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I've still got a mad little crush on you. feat. Teddy

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Jeu 19 Sep - 22:20
Elijah Holtz
Poulet-Spartiate
Elijah Holtz
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Localisation : Arcadia Bay
Emploi/loisirs : Professeur de cinéma

Journal perso
Ardoise (dortoirs):

I've still got a mad little crush on you
J’avais du mal à réaliser. Une année entière était déjà passée depuis que mes lèvres avaient rencontré celles de Teddy Scott pour la première fois. Je le revoyais encore arriver en trombe, essoufflé, après avoir été chassé par ma voisine de l’étage inférieur, me charmer avec son ukulélé et… me mettre un vent monumental alors que je me penchais vers son visage. Cette soirée n’avait pas été épargnée en émotion, certes, mais j’en gardais un excellent souvenir. D’ailleurs, cela me brisait un peu le cœur de quitter prochainement mon appartement, lieu où tout avait commencé. En particulier le balcon où nous étions enfin parvenus à surmonter notre peur initiale de l’engagement. Ce lieu avait une forte teneur symbolique à mes yeux. Mais il était nécessaire de laisser ce logement pour un où mon petit-ami se sentirait davantage en sécurité (et où je pourrais élever mon futur chien mais chut). Qu’est-ce qu’on ne ferait pas par amour hein ? Le plus beau dans l’histoire était que ce cap me faisait réaliser que je ne ressentais pas le moindre soupçon de lassitude. Au contraire, ma fierté d’être à ses côtés n’en était que renforcée. Jamais auparavant je n’avais été en couple aussi longtemps. Et quel honneur que cela soit avec le type le plus adorable que l’on puisse imaginer !

Nous avions discuté de la manière dont nous pourrions fêter cet événement. Un voyage à l’étranger avait rapidement été balayé puisque nous étions encore en pleine période universitaire en ce début du mois d’octobre. Finalement, la décision s’était portée sur une exploration de l’Oregon durant tout un week-end. Quoi de mieux pour passer du temps ensemble, isolés de tous et libres de réaliser nos frasques sans peur de la moindre conséquence ? Le Teddyjah à l’état sauvage ! L’aventure, nous voilà ! Puisque le musicien avait déjà visité la plupart des endroits incontournables du coin, notre parcours se constituait principalement de lieux qui nous étaient étrangers à tous les deux ou de ceux dont il avait peu de souvenirs. Visualiser un Teddy junior gambadant fièrement sur les sentiers rocheux m’amusait déjà.

La première journée était déjà bien entamée lorsque je glissais mes pieds dans le lac Mirror après avoir tourné autour du mont Hood. Nous étions entourés de verdure à en attraper le tournis. Je ne repérais aucun être vivant si ce n’est les oiseaux nous surplombant, quelques biches et autres animaux nous regardant dans l’ombre. Le paysage était tout simplement époustouflant sous ce soleil radieux qui tapait sans pitié. Je mourrais de chaud ! Ainsi, j’avais négligemment jeté mon sac de randonnée (qui contenait entre-autres nourriture, tente et gourdes) sur la rive pour me rafraîchir. Maintenant accroupi, je me trempais le visage pour me débarrasser d’une pellicule de transpiration peu glamour et soupirais avec soulagement.

- Je revis ! criais-je à l’adresse de mon petit-ami qui paraissait mourir un peu plus loin.

Vraiment, contrairement à ce que l’on pourrait penser, je prenais mon pied. Je trouvais cette expédition tout simplement extraordinaire ! J’avais déjà tout un paquet de clichés immortalisés dans mon appareil photo reflex, j’avais manqué de m’étouffer sous le coup du rire quand je m’étais cassé la figure dans une tentative désespérée de m’approcher discrètement d’un faon, etc. En somme, j’avais tout d’un gosse surexcité. C’était une autre histoire pour le brun dont l’endurance était en deçà de la mienne et qui avait besoin d’un instant pour reprendre son souffle. Tenant à son bien-être, je ne pouvais pas refuser !

- Je sens qu’on va regretter ce soir de ne pas avoir accès à une bonne douche…, dis-je en pouffant tandis que je m’asseyais à ses côtés. Attends…

J’attrapais mon sac et le fouillais plusieurs secondes avant d’en tirer une bouteille et des gâteaux. J’étais prêt à parier que cela constituait le plus beau cadeau que je ne lui ai jamais offert à l’heure actuelle ! Une fois qu’il fut occupé à grignoter, je partis humidifier une serviette que je vins ensuite tapoter sur son front. Le pauvre était en nage !

- Je vais devoir te jeter dans la rivière si tu n’y vas pas par toi-même ! l’avertis-je avec un sourire amusé. Au moins, je ne me fais pas de souci pour ton sommeil cette nuit…

Teddy n’était pas sérieusement à l’article de la mort. Auquel cas, je ne le prendrais pas avec tant de légèreté. Sûrement grossissais-je un peu les faits dans le but d’avoir un prétexte pour prendre soin de lui. Je croquais dans un cookie puis vins le caresser derrière la nuque tout en l’observant. La fatigue se lisait dans son regard mais je ne pensais pas qu’elle lui faisait regretter ce voyage pour autant. J’appréciais tellement ces heures seul dans la nature avec lui, malgré mon bassin qui commençait aussi à se plaindre.

- Tu sais que même dégoulinant de sueur tu es sexy ?

Je ris de nouveau (oui, j’étais franchement de bonne humeur malgré la chaleur et les kilomètres dans les pattes) et vins chercher sa bouche avec délicatesse. Nous ne nous cachions jamais vraiment à Arcadia Bay mais ici, nous avions encore moins de raison de nous sentir gênés par le regard d’autrui. C’était savoureux. Rien de tel pour un premier anniversaire qu’une émancipation entière vis-à-vis d’une société curieuse et réprobatrice.


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Mer 25 Sep - 15:08
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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Emploi/loisirs : Régisseur

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Ardoise (dortoirs):
Pourquoi j’avais accepté une telle aventure, hein ? Sur le papier, ça semblait génial. Un week-end camping/randonné dans des coin perdus de l’Oregon en amoureux. Quand l’idée était apparu, je ne sais pas trop ce que je m’imaginais. Je me disais peut-être que peu importe le lieu, ou le moment, tant que j’étais avec Elijah, ce serait forcément bien ? Imbécile va. Ca faisait déjà plusieurs heures qu’on marchait et j’avais déjà l’impression d’avoir perdu un poumon. Ou deux. Et moi qui me pensait plus sportif qu’avant. Laissez-moi rire. Et de son côté Eli était tout content, il gambadait dans la nature, s’émerveillait de tout, prenait des photos. Heureusement qu’il était adorable et que j’adorais le voir dans un tel état parce que sinon, ça ferait un moment que j’aurais renoncé à l’expédition.

J’avais dû mal à me rendre compte que ça faisait un an qu’on était ensemble. Enfin si on omettait nos moments de pause/rupture. J’avais surtout dû mal à me faire à l’idée que, malgré tout, le blond semblait toujours aussi accroc à ma personne. A tel que point que, par moment, j’avais même peur de ne pas l’aimer autant qu’il m’aimait. Je sais, c’est sûrement débile, mais croyez-moi, ça me faisait flipper. Il était tellement investi dans cette relation. S’il ne me l’avait pas rappelé, je ne me serais jamais souvenu que c’était à cette date précise que nous avions commencé à sortir ensemble. Je n’étais pas du genre à compter les jours qui passait. J’étais plus un partisan de vivre dans l’instant présent.

Et dans l’instant présent, je vis Elijah jeter son sac à dos pour se ruer vers le cours d’eau qui serpentait près du sentir que nous arpentions. Je le rejoignis à mon rythme, pour arriver au moment où il annonçait revivre. Il se foutait de moi. Je forçais un sourire, malgré mon épuisement. Je laissais aussi tomber mon sac et mes épaules m’en remercièrent. J’avais l’impression qu’elles allaient finir par céder à force. Mais je n’osais pas me plaindre, parce que Elijah semblait tellement heureux d’être là.

- Je sens que je vais regretter beaucoup de choses ce soir…

Je préférai même pas y penser. Mon coeur de citadin en pleurait d’avance. Pour un gars qui aimait dormir pendant des heures dans son grand lit confortable et rester sous la douche sans se soucier du montant de la facture d’eau… Et bien, oui, il y allait avoir de quoi en pleurer. Mais visiblement l’allemand avait prévu le coup. Il sorti de son sac de l’eau et des gâteaux, ce qui me fit lâcher un soupire de soulagement.

- Ô Saint Graal…

J’avais tellement besoin de reprendre des forces et rien de tel qu’un bon goûter. Je me laissais finalement tomber au sol, armé des denrées qu’on m’avait confié et commençai par boire presque la moitié de la bouteille avant d’attaquer le paquet de cookies. Elijah était retourné à la rivière et revins avec un serviette trempée qu’il utilisa pour éponger la sueur de mon front. Vous voyez ! C’est ce genre d’attention…. Il était tellement parfait, j’étais tellement une loque à côté…

- Huh, si je ne meure pas d’épuisement avant ce soir…

J’avais envie de dire que je blaguais, mais à ce stade, il y avait de quoi en douter. Mais au lieu de me prendre la tête avec ça, Elijah était venu s’installer près de moi pour partager ce goûter avant de glisser une main sur ma nuque. Par Hendrix, c’était sûrement un des endroits de mon corps qui suait le plus, comment pouvait-il supporter ça ? Le contact n’était pas désagréable pour moi hein ! Loin de là, mais pour lui….

