa celui du gars. Merde, j’allais encore passer pour un type chelou. Ok, c’était sûrement déjà fait depuis que j’avais passé la porte de ce resto, mais pas la peine d’en rajouter une couche non plus. Je trinquais volontiers avec Elijah en souriant. Ca avait quand même quelque chose de sympathique, d’être là, tous les deux, dans cette ambiance chic, à boire du champagne. Ce n’était pas du tout le genre d’environnement auquel j’étais habitué, mais ne fait, je me sentais bien là. A vrai dire, je pense que je pourrais être n’importe où, tant qu’Elijah serait avec moi, je me sentirais bien. Je pensais vraiment pas qu’un jour je ferais partie de ces lover niais qui vous disent tout le temps “Home is where the heart is.” Mais là, je réalise à qu’ils n’ont pas tort en fait.

Ce sujet de conversation clos, Elijah en profita pour en rouvrir un autre plus personnel. Je savais qu’il avait du mal à parler de son passé. Qu’il s’était passé des trucs pas top avec sa famille. Mais je n’avais jamais osé trop lui en demander non plus. Même si j’étais curieux, je ne voulais pas non plus rouvrir d’anciennes plaies. Mais visiblement, ce soir, le blond était prêt à me faire quelques révélation. Il commença par me dire qu’il avait été élevé dans ce genre d’environnement. Que sa famille ne manquait pas de moyens, et qu’ils étaient très accrochés aux valeurs traditionnelles.

J’écoutais attentivement, sans oser faire de commentaire. Il me racontait ça assez légèrement, mais j’avais comme l’impression que c’était bien plus sérieux que ça. C’était Elijah, je crois que je commençai à bien le connaître. Il donnait toujours l’impression d’être sûr de lui, mais ce n’était pas toujours le cas. Il finit par glisser sa main vers la mienne. Je lui répondit avec un petit sourire sans enlever ma main. A croire que j’avais commencé à déteindre sur lui, il se mettait à faire des blagues pour éviter que les sujets sérieux le reste. Ou alors il avait toujours été comme ça ? Assez dure à dire à présent.

- Tu sais, si t’as pas envie d’en parler, je vais pas insister non plus. Mais J’suis flatté que t’aie envie de confier ça à moi. Sérieusement, j’ai du mal à t’imaginer grandir dans un environnement pareil, vu le recul que t’as dessus. C’est à cause de ça que tu parle jamais de ta famille ?

Je sais, je voulais pas qu’il se sente obligé de parler, mais je vous aie dit que j’étais curieux non ? C’était plus fort que moi. J’aimais connaître les parcour, je m’intéressais beaucoup aux autres sans même avoir d’attachement particulier pour eux. Alors je vous laisse imaginer ce que c’était pour Elijah.

- Pff et comment tu pourrais me décevoir ?

Ca me semblait tellement logique que c’était sorti sans que je n’ai eu le temps de le penser avant.

- Sincèrement, il n’y a rien que j’aurais “préféré”. Enfin, je sais pas, je t’aime parce que t’es toi et pas parce que t’es un gars pas coincé ou un connerie du genre. Enfin, je veux dire, je t’aime pas juste pour un truc ou quoi… T’es un tout…


