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4 Secondes pour une éternité - ft. Charlie McKenneth

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Lun 12 Aoû - 19:01
Clyde Buchanan
Creativity takes courage.
Clyde Buchanan
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Emploi/loisirs : Photographe à son compte / C
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Ardoise (dortoirs):

ft. Charlie McKenneth

Et qu'est-ce qu'on raconte ?
Qu'on peut se perdre corps et biens, tout perdre ou oublier le temps, oublier les limites.

4 secondes pour une éternité...

Soleil incertain de la fin de l'été, je ne savais pas vraiment ce qui ce jour là, m'avait amené à traîner ma carcasse sur les marches de l'académie. Je me rappelais de ce drôle de rêve, ou plutôt de cette lubie, qui m'avait réveillé en pleine nuit. Filmer la réalité. Sans commentaire, sans effet, sans fioritures. Juste la réalité. Je me rappelais de ce passage d'Inception. De ce passage qui m'avait marqué. De ce passage qui parlait du pire des virus qu'ai connu l'humanité. Et je glissais entre mes dents, pour moi même plus que pour le reste du monde, le nom de cet étrange parasite qui avait, si insidieusement, prit possession l'esprit.

- Une idée...

Une idée, rien de plus qu'une simple idée, qui s'était enracinée là, bien au chaud dans un coin de mon esprit. Une idée qui n'avait cessé de grandir, gratter, et gronder. L'idée de montrer aux autres ce que moi je voyais quand eux refusaient de s'arrêter. Quand ils n'admettaient pas de se stopper ne serait-ce que l'espace de 4 secondes pour ouvrir les yeux et savourer.

C'est là que que j'ai croisé un regard. Le tiens. Deux diamants cernés de noir qui auraient pu transpercer n'importe lequel des cons qui osait les défier. Et je crois que pour la première fois de ma vie je me suis senti tout p'tit. Le souffle court je t'ai observé comme un de ces weirdos qui peut pas s'empêcher de, suivre des gens la nuit pour se sentir vivant. Est-ce que c'est ce que j'étais ? Un freak ? Un weirdos de base ? Peu m'importait alors pour le moment. Je voulais savoir qui tu étais, toi, dans ta chemise un peu grande pour toi. Toi qui te déplaçait lascivement l'air de rien, dans un monde bien trop ardent pour l'ensemble de couleurs les plus douces, que j'avais un jour vu composer un être humain. Comme une goutte d'aquarelle au milieu d'un monde tracé à l'encre. Des couleurs froides, proche de l'hiver, de celles que je n'avais que rarement vues dans mon monde plastique. L'espace d'un instant je me suis dit que tu devais te marier parfaitement avec tout les décors, que tu étais de ces êtres qui captivaient les foules sans même oser y penser. Je me suis demandé d'où tu venais, ce que tu faisais, ce que tu pouvais bien penser. Je me suis inventé milles histoires à ton sujet. Et j'ai pas pu résister, non pardonne moi, vraiment je n'ai pas pu résister.

Figé et le souffle court, j'ai relevé le clapet de mon caméscope, sans même prendre le temps de m'assurer que le témoins rouge s'était bien mis en route. Je t'ai suivi 4 petites secondes, je t'ai volé 4 petites secondes. C'était rien 4 secondes dans une vie, j'en avais bien le droit. Ce n'est pas comme si elles allaient te manquer. Mais moi, j'avais besoin de ces 4 secondes. Pour respirer, pour continuer de penser, pour réussir à te graver dans ma mémoire à la place de toutes mes idées noires.

J'ai savouré ce moment hors du temps, cupide et avare je ne l'ai pas partagé avec toi. J'avais trop honte de ce qui se passait dans ma tête à ce moment là. Et puis qu'est-ce que j'aurais bien pu te dire hein ? Excuse moi, salut, je peux te filmer parce qu'en fait t'es... un peu tout ce que je ne serais jamais ? On avait fait mieux en guise d’introduction.  

Et c'est là que tu m'as vu.

- Merde... fait chier putain...


C'est là que, trop lâche pour assumer j'ai tout remballé très vite à la hâte dans mon sac. En me maudissant de ne pas avoir été plus discret. En jurant que plus jamais on ne m'y reprendrait. J'ai même pas pensé à tenter de formuler des excuses. A soutenir les deux rétines prêtent à me fusiller sur place qui avaient traversé mon objectif. Non, comme un couard la tête basse j'ai tourné les talons, pour ne pas voir que tu te dirigeais surement vers moi. Je me suis contenté de passer par dessus le muret en espérant que si je faisais comme si de rien était peut être que toi tu m'oublierais.

Et peut être que moi aussi, comme ça... j'arriverais à t'oublier.  





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Lun 12 Aoû - 23:34
Charlie McKenneth
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Charlie McKenneth
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ft. Clyde Buchanan

Et qu'est-ce qu'on raconte ?
Qu'on peut se perdre corps et biens, tout perdre ou oublier le temps, oublier les limites.

4 secondes que tu vas regretter

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Je grommelais aujourd'hui, pas plus et pas moins que d'habitude. Quoique, peut-être étais-je plus remonté qu'à l'accoutumée. Il faut dire qu'en me rendant à l'infirmerie pour chaparder quelques antidouleurs – rien que de très normal – j'avais eu la malchance de trébucher contre un présentoir. Tout à ma hâte de m'enfuir j'avais ramassé et enfoui les dépliants dans mes poches avant de prendre la fuite. Arrivé dans le hall j'avais machinalement jeté un coup d’œil au papier froissé, et un tremblement nerveux avait trouvé drôle de venir trahir mon émotion.

Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.
C'est en tout cas ce qu'essayait de vendre ce foutu prospectus, qui prétendait tout en couleurs et dessins hideux stopper le harcèlement dans l'établissement. Il fallait bien ne jamais avoir mis un orteil à Blackwell pour avoir cette prétention, putain. Ici tout était parfaitement réglé, et pratiquer le bolossage des personnalités les plus marginales ou faibles faisait de vous la Majesté des couloirs. Ce qu'il advient des autres ? Oh, faut savoir rire un peu. J'dois sacrément manquer d'humour en fait. Repensant à l'épisode récent de la rencontre entre mon visage et des toilettes, je me mis à masser ma gorge sans vraiment y prêter attention. Puis soudain, je le sentis. Ce point figé derrière ma nuque. Le sentiment – non, la conviction – d'être épié. Je me mis à paniquer, à l'idée qu'une fois de plus Manson me guette quelque part. Prêt à asséner une menace, une insulte, un coup.

J'étais traqué. Comme l'animal habitué à se figer pour identifier la direction dans laquelle fuir, je m'étais statufié, les sens aux aguets. Une goutte de sueur coula le long de mon dos, se frayant un passage de long de ma colonne vertébrale proéminente. Des barres noires commencèrent à restreindre mon champ de vision. Et soudainement un geste minuscule attira mon attention vers un individu. Lui...
Oui, c'était lui qui venait de me causer cette agitation intérieure. Pour preuve, lorsque je braquais mon regard le plus noir dans sa direction il se mit à ranger précipitamment sa putain de caméra avant de prendre la fuite.

Un voyeur et un lâche... Décidément j'aurais connu toute la lie de la société à Arcadia Bay. J'aurais pu me détourner et abandonner l'affaire mais ma précédente déconvenue avait déjà affûté ma rage et ce mec ... il venait d'appuyer sur le mauvais interrupteur. J'avais passé une jour... sem... année de merde, il fallait que ça tombe sur quelqu'un.

- Pas désolé … mais ça sera toi. Grinçais-je avant de commencer à lui courir après. Le ridicule de la scène aurait pu m'arrêter si j'en avais encore eu quelque chose à foutre. Plus je réfléchissais et plus il me semblait reconnaître cet étudiant. Si je n'avais pas retenu son nom, probablement ignorait-il aussi le mien. Imitant les autres, il devait me considérer comme ''le trans'', merci Erika. Ou peut-être juste comme un weirdo. Un freak parmi tous ceux que le cirque qu'était l'Académie comptait.

Très bien, la sale réputation de toxico détraqué sexuel qui me précédait allait me rendre service. Je sautais à mon tour le muret et me mis à accélérer. Ce connard courrait vite, moi aussi... La distance entre nous ne semblait pas diminuer d'un pouce. Aux grands maux les grands remèdes... Je poussais un peu plus sur mes jambes jusqu'à me propulser à son niveau. Sans gant, j'attrapais son poignet pour le forcer à interrompre cette course qui me brûlait les poumons.

- Qu'est-ce que tu foutais ? Ça t'amuse de me filmer, c'est ça ? C'est drôle de diffuser des images des gens sans leur consentement connard ? Commençais-je à feuler dans sa direction, tout mon corps arqué et prêt à dégainer un coup. Faut pas croire, je n'ai pas beaucoup de force mais suis tellement osseux que je fais mal.

Malgré moi je détaillais son visage, une habitude due aux cours de croquis, et m'étonnais de ne trouver aucun signe de moquerie. Qu'est-ce que c'était ce bordel encore. Non, ne te démonte pas Charlie.

- T'avais pas le droit de faire ça, merde !

Ce qui aurait dû être une menace sonnait tout comme une plainte, l'animal blessé qui grognait dans ses dernières forces.

Non, je n'oublierai pas de si tôt...


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Mar 13 Aoû - 19:17
Clyde Buchanan
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Et qu'est-ce qu'on raconte ?
Qu'on peut se perdre corps et biens, tout perdre ou oublier le temps, oublier les limites.

4 secondes pour une éternité...

Depuis que j'étais ici. Dans ce trou paumé, perdu  au fond du trou paumé de nulle part. Depuis que j'étais ici j'avais presque rejeté totue forme de contact. Je m'étais caché, trop honteux d'avoir été un jour de ces bullies de base.  D'avoir un jour suivi bien docilement des leaders pleins de haine. Une haine sans nom. Une haine sans logique. Je m'en voulais d'avoir été con. Et qu'est-ce que j'avais été con...

Mais ça je pouvais le dire à personne.

Parce que je m'étais toujours contenté de regarder bourreaux agir sans rien faire. Sans rien dire. J'avais même appris à rester impassible. A ne pas sourciller. A ne rien montrer. A détourner les yeux pour refuser de voir mon propre reflet. J'avais trop peur, trop peur d'être un jour moi aussi, ce pauvre pantin malmené ? J'étais le pire. J'étais celui qui aurait pu agir mais s'était contenté égoïstement d'assurer son propre petit confort de merde.