- C’est vraiment dur de trouver un truc qui te repousse… T’es difficile…

Ou alors il était pas assez difficile justement. Bref, on s’en fout, de toute façon, Elijah était déjà en train de m’embrasser et je n’allais rien laisser gâcher ce moment. J’avais même posé les cookies pour passer un bras autour de lui.

- Tu sais, si ce n’était que pour ça qu’on est venu ici, on aurait très bien pu rester à la maison en fait.

Est-ce une tentative pour faire demi-tour ? Oui, totalement. Oh mais pardonnez-moi, j’étais aux portes de la mort ! Et le week-end faisait que commencer.
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Mer 25 Sep - 19:09
Elijah Holtz
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Elijah Holtz
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Journal perso
Ardoise (dortoirs):
Nous formions le couple d’explorateurs le plus cliché qui soit. L’un complètement gaga dès qu’il croisait un papillon et le second qui était déjà au bout de sa vie en seulement quelques heures. En-dehors de mes activités sportives, cette différence était sûrement à mettre sur le compte de nos parcours très différents. Pour commencer, Teddy avait grandi dans une région envoûtante de par sa beauté. Il en était forcément plus blasé qu’un individu ayant vécu dans des grandes villes, dont une dans ses quartiers les plus calamiteux. En outre, il était plus dans l’introspection tandis que je n’aspirais qu’à capturer la beauté extérieure. Cet œil sans cesse en quête d’être éblouit, transcendé. C’était mon moteur principal, ce qui me maintenait en vie. Que je sois équipé d’une caméra ou non. Bref, je devais être aussi moite que mon partenaire de fortune lorsque je me précipitais dans la rivière dans le but de m’y rafraîchir. Qu’est-ce que ça faisait du bien bon sang ! J’étais même à deux doigts de me mettre nu comme un ver mais opta pour venir à la rescousse de mon petit-ami agonisant. Ses membres semblaient sur le point de se détacher, leur force vitale anéantie par ce qui avait été une marche périlleuse depuis ce matin. Les sentiers n’étaient pas toujours facilement praticables, nécessitant à nos muscles de s’investir encore davantage dans notre progression. Nous avions même dû escalader un tronc d’arbre qui nous barrait la route après la chute de ce dernier. Non, ça n’avait pas été du gâteau vu l’épaisseur (et donc hauteur) de celui-ci. À y réfléchir, le contourner aurait été plus simple mais bien moins drôle et nous aurait fait perdre plus de temps.

Le musicien paraissait déjà s’interroger sur son choix de se lancer dans une telle aventure puisqu’il semblait déjà en manque de son confort citadin. Il n’était pas à la fin de ses peines dans ce cas ! Le sol serait bien moins confortable que son matelas dans lequel on pouvait se perdre dès la tête posée sur l’oreiller. Oui, monsieur était une princesse. Ce qui rendait le tout encore plus drôle. Quoi ? Comment ça je suis un garçon sadique ? N’importe quoi ! Pour preuve :

- Tu pourras toujours dormir sur moi. Je ne suis pas ultra moelleux mais l’idée ne me déplaît pas tellement, lui proposais-je d’une voix malicieuse.

Vous voyez ? Je pense à son bien en toute circonstance ! Ok, payez-moi une crédibilité car j’en manque terriblement à l’heure actuelle. Cependant, je devais avouer que j’étais curieux de mesurer sa réaction dans des conditions lui étant principalement étrangères. J’espérais que cela solidifierait encore notre relation (on était là pour célébrer notre anniversaire après tout !) mais le risque était également que cette expérience le rende terriblement grognon. Heureusement, j’étais déjà habitué à son sale caractère pour en avoir déjà fait les frais. Pas que je le lui reprochais. Je n’étais pas toujours facile à vivre, en particulier quand je perdais les pédales (salut Vlad, mon père et les types du bar) ou que je tirais des conclusions hâtives sans laisser à l’autre l’opportunité de se justifier.

- Dans tous les cas, je m’engage à tout faire pour que tu passes une soirée agréable en ma modeste compagnie. Même s’il me faut sacrifier un déo’ pour que ça sente moins le bouc sous la tente !

Je lui tirais la langue puis cherchais dans mon sac avant de lui tendre une bouteille d’eau et des biscuits. Teddy les accueillit avec un tel enthousiasme qu’il me fut difficile de retenir un rire. Je profitais de sa distraction pour filer humidifier une serviette qui me servit ensuite à lui humidifier le front. À croire que je pouvais lui faire ce que je voulais sans qu’il ne réagisse le moins du monde. Le pauvre était trempé. Lui qui n’était déjà pas bien épais, il risquait de ressembler à une allumette d’ici notre retour à Arcadia Bay.

- Je ne me fais pas de souci pour toi. Tu revivras dès que tu assisteras à la triste scène de moi tentant d’allumer un feu. J’ai bien peur d’atteindre un nouveau cap de ridicule à tes yeux.

Je pouffais à cette pensée. Sylvanus avait tenté de me l’apprendre à une époque et je n’avais réussi qu’à m’entailler la paume de la main. À l’exception d’une fois, mais l’assistance de mon premier « flirt masculin » n’y était pas pour rien non plus. Là, je m’étais renseigné sur la manière de démarrer un feu de camp sécurisé et avait même acheté une pierre à feu, anticipant la fraîcheur nocturne. On se trouverait bien un coin tranquille près d’un coin d’eau, loin des arbres. Oui, je ne comptais pas provoquer un incendie et déroger à la réglementation merci bien !

En attendant cette tentative qui promettait d’être fortement distrayante, je glissais ma main dans la nuque de l’enseignant puis le dévisageais. Je me fichais que ma main soit trempée de sa sueur, ou que je devais moi-même avoir de beaux cernes sous les yeux. J’étais tout simplement heureux d’être là, avec lui, malgré les quelques tiraillements de mon corps. D’ailleurs, il ne se passa pas plus d’une dizaine de secondes avant que mes lèvres rejoignent les siennes en dépit de sa remarque concernant ma « difficulté » à être dégoûté de quoique ce soit le concernant. Ce n’était pas plus mal. En particulier ce week-end. À ma plus grande stupéfaction, son bras vient m’entourer. Teddy avait préféré renoncer aux cookies plutôt que de passer à côté d’une opportunité de partager cet instant de tendresse ! Je vous assure, c’était en soi assez incroyable !

Nos visages étaient toujours à quelques millimètres l’un de l’autre lorsqu’il sortit sa nouvelle boutade (qui avait tout d’un désir caché). Je ris puis répondis :

- C’est vrai. Mais ce côté « petit sauvage » te va tellement à ravir que je m’en serais voulu de passer à côté…


Un petit bisou puis je jetais un coup d’œil à mon portable, ne possédant aucun talent pour deviner l’heure selon l’inclinaison du soleil dans le ciel. Il était bientôt dix-huit heures déjà ! Je ne pensais pas que nous étions tant avancés dans la journée. Bonne nouvelle pour mon Bear qui verrait ses souffrances abrégées pour aujourd’hui. Par contre…

- Bonne nouvelle, il nous reste un peu moins de deux heures avant le coucher de soleil. Donc on va pouvoir se poser un peu plus loin si tu le souhaites, sans pression. La mauvaise est que je n’ai pas de réseau, et sûrement toi non plus. Évitons donc les situations nécessitant d’appeler les secours.

J’avais dit ça d’un ton tout aussi décontracté que si j’annonçais la météo du lendemain. D’ailleurs, je ne pouvais donc pas regarder l’évolution des prédictions. Il ne restait plus qu’à espérer que les nuages resteraient aussi invisibles qu’ils l’étaient actuellement pour le reste de notre « séjour ». Mon attention à nouveau reportée sur le musicien, je posais cette fois ma main sur son genoux gauche. Même si je tentais d’être optimiste, je craignais que tout cela vire au cauchemar pour lui. D’une voix soucieuse, le regard trahissant mon inquiétude, je repris la parole.

- Si tu veux, demain on rentrera plus tôt que prévu. La dernière chose que je souhaite est que tu te souviennes de notre anniversaire comme de la pure torture ok ?

C'était sûrement trop tard en partie, mais rien d'insurmontable comparé à si nous poursuivions sur ce même rythme. J’anticipais sa réplique, au cas où il tenterait de prendre sur lui uniquement pour me faire plaisir.

