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Sur la lune ft. Pyrrha

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Mer 28 Nov - 21:57
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SUR LA LUNE
@Pyrrha Neils

Il y a de ces matins où, sans raison particulière, on n'a pas envie de se lever. Lorsque mon réveil a sonné, j'ai ouvert les yeux et j'ai fixé le plafond. J'ai attendu, sans penser à l'heure qui avançait, dangereusement. Finalement, j'ai fini par m'asseoir sur le bord de mon lit. J'ai frotté mes yeux de mes mains, j'ai passé mes doigts dans mes cheveux et j'ai observé l'aquarium de Rosie. Elle se laisse divaguer doucement au gré des légers courants créés par la pompe à eau. Le regard perdu dans le vide, je l'ai fixée sans la voir. Puis, j'ai entendu des voix dans les couloirs. Les élèves partent en cours. Il faut que j'en fasse autant. J'ai une vie à mener, des études à réussir, et peut-être qu'un jour je trouverai enfin ma place sur cette terre. Ailleurs que dans mon lit, ou aux côtés d'un axolotl peu bavard.

Je me suis habillée rapidement, j'ai donné le petit dej à Rosie et j'ai embarqué mes affaires. Je suis sortie de ma chambre en traînant les pieds au sol. Je sens que cette journée, je resterais la tête dans le brouillard. Ce genre de journée où on a l'impression de ne jamais s'être réveillée. Pensive, je me mordille la lèvre inférieure et c'est lorsque je sors qu'enfin, je me sens propulsée hors de mon sommeil. Cette journée se déroule au début de l'automne, j'ai oublié à quel point il fait froid le matin désormais. L'été s'en est définitivement allé. Alors, je frissonne et je croise mes bras sur ma poitrine. Je descends les marches du dortoir, je traverse le petit jardin et j'aperçois l'entrée de l'académie plus loin. En chemin, je m'arrête. La plupart des élèves sont devant la porte, attendant la sonnerie qui annoncerait le début des cours. Je fixe l'entrée. Je regarde le ciel. Il s'agit de ces matins où la lune est toujours là, dans le ciel bleu. Elle se découpe clairement d'une blanche pâleur. On peut distinguer les cratères qui la dessinent. La brise iodée fait voleter mes mèches brunes et je me demande si passer ma journée à poursuivre la lune ne serait pas plus passionnant que d'aller en cours.
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Jeu 29 Nov - 8:25
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Jolane & Pyrrha

Je m'étais endormie dans le placard à balai. Il avait fait un temps terrible la nuit dernière et je m'étais trouvée à proximité de Blackwell. Je m'étais encore une fois introduite dans l'établissement et, dans les couloirs déserts, avait trouvé un endroit où me réfugier. Ce placard sentait le produit à vitre, les étagères étaient poussiéreuses et les coins du plafond couverts de toile d'araignée, mais c'était mieux que de dormir dehors dans la boue. Je pensais aux étudiants qui dormaient dans les dortoirs, enveloppés dans leurs couvertures, bercés par la pluie qui tombait en cordes à l'extérieur. J'aurais aimé être à leur place, mais je n'avais pas eu cette chance. Même si j'avais continué mes études, un campus aussi renommé n'aurait jamais voulu de moi. Je n'avais jamais eu les moyens pour ce genre d'école, malgré tout l'argent dont j'avais hérité de mon père suite à son décès. L'argent avait dû aller ailleurs que dans ma scolarité.

Je passai aux toilettes me rafraîchir avant que les premiers élèves ne débarquent et se posent des questions à me sujet. Je savais me fondre dans la masse, à condition qu'il y ait une masse dans laquelle se fondre. Seule de bon matin dans les couloirs de Blackwell, j'attirerais les soupçons. Je sortis dans la cour, l'air frais faisant bondir mes muscles dans mes membres, sauf un, évidemment. J'observais la masse d'élèves attendant le début des cours. J'étais d'humeur joueuse ce matin, et je n'avais pas envie de passer la journée seule à m'ennuyer. Je cherchai une cible du regard, mais celle-ci ne fut pas difficile à trouver. Une autre personne observait la masse d'élèves. Ses cheveux voletaient en arrière grâce au vent. Sa silhouette était agréable, et lorsque je m'approchai je découvris que son visage était tout aussi gracieux. Un sourire aux lèvres, je me plaçai à côté d'elle, assez proche pour sentir son odeur malgré le vent.
- Ce n'est pas un matin où l'on a envie d'aller en cours, fis-je remarquer. Le matin est beaucoup trop agréable pour être passé dans une salle de classe.
C'était une pensée générale, que la majorité des élèves avaient. Assez majoritaire pour que mes chances de marquer un point soient élevées.


