Allongée sur mon lit, dans ma chambre de dortoir, je repense à tous les événements passés. Mon amitié avec Chloe, mon départ précipité pour Seattle, mon manque de tact quant à mes nouvelles trop diffuses... Moi qui me considérais comme une bonne personne, peut-être en fin de compte ne suis-je que comme les autres : une nana indifférente du sort du reste du monde. Je me relève précipitamment et secoue la tête de gauche à droite en signe d'auto-protestation. Non, je ne peux pas être aussi mauvaise que ça. J'ai été très prise par les cours, et puis le déménagement, et me faire de nouveaux amis et... J'ai surtout perdu beaucoup de temps à me chercher des excuses. « Hmm... Je pousse un soupire de désespoir et je baisse la tête pour fixer mes mains ouvertes du regard. Pourquoi est-ce que je ne peux pas faire les choses biens de temps en temps? J'ai laissé tomber ma meilleure amie alors qu'elle avait besoin de moi. Et à cause de moi, elle a finit par tourner... » Je ne finis pas cette pensée formulée à haute voix. * ... Délinquante ? * Me dis-je dans la tête. Je porte une main à mon visage et viens replacer une mèche de cheveux derrière mon oreille droite. J'attrape ensuite mon téléphone pour voir si j'avais pas hasard manqué un message... Mais non. C'est avec une moue lasse que je me lève de mon lit pour me diriger vers la fenêtre et regarder un peu ce qui se passe autour. Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque le visage de Justin apparut subitement à travers celle-ci, tout sourire, me faisant signe d'ouvrir la guillotine pour qu'il puisse rentrer. D'abord surprise et effrayée, je retrouve mon souffle et ôte la main que j'ai porté à ma bouche pour m'empêcher de crier et d'alerter tout le couloir. J'ouvre ensuite et me décale pour qu'il puisse se hisser à travers l'ouverture. Je lui tends la main pour l'aider et lui dis : « Justin, mais qu'est-ce que tu fais ici ? » Un air interrogateur et un regard suspicieux accompagnent mes mots.
Jeu 2 Aoû - 16:50
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Just like when we were kidsEncore une fois, la vie avait œuvré sur moi de manière aléatoire. Un pochon de stupéfiant, un trop plein d'alcool, et me voilà qui dérapait sur la toiture qui longeait ma chambre. Bientôt, je me retrouvais suspendu par les bras au dessus de la voiture de ma mère, que je piétinais avec douceur afin de ne pas alerter le voisinage de ma vie de débauche par une alarme anti vol bien trop puissante. Je rampais par la suite jusqu'à la maison voisine, et m'attela à la lourde tâche de grimper à la fenêtre de Maxine au premier étage, via la gouttière qui me sembla nettement moins stable que dans mon enfance. Arrivé à destination, je remarquais alors que tout avait changé. La chambre que j'avais connu autrefois semblait s'être envolée, laissant apparaître par les carreaux d'une fenêtre fermée une salle de yoga plus ou moins minimaliste. Je fronçais les sourcils, puis me frappa le front de la paume de ma main. "P'tin elle habite pas là gros gland !"
Après une longue réflexion, je me décidai enfin à bouger. Il ne restait plus qu'une solution, tituber jusqu'à Blackwell, au dortoir, plus précisément, et si on entrait dans les détails, il fallait que je compte le nombre de fenêtres afin de trouver la bonne. A cette heure, Maxine n'était certainement pas endormie. Du moins, je l'espérais. Histoire de ne pas me faire passer pour un détraqué sexuel ou je ne savais pas quel autre taré du genre. Je tentais tant bien que mal à aligner un pied devant l'autre, mais le fait était que j'avais l'impression de me retrouver face à un dilemme, mon centre de gravité semblait ne plus être à la place que l'humanité lui avait donné. Après quelques minutes, ou peut-être plus d'une heure, je me retrouvais dans Blackwell. De nuit, tout semblait différent. Comme si quelque chose m'observait, tapi dans l'ombre, un loup garou ? La fée des dents ? Je ne savais pas, mais quelque chose, j'en étais sûr. Un chat, sans doute. Je me suis faufilé vers les dortoirs puis escalada l'échafaudage jusqu'au deuxième étage. Plus simple qu'une simple gouttière pour tout dire. Je passais en revue les quelques fenêtres que je pouvais longer, m'attardant sur celle de Dana, que j'imaginais presque nue lovée dans ses draps. Peut-être pensait-elle à moi en cette belle nuit ? J'ai souri. Me sentant alors coupable d'une faute que je n'avais pas encore mise en oeuvre dans cette réalité. Je me mordis la lèvre inférieure, avant de continuer ma route. Ce n'est que quelques fenêtre plus tard que je me plaquais contre la fenêtre de Max. Celle-ci m'ayant aperçue au même moment. Les yeux exorbités, elle m'observait. Moi, souriant, je lui demandais de m'ouvrir. Elle s'exécuta, et je me laissais glisser à l'intérieur comme un ver.