- Et non. Je ne serais pas déçu, juré. J’ai déjà bien profité. Je suis entièrement à votre service très cher. Bon, par contre, je ne promets pas de pouvoir te porter sauf si tu veux abandonner tous nos vivres…

Très mauvais plan qui, je le savais, serait balayé de la main par un Teddy bien trop gourmand et assoiffée. J’en avais conscience, souriant de manière amusée en réaction à cette proposition.
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Jeu 3 Oct - 14:50
Teddy Abolick
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Teddy Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Je m’inquiétais pour mon confort, ça me semblait l’évidence même, vu l’état de fatigue dans lequel je me trouvais. De mon avis, c’était la pire des choses que de faire autant d’efforts et ne même pas être remercié par une nuit dans un bon lit précédée d’une bonne douche bien chaude. C’était tout ce que je demandais, pas plus, ni moins. Finalement, j’aurais dû convaincre Elijah d’aller ailleurs. Peut-être perdre inutilement de l’argent à Vegas ou alors, faire les musées en Europe, je sais pas, partout, sauf du camping. Quoique, pour une week-end, partir loin était compliqué.

Dans tous les cas, je ne pouvais pas en vouloir au blond d’essayer de me remonter le moral en me disant qu’à défaut d’un matelas confortable, je pouvais dormir sur lui. L’idée me fit sourire. Elle était loin d’être désagréable, mais présentait un léger problème :

- Moi je veux bien. Mais il faudra pas te plaindre si tu meurs étouffé avant la fin de la nuit.

Je n’étais pas si lourd que ça. Mais toute la nuit ? Et puis on sait jamais, il suffisait que je bouge, que j’appuies sur une sorte de point d’acupuncture pour que ça bloque tout. Et sérieusement, on avait survécu à un an ensemble pour finir bêtement comme ça. Je crois que j’aurais déjà du mal à me remettre de la perte d’Elijah, alors si en plus il était mort et encore plus par ma faute ? Je ne pourrais jamais me le pardonner.

- Sacrifier un déo ? Wah. Je crois qu’on ne m’avait jamais fait une déclaration aussi belle.

Je me mis à rire. Quoi ? Moi ? Me moquer de mon compagnon ? Nooon, jamais ! Je n’oserais pas voyons ! Pour qui me prenez-vous, un sale gosse ? Sérieusement, si Elijah sacrifiait tout une bouteille de déo sous la temps on allait mourir d’asphyxie ensemble. Ce serait sans doute déjà plus sympa que l’idée que lui seul meurt sous mon poids. Putain, ça devient de plus en plus glauque cette affaire. Si on ressortait vivant de notre épopée, peut-être que je devrais commencer à me résoudre à me vouer à une religion. Parce qu’il devait définitivement exister quelqu’un, quelque part, qui voulait me garder en vie. Jusqu’à présent, j’aimais bien penser que cette personne était Elijah. Puis la façon de le “prier” était plutôt sympa et me convenait bien.

- C’est pour ça que je suis venu.


J’adressai un sourire insolent à Elijah. S’il n’arrêtait pas de me tendre des perches pour le charrier, on allait pas en finir. Il n’empêche que je ne mentait pas, j’avais hâte de le voir essayer d’allumer un feu, comme un bon scoot. Maintenant que j’y pensais, peut-être que j’aurais dû accepter quand ma mère avait voulu m’inscrire à ce genre de truc. J’aurais peut-être appris quelques règles de survies en nature pratique. C’était trop tard pour faire demi-tour à présent. De toute façon, je suis presque sûr que je n’aurais pas tenu bien longtemps. Déjà parce que moi et le camping ça faisait deux. Et le jeune moi et les rassemblement de gosses ? Ca ne faisait pas bon ménage non plus.

J’arrêtais de pouffer comme un débile lorsqu’Elijah posa ses lèvres sur les miennes. C’était bien la première fois de ma vie qu’on me disait que j’avais un côté “petit sauvage”. D’ailleurs le blond avait de la chance que je sois accro à ses baisers, parce que sinon, je n’étais pas sûr d’apprécier la comparaison qu’il venait de faire. Enfin, tout ça pour ça quoi… S’il me voulait en sueur, il savait très bien qu’il n’avait pas à me traîner sur des kilomètres en forêt.

- Enfin une bonne nouvelle. Et t’inquiète, je crois que mon tel n’a pas de batterie de toute façon.

Devinez qui est le con qui a oublié de charger son portable avant de partir, hein? Mais qui avait pris son chargeur ! Comme si on allait croiser un arbre avec une prise, tu sais. Ma propre imbécillité me déprimait.

- Si on a un problème, on fera des signaux de fumée. Je suis presque sûre qu’Ophelia saura les décrypter.

Est-ce que j’avais dit ça parce qu’elle était chinoise ? Enfin qu’elle avait une famille chinoise mais refusait d’admettre qu’elle avait été adoptée. C’était un peu raciste mon affaire du coup, non ? Surtout que j’avais aucune idée si les chinois connaissaient les signaux de fumée, c’était plus un truc d’amérindien, non ? Ok, j’arrête avec les clichés. Il s’écoula quelques minutes de silence durant lesquels j’en profitais pour soupirer longuement. Je ne sais pas si c’est ça qui poussa Elijah à reprendre la parole et à me proposer de rentrer plus tôt le lendemain. J’ouvris la bouche pour protester, mais il me prit de vitesse. A croire qu’il avait lu dans mes pensées ou qu’il me connaissait déjà bien trop.

- Si je n’avais pas peur de mourir de faim, l’idée était quand même tentante…


Vous croyez qu’il le prendrait mal si je disais à Elijah qu’il était définitivement mon moyen de transport favori ? C’était des trucs à se faire plaquer dans le seconde ça. Puis, c’est bon, j’arrêtais pas de raconter des conneries depuis tout à l’heure, pour une fois, soyons un peu sérieux. Je rapprochais d’Elijah pour coller à lui, posant ma tête sur son épaule, avant de répondre :

- Tant que t’es là, ce n’est pas de la torture. Ou si c’est de la torture alors, j’suis totalement maso.

Un belle façon de dire, que quoiqu’il arrive j’aimais être avec lui. Tellement poétique ce Teddy Scott.

- Sincèrement, j’en sais rien. On verra notre état demain. Quoique t’en dise. Je n’ai pas envie de ruiner ça pour toi non plus. Perso, je m’en fout d’être au bout de ma vie, des anniversaires, je sais qu’on en aura d’autre.

Et j’étais rarement aussi catégorique et sûr de quelque chose dans ma vie. Alors si Elijah ne saisissait pas ce que je venais de dire et bien… Et bien j’ai aucune idée de comment finir cette phrase. Je ne vais pas dire que c’est triste, parce que je n’allais pas me mettre à pleurer, ce n’était pas bête non plus, après tout, même s’il était très perspicace, il n’était pas le professeur Xavier. Ou pas à ce que je sache. Bref, dans tous les cas, je ne lui en voudrais pas. Pour le moment j’avais juste envie de rester un peu là. Je fermai les yeux. Non, je n’avais pas l’intention de dormir, simplement de profiter de la musique qui nous entourait. Le chant de la rivière qui coulait, accompagné d’un choeur de pépiement d’oiseaux en tout genre. Le vent qui soufflait entre les branches pour leur faire produire des notes uniques. Et la respiration d’Elijah sur laquelle la mienne se calquait, et les battements de son coeur qui rythmaient le tout. Il n’y avait pas de mélodie plus parfaite, plus harmonieuse.
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Ven 4 Oct - 0:34
Elijah Holtz
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Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Il y avait pire mort que celle de l’étouffement sous le corps de son petit-ami. Pas qu’il y avait de quoi s’extasier non plus puisque le résultat final en serait le même mais… Mieux valait-il encore partir en étant proche de la personne que l’on aime non ? Même si, techniquement, cette dernière est également votre meurtrière. Oui, sûrement était-ce la chaleur qui nous montait à la tête pour élaborer des scénarios aussi foireux et profondément dérangés. Je me contentais de hausser les épaules dans un « On verra bien. » silencieux. Et dire que je n’étais pas dépressif. Sûrement ne me faisais-je aucun souci car je savais que la probabilité que cela arrive réellement était mince. Si ce n’est inexistante à 99,9%.

- Au pire, je m’amuserais à te hanter pour me venger de ta cruauté. Bon, je ne te promets pas d’être un fantôme très sage car passer des décennies à te reluquer… Et puis j’ai déjà toute une liste d’idées pour t’embêter. Tu n’es pas près de m’oublier.

Comme si je n’en avais déjà pas usé certaines de mon vivant ! Et ainsi, Teddy serait la première personne sur cette Terre à avoir une relation privilégiée avec un être de l’au-delà. Nous ne cessions de jongler entre le morbide et le fantastique à ce stade mais ce n’était pas pour me déplaire. Puis bien sûr que je lui ferais des farces comme mettre du papier transparent sous la cuvette des toilettes ! Il ne pourrait plus se venger donc autant en profiter ! Car, en effet, dans ma vision des choses je serai en mesure d’entrer en contact avec les objets et les individus en dépit de ma nature surnaturelle. Sinon ce serait bien trop ennuyant !