Nos pas résonnaient dans le silence pesant de ce début de soirée presque surréaliste et doucement, doucement je m'étouffais dans la rancœur que j'éprouvais envers mon propre chef. Difficile, Clyde, de courir en étouffant. Arrivé au coin Est de l’académie je cherchais des yeux une échappatoire avant de filer en direction des bâtiments des dortoirs. Le blond ne m'avait pas encore tout à fait rattrapé, mais ma culpabilité elle oui. A m'en tordre les tripes au points de me donner la gerbe. A me couper l'envie d'avoir à nouveau un jour une vie sociale construite.

Alors, comme si une grande partie du destin de ce monde avait décidé de me punir. Pourquoi ce soir ? Arriva ce moment fatidique où l'inconnu aux yeux d'argents saisi mon poignet sans grande délicatesse, stoppant net ma course en me glaçant le sang tant sa voix semblait emplie d'un mélange de sentiments tous plus horrible les uns que les autres. De la colère, de la rage, une très nette envie de me faire avaler ma caméra et ma foi je ne l'avais pas volé, mais il y avait aussi.. de la peur ?

- Qu'est-ce que tu foutais ? Ça t'amuse de me filmer, c'est ça ? C'est drôle de diffuser des images des gens sans leur consentement connard ?


Incapable de me retourner pour lui faire face je laissais retomber mollement mon poignet le long de mon corps. Je me revoyais moi, scotché, entrain d'appuyer sur le bouton d'enregistrement, sans connaitre son histoire, sans connaitre ses pensées. Et je me souvenais soudain de ces bruits de couloirs sordides, de cette Erika qui aurait montré "au trans dépravé de service" qu'on ne la défiait pas sans en subir les conséquences. En subir les conséquence et de la pire des façons. Je me souvenais de sa description. Car tout ce sait dans un établissement comme Blackwell. Un instant je serrais les dents. Quelque chose en moi tentait de se dédouaner. Après tout qu'est ce que j'en avais à faire moi ? De toute façon ce n'est pas comme si j'allais les diffuser ces 4 minuscules secondes. Elles-n'étaient ni honteuses, ni étranges. Qu'est ce qu'il l'inquiétait tant que ça ? Qu'est ce qui l'énervait comme ça ? En plus il m'avait traité de connard... Ouais bon il avait peut être pas tord.

Non. Non non et non Clyde, tu te l'étais juré. Tu te l'étais promis, de changer, de faire les choses bien, d'arrêter de penser uniquement à ta putain de petite personne au moins une fois. Tu la tiens ta seconde chance alors la laisse pas passer du con. Je fis volte-face pour me retrouver devant une scène qui me brisa le cœur. Pour contempler ce qu'encore une fois j'avais réussi à faire sans réfléchir. Je pouvais très clairement me recycler dans la démolition... Parce que visiblement j'étais très doué pour être cette goutte d'eau qui faisait déborder le vase.

Devant moi le blond, arqué, les muscles tendus et les yeux rougis de colère était prêt à en découdre avec moi, alors que son regard au bord des larmes tentait de rester fort, droit et brave. D'une voix qui ressemblait plus à cri de détresse il ajouta :

- T'avais pas le droit de faire ça, merde !


Non j'avais pas le droit, mais comme d'habitude j'avais pas pu m'empêcher, de prendre ce qui me semblait due, et ce, peu importe les conséquences. Il fallait vraiment que j'aille me faire soigner. La voix tremblante je glissais...

- Alors c'est vraiment toi... Celui que cette c... Erika a pris pour cible...

Merde.
Et des excuses Clyde, t'étais capable d'en formuler des excuses plutôt que de lui flanquer dans les dents, ce qui était probablement le pire souvenir de son année !? Je me mordis la langue, si fort un goût fer failli m'envahir la bouche. Qu'est-ce qui allait pas chez moi ? C'était quoi cette capacité incohérente à dire exactement ce qu'il ne fallait surtout pas dire, au moment le moins opportun ? C'était génétique c'est ça ? J'étais vraiment condamné à finir comme mon père ? Je me surpris à plonger mon regard dans le siens, à essayer d'y trouver le pardon alors que je n'avais même pas encore tenté de m'excuser.

Et soudainement le mécanisme se débloqua enfin, balbutiant quelque chose comme un " Euh attend, je... me frappe pas tout de suite ! Enfin si fait ce que tu veux! Je veux dire... ouais... je vais la fermer. "

Je sortis alors la caméra que j'avais rangé à la hâte dans mon sac en maugréant quelques insultes à l'attention du fabriquant qui avait visiblement décidé de me rendre la tâche compliqué en planquant un peu trop le mécanisme d'ouverture de l'emplacement carte mémoire. Un soupir de soulagement m'échappa lorsque je réussi enfin à faire obéir cette satané machine pour qu'elle crache l'objet dans ma main. Et avec un geste probablement un peu trop brusque et maladroit je tendis l'objet à ce garçon qui devait avoir à peu prêt mon age, sans oser regarder autre chose que mes chaussures avant de marmoner :

- Je... jt'ai filmé parce que... je film que ce qui est beau. Enfin je voulais filmer quelque chose de réel pour une fois... pas un scénario à la con. Oubli. Je comptais pas diffuser ces images... Tu peux détruire cette carte mémoire j'aurais jamais du faire ça sans ton accord.


