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there is no such thing as purity ~ Legend

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Mer 17 Jan - 19:22
Chul-Hei Park
Creativity takes courage.
Chul-Hei Park
Messages : 16

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
There is no such thing as purity
what a little whore !
Les talons de Dorothy claquent sur le parquet de la bibliothèque.
Clac clac clac.
Symphonie du tac tac qui fait lever les yeux au ciel de la bibliothécaire. Elle entrouvre la bouche, sans doute pour nous demander d’être discret mais Dorothy lui adresse son plus beau sourire de richouille. Sérieusement, celui qui lui a payé son blanchissement des dents lui a rendu service, Dorothy pourrait facilement passer pour le requin dans Jaws. Je lui chuchote, et Dorothy pouffe avant de me bousculer. Je ne lui rends pas la pareille pour éviter qu’elle ne se casse la figure avec ses talons. Sérieusement, elle gagne au moins dix bons centimètres avec !

« Ce que tu peux être bête, darling ~ »

Elle dit ça avec un accent britannique fabriqué par Sherlock Holmes et Pride and Prejudice. Mais pas celui avec Keira Knightley, celui avec Colin Firth. Pour moi ce type restera toujours le père gay de Mamma Mia, mais ça Dorothy s’en fiche. Il en faut plus pour faire vaciller les certitudes de Dorothy et de toute façon, ce n’est pas vraiment mon objectif. Je suppose qu’on applique à Colin Firth la sexualité qui nous arrange.
Ça ne m’étonnerait même pas que Dorothy l’ait rencontré lors d’une de ses soirées mondaines. J’imagine ces trucs à la con avec une fontaine de champagne et du caviar sur des petits fours.
Quoi que les petits fours ne sont probablement pas assez posh pour des gens comme Dorothy.

« Vous mangez des petits fours pendant vos soirées ? »

La blonde me lance un regard outré, son joli minois se plissant soudainement sous le dégoût :

« Darling, le pain ça fait grossir. »

Ça m’en bouche un coin et je m’arrête pour la fixer avec stupéfaction :

« Le pain fait grossir ?! »

Première nouvelle ! Dorothy ricane. J’adore cette fille.
Elle me dépasse, sa mini-jupe rose découvrant des cuisses musclées et parfaitement bronzées. Dorothy était à la montagne pour les fêtes, en France. Quand elle m’a dit ça, je lui ai demandé si elle voyait la tour Eiffel depuis son chalet. Elle a répondu oui.
C’est sûrement le chalet en montagne le mieux placé de la banlieue parisienne.
On s’arrête au rayon histoire de l’art et ma compagne de fortune fait glisser ses ongles parfaitement manucurés sur les livres. Sans m’arrêter sur les titres, je lance :

« Quand est-ce que t’as eu le temps de te faire faire les ongles ?
- Ce matin. Tu l’aurais su, si tu n’avais pas oublié ton réveil. »

C’est vrai que j’ai tendance à faire ça, les lendemains de soirée. Il faut dire aussi que les filles ont une sacrée descente et il me suffit de trois cocktails pour commencer à parler avec tous nos voisins de table. C’est d’ailleurs chez l’un d’entre eux que j’ai fini. Comment il s’appelait déjà ? Jean-Eudes ? Pierre-Michael ? Roger-Jean ?
Bob ?
Toujours est-il que je suis parti après l’acte, quand il a commencé à m’appeler par le prénom de son ex et que c’est devenu gênant. Franchement, j’ai une tête à m’appeler Françoise ???

« Regarde-moi ce nerd. »

Dorothy pointe quelqu’un du menton et je me détourne pour voir un gars attablé avec un tas de bouquins et ses lunettes sur le bout du museau. C’est vrai qu’il a l’air d’un nerd.

« Dix dollars qu’il t’envoie chier. »

Je scoff.