Malheureusement, les rôles s’inversaient et c’était à moi de faire les frais de ses taquineries adorables tandis que le fameux déodorant venait de faire son entrée au sein de notre périple. Nous étions notre victime favorite après tout. Bon, à y repenser, il est vrai que ma proposition n’avait rien de sensationnelle et j’avais déjà fait bien mieux. C’en était même ridicule sous un certain angle. Mais pour ma défense, le mentionner n’avait pas pour but de planter un décor à couper le souffle où Cupidon décocherait dix de ses flèches à la seconde.

- Tu me connais. Je suis un éternel romantique.

Auto-dérision. Nécessaire pour supporter les aléas de l’existence et… dans toutes mes relations aussi bien amicales et familiales qu’amoureuses. Je détestais me prendre trop au sérieux et il en était de même pour mon interlocuteur. Sans ce que je considérais être une qualité, probablement ne nous serions-nous jamais supportés tellement nous nous vannions sans cesse. Je pouffais tout en venant lui « mordre » le bout du nez en guise de revanche. Une habitude qui trouvait ses racines au jour de notre rencontre et où j’avais déjà trouvé cette zone pointue… à croquer. À chacun ses zones favorites ! Respect, svouplaît ! D’ailleurs, si je prends la peine de traduire : oui, la réunion de pré-rentrée de l’an dernier avait surtout consisté à le dévorer du regard en essayant d’user de mon talent inexistant en matière de discrétion. Pas étonnant que la nouvelle ait tournée si vite lorsque nous nous étions mis en couple moins de deux mois après ça. J’y étais sûrement pour beaucoup. Sans même prendre la peine de mentionner le module que nous enseignions l’un à côté de l’autre. J’avais frôlé la déshydratation plus d’une fois à force de baver pendant une heure. Et non : j’exagère à peine.

Le musicien ne s’arrêta pas là dans son entreprise. Il me charriait à tour de bras, ne loupant pas la moindre occasion pour se moquer ouvertement. Toujours dans le même esprit de jeu évidemment.

- Tu peux parler ! Tu serais pire que moi ! tentais-je de protester avec un sourire aux lèvres. Par contre, si je n’y arrive pas… Libre à toi de me donner un gage.

Une lueur de défi brillait dans mes yeux bleus. Beaucoup pourraient penser qu’il serait du genre à me demander quelque chose d’assez kinky mais je le savais parfaitement capable de me sortir la plus grosse connerie qui lui viendrait à l’esprit sur le moment. Et celle-ci n’aurait pas forcément la place pour une touche de glamour ni de sensualité. J’étais prêt à me ridiculiser devant lui. N’était-ce pas là le signe que nous étions faits l’un pour l’autre ? Je ne craignais pas de lui apparaître sous un mauvais profil, je ne souhaitais pas paraître invincible, sans faille, etc. S’il me demandait de me rouler dans la boue je le ferais sans la moindre hésitation même si j’aurais l’air d’un paysan tombé dans le fumier. Tant que je n’apportais pas l’odeur de cette comparaison…

Nous n’avions pas de réseau, le portable de l’enseignant était déchargé et… Aucun de nous ne paraissait réellement s’en soucier. D’une car nous pourrions apparemment compter sur Ophelia pour décrire et VOIR nos signaux de fumée en cas de détresse et de deux car nous étions bien trop détendus maintenant que nous nous reposions enfin. Et si c’était vrai ? Que la blonde débarquerait à bord d’un hélicoptère pour voler à notre secours ? Cela mériterait son roman. Mais avant de passer à l’étape fatidique de l’écriture dans le cas où ces conjectures deviendraient réalité, je me focalisais sur la fatigue de Teddy qui était aussi évidente que son dépit à l’idée de ne pas avoir une douche bien chaude en récompense de cette journée.

Je ris quand il reconnut que l’idée de lui servir de moyen de locomotion ne lui était pas désagréable. Difficile d’en être étonné vu qu’il finissait toujours sur mon dos pour une raison ou une autre, que ce soit durant nos balades ou même… pour le trajet entre sa chambre et la cuisine ! J’avais dû être un cheval dans une autre vie. Une façon comme une autre de le bichonner et de s’amuser en simplicité. La discussion prit un revers brutal puisque l’humour laissa place à une tendresse qui m’étonna presque. Pas que le garçon ne l’était jamais ! Loin de là ! Mais c’est vrai que j’étais souvent celui qui prenait les devants et prononçais des discours parfois bien mièvres. Ces dernières minutes pour preuve. Cependant, c’était très loin de me déplaire. Je penchais ma tête pour la poser sur la sienne tout en fixant le cours d’eau qui défilait lentement face à nous. Mes lèvres s’étirèrent encore quand il se qualifia de « maso » mais sa déclaration ne s’arrêta pas là pour autant. J’en restais muet quelques instants, comme si ses sentiments à mon égard étaient la plus grosse surprise de ma vie. Qu’est-ce que je pouvais être stupide parfois. Surtout quand Teddy faisait partie de l’équation.

Ce qui m’étonnait d’autant plus était la certitude qui transparaissait dans sa voix. Lui qui était habituellement tant en proie au doute ne laissait aucun soupçon d’hésitation ternir ses paroles. Ce qu’il énonçait était un fait. Il n’existait pas d’autres voies possibles. Point. Je n’avais jamais été aussi fier de lui. Le musicien paraissait franchir ce cap décisif où une personne arrive enfin à accepter d’être heureuse. Car oui, c’est aussi une question de volonté. Peut-être m’hasardais-je trop dans mon interprétation mais je ne pensais pas être si éloigné de la réalité. Je décidais de ne pas lui partager ces pensées par crainte de le faire se renfermer dans sa coquille. Rien de plus désagréable que d’être pointé du doigt lorsque l’on parvient à faire ses preuves une fois en-dehors de sa zone de confort. La chaleur des quatre mots, banals, qui suivirent attestait déjà suffisamment de mon émotion.

- Un nombre incalculable même.

**

Plus d’une heure après, la tente était installée non loin de l’eau, sur une zone dégagée et légèrement herbeuse. Même en cas d’étincelles, nous ne risquions pas de provoquer un incendie. Au départ, je craignais que nous ne serions pas suffisamment à l’abri du vent mais la météo était extrêmement clémente. Le ciel était dégagé et teinté des dernières couleurs du jour. Au pire des cas, nous pourrions toujours nous déplacer en vitesse sous les arbres. Yep, j’étais bien trop aventurier parfois. Nous nous étions mis en quête de ce petit coin tranquille après que je me sois mis à chantonner « The Hanging Tree » alors que nous nous perdions dans la contemplation du paysage. Bien sûr, mon accent allemand particulièrement évident lors de la prononciation des « tr » et des « th » avait suffis à faire rire mon petit-ami. Cela m’avait donné le courage de me relever pour mieux prendre ma revanche en le poussant à se remettre debout sur ses guibolles pour poursuivre l’exploration. Nous étions sadiques à notre façon.

Assis devant la surface rocheuse que j’avais constitué sur la partie la plus dénudée du sol, je finissais les préparatifs pour le démarrage du feu de camp. Les combustibles (brindilles, petit bois) que nous avions récolté à la fin de notre parcours étaient d’ores et déjà disposés, il ne me restait plus qu’à user de ma pierre à feu.

- Le moment fatidique est arrivé ! Regarde faire l’expert !

Je faisais genre d’être sûr de moi pour le spectacle, mais nous savions l’un comme l’autre que c’était du cinéma. Auparavant, je m’étais débarrassé de mon t-shirt, conscient que la tâche risquait sérieusement de me faire suer s’il me fallait y passer la nuit. Puis, sincèrement, ça ne me faisait pas de mal de m’aérer un peu. Je continuais de réciter les consignes mémorisées tout en exécutant les gestes recommandés, retirant la pierre sous le grattoir dans un angle aux alentours de 35°.  J’aurais sûrement dû m’entraîner en lisant que cela pouvait prendre une vingtaine de minutes la première fois.

- J’aurais mieux fait de prendre des allumettes, concluais-je tout en éclatant de rire après ce qui me parut être une éternité.

J’ignorais combien de temps s’était écoulé avant que le feu prenne mais j'étais parvenu à ne pas me décourager totalement. Teddy s’était bien amusé à me voir peiner comme le pauvre novice que j’étais. J’avais même menacé de lui soumettre cette corvée ! Ses protestations avaient suffi à me faire comprendre qu’il n’en ferait rien dans tous les cas. C’était bien plus drôle de me voir jurer et rougir sous l’effort. Il ne perdait rien pour attendre !

- Enfin, l’essentiel est que j’ai réussi et que tu vas épouser un Dieu. Tout le monde n’a pas cette chance.

Le tiraillement dans mes bras et mes poignets avait eu raison de moi. Me voilà en train de balancer un terme comme « épouser » alors que nous n’étions même pas fiancés… Sa déclaration plus tôt dans la journée avait clairement eu son effet. Le mot avait à peine quitté ma bouche qu’il me frappa. Tant pis. Je fis mine de ne pas en être perturbé outre mesure puis me jeta sur lui avec la ferme attention de le chatouiller jusqu’à épuisement.