C’était pas super clair mon affaire, ça sonnait mieux dans ma tête. Encore un truc qui me semblait super logique même. Et contrairement à Elijah, je n’étais pas du tout en train de blaguer. Pour une fois que ça arrivait, allez-y, c’est le moment, prenez des photos les gars, faut se souvenir de ce moment !
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Mer 14 Nov - 22:02
Elijah Holtz
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Le contact de sa main sous la mienne constituait un point d’ancrage solide qui m’encourageait à poursuivre sur ma lancée. J’étais décidé à être franc avec lui aujourd’hui, que ce soit quant à notre couple pour lequel j‘avais effectué un pas de géant en lui déclarant mes sentiments, mais aussi en reconstituant ma biographie. Si une personne était en droit de me connaître en incluant les pires instants, c’était bien Teddy. Je voulais sincèrement m’engager auprès de lui. Pour qu’il mesure pleinement ce qu’il en était de son côté, je n’avais d’autres choix que lui fournir le spectre complet de ma personnalité et de mon histoire. Je n’étais pas et n’avais jamais été uniquement ce type qui se veut rassurant, romantique et un brin bagarreur. Ce serait trop facile. Bien sûr, c’était à mes risques et périls puisque je n’étais pas à l’abri de le rebuter malgré moi. Je croisais les doigts pour que tout ce qu’il s’apprêtait à découvrir ne le décourage pas. Il ne fallait pas que j’oublie de relativiser non plus. Je n’étais ni un ancien tolard, ni un assassin. En soi, je n’avais rien fait d’impardonnable. J’étais juste coupable de ne pas avoir une vie en rose à lui déballer. Je tentais de ne pas me montrer trop nerveux. La musique douce emplissant le restaurant avait le don d’être apaisante. Parfait. J’en avais besoin après tout.

J’étais soulagé en le voyant encaisser ces premières révélations sans une once de jugement négatif dans le regard. Ce ne serait pas une situation inédite que de parler à quelqu’un protestant que les riches n’ont pas de quoi se plaindre. Heureusement pour moi, pour nous, le musicien ne paraissait pas en proie à en arriver à cet extrême. Au contraire, il s’y intéressait. Pas d’une façon malsaine ou du genre « livre-moi tous tes secrets pour que je retourne tes confessions contre toi à mon bon vouloir » mais parce qu’il était réellement intéressé.

- Ce n’est pas anodin que je te raconte tout ça. J’ai confiance en toi et, même si j’ai conscience qu’il est encore tôt, je veux nous donner le plus de chance possible pour qu’on aille loin ensemble. Or, si tu ne me connais pas… Comment pourrions-nous avoir une relation saine ?

Mon interlocuteur était libre de ne pas partager mon avis. L’important était d’écouter attentivement mon propre instinct. Je ne l’aurai pas fait il y a de cela deux mois, nous ne serions pas ensemble aujourd’hui. Je me souvenais de la galère que ça avait été pour lui décrocher un baiser. Il était rare que cet instant soit mentionné mais, en y repensant, avec le recul, c’était plutôt hilarant. Lorsqu’il me demanda si mon environnement familial était la cause de mon mutisme habituel concernant l’avant-Arcadia, je grimaçais.

- Oui… et non.

Je m’éclaircis la gorge, baissant les yeux et serrant inconsciemment sa main comme pour me conférer la force nécessaire à ce qui allait suivre. Nombreux seraient ceux qui penseraient qu’il s’agissait du type de conversation à avoir en privé. Mais c’était ma façon à moi de m’assurer que je ne m’écroulerais pas. Pas en public. Ne m’étant jamais confié à propos de cela, j’ignorais comment je réagirai. C’était ma barrière de sécurité.

- Tu es prêt à tout savoir de ton petit-ami à la vie dysfonctionnelle ? demandais-je en forçant une fausse dose d’humour alors que j’étais effrayé. En plus de ces années régies par les apparences… Tu l’as peut-être déjà compris mais disons que mon père n’hésitait pas à faire sa propre justice. Quant à ma mère, elle n’a jamais été bonne à grand-chose si ce n’est pour fermer les yeux sur ce qui se passait sous son propre toit.

Je lui jetais un coup d’œil express pour mesurer sa réaction. Dégoût ? Choc ? Indifférence ? Ce fut tellement bref que cette action fut inutile. J’en concluais qu’il m’était impossible de tenir son regard. À la place, je bu une nouvelle gorgée de ma coupe pour gagner du temps avant de reprendre. Autant lui fournir l’intégralité de cette charmante histoire.

- À dix-huit ans j’étais juste un gosse paumé et dévoré par la rage. Pour ça et d’autres raisons encore. Ce qui fait que j’ai fini par riposter. J’ai tellement paniqué que je suis parti avec deux-trois bricoles vivre au Luxembourg. Je n’avais ni toit ni argent. Avant de reprendre mes études, j’ai passé plusieurs années à enchaîner les jobs pourris et à faire des frasques que je regrette aujourd’hui. Le point positif de cette période c’est que j’y ai acheté ma veste en cuir.