« Je m’humilie pas pour dix dollars, chérie. Mets y un peu du tien.
- Onze dollars.
- Deal ! »

J’approche le type avec toute mon élégante souplesse et viens m’asseoir sur la table, un grand sourire aux lèvres :

« Salut beauté, t’es tout seul ? »
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Mer 17 Jan - 22:48
Legend LeBlanc
Today a reader, tomorrow a leader.
Legend LeBlanc
Messages : 262
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
there is no such thing as purity


Les premières semaines de l’année apportent une énergie particulière. C’est le moment parfait pour se lancer dans de nouveaux projets, pour définir ces objectifs et établir des plans dans l’optique de les atteindre. Toujours soumis au régime des études, mes envies se tournent d’abord vers une réussite scolaire. Je ne perds pas mes rêves poétiques de vue. Je priorise. A l’instant, ce sont les examens à venir qui m'inquiètent et notamment cette dissertation sur le Romantisme. Courant artistique que j’affectionne particulièrement, il n’est donc pas question d’échouer.

Le calme de la bibliothèque m’apaise. Je viens régulièrement profiter de cette ambiance sereine pour travailler. J’apprécie le confort de ma chambre, cependant, mes voisins ne sont pas toujours très respectueux. Ici, dans ce lieux d’érudition, je suis dans mon élément. Plongé dans une atmosphère studieuse. Il me manquerait que le doux son de la pluie cognant contre les carreaux pour que le cadre soit parfait. Malheureusement, cet hiver a décidé d’être rigoureux, mais pas pluvieux. L’automne me manque. Nous sommes à présent plus proches des jours ensoleillés qu’ennuagés. Mais tel est le rythme des saisons, le cycle de la vie auquel nous sommes condamnés à vivre jusqu’à la fin de nos jours.

Mes pensées s’égarent me reviennent rapidement sur mon ouvrage. Un essai sur les poèmes de William Wordsworth, pionnier du Romantisme. Un véritable maître pour les êtres sensibles comme moi. Mon devoir ne peut se focaliser uniquement sur la poésie. Il est difficile de ne pas me perdre dans les vers de mes auteurs favoris. Le travail de recherche est aussi passionnant que dangereux. Il est si facile de dévier du droit chemin sans pourtant jamais cesser d’enrichir ses connaissances. L’académie, à travers cette dissertation, m’a cependant imposé des limites, des chemins à emprunter plus que d'autres. Je ne peux donc pas me permettre de m’égarer trop longtemps.

C’est l’esprit tout à mon œuvre que j’en arrive à ignorer le monde qui m’entoure. Peut-être qu’il me faudrait être plus prudent, cette académie n’est pas composée uniquement d'élèves aussi studieux. J’ai même la sensation qu’il existe bien plus d’éléments perturbateurs. C’est d’ailleurs l’un d’eux qui vient à ma rencontre. Je lève vers lui un regard qui ne laisse pas douter de l’effet que me provoque son intervention. Pourtant, je remonte studieusement mes lunettes le long de mon nez, garde un calme olympien, pour lui répondre :

- Bonsoir. Je ne suis jamais seul. Les esprits de mes ancêtres m’accompagnent toujours.

Il aurait été raisonnable de ne pas répondre à sa question avec autant d’honnêteté. Je n’en suis pas capable. Mentir serait manquer de respect à mes guides spirituels, je ne peux pas prendre le risque de nier leur présent. Le silence s’installe entre nous. J’attend patiemment que mon interlocuteur me décrive la raison de sa visite. Mais elle ne vient pas. Je me vois donc dans l’obligation de reprendre :

- Puis-je t’être utile en quelque chose ? Ne me fais pas perdre mon temps, s’il te plaît, j’ai beaucoup de travail.

Le visage de mon interlocuteur m’est familier. Nous avons déjà dû nous croiser dans les couloirs. Je peux affirmer qu’il n’est pas étudiant en Lettres. Il m’est familier, mais pas à ce point. Il serait donc étonnant que son intervention ait un quelconque intérêt. D’autant qu’au ton qu’il avait employé précédemment, je me doute que ses intentions ne sont que peu louables. ma gentillesse me perdra.
©️ nightgaunt
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Lun 22 Jan - 16:44
Chul-Hei Park
Creativity takes courage.
Chul-Hei Park
Messages : 16

Journal perso
Ardoise (dortoirs):