- Maintenant renifle l’odeur du mâle alpha !
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Lun 7 Oct - 23:18
Teddy Abolick
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Pour avoir vue une palanquée de film sur les fantômes, avoir un Eli qui me hante jusqu’à ma mort, ce n’était vraiment pas le bon plan. Tout du moins, il n’y aurait sans doute pas plus frustrant comme histoire. Et je crois que si les situations étaient inversées, j’aurais eu la même idée que de l’embêter pour lui faire payer ma mort et du coup, la possibilité de le voir mais sans pouvoir le toucher. Vu comment on était tactile, la torture ultime. Rien que d’y penser j’en grimaçais d’avance. Et aucun de nous deux n’avait envie de subir ça.

- Ok, j’ai compris, on va tâcher de rester en vie.

Puis même s’il était mort, comme si je pourrais un jour oublier Elijah. A moins d’avoir un accident qui affecte ma mémoir, jamais je pourrais oublier et n’aurait envie d’oublier tout ça. Même si notre histoire se finissait mal. Peut-être que sur le coup je lui en voudrais et regretterai, mais je sais qu’après, en rétrospective, je serait heureux d’avoir vécu ses moments avec lui et ne les échangerai pour rien au monde. Mais pour le moment, on va tous rester en vie et ensemble, ok ?

Je me mis à rire à la réplique d’Elijah. Je ne doutais pas qu’il était un éternel romantique. Sacrifier son déo, ça s’était un preuve d’amour. Plus sérieusement, c’est vrai que l’allemand était plus romantique que je ne l’étais et c’était peut-être pour ça aussi que je me permettais de le taquiner à ce sujet. Quoique, cette fois, c’était lui tout seul qui l’avait dit ! Donc qu’on ne me reproche pas mes blagues à ce sujet à l’avenir ! Et en parlant de ça, j’étais terrible. Mais Elijah n’arrêtait pas de me tendre des perches aussi. S’il ne voulait pas que je l’embête, qu’il ne me sorte pas des choses pareilles.

- Je note, je note.


Quelque chose me disait qu’Elijah serait capable de faire exprès d’échouer pour avoir un gage. Mais il risquerait d’être déçu s’il s’attendait à un truc sexy, parce que dans ce genre de moment, j’avais le cerveau d’un gosse de huit ans. Donc il y avait de fortes chances pour qu’il se retrouve avec un gage du genre “fait dix tours de cet arbre à cloche-pied” ou alors “lèche ce rocher”... Autant vous dire que jouer à “action-vérité” avec moi, ça ne vole pas très haut.

La scène se finit plus calmement, j’avais juste envie de profiter de l’instant présent avant qu’on ne se remette en route. Et je remerciais Elijah de l’avoir compris. Il ne chercha pas à me brusquer, à me pousser à reprendre la route. J’osais penser qu’il appréciait cet instant autant que moi et j’avais pas envie de partir aussi vite.

*

Une heure plus tard nous avions installé notre petit campement et j’avais la joie de pouvoir enfin voir Elijah tenter d’allumer un feu. Je n’attendais que ça, j’étais presque sûr que ce serait aussi drôle, voir plus, que son interprétation de “The Hanging Tree”. A imaginer l’ambiance du soir avec le feu de camp, je regrettais presque de ne pas avoir une guitare ou un ukulélé avec moi. Mais prendre un instrument signifiait le porter pendant toute la randonnée et aussi prendre le risque de l’abîmer en route, donc j’avais renoncé à cette idée. Ce serait pour une autre fois.

En attendant, je profitais du spectacle, Elijah qui galérait à allumer un feu avec des cailloux, en regrettant de ne pas avoir d’allumettes. Comme prévu, la scène était des plus comique. Et si au début j’avais peur de le vexer en rigolant à chacun de ses échecs, je ne tiens pas bien longtemps. Puis le bougre avait enlevé son tee-shirt, ce qui me faisait loucher grandement ailleurs que sur les cailloux qu’il tenait. Mais cela ne m’empêcha pas à plusieur reprise de me moquer et lui lancer quelques boutades.

Je ne pensais pas qu’il y arriverai, mais après plusieurs longues minutes d’acharnement, le feu finit par prendre. J’adressais une moue déçue à Elijah. Il avait gagné son pari, je n’aurais donc pas de gage à lui donner. D’un sens, ce n’était peut-être pas plus mal pour lui.

- Tu sais, ce n’était pas la peine que tu allume un feu pour que je te vois comme un dieu, enlever ton tee-shirt suffisait déjà amplement à me convaincre.

Je me mis à rire à ma propre bêtise, sans tiquer sur le fait qu’il aie dit que j’allais l’épouser. Cette pensée ne me semblait pas absurde. Après les paroles que j’avais sortie quand on était au bord de la rivière, ce serait même presque étrange que je m’insurge d’une telle expression. Et il y a quelques mois, peut-être que ça m’aurait fait paniquer. Mais maintenant, je savais que notre relation était stable et que ce n’était pas comme si on allait se marier demain. Si j’étais sûr de mon coup avec Elijah, je préférai tout de même attendre encore un peu avant de s’engager jusqu’à ce que la mort (ou le divorce) nous sépare.

Eli ne tarda pas à se venger, il se jeta littéralement sur moi pour m’agresser avec ses chatouilles. Impossible de résister, je hurlais de rire tout en me débattant. Au moins, l’avantage d’être au milieu de nulle pas, c’est qu’aucun voisin ne risquait de débarquer pour se plaindre.

- Ew ! Arrête ! Pas ça ! Et d’où c’est toi le mâle Alpha !?

Je voulu lutter pour prendre le dessus sur la situation, mais il fallait que je me rende à l’évidence, je ne pouvais pas gagner à moins qu’Eli ne me laisse faire. Je profitais quand même d’un moment d’accalmie pour lui avouer.

- Tu sais, grand maître du feu, tu m’aurais demander… J’ai toujours un briquet dans ma poche.

Pour prouver mes dires, je plongeais ma main dans ma poche et en sortit un briquet. Je n’étais pas fumeur, mais c’était pratique d’avoir ce genre d’appareil sur soi, surtout quand on part faire du camping. Bon ok, peut-être que si j’avais un briquet, c’était nullement pour aller des feu en forêt, mais bien parce que de temps à autre, il m’arrivait de fumer un peu. J’étais ce genre de raclure que les fumeurs déteste parce qu’il ne fume qu’en soirée et donc taxe toujours des clopes ou lieu d’en acheter. Mais pour ma défense, même en soirée, je fumais très très rarement des cigarettes, plus souvent je préfère notre bonne vieille amie Marie-Jeanne, et il m’arrive d’en acheter. Je sais que c’est mal, mais pour ma défense, le cannabis est légal dans l’Oregon depuis 2015, donc je ne fais rien de mal. Mais Elijah n’avait pas forcément besoin de savoir tout ça. Quoiqu’il devait bien se douter que je n’étais pas un ange sur le sujet. Un de mes meilleurs amis sort quand même de désintox….
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Mar 8 Oct - 16:18
Elijah Holtz
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Ardoise (dortoirs):
Lorsque les flammes firent enfin leur apparition, je m’attendais presque à voir les premières lueurs du jour se dessiner dans le ciel tandis que je levais les yeux dans sa direction. Mais non, celui-ci était d’un noir d’encre à l’exception de quelques étoiles et de la lune qui serait pleine la nuit prochaine. Le crépitement du feu s’ajoutait au doux écoulement de la rivière à laquelle je tournais le dos tel une musique parfaitement adaptée aux séances de massages. C’était une idée à garder en tête tient. À condition d’éviter de se servir des huiles de Sylvanus cette fois-ci. Déjà que cela avait développé notre instinct animal, je n’osais imaginer le résultat dans ce décor bien trop adapté. Enfin, pour cela il fallait déjà que nous possédions suffisamment de force. À l’instant présent, mes muscles me criaient des « Merde ! » bien trop tonitruants pour que je me lance dans une énième activité sportive digne de ce nom. À la place je préférais m’étirer longuement pour mieux soulager mes articulations tout en prêtant oreille à la réplique de mon petit-ami qui ne manqua pas de me faire pouffer de rire comme un imbécile. Il n’en loupait jamais une pour complimenter mon physique. C’était adorable. Depuis mon arrivée à Arcadia Bay, et en particulier depuis que nous nous étions mis ensemble, j’accordais moins de temps à la musculation et avais développé une véritable passion pour les petits-plats faits maison. Cependant, j’essayais de faire des joggings le plus régulièrement possible pour conserver ma silhouette. La technique fonctionnait à merveilles pour le moment mais on en rediscutera dans un ou deux ans. Même Teddy s’était un peu épaissi, lui qui était aussi fin qu’une allumette à notre rencontre (peut-être même trop).