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Jeu 12 Sep - 21:43
Charlie McKenneth
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Et qu'est-ce qu'on raconte ?
Qu'on peut se perdre corps et biens, tout perdre ou oublier le temps, oublier les limites.

4 secondes que tu vas regretter

La peur d'être encore poursuivi s'était transformée en adrénaline lorsque je m'étais mis à courser cet autre être humain jusqu'aux abords des dortoirs. Tout ceci avait engendré de la colère dans mon cœur que je me plaisais à imaginer lacéré par des années de dèche et de misères affectives comme sociales.

Maintenant place à la haine. Une haine spéciale, mêlée d'une incompréhension floue qui me rendait d'autant plus agressif et incohérent. Il me semblait que chaque mot prononcé par ce voyeur était une insulte de plus, une insinuation toujours plus vicieuse que la précédente. La mention d'Erika n'améliora pas du tout mes sentiments envers ce connard, bien au contraire. Pourtant mon menton tremblait alors que je m'efforçais de jouer les durs malgré ma petite taille. Pourquoi fallait-il que mon corps me trahisse toujours alors que j'essayais de repousser voire d’annihiler mes émotions ?

- Ah ouais, ça forcément t'es au courant ! Mais je suis con, bien sûr que t'es au courant puisqu'on est dans le FABULEUX Blackwell où une pétasse comme Erika est adulée ! J'espère que tu t'es bien éclater à mes dépends hein, histoire que ça ait servi à quelque chose tout ça Soufflais-je en tentant d'ignorer mes yeux rougis par les larmes que je retenais, et fis face à celui que je considérais clairement comme un emmerdeur et un casseur d'ovaires professionnel. Enfin, je m'attendais à quoi, des excuses ? Mais vas crever avec tes maigres espoirs Charlie, merde.

Tout ce cinéma sur le fait que je pouvais le frapper si bon me semblait... Mais pour qui se prenait-il ? Mes ongles s'enfoncèrent un peu plus douloureusement dans la peau fine de mes paumes rendues moites par l'émotion.

- Ouais ferme-là, j'crois que ça vaut mieux pour toi. Crissais-je entre mes dents, tout en songeant brièvement que j'allais finir par m'user l'émail à force de contracter ma mâchoire. Mais un spectacle bien plus intéressant se déroulait sous mes yeux éberlués. L'inconnu s'était visiblement mis en tête de faire sa Bonne Action de l'année puisqu'après s'être débattu avec son matériel bien trop sophistiqué pour que j'y comprenne quelque chose, il me tendit ce que je reconnu être une carte mémoire.

Stupeur et même stupéfaction devaient se lire sur mon visage, lorsque je récupérais machinalement l'objet. Qu'est-ce que... Et progressivement ses paroles vinrent titiller mes oreilles puis mes neurones. '' Je filme ce qui est beau '' ressemblait fortement à un compliment. Peut-être même que s'en était un, qui suis-je pour savoir ?

En tout état de cause sa justification avait eu le mérite de me figer dans mon geste. Je n'empochais donc pas le bidule dans ma poche, je n'y mis pas non plus le feu. Bêtement je laissais mon bras tomber le long de mon corps tout en tenant précieusement l'objet dans mon poing, pas encore sur de si j'allais utiliser ce dernier pour refaire le portrait de mon voyeur personnel ou... Je n'en savais encore rien.

Après tout il semblait ne pas jouer une quelconque comédie, et cela m'enrageait plus encore que si cela avait été le cas. Qui plus est je ne comprenais pas grand chose à l'audiovisuel malgré les cours du professeur Holtz... Alors son délire de filmer le réel moi j'en avais franchement pas grand chose à carrer. En bon petit connard je décidais de le provoquer, c'était toujours mieux que de frapper directement.

- Si tu m'trouves assez beau pour me zoomer dessus, tu devrais peut-être me regarder en face au lieu de fixer tes pieds nan ?! Lui lançais-je sur un ton peu aimable, alors que mon cerveau tournait à mille à l'heure pour prendre une décision. Peu importe laquelle finalement, mais quelque chose d'un tant soit peu intelligent serait souhaitable.

Ma décision était prise. S'il osait me mener en bateau il rencontrerait l'infirmière après m'avoir vu immoler sa putain de carte mémoire. Sinon... Qui sait.


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Sam 14 Sep - 23:22
Clyde Buchanan
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Et qu'est-ce qu'on raconte ?
Qu'on peut se perdre corps et biens, tout perdre ou oublier le temps, oublier les limites.

4 secondes pour une éternité...

Les mots du blond résonnaient dans ma tête comme le gla d’une cloche de reddition
Chaque syllabe, chaque lettre, tout semblait .dans ces paroles désespérées tenter de me blesser à défaut de pouvoir réellement m’atteindre. J’imaginais au son de sa voix la pigmentation rouge de ses tempes contraster petit à petit avec le bleu froid de ses yeux. Il était de ces personnes incapables de cacher leur sentiments, et je dû me faire violence pour ne pas prendre mes jambes à mon cou et partir tel le lâche que j’étais.

- Ah ouais, ça forcément t'es au courant ! Mais je suis con, bien sûr que t'es au courant puisqu'on est dans le FABULEUX Blackwell où une pétasse comme Erika est adulée ! J'espère que tu t'es bien éclater à mes dépends hein, histoire que ça ait servi à quelque chose tout ça.