Le cœur qui bat encore la chamade dans ma poitrine, je le sens même tambouriner jusque dans mes tempes. Je mets un moment avant de réaliser qu'il n'y a aucun danger et que la personne qui se trouve de l'autre côté de la fenêtre n'est autre que Justin. Je lui ouvre la fenêtre et presque aussi mollement qu'un marshmallow, il glisse de la fenêtre jusqu'au sol sans faire aucune bruit. Je me dis en mon for intérieur que les ninjas du treize siècle sous l'ère d'Edo aurait été fiers de lui, puis je reviens au moment présent. Alors que je lui demandez ce qu'il peut bien faire ici, comme à son habitude il me sort une ineptie aussi grosse que sa bêtise. Mais il a le mérite de me tirer un sourire en coin. Pas très longtemps, mais quand même. Justin est toujours le même Justin qu'il y a cinq ans. Je ne suis pas revenue depuis très longtemps et nous ne nous sommes pas vraiment écrit durant mon absence, et pourtant le voilà, dans ma chambre de dortoir et j'ai l'impression de me revoir à l'époque du collège. Je lui laisse de l'espace pour qu'il se relève, je fais deux pas en arrière en croisant les bras sur la poitrine. Je suis en shorty et débardeur lorsqu'il me parle de "soirée pyjama sans pyjama", j'arque un sourcil inquisiteur et lui dis : « Une soirée pyjama, sans pyjama... Et tu comptes au moins resté habillé j'espère. » Je réalise que moi-même suis en tenue légère en disant cela. J'attrape donc une paire de jeans et les enfile par dessus mon short en prenant soin de ne pas me vautrer. Moi et l'équilibre... Finalement en tenue un peu plus respectable je reporte mon attention sur mon plus vieil ami et je remarque qu'il est dans un second presque second. Ses yeux injectés de sang, son air ahuri, ses gestes inconsidérés... Il est très haut perché. Un soupire filtre par mes narines, je lève les yeux au ciel et je décide de lui tendre une bouteille d'eau et de l'inviter à s'asseoir sur ma chaise de bureau. Je prends place sur mon lit, assise en tailleur et je porte mon regard bienveillant sur le bonhomme un peu allumé en face de moi. « On a pas vraiment eu le temps de parler depuis la rentrée... Comment tu vas dis-moi? » Lâché-je d'un ton doux et posé.
Sam 4 Aoû - 1:00
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Just like when we were kidsA mon tour, je m'en retrouvais choqué, m'asseyant sur le fauteuil de bureau peu confortable, j'observais la jeune femme les sourcils arqués. "Pour quelle foutue raison j'aurais envie d'enlever mes fringues Maxine ? C'est pas comme si javais envie d'une relation interpersonnelle et physique avec toi. Pas que tu sois pas... 'fin.... heu... t'es Pepsi Max quoi... " J'ai souri tandis qu'elle tentait d'enfiler un pantalon avec difficulté. Non pas qu'elle pouvait m'attirer, ou quoi que ce soit dans ce goût là, mais le simple fait de l'observer à deux doigts de s'écrouler comme une brindille était un régal pour les yeux. Stupidement, je me mordis la lèvre inférieure afin de ne pas rire, tandis qu'elle s'installa sur son lit tout en m'observant. Moi, je détournais le regard afin de pouvoir admirer de nouveau, et plus en détail, la décoration digne de Valérie Damidot, une meuf chelou perdue dans la France qui faisait des émissions de télé tout aussi cheloues.