- Donc, si je grossi je perds toute divinité à tes yeux ? le taquinais-je, narquois. Enfin, c’est si gentiment dit que…

Je saisis sa main que je guidais en une douce caresse le long de mon torse, insistant bien sur les abdos. Tout en se faisant, je relevais un sourcil pour renforcer la « technique de séduction du Don Juan allemand » qui venait de s’installer. J’en eu la chair de poule, mes poils se hérissant sur le passage de ses doigts. Je manquais presque de lâcher un soupir de satisfaction. Avec le feu se reflétant dans mes billes bleues, l’ambiance était si sensuelle qu’elle aurait pris une tournure bien plus brûlante si je ne m’étais pas brusquement décidé à lui sauter dessus pour l’embêter et le pousser à sentir mon odeur moins parfumée qu’accoutumé. Inutile de préciser pour la millième fois que je suis un vrai gosse n’est-ce pas ? Le brun hurla à en effrayer les grizzlis de passage, ce qui ne manqua pas de m’amuser grandement. Il était tellement sensible à ces attaques que je ne m’en lasserai jamais ! Je calmais mes chatouilles, lui laissant le temps d’articuler ses pensées dans un effort.

- Prouve-moi le contraire petit ours et tu auras une récompense à t’en faire tourner la tête !

Je le provoquais, mais je savais humblement qu’il ne réussirait par à retourner la situation en sa faveur tant qu’il ne m’assenait pas un coup dans la zone sensible. Mais, Ô grand jamais se risquerait-il à m’abîmer dans ce coin ! Il y perdrait sacrément lui aussi. Et je ne comptais pas lui faciliter la tâche. Il gesticula plusieurs secondes avant de déclarer forfait, vaincu.

- Tant pis pour toi. Tu devras trouver un autre moyen de me plier à ton bon vouloir, ricanais-je.

Comme si j’avais besoin d’être supplié pour lui faire plaisir (dans tous les sens du terme). Entre ça et le gage qui ne verrait jamais le jour, ce n’était définitivement pas sa journée ! Cela étant dit, j’attendais avec impatience de le voir reprendre les choses en main à sa manière. J’adorais quand il se prenait au rôle de l’homme fort, un tantinet dominant. Il savait très bien s’y prendre d’ailleurs quand il le désirait vraiment. Le voir déterminé et autoritaire (pas forcément dans un cadre sexuel, rho tout de suite !) ne me laissait jamais indifférent, lui qui était souvent une crème et incertain. Cependant, ce ne serait pas pour tout de suite puisque l’enseignant préféra me faire tomber des nues avec sa révélation.

- T’es sérieux là ? m’écriais-je en affichant un large sourire. Et tu m’as laissé galérer durant une éternité ? Oh toi !

Bon d’accord, j’avais envie de réussir mais… Il m’aurait proposé son aide durant les dernières cinq minutes, je n’aurais sûrement pas craché dessus ! Je descendis le long de son corps allongé puis soulevais le bas de son t-shirt pour poser ma bouche sur son bidou et… souffla – ou peu importe le terme adéquat car je l’ignore – comme n’importe quel parent fait à ses enfants pour les amuser. Ce qui, quand on est adulte, n’est pas des plus agréable mais terriblement drôle. Dans un sens, c’était peut-être pire que des chatouilles tant les sensations procurées sont étranges. Je m’arrêtais, fier de moi, puis lâchais :

- Je me demande vraiment si tu mérites ton cadeau…

Je soupirai puis lui déposai un rapide bisou à côté du nombril avant de m’asseoir et d’attraper mon sac à dos par sa lanière. Je farfouillais dedans tout en en profitant pour sortir les aliments qui feraient office de repas ce soir. Y compris des marshmallows à faire chauffer au-dessus des flammes ! Pas que j’en étais fan mais ce serait marrant.

- C’est assez simple mais j’avais envie de te faire une petite surprise, lui confiais-je tout en lui tendant un objet emballé dans un papier cadeau Tortues Ninja.

À l’intérieur se trouvait un album photo à la couverture décorée de ukulélés aux diverses formes et couleurs. Je le trouvais vraiment soigné et heureusement puisque j’avais peiné à le trouver soit dit en passant ! Les quelques dix premières pages étaient illustrées des plus beaux clichés que nous avions pris tous les deux, ou que l’un avait pris de l’autre, dans l’ordre chronologique. Nous deux, chez moi avec son instrument juste après que nous nous soyons mis en couple, un selfie dans la salle de Wicked, une photographie dans les rues de New York prise par une étrangère, d’autres un peu partout à Arcadia, au Nouvel An, en Allemagne… Une était aussi tirée d’une vidéo d’excellente qualité de notre numéro de La La Land retrouvée sur YouTube. Bref, une véritable Bible où même Ophelia avait une place à plusieurs reprises ainsi que Kate. Tandis qu’il se replongeait dans ces instants immortalisés, je glissais ma main dans son dos et posait à mon tour ma tête sur son épaule.

- Il reste de la place pour encore bien des années, fis-je remarquer. J’espère que ça te plaît mon cœur. Sinon… Tu peux toujours le jeter au feu !

Tout en pouffant, je fis un geste ample en direction des flammes qui continuaient de s’élever à côté de nous. C’était sûrement encore une de ces choses qui faisaient que j’étais « cul-cul » dans ma façon de gérer notre relation amoureuse. Mais je n’y pouvais rien, j’agissais par instinct. Cela faisait partie de moi et, thank God, Teddy ne s’en était jamais plaint. Je cru percevoir un léger grondement loin de là mais n’y prêta guère attention tant je me perdais à mesurer sa réaction.
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Mer 30 Oct - 19:46
Teddy Abolick
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C’était bête, mais j’étais rassuré que nous ayons réussi à allumer un feu. De toutes les séries que j’avais vu, tous les personnages qui campent, ils commencent par ça et c’est quand le feu est éteint que les problèmes arrive. Donc nous étions en sécurité pour le moment. A croire que quelque part, j’étais convaincu que ce feu venait de dresser comme une sorte de barrière de protection autour de notre petit camp, alors que pas du tout. J’avais déjà passé trop de temps avec Sylvanus. Puis de quoi j’avais peur, tant que j’étais avec Elijah, tout allait bien, non ? Je profitais même de l’occasion pour lui lancer un compliment indirectement. Ouais, j’étais un pro pour ça et visiblement, Elijah était passé maître en l’interprétation de mes propos.

- Oh non, tu passeras d'Apollon à Bouddha, ça reste de l’autre du divin.

Je me mis à rire, mais Elijah avait apparemment pour idée de me “récompenser” pour ce que je venais de dire. J’étais un peu suspicieux en le voyant attraper ma main, mais je le laissais faire. Il la guida jusqu’à son torse, pour me laisser profiter de la sensation des reliefs de ses muscles, de la douceurs de sa peau sous mes doigts. Il n’en fallu pas plus pour éteindre tout mes soupçons. Mon cerveau venait clairement de poser ses RTT et je fixais du regard ma main, savourant de sentir Elijah frissonner. Mon regard se détacha de cette scène seulement pour aller se perdre dans l’océan de ses yeux. Je sentais la chaleur monter en flèche et ce n’était pas à cause du feu qui crépitait à côté de nous.

J’étais tombé dans son piège, comme un bleu. Elijah me bondit soudainement dessus. Je ne m’y attendais tellement pas que je poussais un hurlement de surprise. Oh si c’était me sauter dessus pour m’emporter dans un baiser torride, je n’aurais sûrement pas eu le temps dire quoique ce soit. Mais non, ce sale gosse commença à me chatouiller. Donc maintenant je hurlais de rire et j’essayais de me débattre pour mettre fin à ce supplice. Comment voulait-il que j’arrive à lui prouver quoique ce soit dans cette posture ?

Je poussai une espèce de grognement en guise de réponse. J’étais bien trop à bout de souffle pour réussir à formuler quoique ce soit de plus compréhensible. Heureusement, Elijah mit fin à mon calvaire, non sans me provoquer à nouveau. Quand je vous dit que c’est un sale gosse. Je me redressais en grimaçant et grognai :

- Ma vengeance sera terrible.

J’avais aucune idée de ce que j’allais faire, mais j’étais presque sûr qu’une occasion finirai par se présenter à un moment ou un autre. D’ailleurs première vengeance, je fini par lui révéler mon terrible secret. J’avais toujours un briquet sur moi. Ce qui lui aurait épargné beaucoup de peine. J’affichai un sourire malicieux en pouffant comme un imbécile. Oui, j’étais fier de ma connerie. Et sûrement trop, je sais pas trop à quoi je m’attendais, mais j’avais laissé Elijah s’approcher, confiant. Comme quoi, j’étais vraiment faible auprès de cet homme. Il pourrait venir vers moi avec un couteau à la main et la ferme intention de me poignarder que je le laisserai faire. Et vous savez quoi ? Pendant un instant, j’avais même mordu ma lèvre inférieur en le voyant soulever mon tee-shirt… Puis j’étais reparti à rire comme une baleine. Bien sûr que ça rigole les baleines.

Beaucoup pourraient dire que ce genre d’enfantillage n’était plus de notre âge. Mais ces personnes, je les emmerdes. Au moins on s’amusait tous les deux. Et je n’avais jamais autant ris que dans des moments pareil avec Elijah. Lorsqu’il eu fini je soupirai de soulagement. Appuyé contre un coude, j’affichai un air perplexe. Un cadeau ? Parce qu’il avait un cadeau pour moi ? Mais je pensais pas qu’il fallait qu’on s’offre un truc. Je commentai tout de même en me frottant les côtes douloureuses d’avoir trop rit :

- Après tout ce que tu m’as fait subir ? Je crois qu’au contraire je le mérite amplement.