TW : racisme

There is no such thing as purity
what a little whore !
Dorothy et moi, on en a vu défiler des défis à la con et ils n’ont pas toujours bien tourné. Par exemple, une fois, elle m’a mis au défi de draguer l’armoire à glace qui gardait l’entrée de la boîte.
J’ai eu mal au cul pendant une semaine.
Une autre fois encore, j’ai défié Dorothy de boire cinq shots d’affilée. Elle a vomi des arc - en -ciel dans le taxi. Autant vous dire que le conducteur n’était pas ravi et qu’il nous a fait payer le double pour l'inconvénient, plus le nettoyage de la voiture… C’est le père de Dorothy qui a payé, sans trop savoir ce qu’il payait d’ailleurs. Quand Dorothy lui a demandé la thune, il a juste dit “combien ?” avant de sortir des billets de cent dollars de ses poches. On aurait dit un magicien avec des mouchoirs infinis. T’auras cent dollars ! T’auras cent dollars ! Le nettoyeur de la piscine aura cent dollars ! Et puis tiens là, ton petit chinois là, donne lui cent dollars aussi !
J’aime beaucoup le père de Dorothy.
Mais c’est quand même à se demander comment il réussit à rester riche.
Tout ça pour dire que ce n’est pas le défi le plus stupide que Dorothy m’ait proposé, là au moins ça implique quelque chose que j’apprécie.

J’ai toujours aimé les nerds. J’avoue, c’est mon plaisir coupable, quand je les ramène dans mon lit, retire les lunettes de leur nez et qu’ils se transforment en véritables freaks du sexe, avec des kinks comme on en entend parler que dans les documentaires sur les déviants à l’écran. Peut-être que c’est parce qu’ils voient que dalle sans leurs lunettes… Ou bien, comme Superman, ils ont une identité secrète de dominants BDSM. En regardant mon nerd de la semaine, je me demande s’il cache du cuir et des lanières sous son pull. S’il va l’arracher d’un seul mouvement et gagner cinq centimètres.

Je sens le regard de Dorothy dans mon dos. Elle attend avec impatience la suite de l’histoire, et qui suis-je pour la lui refuser ?
La réponse du nerd ne manque pas de me faire sourire encore plus. Accompagné par les esprits de ses ancêtres, putain, on aurait voulu le faire on n’aurait pas pu. Si je le présentais à mon père, pour sûr qu’ils deviendraient meilleurs potes.
LOL.
Comme si j’allais ramener un nerd pareil à mon daron ! D’autant qu’il est persuadé que je vais épouser Dorothy, quand bien même je lui ai dit un milliard de fois que notre relation n’est pas comme ça. Je suppose qu’on n’entend que ce qu’on souhaite entendre. C’est comme la fois où je lui ai dit que je n’avais aucune intention de reprendre le restaurant familial… Mes darons sont toujours persuadés que c’est juste une phase, un acte de rébellion. Que ça va passer.
It’s not just a phase, mom !
Il me le ressort, de temps en temps, en mode quand tu reprendras le restaurant… pas si, mais quand. Il faudra bien qu’ils se rendent à l’évidence, un jour. En attendant, je mène la grande vie aux frais du père de Dorothy. Pas qu’il me prendrait pour un prétendant sérieux pour sa fille, mais pour porter les valises, je suis suffisant.
J’adresse un sourire confiant à mon interlocuteur.

« Est-ce qu’on a vraiment besoin d’une excuse pour venir parler à un joli minois ? »

D’un doigt délicat, je remonte les lunettes sur son nez, sans le lâcher des yeux.

« William Wordsworth hein ? Un pilier de la poésie anglaise, il a été accusé d’être girondin si je me souviens bien ? »

Je me demande si mon nerd pourrait avoir l’air encore plus hors temps, même ses références sont loin dans le mysticisme. Il a l’air perché ce pauvre garçon.

« We leave you here in solitude to dwell… »
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Sam 27 Jan - 14:19
Legend LeBlanc
Today a reader, tomorrow a leader.
Legend LeBlanc
Messages : 262
Emploi/loisirs : Etudiant en Lettres

Journal perso
Ardoise (dortoirs):
there is no such thing as purity


A mon plus grand regret, mon interlocuteur ne semble pas touché par la présence de mes ancêtres. C’est sans doute mieux ainsi, je ne suis pas d’humeur à me lancer dans une séance de spiritisme simplement pour que ma grand tante Serenity Belle souhaite une bonne journée à cet inconnu et lui dise de se tenir droit. A cette pensée, je rectifie ma propre position. L’apparence ne fait pas le poète, mais j’aime l’idée de laisser derrière l’image d’un être digne qui n’a pas laissé la noirceur de son âme torturer son corps autant que son esprit. Tatie Serenity ne me laisserait pas faire et allait me hanter toute les nuits si j’osai me laisser aller.