Je lui souriais, me faisant violence pour rétablir le contact visuel avec Teddy.

- Donc oui, à la lumière de tout ça je crains de te décevoir. Je ne suis pas le « prince charmant » que je t’ai laissé croire. À voir si maintenant tu peux m’aimer pour ce fameux « tout » que je représente car une partie de celui-ci est pourri jusqu’à la moelle.

Lors de mon récit, ma voix s’était accordée sur un ton assez monocorde. Désormais, alors que je m’en extirpais pour retourner dans la réalité, je sentais les effets secondaires d’avoir déterré ce passé se manifester. Cache ton émotion, Elijah. En quête de les surmonter, je lançais :

- Finalement, je ne m’en suis pas si mal sorti que ça compte tenu des circonstances. Je veux dire, qui a la chance d’avoir un super job et un chéri comme toi ? Je devrais me considérer chanceux. Et je le suis. Le pire dans tout ça c’est que je meurs d’envie de t’embrasser et que je ne peux pas. J’ai la poisse.

J’adoptais une expression triste. Si l’enseignant souhaitait éclaircir davantage de zones d’ombre, libre à lui. Tant qu’il me promettait un énorme câlin à la seconde où nous nous retrouverions seuls en tête à tête.
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Jeu 15 Nov - 0:42
Teddy Abolick
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Je sentais que malgré ses sourires, Elijah était tendu. La preuve, il avait même resserré son emprise sur ma main. Je le laissais faire. Tant qu’il ne me cassait pas toutes les phalanges… Oui, je t’aime Eli, mais j’ai besoin de mes mains pour faire de la musique. Arhem, arrête de déconner Teddy, c’est un moment sérieux. Et je l’étais d’ailleurs. Pour une fois je me laissais difficilement distraire par autre chose. Pourtant Elijah avait bien tenté de déconner un peu, ce qui me faisait doucement sourire. J’étais rassuré d’entendre qu’il me faisait confiance. Après presque deux mois ensemble, c’était la moindre des choses, vous me direz. Mais j’avais cette tendance à douter de moi et donc des autres, bref, un sacré bordel, qui faisait que c’était bien quand les autres me rappelaient qu’ils avaient confiance en moi.

Quoique, là, je vous avoue que je n’étais pas forcément d’accord avec Elijah. Enfin, il pensait ce qu’il voulait, j’étais juste pas sur la même longueur d’onde que lui sur ce coup là. Je serrai brièvement sa main, avec un petit sourire avant de lui répondre :

- De mon avis tu te prends un peu trop la tête avec ça Eli. Te mets pas la pression il y a pas de “trop tôt” ou “trop tard” dans une relation. Le bon moment c’est quand tu le sens bien.

J’arrivais pas à comprendre pourquoi Elijah se faisait autant de soucis avec ça. Sérieusement, j’avais envie de lui dire que j’avais déjà entendu les vies totalement fucked up de mecs que je connaissais à peine. Bon, peut-être parce que c’était en soirée et qu’on était tous un peu défoncé… Mais ça compte quand même non ? Non puis sérieusement, j’allais pas raconter à Eli que j’aimais bien écouter les gens foncdé en soirée raconter leur vie. Même si en règle générale, j’aimais bien écouter les autres. Bref, on a dit qu’on en parlait pas. Pour le moment, c’était Elijah qui comptait. Alors je le relançais sur le sujet et mon petit-ami se lança.

Je le laissais parler en silence, attentif, je l’observais. Je voyais bien qu’il fuyait mon regard. Je devais avoir une tête chelou en même temps à être aussi concentré sur ce qu’il me racontait. Mais j’étais pas en train de le juger, j’étais surtout… empathique. J’avais du mal à comprendre comment des parents pouvaient être aussi terrible avec leur enfants. Si ça vous fait chier, mais fait pas de gosses, nom de dieu ! Mais bon, j’imagine que dans le cas d’Elijah, si ses parents étaient très portés traditions, c’était surtout histoire d’avoir un héritier pour reprendre l’empire familial. Bref, je ne voulais pas me construire des idées possiblement fausses non plus. Je laissais Elijah continuer.