Mon attention se porta de nouveau sur elle alors qu'elle me posait LA question fatidique. Celle que l'on pose à la réunion des anciens élèves, 10 ans après les années lycée, histoire de faire le concours du plus gros pénis qu'on ai jamais vu, histoire de dire : t'as vu ? J'suis pas un raté. Je suis devenu pirate et je colle une branlée à des bateaux de croisières et les faire couler avec un lancer d'Iceberg après avoir dépouiller les gens riches de leurs biens. Enfin, pas de quoi casser trois pattes à un poisson parce que genre c'est pas une vie palpitante quoi, avoir travaillé un peu dans une bonne fac et le tour et joué ! Et toi tu fais quoi ? Ah mince t'es marchand de glace itinérant ? Bon au moins tu peux offrir un petit cadeau dans un magasin outlet pour l'anniversaire de tes treize enfants vu que la capote ça coûte trop cher.
Te, que, beuh... quoi??? Je manque de choir vers l'arrière de ma position assise. Je retrouve mon équilibre en posant une main assurée vers l'arrière. Mon visage doit parler pour moi puisque la réaction de Justin est immédiate. J'ai bien entendu ce qu'il a dit, et il le sait. Il ne se masturbe plus... Il a une petite amie. Ok... Et je suis sensée faire quoi avec ces informations moi?
Je souris, sans doute trop nerveusement, mais je me reprends et ouvre la bouche pour parler. Rien ne sort. « Hmm... Oui j... Je vois. Euh... Bien, et je la connais cette petite veinarde? » Bien que cela ne me regarde pas, je cherche à élaborer un tant soi peu la conversation. Un blanc s'installe et jepense que cette remarque sur sa vie sexuelle y est pour beaucoup. Je suis gênée? Peut-être un peu. Il est vrai que dans notre tendre enfance j'ai pu ressentir un petit riquiqui quelque chose pour Justin... Et que chaque fois qu'il passait par ma fenêtre le soir... Peut-être que j'espérais qu'il soit le... Enfin bref! Je secoue la tête pour sortir de mes pensées.
J'étends maintenant les jambes pour me mettre plus à l'aise et le bouton de mes jeans ouvert laisse entrevoir l'élastique de mon shorty. Je repose à présent sur mes deux mains posées en arrière. Sans plus évoquer mes sentiments passés ou enfouis, je reprends la conversation : « Et ça se passe bien? Ca fait longtemps que vous êtes ensembles? Oh... Je ne voudrais pas être trop intrusive non plus... Tu n'es pas obligée de répondre... » Dis-je enfin d'un air un peu perplexe. C'est vrai, je ne devrais pas me montrer aussi curieuse alors que je le retrouve à peine. « Et sinon Justin... Tu te promènes souvent dans cet "état"...? » Un sourcil à nouveau accusateur arqué et mon regard inquisiteur le transperce de part en part.
Ah... "Elle"? Je ne sais pas si mon visage parle pour moi, mais à voir son visage angélique sur l'écran de son téléphone je pense ne pas pouvoir contenir ma pensée plus longtemps. Effectivement, je n'ai pas forcément échangé des masses avec elle. Elle ne fait pas partie des filles que je cherche à approcher. Trop populaire? Pas forcément, mais bon. Je suis aussi difficile à cerner, je le sais bien. Margot, elle est mignonne. Je l'ai déjà prise en photo. Une fois. Bref...
Toutes les histoires ont-elles nécessairement des hauts et des bas? Je ne saurais dire je n'ai jamais été avec quelqu'un. Genre, jamais. Mais si j'en crois les gens qui parlent de ça en classe ou dans les couloirs, il est certain que cela semble faire partie des choses inhérentes aux histoires de couples. J'ose espérer que lorsque je serai en couple, je n'aurai pas à m'inquiéter de ce genres de choses pour autant... « Ah... Je suis désolée... Je devrais pas me mêler de ce qui ne me regarde pas. Mais je ne sais pas... Si vous êtes amoureux, vous êtes pas sensés être heureux tout le temps? Ce n'est que en ça que consiste l'idée d'être avec son "âme soeur"? » Novice en la matière, j'espère que Justin ne le remarquera pas pour autant et qu'il ne se moquera pas de ma situation pour le moins "solitaire". Pour changer rapidement de sujet j'enchaîne sur son état psychique actuel. Je m'assieds sur le bord du lit, dépose mes coudes sur mes genoux et prends un air tout à fait sérieux : « Et tu crois pas que ça pourrait aider tes relations si tu étais plus "sobre"? Et puis c'est quoi en plus? Tu fumes, tu bois? Gosh Justin... Tu n'avais pas besoin de te défoncer comme ça quand nous étions amis... »