La haine transcendant ses paroles, je me mordis la langue de penser un instant que: ça devait le rendre encore plus beau...


C’était vraiment moi qui pensait ça ?

Alors, non. Je ne me suis pas enfuis. Pas cette fois. Droit comme un piquet, j’ai simplement tendu l’oreille pour encaisser les piqûres acides des mots tranchants de celui qui semblait avoir décidé de me coller la tête dans ma connerie. Histoire que je la côtoie d’un peu plus prêt. Erika ? Erika c’est cette fille qui autrefois aurait très bien pu trôner à mes côté que j’aurais encore eu l’audace de m’en vanter. Mais quel connard. Dire qu’aujourd’hui elle me débecte. Je serrait le poing sans broncher pour autant. J’étais pas en position de broncher.  

L’espace d’une seconde, ou peut être une minute, j’ouvris la bouche pour tenter d’en placer une. Pour lui dire que non, tout le monde n’adulait pas Erika. Non cette histoire était loin de m’avoir fait rire, ou même pleurer. Que tout ça m’avait surtout rendu en colère car j’en voulais malgré moi à tout ceux qui n’avaient pas encore ouvert les yeux. Mais il avait raison, il avait complètement raison. Je ferais tout aussi bien de la fermer une bonne fois pour toute.

Pourtant, quelque chose me retenait. Peut être le fait qu’au final, c’était un peu criminel de filmer les gens sans leur consentement. Enfin à vrai dire tant que je ne publiais pas la chose… je ne risquais qu’une tape sur les doigts et les gros yeux d’un “adulte compétent”. A moins que ça ne soit cette envie d’en savoir plus sur celui qui me faisait face et s’imposait à moi comme une évidence. J’avais presque honte de m’avouer à moi même, que je l’avais vu bien avant de le filmer. Que j’avais toujours su qu’il existait là quelque part, et que je m’étais contenté de l’observer en silence alors que… j’aurais pu faire quelque chose pour lui depuis longtemps.


- Si tu m'trouves assez beau pour me zoomer dessus, tu devrais peut-être me regarder en face au lieu de fixer tes pieds nan ?!


La pointe de défi qui résonnait dans sa voix naguère tremblante m’arracha un sourire attendri. Alors en plus c’était un être complexe et plein de surprise ? Je levais enfin mon regard du bitume gris et rugueux pour planter mes iris dans les siennes. Il faut dire que ce qui se passait là dedans valait toute les tempêtes que l’Oregon avait pu connaître. Et sans détacher mon regard de ses pupilles  dilettante, j’assurais mon sourire, je composais mon visage.

- Et bien si c’est ce que tu préfères, sache que tu es beau même sans zoom, et bien plus intéressant que mes pieds…

La situation prenait un cours inattendu et je crois, ma foi, que ce n’était pas pour me déplaire. Je lui tendis une main, franche et assurée avant d’ajouter:


- Clyde, et toi ? Parce que si je te connais de visage, je n’ai pas encore eu la chance d’apprendre ton prénom. Et j’aimerais au moins avoir le droit de savoir qui détient désormais ma carte mémoire, parce que bon y’a un peu toute ma vie dessus, et mon travail accessoirement.


C’était du bluff. Mais je voulais voir sa réaction.


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Dim 15 Sep - 11:32
Charlie McKenneth
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4 secondes que tu vas regretter


Le comportement amorphe de mon vis à vis ne faisait qu'amplifier ma rage, et je m'efforçais de la cantonner au stade verbal avant de me retrouver avec plus de problèmes encore. Car si une chose était certaine, c'est que l'homme en face de moi pourrait aisément me coucher s'il décidait de répondre à un malheureux coup de poing dans sa mâchoire bien dessinée.

Pourquoi était-ce un homme qui aurait pu être plaisant à regarder qui m'avait volé mon image ? En une autre occasion nous aurions pu apprendre à nous connaître... Mais il fallait que j'arrête avec mes illusions. Un individu de cette classe n'avait certainement pas envie d'apprendre à connaître la crasse de Blackwell.

Voyant les poings de l'autre se serrer, je m'arquais un peu plus encore et je peux jurer qu'un simple stimuli m'aurait fait décocher le plus beau crochet de toute ma vie. Et pourtant certaines vieilles connaissances se souviennent de ma petite force encore aujourd'hui.
Il me fallut du temps pour réaliser que l'autre n'était pas dans le même esprit que moi. Si j'en croyais la position de retrait qu'il adoptait je pouvais même me risquer à penser qu'il ne cherchais absolument pas le conflit mais plutôt à encaisser chaque mot que je pouvais lui asséner. Oh, vous me connaissez... Cela ne fit que me déchaîner plus encore.

Malgré tout je me surpris à commencer à apprécier cette joute majoritairement silencieuse, où nous testions chacun les limites de l'autre à grand coup de verbe dans les dents. Cela ne m'empêchait pas d'avoir envie de lui faire ravaler le sourire attendri qu'il affichait dorénavant. Pour qui me prenait-il, un sujet d'expérimentation ? Ou pire encore une poupée de porcelaine ayant une option causette ?