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Jeu 29 Nov - 21:31
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SUR LA LUNE
Pyrrha Neils

Quand on a aucune envie d'aller en cours, regarder la lune dans le ciel est vraiment passionnant. Elle n'est pas un fin croissant, ni une belle boule ronde. Elle est plutôt un croissant un peu obèse ce jour-là. Comme quoi, on a chacun ses jours avec et ses jours sans. Pour la lune comme pour moi, il s'agit plutôt d'un jour sans. Alors que j'allais me décider à entrer à mon tour dans l'académie, une voix féminine me tire de ma rêverie.
Je tourne la tête et j'aperçois un mignon petit minois. Je ne l'ai jamais vue auparavant, en tout cas pas à Blackwell. Elle me parle des cours, elle dit que le matin ne devrait pas être fait pour y aller. Est-elle censée y aller elle aussi ? Elle m'observe. Est-ce qu'elle est en train de m'inciter à aller en cours, ou à ne pas y aller justement ? Je balaye d'un coup d'oeil la cours qui se vide et à l'école qui se remplit. Il faudrait que j'y aille, ou je vais finir par être en retard. J'hésite.
-Ouais, réponds-je dans un haussement d'épaule. Y'a des matins comme ça où on a pas envie de grand chose.
Mais cette jeune femme m'intrigue. Je repose mon regard sur elle. Elle a de jolis yeux verts ainsi qu'une belle chevelure brune. Elle arbore un mince sourire qui illumine son visage. Elle est jolie. Je ne peux pas le nier. Elle doit avoir quelques années de plus que moi, elle n'a pas la figure d'une adolescente. Ses traits semblent déjà plus matures.
-T'es à l'école ici ? décidé-je d'essayer. Je n'ai aucune idée de la raison de sa présence ici, si ça n'est l'académie Blackwell. De si bon matin, sur la cours de l'école, je ne vois pas qui d'autre aurait pu traîner dans le coin. Ou alors, peut-être un nouveau membre du personnel ? Une surveillante ? Peut-être Wells a-t'il décidé d'engager une cantinière plus souriante que l'actuelle ? Blackwell n'est pas une grande école, tous les visages sont connus de tout le monde. Et celui de la brunette m'est inconnu. Ca suffit à attiser ma curiosité.
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Lun 3 Déc - 11:17
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Jolane & Pyrrha

J'avais choisi la bonne personne. Cette étudiante n'avait pas très envie d'aller étudier, et c'était compréhensible compte tenue de la fatigue générale qui pesait sur Blackwell, comme si la ville s'était soudainement assombrie. Elle sembla tout de suite intéressée lorsque je l'abordai, et son joli regard intéressé me fit sourire. Elle montra d'autant plus d'intérêt qu'elle me demanda si j'étudiais ici, car évidemment elle ne m'avait jamais vue dans l'une de ses salles de classe. Je traînais beaucoup ici, mais jamais en tant qu'étudiante : je n'en avais pas le droit. J'avais donc la possibilité de dire la vérité et trouver une fausse raison à ma présence ici, ou mentir sur toute la ligne. Je choisis la première option. Les mensonges n'amenaient jamais rien de bon, il fallait savoir les peser, mettre ce qu'il faut. J'avais toujours préféré la vérité, mais celle-ci ne m'avait toujours apportée que du malheur. Je n'étais pas de ceux qui pouvaient être honnêtes, pourtant je n'étais pas de la politique.

- Il y a toujours au moins une chose que l'on a envie de faire le matin, répondis-je avec amusement pour amener ma réponse suivante avec plus de légèreté. Je n'étudie pas ici. Je suis nouvelle en ville et j'étais curieuse de voir à quoi ressemblait le campus si populaire de Blackwell. Rien d'impressionnant, si tu veux mon avis.
Il y avait plus impressionnant à voir, ailleurs. C'est ce que je laissais peser dans mes mots. J'attendais de voir si elle allait relever ou si le premier degré était le seul moyen de lui faire comprendre ce que je voulais. Dans les deux cas, je comptais bien l'emmener avec moi dans une petite aventure pour la journée. L'avantage de passer du temps avec quelqu'un qu'on ne connaissait pas, c'est qu'on ne pouvait qu'être surpris. Et je voulais bien savoir ce que cette fille avait de surprenant.