Je ne courais pas après les cadeaux, Elijah le savait. Je n’étais pas un gars très matérialiste. La preuve j’avais le même canapé depuis plus de dix ans. Mais c’est qu’on s’attache à ce genre de chose. Que serais-je aujourd’hui sans mon doux Robert ? Bref, mais c’est un autre sujet. J’attrapai le paquet que me tendit Elijah et souris en voyant le papier tortue ninja. Je ne tardais pas à l’ouvrir. Parce que si je n’étais pas matérialiste, j’étais terriblement curieux. A l’intérieur se trouvait un album photo, décoré de ukulélé. Sans réussir à trouver quoi dire, je l’ouvris pour découvrir des clichés retraçant plus ou moins tous les événements de cette année.

Je continuais à passer les pages et regarder les photos sans savoir quoi dire. Je vous jure, je ne pensais pas un jour être capable d’être autant touché par des photos. Mais ce n’était pas juste des clichés, c’était toute une foule de souvenirs. Elijah ne semblait pas attendre de réponse. Je sentis sa main dans mon dos, puis sa tête se poser sur mon épaule. Lorsque j’arrivais sur les dernières pages vide, il précisa qu’elles étaient réservées pour les nombreux années à venir. J’avais toujours le même sourire aux lèvres. Et il est possible aussi que j’étais en train de faire de mon mieux pour retenir mes larmes, tellement j’étais ému.

Je fixais du regard une page vide, ne réussissant même pas à rire à la boutade d’Elijah. Je me contentai de refermer l’album et de le poser soigneusement à côté de moi. Je passais alors un bras autour de Elijah, puis le deuxième pour faire en sorte qu’il relève sa tête et se tourne vers moi et que je puisse l’embrasser. Un geste parlait souvent bien mieux que mille mots. Je serais le blond contre moi en espérant qu’il comprenait à quel point cette relation signifiait beaucoup pour moi. A quel point j’étais fier qu’on en soit arrivé à là et… Et tellement de choses que je n’arrivais juste pas à exprimer en ce moment à voix haute.

Une fois cette vague d’émotion passée, et aussi histoire de respirer un peu hein. Je mis fin au baiser, mais ne laissant pas Elijah s’éloigner pour autant. Mon front contre le sien, une main sur sa nuque pour l’empêcher de bouger, j’eus un petit sourire :

- J’avais pas prévu de cadeau. Mais si tu veux, j’ai un super briquet, pour les prochains campings…

J’affichais un petit sourire et sans lâcher Elijah du regard, j’allais rechercher le briquet que j’avais remis dans ma poche pour le glisser dans la sienne. Puis j’ajoutai dans un murmure :

- Merci.

Pour l’album et pour les souvenirs, pour cette relation et pour tout ce qu’il m’apportait. Je ne sais pas si Elijah réalisait à quel point j’avais grandit à ses côtés. Je l’embrassais à nouveau, déterminé à ne plus le lâcher, même si une météorite menaçait de s’écraser, même si on se faisait attaquer par une horde de zombie, rien ni personne n’arriverai à me convaincre ni même à me forcer de la lâcher.
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Jeu 31 Oct - 16:03
Elijah Holtz
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En fier futur Bouddha que j’étais, je passais à l’attaque à plusieurs reprises. Nous aurions été à Arcadia Bay, nul doute que mon petit-ami aurait alerté toute la population à des pâtés à la ronde avec ses hurlements. J’aimais le rendre fou, peu importe le contexte, et ne craignais jamais ses vengeances. Non pas car il s’y prenait mal, mais bel et bien car j’adorais ses ruses qui me prenaient toujours de court. C’était un filou, un être espiègle et rusé qui dissimulait aux innocents son talent en la matière. Il ne manquait pas une opportunité de retourner la balle dans son camp, comme en attestait sa révélation autour du briquet. Jamais là où on l’attendait celui-ci ! Bien sûr, je tirais profit de ma stature physique imposante pour le contraindre à supporter mes ripostes dans un jeu sans fin. À ce rythme, nous serions épuisés non pas par notre marche de la journée mais à cause de cette bataille qui nous mettait tous les deux à bout de souffle. Reprenant mes esprits, un bon bol d’air dans les poumons, je me souvins de la surprise que je lui avais préparé en guise de célébration de notre première année ensemble. Je n’avais pas besoin de le couvrir de cadeaux pour le rendre heureux. J’en avais conscience puisqu’il me l’avait rappelé un nombre de fois incalculable. Cependant, c’était plus fort que moi.

- Et qui sait ? Ce n’est peut-être que le début. J’ai encore toute la nuit pour te faire subir mes sombres desseins.


Je ricanais, un regard débordant de sous-entendus posé sur lui. Était-ce réellement une bonne idée que d’aller au bout de ce que nous avions entrepris par deux fois ces dernières minutes vu notre propreté discutable à chacun ? Un petit tour dans la rivière ne serait pas d’une grande aide et nous risquions surtout d’y attraper la crève. Malheureusement pour moi, son visage caressé par la lumière des flammes ne me laissait guère indifférent. Elle gommait même ses cernes dues à cette longue journée de randonnée. Plutôt incroyable. Me concentrant sur mes gestes pour mieux m’extirper de ses songes impurs, je tirais un album photo encore emballé de mon sac et lui tendit avec une légère appréhension. Et s’il trouvait cela ridicule ?

Je l’entourais de mon bras, ma tête posée contre son épaule, tandis qu’il tournait lentement les pages regroupant au total une trentaine de clichés. J’étais un fou du déclencheur. Devoir restreindre ma sélection à si peu avait déjà été un challenge cruel tant de bonnes options s’offraient à moi. Mais voilà. Il m’avait fallu faire des choix. Les autres n’étaient pas perdues dans tous les cas. J’en faisais même des copies à l’occasion. J’expliquais cet instinct de préservation, outre que je sois quelqu’un de très organisé, par le manque d’instants mémorables des premières années de mon passage au Luxembourg. Immortaliser des moments où j’étais sincèrement heureux et les préserver, tel un rappel que la vie n’est pas uniquement une succession de drames. Du bon arrive. C’était d’ailleurs mon quotidien depuis un an maintenant et Teddy y était pour beaucoup.

Bien que ses mains bougeaient, sa face était comme figée en un sourire sincère mais semblant faire barrière à une toute autre émotion. Je le voyais seulement de profil, cependant je devinais qu’il menait une lutte intérieure pour ne pas se laisser submerger. Ma blague destinée à l’aider ne fit même pas mouche et il se contenta de poser délicatement le livre pour se retourner vers moi et me serrer de sorte à ce que mon visage soit désormais au même niveau que le sien. Ce fut à son tour de s’emparer de mes lèvres dans un remerciement silencieux que je saisis sans peine. J’étais habitué à ses paroles muettes, redirigées en gestes affectueux. Et ils surpassaient tous les mots du monde. Je m’abandonnais entièrement à cet échange jusqu’à ce le musicien décide d’y mettre un terme, le choc amortit par notre proximité à en faire rougir un moine. Amusé par son cadeau improvisé, je murmurais :

- Wo. J’ai l’impression d’être Link. Après un donjon éprouvant, me voilà récompensé d’un objet exceptionnel. Le mec qui va avec ça c’est un bonus car j’ai été époustouflant.

Je pouffais et le remerciais en caressant sa main du pouce. Maintenant, si on s’égarait chacun de notre côté, nos retrouvailles seraient l’occasion adéquate pour lui ressortir le discours terriblement mièvre de Ron dans le dernier Harry Potter. J’avais mon propre Déluminateur. Et ma Hermione. En moins touffue, la poitrine en moins et des attributs en plus mais… Bref, je n’eus pas le temps d’épiloguer là-dessus puisque j’avais un enseignant de Blackwell d’accroché à nouveau au museau. Son « Merci. » avait été d’une tendresse si pure que j’en serais resté bouche-bée jusqu’à la prochaine apocalypse s’il n’avait pas pris les devants. C’était concis et pourtant cela équivalait à un roman. Je savais désormais que je n’avais pas à craindre de paraître ridicule avec mes clichés. Cela l’avait touché plus qu’il ne serait jamais en manière de l’exprimer.

Lentement, je me laissais tomber sur le dos, l’invitant à prendre sa place sur moi sans pour autant arrêter nos baisers. Non, je n’honorai pas ma promesse de le laisser se servir de moi tel un matelas cette nuit. Je n’avais aucunement envie de dormir et la fatigue l’avait probablement tout autant abandonnée que moi. Si une partie de son travail était déjà de l’histoire ancienne, je m’affairais à lui retirer son t-shirt en tentant de limiter le plus possible les secondes nécessaires à notre séparation. Tant pis si nous sentions un peu le fauve. La senteur agréable du feu de bois m’imbibait les narines de toute manière tandis que le crépitement et les lueurs rougeâtres déferlant autour de nous constituaient une ambiance indéniablement romantique. Je sentais son excitation contre la mienne, son torse caressant le mien dans notre agitation. Mes mains posées de chaque côté de son visage, je poursuivais ce baiser torride sans la moindre pudeur durant plusieurs minutes qui s’écoulèrent sans même que je m’en rendre compte. Enfin, je tendis à nouveau mon bras vers mon sac et le farfouillait à l’aveuglette jusqu’à ce que je me décide enfin à quitter la bouche de Teddy pour prononcer, un sourire s’étirant à mes oreilles :

- Oups. Je crois que l’un de nous va devoir avoir une relation avec Kirby si on veut aller plus loin Babe.

