TRIGGER WARNING : MENTION DE DROGUE / DE HARCELEMENT
Odeur de bière séchée sur fond de remixes fini à la pisse. T'étais pas vraiment dans ce qu'on pouvait appeler ton élément, quoique t'aurais pas protesté si on t'avais rétorqué que : toi aussi t'étais un peu fini à la pisse.
Les pieds au dessus de l'eau tu regardais ton reflet tenter de prendre forme en fumant dieu seul sait ce qu'un des fournisseur officiel du Vortex Club avait bien voulu te vendre. Le type t'avait vendu qu'il avait la meilleure came pis t'en riait encore en repensant à tout ce que t'avais bien pu tester. Ce truc refilerait même pas un semblant d'orgasme à une grand mère en phase terminal. Mais bon tu faisais avec, déjà que t'avais rien à faire là ? Tiens c'est vrai qu'est ce que tu foutais là déjà ? Merde c'était potentiellement plus efficace que ce que tu pensais...
La soirée touchait à sa fin et seul les membres du Vortex Club subsistaient. Et toi parce que tu n'avais manifestement pas décidé de lever ton royal postérieur pour regagner le monde des vivants. C'est pas comme si ça les dérangeait, t'étais de ces êtres étrange qui passent partout, que tout le monde connait mais sur qui personne ne balance de rumeur. T'étais déjà assez doué pour te faire ta propre réputation... La musique avait viré mauvais porno amateur et la piscine de Blackwell ressemblait de plus en plus à un aquarium humide et poisseux. Les membres du club faisaient leur trucs de membre, prendre des photos qui leur serviraient d'armes de destruction massive sur les réseaux d'un pauvre gars bourré étalé dans son propre vomis. D'autres harcelaient une meuf en la forçant à s'exposer en maillot de bain alors qu'elle avait vraiment pas l'air d'en avoir envie. Classique. Les pauvres. Pendant un instant ça t'a traversé l'esprit de faire quelque chose pour eux. De porter le pavillon des opprimés et de jouer les grands seigneurs. Mais t'étais pas un héros. Pas ce soir en tout cas. C'était pas tes affaires. T'avais moyen envie de te foutre le fils Prescott à dos. Et même si l'animal était hors radars , demain il serait au courant de chaque putain de petit détail de cette soirée chaotique.
On aurait pu te traiter de salaud, de lâche même, d'être de ceux qui n'agissent pas. T'étais plutôt de ceux qui n'agissent plus car la vie t'avais prouvé maintes et maintes fois que tu n'étais rien et encore moins le Deus Ex Machina qui allait peser dans la balance. T'as préféré soupirer et partir côté vestiaires, là où tu n'aurais peut être plus à apprécier ce genre de spectacle désobligeant. Pis sur ta route t'a croisé Azzia Young. L'inaccessible Azzia Young. Tu lui a lancé un de ces sourire dont tu avais le secret avant de décider d'aller te frotter à ses épines.
" Vous ici ? Je ne pensais pas croiser d'autres rats de bibliothèque comme moi aussi proche d'une piscine..."
Puis tu jetais alors seulement un coup d'œil à sa tenue qui eut pour effet de te ramener dans l'instant présent à ta condition de sale gosse livré sur le marché sans la dernière mise à jour. Maladroitement tu fis mine de regarder ailleurs en passant frénétiquement ta mains dans tes boucles brunes comme si ça allait te donner de la contenance. Tu te raclais la gorge avant d'enchainer sur un:
" Sympa l'artiste qui est passé toute la soirée je pensais pas que l'industrie de la musique donnait sa chance aux machines à laver épileptiques... "
Et tu demandais pourquoi elle était inaccessible ?