Quelque part, c’était assez amusant, j’avais aussi tout plaqué à 18 ans pour enchaîner les boulots de merde, jusqu’à trouver ma voie. Mais je l’avais fait sans doute dans de meilleures conditions qu’Elijah. J’avais vraiment de la chance d’avoir une famille cool. Puis bref, il n’était pas question de ma vie là, de toute façon. Je répondis au sourire d’Elijah à sa petite réplique sur sa veste en cuir :

- Ce n’était pas une période si pourrie alors…

Ouais, il aurait pu ne pas avoir de sens du style et ne jamais acheté cette veste. Bon je ne l’aurais pas aimé moins, rassurez-vous. C’était surtout histoire de rebondir sur cette partie un peu plus joyeuse.

- Désolé de te redescendre un peu dans ce que tu pensais être mon estime, mais j’ai jamais pensé que t’étais un Prince Charmant. Ca aurait été trop saoulant si t’avais été un mec parfait. C’est pas de ta faute si t’as eu des parents pourris et si t’as été élevé dans un environnement difficile. Merde, Elijah, c’est pour ça que je t’aime encore plus. Parce que t’as eu le courage de t’y opposer et même si ça signifiait pour toi te retrouver dans la merde pendant plusieurs années pour ensuite faire ce que t’aime.

Alors ouais, je suis pas super doué pour expliquer ce que je ressens d’habitude, mais là, j’avais même pas besoin de réfléchir, ça me venait tout seul.

- Tu t’es pas laissé abattre, et bordel, c’est dur de se relever et d’avoir les couilles de réaliser ses rêves. Encore plus quand on a personne pour nous soutenir. Sérieusement Eli, je pourrais jamais t’aimer moins. Même si tu me disais que t’avais été le dernier des connards ce qui compte c’est ce que tu es devenu aujourd’hui et ce que tu continue de faire pour être un homme aussi génial…

Je fini en souriant, j’avais bien conscience qu’Elijah n’allait pas rester le même qu’aujourd’hui jusqu’à sa mort. Et je l’espérais pour lui, c’était triste de ne pas changer, de ne pas évoluer tout de même. On était humain quoi ! Je vous jure, même les arbres ils restent pas les mêmes toute leur vie !

- On peut dire que tu vie le rêve américain, le vrai, chéri !

Je me mis à rire, c’était cliché ce que je venais de dire, mais quelque part, c’était vrai. Le rêve américain, bien quand les gosses étaient perdus et avaient un rêve en tête et arrivaient avec quedal aux states pour ensuite réussir à grimper et atteindre leurs objectifs ! Genre Marilyn Monroe… Oh merde, je viens d’imaginer Elijah en Marilyn… Comme quoi mon cerveau peut pas rester sérieux plus de quelques minutes.

- T’as envie de m’embrasser et tu peux pas ?

Je lançais un regard à Elijah du genre “sérieusement” ? Pourquoi il ne pouvait pas ? Parce qu’on était en publique, dans un endroit un peu chic ? Sérieusement, si j’étais réputé pour mes bonnes manières ça se saurait. Je me levais pour faire le tour de la table, me mettre près d’Elijah, passer une main sur sa nuque, me pencher et l’embrasser. Mais non, j’en ai rien à battre de où on était si j’avais envie d’embrasser mon mec, laissez moi le faire ! Je commet pas un crime contre l’humanité non plus. Ralalah, mes pulsions de musiciens anarchistes qui ressortent, c’est beau. Si ça plaisait, qu’il nous foutent dehors, j’en ai rien à faire. Je me redressais et adressais un sourire provocateur et fier à Elijah avant de retourner à ma place. Bon si on voulait passer inaperçu, c'était un échec.
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