Le choc qu'engendra le premier croisement de nos deux regards dans mon corps... Non, décidément rien ne pouvait me préparer à ça. Un instant, un minuscule instant, je demeurais sans voix. Il ne m'avais jamais été donné d'admirer des yeux pareils, plein de complexité et dans lequel on pouvait même lire l'esquisse d'une joie nouvelle.

Joie que je ne m'expliquais d'ailleurs absolument pas dans un premier temps, ignorant tout de ces petites choses qui font les plaisirs de la vie. Puis ses paroles se créèrent un petit chemin dans mon cœur cette fois. Probablement car il avait répondu à mes attentes, qu'il avait accepté de jouer mon jeu – du moins en partie – avant de me livrer un nouveau compliment. Et si dieu existe probablement sait-il combien j'en désirais.

- Et bien, il t'aura pas fallu longtemps pour le réaliser. Le narguais-je alors, jouant le jeu de l'indifférence la plus totale, bien que le rose s'installant sur mes joues diaphanes me trahisse sans faute.
La main proposée était une occasion en or de changer de sujet, et il ne me fallut pas longtemps pour l'accepter tout en me jurant que ceci n'était en rien une promesse d'enterrer la hache de guerre.

- Salut ... Clyde. Ici Charlie. D'ailleurs... j'pense que je vais garder un peu ta carte mémoire. Et si j'aime bien ce que j'y trouve il se pourrait que je te la rende telle quelle. T'en penses quoi ? Enfin je te laisse pas trop le choix. Souriais-je en coin, le provoquant toujours, mais plus sur le même ton.



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Mar 17 Sep - 2:18
Clyde Buchanan
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4 secondes pour une éternité...

Mon sourire s’élargit en le voyant, les joues rosies et le regard fuyant, jouer les Antigones d’un jour. Son jeu d’acteur n'était pas si mal, même si son mensonge ne tenait pas vraiment debout. Je choisi, en laissant échapper un petit rire, amusé par la situation, de continuer de jouer ce jeu étrange, auquel ma foi, je prenais bien vite goût.

- Et bien, il t'aura pas fallu longtemps pour le réaliser.

- Que veux tu, je suis du genre lambin depuis que j’ai malencontreusement pris un coup sur la tête quand ma mère me berçait trop près du mur ! Ce qui au final revient à dire que je l’ai toujours été.

Et ça pour être lent à la détente, oui, je l’étais. Enfin j’étais surtout très lent pour me sortir les doigts du cul et faire les bon choix en temps et en heure. Ouais mes géniteurs m’avaient clairement raté finalement…

Face à l'indifférence la plus totale du blond, j’hésitais un instant à lui préciser qu’on avait rapporté des cas de mort par pétrification suite à un refus de serrage de main dans quelques coins sordides de l’Oregon. Mais… autant ne pas me faire plus étrange que je ne l’étais. Il empoigna finalement mes mains et je pris le temps d’observer des doigts fins, assez fins pour capter les moindres détails du monde. Ses mains qui avaient travaillé plus que de raison et en portaient les stigmates. Alors c’était un manuel ?

- Salut ... Clyde. Ici Charlie. D'ailleurs... j'pense que je vais garder un peu ta carte mémoire. Et si j'aime bien ce que j'y trouve il se pourrait que je te la rende telle quelle. T'en penses quoi ? Enfin je te laisse pas trop le choix.

Retour au tangible, je cessais de fixer ses mains comme un junkie fixerait une aiguille. Je me concentre sur les mots, sur sa phrase étrangement, mais si élégamment tournée. Ici Charlie ? Et bien Charlie sache que tu n’es pas du genre oubliable. Je reste fière sous la carapace que je me suis construire avec le temps, caché derrière un sourire ravageur  je ne le laisserait pas comprendre que si je n’étais pas capable de le regarder autrement qu’au travers d’un objectif, c’est parce qu’il me fascinait, mais aussi… parce qu’il m’impressionait.

Je me racle la gorge, un peu gênée, à la recherche d’un air neuf. C’est à dire que je n’avais pas vraiment prévu la suite. Je n’avais pas vraiment prévu de lui parler tout court. Je cherche dans le mouvement de ses lèvres une échappatoire. Elles sont roses, pâle, fines et très nettement dessinées. Si bien que je n’ai pas vraiment besoin de l’écouter pour comprendre, il me suffit de lire. Il me suffit de deviner.

- Je crois que si je t’ai donné cette carte mémoire…

La carte mémoire. Comme un con je reste quelques secondes la bouche ouverte avant de la refermer et de rouler des yeux en me maudissant sur environ 10 générations. LA carte mémoire. Celle que je traîne partout, tout le temps, avec moi, celle qui effectivement connait toute ma vie, et pas que celle que j’affiche à Blackwell. Celle qui m’a vu complètement bourré. Complètement défoncé. Complètement naturel. Celle de mes années de sale mioche déluré, à traîner dans des bars loin d’être pour mon âge de l’époque. Les 128gigas d’une vie de sale môme dépravé avec les pires dossiers de mon existence. la étalés, sans mot de passe, au plus offrant.

Je passais ma vie avec une bombe à retardement non triée, pire que les fichiers cachés d’un geek en pleine puberté, et je venais de la donner à quelqu’un qui avait toutes les raisons de m’en vouloir : Autrement dit, j’étais foutrement bien dans la merde.