Encore une journée éreintante pour le vilain petit canard de la famille Young. Canard qui était également le joyau de son père. Une ambivalence incompréhensible pour quiconque de censé. La jeune créature passa ses mains dans ses cheveux de jais, exhibant à la vue de tous son eye-liner tiré jusqu'en haut de ses tempes. Un soupir se faufila entre les lèvres de la jeune femme. Une cigarette se faisait désirer. C'est pour cela que sur le chemin du retour jusqu'aux dortoirs, ce n'est pas une mais trois, qu'elle se grilla. Elle avait cette prestance entre le style classique et le rock, qui lui faisait porter la cigarette comme un bijou, entre son index et son majeur. Dans le genre bombe, Azzia Young était de la nitroglycérine. Sexy, Huppée, mais profondément instable.
Le week-end était arrivé en traînant les pieds. La jeune femme avait du supporter le niveau plus qu'exécrable de ses camarades de classes. "Comment vous avez pu atterrir en études sup, sérieux ? Bande de parasites." Le professeur avait repris la brune, prônant la tolérance là où Azzia ne considérait que l'élitisme. Pourquoi était-elle encore coincée ici, alors que sa mère se dorait surement la pilule ailleurs ? Ce n'est pas avec le niveau d'Arcadia Bay qu'elle deviendrait autrice célèbre. Pour calmer ses nerfs, la douche fut longue, brûlante, salvatrice. Ce soir, c'était la soirée du Vortex Club, dont elle faisait partie. Les soirées ayant lieu à la piscine de l'université, dans le secret le plus total des professeurs, elle avait donc sorti un maillot de bain. les soirées du Vortex Club étaient iconiques pour tous ceux non invités, alors elle se devait d'être iconique. Son maillot de bain était divinement échancré, Majestueusement ajouré et merveilleusement décolleté. Sa croupe était plus en beauté que toutes les influenceuses traînant sur les réseaux dernièrement. La touche final, un bijou de corps réalisé d'une chaîne dorée, soulignant sa poitrine menue mais ferme, caressant son nombril et suggérant un endroit plus protégé. Des talons hauts larges et droits, toute personne croisant son regard de sirène aurait pu supplier à ses pieds de lui servir de paillasson, et c'était ce sentiment qui excitait profondément la jeune femme. Se sentir au dessus de cette populace qui ne saurait jamais poser ses doigts crasseux sur son corps discrètement hâlé. Son carré finit plaqué en arrière pour un effet mouillé, et un trait d'eye-liner rouge termina son look. Elle enfila un pantalon large et un chemisier oversize, et fila au rendez-vous.
La soirée battait son plein, les ragots étaient déjà nombreux, les gens étaient déjà terminés alors qu'elle venait de faire son entrée. Évidemment, ses pas étaient accordés à la rythmique du lieu. Un verre, deux verres, une infinité ensuite. La musique était déjà imbuvable, et l'alcool mauvais. Elle avait profité, dansé, et passé du bon temps dans la piscine, alors elle se décida à rentrer, maintenant que les nouveaux du clubs pouvaient tous se branler dans leurs rêves sur sa personne, que les anciens s'étaient finis dessus sans se sentir venir en ayant eu le droit à un mot de sa part, et que toutes les jeunes femmes questionnaient leur sexualité, elle pouvait partir tranquille. Elle sortit de l'eau comme la créature des ténèbres qu'elle était : De la manière la plus suave qu'un être humain pouvait espérer atteindre. Elle se dirigeait vers les vestiaires, quand un énième cafard se dressa sur son chemin.
"Vous ici ? Je ne pensais pas croiser d'autres rats de bibliothèque comme moi aussi proche d'une piscine..."
Elle posa son regard inquisiteur sur le joli minois qui venait de lui couper la route. Un sourire presque sadique étira discrètement les fossettes de la belle brune. Pour qui se prenait cet énergumène ? Elle le toisa du haut en bas, talons hauts à la main, ses cheveux dégoulinant sur sa silhouette, soulignant chaque courbe de ses mamelons, chaque bout de peau apparente, comme un millier de diamants.
"Et tu es ? Oh ! Surement un première année qui a cru qu'il était invité ? Si la soirée est pas à ton gout, tu peux dégager, les rats sont des nuisibles, tu sais ?"