Elle n’est pas la seule d’ailleurs, notre cher coach de l’équipe de natation n’aimerait pas voir ma performance sportive décliner. Bien que je la craigne moins que tatie, je m’étais engagé dans cette équipe. Je suis un homme de parole. J’ai promis de faire mon possible pour mener les loutres à la victoire et je le ferais. C’est aussi simple que ça. Mais je me laisse distraire. Uniquement Wordsworth devrait avoir mon entière attention. Toutefois, il m’était difficile d’ignorer mon interlocuteur. La raison de sa présence me rendait perplexe. Je n’aurais pas décrit mon “minois” comme “joli”. Parmi tous les adjectifs que notre belle langue met à notre disposition, si l’intention de mon interlocuteur était de flatter, alors il avait sa disposition bien d’autre mot plus adéquates.

Ce jeune homme me prend au dépourvu. Son attitude charmeuse me met mal à l’aise, si bien que je n’ose pas remuer lorsqu’il vient toucher mes lunettes pour les remettre en place. Quelle audace. Dois-je la dénigrer ou la saluer ? Par expérience, je sais que mes camarades d’étude apprécient me taquiner avec pour seul objectif de s’amuser de ma réaction. Je n’avais plus l’âge de tomber de puérils guet-apens. Je décide donc de rester stoïque. De ne pas offrir à mon interlocuteur la réaction qu’il est venu chercher. Je suis bien au dessus de ces enfantillages. Pourtant, je ne peux le renvoyer s’il me parle de Wordsworth :

- C’est juste. Il a été une figure importante lors de la Révolution française, bien que ce fut bref. Son retour en Angleterre lui a épargné bien des maux. Bien qu’il ai dû faire un croix sur sa relation avec Annette Vallon. Mais j’essaye surtout de me focaliser sur son œuvre, plutôt que sur sa vie. Bien que les deux soient intimement liés. Il ne faut pas que je me perde dans mes propos où mon essai littéraire tournera à la dissertation historique.

Par habitude, je cherche à remonter mes lunettes le long de mon nez, oubliant que mon interlocuteur vient de le faire à ma place. J’essaye de ne pas paraître trop perturbé. Et je compte même renvoyer poliment le jeune homme d’où il vient. Si je suis ravi de parler de poésie et agréablement surpris par ses connaissances, j’ai un devoir à terminer. Mais avant que je ne prononce le moindre mot, il me devance.

- With these our latest gifts of tender thought;
Thou, like the morning, in thy saffron coat,
Bright gowan, and marsh-marigold, farewell!


Il fallait que je finisse. Ce serait un outrage que de laisser les mots de Wordsworth en suspens. Ce jeune homme a piqué ma curiosité. Il connaît donc si bien le poète ? Il aurait très bien pu lire ce vers sur un de mes livres ouverts. Cependant, il ne me semble pas avoir vu son regard se poser assez longtemps sur mes ouvrages pour en retenir un passage aussi rapidement. Je n’aime pas la position dans laquelle me met cette personne.

- Excuse-moi, je discuterai volontiers de Wordsworth pendant des heures, mais je ne peux pas me permettre de me laisser distraire. D’autant que tu es attendu, me semble-t-il.