- Dis moi Ici Charlie, t’es sûr d’avoir besoin de l’entièreté des fichiers de cette carte mémoire ? Tu veux pas que j’efface devant toi cette vidéo ? Après tout, t’as pas besoin de t’embêter avec les… fichiers de travail d’un connard lambda de Blackwell.

J’hésitais alors sérieusement à me tourner vers la religion. Je savais ce qui m’attendait si les mauvaises personnes de Blackwell Academy tombait sur ma vie privée. Autant dire que le terme privé prendrait un tout autre sens avec des abrutis comme les membres du vortex-club. Et là… j’étais sérieusement à court d’option pour la récupérer, ma vie privée.

Il fallait que je gagne du temps.Et en plus en bonne compagnie ? Que demander de plus ? Être un peu moins con oui ça se tient.

- Hm, ça te tente qu’on discute de ce que j’en pense autour d’un café ? Je t’invite à l'endroit le plus hype de la ville... Cette chère bonne vieille machine de Blackwell.


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Ven 20 Sep - 13:57
Charlie McKenneth
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Et qu'est-ce qu'on raconte ?
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4 secondes que tu vas regretter


Chacun des protagonistes semblait trouver sa place dans cette tragi-comédie improvisée. Le sourire toujours plus franc de Clyde ne m'amusait que moyennement mais je devais m'avouer ne pas être indifférent face à ce rire qui s'échappa soudainement de cette bouche aux lèvres pleines.

La réplique suivante me tira un rictus amusé. Je devais reconnaître ne plus être aussi tendu qu'avant. Ou plus pour les mêmes raisons. Un jeu qui me dépassait semblait se jouer sur place et je tentais tant bien que mal d'en comprendre les tenants et aboutissants.

- Je veux bien croire que tu ais été bercé un peu trop proche d'un mur ou deux oui. Susurrais-je, ne perdant pas tout à fait ma verve. Et après tout, il n'était pas un prof ou quelqu'un à qui j'étais censé devoir un respect irrévocable. Pour le moment, il méritait même bien plus mon mépris, bien que cette idée soit déjà bien loin dans une petite case de mon cerveau rangé telle une bibliothèque.

Je finis par serrer la grande main de Clyde tout en déglutissant face à la différence de taille entre nos deux pattes. J'avais bien fait d'opter pour la version pacifiste. Bien que ses mains soient d'une douceur étrange contre ma peau cornée ou rêche je pouvais malgré tout sentir leur puissance. Et merde, j'étais ravi de ne pas m'être pris une patate par ce mec. Quoique il semblait trop à la masse pour m'en mettre une. Pour preuve, le voilà en train d'examiner minutieusement mes mains, comme s'il allait y trouver la réponse à la vie et à l'univers tout entier. Et non, je ne m'étais pas - encore - tatoué 42 au creux de la paume.

Il reprit ses esprits, avant de les perdre de nouveau après avoir mentionné sa carte mémoire. J'oserais vous dire que dans ma tête je n'en menais pas large face à son air absent puis à son regard si troublant qui scrute le bas de mon visage. Mécaniquement je passe une main nerveuse sur mon menton, cherchant à en ôter une poussière imaginaire.

Lorsqu'il reprend, je comprends mieux son trouble. Si le drôle d'individu qu'est Clyde semblait se soucier à ce point de cette foutue carte que j'avais déjà presque oubliée, c'est qu'elle doit contenir un sacré trésor. Des rush du futur Xavier Dolan ou un porn maison... Je ne pouvais pas le savoir mais il venait de titiller ma curiosité et d'un seul coup je me sentis puissant de posséder ce minuscule objet. Il me mettait de toute évidence en situation de pouvoir, et ça ne m'était pas arrivé assez souvent pour que je loupe l'occasion d'en profiter.

- Oui, je pense que j'ai besoin de l'entièreté de son contenu. Sait-on jamais, si tu m'as volé d'autres images il me semble normal d'en avoir connaissance. Minaudais-je quelque peu sans m'en vouloir le moins du monde de faire durer ce petit jeu qui commençait rudement à me plaire.

Imaginez le bonheur pour moi d'avoir entre les mains ce qui représentait visiblement un trésor aux yeux de Clyde. Mon voleur d'image personnel. Bon, il était repentant je ne pouvais que le constater mais qui n'aurait pas céder à ma place à l'idée de faire durer un peu le suspens. Bien sûr que j'allais finir par lui rendre ce putain de bout de plastique. J'en avais rien à faire moi, je ne sculpte que le bois. Mais lui, il n'en avait pas la moindre idée.

Quoique... Le brun n'était pas si outré que cela par mes manières si j'en croyais sa proposition. Un café autour de Gertrude – comme je l'avais personnellement nommé – la machine la plus décrépie de Blackwell ? Oh, je n'étais pas homme à refuser une telle invitation. Surtout en n'ayant plus beaucoup de sous en poche et en aimant par dessus tout obtenir une dose de caféine gratuite.

- Je promet pas d'être d'accord avec tes arguments mais on peut tenter ça, Clyde. Tant que tu m'invites, je t'offrirai au moins une oreille attentive sur deux.



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Lun 4 Nov - 18:47
Clyde Buchanan
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Et qu'est-ce qu'on raconte ?
Qu'on peut se perdre corps et biens, tout perdre ou oublier le temps, oublier les limites.