Je pointais du doigt les marshmallows tout en omettant volontairement d’expliquer ce que je sous-entendais par là. C’était évident, bien qu’à prendre au second si ce n’est troisième degré. Comment avais-je pu oublier d’embarquer des préservatifs ? Je me serais jeté au feu en guise de punition si je n’avais pas tant envie de rester collé à mon homme. Suite à la journée mondiale de donneur de sang en juin dernier, je savais que j’étais clean. Mais nous n’avions jamais discuté de rapports non-protégés pour autant. Nous risquions donc de devoir rester frustrés jusqu’à notre retour à la maison.

**

Deux heures s’étaient écoulées depuis lors lorsqu’une pluie diluvienne s’était abattue sur nous, éteignant le feu pour lequel j’avais investi tant d’efforts et nous forçant à déplacer le camp sous les arbres. Là, en plein milieu de la nuit, nous étions serrés l’un contre l’autre pour nous tenir chaud. Sans quoi, nous grelotterions déjà et claqueraient des dents au point de les raccourcir jusqu’aux gencives. Ce revirement de météo était étourdissant. J’entendais fréquemment des éclairs rugirent au-dessus de nous, déclenchant des flashs bleutés réguliers sur la tente heureusement étanche. À ça s’ajoutaient le bruissement des arbres ainsi que le fouet des branches.

J’étais un peu angoissé mais je tâchais de faire bonne figure pour que Teddy ne panique pas. En soi, nous ne risquions rien du moment qu’aucun tronc ne se décidait à nous tomber dessus. Ma main lui caressant les cheveux, je lui avais demandé de me chantonner quelque chose, le rejoignant lorsque l’air m’était familier. Sa voix était un peu instable à cause des conditions actuelles mais n’en demeurait pas moins douce à l’oreille.

- Je devrais t’apprendre l’hymne allemand tient. Ce pourrait être amusant…, proposais-je. Pas forcément maintenant mais… Et en échange tu m’apprendras à jouer du ukulélé. Je me serais bien mis à genoux pour te proposer un tel deal mais je suis très bien comme je suis.

Je renforçais notre étreinte pour le garder au plus près de moi. Un des points positifs de m’avoir un petit-ami était que j’étais une véritable bouillotte. Une aubaine en cas de catastrophe !
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Dim 17 Nov - 21:18
Teddy Abolick
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Ardoise (dortoirs):
Je soupirais, Elijah n’était pas récupérable. J’avais beau lui expliquer dans tous les sens qu’il n’avait pas besoin de m’offrir quoique ce soit pour me prouver qu’il m’aimait, mais c’était apparemment trop lui demander. Tant qu’il était là, qu’on passait de temps ensemble et qu’on s’amusait bien, ça m’allait. Et là, il était en train de sous entendre que la nuit n’était pas fini. J’avais peur de savoir ce qu’il avait en tête. Je doutais qu’il ait d’autre cadeau, mais sait-on jamais. Cet homme était parfois surprenant. J’espérais tout de même qu’il ne prévoyait pas de m’attaquer encore avec ses chatouilles.

Bon, vu son regard, lourd en sous-entendu, je crois que je n’avais pas trop à m’inquiéter. D’ailleurs pourquoi j’en avais douté ? Ca se finissait souvent comme ça avec Eli quand on se taquinait trop. A croire qu’on était des aimants incapable de résister à l’attraction exercée par l’autre. Enfin, la soirée se fit un peu plus calme pendant un moment. Sans doute à cause des émotions qui me secouaient. Et j’étais reconnaissant envers Elijah de ne pas tenter de me secouer. Juste me laisser tranquillement regarder tous les clichés de cette année.

Une tranquillité qui ne dura pas bien longtemps. En même temps, comment vouliez-vous que je reste calme après ça ? Il fallait bien que je le remercie convenablement et j’avais du mal avec les mots, alors agir restait mon meilleur mode pour lui répondre. Et histoire de m’aider à gérer le tout, il fallait que je sorte une connerie, comme, je sais pas, offrir un vulgaire briquet piqué en soirée à Elijah ? Pourquoi pas. Cela le fit bien rire en tout cas.

- T’as de la chance que je ne sois pas la princesse Zelda, parce que sinon tu aurais dû te contenter du briquet.


Pour avoir fini quelques jeux de la saga, il est vrai que Link avait pas souvent la chance ne serait-ce que d’effleurer les cheveux de la princesse à la fin. Heureusement pour Elijah, que nous n’étions pas dans la même situation du coup. De toute façon, j’étais sûr que même moi je ne pourrais pas subir ça. Ce moment de réplique débile passé, j’en profitai pour remercier sérieusement Elijah. J’avais parfois l’impression que sortir des paroles aussi courtes et honnêtes m’écorchaient l’âme. Mais en même temps, je savais que si je ne le disais pas, je le regretterai toute ma vie. Et Elijah méritait de l’entendre.

La suite de la soirée fut assez peu étonnante. Continuant sur notre lancée, je fini bientôt allongé sur un Elijah qui m’enlevait mon tee-shirt. Ne quittant ses lèvres qu’en de bref instant pour ne pas mourir d’asphyxie et lui faciliter sa tâche. Je n’avais même pas besoin de penser. Je me laissais porter par l’euphorie du moment. Mes mains s’aventuraient sur le corps de mon amant pour profiter toujours un peu plus de l’instant présent. On se connaissait par coeur, mais sans jamais se lasser des sensations provoquées par cette proximité et la chaleur de ses baisers. Je sentis Elijah essayer d’atteindre son sac, pas la peine de lui demander pour savoir ce qu’il cherchait, jusqu’à ce que la nouvelle tombe.

Je lâchais un soupire de désespoir et laissait mon front se poser sur torse, dépité. Comment on avait pu penser une seconde qu’on allait pouvoir se faire un week end en amoureux sans que ça se finisse de la sorte ? Si Elijah n’avait pas pris de préservatifs, je savais que je n’en avais pas non plus, j’avais été bien trop stressé par l’idée de partir dormir en forêt pour penser à une telle chose. Ce qui ne me ressemblait guère, je l’avoue, mais pour une fois quoi.

- Putain, on a pas gérer sur ce coup là.

Je suivit du regard le doigt d’Elijah qui pointait le paquet de Marshmallow. Je levais un sourcil d'incompréhension. Si j’avais compris le sous-entendu, j’avais du mal à voir le lien avec les bonbons. Si ce n’était leur couleur en commun avec le personnage du jeu vidéo. Bref, je préférais de pas surenchérir sur le sujet. Je ne laissais pas non plus le choix à Elijah de qui serait “Kirby”. J’avais déjà commencé à déposer de nouveau baiser sur ses lèvres, son cou, son torse, descendant progressivement. Il avait largement mérité ce traitement de faveur.

*

La pluie avait fini par se joindre à la fête, nous forçant à écourter la soirée pour aller nous réfugier dans la tente. De toute façon, je crois que nous étions tous les deux crevés à présent. Malheureusement, la météo fut de moins en moins clémente. Et malgré la fatigue, je n’arrivais pas à trouver le sommeil. On avait beau être blottis l’un contre l’autre, le froid se faisait ressentir et je dois avouer que je n’étais pas du tout rassurer. Au moins coup de vent, j’avais peur que notre tente se fasse arracher de ses piquets. Je ne pouvais même pas me rassurer en me disant qu’on pourrait rentrer rapidement à la maison en cas de problèmes, il nous faudrait marcher un bon bout de temps avant de retrouver la voiture.

Heureusement, Elijah était là, il savait comment me rassurer, ou tout du moins faire en sorte que je ne cède pas totalement à la panique. Sous sa demande, j’avais commencé à chantonner un air que j’aimais bien. Il ne tarda pas à joindre sa voix à la mienne avant de proposer en riant de m’apprendre quelque chose en allemand un jour.

- Tant que c’est pas une demande en mariage, t’as pas besoin de te mettre à genoux tu sais. Enfin, sauf si t’as envie de te la jouer “Kirby” comme tu le dis si bien. Hm et pour le deal… On verra demain ?

Mon cerveau n’était pas trop capable d’analyser quoique ce soit. Soudainement il y eu un flash de lumière et le tonnerre de mis à gronder. Surpris, je sursautai et m’accrochai un peu plus à Eli. Je n’avais pas peur de l’orage habituellement, mais ce soir j’étais tellement stressé.

- Pourquoi on a eu cette idée déjà ?

Je n’étais pas du tout serein. J’essayais de blaguer, mais je n’étais vraiment pas loin de la crise de panique.
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