Mon regard se pose sur cette demoiselle à quelques mètres de nous. Elle observe la scène avec une attention que je ne peux ignorer. Cela renforce mon sentiment de méfiance à l’égard de l’inconnu. Il veut me faire perdre mon temps. Il n’a aucun intérêt réel pour la poésie. Il a sûrement étudié Wordsworth au lycée, comme beaucoup et il a la chance d’être doté d’une bonne mémoire. Je ne me laisserai pas avoir aussi facilement. Un frisson me parcourt, je réajuste ma position. Tatie surveille cet échange.
©️ nightgaunt
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Lun 29 Jan - 17:42
Chul-Hei Park
Creativity takes courage.
Chul-Hei Park
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
There is no such thing as purity
what a little whore !
Louis aimait la poésie romantique et les pipes. Mais vraiment ce qu’il aimait le plus, c’était la poésie romantique. Si on lui avait laissé le choix entre lire des pièces inconnues de Thomas Chatterton et avoir un orgasme tous les jours, il aurait choisi Chatterton sans hésiter. Ça aurait été vexant s’il n’avait pas été comme ça avec tout le monde, mais Louis n’avait jamais moins de trois partenaires différents en même temps. On avait d’ailleurs créé un groupe de soutien sur instagram, pour tous ceux qui se sentaient frustrés par la passion du type. Je n’étais pas aussi accroché que ça, mais ça tenait surtout au fait que Louis était complètement con, à côté de son calage en littérature anglaise. Tous ses profs l’acclamaient comme un génie, pourtant je peux vous assurer que le gars avait moins de neurones qu’un bulot.
Mais quand il n’avait pas le nez dans ses livres, il était un super coup au lit et moi ça me suffisait, même si pour ça je devais me taper des monologues à base de vieux morts depuis plus d’une centaine d’années. Louis se fichait qu’on l’écoute vraiment, du moment qu’il pouvait déverser sa passion à quelqu’un qui hochait la tête d’un air sérieux. J’ai toujours été très doué pour hocher la tête d’un air sérieux. Il faut dire aussi, qu’avec mes parents, c’est un talent que j'ai dû acquérir assez tôt.
A grands renforts de oui, oui et de vraiment ?!.
Sourire, moue outrée, visible compassion et tristesse.
Autant de masques à échanger au cours de la conversation et on devient maître de la comédie dramatique. J’aurais pu avoir un Oscar si on m’avait filmé, malheureusement mes talents restent méconnus, et il n’y a bien qu’avec Dorothy que je me permets, dans un grand soulagement, à être naturel.

Tout ça pour dire que le sujet de recherches du nerd ne m’est pas inconnu. Je ne suis pas resté très longtemps à la main de Louis, mais suffisamment pour avoir quelques bases en la matière. Suffisamment pour que ça me barbe complètement. Je n’en perds toutefois pas mon sourire, quand la récompense est alléchante. Pas les onze dollars, ne me prenez pas pour un rat, mais je sais que l’histoire fera rire Dorothy et depuis qu’on s’est rencontrés, c’est bien tout ce qui m’importe.
Je l’écoute monologuer sur Wordsworth et si je n’en montre rien, j’ai comme une impression de déjà vu. Si le gars avait été un blanc bec aux cheveux blonds et aux yeux verts, j’aurais presque pu transposer Louis sur son image. L’un comme l’autre, c’est du pareil au même, et je décroche en me demandant s’il sera tout aussi bon au lit, ou si ce sera l’affaire d’une seule nuit. Je penche la tête, sceptique et réponds, presque machinalement:

« Tu ne penses pas que sa vie soit un élément fondamental dans son œuvre ? Je comprends que tu ne souhaites pas en faire un article de Closer sur sa vie personnelle, mais sa relation avec Annette est quand même immanquable pour le comprendre…Je trouve ça un peu limité de se concentrer sur ce qu’il a écrit sans prévaloir que ce qu’il a vécu avec la guerre et Mary puisse avoir modifié totalement sa façon de voir. »

Par simple esprit de contradiction. Qu’est-ce que j’en sais moi de sa relation avec Annette et Mary ? Est-ce que j’étais là pour le voir ? Non. Alors voilà !
Le type continue sur ma lancée et je l’observe faire avec un brin de curiosité. Il n’y a bien que les passionnés pour se souvenir de vers de cette façon. Vous imaginez si je devais draguer à coups de thou ? On serait pas dans la merde !
Avant que j’ai le temps de répliquer ou de répondre, il reprend en expliquant que je suis attendu. ça ne fait pas tout de suite tilt dans mon esprit et je suis son regard du mien jusqu’à Dorothy. Je lui fais un geste définitivement épelé comme tu vas te tirer oui ?.

« T’as pas un livre à aller chercher ??? »

Dorothy glousse et mon sourire se fait plus vrai. Je me détourne pour revenir vers mon nerd, calmement:

« C’est juste Dorothy, elle veut voir si j’arriverai à avoir ton numéro. »

C’est la vérité. Je ne lui dévoile cependant pas qu’on a parié sur la question, quand vu l’animal, ça le brusquerait. Je lance toutefois:

« On est tous les deux en section Arts. T’es en Lettres j’imagine ? Ca expliquerait pourquoi on ne s’est pas trop croisés avant. »

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