4 secondes pour une éternité...

Décidément on s’ennuyait rarement à trouver Charlie. Je lui servais mon sourire le plus crétin, le plus innocent et le plus fugace. Pourquoi ? Aucune idée. Mais je préférais jouer avec lui au jeu du chat et de la souris que de risquer l'orage. Et, bizarrement, j'avais rien contre le fait de lui laisser un peu d'avance.

- Ah bon ? Je te pensais déjà pendu à mes lèvres Ici Charlie...

Je lui fis un clin d'oeil avant de retourner sur les pas de notre course poursuite pour emprunter l'escalier qui menait à l'entrée principale de l’académie Blackwell. Sans détourner mon attention de sa tête blonde de réfléchissais tout de même aux risques que j'encourais à le laisser courir les rues d'Arcadia Bay avec ma vie privée dans les poches. Après tout il avait le profil type de ceux qui détestaient les gens de mon espèce, et je ne pouvais pas vraiment lui en tenir rigueur : le les détestais aussi.

- Tu fais de la sculpture ?

J'avais jeté ça l'air de rien, histoire de faire la conversation. Et aussi un peu parce que, puisqu'on en était à se parler comme si cette rencontre avec quelque chose de normal, autant assouvir mes envies : Je voulais le connaitre. Depuis que je l'avais vu passer dans un couloir. Depuis que j'avais entendu dire qu'il agaçait tant Queen Erika.

- Je dis pas ça parce que je t'ai stalké rassure toi, avant que l'envie de me coller un pain ne te revienne, t'as juste les mains de quelqu'un qui travail, et qui fait quelque chose de manuel.

L'avantage quand il n'y avait personne dans l'académie, ou presque personne du moins, c'était que se mouvoir devenait tout de même vachement plus simple. Pas de commentaires, pas de chuchotements, pas de bruit, pas de spam intensif d'êtres humains. Finalement j'allais peut être élire domicile ici à chaque période de vacances. Visiblement tout cela arrangeait aussi Charlie qui semblait respirer un peu plus que d'habitude. Le voir plus posé plus naturel m'arracha un sourire attendri que je rangeais bien vite quand le blond ne tarda pas à me griller. Je tournais alors la tête machinalement pour regarder droit devant moi, raid comme un piquet à la recherche du contact visuel de cette chère machine. Sauvé par le gong, son aluminium brossé et sa vieille coque plastique à la pub tachée de multiples couches historiques de café apparu dans le coin de ma vision et je tournais à gauche sans demander mon reste.

Le problème quand on film quelqu'un à son insu et qu'on se fait choper, c'est qu'engager une discussion après tout ce bazar relève de l'exploit. J'avais beau essayer de m'assurer en jetant un œil à son regard glacé toute les 5 minutes exactement, je n'avais aucune idée de si je pouvais continuer dans mon humour foireux ou si je devais pousser la chansonnette pour lui arracher ne serait-ce qu'un sourire sincère. Même une grimace en fait j'étais près à tout pour une autre expression que celle-ci qui me donnait plus l'impression d'avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête que de prendre un café avec un autre étudiant.

J'étais vraiment intimidé par un mec qui était quand même plus petit, et plus fin que moi ? Oui. Et ce n'étais pas sans ébranler mon égo.

- Hrm... donc... Café, café ou... café ? J'avoue que j'hésite entre café et café perso... D'ailleurs tu crois que  c'est une vrai machine ou que depuis tout-ce temps c'est un être humain qui habite dedans et nous sert ce qu'il a envie en fonction de notre tête ?


Cette question était tout à fait légitime. Sérieusement ce truc était quasiment imbuvable mais j'y revenais toujours parce que c'était mon seul moyen de sociabilisation. Si les autres le buvaient sans sourciller, c'est qu'il y avait surement un mec qui m'en voulait à mort là dedans ! Si tout ceci ne relevait pas d'une énorme blague alors j'étais bon pour me lancer dans le stand-up.

Par pitié au saint dieu tout puissant de la machine à café. Faite le au moins faire semblant de rire cette atmosphère est bien trop pesante pour moi...

Un instant de silence sonna le glas de mon étrange capacité à être cringe depuis que j'avais rangé ma casquette de gosse de riche populaire dans une poubelle. Et bien manifestement je n'étais pas quelqu'un de drôle. Comme quoi c'est plus facile de faire semblant d'avoir des amis que d'en avoir vraiment. La machine quand à elle refusait catégoriquement de me servir ce que je lui avait demandé malgré toute la douceur que j'avais mis à insérer mes pièces. Alors quoi  maintenant il fallait lui chanter la sérénade ? Pourquoi tout portait à croire que le monde entier m'en voulait d'avoir filmé Charlie sans son autorisation ?

- Roh bon sang Marie-Josette soit sympa pour une fois avec moi je te demande juste un putain de café !

Et comme pour ajouter au ridicule de la situation, la machine gronda, trempla et ronfla jusqu'à cracher un énorme gruau de marc de café sur mon t-shirt, avant de se remettre bien tranquillement à remplir le gobelet de café bouillant.

- Ok je l'ai bien mérité.


Je baissais alors la tête penaud pour tendre à Charlie son café, incapable de regarder autre chose que la créature immonde accrochée à mon t-shirt.



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