Il avait eu l'audace de se comparer à elle, pire ! De s'apparenter à elle. Sans réussir à assumer d'avoir touché un avant goût du paradis avec ses yeux. Elle laissa son ego se gonfler lorsque ceux-ci se posèrent sur le peu de tissus qui sublimait sa personne.
"Oh mais si je me souviens, tu es dans un de mes cours. c'est quoi déjà, Terrence, c'est ça ? Pourtant je ne me souviens pas de ta discographie ou de tes concerts, tu penses faire mieux ? Vas-y je t'en prie ! Parce qu'à ce rythme là la piscine va refroidir, et personnellement je n'aime pas patauger dans l'eau froide."
Elle lui pointa du doigt la table de mixage. Le joueur de football un peu trop musclé pour un athlète d'endurance était en train de s'ambiancer sur sa mauvaise techno.
"Mais si tu as peur de te frotter à Jason, tu peux toujours ravaler tes critiques et me faire gagner du temps en me laissant passer."
Elle croisa les bras, un air à la fois amusé, prédateur et espiègle. Elle venait de trouver son jouet pour la soirée, et il était plutôt pas mal pour un jouet de bas étage.
TRIGGER WARNING : MENTION DE DROGUE / DE HARCELEMENT
Alors que tu détaillais la brune sous toute ses coutures, oubliant d'être vexé qu'elle te considère comme une sous merde à défaut d'un déchet, la certitude que cette créature de contrôle avait intimement côtoyé un monde aussi dégueulasse que celui dans lequel tu trainais ta carcasse te sauta aux yeux. Elle avait la beauté de ce qu'on avait abimé et qu'on s'était échiné à réassembler. Celle des poupées de porcelaines qui n'auraient rien eut à faire entre les mains sadiques de quelques enfants capricieux. Ouais, les rats étaient des nuisibles.
" Je sais, j'ai tendance à choisir mes mots. "
Si ça risquait de la vexer ? Tant mieux. Sourire acide et œillade défiante, tu te laisserait peut être désarçonner par sa beauté mais pas par le venin qui sortait de sa bouche. Du venin tu t'en injectais dans les veines depuis trop longtemps pour que ça te touche encore.
" Oh parce que j'aurais dû avoir une discographie pour entrer en littérature ? Faudra que tu penses à me montrer la tienne du coup Azzia... J'ai juste des goût"
Coup d'œil au sportif et rictus de dégout.
" Et un cerveau."
Tu haussais un sourcil à l'invitation étrange de la brune qui semblait vouloir jouer avec toi. Jason était con. Mais manipulable. Haussant les épaules comme si tu ne risquais pas de t'en prendre une dans la manœuvre tu allais à la rencontre du concentré de testostérone qui vous servait de DJ. Lui faire croire que la brune en pinçait pour lui ? Trop cliché, et puis Azzia ne s'intéressait à personne d'autre qu'à elle même. Par contre fouiller dans ta poche pour échanger avec lui un pochon d'une drogue quelconque dans un rapide check d'une élégance somme toute relative t'avait rapidement ouvert l'accès à la table de mixage. Adieu dernier cachet de MDMA... La table de mixage s'avéra être un simple macbook branché sur spotify. Pas trop compliqué pour ton cerveau de crackhead. Desire de Meg Myers devrait au moins suffire à réchauffer l'ambiance. Et aurait le mérite de faire passer le message. Tu étais étonnement d'humeur taquine ce soir. Quelque regards hébétés se levèrent vers toi alors que tu lançais la musique et soudain l'ambiance refroidies sous acide de la piscine se changea en quelque chose de bien plus pernicieux. Merde alors, une chanson pouvait donc à ce point transformer un espace ?
Tu revins calmement, un air de dédain victorieux flanqué sur le visage devant la sirène qui se tenait toujours de marbre là où tu l'avais laissée.
" J'ai le droit à quoi comme récompense pour mon sacrifice, madame je ne suis pas capable d'encaisser la moindre critique ?"
Oh toi tu voulais surtout qu'elle continue à t'en mettre plein la gueule. Mais ça aurait été de mauvais goût que d'afficher ton masochisme en plein territoire du vortex club.