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Jeu 13 Déc - 21:39
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SUR LA LUNE
Pyrrha Neils

Son visage ne m'est pas inconnu. Je suis certaine de ne l'avoir jamais vue dans une salle de classe, mais j'ai le sentiment étrange que la brune ne m'est pas étrangère. Comme si nous nous sommes déjà croisées, peut-être il y a quelques jours ou même quelques mois. Elle ne doit pas être étudiante, pas même professeur. Mais elle doit souvent traîner ici. Car j'ai le sentiment d'avoir l'habitude de la croiser, sans pour autant lui avoir adressé la parole. Je ne lui connais ni d'Eve ni d'Adam, je ne vois pas pour quelle raison j'aurais pu aller lui parler. D'autant plus... Qu'elle n'avait pas de réelle raison elle-aussi pour m'aborder ce matin. Ou alors, elle avait peut-être déjà des idées derrière la tête. Moi, je suis simplement debout là, un peu paumée et désespérée à l'idée d'aller en cours aujourd'hui.
La jolie brune finit par m'expliquer que, comme je l'ai pensé, elle n'étudie pas ici. Elle a simplement entendu parlé de Blackwell et elle a eu envie de venir se fonder son propre avis sur le sujet. A ses mots, je balaye la cours du regard. Tous les élèves sont rentrés, l'endroit a recouvré son calme. Nous n'entendons plus que le bruissement de la brise dans les sapins et le clapotis de l'eau dans la fontaine. Comme elle le dit si bien, rien d'impressionnant.
-Blackwell n'a rien de si exceptionnel. Enfin, je me suis peut-être juste habituée à force d'y venir tous les jours.
Dans tous les cas, il n'y a plus personne dehors. Si un surveillant passe dans le coin à ce moment, je serais vraiment mal barrée. Il me forcerait à aller en cours. Si je prends vraiment la décision de ne pas aller à l'école aujourd'hui, il vaudrait mieux pour moi que je me carapate avant qu'il ne soit trop tard. Or plus les secondes passent, plus je sens la motivation se disperser sous le vent comme des grains de sable.
Je pousse un long soupire.
-Toi aussi, tu as des jours où tu n'as pas du tout envie de faire ce à quoi tu es pourtant obligée ?
Je pose mon regard sur elle. *S'il te plaît, donne-moi une bonne raison pour ne pas aller en cours et me casser loin d'ici pour la journée.* Je pense à ça très fort, tout en sachant qu'elle peut également très bien me conseiller d'aller en classe. Et à ce moment-là, je n'aurais pas d'autre choix que de m'y rendre.

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Lun 31 Déc - 16:57
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Jolane & Pyrrha

Elle n'était pas de ces étudiants qui adoraient ce campus. Pourtant, de ce que j'avais pu entendre, Blackwell promettait un avenir universitaire exceptionnel en aidant ses élèves à développer leurs talents via des cours d'arts, de sports, et une panoplie de cours différents dans les matières principales habituellement si banales. Un élève pouvait à sa guise développer ses connaissances en photographie et biologie si c'était ainsi qu'il appréciait son cursus. Une très bonne école que même une bourse ne pourrait m'offrir. Il ne s'agissait pourtant pas de mon handicap, car il devait bien y avoir des élèves handicapés à Blackwell, mais plutôt du fait que j'avais quitté l'école tôt. Si j'étais de mauvaise foi, je dirais à cette élève d'aller étudier sérieusement pour avoir un meilleur futur que le mien. Mais quoi qu'il se passait aujourd'hui, elle en aurait sûrement un.

Il m'était difficile de répondre honnêtement à sa question, car cela faisait longtemps que j'avais été obligée de me plier à un emploi du temps précis. Rien ne m'obligeait à faire quoi que ce soit. Je n'étais pas contre, cela dit, la contrainte d'un emploi. Je ne chercherai plus un endroit où dormir, là était finalement ma seule contrainte.
- Quand ce jour vient, je tire un trait sur mes obligations. Ça fait du bien de lâcher prise parfois.
Je n'avais pas vraiment l'impression de lâcher prise. Dans ma situation actuelle, je m'accrochais. A ma prothèse déjà, car cette saloperie avait parfois du mal à tenir en place, et au peu de courage qu'il me restait pour continuer à avancer. Je pensais peut-être me construire une cabane dans les bois. J'y serais plus au chaud que dehors. D'ailleurs, en parlant de cabane, j'avais remarqué un endroit sympathique où j'aimerais retourner. Mais pas seule, évidemment.
- Ce jour en est un, et je compte bien en profiter. Tu veux venir ?
Mon sourire semblait lui lancer un défi, bien qu'au fond, je voulais simplement un peu de compagnie. Et quelle compagnie... me dis-je en reluquant d'un court regard discret cette possible compagne d'aventure.


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